Bien que je ne puisse ne être absolument certain, il semblait qu'Ys n'était pas très à l'aise à l'idée de parler de lui. Je me demandais bien pourquoi. je pensais que commencer en premier, lui parler de moi le détendrait un peu mais apparemment, c'est loin d'être le cas. A vrai dire, j'étais surpris, je pensais qu'il aimerait parler un peu de lui, qu'en tant que tonnerre il essaierait de se la raconter un peu, je me préparais déjà à me moquer gentiment de lui. Mais à la place, je sentis une pudeur incroyable, une grande gêne sur le fait de raconter sa vie. Du coup, je me demandais presque si j'avais bien fait de lui parler de moi, peut-être que ça l'avait gêné aussi. Ou alors que ça ne l'intéressait pas ce qui était plus plausible.

Quand il me prévint que sa vie risquait de ne pas être intéressante, j'éclatai d'un rire joyeux. aucune vie ne peut être moins animé que la mienne. Je l'écoutai donc, en silence, notant les détails, le peu de détails plutôt, qu'il acceptait de me donner. L'histoire de clan me surprit, je ne le voyais pas vraiment ainsi, mais ne me choqua pas plus que ça. Huo avait bien fait parti d'un gang chinois réputé, et je m'en moquais pas mal.

-Tu ne t'entendais pas avec tes parents? demandais-je innocemment.

En l'entendant parlait de clan et seulement du majordome, je me suis fait l'idée qu'il n'était pas très proche de ses parents. D'ailleurs il ne m'en avait même pas parlé. Je ne savais pas si j'avais bien fait de poser la question, mais une pointe de curiosité m'avait saisi. Je voulais mieux le connaître, le comprendre, surtout après tout ce qu'il faisait pour moi. A part ma soeur et Ryu, il est l'un des rares à me porter autant attention, malgré l'ennui mortel que je dois dégager.

-Tu peux me raconter tes aventures avec ton clan ? Je ne te demande pas ça par condescendance hein, mais parce que ça m'intéresse vraiment!

Huo ne m'avait raconter que quelques trucs lui, il ne voulait pas choquer mes oreilles sensibles qu'il disait.

-Et la vie dans une grande maison est-ce que c'est comme ce que je vois à la télévision ? Beaucoup d'espace, de grands jardins, une grande salle de jeux ?

Je me mettais un peu à divaguer, repensant aux dessins animés ou documentaires que j'avais bien pu voir sur ce genre d'endroit. Le genre de vie qu'on a tous rêvé d'avoir. Sauf moi peut-être, je n'aurais jamais pu en profiter...


Hrp: tu es trop chou <3 Coeurs dans ta face!

Je me disais souvent que j'étais trop curieux, qu'un jour, j'agacerais tellement quelqu'un qu'il me laisserait en plan, voire me frapperait si ça se trouve. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. les gens m'intéressaient, et mes mais d'autant plus. Comment construire une véritable relation si au final on ne partage rien avec ceux que l'on appelle ces amis ? Je n'aimais pas particulièrement raconter ma vie non plus, car elle n'était pas intéressante. A travers leurs récits, je pouvais me mettre à la place des autres, vivre ce que je n'aurais jamais pu vivre, et ne vivrait jamais. C'est une vie par procuration en quelque sorte. Mais c'est vital pour ne pas désespérer...
Je baissais la tête quand il m'expliquait pour ses parents. Il avait donc perdu sa mère. Lorsque l'on est jeune, c'est surement la pire épreuve que l'on peut vivre. Rien ne peut jamais remplacer une mère, j'avais presque perdu la mienne avant mon étoilisation alors si en plus on ne s'entend pas avec son père.

-Je suis désolé d'avoir posé la question Ys, pardon... bredouillais-je, penaud.

La manière dont il me racontait ses histoires de clan me fit sourire, presque rire. On aurait dit qu'il s'adressait à un enfant de 6 ans auquel il essayait d'expliquer les tables de multiplication. Mais je compris que, tout comme Huo, il cherchait juste à m'épargner le plus possible. Peut-être avait-il peur aussi de la manière dont je pourrais le regarder... J'entrepris alors de le rassurer au maximum.

-Au moins, tu as bien vécu! Il n'y a pas de quoi avoir honte de ce que l'on a été. Comme je l'ai déjà dit à un ami, c'est ce que tu es maintenant qui compte. Le passé, c'est juste le passé. Il est là pour t'aider à avancer, pas pour t'emprisonner, lui dis-je en adressant un grand sourire dans sa direction.

J'acquiesçais lorsque l'on repartit sur les grandes maisons. Il se rattrapa au moment où il évoquait, et je l'apaisais aussitôt d'un geste.

-Ça ne me dérange pas que tu parles de ma soeur, bien au contraire. elle était géniale. Mais tu as raison, je n'avais pas besoin d'une grande maison ou d'un grand jardin avec la famille que j'avais. J'étais heureux.

Je me tournai alors dans sa direction, faisant balançait mes jambes pour les délier un peu.

-Je m'attendais à ce que tu me poses plus de questions, genre que tu sauterais sur l'occasion, fis-je avec un grand sourire amusé.

Je continuais d'ailleurs sur ma lancée, ne voulant pas lui laisser croire que j'avais oublié comment ce pari avait commencé. Je voulais savoir un truc bien précis à la base, et c'était toujours dans mon esprit.

