Ahahah. Comment ça "je suis sûre que c'est pas compliqué" ? Ariana lança un regard à la fois profondément anxieux et profondément curieux à la jeune master, sans trop savoir si elle devait se mettre à rire ou pleurer. Elle décida qu'il valait mieux en rire et étira ce qu'il ressemblait plus à une grimace qu'à un sourire au vu de son état de fatigue. Tout le monde s'en alla en papotant avec son partenaire, et le silence s'étendit rapidement dans le camp. Bien. Elle allait vraiment finir par déprimer là. Elle s'en remettait totalement à Mitsuki, mais, par précaution, emprunta tout de même le manuel de montage de la tente. Et, il n'y avait pas à dire, c'était foutument plus ardu que ce qu'elle avait pensé. (Autant dire qu'au début elle imaginait que ce ne serait pas de la tarte ; là, elle avait plutôt l'impression de devoir créer une bombe atomique avec un coupe-ongle et une boîte d'anchois. Elle préférait la tarte, au final. Vraiment.)

La rouquine tourna et retourna plusieurs fois le plan entre ses mains, avant de jeter un regard apeuré à Mitsuki.

- Euh, oui, j'ai la tête, euh, la tente ! lança-t-elle avant d'attraper la tente entre ses bras, peinant à se déplacer sans marcher dessus. T'es sûre que tu sais comment on monte ça…?

Ouais, bon, elle avait un peu peur, mais elle allait suivre ses directives ! Ce n'était certainement pas siii difficile que ça… Pas vrai ? Pas vrai ?!

Les deux jeunes femmes commencèrent à se débattre avec les tentes et les piquets, et Ariana tentait tant bien que mal de tenir la cadence. Elle manqua plusieurs fois de se frapper sur les doigts avec la petite masse, ou peu importait le nom que cette chose portait, et tenta surtout de ne pas estropier sa coéquipière. Lorsque finalement elles eurent fini, elle se releva et constata que la toile n'était pas tendue comme il le fallait. Et faillit se jeter par terre en trépignant et en chouinant comme une gosse parce qu'il leur en restait encore à monter.

- Elle est vraiment moche… soupira-t-elle d'un air dépité.

Ce n'était pas que la couleur vert kaki ne lui avait jamais plu, mais là, clairement, on aurait dit que le tissu avait été coloré dans de la fiente de pigeon. (Hmmm, c'est ragoûtant hein !)

Pleine de bonne volonté, elle s'approcha pour essayer de voir comment tendre un peu mieux la toile, et se prit les pieds dans les cordages. Elle tomba tête la première sur la tente, décrocha à demi l'un des piquets et entendit un bruit de déchirure. Empêtrée dans le tissu, elle se débattit en cherchant à sortir sa tête, paniquée.

- IPIU VA ME TUER, IPIU VA ME TUER, pleurnicha-t-elle immédiatement, plutôt que de s'enquérir de l'état de la tente.

-Mais naaan, ça va aller !

C'était sorti tout seul. Parce que vous savez quoi ? J'y croyais pas une seconde ! Non mais en vrai. Vous avez vu le trou qu'elle a fait ? La tente est totalement déchirééée ! On va dormir où ?! A la belle étoile ?! Ca me dérange pas parce que moi je préfère mais... Y'en a p't'être qui attirent les moustiques et... Et puis bah y'a p't'être des frileux et...
Et dans le fond, j'avoue que ce serait mega con de se dire "Tiens, on a transporté les tentes pendant le trajet pour rien.". Bref. Ca ne va pas bien se passer.

-T'inquiète, on va arranger ça !

Ouais, être Master, ça nous aide à devenir de super menteurs ! Surtout quand il vaudrait mieux ne pas faire espérer les gens.
Je m'approchai de ma nouvelle copine et lui tendis une main pour l'aider à se relever.

-Faut pas que tu déprimes... En plus regarde, les sardines sont encore là !

Ouais, plantées dans le sol et totalement inutiles avec ce genre de problème. Je crois que même mon statut de Master n'est plus suffisant pour aider là.
Y pourrait y avoir une solution rapide mais efficace. Je me téléporte, je vais chercher une tente toute belle, on cache celle-là (genre on l'enterre vite fait) et après les autres arrivent et nous on sourit avec nos belles dents genre ni vu ni connu ! Mais ce serait tricher. Non ?
Non...?

-Bon, bouge pas !

Où je peux trouver une tente vite fait ? Genre à Terrae, j'pense que c'est mort non ? Bon, au pire, j'suis téléporteuse, ça devrait pouvoir le faire !

-Je reviens ! Couvre-moi si les autres reviennent avant !

Et je disparus dans un éclair. Quelques secondes plus tard, je reparus avec une tente toute neuve entre les mains. Ok, il se pourrait que je l'ai (un peu) volée. Maiiiis... Bon, c'était une urgence aussi ! Tel père, telle fille !

