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[Event] A - Infiltration.
##   Lun 11 Aoû 2014 - 14:54
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[Jour 1]

-Sarah Kornwel, Hugh Baleth, enchanté.

-Pareillement.

Je serrais la main de la blouse blanche en face de nous. Nous n'avions que quelques jours pour récupérer assez d'informations pour nous défendre. Dangereuse mission car nous devions de ce fait, nous faire passer pour des scientifiques, côtoyer ceux qui nous souhaitaient du mal. Ipiu et moi avions fait faire de faux-papiers avant d'intégrer l'aventure. Nous avions aussi changé d'apparence. Elle faisait plus femme, 26 ans, avec ses cheveux roux, bouclés, son maquillage et ses vêtements serrés sous sa blouse. Moi, je m'en donnais 30.
Nous avions ainsi porter le vice de la fausse identité au bout. Elle étudiante-chercheuse pour son doctorat. Moi, son ancien professeur de référant et actuel amant, chercheur spécialisé dans le fonctionnement du cerveau.
Je frottais la barbe abondante que j'avais laissé pousser tout en faisant mine d'écouter l'homme qui nous guidait à travers les salles. En réalité, j'espérais que la demoiselle soit plus distraite et face en sorte de repérer les détails importants, les lieux où nous devrions aller.
Nous avions réussit à avoir une chambre pour deux. Ainsi, Ipiu et moi pourrons parler stratégie. Quoi que je me méfie assez des scientifiques pour préférer parler à voix basse ou encore, de façon... codifiée. Sait-on jamais. 
##   Lun 11 Aoû 2014 - 15:28
Ipiu Raspberry

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Le pire quand on ne sait déjà plus qui on est, est sans doute de devoir changer d’identité… tout en préservant celle de l’homme m’accompagnant. Je n’étais nullement digne de la confiance que m’accordait la directrice en m’envoyant en mission. Je les avais tous trahis. Je ne recommencerais pas.

Un homme grisonnant nous accueilli. Il ne parut pas impressionné par nos CV, qui par ailleurs n’étaient pas impressionnant. J’avais veillé à ce que tout soit crédible, allant même jusqu’à pirater les fichiers de la petite fac anglo-saxonne dont nous étions censé venir pour y insérer nos dossiers. Eion était d’ailleurs censé y donner des cours au semestre précédent. J’avais ajouté quelques messages prétendument échangés par les élèves sur le forum de la fac… Certains flatteurs, d’autres moins. J’étais allée jusqu’à nous créer deux comptes facebook, bien remplis pour moi qui étais étudiante, moins pour lui. Notre couverture était sans faille. Sauf peut-être qu’il n’était pas doctorant, et qu’il n’avait jamais rien appris sur le cerveau humain. Qu’à cela ne tienne, en quelques jours je lui avais appris à faire illusion. Pour ma part je maitrisais assez bien l’histologie (science des tissus) et la génétique. J’avais déjà fait de l’espionnage industriel dans ces milieux… Et Ipiu avait lu tout ce qu’elle pouvait à ce sujet.

La base était plutôt grande.

« Han c’est grand ! J’vais me perdre ici !!! Vous n’auriez pas un plan ? »


Faire sa greluche pouvait se montrer utile. J’étais passée maitresse dans ce jeu… Et puis qui ne viendrait pas en aide à une demoiselle en détresse ? Je remerciais assidument mon bienfaiteur. Je m’évitais le souci de la redessiner tout en remarquant bien vite qu’elle était incomplète. Certains bâtiments n’y figuraient pas. Je savais où commencer notre investigation. Nos bras se frolaient sans cesse, et je faisais en sorte de toujours savoir où se plaçait mon « amant. » Il fallait bien que l’histoire soit crédible et que les gens croient que nous étions un couple.

« WAOU !!!!! Sérieusement ? Ce microscope électronique n’est même pas encore en vente sur le marché ! »


Je m’extasiais un peu trop fort. La visite terminée, nous nous retrouvâmes à l’essais. Devant un microscope photonique je grimaçais devant ce qu’on nous montrait. Un lamelle de tissu cérébral en croire la forme des cellules.

« Quelque chose cloche. »


Des amas de cellules difformes semblaient parasiter le tissu cérébral.

« On dirait des cellules végétales… De quoi est mort le sujet ? »


Je m’attendais à entendre le nom d’un virion bien connu… La vache folle peut-être ? Non. Ce n’était tout bonnement pas ça. Ca ne ressemblait en rien de ce que j’avais connu.


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
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##   Lun 11 Aoû 2014 - 15:44
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Ipiu jouait parfaitement le jeu. Peut-être trop bien pour moi qui avais un peu de mal à suivre au début, mais petit à petit je rentrais dans le rôle du professeur amant avec son élève et un peu plus sérieux. J’acquiesçais et souriais à certaines exclamations de la jeune fille. L'idée de faire un peu "la blonde" comme elle le faisait était une bonne idée en soit. Il me suffisait de suivre en faisant l'amoureux un peu idiot.

Elle était d'un calme à toute épreuve et observait tout. Je la laissais faire. J'étais plus un garde du corps qu'un grand penseur, mais, lorsque nous fûmes devant l'étrange microscope, mon cerveau ne pu s'empêcher d'aller à toute allure. J'observais la pièce, remplie de choses étranges et peu ragoûtantes pour la plupart.

L'homme qui nous avait guidé nous avait laissé entre les mains d'un chercheur plus jeune, qui nous montrait les différentes tâches que nous aurions à accomplir. L'exclamation d'Ipiu me fit sursauter. Je la poussais doucement, en posais une main sur ses hanches et en soufflant un "laisse moi voir ça mon coeur".

-Ce n'est pas un virus, nous dit l'homme. Si vous travaillez ici, vous verrez certaines choses inconnues au Monde. Nous avons tenté de greffer le sujet, mais cela n'a pas fonctionner.

-Greffer ?, fis-je en relevant la tête. Greffer quoi ?