-Et du coup alors, as-tu quelqu'un qui fait battre ton coeur ? Tu es obligé de me répondre maintenant !

Le fait qu'il refuse me tira un joli sourire. Il était vraiment adorable avec moi, comme s'il me laissait tout passer. Pour moi, dans un sens, c'était la preuve que notre relation était vraie, que nous n'étions pas juste des connaissances de passages. Je sentais qu'une véritable amitié commençait à nous lier, c'est pourquoi je souriais. A part ma soeur et mes parents, je n'ai jamais eu l'occasion de me faire des amis. Depuis que je suis à Terrae les choses changent petit à petit. Ryu, Huo, Micha et Ys... Je suis cependant plus proche d'eux que de la plupart des gens. Ryu ne compte pas d'ailleurs puisqu'il est indétrônable! En pensant bien, il aura fallu que le cocon familial se brise pour me permettre de m'ouvrir. C'était triste de penser ainsi mais également dur de voir les choses autrement.

Sa question sur mes parents me fit lever la tête dans sa direction. Plus que la question c'est son ton qui m'intriguait. il semblait gêné de poser la question.

-Mes parents habite toujours dans mon village de naissance en France, répondis-je sans hésiter. Pour tout te dire... Je les ai revus il y a quelques temps, pour mon étoilisation.

J'hésitai un peu à poursuivre car, en y réfléchissant bien, à part Mademoiselle Honda, Ryu et le gardien Chris, personne n'était au courant de cette histoire. Mais j'avais déjà entamé le processus de révélation. C'était la soirée des confidences il semblait, celle du partage. Alors je décidais d'en parler.

-En fait, ce sont mes parents qui ont déclenchés mon étoilisation. Les scientifiques les avaient capturé devant l'entrée de Terrae après les y avoir attiré. Ils m'y avaient attiré aussi et quand j'ai vu mes parents en danger j'ai... fait des choses que je regrette. J'ai gravement blessé Chris, le gardien sans m'en rendre compte, quant aux scientifiques, Ryu m'a dit que je les avais mis en piteux état...

Je ne me souvenais pas de ce jour complètement, m'étant évanoui après avoir guéri ma mère. Je ne me souvenais que de ce combat, avant mon explosion de colère. C'est Ryu qui avait combler les blancs pour moi ensuite.

-Je suis un des rares élèves dont les parents savent pour les pouvoirs et Terrae. Mademoiselle Honda a accepté de leurs laisser leurs souvenirs, terminais-je

Nous arrivions enfin au moment fatidique, du moins pour lui. La révélation de son coup de coeur. Je sentis sa tension agiter mon océan de noirceur. Il faisait les cent pas devant moi, parcouru de tics nerveux que je percevais grâce à ma maîtrise de l'énergie, bien qu'encore hasardeuse. Son attitude me fit sourire. Sa réplique un peu moins.

-Euh... Eh bien... On verra si ta réponse est satisfaisante!

En revanche, il y a bien une chose que je pus affirmer avec bien plus d'assurance.

-Promis! Je ne dirai rien, jurais-je

J'essayais d'éluder le plus vite possible, cherchant une contenance. Je ne pus retenir le rouge de me monter aux joues cependant, bien que je ne sache pas vraiment pourquoi. Parce que je ne suis pas un expert dans le domaine de l'amour.
Je le sentis s'asseoir face à moi, et je mis ma tête naturellement à sa hauteur pour ne pas le perturber. Je l'écoutais sans rien dire, remarquant toutefois qu'il prenait bien soin de ne pas prononcer le nom de la fille. J'aurais pu sourire mais je n'en fis rien, de peur qu'il croit que je me moquais de lui. Toutefois, même si sa question était rhétorique, j'éprouvais le besoin de lui répondre lorsqu'il dit être pitoyable en raison de sa jalousie.

-Je ne trouve pas. Je pense que ça révèle seulement à quel point tu tiens à elle... Tu n'as jamais pensé à lui dire ?

Je ne lui posais même pas la question évidente, savoir qui était cette jeune fille. Pour moi, c'était évident que c'était Mitsuki. Je ne pouvais pas l'en blâmer car elle était très jolie et comme je lui avais déjà dit, leur caractère se complétait à la perfection.

-Tu as tout pour lui plaire Ys. Tu en devrais pas te poser autant de problèmes. Parfois... Les choses sont justes simples. Parle-lui! ,conseillais-je avec douceur.

Lorsque vint mon tour, ce qu'il ne manqua pas de souligner au passage, je déglutis. Je ne savais pas quoi lui raconter. Je n'avais pas vraiment d'histoire dans le thème. Je cherchais dans ma tête comment je pourrais formuler ce qui se tramait dans mon crâne.

-Je risque de te décevoir... Je n'ai pas d'histoire de coeur pour l'instant. En fait, je n'en ai même jamais eu... Comment cela aurait été possible pour un garçon nocturne ? Et à présent, maintenant que je suis dans cet état, je crois que mes chances sont en dessous de zéro, dis-je avec amertume.

Je réfléchis toutefois encore un moment avant de lui dire:

-Il y a peut-être quelqu'un qui m'a plu il y a un temps. Mais il est brusquement parti et je ne l'ai jamais revu... Satisfait ? demandais-je en souriant largement.

