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Pleures, tu pisseras moins. Si tu crèves j'te tue. [Ronron]
##   Mer 29 Avr 2015 - 22:43
Ipiu Raspberry

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Aujourd’hui c’est ma journée de visite hebdomadaire à Bloby, si Aaron a eu la garde c’est simplement parce que lui a une maison et que je suis seulement SDF… Sans ça, mon vieux je ne t’aurais JAMAIS LAISSE BLOBY. Il est juste plus heureux quand je suis là, ça se voit sur son visage visqueux. Je suis cependant presque sûre que tu ne le martyrises pas en mon absence… Tes invités s’en chargent pour toi. Du coup je décide de passer après la fermeture de la bibliothèque, il est quoi 19h30 ? un truc dans ce style j’imagine quand j’arrive devant ta piaule. Je sonne une fois, pas de réponse. Deux fois, sait-on jamais t'es un peu dur de la feuille... Toujours rien.

Hm. Ca n’a rien de particulièrement anormal, j’me prends pas trop la tête et crochète la serrure, oui je sais t’as une clé caché sous une brique dis-jointive et tout et tout… Mais crocheter une serrure c’est toujours fun, et puis ça me permet de me dérouiller les doigts, c’est franchement jouissif de regagner peu à peu en dextérité après tout ce temps passée immobilisée. Ayé, même pas une minute, je pourrais te dire de changer de serrure, mais ça ne serait qu’un défis de plus à relever, et tu sais que j’finirais – assez rapidement d’ailleurs – par la déverrouiller. On notera tout de même que je n’ai commencé à m’éclater sur ta serrure qu’au moment où tu as commencé à me laisser squatter n’importe quand… Et puis ce n’est pas comme si j’avais eu droit à un double pendant ta petite escapade en Amérique, fallait bien que quelqu’un s’occupe de Bloby… Hey tiens j’l’ai encore le double… Ouai bof. Crocheter reste plus drôle.

J’pousse ta porte d’entrée et là j’réalise. OH. Ah. Okay.

Avant même de te voir je sens que tu vas mal. Mal comment ? Juste mal. Profondément. Un instant je panique. Bref instant. La disparition de Michigan est encore trop présente dans mon esprit pour ne pas que j’me mette à paniquer quand j’ressens ce genre de détresse venant d’un des gens auxquels je tiens. Ils sont tellement peu nombreux. J’les comptes sur les doigts d’la main, et toi vieux croûton, t’fais partie de ceux encore plus rare qui en ont quelque chose à taper d’moi. Bref instant panique. Un. Deux. Trois. Respire Toum.

T’es où bordel ? Mes yeux percent enfin l’obscurité ambiante, t’as pas ouvert tes volets d’la journée j’présume. Je te retrouve en tas sur le sol du salon, j’ai étais attirée par l’odeur d’alcool… Et celle de pisse. Tu t’es mis dans un sale état mon vieux, et j’dois dire que si ça m’fout le cœur en vrille j’en laisserais rien paraître. T’as juste pas besoin d’ma pitié, t’as juste pas besoin que je sois désolée pour toi. T’as juste besoin d’une bonne claque sur le cul. Je m’agenouille à tes côtés et cherche ton pouls au niveau de ta carotide. Bon, il est vigoureux c’est d’jà ça, je te fait glisser en PLS avant d’me relever, je regarde, cherche un indice, un portable qui traine ? Un mot Gae mal placé ? J’trouve l’enveloppe avant la lettre. C’est mal poli, et je t’emmerde t’as perdu l’droit de râler au moment où tu as perdu ta continence. Ah. Un disparu de plus. Super. Je pose mon blouson sur ton canap, fait un bonjour à Bloby et m’tourne vers toi à nouveau.

« Ronron, on avait dit qu’la prochaine fois qu’on se verrait on serait sobres. T’abuses. »


Me ferais-tu le plaisir d’ouvrir un œil ? ça serait sympa de montrer que t’es encore vivant. Au moins t’as pas dégueulé partout, peut-être que ça viendra. J’pourrais te prendre dans mes bras pour te réconforter, ouais même pas en rêve mon cochon, tu t’es pissé d’sus j’te rappelle, et tu pues la vinasse. Deux bonnes raisons pour te chopper par les aisselles et te trainer jusqu’à ta douche, REVEILLE TOI TE LAISSE PAS FAIRE MERDE. J’te fais passer le rebord d’la baignoire tant bien qu’mal, t’as pris du poids chéri ou c’est moi ? Non bon, ça doit être que tu mets vraiment pas du tien. Espèce de poids mort. Je te retire le pantalon dégueulasse de pisse et j’continue par le reste de tes vêtements.

Ouai. Bah que veux-tu, j’m’étais promis de jamais le refaire mais tu me laisses pas vraiment l’choix. J’allume le jet de douche et t’asperge d’eau froide. Décuve mon grand, j’crois qu’on a des choses à se dire. Je crois qu’t’as besoin de péter un câble mais je ne sais pas encore trop comment. En attendant pas vraiment gênée je choppe de quoi te laver. J’aurais dû enlever ma chemise aussi, fuck. En tee-shirt j’me serais p’t’être pas retrouvée trempe. Tant pis, j’y réfléchirais plus tard.


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
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― Pierre Bottero, Ellana
##   Jeu 30 Avr 2015 - 14:53
Aaron Williams

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Cette nuit, j'ai fait un rêve étrange. Pour être très honnête, je ne m'en souviens pas réellement. En fait, il vaudrait sûrement mieux que je ne m'en souvienne pas. Donc pour le moment, je n'y penses pas. Il est à vrai dire difficile pour moi de penser à quoi que ce soit en cet instant. Juste une série de mots qui veulent rien dire, de sons qui ont pas la moindre signification. Des idées qui se croisent et s'entrechoquent à l'infini, dans le brouhaha sans fin de leur propre écho.

"J'ai mal."

C'est la première chose sensée qui traverse mon cerveau aujourd'hui. Il me semble par ailleurs que je me sois déjà réveillé l'une ou l'autre fois, mais, trop assommé, j'ai probablement dû me rendormir. Me rendormir sur une surface dure et lisse, dans la position la plus inconfortable du monde. Franchement, vous savez quoi ? Je m'en fous. J'ai juste mal. Dans chacun de mes muscles, chaque foutue parcelle de peau. Aussi, j'crois que mes neurones et mon bide me lancent un SOS assez dévastateurs, chacun à leur manière. Pour une fois, j'écoute c'que mon corps me dit. Et je ne bouge tout simplement pas.

Certes. J'aurais pu ramper un peu et me foutre sur le canapé. Ou sur le tapis, au moins, bordel. Mais là, j'veux pas. J'peux pas en fait. J'ai foutrement mal partout. J'me demande si je me suis pas fait passer à tabac. Au final, j'crois qu'il vaut mieux pas le savoir non plus.

Et là. Quelqu'un vient. J'entends à peine ses pas résonner dans ma tête, manque de vomir mes tripes quand on me fait changer de position. Puis j'me rendors. Ah bah ouais. Comme une masse. Cherchez pas. Je chercherai pas non plus. C'plus le fantôme de ma conscience que ma conscience (qui en a bien chié aussi) qui cause, là...

J'l'entends pas me parler. Si je l'avais entendue, je lui aurais pas répondu de toute manière ; parce qu'y a rien à répondre à ça et que je suis juste pas en état. Même si, éventuellement, j'aurais pu penser qu'elle a raison.

Quand elle me déplace, j'suis bien forcé d'ouvrir un œil vitreux. Je comprends pas pourquoi tout se déplace à reculons, et rien que le mouvement opéré pour me redresser me refile la gerbe. Un goût âcre remonte dans ma gorge sans pour autant en être expulsé - je referme les yeux pour ne pas être pris de nouvelles nausées. Ma tête dodeline doucement, et j'me dis qu'au final, ça doit quand même être plus fun d'être mort. Sauf si je suis d'jà mort et que l'enfer ressemble à ça.

Chaque bruit se répercute dans mon crâne avec la puissance d'un coup de feu. Ça tue. Et bordel, je comprends pas pourquoi y a autant de mains qui me tripotent - bon, quand j'ai atterri dans le fond de la baignoire, j'ai quand même lâché ce qui ressemble au gazouillis d'un bébé vélociraptor malade. Buller. C'est ça qu'on appelle buller, non ?

J'me retrouve à poil et je frissonne un peu de froid, rouvre un demi œil pour fixer la silhouette à côté de moi. J'mets quelques foutues longues secondes à tenter de la replacer, mais j'me fais agresser par un jet d'eau. Gelée, l'eau. Putain. PUTAIN. Cette fois je crie un peu ma désapprobation (un grognement guttural je crois), me recroqueville comme je peux pour échapper à la torture. Je rouvre les yeux pour tomber sur Ipiu, occupée à me laver comme si j'étais son gosse de trois ans.

- Coupe l'eau... j'essaie d'articuler, la bouche affreusement pâteuse.

