Après ce mémorable combat avec Akira mon ennemi favori, je n'avais plus croisé une seule mèche de cheveux blonde de ce dernier. Il avait comme disparut, POUF ! En même temps, notre combat incroyable combat c'était terminé a égalité : tous les deux KO, on n'avait même pas eu le temps de désigner un gagnant ou un perdant avant d'être menés d'urgence à l'hosto. Ça me frustrait à un niveau que vous ne pouvez même pas vous imaginer. Bien sûr qu'il devait être aussi frustré que moi lui, je commençais à le connaitre lui et son caractère exécrable d'enfant gâté. Frustré d'avoir perdu et en plus si c'était face a une gamine trop naïve a ses yeux, je l'avais bien remis à sa place en plus, même si je n'en étais pas sorti indem. Mais depuis l’hôpital, le grand blond n'était pas encore venu chercher sa revanche. Peur de perdre ? Si c'était cela, ça me décevrais beaucoup de lui. Et de toutes manières, je me demandais bien comment il réussirait encore à vivre avec cette peur là. J'étais sûr que dans tous les cas, je l'avais désarçonné d'une bonne partie de son propre ego. Bof tant mieux, il en avait trop de toute façon, et ce n'est pas moi qui irait le chercher. Laissez moi profiter des vacances que son absence me procurait. J'avais autre chose à penser qu'à ce grand blond. En parlant de grand blond, j'avais un autre grand blond qui m'avait invité à visiter sa nouvelle chambre. Oui, c'était mon grand frère adoré, mon Lucky. On ne se voyait plus trop maintenant mais parfois il arrivait qu'on se croire à la cafétéria ou au coin d'un couloir. A ces moment là c'était l'euphorie générale, je lui faisais un câlin, il m'ébouriffait les cheveux et on parlait quelques temps avant que nos chemins se séparent encore. Il y a quelques jours, je l'avais croisé et il m'avait dit qu'il allait emménager dans une chambre partagée avec une certaine Ipiu, si je me souvenait bien de son nom. D'après ce qu'il m'avait dit (et de ce que j'avais retenu), elle avait 14 ans (oui une enfant quoi) et qu'elle était devenue sa "protégée" ... Je me rappelle que j'avais tressailli quand il m'avait dit ça ... Lucky avait bien le droit de fréquenter qui il voulait et d'avoir les relations qu'il voulait avec ses personnes ... Seulement, avant c'était moi sa "protégée". Oui en même temps c'était normal puisque j'étais sa sœur ... Mais bon, comprenez aussi, qu'une plus jeune que moi vienne et prenne une place a peu prêt similaire a la mienne dans son cœur ... J'avais beau vouloir penser que ça ne me faisait rien mais je devais avouer que ça ... m'énervait. Légèrement alors. Je ne pensais pas que je ne pourrais pas bien m'entendre avec cette gamine mais je savais très bien que même malgré moi, je ne pourrais pas m'empêcher de la regarder de travers discrètement. Mon frère, c'était mon frère, on ne devient pas ça protégée comme ça, en plus si c'était sans mon accord ! J'allais bien voir la bouille qu'avais cette Ipiu, et je m'étais promis de me retenir et cacher ce qui ressemblait à de la jalousie au moins pour cette première rencontre. Elle devait juste ne pas m'énerver c'est tout.

Enfin bref, Lucky m'avait invité cet après midi à visiter leur nouvelle chambre à lui et à sa "colocataire". Contente de pouvoir revoir mon frère, c'est toute excité mais aussi pleine de doutes sur cette nouvelle rencontre que je me retrouva devant la porte que ce dernier m'avait indiqué. J'appuya sur la sonnette.

La vie auprès de Lucky n’était pas vraiment désagréable. Il ne la gênait pas, et elle ne le gênait pas. Il n’y avait pas eu de nouvel incident depuis qu’ils avaient emménagés ensembles. Tant mieux. C’était plus jovial que ça la plupart du temps ils s’amusaient bien… Mais Ipiu veillait à ce que la conversation ne devienne jamais sérieuse entre eux. Elle se disait parfois qu’elle était cruelle d’agir ainsi, mais elle refusait de parler de son passé. Il savait qu’elle n’avait plus de famille, c’était à peu près tout.

Ils étaient de bons amis et rigolaient bien… Même si des fois il prenait dans sa vie une place qu’elle ne souhaitait pas lui octroyer. Celle d’un père. Un vrai père… Il l’avait engueulée quand elle avait découché la semaine passée. Elle l’avait prévenu qu’elle sortirait boire un verre avec ses collègues de la bibliothèque… Et elle avait dit qu’elle avait couché chez une collègue en ville. Plutôt mourir que de dire qu’elle avait passé la nuit avec Michigan Carter dans un hôtel. Bon, ils n’avaient fait que dormir… Mais en même temps, elle était persuadée que ça suffirait pour se faire engueuler. Elle avait envie de lui dire qu’elle était libre et faisait ce qu’elle voulait… Elle ne le ferait pas. Elle était contente que quelqu’un s’inquiète quand elle ne rentrait pas… Ca faisait longtemps.

Aujourd’hui, il l’avait prévenu qu’elle avait intérêt d’être là. Il voulait lui présenter sa tante. Et ça risquait de mal se passer. Pourquoi ? Il ne savait pas, il en avait le sentiment. Ca la faisait rire, mais elle avait tout de même passé la matinée à ranger avec lui la chambre et à faire le ménage… Non qu’ils aient été très désordonnés, mais entre leurs entrainements respectifs, les cours, la bibliothèque, le ménage était secondaire dans leurs vies… un coup de balais par semaine ça suffisait.

Mais ce jour-là ils avaient récuré la douche avec de la javel, fait la poussière, changés les draps, aspiré, récuré et tout et tout. Avait-il un telle frousse de sa sœur ? Elle avait pourtant l’air gentille sur la photo. Ou voulait-il se montrer sous son meilleur jour ?

D’ailleurs en parlant de la photo, où était-elle ? Ce pleutre l’avait cachée ! Il avait honte de se montrer attentionné ou quoi ? La jeune fille aux yeux violets profita d’être passée la première sous la douche pour fouiller dans les tiroirs pendant que le jeune homme se lavait. Elle n’avait pas peur de tomber sur des caleçons vue que depuis qu’ils avaient officiellement leur chambre commune, elle ne se gênait pas pour faire des lessives communes. Elle savait que la moitié des Tonnerres les pensaient en couple. Elle s’en foutait. C’était FAUX ! Elle trouva le cadre dans le tiroir de la table de nuit du jeune homme… Prévisible. Elle le replaça sur le bureau, à sa place à côté de celui où elle posait dans les bras de Julien.