Ys m'écouta silencieusement pendant un court moment. Mais mes paroles semblaient avoir provoqué chez lui un instinct de révolte, et il intervint vigoureusement pour m'empêcher de me sentir coupable. C'est vrai que peu de gens se sentirait coupable d'avoir blessé un scientifique, surtout après le mal qu'ils nous ont fait... Pourtant, malgré tout ce qu'il m'avait fait, je ne pouvais m'empêche de me dire que j'avais blessé des êtres humains, peut-être même tué... Après il avait sur un point, c'était de leurs fautes, ils avaient provoqués tout ça. Mais je me sentais mal malgré tout, car je pensais à l'époque qu'un enfant malade comme moi ne les intéresserait pas. J'avais eu tort, et ce sont mes parents qui en avaient payé le prix.

-Tu as raison... Mais Chris, le gardien, n'avait rien à voir avec ça lui, il faisait juste son travail. Et je l'ai quand même blessé.

Remarque, il ne m'a pas épargner non plus. J'avais eu tellement de mal à lui faire des excuses, tellement j'appréhendais sa réaction. Je repoussais chaque jours un peu plus, jusqu'à cette fameuse mission avec lui, où je m'étais retrouvé dans le coin du mur. Il faudra que je retourne le voir, pour lui parler.
L'annonce que la mémoire pouvait être effacé sembla perturber Ys. J'admets que moi-même je ne savais pas que c'était possible, avant que Ryu ne m'en parle. Après cela semblait logique après réflexion, sinon combien de gens menacerait Terrae maintenant... Mes parents étaient un cas à part. Je craignais que cette information en les mettent en danger mais Ryu et mademoiselle Honda m'assuraient qu'ils étaient saufs, et qu'ils feraient ce qu'ils faut pour que ça reste ainsi, quitte à revenir sur leurs décisions.

-Je ne sais pas si ça nous a rapproché... Mais au moins, ils me comprennent mieux. Maman n'a pas chercher à me ramener avec elle par la suite, elle a du comprendre que j'avais trouvé un endroit pour m'épanouir. Bien que je n'ai jamais vraiment su de quoi ils avaient parlé avec Ryu! concluais-je avec un agacement amusé.

C'est vrai quoi, personne ne m'avait rien dit. Certes c'est leurs affaires mais c'était mes parents. Je disais souvent cela pour l'embêter mais je me doutais bien que Ryu aurait partagé s'ils pensaient que c'était nécessaire. Mais surtout...

-Mes parents ne savent pas pour ma... nouvelle condition. Je ne sais pas comment leur annoncer...

Je m'étais exprimé avec une pointe de tristesse. Ce problème me picorait depuis plusieurs jours maintenant. Ce n'était pas à l’hôpital de leur annoncer, c'était à moi, mais je ne savais pas comment m'y prendre.
Ses remarques sur sa relation avec Mitsuki me laissèrent coi un moment. Il ne semblait même pas sûr de ce qu'il disait. Comment il "croyait" lui avoir fait comprendre ? J'étais sûr pourtant que ce n'était pas sa première relation, il devait savoir comment ça fonctionnait. Mais en me rappelant de ce qu'il m'avait raconté, peut-être estimait-il que cette fois il ne s'agissait pas d'une fille mais de LA fille. Un sourire s'épanouit sur mes lèvres.

-Tu penses que c'est la bonne ?

De toute façon, quelque soit ces sentiments, il vaut mieux s'ouvrir. Je sais, ce n'est pas facile, moi aussi je n'en serais surement pas capable... Mais j'ai l'impression que tout le monde fonctionne de la même manière chaque fois. Ils partent du principe que c'est évident, que l'autre doit interpréter les signes... Mais c'est trop hasardeux, compliqué! Pourquoi se compliquent-ils la vie alors qu'il suffit d'être simple. A cette pensée, j'ai l'impression de revenir quelques semaines en arrière, en train de discuter avec Huo.

-Tu sais Ys, si tu n'es pas certain de t'être bien fait comprendre, je pense que tu devrais te montrer plus... direct. Dis-le lui tout simplement, sans détour. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde veut se compliquer la tache, alors qu'il suffit simplement de prononcer deux petits mots.

Je tournai alors mon visage vers les étoiles. Bien que je ne puisse plus les voir, il me semblait presque pouvoir sentir leurs picotements sur ma peau. C'était une nouvelle sensation, différente. A apprivoiser.

-Ce n'est pas facile à dire hein... Mais tu y arriveras, affirmais-je. Et vous ferez un merveilleux couple!

Je me recroquevillai ensuite sur mon banc, tandis que je me faisais proprement réprimander par Ys. C'est vrai que j'y étais allé un peu fort, mes paroles étaient sacrément pessimistes. Mais je ne pensais pas qu'il s'énerverait à ce point. Je rougis légèrement face au compliment enchâssé parmi les reproches, tout en réfléchissant. C'était un tout nouveau mode de vie qui s'ouvrait à moi. Peut-être avais-je encore besoin d'acclimatation...

-Tu as peut-être raison... Mais avoue que ce n'est pas commun comme situation.

Sa dernière question me surprit. Je ne pensais pas qu'il me demanderait son nom. J'y avais pensé auparavant, j'y pensais moins à présent. Il était parti, c'est tout ce que je savais. J'avais encore son cadeau, quelque part dans ma chambre.