Il sembla hésiter puis nous fit signe de le suivre. À travers quelques couloirs nous arrivâmes devant une porte qu'il déverrouilla à l'aide d'une carte. Je lançais un bref coup d'oeil à Ipiu.

-C'est ici. Je suppose qu'en arrivant on vous a parlé des expériences que nous faisions. Nous avons essayé de greffer des gènes très spéciaux à ce sujet mais... comme beaucoup d'autres, il n'a pas survécu.

Je regardais, atterré. Ce que nous avions en face de nous n'était qu'une ligne de dépouille, tantôt gonflées d'eau, tantôt brûlées. Le reste... Effrayant.

-Mais ce sont les premiers, maintenant nous y arrivons bien mieux, mais les sujets ne sont pas encore stables...
##   Lun 11 Aoû 2014 - 16:28
Ipiu Raspberry

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Comment une jeune scientifique venant d’un pays occidental et ne connaissant pas la guerre est censée réagir à ce genre  de spectacle ? Personnellement je choisi de me précipiter vers la poubelle la plus proche et d’y rendre les restes de mon petit déjeuner. Peu glamour, mais crédible. Si j’étais restée sans réaction ça aurait sans doute éveillé les soupçons. La petite étudiante que je suis doit sans doute être déjà entrée dans une morgue, avoir vu tes tas et des tas de tissus tirés de cadavres… Des gens ayant fait don de leur corps à la science après être morts de vieillesse ou de maladie.

« Ca fait toujours cet effet-là la première fois. » dit le chercheur qui nous accompagne en riant.


Connard. Rien de si affreux que ce qui se trouve dans cette antichambre de l’enfer. Des corps mutilés comme je n’en ai pas vu depuis longtemps… Non à la réflexion, j’ai déjà vu des corps plus mutilés par les hommes… Et c’est moins... enfin plus. Là alors que des soubresauts secouent encore mon dos, oui je simule très bien, de nombreux hommes vous le diront… Ou pas ils ne s’en sont jamais rendus comptes. Une théorie me vient à l’esprit. Le feu, l’eau, la terre… MERDE ! Se pourrait-il qu’ils ? Ce pourrait-il que les greffes viennent de Terrae. A cette pensée je manque de dégobiller à nouveau. Ce coup-ci pas besoin de faire semblant. Je me reprends.

« C’est cool de ne plus être bridé par la convention d’Obiedo. »


Ou limitation internationale de ce qui est scientifiquement acceptable de faire. Convention pour la protection des droits de l’homme et la biomédecine, la bioéthique… Le truc le plus intelligent jamais inventé au monde si on en croyait ce que je viens de voir. J’attrape un rouleau de sopalin qui traine sur la paillasse du scientifique. Et m’essuie la bouche après me l’être rincée avec un peu d’eau du robinet.

« Et vous les tenez d’où vos échantillon ? Je veux dire, de quels animaux ? »


Autant faire la crédule. Après tout, si j’ai un petit doute de leur provenance, je ne devrais pas le savoir. Donc je montre une curiosité de mise.

« Vous le découvrirais plus tard, pour l’instant ce n’est pas nécessaire à votre travail ?
- Et nous faire voir ces cadavres décomposés c’est nécessaire à notre travail ? dis-je sincèrement dégoutée.
- En effet ! Vous aurez pour travail de recenser toutes les lésions cérébrales de leurs cerveaux. Nous cherchons à comprendre ce qui s’est mal passé avec eux. »


Je cligne des yeux. Je ne me sens pas particulièrement mal en réalité, mais bon. Je m’accroche à Eion comme si j’étais non loin du malaise à l’idée de travailler sur ces corps… Le scientifique sourit :

« Ca passera ne vous en faites pas, au bout de quelque jours on les trouve même assez drôles avec leurs figures bizarroïdes. »


Il rit. Et je souris, timidement comme si je le croyais.


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##   Lun 11 Aoû 2014 - 18:23
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Je ne le dirais jamais assez, mais heureusement qu'Ipiu est là.

-Ça passera ne vous en faites pas, au bout de quelque jours on les trouve même assez drôles avec leurs figures bizarroïdes.

Je serrais les dents, sans pour autant le montrer. À la place, je baissais les yeux sur la jeune fille et la retins dans mes bras avec un sourire doux.

-Ne crains rien, je m'occuperais de prélever si ça te mets tant mal à l'aise et nous ferons les relevés ensemble.

Au fond de moi, j'étais en colère. Les personnes sur qui il avait prélevé les échantillons étaient des gens comme elle et moi. Mais je devais supporter la colère pour le bien de la mission.
Je relevais les yeux, relâchais mon étreinte sur Ipiu fis le tour de la salle, faisant mine d'examiner les corps.

-C'est très intéressant...

Je regardais le scientifique qui nous accompagnait.

-Tout ça attise fortement ma curiosité. En tant que chercheur, je trouve ça... Fascinant. Comment faites-vous ? Et vous avez parlé de cas qui avaient survécus. Pourrions-nous les voir ?

Je me tournais vers Ipiu en prenant un sourire enjoué. Le scientifique hésita un moment. Assez pour que je remarque quelques fioles vides sur les meubles, rangées par ordre alphabétique. J'allais me diriger vers elles quand il reprit la parole.

-Je suppose que vous pouvez voir. Après tout, je comprends que ça puisses vous exciter bien plus que des cadavres ratés !

Il rit à nouveau et je fis de même. Il ferma la porte derrière nous et nous guida à nouveau à travers les couloirs. Il s'arrêta devant un porte surmontée d'une vitre.

-Elle est blindée. Comme toute la pièce. Regardez.

Je fixais quelques secondes la rouquine, un grand sourire sur les lèvres puis posais ma main sur la vitre pour voir correctement à l'intérieur.

-Les sujets sont mentalement très instables, mais les améliorations arrivent, très lentement. Ils changent complètement de caractère si ils survivent. Celui-là est passé de docile à complètement impulsif et imprévisible. On a du mal à le gérer.

"Normal" pensais-je en apercevant les éclairs virevoltant autour du garçon, recroquevillé sur un matelas percé de trous.