-Et voilàààà ! m'exclamai-je, toute fière, un large sourire sur les lèvres. Y'a plus qu'à se débarrasser des preuves avec l'autre !

Je regardai la tente massacrée, et regardai la nouvelle tente que j'avais dans les mains.

-Pour plus de sécurité, je te laisse te débarrasser des preuves de notre échec.

Je pense qu'il est plus prudent de me laisser m'occuper de la tente cette fois. Si je la déchire aussi, alors c'est fini, mains en l'air, j'me rends et avoue être responsable.
Par contre... Va falloir accélérer le mouvement j'crois, non ? Ils vont pas tarder !
D'un regard, je visualisais les sardines et les sortis de terre en les téléportant une à une dans ma main.

-On est reparti !

Ok. J'ai un peu accéléré la chose. J'me suis téléporté un milliard de fois à droite et à gauche pour monter la tente plus rapidement. Genre j'étais un peu comme Flash, sauf qu'au lieu de courir et de tout faire mega vite, je me téléportais.
Une fois terminée, je m'en éloignai à coup de téléportation, reculant ainsi de quelques mètres, observant le résultat de mon dur labeur en me frottant les mains.

-Bon ! C'est pas mal, non ?

Et là, la tente s'écroula sur le côté. Haha. Ha. Ha...

Ipiu semble réfléchir un instant. J'essaie de réfléchir de mon côté, mais aucune idée géniale ne me vient à l'esprit. Elle finit par me parler du soleil. Oui, c'est une idée en effet, mais ça m'obligerait à grimper à un arbre suivant l'endroit où je me trouve en forêt. Bon, avec mon pouvoir, je dois pouvoir m'assurer un peu. C'est toujours ça de pris. Par contre, son astuce m'aiderait à sortir de la forêt, pas trouver le campement. Je fais la moue, pas vraiment satisfaite, mais je suppose qu'il n'y a pas de solution infaillible. Je grimace. J'ai qu'à pas me perdre... voilà tout.

On finit de remplir les gourdes en silence. Je ne peux m'empêcher de réfléchir à mon problème d'orientation. Il va falloir que je trouve des astuces pour me rassurer : ne jamais partir seule, semer des cailloux comme dans le conte d'Hansel et Gretel... ouai, ça ne leur à pas réussi finalement... Soudain, une idée me traverse l'esprit. Lorsque j'avais patrouillé autour de Terrae avec Aoi, elle m'avait appris à utiliser mon pouvoir pour repérer quelqu'un autour de moi à l'aide des vibrations de l'air. Je souris. Cela ne fonctionnera pas si je suis trop loin du campement, mais c'est rassurant. Il faut que je teste, sinon je n'arriverai pas à me tranquilliser. Je profite d'un moment d'attente pour étendre mon esprit, me connecter au vent, le ressentir, me laisser guider. La présence d'Ipiu à côté de moi est très nette. Je cherche plus loin et repère quelques oiseaux, deux écureuils et une colonie de fourmis, je pense. Je repère aussi chacun des arbres. Je vais plus loin, mais décide de perdre en précision. Après tout, je m'en fiche des insectes, ce que je veux trouver, ce sont des humains ou des tentes éventuellement. Je finis par atteindre le campement et sens deux personnes. Je souris. Ça fonctionne !

Je reviens à moi lorsque ma collègue me parle. Si je suis prête ? Bien sûr ! J'attends cependant avant de répondre. Je contrôle que mon petit exercice ne m'a pas trop fatiguée et suis fière de constater que je suis encore en pleine forme.

- Oui, on peut y aller!

Je soulève l'un des sacs et soupire sous le poids. L'eau, ça pèse lourd. On dit qu'un litre pèse un kilo. Je me demande combien j'en ai au dos, mais je ne me plains pas. Nous commençons à marcher en silence. J'ai l'impression que la Tonnerre ne souhaite pas particulièrement parler. Je décide de respecter ce souhait muet. Après tout, je ne suis pas l'une des plus bavardes non plus et le calme me convient parfaitement.

Je me demande si chaque pouvoir à son astuce pour repérer les gens... moi, je peux écouter le vent, pour parler de manière poétique. Je suppose que les Tonnerres peuvent sentir l'électricité produit dans le corps humain, après tout, si je ne me trompe pas, notre cerveau fonctionne par impulsion électrique, ou quelque chose comme ça. Les Terres doivent sentir le poids sur le sol... est-ce que ça fonctionne aussi en ville ? Faudrait que je demande une fois... les Feux... hmmm, oui, ils sentent certainement la chaleur dégagée par le corps humain. Et les Eaux ? Comment est-ce qu'ils peuvent bien faire, eux ? On a de l'eau dans le corps, mais on ne l'émane pas, peut-être en se basant sur l'humidité de l'air ? Non, ça ne me parait pas convainquant. Je vais encore y réfléchir.