-Il s'appelle Ezequiel, mais il préfères qu'on l'appelle Zeke, ajoutais-je en rigolant. Il était très surexcité, un peu bizarre... Bref un vrai tonnerre quoi!

Observant son ami, retrouvant son sang froid, Ys écoutait son ami calmement. Ayant retrouvé une position en tailleur, se tenant en face de ce dernier, l'interlocuteur expliquait un peu plus en détails les événements. Au moins, ses parents savaient où les trouver et ce dont quoi leur fils était capable. Tant puis pour le dénommé Chris, mais Mathéo avait bien agis selon Ys. Non le garçon n'avait aucune compassion pour les scientifiques, contrairement à Mathéo. Comment faisait il ce garçon pour être aussi.... bon?


Un fin sourire glissa sur les lèvres du téléporteur quand il se rendit bien compte combien la rencontre avec Mathéo était l'une des meilleures choses qui lui soit arrivé. Il aurait tant aimé connaitre cette paix intérieure. Enfin, le regard illuminé d'Ys changea quand son ami lui avoua ne pas avoir annoncé sa nouvelle condition auprès de ses proches.


"Tu devrais surement leur dire. Il ne faudrait pas qu'un autre ne leur dit. Et puis, ils l'accepteront. Juste, ils seront tristes. Ce qui est normal lorsqu'on aime une personne..."


En y songeant, Ys n'avait pas supporter voir son ami dans un tel état. Alors pour sûr, ses parents le seront d'autant plus. Surement cette peur qui retenait l'enfant lune. Pourtant, il ne pourrait pas leur mentir indéfiniment. Quand une idée lui traversa l'esprit, brisant le silence, tel un murmure:


"Ou alors tu ne dis rien... Tu développes tes pouvoirs au point qu'on ne puisse pas imaginer une seule seconde que tu puisses être aveugle..."


Ce fut assez oser de proposer une telle idée. Et en se rendant compte de son arrogance, Ys laissa échapper un petit rire nerveux tout en se grattant la tête.


"Non en fait, laisses tomber! C'est complètement con!"


Il allait surement le prendre pour un fou ou pour un irresponsable. Chasser le naturel et il revient au galop. Enfin, calmant cette gêne, se ressaisissant, Ys eut cependant un petit instant songeur. Si sa mère... s'il devait annoncer une telle chose... il aurait surement choisi la vie du mensonge...pour ne pas blesser sa mère ou la décevoir. Enfin, ça, il n'aura jamais à se le demander. Secouant la tête pour chasser ces mauvaises pensées, Ys revint à lui vivement.


"Hum..."


Ce fut la brève réponse qu'il avait de mieux à offrir. C'est que Mathéo était directe. Evidemment que c'était la bonne. Enfin Ys l'avait accepter, mais c'était toujours cette peur de perdre un être cher, qu'il n'acceptait toujours pas. Puis, Ys releva soudainement le regard sur Mathéo quand ce dernier donna sa vision des choses. Il aurait du être psychologue ou prêtre. Il est vraiment à l'écoute et s'ouvrir à lui n'avait jamais été aussi facile...enfin presque. Mais cet instant précieux, cet instant de confidences, Ys l'apprécia étrangement.


"Oui enfin... faut savoir les dire tes deux petits mots! T'es fou!"


Secouant la tête amusé par les propos de Mathéo, Ys avait encore du mal à dire ces choses. Ca restait en travers de la gorge. Certes Mathéo avait surement raison. Seulement, quand il s'agit de Mitsu, on sait qu'on va passer pour un couillon. C'est pas genre: "elle ne vous aime pas". Non c'est plutôt du genre: "Ah bon tu m'aimes?!"
Comment ne pas se tirer une balle en pleine tête après ça?! Non ça ira, pas envie de prendre le risque d'être ridiculiser. Après ça, il ne saura jamais comment lui adresser la parole et préférerait la fuir. Non, il va attendre, c'est mieux. Attendre quoi? Il ne sait pas, il verra ça plus tard...


Chassant ce vilain scénario, pour l'heure, Ys était préoccupé par l'état de son ami qui doutait fortement de lui et de ses futures relations. Il ne devait pas se laisser aller. Si Mathéo baisse les bras, tout le monde est foutus d'avance. Non parce que ce gars là c'est la référence!


"Oui c'est pas commun... mais c'est pas un crime non plus."


Puis tout en écoutant la suite, Ys tira un large sourire tout en prenant une position très détendu, voire, sûr de lui.


"Pas étonnant, C'était un Tonnerre! Ce sont les mieux!"


Laissant échapper un petit rire nerveux, bien sûr, il ne s'agissait là que de moquerie. A Terrae,ils se valent tous. Mais il ne fallait pas louper un moment pour se vanter. Ceci dit, Ys prit conscience que ce type était le seul et véritable amour de Mathéo. Autrement dit, il n'y avait jamais eu personne et pas depuis son départ. Comment faisait il? Comment faisait il pour taire cette crampe dans le ventre? Est ce qu'Ys serait prêt à revivre la même histoire? Après sa mère, comment ferait il s'il venait à perdre Mitsu d'une quelconque manière? Rejetant tout doute, et encore plus pour avoir une pensée comme telle, Ys se releva soudainement pour s'allumer une cigarette et de reprendre de vive voix.



"Ben tant puis pour lui, il aura manqué sa chance! T'as pas envie de marcher? De te dégourdir les pattes? Tu vas te geler le cul là sur ta pierre."