-Les nouveaux sont briefés sur tout cela dès leur arrivée, mais pas plus en détails. La visite s'arrêtera là, donc.

-Fascinant, soufflais-je. Viens voir Sarah !
##   Lun 11 Aoû 2014 - 19:19
Ipiu Raspberry

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« Je… préfèrerais. Ils me font peur. »

Greluche du jour bonjour. Tellement pitoyable, et tellement attendrissant. Je sens le regard du scientifique sur moi, une lueur d’intérêt dans les yeux. La pauvre petite chose attire le chevalier servant parait-il. Il se demande à l’instant s’il arriverait à me faire tromper mon cher Hugh. La ferveur qu’il voit dans mes yeux alors que je regarde mon sauveur lui montre bien que je suis une gentille fille, et qu’il n’a aucune chance. Du moins je l’espère.

Nous passons un couloir. Je note que sur le plan qu’on nous a donné il s’arrête à peine plus loin… Alors qu’une porte laisse présager que le bâtiment est plus long.

Je m’approchais courageusement. On ne va pas dire que je savais à quoi m’attendre… Mais au ton qu’employa Eion j’imaginais qu’il n’y avait pas d’autre horreurs dans cette pièce. Enfin, pas d’autres horreurs aussi horribles. Je me trompais. Ce n’était pas horrible de la même façon que notre précédente découverte… C’était…

Le jeune homme en position fœtale lève un regard vers nous. Un regard vidé par la colère. Un regard fatigué. Il se sait être la souris quand nous sommes les scientifiques. Il est asiatique, tout au plus quinze ans je juge. Il n’est pas malnutri, c’est déjà ça. De nombreuses ecchymoses et brûlures constellent ses bras et son corps. Il ne porte rien de plus qu’un slip et les lambeaux de ce qui fut un jour un tee-shirt. J’enrage. Il y a longtemps j’étais l’expérience. Il y a longtemps… Je meurs d’envie de tout casser, j’en ai tellement envie. Je crispe le point. Si je fais ça ils auront gagné. Ils nous captureront et personne ne pourra les arrêter.

« Fascinant en effet, vous lui avais greffé de l’ADN d’anguille électrique?

- Plus ou moins. »


Il reste vague. En même temps il est plus facile de faire croire qu’on a réussi une greffe de la sorte, plutôt que de parler de gens avec des pouvoirs magiques. Non ? Si, et je le sais bien.  Nous n’eûmes pas plus d’information pour l’heure. Le scientifique nous abandonnant pour le souper. A leur décharge, je dois admettre que leur cantine était plutôt bonne. Ce qui me donna encore plus la rage. Les scientifiques nous posaient pleins de question, étant les nouveaux arrivés nous étions l’attraction. Au bout d’un moment je décidais que j’en avais juste ras le cul et regardais le master avec des yeux doux.

« Dis… Si on allait se coucher ? »


Je mettais assez de sous-entendus dans ma voix pour qu’ils nous laissent partir un sourire pervers sur les lèvres. Je veux qu'ils croient qu'on est CE genre de couple très actif. Les hommes resteront toujours des hommes. Non. Ils n’étaient pas des hommes. Ils étaient des monstres. Arrivés dans notre chambre j’usais d’un très vieux stratagème… Pas le meilleur, mais le plus discret, j’allumais une radio à pile qui me permettait officiellement d’écouter n’importe quelle émission captable dans ce trou paumé… Mais qui m’était bien plus utile pour détecter les micros champs électriques des micros… C’était léger mais ça donnait une bonne idée. J’en repérais deux. Je soupirais. Lasse. C’était tellement classique… Au moins il n’y avait pas de caméras.  J’écrivais sur une feuille « on nous écoute, vient dans la salle de bain. » Puis je brule le petit papier en m'allumant une cigarette. Non je ne fume pas. Je suis une pro vous l’avez oublié ? Je repose la dite cigarette à moitié fumée dans un cendrier.

« Tu viens prendre une douche avec moi mon amour ? »


Une fois dans la salle de bain j’allume la douche et j’y rentre toute habillée entrainant le master à ma suite. Oui j’aurais pu jouer le jeu jusqu’au bout mais çe ne me tente pas plus que ça. Le bruit de l’eau camouffle nos voix pourtant je murmure.

« On est d’accord qu’ils leur ont greffé quelque chose en provenance de Terrae ? »

Pure rhétorique de ma part.

« Ce soir on bouge. J’ai deux trois endroits à aller voir. Notre couverture sera : trouver un lieu chouette pour faire l’amour. Je glousserais tout du long, tu riras, parce que nous ne devons pas être discrets. Si on cherche à sa cacher on est suspects. Si on parle, qu’on rit qu’on est visible c’est qu’on a rien à cacher et au pire on se fait juste taper sur les doigts. »


Merde. Je viens de lui livrer ma technique pour faire des conneries à Terrae. J’espère qu’il l’oubliera vite.


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##   Lun 11 Aoû 2014 - 19:51
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Je faisais mine de regarder en même temps qu'elle, par-dessus son épaule, tout en les lui tenant doucement. Je voulais surtout donner mon soutiens à Ipiu, pas le personnage de Sarah. Même moi j'étais bouleversé parce que je voyais. Je me refusais à l'idée de laisser cet enfant là, mais peut-être n'aurions nous pas d'autre choix...
Je serrais un peu mes mains lorsque je la sentis s'énerver, mais, elle faisait preuve d'un très bon self-control. Après sa question, dites sur un ton qui d'habitude m'aurait probablement tiré un sourire vicieux totalement incontrôlé, le scientifique nous congédia "avec plaisir", nous ordonnant de revenir le lendemain dans la même salle aux microscopes.

Je me laissais guider par Ipiu, rassuré par l'assurance dont elle faisait preuve. Elle n'avait guère besoin d'être protégée jusque là la demoiselle. Mais vu les regards trop appuyés de cet homme, j'étais content d'être avec elle.

-Tu viens prendre une douche avec moi mon amour ?

-J'adore ce genre de douches... répondis-je, plus à l'attention des micros qu'autre chose.