Puis ferme violemment les yeux en frissonnant, essaie d'éloigner sa main avec des gestes maladroits.

- Coupe l'eau...

Tâtonnant, je cherche les robinets d'eau et l'abaisse. L'eau se coupe. J'attends de longues secondes, me recroqueville encore en frissonnant de froid, l'air hagard, et regarde autour de moi. Me passe une main sur le visage, prends de profondes mais lentes inspiration pour réprimer la nausée qui me reprend, en même temps que le marteau piqueur dans mon crâne.

- Envie de vomir...

J'sais qu'y a une bassine pas loin, mais j'peux pas l'atteindre d'ici. De toute manière, si je bouge ou rouvre les yeux, je gerbe. Sur elle et sur moi. Et je crois qu'aucun de nous deux n'y tient spécialement.



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##   Ven 1 Mai 2015 - 0:27
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Le manque, l’absence, l’incompréhension, le soulagement parfois. Rarement. La colère. La peur aussi. Tout le temps elle par contre. A qui le tour ? Je te connais douleur. Je te connais perte. Quand mon regard se fixe sur une chose qui a cessée d’exister, quand mon cœur se noue et que ma gorge se serre. Quand tu sais qu’elle est partie, que c’est fini. Quand t’as qu’une envie, c’est d’appuyer sur le bouton marche arrière de ta vie pour en profiter encore une heure, un instant. Quand a défaut tu essaies vainement d’appuyer sur le bouton avance rapide en espérant juste que la douleur finisse un jour pas s’apaiser.

Sauf que ce n’est pas l’cas, elle est toujours là bien tapie. J’ris, j’pleure. Parfois les deux en même temps. Parfois j’oublie, puis j’me souviens. Non tout va pas bien. Parce que j’cuis seule, encore toujours. A jamais. Parce que c’est con, mais quand t’es morte c’est un peu d’moi qu’est mort avec toi. Un peu d’mes illusions, un peu d’mon avenir et tout mon passé. Quand t’es morte, j’ai dû faire tellement de deuils. Ceux des bons moments, et aussi des mauvais. Maintenant j’crois que même les mauvais me manquent, parce que quand ça allait mal je savais que ça finirait bien par aller mieux. Parce que j’avais encore le choix de choisir de faire aller mieux ces choses.

Sauf qu’aujourd’hui c’est plus possible. Je sais que je t’ai pas dit adieu. J’y arrive pas et j’ai trop peur de t’oublier. Adieu ça serait trop définitif. Trop concret. Pourtant les choses qui nous liaient disparaissent une a une tu sais ? Parfois, j’aimerais aussi que tout s’arrête. Que les gens arrêtent de t’oublier, qu’ils arrêtent de continuer à avancer sans toi, qu’ils arrêtent de détruire tout ce que tu as construit. Parfois j’suis juste découragée, je sais que demain ça ira pas mieux que hier, et je suis même pas sûre de toujours vouloir que ça aille mieux. Si ça va mieux je t’aurais oubliée complètement. Non ?

Alors ouai quand j’vois Ronron qui souffre de cette même façon, ça m'fait mal. Savais-tu que les hommes, quelle que soit leur langue pleuraient avec les mêmes mots ? Pourtant non, j’peux pas être comme ça. J’peux juste pas être comme ça. La défaite, c’est d’accepter. La défaite c’est d’abandonner. Dis Ronron ? Et si on continuait un peu de rêver ensemble ? Si on se disait à deux que demain ça sera mieux ? Même si c’est un mensonge, à deux c’est toujours plus chouette. Mêlons encore une fois nos solitudes. Me lâche pas vieux.

J’te promets, si tu crèves je te tue…. Ou peut-être que si tu crèves tu me tues. J’ai pas encore décidé. Si t’ouvres pas les yeux…. J’me mets à pleurer. Je te promets que j’me fous à pleurer. Et tu veux pas m’voir pleurer j’le sais. On préfère tous les deux penser que j’chuis forte et haïssable, tu l’sais pourtant non ? Aucun des masters ne veut me voir telle que je suis. Humaine. Ça me dégoute pareil d’savoir que je suis capable de ressentir des choses. D’être empathique. Ça rend encore plus cruels mes actes passés tu ne crois pas ?

Alors j’dois avouer que quand tu t’mets à parler, même pour m’annoncer que tu vas m’dégueuler dessus j’chuis heureuse. T’es presque « propre » et nous nierons toujours tous les deux que cette scène a eu lieu. Je ne t’ais absolument pas lavé alors que tu t’étais pissé d’sus. Du tout. Jamais arrivé j’te dis. T’éteins l’eau et j’me fais acerbe. Tu ne sauras pas que j’chuis terrorisée. Je le suis plus de toute manière. Tu as PARLE. TU ES VIVANT. JE VAIS T’ARRACHER LA GUEULE.

« Serre les dents et r'tiens les morceaux. »

Ouai tu crois quoi ? Sérieusement ? J’vais pas te materner mon coco. Je t’en veux monstre. TU AURAIS PU MOURIR ETTOUFE DANS TON VOMIS. Devant les yeux d’Bloby en plus. On fait pas ça aux enfants chéri, tu devrais l’savoir non ? Bon ok. Je suis pas une connasse non plus j’te passe la bassine.

« Ah, ouai j’oubliais t’as rien à r’tenir vu que tu t’es juste beurré la gueule. »

D’ailleurs c’est liquide c’qui sort de ta bouche. Ca a un drôle de couleur. Parlons pas d'l'odeur. J’espère que t’as bien mal. SENT COMBIEN C’EST DOULOUREUX D’ÊTRE EN VIE. Ca brûle et ça tire, mais ça te fait du bien non ? Savoure t’es vivant vieux et ça fait mal. Ouai.

J’fais tomber une de tes serviettes sur les épaules. Je suis pas chienne et t’es transi. J’profite que tu dégueules tout ce qui reste de ta beuverie et je fous tes habits souillés dans l’évier et j’fais couler d’l’eau dessus. Je te retire gentiment la bassine quand les spasmes se sont taris. T’as plus rien à cracher ? Chouette. J’la pose non loin des toilettes et j’commence à te frictionner. T’es glacé. Cette scène n'a jamais eu lieu.


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##   Lun 4 Mai 2015 - 18:00
Aaron Williams

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Mes nausées s'amplifient. Je serre les dents comme tu me le dis et te lance un regard vitreux. Me retiens de te lancer "Eh Ipiu, t'abuses là, quand même" mais ferme ma gueule. Je ferme ma gueule parce que je suis pas en état de dire quoi que ce soit, que je suis pas en état de te reprocher quoi que ce soit. En fait, je sais même pas ce que tu fous-là ; j'sais même pas si ça me rend heureux ou pas. Parce que dans le fond, si je me suis mis aussi minable, c'est p'tetre en espérant que personne viendrait me ramasser. Alors là, je comprends pas trop. Je comprends pas trop, mais ça viendra peut-être, quand tout arrêtera de tourner et quand ils arrêteront de foutre le bordel dans mon cerveau. J'ai voulu oublier et pour un temps j'oublie. Ça aussi ça viendra.

La bassine vient et je m'y accroche comme un noyé à sa bouée. Des spasmes me secouent le corps et je régurgite tout ce que je peux régurgiter. L'odeur est infecte, j'ai l'impression que je vais m'étouffer et que mon œsophage va partir avec. C'est écœurant, et pourtant, je ne peux pas le retenir, et ne le cherche pas non plus. En réalité, je crois que je suis simplement à la merci de mon corps, qui me dit "merde". Ou "tu l'as cherché, assume". Au choix. J'ai pas très envie de savoir. C'est pas important de toute manière. Non, en fait, je m'en fous. On s'en fout.

Mon estomac arrête de faire des sauts dans mon abdomen. Je reste quelques secondes sans bouger, cherchant simplement à retrouver mon souffle. J'ai encore quelques hauts le coeur, mais rien de très impressionnant. Quand enfin je me calme, la bassine disparaît de mon champ de vision. Et je relève les yeux vers Ipiu, qui se met à me frictionner avec énergie. Trop d'énergie en fait, elle me secoue dans tous les sens, je me sens mal...

La tête dans le gaz, je me contente de lâcher d'une voix pâteuse :

- Salut...

Jolie entrée en matière n'est-ce pas ? Je pensais aussi à lui dire merci, mais ça a pas voulu sortir. Le "r" était trop compliqué à prononcer.

Lentement, je regarde autour de moi et cligne des yeux. Ma salle-de-bain, hum ? Certes... Elle m'a amené là, j'imagine. Ahah...

- Tu crois que tu pourras m'aider à m'extraire ? je souffle.

... ou alors je vais me faire foutre et dois rester crever là ? Ça peut se faire aussi, hein, mais dans le doute, je préfère demander. Non parce que ramper jusqu'à mon lit je peux tenter. Sortir de la baignoire, c'est de l'ordre de l'infranchissable. Cela dit, je tente quand même de me hisser sur mes bras pour pouvoir passer de l'autre côté de la baignoire. Ouais, no pudeur. En même temps, elle a vu mes boules plus de fois qu'un mec avec lequel je suis censé avoir baisé - y a un problème quelque part, tout de même.