A nouveau ce silence... Mais j'apprenais petit à petit à reconnaître les différentes vibrations qui rythmaient l'air, même quand tout semblait silencieux. Un souffle, un battement de cils... Lorsque je serais au niveau, tout cela sera mon monde à moi, tout cela sera devenir mon nouveau monde. Je savais que ce n'était qu'un nouvel obstacle à s'adapter mais il était de taille et moi... Je ne me suis jamais senti cette force que l'on voit chez les gens à la télé, ceux qui surmontent tous les obstacles sans rien dire, sans montrer leur peine. Pour autant, l'idée de le dire à mes parents me faisaient peur. Je savais comment ils réagiraient, je savais ce qu'ils... se diraient. Que tout se rapproche trop vite, que la fin est proche... C'est ce que je n'ai pas cessé de me dire à l'hôpital. J'ai eux le temps d'y penser. Mais je ne voulais pas redevenir celui que j'étais auparavant. J'avais surmonté mes appréhensions, j'avais davantage confiance en moi maintenant. Je ferais honte à Ryu si je repartais dans mes craintes d'antan.

Je réfléchis quelques secondes aux paroles d'Ys, m'apprêtai à répondre lorsqu'il enchaîna sur autre chose. J'ouvris de nouveau la bouche quand il se reprit aussitôt, pour sortir qu'il ne disait que des bêtises. Je fermais délibérément la bouche, ne sachant pas s'il avait terminé, un sourire aux lèvres. Convaincu qu'il s'était exprimé, je pris enfin la parole.

-Non tu as raison; J'y arriverais. Bientôt, les gens ne se douteront même plus que je serais aveugle. Je vais m'entraîner dur... et je vais y arriver, annonçais-je, sérieusement.

Je ne souriais plus. J'étais sérieux. Je commençais déjà à pratiquer et je n'abandonnerais pas. Je n'abandonnerais plus. Je devais devenir plus fort, je devais faire encore plus d'efforts pour surpasser ce nouvel handicap. Je ne devais pas m'avouer vaincu, j'étais encore en vie, je pouvais encore lutter.

-Je sais comment réagiront mes parents... Mais leur faire de la peine, ça m'effraie un peu.

Je repris aussitôt, poussant un long soupir de désarroi.

-N'empêche que tu as raison. Ce n'est pas bien de ma part de leur cacher une chose aussi importante...

La réaction d'Ys fut longue à attendre. Son "hum" me tira un grand sourire, révélateur pour moi du fait qu'il devait bien cogiter là dessous. Je n'y étais pas aller très en finesse pour le coup, peut-être parce que je ne réalisais pas encore à quel point ses sentiments étaient forts. Ce qu'il m'en disaient me laisser entrevoir la chose mais sa réponse, lorsqu'il eut repris ses esprits, me confirma bel et bien que malgré son caractère de tonnerre, il était super timide. Je laissais un rire s'échapper.

-Dis donc, tu es sûr que tu n'es pas eau au fond de toi? demandais-je pour le taquiner gentiment.

Bien sûr que j'imaginais bien à quel point ce pouvait être dur de dire ces deux petits mots. Moi-même je ne les avais jamais dit à personne, à part es parents et ma soeur... Mais c'était surement les circonstances qui ne le voulaient pas. A qui le dire en effet à par eux ? Je n'ai jamais connu personne d'autre... Quant à Ezequiel... Ce n'était jamais allé jusque là, même si, si le temps avait joué pour nous, il ne ferait aucun doute que j'aurais tenté de lui ouvrir mon coeur. C'était peut-être un signe après tout. Certains sont mieux seuls...

-Tu préfères qu'elle finisse avec quelqu'un d'autres alors? demandais-je en souriant.

Je rigolais bien entendu, j'essayais de faire appel à sa jalousie, au fait qu'il puisse avoir un instinct de conservation développé. S'il l'aimait vraiment, il en al laisserait pas s'échapper.

-Je suis sûr que tu la rendrais heureuse Ys. Tu n'as pas à hésiter... Il vaut mieux regretter d'avoir ouvert son coeur que de l'avoir gardé fermé, dis-je doucement.

Au moins, ces regrets-ci ne seraient pas de véritables regrets. S'ouvrir est une bonne chose, même s'il m'a fallu venir dans cet institut pour le réaliser.
La remarque d'Ys sur les tonnerres étant les "meilleurs" me tira un rire bref, tandis que je tirais la langue dans la direction de sa voix, laissant entendre un petit grognement dubitatif. Je me rendais compte que la plupart de mes connaissance étaient feu ou tonnerre, surtout tonnerre en fait... Les opposés s'attirant sûrement, ça doit être ça. Ce qui me fit davantage plaisir, c'est qu'Ys ne sembla pas réagir particulièrement en apprenant que je parlais d'un autre garçon comme d'un possible amour. Il me parlait normalement, et même si je ne pouvais le voir, je sentais au ton de sa voix que ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Un sourire s'épanouit sur mes lèvres. Je faillis lui en parler. Je préférai me taire. Parfois, il vaux mieux laisser couler, surtout quand les choses se passent bien.