Je reprends pied avec la réalité. On a déjà fait la moitié du chemin.

- Tu crois qu'elles s'en seront sorties ?

Ma question est vague, mais je pense qu'Ipiu aura compris de quoi je parlais. Mitsuki est super motivée, mais je ne la connais pas assez pour savoir si elle s'y connaît bien en camping. L'autre, Ariana, je ne la connais pas du tout. J'ai peur du résultat...

Respire, Aria, respire. La jeune femme – qu’on définirait plus aisément comme une gamine vu la situation… et dans n’importe quelle autre situation au final – inspira longuement, essaya de calmer le rythme rapide de son cœur. Elle fixait d’un air dépité la toile déchirée de la tente, et relevait vers Mitsuki des yeux embués de petit chiot perdu. C’est fou comme elle n’avait pas l’air convaincue une seule seconde de ce qu’elle disait ; pourtant, Ariana renifla un peu et se tapa deux fois les joues, comme touchée par ses paroles. "Allez, du calme ! C’est pas si grave ! Y a pire dans la vie !" Oui oui, il y avait bien pire. Comme se faire torturer à coup de sardine dans le ventre. (Enfin, les sardines qu’on plante dans le sol, hein ? Parce que se taper avec des poissons, ça fait pas très sérieux comme torture tortureuse.)

— Merci…

La rouquine attrapa la main de la Master et se redressa sur ses jambes, regarda autour d’elle pour voir si elle ne pouvait pas recoudre la toile. Avec un peu de fil et une aiguille ça devrait pouvoir le faire non ? Pour sûr, elle savait en utiliser ! Mais disons que ses capacités n’allaient pas plus loin que « recoudre un bouton sur un manteau bon marché »… Là, c’était vraiment déchiré, et vraiment super visible. Elle savait pas trop comment elles allaient s’en tirer, jusqu’à ce que Mitsuki lui dise de surveiller les alentours et ne se téléporte. … Enfin, elle croyait qu’elle s’était téléportée, parce que si elle s’était juste rendue invisible pour fuir, c’était vraiment pas cool de sa part.

Alors Ariana attendit, et attrapa un des maillets en entendant un craquement bizarre dans la forêt. Ça y était, elle se mettait à flipper, maintenant qu’elle était seule. Imaginez qu’elle tombe nez à nez avec un ours… ou pire ! IPIU ! (Non, bon, elle exagérait. À peine. C’était dit avec beaucoup beaucoup d’amour, et surtout parce qu’elle gérait l’équipe… Mine de rien, elle avait très peur de sa hiérarchie.) Et puis… et puis d’un coup, Mitsuki était de retour. Avec une tente.

Oh mon dieu, elle allait pleurer.

— Mitsuki je t’aime, je t’aime, merci !

Elle dégagea la tente déchirée pendant que Mitsuki commençait à planter l’autre, et planqua l’objet du délit sous un tas de feuilles, un peu à l’écart du camp. Elle revint en courant et observa la Tonnerre terminer son œuvre. Fallait tout de même avouer que c’était assez impressionnant de la voir utiliser ses pouvoirs comme ça. Elle voulut la féliciter, mais la tente tomba lamentablement sur le côté. Une grimace.

— … C’était pas trop mal, hein ! lança Ariane en s’approchant, et attrapa le manuel de montage de l’autre tente. Regarde, il faut tirer ce fil comme ça, je crois…

… Ou alors ce n’est pas du tout le même fil.

— Nan mais viens, on va bien finir par y arriver !

Elle s’approcha très précautionneusement de la tente – traumatisée va – et entreprit de la redresser soigneusement.

— Au pire, si on a toujours pas fini quand les autres reviennent, on pourra toujours les réduire en esclavage… proposa-t-elle avec un rire à la fois amusé et nerveux. D'ailleurs, c'était super impressionnant ce que tu as fait tout à l'heure !

Ipiu a l'air confiante. Je n'y pense donc plus. Et puis, si c'est vraiment la catastrophe, au pire, on peut les aider. Enfin, je pourrais essayer, parce que je n'ai encore jamais monté une tente, mais avec notre cheffe, je n'ai aucune inquiétude. Tout se passera bien. Nous marchons en silence le reste du trajet.

Arrivées au campement, nous déchargeons les gourdes. Je suis contente de poser ce fardeau ! Mais j'ai bien aimé ce moment passé avec Ipiu. Cette dernière demande d'ailleurs aux deux filles si elles ont besoin d'aide. Je me désintéresse momentanément de la scène pour observer les alentours. Les deux garçons ne sont toujours pas rentrés de leur « mission ». Est-ce si difficile de trouver du bois ? Ou leur est-il arrivé quelque chose ? Mon imagination s'active instantanément et je vois les pires images possibles défiler dans mon esprit. Je secoue la tête. Non, je dois  arrêter d'avoir peur pour rien. Je respire profondément. Peut-être sont-ils déjà rentrés et repartis ? Oui, c'est sans doute l’explication.