Nous entrâmes dans la cabine, habillés et furent immédiatement mouillés par le jet d'eau. L'idée de me sécher par le feu me traversa l'esprit, mais la voix d'Ipiu me rappela qu'il fallait tout simplement, éviter, histoire de vivre.

-Ce soir on bouge. J’ai deux trois endroits à aller voir. Notre couverture sera : trouver un lieu chouette pour faire l’amour. Je glousserais tout du long, tu riras, parce que nous ne devons pas être discrets. Si on cherche à se cacher on est suspects. Si on parle, qu’on rit qu’on est visible c’est qu’on a rien à cacher et au pire on se fait juste taper sur les doigts. 

Je hochais la tête.

-On fait quoi des enfants dans les cellules ? Je suppose qu'ils doivent être plusieurs... Oh et j'ai vu quelques fioles dans la "morgue", mais vides. On devrait en voir d'autres pleines avec de la chance. Je pense qu'en rapporter pourrait être utile. Sait-on jamais.

Je fis une pause.

-Tu as vu autre chose d'intéressant ?
##   Lun 11 Aoû 2014 - 20:30
Ipiu Raspberry

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Je suis en colère. Très en colère. Je me force à rester calme. A maitriser ma voix, à ne pas me mettre à gueuler. Parce que la situation me révulse. Parce que j’en suis malade d’avance de ce que je vais dire, mais il faut que je le dise. Il a beau être un master, je suis l’espionne. Je suis celle qui n’a plus d’âme. La meurtrière. La traitresse. Alors… Alors je ne devrais pas montrer tant de douleur, j’ai vu tellement pire. J’ai fait tellement pire. Pourquoi ce que je faisais hier me fait tellement mal ? Je me force à rester calme.

« On ne fait rien pour les enfants. On note leur position, leurs pouvoirs et on laissera les autres s’en occuper. »


Je me déteste. C’est officiel. Je ne pensais pas pouvoir me haïr plus que je ne le faisais déjà. Maintenant c’est fait. Je suis immonde. Comment j’arrivais à me supporter avant ? Avant tu t’oubliais. me chuchote la voix d’Ipiu. Oui avant je jouais à en être une autre. Avec stupéfaction je remarque que mes ongles ont entaillés la paume de ma main. Je ne m’étais même pas rendue compte que je serrais ma main. Tu es une dure Henri. Tu le sais. Alors bouge ton cul. Fais ce que tu as à faire.

« Si on tente quoi que ce soit, on met leur vie en danger et on compromet la mission. »


Je me justifie, moi qui ne le fais d’habitude jamais. Je t’en donnerais de la culpabilité. Tu en auras. Endure. Tu ne vaux pas mieux que ça. Soi forte. Change de sujet.

« J’ai repéré  un bâtiment entier qui n’est pas sur la carte qu’ils m’ont donnés… Ainsi que la suite du couloir où se trouvait le jeune tonnerre. On aura pas le temps de visiter les deux ce soir. Je pense qu’on ferra le bâtiment demain. Je prends mon kit à prélèvement. »


Je glousse assez fort pour couvrir le bruit de l’eau. Des fois qu’ils nous écoutent et se posent des questions sur ce que nous faisons. Au moins ne penseront-ils pas que j’ai la bouche pleine. Je sors de la douche. Mes habits me collent à la peau. Je les retire sans plus de gêne. A mon avis il a vu une paire de fesses plus souvent qu’à son tour, s’il est choqué tant pis pour lui. J’essore mes habits et les poses sur la barre de la serviette tout en enroulant la serviette autour de moi et sors sans plus de cérémonie de la pièce. Je choisis dans ma valise des affaires sexys et criardes. Une robe rouge à laquelle conviendrait plus le nom de nuisette, une paire de bas noirs et des chaussures à talon démesurément haute… Les talons ne sont pas un obstacle pour moi, mais tout autre pensera qu’ils gênent mes déplacements… Et si je suis en position de faiblesse on ne pense pas que je suis dangereuse. D’autre part le talon de cette paire-là est creux… Le must qui cache une seringue utile pour prélever des échantillons….

« Et si on allait finir ça dehors ? Tu sais que j’aime prendre des risques… »


Nous voilà dans le couloir rians nous arrêtant de temps en temps pour nous faires des bécos. Surtout quand on croise des gens. On se dissimule en riant en disant « qu’il ne faut pas qu’ils nous voient » bien fort. Les gens nous regardent avec envie mais ne cherchent pas plus à percer l’ombre où nous nous masquons. .. Nous nous rapprochons pas à pas de notre destination première… La morgue… Aussi surnommé l’antichambre de l’enfer par mes soins.


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##   Mar 12 Aoû 2014 - 14:49
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On ne fait rien pour les enfants. D'accord. Je pensais la même chose avant de poser ma question, alors je ne rajoutais rien, un peu désolé que ma pensée eut été confirmée.

Je m'étais changé, mes vêtements trempés mit dans un sac en plastique. Je ne portais pas de blouse blanche, mais un simple t-shirt décontracté et un pantalon dans le même genre. J'avais taillé un peu ma barbe. Il faut dire que je ne l'aimais pas trop, mais je faisais un effort pour la garder, pour le bien de la mission.

Nous traversions, moi tenant tantôt la main de la jeune fille, tantôt sa taille. Faisant mine de la taquiner en riant, puis prenant un visage un peu plus vicieux d'un coup. Les rôles étaient assez bien joués, voir parfaitement joués. Les gens que nous croisions nous observaient avec un sourire amusé et des regards envieux mais continuaient leur route sans se soucier plus de nous.

Enfin, nous fûmes devant la morgue. J'attendis que les quelques personnes dans ce couloirs furent parties et je repris mon air totalement sérieux en regardant Ipiu. Sans parler je lui désignais l'encoche où était supposée être insérée une carte pour débloquée l'entrée. Carte que je n'avais pas. Mais sans m'en soucier je me collais de dos, contre l'encoche et insérait une carte en carton dans celle-ci. Cette carte, vieille d'avant mon arrivée à Terrae était mon passe-partout. Mais rien n'arriva.