Le mouvement le tire une nouvelle vague de nausée et je laisse tomber en fermant les yeux. Me passe une main lourde sur le visage. J'ai mal. J'ai mal putain...

- Désolé...

C'est pitoyable.



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##   Lun 4 Mai 2015 - 21:56
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Le « Salut » le plus pitoyable de l’histoire de l’humanité, sieur Aaron, vous êtes tombé bien bas. Dans ce genre de situation mon gros, vaut mieux faire comme si tout était totalement normal. Comme si t’étais pas en train de clampser, je te jure tu me refais ce coup et je te fais… J’en sais rien. Mal... sans doute... Autant que tu m’fais mal de te voir dans cet état, mais la douleur j’vais l’enrober d’une grosse couche de colère, histoire que le connard de sensitif que tu es ne voit pas la faible que tu m’as faite devenir. Putain Ronron. MERDE.

Juste merde. Ouai t’as eu une dure journée. Ouai t’as appris la mort du gamin que tu maternais. Ouai… et tu sais quoi des couleuvres dans ta vie t’en avalera encore bien d’autres. J’aimerais être assez forte pour te dire que je crèverais après toi, et que si un de nous deux doit finir seul ça sera moi pas toi. J’pense que ça te rassurerait un peu. A tous les deux on est moins seuls. On arrive à oublier un peu que c’est froid autour de soi. On arrive à oublier la distance, la rancune tenace que nous partageons envers cette foutue vie qui nous a pas vernie. Cette putain de chienne de vie qui nous prend tous ceux qu’on aime… Mais ouai, à deux c’est toujours plus facile. Alors je t’INTERDIS de me le LACHER. Je le dirais pas, mais j’ai besoin de toi.

Je le dirais pas parce que ça ne regarde que moi. Je le dirais pas non plus parce que ça ferait de toi mon prisonnier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Sauf que Ronron, t’as pas à être responsable de moi. Je suis pas assez conne pour me laisser peser sur toi. C’est pas dans les termes du contrat qu’on a signé. Oui, on a rien signé je sais. On s’est rien promis non plus, et on ne le fera pas. On sait que si on le faisait on s’impliquerait dans un pacte qu’aucun de nous ne respecterait. Je finirais par mourir avant toi, je le sais. Je le sens, moi aussi un jour je te quitterais. Sauf que je ne le ferais pas exprès, sauf que moi je ne l’aurais pas décidé. Je sais qu’un jour je tomberais en défendant Terrae contre le Centre, je sais qu’il est des combats que je ne pourrais gagner… Alors je ne dirais rien.

Nous partagerons notre liberté, et non notre asservissement. Nous lui feront perdre ce gout d’amère solitude, nous oublierons la lassitude. Tous les deux Ronron. Me laisse pas vieux. S'il te plait.

« J’t’aurais pas foutu dans la baignoire si j’n’étais pas certaine de pouvoir t’en sortir. Me prend pas pour une tafiole. »


Une tafiole dans ton genre. Sauf que ça j’le dirais pas, déjà c’est pas mal contre ce que je pense d’allier la sexualité de quelqu’un à de la faiblesse, mais en rajouter une couche ça serait encore pire. J’me dégouterais encore plus, bon on dira que ce n’est pas grave au point où j’en suis d’estime personnelle. Je me penche, choppe l’éclopé sous les aisselles et le redresse. C’est l’moment qu’il choisit pour me dire qu’il est désolé. Je suis prise d’une forte envie de le lâcher pour le baffer. CONTIENT TOI PUTAIN TOUM.

« Ouai, il y a de quoi. Si tu voulais picoler t’aurais pu m’appeler, t’as bu TOUT SEUL CONNARD. Et moi j’chuis sobre donc j’dois m’occuper toi. T’as vu la merde ? »


Oh oui, j’vais pas te lancer des regard genre non mais c’est pas bien de boire… Genre j’aurais aucune leçon à te donner. Juste. Juste putain, t’aurais pu m’appeler, appeler Gaetano, ce type sur qui t’es à fond mais que tu te décides pas à pécho. A trop capter les sentiments des autres, t’en oublie de reconnaitre les tiens. T’aurais pu appeler ta sœur aussi, t’as plein d’monde qui tient à toi vieux con… Mais j’comprends que t’ais pas envie de leur montrer ça, alors tu aurais du m’appeler… Parce que je t’ai d’jà vu dans des situations bien choquantes et que j’reviens toujours prendre des nouvelles de Bloby et de toi. PUTAIN.

« Par contre mon chou, va falloir que tu m’aides un peu, j’fais une grosse dizaine de centimètres de moins que toi, si je te fais passer le rebord seule ça laissera des bleus… Mais tu m’diras j’m’en tape. »


Et du coup j’l’aide à rejoindre son lit, au ver. Quoi j’devrais me sentir gênée de voir ses ballotantes à l’air libre ? Et pourquoi donc ? C’est pas comme si j’avais encore envie de coucher avec après l’avoir ramassé dans sa pisse. Même avant j’en avais foutument pas envie. Putain non mais faut pas abuser, deux déchets qui s’envoient en l’air, même pour passer l’temps ça n’a rien de vachement jouissant. Regardez-le. Regardez-moi. Faut de la logique dans la vie.


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##   Mar 12 Mai 2015 - 15:49
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Son ton est acerbe. Pas violent, mais acerbe. Probablement qu'elle m'en veut - c'est compréhensible, je le cache pas. En fait, sa manière de le dire aurait pu me faire rire si je n'avais pas déjà été dans un tel état de décrépitude. Si ça n'avait pas été si étrange de la retrouver là. En fait, j'me rends compte qu'y a comme une couille dans le potage. Parce que j'ai pas souvenir d'avoir appelé quiconque, et que même si je l'avais fait, je nierais jusqu'au bout avoir eu besoin d'aide. Là, j'ai besoin d'aide. Pas pour pleurer sur l'épaule de quelqu'un, ni même avoir de l'attention, de l'affection ; j'ai juste besoin de quelqu'un pour me hisser hors de mon trou - la baignoire. Et rien que ça rajoute pas mal d'ironie à la chose, vous ne trouvez pas ?

Compter sur les autres, j'ai toujours trouvé que c'était une putain d'immense connerie. P'tetre que je le pense encore au final, même si je répète à tout bout de champ que si on a besoin de moi, je serais là. Ça je le pense, j'ai pas de souci de ce côté-là. C'est quand il faut s'ouvrir et pleurer un bon coup devant quelqu'un que ça devient un peu compliqué. Un peu trop au final.

Oh ça Ipiu, je sais bien que t'es pas une tafiole toi. Toi t'es forte et moi je suis faible. Tout le monde le sait déjà. Toi aussi tu le sais. Moi aussi. Ça me ferait presque rire. Ou pleurer peut-être. Mais tout le monde peut pas être comme toi. J'sais que tu dirais que personne ne devrait être comme toi. Mais juste un peu plus de force. Beaucoup moins de faiblesse.  C'est si difficile de pouvoir s'en tirer ? Ou alors c'est simplement que je le veux pas, au final ? Ça me donne envie de chialer. Alors je m'excuse. Parce que ce merci ne veut toujours pas sortir, et qu'elle est là, à me fixer comme si elle m'avait vu mort, en colère. Elle est en colère, et je ne peux que comprendre pourquoi.

Sa voix s'élève encore et je ferme les yeux en fronçant les sourcils. La laisse me soulever, en essayant de l'aider comme je le peux. J'ose pas répondre pour le moment, parce qu'elle a raison en fait. Mais que je serais capable de lui répondre qu'elle n'avait qu'à pas venir, qu'elle n'avait qu'à pas rentrer encore chez moi comme ça, qu'elle n'avait qu'à pas s'occuper de moi. Je suis pas son gosse, je suis pas son pote, je suis pas son frère, je suis pas son prof, je suis pas son père, je suis pas–

Putain mais je veux pas comprendre ce qu'il se passe. Je voulais pas qu'on me voie comme ça, je voulais juste qu'on me laisse. Je me serais traîné dans ma merde pendant un moment, j'aurais séché une ou deux heures, j'aurais p'tetre fini par m'étouffer dans ma gerbe. Mais putain, et alors ? Et alors ? Personne n'aurait voulu me voir comme ça, et personne n'aurait accepté ça, personne. Pourquoi je devrais l'appeler, pourquoi je devrais appeler qui que ce soit ? J'ai juste besoin d'être seul, qu'on me foute la paix, qu'on me laisse crever pendant quelques heures ; et après j'aurais été mieux, j'aurais pu sourire, j'aurais pu retourner emmerder tout le monde, j'aurais pu continuer à faire comme je l'ai toujours fait. Seul, juste seul pendant quelques heures, une journée, c'est tout ce que je voulais. Alors pourquoi elle est là ? Pourquoi elle veut pas me laisser ? Je suis un connard, et personne n'aide les connards. On les laisse la tête dans le gaz, on les laisse baver par terre, se pisser dessus s'ils le veulent, on les laisse dans un coin. Moi aussi, je veux qu'on me laisse dans un coin. Moi aussi, je veux être tranquille. Mais en même temps, je sais que si elle m'avait pas trouvé là j'aurais été mal. Que là, maintenant, j'ai terriblement besoin de quelqu'un.