On toqua à la porte. L’eau continuait de couler dans la salle de bain. Elle sourit… Et si on jouait un petit tour à Lucky ? Non à Akira ça serait plus drôle… Non à Lucky. Han que le choix serait dur ! Elle ouvrit la porte sans avoir pris de décision. Elle sourit à la nouvelle arrivante qui était légèrement plus âgée que sur la photo. Des cheveux avaient poussés… Sa décision fut prise sur le moment ! Avant que la jeune fille ne parle elle murmura :

« S’il te plait entre sans un bruit, j’aimerais voir la tête de Lucky quand il te verra assise sur son lit ! »

Elle espérait qu’il n’avait rien entendu… mais comme l’eau de la douche coulait toujours, elle en déduit que c’était chose probable… Elle imaginait bien le garçon sortir en serviette de bain pour saluer sa sœur. Elle montra le lit de Lucky du doigt et fit un clin d’œil à la blondinette en refermant la porte sans un bruit… Maintenant il ne restait plus qu’à attendre. Ce qui était compliqué vu qu’elles ne se connaissaient pas. Peut-on apprendre à se connaitre en un regard ?

J'attendis qu'on m'ouvre la porte un grand sourire, sûre a 100 % que j'avais trouver Lucky derrière la porte. Le bruit de pas est léger mais je n'y fais pas trop attention ... Peut être qu'il était amoureux ? Même si j'imaginais mal un grand Lucky avec sa carrure toujours imposante venir m'ouvrir la porte en sautillant. Cette image me tira un sourire amusé un instant. Ah enfin Lucky ouvrait. La porte s'ouvre enfin alors que je fais un grand sourire à la personne que je pensais être mon grand frère. Mais a la place, une fille minuscule (bon d'accord : A PEINE plus petite que moi) me fis entrer en souriant devant mon air éberlué. Mais ... c'était ... une ... Gamine ! Toute petite et avec un air innocent presque pathétique. Mais choute quand même. Choute mais pathétiquement naïve. Du moins c'est ce que la petite Ipiu donnait l'impression d'être. Roh bon d'accord, je vais arrêter de chercher des défauts a cette enfant que je ne connaissais que depuis 3 secondes. J'arriva même à lui faire un sourire franc en me forçant. Ipiu me fit rentrer dans leur chambre. Je n'eus même pas le temps de faire une réflexion pour dire qu'elle avait l'air bien, confort, spacieuse ou quoi que soit, la petite me dit avec cet air malicieux que je reconnu giga vite pour aborder le même très souvent.

« S’il te plait entre sans un bruit, j’aimerais voir la tête de Lucky quand il te verra assise sur son lit ! »

Hum si elle voulait. Quoique c'est vrai que ça pourrait être drôle ça. J'avais entendu que l'eau coulait, Lucky devait se doucher, et du coup il risquait de débarquer dans la pièce où ont étaient avec une serviette. Comme elle avait voulu l'insinuer, sa tête allait surement être très drôle a voir. Rien que pour voir ça, j’obéis à la gamine et je m'assis sur le lit en attendant que monsieur sorte de sa douche. Ne sachant pas trop quoi faire pour patienter, j'observais un peu la pièce et quelque chose attira mon attention. Un photo, avec moi et lui. Je souris tendrement, même si il vivait en compagnie d'une véritable petite sœur numéro deux, moi il ne m'avait pas oublier. Cette photo en témoignait, et rien que ça me fit extrêmement plaisir. A coté, il y avait une autre photo où je reconnu très vite la petite Ipiu et un garçon inconnu. Son copain ? Oui peut être. Tout ça me fit penser a Gil et moi, depuis qu'il était devenu celui pour qui mon cœur fondait d'amour, je n'avais jamais affiché autant de photo dans ma chambre d'initié. Des photo de moi et lui, de lui et moi, partout ! Mais je l'aimais tellement aussi. Qui l'aurait cru ? Une fille aussi hyperactive que moi, pouvoir divaguer dans ses pensées en songeant a celui qu'elle aimait ? Surement pas moi. D'un coup, le bruit d'un grincement d'une porte me tira de mes pensées, mon sourire amoureux et paisible j'en alla aussi pour laisser place a un sourire franc. Ah, il avait enfin fini !

-Dis chérie tu aurais pas vu ma chemise blanche avec un serpent noir dessus je ne la trouve pas, je ne sais pas du tout ce que j'en ai fais tu l'aurais pas lavé ou autre par hasard ? Ou peut être posé dans le placard ?

Je fronça soudainement les sourcils, passant d'un sentiment a un autre totalement opposé en trois secondes chrono. Lucky aurait pu me mentir ? Si il appelait sa "protégée" "chérie", ça voulait dire qu'il était plus que des amis très proches ? Non quand même, il avait 19 ans et elle 14 ! J'espérais que je me trompais ... Mais "chérie" quoi. Lucky arriva justement dans la pièce, face a moi et torse nu avec toujours le même vieux pantalon. Je lui lança un sourire moqueur, pas du tout gênée par sa tenue. Ce n'était pas la première fois que je le voyait torse nu et surement pas la dernière, c'était mon frère quand même. Pourtant, il rougit instantanément devant moi et reparti dans la salle de bain. Bah alors ? C'était à cause de la présence d'Ipiu ?

-Euh...Euh...coucou sœurette, comme tu peux euh...le constater il me manque bah...ma chemise...sinon ça va le temps, les cours les amis ?

Sa phrase me fit encore sourire. Avec un petit soupir agacé, même si sa réaction était plus comique qu'énervante pour moi, je me leva et pris la chemise que Ipiu me tendait. Tiens elle était nouvelle cette chemise par contre, une petit folie qu'il s'était permis de faire avec l'argent des parents ? Il avait raison après tout, vu la somme qu'ils nous envoyaient tous les mois. Je marcha directement vers la salle de bain et j'ouvris doucement la porte. Je le fixa avec un petit sourire, un sourire doux et heureux.

- Salut grand frère !

Oh et puis mince, j'avais vraiment envie de le faire ... maintenant. Je couru vers lui alors qu'il n'avait pas encore dérougit et je lui fit un câlin avant même de lui passer sa chemise. J'étais heureuse de le serrer a nouveau dans mes bras, et je lui dis en le regardant, souriante.

- Tu m'a manqué.

Je resta encore un peu à le câliner, ces moment étaient devenus si rares maintenant qu'on était à l’institut et qu'on vivait nos vies chacun de notre coté. Ces moments là me manquaient beaucoup. Enfin je m'écarta de lui et lui passa sa chemise où était dessiné un grand serpent.

- Tiens, tu m'a demandé ça je crois. Change toi, on ne va pas laisser ta "chérie" toute seule dans la pièce d'a coté.

Chuchotant, j'avais accentué le mot "chérie" en fronçant les sourcils. C'était juste un moyen de voir si ce que je pensais était vrai ou totalement faussé. Si il rougissait et qu'il baissait les yeux, ça voudrait dire que j'avais raison et qu'il la chérissait un peu trop pour une petite de 14 ans. Cette histoire m'inquiétait au plus haut point, je voulais des réponses le plus vite possible. Et si ce n'était pas encore la vérité, c'était une mise en garde, juste pour le prévenir. Je ne voulais pas qu'il fasse de bêtise. Je sortis de la salle de bain pour aller voir la fameuse Ipiu en espérant que mon regard ne s'était pas fait trop méfiant en la revoyant. Je souris quand même, forcée par ma propre volonté pour que l'on commence sur de bonnes bases. Je ne me voyais pas devenir sa rivale parce qu'elle allait peut être piquer ma place de sœur, il fallait vraiment que je m'entende avec elle.