-Je suppose qu'il y a une puce.

Je me relevais et la pris dans mes bras en rigolant, au moment où passait un petit groupe de scientifiques dans le couloir.
##   Mar 12 Aoû 2014 - 17:42
Ipiu Raspberry

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Une partie de mon cerveau me dit que je devrais profiter de la proximité de cet homme qui n’est pas déplaisant à regarder, quitte à faire semblant d’être un couple pourquoi ne pas s’envoyer en l’air pour se distraire ? L’autre partie de mon appareil à moudre les pensées, n’en a clairement rien à foutre, autant dire ce qui est, la mission avant tout. Nous avons besoins de toutes nos forces et de toute notre concentration si on ne veut pas se faire prendre. D’ailleurs nous jouons bien nos rôles de joyeux lurons. Parfois ce qui est le plus visible est invisible. Je suis d’une telle profondeur quand je veux.

Je le vois s’acharner sur la porte et le lecteur de carte. J’hésite à éclater de rire, préférant le laisser galérer un peu avec un sourire compatissant. Oui je suis méchante, oui je l’assume. Un peu de sadisme n’est pas une mauvaise chose… Et de toute manière, le laisser essayer m’apprend que son passe partout ne nous sera d’aucune aide pour le lendemain, ce qui risque considérablement de nous enquiquiner. Demain plus question d’être visibles... Nous devrons nous faufiler comme des ombres et passer par une des fenêtres que j’ai repérées… Aujourd’hui, c’est plus facile… Et plus discret aussi. On prendra les risques demain, se faire gauler sans rapporter aucune information serait débiles… Et qui sait le bâtiment que j’ai repéré peut aussi bien être un débarras.

Je sors de mon décolleté dans une geste des plus théâtraux un passe électronique. On se demande bien dans quel coin il pouvait être dissimulé vu sa taille… mais il est loin d’être la seule chose que je dissimule à cet endroit.

« On a accès à cette partie de l’installation… »


Je me retiens de continuer par un : si tu avais écouté pendant la visite… Mais ne dis rien. Il faisait du repérage. Il se concentrait sur autre chose… Ce qui n’était pas nécessairement un bon plan quand il fallait être vigilant à toute chose… Mais au moins passait-il pour quelqu’un toujours dans ces pensées… Ce trait si charmant qui sciait à temps d’intellectuels. Je me glisse derrière la porte rigolant encore. Etre sérieuse ? Pourquoi ?

Soudain je le plaque contre un mur. Merde. Un truc que j’aurais du repérer. Débile. Crétine. Idiote. La lumière rouge de la LED clignote. J’embrasse goulument le pauvre Master qui ne doit rien comprendre à ce qui se passe. Ma bouche se rapproche de son aureille alors que je trace une ligne de baisers sur sa joue. On dit merci à mes souliers de tapineuse et leur vingt centimètres de talons sans lesquelles le point le plus haut de son anatomie que j’aurais pu attendre eut été son épaule. Je lui chuchote à l’oreille.

« caméras infrarouge angle supérieur gauche, entraine moi vers la porte de la morgue. S’il y a une autre caméra dans la morgue il faut que tu me pousses contre les éprouvettes de sorte d’en renverser une sur mes vêtements… C’est pas du grand art mais bon… S’il y a une autre caméra on ne restera pas seuls bien longtemps… »


L’idée que la cavalerie arrive m’énerve j’aurais bien fouillé un peu plus ce soir, mais on est compromis. Ce soir ils nous lacheront pas des yeux. MERDE MERDE MERDE ! HENRI TU FAIS CHIER !


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##   Mar 12 Aoû 2014 - 21:35
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Je frappe mon front du plat de ma main en jurant. Je suis un Master des plus stupide et pathétique, je plains Ipiu d'avoir été collée avec moi à cette mission. Je ne sers strictement à rien. Tout ce que je sais faire c'est incinérer les ennemis et jouer au gros dur. Mais c'est plus facile et drôle avec Dante dans les parages.
Je rêvassais et Ipiu me tira à l'intérieur de la salle. J'allais faire un commentaire stupide mais je fus pousser avec une force sauvage contre un mur. Je retins avec peine une moue de douleur et une exclamation. Enfin, j'eus à peine le temps de les retenir que je ma bouche se faisait déjà sauvagement agresser. Bon, ce n'est pas désagréable, mais j'ai du mal quand je ne suis pas maître de ce genre de situation. Je posais tout de même mes mains sur ses hanches et fermais les yeux pour me donner l'air de quelqu'un qui apprécie un baiser passionné tant attendu. Je déposais ensuite quelques baisers dans son cou lorsqu'elle me parla à l'oreille et hochais légèrement la tête pour lui faire comprendre que tout avait été bien reçu.
J'évitais dans le même temps de lever les yeux vers la caméra. Au cas où. Suivant ses conseils -ou ses ordres, de toutes façons, sachez que je m'en foutais- je l'attrapais par la taille avec une force modérée et souriant de la façon la plus perverse possible la fis reculer en la regardant droit dans les yeux jusqu'aux éprouvette où, alors, je la bousculais légèrement comme si je voulais qu'elle s’asseye sur le meuble. Les tubes furent bousculés et se renversèrent. L'un d'eux atteignit ainsi la robe de la demoiselle.


Hrp: Ton mp me fait flipper :'(
##   Mar 12 Aoû 2014 - 23:06
Ipiu Raspberry

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Ipiu Raspberry
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Si je n’avais pas à ce point été déçue par ma perte d’aptitude, à ce point en colère aussi… J’aurais peut-être pu me dire qu’il n’embrassait pas si mal que ça. Un vieux proverbe dit : c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. J’imaginais sans mal qu’il était un vieux pot très rodé… Et peu habitué à ne pas prendre l’initiative. J’avais vu juste aussitôt les instructions données il prend en main les opérations. Cela va mieux avec nos rôles que ce soit lui qui prenne l’initiative… Je crois… Un savant doit bien se montrer inventif… Non ?