Peut-être que c'est mieux que ce soit elle. Peut-être que c'est mieux comme ça. Elle, elle a l'habitude de tout, nan ? Elle est forte, nan ? Elle peut le supporter, ça ? Elle tient pas à moi, elle. Je crois pas. Je sais pas. Peut-être un peu. Sinon elle serait pas en colère. Mais elle joue toujours la carte de l'indifférence. Peut-être qu'on s'en fout, aussi. Mais c'est mieux. Parce qu'elle, je sais qu'elle chialera pas. Elle peut pas chialer. Elle est plus forte que ça. Elle est plus forte que moi. J'espère juste que ça changera pas. Ce serait arrogant de penser autrement, non ?

- On s'en fout des bleus, je souffle, bien incapable de dire quoi que ce soit d'autre de toute manière.

Le rebord de la baignoire est froid ; j'essaie de me hisser mais c'est aussi difficile de contrôler mes mouvements et d'y mettre de la force que de mettre un semblant d'ordre dans ma tête. Mon mal de crâne s'intensifie alors que je manque de m'étaler par terre. Elle me retient, de toutes ses forces ; et moi, je m'accroche à elle pour ne pas me latter la gueule. C'est tout. C'est tout ce qu'elle fait. Pourtant j'peux pas m'empêcher de sentir mes yeux s'humidifier.

Je ne suis pas seul. C'est la seule pensée qui me traverse au moment où je pose le pied par terre. J'crois que j'ai compris le message. "T'es pas seul alors fais pas de conneries". C'est de l'égoïsme, probablement, que de pas penser aux autres. Mais parfois, on a pas envie. On pense à soi et uniquement à soi. Ça fait pas de nous quelqu'un de mauvais. C'est juste triste, j'crois. S'isoler parce qu'on croit qu'on veut protéger les autres. Mais c'est nous qui nous protégeons des autres, au final. De leur regard, leur jugement. Je ne veux pas être jugé, parce que ça me terrorise de me dire qu'on me verra comme un faible. Ce que je suis vraiment. Ce que je ne veux pas être. Enfin, après tout, j'devrais pas trop m'en faire. Parce que c'est ce que pas mal de monde pense déjà, au final. Tant pis pour moi. Je le mérite probablement.

Ipiu me traîne à demi jusqu'à mon lit et je m'y affale avec un soupir de soulagement. Le matelas est mou, j'ai l'impression de m'y enfoncer lentement. Mes yeux se ferment, le monde arrête de tourner un peu. Peut-être que j'arriverai à ne plus penser à ce qu'il s'est passé après une bonne sieste. Un soupir m'échappe, et je rouvre les yeux. Les pose sur la blonde.

- J'peux savoir c'que tu fous là, au juste ?

Ouais, il m'a fallu un peu de temps pour pouvoir lui poser la question. Pas que ça m'intéresse réellement, mais ça fait un peu la conversation. Ouais bon, ça m'intéresse… un peu… C'est juste parce qu'elle est encore entrée chez moi par effraction.

- Merci, sinon, je grogne un peu en tâtonnant par terre pour chercher une bouteille d'eau qui aurait pu être abandonnée dans un coin.

Histoire de m'enlever ce goût infect de la bouche. Enfin je sais pas si c'est une bonne idée. J'ai pas envie (encore) de gerber.

- T'es pas obligée de rester, je continue. T'as sûrement mieux à faire.

Je la vire pas. Mais c'est vrai. Là je suis pas en état de causer, j'veux dormir. Elle va se faire chier. Alors autant qu'on rediscute quand je serai moins pitoyable. Il me semble que ce serait mieux comme ça.

Enfin, je referme les yeux. Sérieux c'est tellement la merde...



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##   Mar 12 Mai 2015 - 22:18
Ipiu Raspberry

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Chialer moi ? Sérieusement, on sait tout les deux que ce n’est guère dans mes habitudes. On sait tout les deux que je n’en ai pas le droit. J’dois continuer à être droite, à être haïssable… Sinon, le monde arrêterait de tourner, sinon… Sinon je sais pas, mais ça serait trop dur non ? Se dire que je suis un monstre ça aide à accepter ce que j’ai fait… D’un côté comme de l’autre. Je ne peux pas faire preuve de compassion… Ce serait trop… Cruel ? Dérangeant ? Terrifiant ? Un savant mélange de tout ça ?

Je reste forte, pas pour moi mais celui qui me regarde… Enfin me regarde, c’est beaucoup dire. Tu t’en fous des bleus ? Tu me dira j’aurais répondu la même… C’est pas l’plus important. Je te porte plus que tu ne marches, mais comme j’imagine que ton honneur de mec en prendrait une grosse si j'te portais comme une princesse. Sauf que si tu te débats pas c’est juste pas drôle. J’pense que tu te trompes sur moi, tu vois en mes forces des faiblesses et de la faiblesse dans ma force, tu n’es pas trop lourd pour moi parce que je suis un petit gabarit, tu es trop lourd pour moi parce que je veux te préserver encore un peu et te redonner confiance en toi… si j’peux quelque chose.

Ce n’est pas dit que j’y arrive. Ma gueule wesh. J’y arriverais, mais t’as pas l’droit de pleurer c’clair ? Si tu pleures je ne réponds plus de rien. J’chuis pas de ces gens qui sont assez forts pour soutenir la peine de deux personnes. Je peux te remotiver, t’écouter… Mais si tu pleures je saurais définitivement plus quoi faire, pleurer c’est de la triche. MERDE. Tu m’saoule, pourquoi c’est à moi d’faire ça ? Pourquoi j’chuis pas capable d’me barrer et de te laisser dans ta merde. JE NE SUIS PAS QUELQU’UN DE GENTIL et encore moins quelqu'un de bien. Alors tu vas m’expliquer ce que je fous là ? Ouai, ça me ressemble pas. Juste pas. Sauf que j’le fait et le premier qui fait un commentaire y laissera ses prémolaires. OH ! Ca rime. Putain j’m’améliore.

Allez princesse au pieu. Je pousse même le vice jusqu’à te border. Ouai, on ira pas jusqu’à t’habiller. On est pas assez intime, dit celle qui vient de te laver. Poupidou. On va oublier ça rapidement toi et moi d’accord ? Fuck. Tiens la prochaine fois que j’me permettrais un commentaire sur la taille de virilité j’aurais les arguments derrière. Bon, non jamais okay… J’ai oublié de regarder. Sérieusement. J’AI FUCKING OUBLIE DE REGARDER. Bon c’est pas la fin du monde hein ? Tout de même. A chaque fois que j’te vois à poil j’ai toujours d’autres trucs vachement plus important à penser. La dernière fois j’essayais de me souvenir de la chose qui nous avait amené dans ces positions délicates. Puis aujourd’hui j’espérais juste pas avoir face à moi un légume conne Michigan. Cling. Il y a un fil que se tend et se brise en moi. Encore. Je... PENSE A AUTRE CHOSE. BREF J’AI PAS REGARDE.

Et si j’regardais maintenant ? Nope ça le ferait pas, maintenant il est planqué sous ses couvertures. Fuck the life again. Toum va falloir que tu foutes les choses au clair avec moi-même ! Tu veux pouvoir utiliser ce petit détail ou tu veux oublier ? Bon de toute manière vu que le détail en question ne devait pas être assez important pour que j’le remarque… du coup j’ai ma réponse. Dommage que je ne puisse jamais en profiter. Ca serait un fucking avantage dans une conversation sans queue ni tête… Non mais genre vraiment sans queue.

Tiens tes deux neurones créent un semblant d’étincelle électrique ? C’est cool. Tu te poses enfin les bonnes questions, mais j’ai pas envie de répondre. Je t’emmerde t’as oublié ?

« Bah, t’as oublié notre partie de scrabble hebdomadaire ? Je suis déçue. »


Ouai je viens de l’inventer mais qui a dit que j’avais à te répondre sérieusement ? T’es pas en état d’me poutrer la gueule pour mes conneries. Je pense… Mais je sens que ça peut changer… Et je suis une fucking espionne, et rentrer par par effraction chez un master qui fait des recherches de merde sur des scientifiques, ça a tout de suspect. Roh puis pense ce que tu veux.

« J’venais voir Bloby, tu l’séquestres, et il me manque. »


C’était un peu devenu mon excuse. Je viens pour voir Bloby, et si t’es là j’en profite pour prendre de tes nouvelles… parce que je te vois lentement commencer à creuser. T’es trop con pour m’appeler… Mais t’as pas oublié un truc mec ? On s’utilise, et si t’as besoin de m’utiliser pour me beurrer la gueule avec toi, et bien tu m’appelles, si t’as besoin de passer tes nerfs, tu m’appelles, si tu... MERDE.