- Comme Lucky a du te le dire, moi c'est Akira. Et toi, tu t'appelle Ipiu c'est ça ? Enchanté.

La jeune fille à lunette avait vu la chemise oubliée sur le lit par Lucky. Elle avait soupiré à cette vue. Ca ne le gênait vraiment pas de se balader à moitié nu dans leur chambre. Il était bien moins pudique qu’elle… Ou avait moins de choses à cacher. Il n’avait jamais vu ne serait-ce que ses épaules. Même lorsqu’ils s’étaient rencontrés à la piscine elle portait une combinaison couvrant le haut de ses bras. Il n’avait jamais ne serait-ce qu’entre aperçu son tatouage ou l’une des cicatrices qu’il ne masquait pas. Pourtant lui ne se privait pour se trimbaler quasiment dans son plus simple appareil. Elle s’en foutait un peu, tant qu’il ne se baladait pas à poil, mais quand même. Elle devait détourner le regard, c’était usant.

Pourtant quand elle entendit frapper à la porte, elle entrevit le moyen de se venger en résolvant un épineux problème... Etait-il sans gêne en général, ou ne la considérait-il plus comme une fille ? Si la réponse n’était pas vraiment importante, elle y vit un moyen de rire un peu. Ca pourrait être drôle. Elle ouvrit la porte à Akira… Qui parut surprise de la voir ouvrir. Elle eut un doute, Lucky avait-il bien prévenu sa sœur qu’ils vivaient ensemble ? S’il s’était tu, elle comprenait sa peur du matin. Pourtant, Ipiu le prit avec le sourire, et invita la blondinette à rentrer sans bruit.

Elle lui fit un sourire complice.

C’était inhabituel de se retrouver comme ça sans un bruit, avec une inconnue. Enfin, inconnue, Akira ne l’était pas tout à fait pour Ipiu qui en avait beaucoup attendu parler. Les amis de mes amis sont mes amis. Cela suffisait pour qu’elle accepte totalement le regard curieux, accusateur de la sœur de son ami. Elle le comprenait.

Les deux filles n’eurent pas à attendre bien longtemps. Le show commença. Il arrive parfois que la réalité dépasse les espérances d’Ipiu, c’était ce genre de situations qui mettait du piment dans la vie d’Ipiu. Quel ne fut pas son plaisir à le voir rougir en découvrant sa sœur assise sur son lit. Elle se permit même d’éclater de rire, il ne s’y attendait vraiment pas. Elle ne tiqua pas quand il l’appela chérie, c’était « normal. » Ils prenaient un malin plaisir à crier bien fort des « chéris » à tout va. Histoire de faire jaser les voisins. De toute manière les éclairs jasaient déjà. Alors autant leur donner du spectacle, c’était plus drôle de les tenir dans l’erreur que de subir leur connerie. Maitriser les rumeurs autrement qu’en cassant la gueule des gens, elle essayait de lui apprendre, mais c’était dur.

Rien qu'au sourire agacé de la soeur de Lucky, elle imagina la réaction qu'elle aurait eu si elle avait du aller chercher la chemise dans leur placard avant de la lui tendre. Car oui, ça serait bien plus drôle si c'était elle qui la rendait à son frère. Il se trouvait à son avantage dans cette chemise. Elle, elle trouvait qu'elle ne le changeait pas tellement. Enfin, il était plus coquet qu'elle. Normal, elle était Ipiu.

Elle sourit en voyant Akira se précipiter dans la salle de bain. Elle imaginait bien la tête de Lucky. Elle était rassurée de sa réaction face à sa sœur. Rougir. Ca répondait à sa question. Le fait qu’il ait bégayé derrière la porte de la salle de bain était juste  un must.

Elle les laissa tranquille. Ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps. Enfin, elle savait que même quelques heures pouvaient être longues quand on aimait quelqu’un. Leur laissant le plaisir de se retrouver. Elle commença à faire bouillir de l’eau. Pas de l’eau du robinet, elle trouvait que ça donnait un drôle de gout au thé. L’un de ses plaisir au Japon était le thé, elle en avait trouvé de toutes sortes… pourtant, sans savoir pourquoi, elle continuait toujours à boire le même vieux thé à la mente trop sucré. Elle en avait fait une exception aujourd’hui et une odeur de sencha s’éleva. La famille Nakamura réintégra la chambre, qui n’avait  pas changé en leur absence. Sauf que trois verres étaient posés sur la table à côté d’une théière toute simple.

« Enchantée Akira, j’ai énormément attendu parler de toi… Tu veux du thé ? »

Elle sourit et fit un clin d’œil à Lucky, elle allait devenir sa petite peste de fille.

« Je peux t’appeler tatie ? »

Après l'avoir câliné, je fixa mon grand frère avec une expression sérieuse qui ne m'étais pas habituelle. Bon alors, rougira ou rougira pas ? Hum ... Ah bah tiens. A l’évocation de mon "chérie", ses jouent se colorèrent illico en rouge. Oh non ... Non Lucky, me dit pas que ce que je pense est ce que tu a l'air de vouloir me cacher est la vraie et pure réalité. Je savais pas vraiment quel genre de chose je craignais qu'il se soit passé entre eux ... Bon je l'avoue d'accord : j'étais jalouse. Qu'est ce que vous voulez aussi ? Comment ne pas l'être quand je viens voir mon frère en ayant l'impression qu'il m'a remplacé ?... Bon, zen, contrôle. Je ne voulais pas que Lucky se rende compte de ma jalousie, il fallait que je cache ce que je pensais a tout prix. En rougissant, il me remercia et me dis qu'il aurait voulu être plus proche de moi. Ses paroles me firent chaud au coeur. Peut être que je m'en faisais trop finalement ... Ou peut être pas. Il me refit penser a Ipiu qui était seule dans la pièce d'a coté et me dis de ne pas l'attendre pour aller la voir. C'est ce que je fis du temps que Mr Nakamura se change. Je sortis et tomba nez a nez avec la fameuse Ipiu. Elle se présenta normalement, franchement il n'y avait rien a dire de ce coté là. Polie, petit, mais un peu trop sage a mon goût. On verra bien si elle est aussi polie qu'elle veut s'en donner l'apparence ... La petite s'avança vers moi et me dis pendant que j'entendais Lucky revenir enfin avec un t-shirt :

« Je peux t’appeler tatie ? »

Pardon ? Non j'ai mal entendu je crois, sa "tatie" ?! Qu'est ce que c'est ce délire ? Je resta figée, ne sachant pas trop quoi répondre.

- Heu ...