Je laissais un nouveau rire s'évanouir dans la nuit quand il critiqua Ezequiel. Sa remarque était vraiment gentille, il tentait de me remonter le moral... A sa manière, maladroite mais touchante en même temps. Je me dis alors que j'étais vraiment chanceux de l'avoir près de moi, et que pour rien au monde, je n'aurais souhaité qu'il soit différent. C'est ce mélange de tendresse et maladresse qui le rendait si touchant. Ça ne faisait aucun doute qu'il prendrait le coeur de Mitsuki. Si seulement il pouvait en être convaincu lui aussi!
Un nouveau rire m'échappa lorsqu'ils 'inquiéta de l'état de mon postérieur. J'acquiesçai rapidement, me levant en douceur pour ne pas trébucher. Je vacillais légèrement, perturber par la sensation de vide autour de moi, avant de me redresser, stable.

-Tant de considération pour mon derrière me fait chaud au coeur... Merci Ys!

Je tournai la tête de tous les côtés, comme si je cherchais quelque chose, avant de me souvenir que je ne trouverais aucun repères. je n'étais pas dans un lieu connu, je ne savais même au j'étais précisément. Je tendis la main, hagard, avant de toucher l'épaule de Ys.

-Je te fais confiance. Tant que tu es là, je n'ai pas peur! Enfin, tant qu'on ne rencontre pas un fantôme... ajoutais-je, amusé.

Je faisais bien entendu référence à la fois où il s'était enfui en me traînant derrière lui, après avoir pris ce pauvre sanglier pour un fantôme.

C'est peut être oser d’omettre cette idée, Ys ne connaissait rien du lien entre Mathéo et ses parents. En même temps, comment pourrait il? Mise à part l'imaginer, seulement des brides, il ne pourrait jamais se douter de toute l'étendue. Pourtant, à sa grande surprise, Mathéo trouva son idée bonne. Et ce fut même d'un ton sérieux qu'il y songea à haute voix.


Fixant ce dernier, assez stupéfait qu'il puisse accepter, Ys eut un léger sourire en admirant toute la détermination dans son regard. Bien qu'il était aveugle, il avait toujours cette lueur apaisante. Finalement ce n'était pas une si mauvaise idée que ça. Au moins, personne ne serait en tord. Oui peut être qu'il y aurait un petit mensonge, mais il s'agissait avant tout de préserver ceux qui nous sont chers, où est le mal dans tout ça? Et tout comme Mathéo l'avoua, causer de la peine, c'était là le véritable problème. Il fallait du courage et peut être même un brin d’égoïsme. Soutenant son ami, Ys souffla à la suite de cette résolution:


"Je t'aiderais. Si tu me convint, si j'arrive à croire que tu n'es pas aveugle, alors tu pourras être tranquille. Toi et tes vieux."


Ys aurait surement fait pareil s'il avait été dans la même situation, ou du moins, ce qui pourrait en rapprocher. Ne pas vouloir blesser nos proches, tout en se mentant soit même, n'y avait il là rien d'un héros? N'y voyez rien de modeste, il ne s'agit même plus de ça. Quand on aime quelqu'un plus que sa propre vie, on ne peut mesurer toute notre force, et quitte à laisser partir cette personne pour son bien. Parce que c'est ainsi, le véritable amour. Alors oui, ils avaient le droit de tricher, de mentir, ils faisaient passer leurs bien avant le leur.


Le rire de Mathéo interpella le Tonnerre. Lui Eau? Quelle étrange idée! Jamais! Surement qu'il s'agissait de fierté. Et voilà que le garçon se remet en doute, tout. C'est très embarrassant cette nouvelle situation, cet aveu. En plus, Ys n'arrêterait pas de penser aux paroles de son ami lorsqu'il serait surement en compagnie de Mitsu. Comment ne pas perdre ses moyens?! Alors qu'il avait préférait fourrer ses mains dans ses poches pour mieux bouder, voilà que l'enfant lune savait le faire sortir de ses gants.


"Arrêtes de dire n'importe quoi! Je vais finir par te coudre les lèvres!"


Evidemment qu'Ys avait perçu ce regard amusé et taquin de ce dernier. Il aimait le tester. Dans un sens, c'est bien. Il s'amusait, c'était ce qui compter le plus. Pourtant l'idée de voir Mitsuki avec un autre le déranger. Non en fait, c'était pire encore. Et puis, c'est quoi ce rouge qui peint son visage? La colère? La jalousie? Heureusement que personne ne pouvait le percevoir ainsi. Il aurait eu doublement honte de s'être emporter pour rien. Parce que oui, il n'y a rien. Y aucun autre type, pour l'instant... Et si Mathéo avait raison?


"De toute façon... j'ai plus important à faire. Et stop avec ça!"


Evidemment que les paroles de Mathéo lui faisait du bien. Cela le consolait en quelque sorte. Mais pour l'heure, il doutait sincèrement que cela puisse l'aider plus loin. Maladroitement et bien heureux, Ys préféra changer de conversation. Finalement les histoires de coeur, ce n'était pas son fort. Alors pour ce qui est de le démontrer, accroches toi mon gars! De nouveau son ami rit aux éclats. En écoutant ce dernier parlait de son derrière, Ys éclata aussi. Au moins, il avait le rire communicatif.


"Pas de quoi! Ca serait toujours mieux qu'avec ta tête!"