« J’t’en devais une, on est quitte. La prochaine fois tu m'appelles. »


Tu n’as juste pas à dire merci. J’le fais pour moi pas pour toi. Oh. Ah. Je m’en étais pas rendu compte. Je l’aide parce que… J’ai pas envie d’être seule. C’est bien, maintenant au moins… Bref. Non rien. Va pioncer Toum ça te fera du bien… Ah ouai, mais pas dans le lit de ce cher prof de math il y a un type à poil. Ouai on va éviter.

« T’as raison j’ai rien à faire là, surtout quand il y a d’la pisse devant l’aquarium de mon Bloby d’amour, toi essaie de pioncer. On discutera garde partagée à ton réveil. »


Sur ce j’l’abandonne dans ton pieu et je ferme la porte de sa chambre... J’vais nettoyer tes conneries. Sainte Toum priez pour nous. Amen.


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##   Jeu 14 Mai 2015 - 22:39
Aaron Williams

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Être allongé, ça fait quand même beaucoup de bien mine de rien. Le monde arrête petit à petit de tourner, et ça me permet de penser correctement. Un minimum, au moins, je veux dire. J'me tortille jusque sous mes couvertures et Ipiu les remonte délicatement sous mon menton. Ahah… Je vais vraiment finir par l'appeler maman un jour. Elle est sympa, mais je comprends pas pourquoi elle agit de cette manière. Pourquoi elle est là, pourquoi elle prend soin de moi. Je ne le lui demande pas, mais là, je peux qu'en profiter ; parce qu'elle est là. Elle aussi profite de mon appart en général, alors j'imagine que je peux pas trop m'en sentir coupable… Je ne l'ai pas non plus appelée. Bien que ce soit ce qu'elle m'ait reproché au final. Mais est-ce que j'ai le moindre compte à lui rendre à ce sujet ? Je voulais être seul, et c'est ce que j'ai eu au final. Mais là, là… pourquoi on peut pas me foutre un peu la paix ?

La réponse d'Ipiu à ma question fuse et j'étire un sourire ironique par-dessus ma couette. Partie de scrabble hebdomadaire ? J'sais que je suis dans un état pitoyable, mais voilà. Je comprends quand même plus ou moins quand on se fout de ma gueule. C'est surtout son ton en fait. Limite elle roule pas des yeux, hein. Genre… Je lui ai jamais dit de venir, sérieux. Alors si elle en a si marre, pourquoi elle dégage pas juste, là, maintenant ? Puis merde, c'est mon poisson quoi…

- J'le séquestre pas, c'est toi qui te croit dans un zoo… C'est mon poisson… je souffle.

En même temps, la dernière fois on est bien partis à la recherche d'un singe parce que son proprio risquait de tuer notre nouvelle poiscaille. Puis c'est clair que vu l'odeur, et ma merveilleuse personne transformée en loque, on pourrait effectivement croire. Mais promis, mon appartement est généralement viable. Sous le bordel d'immondices.

Ses remarques suivantes me tirent un grognement. C'est ça fait comme si t'avais pas compris le message, j'dirais rien. Enfin au moins j'aurai pas à m'en occuper moi. Elle sort et je soupire de lourdement. De soulagement, certainement. Ma tête me fait mal et j'ai la bouche sèche. Plus d'eau dans ma bouteille en plus… Enfin bon. J'me serais senti mal à tenter de lui faire comprendre… rien du tout en fait. Nan mais elle a raison, j'vais pioncer un peu, ça me fera du bien.

À peine la porte refermée que je tombe dans le sommeil.



Une fois réveillé, j'avoue que je sais pas bien combien de temps j'ai dormi. Ma tête continue à me faire un mal de chien et j'ai du mal à replacer ce que je fous à poils et aussi mal dans mon pieu. Les nausées qui me reprennent quand je me redresse m'aident à répondre à mes questions. Une main sur mon visage, mes pieds au sol et je tangue jusqu'à mon armoire pour en tirer un boxer et un t-shirt à enfiler. Je sors en silence et vais jusqu'à ma salle de bain, allume la lumière à tâtons. Il fait bien nuit dehors.

J'allume l'eau et m'en passe sur le visage, me gargarise avant de regarder mon reflet dans le miroir. Berk. Aaron, t'as vraiment une sale gueule… C'est vraiment pas la joie là…

Une serviette pour m'essuyer le visage, puis je sors de là pour rejoindre Ipiu. Cuisine ou salon ?

- Piu ? je baille en me dirigeant vers la cuisine, vraisemblablement pour me faire un café.

Si elle est pas là, je saute de joie. Enfin non, mais… pas loin, quoi. J'ai pas envie d'avoir à me justifier pour le moment.



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##   Dim 17 Mai 2015 - 13:25
Ipiu Raspberry

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« Ron-chon ? »

Mais non je ne fous pas de sa gueule à peine il se lève. Ce n’est absolument pas mon genre, et si je tiens à ma vie. Non, en vrai ça n’est pas le cas. J’en ai rien à battre qu’il le prenne mal. Au contraire, peut-être que j’essaie inconsciemment de le mettre en colère pour qu’on puisse se fighter une bonne fois pour toute. Inconsciemment tu parles. J’me rends bien compte que maintenant qu’il est sorti d’affaire je lui en veux plus que je ne devrais lui en vouloir selon les termes de notre contrat. Ça me fout les boules.

Mais… A vrai dire je serais pareillement en colère contre toute personne qui se foutrait aussi pitoyable. Contre toute personne qui essayerait d’imiter Michigan. Merde. Ce nom est à proscrire de mes pensées. Je sais qu’il me fait mal. Presque autant que celui de Julien. MERDE. T’ES CONTANT GRAND CON ? tu m’as forcée à penser à eux… Et ça fait mal. Sauf que j’ai pas le droit d’avoir mal. Je suis une salope, t’as oublié ? C’est moi la méchante sorcière de l’histoire. Alors va te faire foutre.

Ton salon après avoir été nettoyé, tu m’es redevable, j’te préviens je te le rappellerais un jour, a été sensiblement réaménagé, l’aquarium trône maintenant sur ta table basse et la télé diffuse National Géographie en boucle. Quoi ? Tu n’avais pas accès à cette chaine ? Ouuuuups. J’crois que la facture sera un peu plus salée que d’habitude ce mois-ci. Ah et j’ai aussi payé pour Thalassa. Des fois qu’il n’y ait pas de reportages marins sur la première pour contenter Bloby. Ce dernier bulle en regardant la télécommande que j’ai étanchéifiée avant de la plonger dans son aquarium.

Oh oh oh. Le pire dans cette histoire c’est que je ne sais pas si je suis sérieuse en ayant fait ça ou si c’est juste pour faire chier le maitre des lieux… En fait j’ai envie qu’il se foute en colère, j’préfère largement ça à l’état de mal-être dans lequel je l’ai trouvé en arrivant. J’ai peur de le revoir comme ça… Alors j’vais me comporter comme la pire des pintades. J’compte pas lui demander de comptes. C’est pas mes histoires. C’est. Fuck si c’est mes histoires parce que ça me fout en rogne.

Alors chéri t’arrives ? bah nan, direction la cuisine, t’espère peut-être trouver du café… Try again ♥ Ton café a disparu, remplacé par une boite d’herbes semi-médicinale avec écrit dessus très joliment calligraphié « Esprit clair. » C’est vachement plus utile à la sortie d’une cuite que ta saloperie de café. C’est plein de détoxifiants, et ça va faire tourner tes mitochondries à plein régime jusqu’à ce que t’ais plus une goutte d’OH dans le sang mon chéri. Tiens en parlant d’OH, toutes tes bouteilles d’alcool ont décidé de te quitter. Oh ? Je suis en colère… mais non. Mais non.

Je t’assure elles ont pris la poudre d’escampette toutes seules. Elles ont terminé leur voyage dans une petite caisse bien cachée genre je te dirais pas où chéri. ♥ Faut pas rêver, et puis « je ne me souviens pas d’où j’ai bien pu les mettre » et c’est vrai. J’ai pas oublié la limite de tes pouvoirs, elle est celle de ce que je considère comme vrai. Et j’ai du coup véritablement oublié là où je les avais foutues. Ah et je suis en train de te vider tes cookies en regardant une superbe émission sur les fonds marins de Californie.

J’vais la jouer bien hypocrite. Très cher tu ne mérites pas d’indulgence, et j’ai plus envie de te tarter que de te dorloter… Puis j’imagine que la manière douce ne passera pas nécessairement bien avec toi trou duc.

« Bien dormi ? »


Voix mièvre et qui coule. Toi-même tu sais que je me fous de ta gueule. Je souris à pleine dents. Tu me sais dangereuse, tu n’imaginais juste pas à quel point.