Bah oui, qu'est ce que vous voudriez que je réponde a ça "Oui ma petite, allons jouer a papa et maman" ? Mais c'est n'importe quoi. Je savais que Lucky aimait faire le gamin mais là quand même ... C'était pas un peu abusé ? Il allait falloir qu'ils m'expliquent un peu tout ça. Parce que j'avais beau être gamine ... Oui dans ses conditions, j'avais un peu beaucoup de mal a me prêter a ce jeu ... Oui je sais, je suis TROP jalouse mais c'est pas demain que l'on me changera. Heureusement, Lucky arriva a coté de moi et on alla s’asseoir a la table où sa petite fée du logis avait déjà préparé le thé ... Comme c'est mignon. Je retiens une grimace de dégout. Du thé, ou comment faire boire a des gens de l'eau chaude avec des feuilles dedans et leur faire dire que c'est bon tout ça par ce qu'ils trouvaient ça distingué. Non vous avez deviné : je déteste le thé. Mais je me retiens malgré tout, ne pas être désagréable et s'entendre avec Ipiu c'était le plus important hein ? Mon dieu, quel supplice. Je tourna la tête vers Lucky. Il était mal à l'aise, ça se voyait sur son visage. Bien, je savais que je me retenais de chercher les problèmes avec "sa chérie" pour lui, je lui devais bien ça. On s'assis tous les trois autour d'une table, Lucky se mettant entre nous deux. Mon frère me pris la main et commença à la caresser doucement. Je souris, ces petits gestes fraternels me manquaient beaucoup. Je le soupçonnais aussi de faire cela pour se rassurer lui même. Soudain, il rougit et lâcha ma main. Je lui lança un regard interrogateur. Et ben, qu'est ce qu'il se passait ? L’atmosphère n'était pas détendue mais pas tendue non plus ... C'était vachement plat en réalité, comme si mes hôtes craignait quelque chose. Je leur faisait si peur que ça ?

-Euh oui effectivement j'ai beaucoup parlé de toi à Ipiu car tu me manquais trop et puis pour lui dire qui était sa * tante * en même temps. Et sinon comment ça va de ton côté, du nouveau dans les ennemies ou amis ? Et comment tu prends le fais que je partage le même lieu qu'une autre que toi ? Au et dans tous ça j'ai oublié de te dire..je...je t'aime Akira.

Deuxième bug de la journée. Lucky était vraiment bizarre, je sentais que quelque chose le perturbait énormément ... Mais quoi ? Apparement, les deux avaient l'air décidés a garder leur délire sur la tante et la nièce. Bon d'accord, c'était comme ils voulait. Mais ce n'était pas ça qui m'avait choqué le plus : sa deuxième question sur le fait qu'il partage la même chambre avec une autre ? Mais dites moi COMMENT est ce que j'aurais pu lui faire comprendre que OUI ça me perturbait qu'il soit allé cherché un nouvelle petite sœur alors qu'il venait de me retrouver ? Je pensais bien qu'il n'avais pas voulu me provoquer, mais cette question me fit serre un de mes points sous la table. Ah pourquoi est ce qu'il me stressais comme ça ? J'essaya de me calmer, ne pas s'énerver pour rien, surtout pas ça ... Puis la fin quoi, il ... Pourquoi est ce qu'il me disait ça comme ça ? Je savais très bien qu'il m'aimait, et moi aussi, c'était mon frère. Cette façon de me dira ça en fin de phrase était drôlement bizarre quand même non ? Bof, je laissa tomber et repris doucement sa main dans la mienne puis entrepris de lui répondre, un sourire presque pas forcé aux lèvres :

- Moi aussi je t'aime, tu le sais ça. Tout va très bien pour moi ne t'en fais pas. Tu sera toujours mon frérot Lucky tu sais, et je me fous vraiment de avec qui tu partage ta chambre tant que tu apprécie cette personne et que cette personne est gentille et n'est pas trop une peste avec toi. Mon ton avait l'air un peu menaçant alors je me radoucis en regard Ipiu avec un joli sourire. Mais je pense pas que ce soit le cas. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrais pas s'entendre hein.

Mes paroles me convainc presque que cette gamine ne représentait aucun danger pour lui. Mais je gardais toujours ce soupons de méfiance envers elle, je ne la connaissais pas encore assez bien pour la juger. J'avais envie de détendre l’atmosphère, sachant quand même que c'était a cause de moi qu'elle était si tendue, c'était une raison de plus pour calmer un peu tout ça. Je me retourna vers Ipiu et lui dit d'un ton qui incitait à la rigolade :

- Hey Ipiu, surtout envois le faire des machines et même faire la vaisselle. Ah et il t'a dit qu'il cuisinait super bien avant ? On avait des cours de cuisine avant et je suis sure qu'avec un peu de pratique ça peut revenir. Il devrait te refaire ses boulettes de riz ... Il a un véritable don pour la cuisine, je te le jure.

Je donna un petit coup de coude a mon grand frère. En vérité je me moquait gentiment de lui car il n'avais jamais réussi a faire une seule boulette de riz mangeable. Soit elle était trop fade, soit trop mole, nos professeur s'en arrachaient leur toque. Grâce a lui et a son "don de cuisinier", les cours de cuisine étaient devenus mes cours préférés. Ah ce qu'on rigolait.

Rien qu’à la mine que fit Akira, elle comprit que le thé n’était pas pour elle. Elle comprenait. Même si la petite brune avait toujours aimé le thé, elle savait que beaucoup n’aimaient pas. Elle pourrait très bien dire qu’ils n’aimaient pas encore. Elle était persuadé qu’à chacun correspondait un type de thé. Elle, elle aimait le thé vert à la mente trop sucré par-dessus tout… Mais elle appréciait aussi les thés floraux ou fruités. Le thé au Sencha qu’elle avait servi, une de ses collègues à la bibliothèque lui avait offert, elle-même ne l’aimant pas. Elle n’aurait pas d’elle-même acheté un thé si amer… Mais elle l’appréciait tout de même.

« Sinon j’ai des briques de jus de fruit, mais elles ne sont pas fraiches… Une bouilloire rentre mieux qu’un frigo… »

Véridique… Ca et le fait que la bouilloire pouvait servir à se préparer des nouilles chinoises bas de gamme quand elle n’avait pas le temps d’aller à la cafet.

Elle n’avait pas l’air chaude non plus quant à l’idée de se faire appeler tatie. Tant pis, Lucky l’avait prévenue. Après, un surnom ne se choisit pas… Il se subit. Elle verait plus tard. Pour le moment une chose était sûre. Akira ne l’aimait pas. Pas la peine d’en rajouter une couche. Ta pis.