J’avais vu juste aussi en ce qui concernait la seconde caméra… A mon grand dam. Faut avouer que j’avais rarement tord en matière de sécurité, un peu de paranoïa aidait grandement dans mon métier. Si j’avais aperçu ces petites lueurs rouges plus tôt, j’aurais su négocier avec les angles morts. Là c’était trop tard. Merde. Idiote. La peur me clouerait presque sur place. Téméraire mais pas suicidaire. Je me suis plantée, et le plan que j’ai élaboré en quelques secondes est bancal. Il devrait passer… Mais si on nous prend pas au sérieux…

Mon dos heurte peu violement les étagères. Pas assez violemment pour que je reprenne mes esprits. Je flippe. Finalement ce n’est pas tellement pour moi que pour Eion. Lui il n’est pas un expert. Lui il ne mériterait pas de mourir. Je suppose que si la directrice ne m’a pas envoyée seule c’est qu’elle se doutait que je ne serais pas revenue. Là je suis responsable de lui autant qu’il l’est de moi. Je suis presque surprise de ne pas m’être mise à crier. J’agis par instinct comme une espionne. Mes jambes s’enroulent dans son dos alors qu’une de mes mains passent sous sa chemise. La lumière s’allume brusquement, nous surprenant en ce que j’appellerais prudemment des préliminaires.

« Qu’est-ce vous foutez là ? »


Comme si c’était pas évident connard. Je mourrais d’envie de lui faire la remarque au lieu de quoi je me met à rougir en bafouillant descendant à un niveau décent une robe qui n’a rien de décente.

« C’est que… Pour pas que… J’ai peur… On c’est dit que… Enfin vous voyez… Si on le fait ici… Je penserais à autre chose… J’aurais moins… peur… Vous comprenez ? »


De tout le discours je fais bien attention de ne regarder ni les cadavres ni le type qui nous a « surpris. » Je suis persuadée que si je lui proposais un plan à trois il ne dirait pas non. Il peur courir. J’ai encore d’autres cartes dans mon jeu. Je ne suis pas désespéré à ce point. Pas encore.

« Retournez dans vos appartements. »


Nous n’en menons pas large en rentrant dans nos quartiers. Je ferme la porte à clef. Enlevant en un instant le pilotage automatique. Je me mets à trembler. J’ai eu peur. Voilà pourquoi je travaille seule d’habitude.  J’ai toujours peur… pour les autres. Je lance un regard à moitié en colère à Eion qui bien malgré lui est la raison de ma terreur. Je m’assois sur le lit ferme les yeux. Retire avec plaisir mes chaussures de trainée. S’il n’en tenait qu’à moi je me coucherais illico. Au lieu de quoi je m’évertue à découper ma robe à l’aide d’une paire de ciseaux. Histoire de récupérer au max d’échantillon une fois cela fait je glisse plusieurs bandelettes dans des sachets hermétiques. Le coton me servant à essuyer mon corps aux endroits où le liquide m’a éclaboussé suit. Heureusement que le tissu de ma robe n’était pas très épais… Et que la robe en question n’était pas bien longue. J’arrive à faire rentrer le tout dans la doublure de ma valise. Ils nous ont fouillés à l’entrée… Rien ne me dit qu’ils ne le feront pas plus tard à nouveau. Alors que mes mains s’activaient, ma bouche en faisait tout autant… Essayant de partager avec « Hugh » la « terreur que j’avais ressenti quand la lumière c’était allumée… »

J’avais un plan pour le lendemain… Plus ou moins. Le couloir inexploré ne le serait pas longtemps… Je baillais alors. J’avais beau être sur les nerfs je savais quand rendre les armes. Une espionne en manque de sommeil… Reste une espionne vous me direz… Mais plus alerte est une espionne moins de chance elle a de se faire prendre… Elle dormi d’un sommeil léger. Toujours alerte et prête à toute éventualité.

Jour 2

Le lendemain matin alors qu’Eion se brossait les dents j'augmente le volume de l’eau et fais entendre que moi-même je prends une douche. Au lieu de quoi je lui glisse encore une fois au creux de l’oreille son plan…

« Je demanderais où sont les WC et après m’y être rendue je jouerais la blonde et me perdrais en revenant. Tu t’en rendras compte au bout d’une grosse demi-heure. Tu en parleras au type qui partage notre labo. Tu pars à ma recherche. N’hésite pas à m’appeler en cherchant… Si quelqu’un te propose son aide… Tu l’acceptes. Tu n’hésites pas à ouvrir des portes pour me trouver… Sait on jamais… Si tu remarques quoi que ce soi d’inhabituel tu le notes. Si tu vois des armes tu le notes.  Ca te va ? »


Question de pure rhétorique. A défaut de meilleur plan on devra s’en contenter.


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
― Pierre Bottero, Ellana
##   Mer 13 Aoû 2014 - 17:09
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Nous n'avions rien pu faire. Ni fouiller, ni s'envoyer en l'air pour passer le temps. Ipiu était rentrée à la chambre, visiblement enragée et moi, passablement fatigué de toute cette mascarade. J'avais hâte que ça se finisse. Hâte de ne plus avoir à voir ces corps en décompositions, brûlés, percés de branches séchées... Ça m'arrachait des frissons légers et m'irritait profondément.

Le plan exposé par Ipiu le matin me semblait risqué, très risqué même. Il me sembla encore plus risqué lorsque je fus seul pour jouer la comédie. Mais je m'en sortis bien pendant cette demi-heure, cachant mon manque de savoir en faisant croire que j'étais minutieux et que je prenais mon temps avant de tirer des conclusions. Cela fonctionna à merveille. J'en fus même félicité.
Au bout de 35 minutes, pour être sûr, je relevais la tête de mon microscope.

-Ça fait un moment que Sarah est partie aux toilettes non ?

-Vu comment elle est, elle a du se perdre, répliqua le scientifique avec moi.

Je mimais un air d'amoureux excédé par la pique. Il se détourna de moi, gêné et sans rien dire.

-Bon... Je vais la chercher, je reviens.