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##   Dim 17 Mai 2015 - 22:35
Aaron Williams

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Pas de café ? Ah bah non, pas de café, en effet. Juste une petite boîte avec des herbes posée à la place, à côté de ma cafetière, probablement pour faire une infusion. Une putain d'infusion aux herbes ; nan mais sérieux ? C'est tout ce qu'elle a trouvé cette sale petite merdeuse ? Une grande inspiration. Le sang palpite à ma tempe et je ferme les yeux pour tenter de réfréner l'agacement qui commence à poindre. Zen. Zen. C'est pas parce qu'elle fait chier que tu dois te foutre en colère, pas vrai ? Elle t'a juste fait une blague de merde pour te saouler un peu, rien de réellement mauvais. N'est-ce pas ? J'me dis qu'il doit bien y avoir du café dans mon placard à fourre-tout, quelque part sur l'étagère. Mais c'est sans compter sur la putain de chieuse qui a élu domicile chez moi pendant que je pionçais qui a décidé de le balancer. Et vous savez quoi ? Le pire c'est certainement le dernier étage, tout en bas, vide. Plus de bouteilles. Plus rien, que dalle. Je respire profondément.

La porte du placard claque. Agacé, j'attrape la boîte et me dirige vers le salon, d'où provient la voix d'Ipiu et le son de la télévision allumée. Quand j'entre dans la pièce, je m'arrête pour contempler l'aquarium sur la table basse. Elle est sérieuse ? Elle est vraiment sérieuse ? Mes yeux se posent lentement sur Ipiu. Sa question sonne comme une offense à mes oreilles, et je resserre ma prise sur la boîte. Ne pas la lui jeter en plein visage. Ne pas s'énerver. Rester calme. Pitié, Aaron, reste calme.

- Merveilleusement bien, je lâche sur un ton particulièrement acide.

Vas-y Ipiu. Tu peux sourire autant que tu le veux si ça te fait plaisir. Tu peux me sortir ton regard supérieur et méprisant si tu le souhaites, mais je vois bien que t'es vénère. Ben tu sais quoi, meuf ? J'le suis aussi. Je suis profondément vénère parce que là, tu crois m'aider, ou tu t'imagines p'tetre que t'as le droit de m'en vouloir pour ça, mais tu sais quoi ? Je m'en branle, mais je m'en branle sévère de ce que t'as bien pu penser. Alors là, ne me fais pas ce coup-là, sinon ça va clairement pas bien aller entre nous aujourd'hui.

- Sors de chez moi. J'suis pas d'humeur.

J'vais pas m'étendre en conneries, style "Eh, meuf, il est tard tu penses pas ? Tonton Ronron a besoin de calme et Blobby doit retrouver sa place. QUI N'EST PAS SUR MA PUTAIN DE TABLE BASSE." ça servirait à rien et elle ferait comme si elle n'avait pas compris. Putain c'est clair que j'la connais pas comme ma poche, j'suis même pas sûr qu'elle-même se connaisse réellement, mais vous pouvez être sûrs que tant que je lui aurais pas dit clairement ce que j'ai dans la tête elle fera semblant de pas comprendre. Parce qu'elle est chiante. Ouais. Chiante.

Vous voulez que je lui dise quoi, sérieusement ? J'ai rien à lui dire. Je veux juste être tranquille. Elle n'a pas à être là. J'pourrais passer l'éponge une fois de plus. Me dire qu'elle a fait ça pour me faire regretter ma connerie. Mais voilà, j'aime pas qu'on me fasse la morale. Puis je suis de mauvais poil. J'ai envie d'oublier qu'elle m'a lavé dans ma baignoire tout à l'heure, qu'elle a probablement lavé le sol du salon pendant un moment. J'devrais dire merci, p'tetre ? Ouais, carrément, mais ça m'arracherait la gueule. Elle veut ça de toute manière. Me voir en colère. Étonnamment j'suis calme. P'tetre parce que mon corps est pas motivé à me suivre dans mes élans de rage.

La télévision s'éteint alors qu'un éclat mordoré passe dans mes yeux.

- J'ai pas la motivation d'entendre les reproches que t'as à me dire. Et dis-moi où t'as foutu mon café, au passage.

Ouais. Parce que nan. Je trouve ça pas drôle. Genre pas drôle du tout.



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##   Lun 18 Mai 2015 - 21:36
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« Elle était vachement chouette cette émission, elle plaisait beaucoup à Bloby. Il avait l’air plus éveillé que jamais, pour une fois qu’il voyait ses congénères et pas des bipèdes. »

Même si au vu de l’état où je t’ai trouvé en arrivant je suis certaine que tu peux être classé dans la catégorie des dits congénères. T’étais à peu près au même niveau qu’un poisson rouge qui aurait sauté hors du bocal quand j’chuis arrivée. Ou de la bouteille, c’est au choix. Enfin, j’dois dire que Bloby avait plus de conversation. De toute manière Bloby a toujours beaucoup de conversation, il m’arrive de passer des heures à buller avec lui. En fait je sais que je ne lui parle pas vraiment et qu’il n’a sans doute aucune conscience de ma présence tant que je ne le nourris pas… mais ça me calme de regarder sa tête toute ramolo. Ça me permet de penser à un autre rythme, plus lent.

Ca fait du bien de calmer le jeu. Parfois j’ai l’impression que j’vais étouffer dans ma propre tête. Parfois j’ai l’impression que mon esprit me veut vraiment du mal… Et ces jours-là croiser le regard vitreux de Bloby me fait du bien tout simplement. Sauf que celui qui se prétend le maître de mon protégé est un petit con. Désolée, mais tu t’attaques à plus con que toi là dude. Je souris de mon sourire carnassier.

« Tu veux que je sorte. Fout moi dehors. »


Clair net concis. Va te faire voir mon grand. Si j’me barre, tu vas te remettre à déprimer. Tu vas être de nouveau seul. MÊME PAS EN REVE. Chéri voyons je t’ai retrouvé dans ta pisse et j’te laisserais seul maintenant ? Tu me connais si peu que ça. Sans doute que oui en réalité, j’t’ai jamais vraiment laissé m’atteindre. Désolée mais on me la fait pas, j’ai trop envie de te baffer pour me tirer parce que tu le demandes. Tiens, j’t’ai jamais vu faire usage de ta force ou de tes pouvoirs. Ça pourrait être vachement drôle tu ne crois pas ? Hm. Tout dépend pour qui, j’risque gros.

Tu me diras je ne suis pas à une blessure près, et j’chuis pas certaine que tu me tues. Plutôt convaincue du contraire même. Tente toujours ça pourrait être fun, j’ai pas la présomption de penser que je pourrais te vaincre. Ni la folie de me dire que tu m’épargnerais… Mais j’m’en fout, en fait si je suis complètement barrée. Rien à battre des conséquences. Juste si on pouvait éviter de gueuler devant le môme. Bloby a le tympan fragile et je ne veux pas en faire un traumatisé à vie. Du coup quoi que je dise je le dis sur un ton vachement calme. C’est presque énervant, même pour moi, d’être si calme.

On sait tous les deux que ce n’est pas le cas. Deux sensitifs vous vous rappelez ? Tiens c’est un peu comme un système d’amplification, je suis en colère mais en plus je sens sa colère, donc je suis encore plus en colère. Note à la moi de plus tard, ne JAMAIS sortir avec un tonnerre solaire. JAMAIS. La moindre dispute pourrait prendre des amplitudes gargantuesques.

« Ton café ? J’ai oublié. Désolée. Par contre tu devrais prendre ma tisane, elle te fera un bien fou. »


Oh. En fait je sais où est passé ton café, mais même sous la torture je ne parlerais pas. Tu veux me torturer. Vas-y chéri. Je sors mes jambes de l’accoudoir sur lequel elles reposaient avec une grâce féline. Ça fait un bail que j’me retiens plus vraiment devant le master, alors pourquoi rendre mes mouvements patauds aujourd’hui ? Rêve mon petit cœur, je te rendrais pas la tâche si facile. Je m’avance vers toi et me saisi de la boite avant que tu ne risques de l’éparpiller en me la balançant à la gueule. Tu ne me ferais même pas mal. ♥

« Je peux le faire ce thé si t’as peur de le foirer… Ah et au fait, je te laisse le plaisir de te faire tes propres reproches, je suis pas ton Gimini chéri. »


Je te frôle en passant le seuil de ta cuisine. Comment tu m’as demandé de sortir ? Oups, ça aussi j’ai oublié.


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##   Mar 2 Juin 2015 - 18:31
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Il n'y a qu'une seule question qui tourne dans ma tête depuis que je l'ai aperçue dans le salon. Celle-ci doit probablement s'apparenter à quelque chose du style "Pourquoi tu me fous pas la paix, Ipiu ?". Une autre question se superpose rapidement à celle-ci : "Qu'est-ce que je dois faire pour que tu te casses et que tu me laisses enfin seul ?". Il est évident que de telles questions ne soulèvent pas grandes réponses, surtout dans l'état actuel de mes neurones. Cependant, ça ne m'empêche pas de continuer à me le demander, et surtout, à espérer secrètement qu'elle se lève pour simplement sortir. Mais c'est sans compter sur le fait que cette abominable chieuse soit aussi la plus abominable garde de la terre, et qu'elle a probablement décidé quelques heures auparavant de me faire regretter amèrement les derniers événements. Vous savez quoi ? Je veux pas y penser. J'ai envie de crever sous ma couette. Alors si elle pouvait me laisser faire, en laissant ma télécommande sur ma table basse et pas dans l'aquarium de MON poisson, je lui en serais particulièrement reconnaissant, je le crois bien.