Voyant son ami perdre légèrement l'équilibre, ne serait ce que l'espace d'une seconde, Ys tendit son épaule à ce dernier. Mathéo avait ce pouvoir d'être cette personne unique à qui on pouvait se confier sans avoir honte. Il avait le don de vous apaiser, de rendre n'importe quel endroit aussi pur et calme qu'un sanctuaire. Mais il savait aussi placer son humour où il fallait et quand il le fallait. Et jamais cela ne vous vexer au point d'être en colère.


"Oh ça va! Et puis de nous deux, c'est toi qui finira pas le film si on en croisait un!"


Se dirigeant tous deux vers les longs jardins de Terrae, les garçons purent profiter de cet air libre et frais que leur offrait la nuit. C'était agréable. Ca changer. Ils en avaient besoin, tous deux. Jouant avec la petite machine que Mathéo lui avait confier quelques minutes auparavant, Ys regardait, le braquant dans les airs par ci et de là, vérifiant au loin, dans l'obscurité.


"C'est dommage que ton truc là il détecte pas les dangers... Non parce que je me sentirais vraiment seul s'il y en avait un..."

Laissa t'il échapper dans un petit rire moqueur. Quoique peu inquiétant.

HRP> Désolé pour le retard :(

L'intervention d'Ys, se proposant lui même comme test avant de parler à mes parents, ne me surprit pas tant que ça. J'étais accoutumé à le voir se dévouer ou se proposer pour aider les gens, particulièrement moi en fait puisqu'on était toujours tous les deux sans personne d'autres. Mais je savais qu'il était ainsi avec tout le monde, c'était dans son caractère. Même aveugle, je pouvais le sentir, nul besoin de regard pour cela. Je laissais un sourire s'épanouir sur mon visage, tout en hochant distraitement la tête.

- Je parviendrais à te convaincre. Tu verras... J'y mettrais tout mon coeur.

Je le pouvais, je le devais... Je refuse de me montrer en état de faiblesse devant mes parents. Leur annoncer serait déjà bien assez dur, mais si je peux leur montrer que je parviens à me débrouiller seul, que ce nouvel handicap ne change pas ma vie, alors ils seront bien plus rassurés, et surtout ils me feront davantage confiance. Bien que ce ne soit pas véritablement la question... Ils connaissent déjà Ryu et il semblerait que mes parents aient été convaincus de s abonne foi la dernière fois, d'après ce qu'il m'a dit. Mais ils sauraient que j'ai d'autres amis aussi sur lesquels je peux tout autant compter.

Les paroles d'Ys mirent un terme à mes réflexions. Il s'était exprimé sur un ton brusque mais pas méchant, juste réaction à mes propos. "Peut-être un peu de jalousie ou d'inquiétude", pensais-je avec affection. Je décidai toutefois de prendre la carte de l'humour pour l'apaiser, l'entraînant doucement vers un autre sujet. Celui-ci semblait le perturber un peu.

-Me coudre les lèvres ? Tu t'attaquerais à un aveugle ? demandais-je en mimant l'indignation.

De toute manière, il mit lui-même un terme à la conversation en suivant. L'imaginant en train de bouder comme un gros gamin surpris à faire étalage d'un sentiment qu'il veut cacher, je ne pus m'empêcher de pouffer légèrement. A tâtons, car je le repérais encore mal, je parvins à poser ma main sur son épaule.

-C'est bon, on en parle plus d'accord ? proposais-je gentiment

Genre il a plus important à faire... Comme faire le tri dans ses sentiments et oser l'avouer pour de bon surtout. Mais je préférais le laisser ressasser tout ça par lui-même. Je ne pouvais pas vraiment l'aider de ce côté-là et comme je m'en étais rendu compte avec Huo, les sentiments sont une chose avec laquelle on doit se battre seul, même si une personne nous aide on trouve toujours un truc à lui opposer. Je poussai un léger soupir... Ahlala l'amour. J'en viens presque à regretter de ne pas le connaître moi aussi quand je vois tous mes amis tomber dedans.

Grâce à Ys, je me remettais droit, attendant que plus rien ne tangue autour de moi. Essayer de vous asseoir, de vous lever et de vous déplacer dans le noir, dans un lieu que vous en connaissez pas bien vous verrez que vos réflexes sont un peu mous aussi. J'écoutai sa remarque quant à mon incapacité à me défendre face à un fantôme si j'en croisais un. Avec un faux rire prétentieux, je bombai le torse en avant avant de déclarer.

-Que tu crois! Je te rappelle que je suis plus ancien que toi en hiérarchie de pouvoir alors tu devrais me respecter. Peut-être même m'appeler Boss d'ailleurs, ajoutais-je après un instant de réflexion.

Hrp: Soooorry pour le retard, je suis revenu de vacances ya pas longtemps et j'ai du remettre mon appart un peu en ordre :p

Inutile d'en rajouter. Même aveugle, Mathéo avait toujours cette flamme qui dansait dans son regard, sa force était toujours là, sans jamais l'avoir quitté. Il faudrait être idiot pour ne pas le remarquer. En le côtoyant de plus en plus, Mathéo pouvait refléter l'image du martyr. Celui qui continu de se relever à chaque chute. Celui qui souffre en silence mais qui continu de sourire à ses amis. Sans jamais se préoccuper de lui, toujours aux petits soins des autres. Combien existe t'il encore de ces personnes pures?! Ys se doutait bien de toute l'immensité de sa chance de l'avoir à ses côtés. Mais d'une manière ou d'une autre, il désirait pouvoir soulager sa souffrance, mais si ce n'était que pour quelques minutes, juste un peu pour le laisser respirer librement, sans plus aucun fardeaux.