Lucky les rejoint. Habillé cette fois, elle lui jeta un regard moqueur mais ne fit aucun commentaire. Elle avait déjà été assez peste. Lucky s’assit en plein milieu de la pièce, entre son lit sur lequel était assis sa sœur, et celui d’Ipiu ou elle ne tarderait pas à s’asseoir en tailleur. Toujours pieds nus dans la chambre, elle n’hésitait à mettre ses pieds sur le lit. Elle leva les yeux au ciel. Il avait un lit que diantre. Elle l’imagina en plein bug neuronal : Mais où je dois me mettre pour ne blesser aucune des deux ? Sauf qu’elle, elle ne serait pas blessée. La famille c’était sacrée pour une orpheline. Les voir se déclarer leur amour était touchant.

C’est juste trop drôle de voir Lucky s’embourber dans ce qu’il dit. Sérieusement, elle aimerait que ça arrive plus souvent. Ce n’est pas le cas. Elle regarde le jeune homme d’un air interrogateur qui disparaît bien vite lorsqu’elle le voit rougir et retirer sa main de celle d’Akira comme si elle l’avait brulé. Pauvre petit. Le problème fut qu’à la suite il s’auto-coula. Il lui envoya un regard plein de désespoir. Elle lui sourit, amusée. En même temps, il l’avait cherché. Il voulait de l’aide, mais en même temps il s’était embourbé en coinçant sa sœur dans une situation dont elle ne pouvait pas s’extraire facilement.

Crétin.

Il a forcé Akira a dire ce qu’elle n’est pas sûr de penser. En d’autres temps, elle l’aurait aidé. Là, non.

Akira lui conseilla d’envoyer Lucky faire la vaisselle ou la lessive. Elle ne grimaça rien qu’à cette idée… Elle imaginait bien ce jeune homme de bonne famille verser de la javel à la place de la lessive.

« Je n’ai pas assez de vêtements pour tenter l’expérience… Mais je lui ai appris à plier le linge ! La partie la plus longue du processus ! »

Quand à faire à mangé… Euh. Il avait déjà essayé, et ça avait été mangeable. Elle le reconnaissait, mais elle ne l’enfoncerait pas à ce sujet. Il avait été super prévenant en lui préparant à manger un jour ou elle avait du courir à la fin des cours pour ne pas être à la bourre à son travail. Une idée germa dans sa tête. Crever l’abcès. En rajouter une couche.

« Mais tu as raison MON Lucky CHERI cuisine très bien ! »

Elle lança un regard au jeune homme. Il ne l’avait pas vu souvent ce regard… Une fois quand elle avait congédié un de ses adversaires en le manipulant. Il l’avait vu à deux nouvelles reprises depuis qu’ils vivaient ensembles. A chaque fois pour le sortir des bastons dans lesquelles il s’était fourré. Car oui, il devait l’accepter, pour les tonnerres ils étaient en couple. Alors pas la peine de cogner sur tous ceux qui en parlaient… Ce regard disait clairement « je gère et j’en assume toutes les conséquences. »

« J’ai l’impression que tu penses qu’on est ensemble. Ce n’est pas le cas. On couche juste ensemble une fois de temps en temps… »

Tiens… Elle avait bien pensé à ça tout à l’heure ou c’était juste impression ? Ipiu n’y allait pas de main morte.

« Tu devrais arrêter de penser de telles conneries. Tu ne me connais pas, mais tu connais Lucky. Il t’aurait raconté tout de A à Z. Il s’occupe de moi car je suis un danger ambulant. Depuis qu’on se connaît il m’a sauvé la vie trois fois. Tu devrais être fière de lui. »

Une fois à la piscine… Une autre fois quand elle s’était transformée en pile sur pate… Et la troisième fois en la coupant de la solitude dans laquelle elle s’enfermait jour après jour. Avait-il lui-même conscience de son rôle de protecteur ?

J’écoutai Lucky me répondre et je lui souris avec un petit sourire. Ça me faisait plaisir de l'entendre me dire qu'il ne me remplacera pas, qu'il était désolée pour sa maladresse ... Mais je restais toujours tendue. Alternativement, je regard Lucky puis Ipiu puis Lucky puis Ipiu. Rah que cette situation m'énervait ! Et en plus la morveuse avait l'air contente de maintenant en main une situation qui n'avait que elle comme cause. Elle mettait mal à l'air mon frère et m'empêchais de lui envoyer tout ce que je pensais à la figure tout ça parce que je m'étais promis de bien m'entendre avec elle. Mais Ipiu, elle aussi, état tonnerre et elle avait l'air encore moins patiente que moi. Est ce qu'elle aurait deviné mes pensée même si j'avais essayé de les laisser paraître le moins possible. Je secoua négativement la tête quand elle me proposa une brique de jus de fruit pas fraîche. Elle croyait vraiment que j'allais accepté, sérieusement ? Tout de façon, je n'avais pas soif. Elle avait l'air de garder son calme pour l'instant mais pour avoir presque le même caractère qu'elle, quelque chose me disait que ça ne durerait pas longtemps. Elle me répondit amicalement que Lucky se chargeait de plier le linge. Bon c'était toujours ça, au moins il ne se reposait pas totalement sur elle pour les tâches ménagères. En vérité je m'en foutais un peu, cette question, je l'avais posé pour détendre l’atmosphère mais Ipiu n'avait pas l'air de vouloir aller dans le même sens que moi. Et quand un courant d'air chaud et un courant d'air froid se rencontre ... Ça faisait une tornade ! J'avais l'impression qu'Ipiu jouais avec mes nerf et cette impression fut très vite avérée vrai par ce qu'elle me dit ensuite :

« Mais tu as raison MON Lucky CHERI cuisine très bien ! »

*veuillez patienter ... réinitialisation complète de la session ... Redémarrage dans 5, 4, 3, 2, 1 ...* QUOI ?!! Cette petite minuscule minable gamine OSAIT dire ça devant moi ?! Alors que justement Lucky avait du lui dire que je pouvais être jalouse, impulsive et tout le reste. Elle tenait vraiment a m'avoir sur le dos pendant le restant de ses jours ? En tout cas si elle voulait calme le jeu (ce qui n'était sûrement pas le cas), c'était totalement raté !

« J’ai l’impression que tu penses qu’on est ensemble. Ce n’est pas le cas. On couche juste ensemble une fois de temps en temps… »

"On couche juste ensemble" C'est mot a mot ce qu'elle avait dit. Oui sorti de son contexte c'était TRES bizarre mais dans notre cas ça ne pouvait pas signifier que ... ça. Lucky ne ferait pas ça quand même, Ipiu n'avait que 14 ans et ... Non non ils dormaient sûrement juste dans le même lit et puis basta. Mais dans mon esprit de petite sœur jalouse, c'est le premier sens du terme qui me vient d'abord à l'esprit. Quoi ? Que voulez vous aussi, je doutais que Ipiu n'ai pas fait exprès de me laisser croire ça au début. Je tourna un regard hébété vers Lucky alors que je me mis a relativiser en me disant que c'était impossible, il n'aurait jamais fait ça, juste dormir quoi ... Rah mon inquiétude me faisait faire des film ...