La colère commence à monter, petit à petit. Ma mauvaise humeur empiète bien vite sur tout le reste, mais mon crâne douloureux ne me permet pas de la laisser éclater comme je l'aimerais. Aucun ricanement ne m'échappe. Je me contente de la fixer pendant qu'elle me parle, et lui lance un regard parfaitement méprisant. Je ne veux pas comprendre que ses intentions sont bonnes. Je ne veux pas non plus comprendre qu'une fois seul, j'irai encore plus mal. J'ai juste envie qu'on me laisse seul. Seul, dans le silence, avec mon poisson, avec mon robot-chat dans le placard, planqué dans un coin de ma chambre, un coussin entre les bras que je pourrais serrer jusqu'à n'en plus pouvoir. Faute de ne pas avoir l'envie ni les moyens pour appeler mon meilleur ami actuellement. Et j'ai aucunement envie de faire la même chose avec la jolie blonde - même pas en rêve. J'essaierais plutôt de l'étrangler je crois. Ce qui serait amplement mérité.

- Tu te crois donc tellement supérieure à moi …? je souffle simplement en étirant un rictus de mépris.

Mes reproches, je me les fais seul. Je me les suis toujours faits seul. Je n'ai jamais eu besoin de l'aide des autres pour comprendre que j'avais foiré quelque chose, ou que quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Je le sais. Mais là, je veux qu'elle sorte. Est-ce que c'est si compliqué ? Sa présence, son regard, son sourire en coin ; tout en elle me pousse à me haïr un peu plus au fur et à mesure que le temps passe. Mon poing se resserre douloureusement, en même temps que mon cœur.

Laisse-moi donc seul.

- J'en veux pas de ton thé. Dégage. Dégage d'ici.

Dégage d'ici, sinon… Sinon quoi, au juste ? C'est pas comme si je pouvais me vanter d'être plus fort qu'elle. Elle a toujours ses petits tours de passe-passe. Ceux qui font que tu ne seras jamais en mesure de l'égaler ou même de la battre. C'est bien ça que tu veux me faire sentir ? Mon impuissance face à toi ? Mais est-ce que tu la ressens, au moins, cette lassitude ? Est-ce que tu la ressens, au moins, cette tristesse ? Cette colère ? Tu es sensitive, non ? Tu dois les ressentir, non ? Pourquoi tu ne comprends pas qu'en cet instant, je te hais pour m'avoir retrouvé dans cet été, je te hais pour t'être occupée de moi, je te hais pour ne pas vouloir me laisser me démerder ? Pourquoi tu ne veux rien comprendre ? Tu veux que je me mette plus en colère encore, que je laisse échapper ma rage, que je pète les plombs ? Mais j'en suis pas capable, tu sais. J'en suis bien incapable. Faire flamber la télé, ma télé, c'est bien le seul truc que je suis capable de faire. Parce que je suis faible et que ma rage est toujours bien contenue.

Sauf maintenant, peut-être. Vous savez pourquoi ? C'est une histoire bête. Mais je ne veux pas qu'elle s'imagine pouvoir arriver à ses fins. Je ne m'énerverai pas contre elle jusqu'à me laisser tomber au sol et finir par pleurnicher comme un gamin une fois que je me serai vidé de mes forces. Je ne la laisserai pas non plus me faire sourire, ni me faire rire. Je ne la laisserai pas me faire ce foutu thé, parce que j'en ai rien à branler de son putain de foutu thé de merde.

Pris d'une impulsion, je lui attrape le poignet lorsqu'elle me frôle et le serre. Pas avec beaucoup de force, mais osef. Elle se foutra de ma gueule, comme d'hab. Même ça, je m'en fous, au final. J'attrape la boîte de tisane, ou plutôt essaie de la lui arracher des mains. Si j'arrivais à la balancer sauvagement sur le sol pour appuyer mes propos, ce serait vachement cool quand même.

- Sors de chez moi. Sinon c'est moi qui me casse. J'ai pas envie de te subir maintenant.



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##   Ven 5 Juin 2015 - 15:04
Ipiu Raspberry

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- Tu te crois donc tellement supérieure à moi …?


Je ferme les yeux. Alors c’est ainsi qu’il le ressent ? Je pose la boite de thé sur la table dans un petit cliquetis métallique. J’encaisse comme toujours : en silence. Histoire de ne pas lui gueuler dessus. Non je ne suis pas supérieure à lui. Loin de là. Je suis tellement minable en comparaison. Je souris de ce sourire las qui est devenu mon quotidien. Ce sourire vide et sans joie derrière lequel je me cache. J’ai envie de lui gueuler que moi non plus j’en peux plus. Je me tais.
Je n’ai pas le droit de lui montrer qu’il n’est pas le seul amoché par cette vie. Pas aujourd’hui. Le vague à l’âme je n’y ai pas le droit de toute manière. Je n’ai plus d’âme, nous le savons tous. Quand bien même cette dernière ne m’aurait pas quittée elle serait tellement souillée par mon existence qu’elle ne pourrait plus être submergée de tristesse. Alors vide de tout sentiment, de toute volonté j’avance dans la vie pour absoudre mes péchés. Supérieure à lui ? Je baisse les yeux. Je ne me sens même pas son égale.
Malgré le coup qu’il vient malgré lui de m’assener je ne tangue pas. Je reste droite, je relève mes yeux desquels j’ai chassé la vague qui aurait pu m’emporter. Me briser ? Sans doute pas, peut-on briser ce qui n’a jamais été réparé ? Non, bien sûr que non. Je suis droite depuis longtemps malgré tout. Je ne me laisse pas le droit de m’effondrer car jamais plus je ne saurais me relever. Suis-je encore seulement debout ? J’hésite. Ce n’est pas certain, mais j’en donne l’impression.
Parfois il est cruel de se rendre compte de ce que pensent les gens de soi. Parfois on aimerait qu’ils arrivent à voir au-delà des masques que nous avons décidé d’arborer. Parfois on se dit que la solitude est la seule solution, et quand on se rend compte à quel point on a réussi à s’y enfermer ça fait mal. Personne pour comprendre que l’on va mal. Personne pour simplement voir que l’on va mal. C’est douloureux et je ne peux simplement pas le montrer. Alors je souris absente fixant l’évier de sieur Aaron comme s’il s’agissait de la septième merveille du monde.
C’est magnifique un robinet n’est-il pas ? C’est gracieux et tellement utile. Cette invention couplée à celle des canalisations, des égouts, des citernes et sans doute de bien autre chose me permet de boire, faire la vaisselle, me laver les mains… Et pas nécessairement dans cet ordre fréquentiel. C’est gracieux, ça a une jolie courbe et pas mal de brillant…

Il veut vraiment que je le laisse ? Oui bien entendu. « Dis Ronron… La solitude ne te fait-elle pas mal à toi ? » Les mots m’ont échappée mais sans doute pas assez fort, cependant, pour l’atteindre. Je voulais ne rien avoir dit. Je voudrais le combattre, le forcer à gueuler à crier, à faire sortir cette putain de détresse qui l’a envahi. Il me rejette en bloc tout simplement, et je sais que ce n’est pas ça qui me fait mal. Ce qui me fait mal c’est simplement de me sentir impuissante face à l’immensité de sa peine. Je serre les points. J’ai envie d’le cogner pour le forcer à aller mieux… Car au fond frapper c’est la seule chose que je sache faire.
J’ai aucune défense face au monde, je ne sais réagir que par la violence… Pourquoi m’attendrais-je à d’autres réactions de sa part ? La violence est ce qui fait tourner mon monde. Je dois me ressaisir mais voilà qu’encore il prend la parole. Sortir sérieusement ?

« Tu es un imbécile Aaron Williams. »
Une imbécile qui ne comprend rien à rien… ou refuse de comprendre. Je ne sais guère ce qui est le plus enviable. « Tu penses que dehors ça sera mieux ? Que c’est moi qui t’indispose ? Mais regarde toi, t’arrives juste pas à te faire face tout seul. » Soyons clair je n’élève pas la voix. Cela ne servirait à rien. « T’es assez con pour croire que ce sera mieux dehors ? Voir des gens qui te poseront des questions telles que « ça va ? » auxquelles tu répondras « oui » sans pouvoir masquer que ce n’est pas le cas, ou « non » sans vouloir expliquer pourquoi ? » Je ferme les yeux. « Vaut encore mieux que j’me barre, je repasse plus tard voir si tu t'es pas foutu en l'air. » Je sors de la cuisine m’arrêtant face à lui.