Il hocha la tête, nota mon départ et je pris d'un pas rapide la direction des toilettes. Une fois avoir "vérifié" l'absence de la demoiselle, je me mis à l’appeler, d'abord sans réelle conviction, puis au bout d'un moment, un peu plus inquiet.

-Sarah !!

J'ouvris une porte au hasard. Un débarras. Une autre, des microscopes. Une autre... Des éprouvettes, pleines, étaient rangées, par ordre alphabétique dans une sorte de réfrigérateur. Je restais à l'entrée de la salle. Vérifiant l'absence de caméras ou autres. Bizarrement, je n'en vis aucunes. De plus, j'avais eu accès à la salle...
Je refermais la porte et fis mine de repartir. Une fois que toutes les personnes du couloir furent passées, je retournais dans la salle et examinais les fioles. Leur noms étaient des codes. Je n'ouvris pas, au cas où. Je me contentais de noter l'emplacement de celles-ci et leurs noms sur une feuille de papier mise dans la poche de mon pantalon. Je me dirigeais vers un minuscule bureau et ouvrit l'un des tiroirs. J'en sortis une liasse de papiers. C'est fou ce que ces scientifiques se sentaient en sécurité dans leur base stupide. Ou alors ils s'étaient laissés avoir par notre jeu de cons baiseurs.

Les premières feuilles dataient de deux ans en arrière.
«Sujet 123. Décédé.»
«Sujet 124. Décédé.»
Et des lignes de cela sur toute la longueur, détaillant à côté la mort. En me rapprochant de la fin, il était noté "A survécu", très souvent et des détails de leur changement de comportement.

«Nos sujets pour les prélèvement ont des gènes trop restreints. Devons mettre la main sur des plus puissants.»

Je déglutis. Pourquoi je le sentais mal pour moi ? Un nom codé attira mon attention. Je notais toute la ligne. Je montrerais ça à Ipiu, peut-être étais-ce l'une des fioles que nous pourrions récupérer ensuite ?

Je sortis de la salle avec précautions et continuais mes recherches sonores de la jeune fille.
##   Mer 13 Aoû 2014 - 23:35
Ipiu Raspberry

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Nous travaillons depuis bien une heure quand ma vessie commença à faire des siennes. Le travail n’était pas compliqué en soi… En fait il faisait des prélèvements et je les observés. Ce qui nous attira un commentaire bizarre sur la place dans la hiérarchie. Ce à quoi nous répondîmes savamment qu’il était docteur. Moi pas, donc dans une logique d’apprentissage il était plus avisé de me faire faire le travail « intellectuel » pour me faire progresser et de laisser la chance à ce bon vieil Hugh de rattraper mes conneries ! D’ailleurs je lui demandais assez fréquemment son aide sur des questions… Où la réponse n’était pas nette, c'est-à-dire quand on observe quelque chose de gris mais que l’on est obligé de noter sur son rapport si c’est blanc ou noir… Aucune réponse n’est juste, donc aucune réponse n’est mauvaise. Je ne posais pas de piège à Eion qui pouvait répondre l’un ou l’autre sans que son jugement ne soit remis en cause.

Je craignais un peu de le laisser seul… Et j’aurais d’ailleurs apprécié que le matin même il m’eut répondu ne pas se sentir prêt. J’aurais peut-être moins stressé de me savoir le protégeant de toute bourde… Mais nous avions une mission. Il le savait tout autant que moi. Je ravalais ma terreur.

La pause pipi arrivant, je fis bien mine en répétant trois fois à haute voix l’itinéraire que m’avait donné le scientifique pour rejoindre les WC. D’ailleurs à chaque intersection par la suite je la répétais. Gauche, droite, droit, on passe trois portes et gauche. Petit détour pour soulager ma vessie laissée pleine pour l’occasion. Ai-je déjà dit que j’étais une professionnelle ? Ensuite… Je sortais et me récitais exactement le même trajet pour rentrer. Gauche, droite, droite, on passe trois portes et… PERDUE. (ou gagné tout dépend du point de vue !)

Bon, maintenant jouons la blonde, j’ouvre une porte qui pourrait être celle du labo où je travaille. En m’exclamant :

« J’espère que tu n’as pas lambiné mon cœur ! »


Le vieux type en train de relire ses papiers lève ses yeux vers moi. Je rougis, et je demande ce que fait Hugh. Il ne connaît pas d’Hugh. Je prétends qu’il était là quelques instants plutôt alors que le vieux m’affirme ne pas avoir bougé.

« Vous êtes perdue. »


C’est une affirmation, pas une question. Durant notre échange j’en ai profité pour jeter un coup d’œil à ces papiers. Je regrette mes lentilles appareil photo de quand je travaillais pour le centre… Terrae n’est pas la CIA, et de toute manière, je pense que vu le nombre incroyable de tests qu’on nous a fait subir avant d’arriver ici cela aurait été détecté… Alors j’utilise les méthodes ancestrales. J’ai presque le souffle coupé de ma découverte… Ou du moins des informations que j’en tire.

Cet homme doit être l’intendant… ou un truc de ce style. Il est en train de gérer le nombre de pains cuits chaque jour dans les fourneaux… J’imagine qu’ici faire venir un boulanger serait « dangereux. » C’est trop. Vraiment trop. En un bref calcul j’estime qu’il cherche à nourrir cinq cents personnes. Je grimace. D’après une précédente observation j’avais faite des dortoirs… nous étions au grand maximum trois cents scientifiques… J’eu un frisson dans le dos en me remémorant l’écuelle dans la chambre, ou plutôt cage de l’enfant… Du pain dans de l’eau. Merde. Je contrôle ma nausée… Combien ont-ils d’expériences ?

Combien de vies ont-ils brisés ? Je ne montre rien de mon désarroi et demande gentiment de m’expliquer comment rejoindre mon labo. Ce qu’il m’explique avec un air qui en dit long. Il se demande pourquoi une cruche comme moi a été engagée… A part pour son décolleté. Peut-être se dit-il simplement que comme le veut la croyance générale les filles n’aient aucun sens de l’orientation.