« Tu devrais arrêter de penser de telles conneries. Tu ne me connais pas, mais tu connais Lucky. Il t’aurait raconté tout de A à Z. Il s’occupe de moi car je suis un danger ambulant. Depuis qu’on se connaît il m’a sauvé la vie trois fois. Tu devrais être fière de lui. »

Les petites zébrures électriques qui avait commencé a apparaître sur le dos de mes main disparurent presque quand je sentis Lucky qui passa ses main sur mon ventre et qui me câlina dos à moi. Je tourna ma tête vers lui et lui lança un regard perdu et un peu interrogateur puis je me retourna vers Ipiu. Je n'avais même pas vu qu'il s'était déplacé, tellement occupée à fixer Ipiu avec un regard qui divaguait entre la jalousie et la considération, un regard réfléchis. Et puis Lucky qui me câlinait ne m'aidait pas a réfléchir ... Roh, ce n'est pas possible. L'un me calmait tandis que l'autre alimentait ma colère et mon sentiment de jalousie. Que faire ? Exaspérée par cette situation, je me dis qu'il fallait quand même que je balance tout ce qui avait j'avais sur le cœur puisque c'est ce qu'elle voulait. Je me laissa tomber contre mon frère en regardant Ipiu d'un air pas très convaincu de sa réponse. Et puis ce que cette discussion avait l'air bien partie pour devenir un combat pour la fraternité avec Lucky ... Je me trouvais en position de force vu qu'il me câlinait. Non cette histoire de combat était absurde, je devais l'éviter mais avec l'autre là, cela allait être très difficile. Je regarda Lucky avec un regard désolé, puis je refixa Ipiu d'un regard déterminé.

- Je te croirais bien Ipiu et c'est sûrement la vérité pour ce qui concerne tes dernières paroles, mais si c'est ce que tu veux, laisse moi te dire ce que j'ai sur le cœur moi aussi.  

Allez c'est parti, débarrassons nous de tout ça déjà. Je pris mon inspiration et je commença, pensant qu'après je me prendrais peut être deux claques.

- Je t'ai détesté même avant que tu m'ouvre la porte. Lucky est MON frère et quand il m'a annoncé qu'il partageait sa chambre avec une fille plus jeune que moi, j'avais déjà péter un plomb intérieurement avant de venir. Je ne te détestais pas déjà pour ce que tu était, ta personnalité ou quoique ce soit mais pour la place que tu pourrais occuper dans son cœur. T'a du le deviner, je ne suis pas partageuse. Surtout quand il s'agit de la personne que j'aime plus de ma famille, Lucky oui. Je REFUSE qu'une petite s'approprie mon frère que j'adore et qui se permette en plus de ça de le mettre mal à l'aise. Tu a intérêt a ne pas jouer avec mes nerfs ou sinon je te jure que ça va barder gamine. Fait TRÈS attention parce que si je ne te connais pas, tu ne me connais pas toi non plus. Tu ne sais pas de quoi je serais capable au moindre faux pas.

Mes mains étaient parcourues a nouveau d'électricité et ce n'est que maintenant que je me calma. J’expirai de l'air violemment par ma bouche, essoufflée par mon discours. Sans le voir, j'imaginais très bien le pauvre Lucky derrière moi qui devait suer toute l'eau de son corps à l'écoute de mon discours et de mes menaces. Quoi ? J'en faisais encore trop ?! Elle m'avait cherché elle aussi, même si elle avait fini par se rattraper à la fin. Je lui devais bien ça quoi. Maintenant on était quittes. D'accord, je devais calmer le jeu moi aussi … Histoire de ne pas commencer la journée fâchée. Mon regard se fit un peu plus accueillant, moins colérique alors que je le gardais braqué sur Ipiu, n'osant même pas tourner la tête vers Lucky.

- Écoute …  La vérité … C'est que j'ai juste peur de le perdre. Si j'ai décidé de te détester c'est avant tout parce que je t'envie beaucoup. Tu partage ta chambre avec Lucky, vous passez sûrement une grande partie ensemble … Mais je sais que vous ne partagerez jamais autant de chose qu'on en a partagé quand on était enfin. On partageait vraiment tout : les paquets de bonbons, les bâtonnets de Ficello (HRPG : Le fromage trop rigolo  XD Hum excusez moi, il fallait que je le sorte); chaque fois que lui ou que moi faisait un cauchemars, on dormait dans le lit de l'un ou de l'autre et dans tous les jours suivants on n'arrêtais pas demander à l'autre s'il allait bien, s'il avait besoin de quoi que ce soit … Je lui reprochais souvent d'être trop protecteur mais au final je savais que je n'aurais jamais voulu qu'il m'écoute vraiment et que de toute façon moi je l'étais tout autant. Et quand l'un de nous se faisait gronder par nos parents, l'autre attendait derrière la porte des fois pendant des heures en attendant qu'il ou elle sorte. Je me rappelle qu'un jour j'étais resté 5 ou 6 heures derrière la porte d'une pièce parce que sa punition avait été de rester enfermé dans une pièce jusqu'au coucher et sans dîner. On insistait toujours aussi pour faire la punition avec l'autre même si l'on y était pour rien mais la plupart du temps, les bêtises on les faisait aussi ensemble … Hum, désolée je pourrais en parler pendant des heures … Les seuls bons souvenirs que j'ai de mon enfance, je les ai avec lui. Et quand je me rend compte que tu essaye, même sans t'en rendre vraiment compte, de m'arracher de lui et en plus de prendre ma place de petite sœur, comprend que ça me mette hors de moi.


Sereine et maintenant calme, je me laissa totalement retomber contre mon frère. Ça faisait du bien de mettre tout ça au clair, au moins j'espère qu'elle comprendrais pourquoi je la détestais même avant de la connaître. Je câlina mon frère tout en disant calmement a la petit Ipiu.

- Est ce qu'on peut parler d'autre chose ou tu veux qu'on continuer a nous balancer chacune le fond de nos pensées ?

Non. Il se trompe. Il n’y aucune raison pour qu’elle se batte pour lui. Il n’est pas en danger. Cela elle en est sûre. Elle ne se bat d’ailleurs pas. Elle force les portes. Nuance. Elle le connait trop bien ce « pas grand-chose. » Ce petit rien qui se glisse dans les pensées des gens. Elle sait combien les non-dits font souffrir. Autant percer l’abcès.

Préfèrerait-il qu’elle laisse sa sœur souffrir inutilement ? Veut-il devenir l’objet de son tourment. Elle sait que si habiter les pensées de la jeune femme ne le dérange pas, il ne souhaite pas que ce soit dans ces conditions. Non. Il ne le souhaiterait pas. Il n’a pas conscience des enjeux de cette discussion. Il ne se rend même pas compte de ses sentiments elle en est sûre. Elle dirait bien « c’est bien un mec ! » Mais elle se ferait traiter de sexiste.

Pourtant, à l’heure actuelle, il l’exaspère. Elle comprend son incompréhension. Il n’a pas une grande capacité à se projeter dans le futur, ou à réfléchir à long terme. Elle l’a remarqué depuis longtemps. Lorsqu’il déclenche une bagarre, il ne s’attend pas à voir débarquer un master… L’effet papillon doit vraiment être une théorie abstraite pour lui.