« Je suis loin de t’être supérieure. Très loin, tu peux t’effondrer car tu finiras toujours par te relever. Si je m’effondre je disparaitrais. Je n’ai pas le choix que de tenir, tu as le droit de t’effondrer, d’être malheureux, minable si tu le souhaites. Tu as le droit d’être humain… »
Moi pas. Je lui souris une dernière fois et le dépasse.

« A plus. »



“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
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##   Dim 7 Juin 2015 - 15:33
Aaron Williams

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Humeur : Aha ! ... Attendez, c'était une vraie question ?

Sa réaction m'informe immédiatement que je n'aurais pas dû aller aussi loin. Que je n'aurais pas dû lui dire ça, et pas sur ce ton-là. Mais vous savez quoi ? Elle n'est pas ma mère, ni ma sœur, et encore moins ma meuf - dieu merci. C'est une pote qui s'est incrustée chez moi. Qui m'a foutu dans la baignoire et qui a lavé le sol de mon salon après m'avoir lavé et bordé, ok. Ok. Je m'en fous ? Je suis ingrat. Je suis ingrat et ça tout le monde le sait. J'suis un connard incapable de dire merci et incapable d'accepter qu'on m'aide. Mais je déteste ça. Compter sur les autres, c'est pas être faible. C'est être fort. Et moi je n'suis pas fort. Je suis capable que de faiblesse et de fuir. Fuir, toujours. Alors là, plutôt que de fuir et de m'en vouloir encore, je pète un câble. Je pète un câble parce qu'au moins, comme ça, je m'en voudrai pas tout de suite, mais plus tard.

Pas de cœur qui se serre, ni de culpabilité. Il n'y a que ma colère et mon agacement qui pointent, qui refusent de s'en aller ou de me laisser tranquille. En face, Ipiu sourit et, plutôt que de me faire redescendre sur terre, ça ne fait que m'énerver plus encore. Je m'en fous de ce qu'elle pense, et je sais ce qu'elle pense. J'sais que j'suis pas seul au monde, et je sais que je suis un connard. Mais laissez-moi être un connard quelques fois dans ma vie. Laissez-moi être dégoûté pendant quelques heures, quelques jours. J'demande que ça. Fous-moi la paix.

Elle reprend la parole en fixant l'évier, comme s'il n'y avait rien eu face à elle. Je grimace. La solitude, j'm'en accommode. J'crois que je préfèrerais encore. Plutôt que de m'habituer aux gens et les voir partir les uns après les autres. Quand on aime, on prend le risque de perdre. Je ne veux plus perdre de cette manière. Alors autant s'éloigner nous-mêmes, non ? Ça ne ferait pas moins mal ?

Je ne bouge pas. Encaisse ce qu'elle a à me dire sans broncher. Ça ne me fait même pas mal. Peut-être que ça le devrait ? Ça le devrait non ? Mais j'le sais, tout ça. Je le sais pertinemment. Il ne me semble pas être aussi stupide qu'elle le pense.

Elle se plante face à moi avant de sortir. Elle laisse derrière elle un silence pesant, qui m'agresse presque tant il est imposant. Un soupir m'échappe et je me passe une main sur le visage, avant de me prendre un verre et de quoi m'enlever ma gueule de bois sauvage. Je me laisse tomber sur ma chaise et me prends la tête entre les mains.

Calme toi. Calme toi Aaron. T'es plus fort que tes sentiments, t'es plus fort que ta tristesse et ta rage. Non ? Sauf si tu es aussi faible que tu l'as toujours cru ? C'est dur d'avancer. Là, c'est dur d'avancer. Surtout quand on est seuls. Mais tu l'as voulu, être tout seul. Tu l'as voulu, alors tu peux pas lui en vouloir d'être partie. Peut-être que t'aurais préféré la présence douce de Tomoe. Douce et tendre, elle n'aurait rien dit. Elle ne t'aurait pas accusé, ne t'aurait pas secoué. Elle t'aurait donné tout le temps dont tu aurais eu besoin. Parce qu'elle est gentille, cette Tomoe. Tous les Eaux sont gentils. Même Gae, au final, il l'est. Même si maintenant, il est pas là. Tu peux pas te contenter de ce que tu as, hein ? Tu veux toujours plus. Ou quelque chose d'autre. Peut-être que t'aurais préféré qu'elle sorte pas, au final.

Tu vides ton verre d'un trait et essuie tes joues en te levant. T'attrapes un plaid, te déplaces lentement jusqu'à ton canapé et t'enroule dans ta couverture en rallumant la télé. T'aimerais bien ne pas être humain, au final. Ce serait peut-être moins chiant.

- Je suis con, hein Blobby ?



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##   Dim 7 Juin 2015 - 23:20
Ipiu Raspberry

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Dis Ipiu c’est quoi pour toi être humain ? Pourquoi te tiens-tu si loin de ce qui à tes yeux fais de toi l’humain ? Pourquoi t’infliges-tu la douleur d’être un monstre à tes propres yeux ? Un humain est quelque chose d’immensément fragile et de tellement fort. L’humain s’effondre pour mieux se relever, il puise en ses croyances, en ses amours, en son cœur la force de se relever toujours plus fort. L’humain fait des erreurs et apprend de ces dernières. Il recherche constamment à trouver sa vision du bonheur, et court vers ce futur où il ira mieux.
Je n’ai pas le droit d’être humaine. Je n’ai pas le droit au bonheur sans nuage qu’ils visent. La culpabilité ne doit jamais disparaître réellement. Je ne veux pas être heureuse et t'oublier. Je suis quelqu’un d’horrible n’est-ce pas ? Si j’oublie… alors tout aura été vain. Alors ta mort aura été veine. Si je suis heureuse, je t’oublierais non ?
Non je ne veux pas être humaine.

Je ferme la porte sans la claquer, munie de cette douceur qu’il ne me semble nullement posséder. Cette douceur froide et douloureuse. La colère n’est plus là et le vide se creuse, de plus en plus profond. La porte est fermée et je m’y adosse. Fatiguée. Pourtant je ne peux me permettre de m’effondrer. Je ne dois pas rester là, quelles rumeurs ne courent déjà pas dans le voisinage. J’en ai marre de l’apparence que je donne, mare de cette fatigue. De cette crainte qui m’étreint depuis l’instant même où la porte s’est refermée. Je dois me redresser.

Mon poing se lève et part violemment à la rencontre du mur non loin. J’ai mal putain. J’arrête mon geste avant une rencontre trop violente pour mes os qui viennent à peine d’être ressoudés. Mon esprit se projette, prenant le relais de ce geste inachevé, je sens tous ces os craquer dans une violence imaginée. Les métacarpes s’enfoncent dans le trapèze, le trapézoïde, l’hamatum et le capitulum. Des éclats se fichent dans les muscles, je sens les tendons se rompre sectionnés et les muscles ayant perdu leur insertion basse remonter dans mon bras. J’ouvre les yeux et regarde cette main intacte qui se pose doucement contre le mur. Les cicatrices n’ont pas encore disparues, morbides enluminures sur ma peau blafarde.

Je ne peux pas rester là. Pourtant je sais que je fais une erreur. Je devrais rester, et si je rentre de suite, je n’imagine même pas la réputation de l’homme derrière  la porte si… J’avance et sors de la ruelle comme un automate. Je fais une connerie. Putain. Je fais une connerie. J’atteins le bout de la rue quand je bloque tout simplement. NON.

Demi-tour. Pas moyen que je le laisse seul alors qu’il… Non pas moyen de le laisser seul. Parce que… Je tiens à lui. Merde, constat douloureux dont il ne saura rien. Je m’inquiète pour lui et je veux qu’il aille bien. Il n’est pas un inconnu parmi tant d’autres dont j’accepte de porter le poids. Il est quelqu’un qui m’accueille le soir quand j’ai besoin de compagnie sans demander rien d’autre en échange qu’une partie de rire. Il n’est pas la personne auprès de qui je rentre quand j’ai le cœur en vrac… Il n’est pas mon ami. Il est l’un de mes liens. L’un de ceux auxquels  j’ai lié mon destin. Je ne lui demanderais rien. Jamais, mais je sais que pour moi il est spécial.

J’ouvre à nouveau la porte et ne dis pas un mot. T’as pas envie que je parle, alors je ne dirais rien. Ton regard se lève vers toi et avant que tu ne trouves le temps de râler je l’ouvre.

« Désolée Ronron, je peux pas partir alors que tu es dans cet état. Désolée de m'être mise en colère. Je n'en avais pas le droit. Tu ne veux pas m’entendre, d’accord, je ne ferais pas de bruit. Je vais te foutre la paix, mais aujourd’hui je te laisserais pas seul.»

Je m’avance et m’enfonce sans un mot de plus dans un fauteuil et vice mon regard sur les images mouvantes de la télévision. Tu n’as pas besoin de moi. Tu aimerais que quelqu’un d’autre que moi soit là… Tu sais, ça aussi ça fait mal quelque part. Ce n’est pas important.


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- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
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