Je pars sans claquer la porte, je lui offre même un sourire et un merci. Puis je repars en exploration… Ou si on en croit Sarah « Mince, je me suis encore paumée. » Quelle meilleure idée que de demander de l’aide ? Je toque donc à toutes les portes les ouvrants pour voir s’il n’y aurait pas une âme charitable pour m’indiquer la sortie. Personne. Tant mieux.  Je visite ainsi une bonne quinzaine de salles. Pas intéressantes… Aucun papier à feuilleter… Cela ressemble plus à des… chambre d’hôpital… Où de grandes sangles seraient attachées aux sommiers des lits. La dernière porte que j’entre ouvre provoque en mois un frisson d’horreur. Rien ne distingue sa porte de l’une des celles des chambres… Rien pour montrer que c’est une salle d’opération. Tout semble aseptisé. Je n’entre pas. Je n’en ai pas le courage. Du seuil je note tous les détails qui me semblent importants. Les instruments, le nom des médicaments… Tout se retrouve noté dans mon esprit.

Je continue ma route jusqu’à enfin trouver quelqu’un. Je lui demande où aller… Et il me propose de me raccompagner. Merde. Je lui dis que ce n’est pas la peine. Je ne souhaite pas le déranger. Je ne peux cependant pas attirer l’attention en insistant. Surtout que je suis déjà bien loin de mon point d’origine. Alors je le suis…

Finalement je suis tombée sur une bonne source. Sans faire attention, il me révèle qu’un « arrivage » aura lieu ce soir, et qu’il doit ranger les entrepôts en attendant. Quand je demande quel type d’arrivage, il hausse les épaules mais ne répond pas. Okay. Nous repassons devant la « cage » du jeune éclair. Plus aucune lumière. J’interroge mon guide à ce sujet. Autre haussement d’épaules.

« Il a survécu plus longtemps que les autres. D’habitudes ils clampsent en moins de 24h. »


Ah… Okay. Je ne peux empêcher une larme de rouler sur ma joue. Est-ce l’espionne ou la femme qui pleure. Il semble la voir et son sourire s’adoucit. Il essaie d’alléger ma peine… Mais je sais bien quand on me ment… Je suis une tonnerre solaire, et même sans mes pouvoirs je suis une femme… Un détecteur à mensonge.

« Vous savez il était condamné, cette thérapie sauvera peut-être des gens… »


Il essuie ma larme et essaie de me saisir dans ces bras juste au moment où j’entends la voix d’Eion m’appeler. Je me détourne le regard plein d’espoir en direction de la voix… Faisant semblant de ne pas voir les intentions de mon guide.

« HUGH ! JE SUIS LA !!!!!! HUGH !!!!!! »



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― Pierre Bottero, Ellana
##   Lun 18 Aoû 2014 - 5:06
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[Hrp: Mon Dieu, comment fais-tu pour écrire tant de lignes ? ^^" Bon, cette fois, j'essaye de taper fort ! Un ptit pavé ! ]

Mon esprit était encombré par toutes les choses que nous avions vu depuis notre arrivée la veille. Ce gamin dans cette... Cage ! On ne pouvais même pas nommer ce lieu "cellule" ! Même les détenus de prisons sont mieux nourrit, logés et soignés que ces jeunes, enfermés et torturés comme des animaux de laboratoire. J'étais en colère, enragé. En plus de détenir ceux qui auraient pu agrandir nos rangs, trouver une place parmi nous, se sentir plus libre et heureux, ils voulaient capturé des Masters. Je me sentais en danger et je détestais cette sensation. Je devais me contenir, alors que je me sentais déjà au bord de la rupture, à très peu de choses de voir mes yeux se rougir et la chaleur de mon corps augmenter dangereusement. Mais non, je m'efforçais à rester calme et à jouer mon rôle d'amant inquiet et stupide.

Les informations accumulées fusaient partout dans mon cerveau alors que j’arpentais les couloirs de la base d'un pas nerveux. J'aurais souhaité la voir sauté, très vite. 
Les foutues blouses blanches pouvaient de toutes évidence transmettre des pouvoirs à des gens lambda. Ils pouvaient aussi repérer ceux ressentant l'Appel -mais cela nous le savions déjà. Donc pourquoi -car de toutes évidences leurs cobayes étaient de cela- pourquoi, ils ne pouvaient réaliser et réussir leurs expériences sans encombre ? De plus, que contenait le reste du bâtiment, ces pièces invisibles sur la carte remise à Ipiu ? Les scientifiques cachaient certainement quelques secrets un peu plus atroces. Je frémis lorsque l'image des corps calcinés et gonflés d'eau revint à moi. Dire que j'aurais pu ressembler à ça si le Master ne m'avait pas trouvé avant eux. Au fond, toute la populace de Terrae n'avait eu que de la chance. Nos Masters nous avaient trouvés à temps, juste à temps. Cette idée soudaine me donna plus envie de m'investir pour l'Institut.
Plus envie de voir sauter toutes ces cervelles étriquées de petits savants et....

-HUGH ! JE SUIS LA !!!!!! HUGH !!!!!!

Je me mis à courir et rejoignis rapidement Ipiu que je serrais dans mes bras, le regard soulagé et en plongeant ma tête dans le creux de son cou.

-J'ai quelque chose pour toi, murmurais-je.

Je me redressais et l'embrassais tendrement avant de -sans la lâcher- tendre la main à l'homme qui l'accompagnait.

-Merci beaucoup de l'avoir aidée, j'étais très inquiet !

-Il n'y a pas de quoi vous savez, la base est pleine de personnel et ce n'est pas comme si on allait l'enfermer en tant que cobaye.

Il rit, la bouche grande ouverte. Mon poing se crispa, mais je souris et rigolais doucement.

-Bien entendu ! Merci encore.

Je tournais les talons, tenant Ipiu par les hanches. Une fois que nous fûmes assez loin de lui, je fis sur un ton normal.

-Bon, il nous reste pas mal de travail. J'espère tu as retenu le trajet pour ne pas te perdre la prochaine fois...
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