Elle lit dans leurs jeux avec tellement d’aisance que s’en est… Bizarre. Elle sent qu’Akira la juge sur son âge… comme tant d’autres. Ils la traitent comme une enfant, elle qui a vécu parfois tellement plus que les adultes. Elle a pris le chemin le plus court. Elle est née, elle a été une enfant, pas assez longtemps. Elle a perdu tout ce qu’elle avait et à du le reconstruire. Se reconstruire. Malgré tout. Malgré les autres. Et quand elle s’est cru à l’abri, quand elle s’est prise à aimer, le sort lui a rappelé qu’elle était la fille sans attaches. Enfant, n’en est plus qu’une image, image lointaine qu’elle ne veut perdre. De peur de perdre ce qu’elle ne possède déjà plus.

Akira ne faisait pas confiance à Lucky. Elle pensait vraiment qu’il voulait, pouvait la remplacer ? Du moins c’est ce que disaient ses paroles. Ce qu’elles ne disaient pas, c’était que ce n’était pas vraiment de Lucky qu’elle doutait. Mais d’elle-même. Akira ne se faisait pas assez confiance. Pensait-elle vraiment qu’elle se laisserait oubliée ? Qu’elle était oubliable ? Elle n’est pas toi. Non. Lucky ne l’oublierait jamais. On n’oublie pas sa famille. Jamais. Même si elle n’arrive plus à se souvenir, même si elle a préféré oublier. L’oublie permet de ne pas souffrir.

Pense-t-elle qu’elle ne sait pas de quoi elle est capable ? C’est vrai. Elle ne sait pas ce dont elle en particulier est capable. Elle sait ce dont les hommes sont capables. Elle sait, elle en porte encore les stigmates, dans sa chair comme dans sa mémoire. Ce verrou dans ses souvenirs, cette brume qui flottait sur son enfance, sur l’accident de ses parents. Choc post traumatique semblait-il. Post quoi ? Elle ne s’en souvenait pas… Mais ce tatouage, les cicatrices qu’il ne masquait pas, elle ne cherchait pas à se souvenir. Non. Tu te souviens. Tu fais semblant.Elle sait pourtant qu’Akira ne lui fera pas de mal. Elle tient à son frère, et ne risquera pas de le blesser.

Les propos d’Akira trouvaient un écho lointain, une odeur de sable chaud, du soleil. L’odeur du passé. Un regard violet, un sourire, une ombre, une cascade d’or. Et tout disparu, elle vogue portée par des mots qui ne lui appartiennent plus. Mitsiou. Un mot, oublié. Connu. Le nom d’une île. Pourquoi ? Ce n’est pas le moment de s’en soucier. Elle porte son regard sans âge, tellement pétillant d’innocence, tellement lourd de pertes. Elle garde un sourire aux lèvres.

En d’autres circonstances, elle aurait proposé à Akira de venir partager leur chambre si elle y tenait. Un lit de plus rentrerait sans peine. Sauf. Que non. Elle n’est pas conne au point de mettre Lucky dans cette situation… Même si ça lui permettrait de rire un peu. Non Ipiu. Il faut trouver le juste milieu.

« Bah, ça ne me dérange pas tant que ça d’être haïe pour des choses que j’ai faites… Mais bon. D’accord je coucherais avec Lucky un de ces quatre. Ca n’était pas dans mes intentions, mais si ça peut te rassurer ! »

Voilà. Rajoute une couche. De toute manière aucun de tes arguments ne la convaincra. Il lui faut une démonstration par l’absurde.

« Je ne te lâcherais que quand tu comprendras que ta place n’est pas à prendre. »

Elle lance un regard à Lucky. C’est lui le fautif. C’est à lui de tout arranger. N’empêche qu’elle plaint la pauvre fille qui voudra réellement partager la vie de Lucky. Elle ne le dira pas à voix haute.

Après mes deux longues tirades, je me sentis de nouveau respirer. Voilà elle avait eu ce qu'elle voulait ? Elle était contente au moins ?! Bon. Maintenant je devais me préparer a me faire gifler par les deux co-locataire ... Au mieux. Aïe, Ipiu repris la parole ... Hum j'allais morfler.

« Bah, ça ne me dérange pas tant que ça d’être haïe pour des choses que j’ai faites… Mais bon. D’accord je coucherais avec Lucky un de ces quatre. Ca n’était pas dans mes intentions, mais si ça peut te rassurer ! »

Elle faisait exprès ?!! Mais assurément qu'elle faisait exprès, quelle question ... Cette petite faisait tout pour me mener a bout, ça se voyait depuis le début de cette rencontre ! Je savais très bien que c'était de l'ironie mais cette humour ne pas plaisais pas du tout. Rah qu'elle m'énervait ! Et en plus c'était qu'une gamine ! Je me sentais rougir de rage alors que Lucky serait ses mains autour de moi. Je n'osais même pas imaginer a quelle point mon pauvre grand frère devait être stressé. Je bouillonnais de rage et je savais assurément que ça ne pouvait qu'empirer tant que j'étais dans la même pièce qu'elle. Je l'affronta du regard et elle me dit que ma place n'était pas a prendre. Hum ... De sa part, ça paraissait tout de suite moins crédible que si c'était Lucky qui me l'avait dit ... Et puis avec Lucky, cette phrase m'aurait beaucoup plus rassurée. Je m'écarta un peu de Lucky pour regarder son expression apr_s le regard que lui avait lancé Ipiu. Je ne savais pas quoi en penser, peut être qu'Ipiu n'était pas méchante mais elle n'avait pas l'air d'une petite sainte non plus ... Et quelque chose me disait qu'elle nous cachait quelque chose, je ne sais pas quoi ... En observant Lucky, j'eu l'impression qu'il se décomposait sur place. On devait l'épuiser et le gonfler plus qu'autre chose et cette fois ce n'était pas de ma faute, c'était ELLE qui l'avait cherché na ! Lucky se leva du lit et alla s’asseoir sur le rebord de la fenêtre on expliquant bien le problème et ce qu'il en pensait et ... Surtout qu'il ne laisserai tomber personne ... Le ton de sa voix, ces mots ... Il y avait tout pour que je le crois. Et puis lui, c'était différent, je savais qu'il ne mentait pas et que je pouvais plus faire confiance. Cette confiance là, on ne la trouve qu'entre frère et sœur, une confiance aveugle qui n'avait pas d'égal. Il me manquait juste une chose ... Mais woilà qu'il reprenait la parole. Je l'écouta d'un air attentif, sans rien dire.

-Et Ipiu tu n'es pas hais pour une chose que tu as faites, tu n'as rien fais c'est juste Akira qui pense mal laisse lui un peu de temps d'accord ? Et tu sais au combien ces discours sont pénible à entendre pour moi...Donc Akira s'il te plait ne pense plus des choses du genre * tu vas prendre mon frère * ça ne fait que rajouter de la tension inutile car jamais ça arrivera, je pense tout le temps à toi et rien y personne me fera t'oublier.