Aussi, Ys se contenta de sourire aux propos de son ami. "Je sais" était inutile. Même s'ils ne pouvaient plus se voir, cette sensation quand on sent un regard se posait sur soit, cette sensation existait bien.


La suite de leur conversation prit une toute autre tournure. Bon il fallait dire qu'Ys y avait mis aussi les formes. C'est que Mathéo et ses questions, il était perturbant. Bien sûr, Ys cherchait n'importe quel prétexte pour ne pas avoir à se justifier. Mais s'il y avait bien une chose à laquelle il ne voulait pas s'y attarder, c'était bien sur une question de sentiment. Très mal à l'aise, si répondre sincèrement n'était pas son fort, le fuir l'était. Et ainsi Mathéo l'aida à détourner la question en jouant de son humour habituel.


"Je ne pense pas que l'aveugle mérite une quelconque pitié! De nous deux, tu es le plus hargneux. Je dirai même que tu es le plus agressif... avec tes questions.. un vrai démon!"


Relança le jeune homme amusé, se changeant les idées. Le bon point qu'il avait gagné en faisant sa rencontre, ce fut surtout cette sagesse. Ces instants posés qui l'aidaient à grandir, à mûrir. Et ce grâce à Mathéo, et ça, il le savait et il l'appréciait. Murmurant un "merci" suite aux propositions de son ami, Ys aida ce dernier, le protégeant comme s'il s'agissait d'un trésor. Un trésor qui se débrouillait très bien. Et qui comme toujours ne manqua de légèreté dans ses remarques. Ce qui évidemment, provoqua un franc rire chez le Tonnerre.


"Mais bien sûr!! Tu verras que je vais devenir le terraen le plus fort et que tous vous serez obligé de m’appeler Maître! Commences maintenant et peut être que j'épargnerais ta chienne de vie!"



Lança ce dernier sous le goût de la plaisanterie. C'est qu'à force de parler de pouvoir, ils n'allaient plus sentir leurs chevilles. En revanche, Hideko ne manquerait pas de les aider! Au moins, ils purent repartir en direction des dortoirs sur une note différente. Pour l'heure, les doutes et les chagrins attendront... juste un peu... juste une fois que le silence sera de nouveau là, suffisamment pour penser.


HRP> Est ce que c'est possible que je te laisse clôturer ce rp?! ^^ Ne me tapes pas!!

Au fur et à mesure que je parlais, mes propres paroles me donnaient à réfléchir. Non pas que je n'y avais pas pensé avant de les prononcer mais plutôt comme si les entendre dire provoquaient un autre écho en moi, comme si... je cherchais à me convaincre moi-même. J'avais bien changé depuis le premier jour où j'avais mis les pieds à Terrae... et en même temps pas tant que ça, je reste toujours le même au fond. Cette pensée me fit sourire. Je sentais le regard de Ys posé sur moi, un regard qui semblait vouloir me convaincre de mes propres paroles. Il croyait en moi lui aussi, même s'il ne le disait pas. Je ne devais pas le décevoir... Je ne voulais plus décevoir personne. Je ne veux plus que Ys soit triste à cause de moi, ni Ryu, ni mes parents, ni personne d'autre... Il était temps pour moi d'avancer de mon propre chef aussi. Il n'y aurait pas toujours quelqu'un pour me tirer d'affaire.
Ma soeur... C'est ce que tu tentais de m'apprendre à ta manière aussi hein ?

La réplique de Ys me tira de mes rêveries, en même temps qu'il me fit lâcher un grognement. Il ne manque pas de culot quand même! C'est moi qui le perturbe alors qu'il est tout aussi curieux que moi, il ne veut juste pas l'admettre. On devrait rajouter mauvaise foi à la palette de sentiment des tonnerres.

-T'exagères! Tu étais bien content que je réponde à des questions démoniaques aussi! ahlalala... pourquoi faut-il que je sois ami avec un tonnerre ? dis-je d'un ton plaintif.

Nos rires balayèrent bientôt la plaisanterie que j'essayais de rendre la plus convaincante possible. Mon rire redoubla, lorsqu'il me dit devenir le plus puissant membre de Terrae, et que je le supplierais bientôt de m'épargner. Je me tournais dans sa direction, affectant une mine effrayée.

-Oh merci... Je vous promets d'être serviable Maître Ys! proclamais-je, sans pouvoir dissimuler mon sourire.

Je pouffais quelques secondes avant de dire :

-Ne rêve pas trop! Je serais bien meilleur que toi va! Et pour te punir, le jour où tu seras blessé, je ne te soignerai pas, na!

Je tirai la langue dans sa direction, tout en continuant à marcher vers l'institut. Prévenant, il me raccompagna jusque dans ma chambre, bien que je réalisais au même moment que j'aurai presque pu m'en sortir seul. Je faisais déjà des progrès. Peut-être m'habituerais-je plus tôt que prévu ?
Je saluais Ys, le remerciant chaleureusement de m'avoir fait sortir et de m'avoir tenu compagnie. En refermant la porte derrière moi, je ne pus m'empêcher de me dire que j'avais beaucoup de chance.


Hrp: Voilà achevé j'espère que ça va! Et si je te frappes! Bien fort en plus *Paf*