Je le regardais, heureuse d'entendre ces mots qui finirent de me rassurer complètement. Surtout sa dernière phrase. Elle me toucha droit au cœur. N'y tenant plus, je ne leva du lit et le câlina. Hola ! Un peu plus et il tombait en arrière. Je le rattrapa tout de justesse avant qu'il tombe en arrière. Mes bras vinrent s'enroule autour de sa taille. Woilà comme ça, il ne risquait plus de tomber. Je le serra un peu plus contre moi, de peur qu'il bascule. En le câline je lui dis à l'oreille pour qu'il n'y ai que lui qui entende.

- Oh, tu ne sais pas comment ça me fait plaisir de t'entendre dire ça. J'ai juste peur tu comprend ? Avec la distance, le fait qu'on ne se parle presque plus ... Mais j'ai eu tord ... Je ferrais des effort pour m'entendre avec elle promis. 

Ouip bon, je sais bien que c'était pas très sympas de parler de gens alors qu'il étaient juste à coté ... Mais je devais lui dire ça, et je n'avais pas parlé d'elle méchamment. Maintenant, on étaient en voix de réconciliation avec la petite co-locataire de mon grand frère. Mais il manquait quelque chose pour revenir vraiment sur le chemin qui nous mènera à ce qui deviendra peut être de l'amitié. Je me tourna vers Ipiu et lui dit d'une voix plutôt calme, détendue : 

- Je suis vraiment désolée pour tout ce que j'ai dit ... J'ai eu tord de penser comme ça. Vient faire un câlin avec nous, après tout si tu t'entend bien avec Lucky c'est que tu dois aimer ça, les câlins. 

Je m'écarta un peu de Lucky pour laisser de la place a la petit Ipiu. Non je n'ai pas dit que je n'avais plus aucune rancœur contre elle, il m'en restait quand même un peu mais après ce que m'avait promis Lucky, je pensais qu'il ne me restait qu'a l'ignorer et elle s'éteindrait d'elle même. Je suis trop changeante vous trouvez ? Et bien oui c'est vrai que je lui suis, je suis une tonnerre aussi. Quand elle s'approcha, je l'intégra immédiatement dans le câlin et câlina alors les deux personnes avec qui je n'aurais plus jamais de disputes a partir de maintenant, je me le promis.

Quelque part elle aurait pu se sentir blessée. Il la connaissait si peu que cela. Il pensait vraiment qu’elle faisait ça dans le but de provoquer sa sœur ? Il pensait qu’elle menait un combat inutile ? Il la connaissait si peu qu’il pouvait lui attribuer de telles pensées. Cela aurait blessé quelqu’un d’autre qu’Ipiu. Seulement elle ne l’avait jamais laissé effleuré qui elle était. Il ne connaissait d’elle que ce qu’elle lui laissait voir. La seule fois où elle ne s’était pas maitrisée même en partie, c’était lors de leur rencontre quand elle l’avait pris pour Julien.

C’était l’unique fois où il avait pu entrapercevoir autre chose qu’Ipiu. Le masque d’Ipiu.

Alors son sourire ne disparut pas. Elle n’était pas en colère contre Lucky, car il la considérée comme elle s’était montré à lui. Elle était calme, et c’était peut-être ça le plus terrible. Elle était la plus jeune et la plus calme. Peut-être la moins atteignable.

Elle ne dit pas à Lucky qu’il y avait des conflits qu’on ne pouvait éviter. Ceux avec les gens qui se souciaient de vous. Elle se foutait des racontars chez les tonnerres. Tout comme ils se foutaient de ceux qu’ils racontaient. Akira tenait à Lucky. Et surtout Lucky aimait sa sœur. Elle le sentait, et à cet égard elle ne pouvait laisser le temps faire les choses. Elle ne pouvait laisser la rancœur et le doute peser sur leur relation.

Quoi qu’elle prétende, elle tenait à Lucky, et si elle ne pouvait lui dire la vérité sur elle-même, elle ne laisserait pas tomber. Si elle devait être la méchante. Elle le serait, comme elle l’avait dit, être haïe ne la dérangeait pas. Foncer dans le tas, et tout renverser pour que seule la vérité ne ressurgisse. Elle savait pertinemment que ses propos n’atteindraient qu’en partie Akira. Elle savait aussi qu’il fallait pousser le blondinet à dire ce qu’il y avait à dire.

Sincèrement, il allait jusqu’à cacher la photo de sa sœur quand elle venait. Alors si on ne le boostait pas un peu. Enfin. Elle accusa le coup de ses inculpations. Elle ne se défendrait pas. Elle sait que de ce trio elle sera celle qui disparaitra la première. Elle en a le sentiment. Elle boit simplement une gorgée de thé.

« Tu n’as pas eu tords de penser ainsi. On t’y a en quelque sorte poussé, c’est plus simple de gérer la situation avec les autres tonnerres en leur faisant croire qu’on est ensemble. Au moins on sait qu’ils n’imaginent pas pire que ce qu’on leur propose. Si tu ne t’étais pas inquiété pour notre relation ça aurait été plutôt… bizarre ? Je crois que je t’en aurais voulu. »

Elle lui en aurait voulu de l’accepter. C’est contradictoire ? Peut-être. Peut-être pas. Eviter la véritable peine à ses amis était important pour la brunette. Par bizarre elle cachait le mot qui lui serait spontanément venu. Triste. Triste pour Lucky. Ca aurait été dérangeant pour Ipiu, certes, mais triste pour Lucky. Elle savait que là il était sans doute déçu du comportement des deux jeunes filles. Enervé aussi. Rien d’ingérable. La colère est moins destructrice que la peine. Elle le sait. Pourtant elle-même a choisi la peine. Contradictoire. Encore une fois.

Elle se joint au câlin collectif. Non. Elle n’aime pas ça. Elle fuirait même tout contact physique avec une personne. Des souvenirs remontent en ces occasions-là. Des souvenirs de ce que son esprit essaie d’oublier mais de ce dont son corps se rappelle. Pourtant elle ne refusait jamais de prendre un ami dans ses bras. Elle sait aussi qu’il ne faut pas faire de faux ton.

« Et pour ta gouverne Lucky, provoquer ceux qui se fichent de ton existence ne sert absolument à rien. Akira tiens à toi. Son opinion à elle est importante, pas celle des autres. Alors je ne la laisserais pas se fourvoyer sur notre relation. »

Ou absence de relation. Elle sourit et se dégagea doucement. Elle était vraiment l’opposée d’Akira. Pourtant elle ne l’enviait pas. Elle vivait sa propre vie et c'était bien assez.

« Et sinon pour changer de sujet… ça te dirait de venir courir avec nous le matin ? je ne te proposerais bien de venir vivre avec nous tout court, mais très sincèrement je ne supporterais pas que les ragots sur notre dos montent en puissance. »