Un bruit ou un mouvement, je ne saurais trop dire, à la lisière de la forêt attire mon attention. Je jette un coup d’œil aux autres, mais personne ne semble l'avoir remarqué. J'analyse la zone à l'aide de mon pouvoir, mais ne sens rien d'anormal. Était-ce simplement le vent et un bruissement de feuilles ? Je m'approche lentement des arbres pour en avoir le cœur net. Toujours rien. Je décide de franchir la frontière que je m'étais promise de ne pas franchir seule. Tant pis, je ne vais pas aller trop loin et puis, je peux me repérer avec mon pouvoir. Sous le couvert des arbres, l'atmosphère est tout de suite plus fraîche, mais je ne me dégonfle pas. S'il y a un danger, j'aimerais pouvoir avertir mes collègues. Ça serait bête de devoir écourter nos vacances par un manque de prudence. Je continue à avancer sur mes gardes. Périodiquement, je contrôle que le campement est toujours dans mon champ de détection. On se rassure comme on peut, pas vrai ?

Soudain, un nouveau bruit, le craquement d'une branche sur ma droite me fait sursauter. Je me retourne vivement, reculant de quelques pas, prête à me défendre, mais mon pouvoir ne m'indique toujours rien, aucune présence et le campement est bien loin à présent. Je dois être vraiment parano. Je... fais un pas de trop. J'aurais dû savoir que reculer, sans regarder derrière moi, en terrain accidenté n'était pas une bonne idée. Mon pied prend appuie sur du vide et je me sens partir en arrière, ne pouvant retenir un cri de stupeur. Je tombe.

-T'inquiète, on va y arriver !

Enfin, entre nous. Cette jolie rouquine a l'air hyper gentille. Maiiiis, ce serait peut-être mieux si je m'en occupais toute seule ? ... Naaaan Mitsu faut pas dire ça ! C'est pas gentil ! Allez, on s'y remet, on va y arriver, easy ! Fingers in the nose. Faut arrêter de se décourager !

Je relevai la tête vers elle quand elle me complimenta sur ce que je venais de faire. Heu... Ah ! Mince ! Oui. La téléportation. J'y pensais même plus. Bon, faut juste pas qu'elle devine que j'ai... Volé la tente. Non non. Parce que ça, en vrai, c'est pas très classe. Et puis en plus, ma téléportation était pas si classe vu que la tente s'est écroulée... Hum.

-Merci, c'est gentil, soufflai-je.

J'allais jeter un coup d'oeil au plan qu'elle avait sous les yeux, et observais le fil dont elle m'avait parlé un peu avant.

-Mais oui ! T'as raison ! Regarde, si on redresse ça ici. Et qu'on tire le fil là...

Je laissai traîner ma voix, me concentrant. En vrai, c'est pas compliqué de monter une tente. Je comprends pas pourquoi on a été aussi nulles. En vrai, on est vraiment nulles. Enfiiiin bref...
Après quelques rajustements, on s'éloigna toutes les deux et...

-Voilàààà ! m'exclamai-je en sautant de joie, me jetant sur Ariana pour la serrer dans mes bras en signe de victoire avant de faire le tour complet de la tente pour m'assurer que tout était bien ordonné et qu'elle n'allait pas nous tomber dessus pendant la nuit. C'est niquel ! Tu vois, je savais qu'on pouvait le faire !

Je me tournai vers elle, un large sourire sur les lèvres, quand Ipiu et Selvi revinrent avec l'eau. Je les saluai d'un large sourire tandis que la blonde nous demandait si nous avions besoin d'aide.

-Non, merci, c'est gentil ! Tout est niquel ! On va installer les matelas et les sacs des personnes à l'intérieur, si ça te va Aria' ?

Je tentais de la motiver d'un sourire et saisis tout le matériel nécessaire. C'est parti ! Par contre, je vous préviens, j'attribue les compartiments de la tente un peu au hasard... Ils changeront s'ils veulent. Mais c'est pour ne pas tout laisser à l'extérieur sur le terre et l'herbe qui va prendre l'humidité cette nuit.
On s'engouffra donc à l'intérieur de la tente, et je dépliai les matelas à l'aide d'Ariana.

-Sinon, tu es arrivée il y a longtemps à Terrae ? Tu connais un peu de monde parmi ceux qui sont partis avec nous là ?

On continua à papoter tranquillement, installant les affaire de chacun à côté d'un matelas, quand un cri vint troubler le calme qui s'était installé. Je sentis mes sens s'agiter d'un coup, et je tentai d'élargir ma perception des énergies dans un long périmètre autour de nous. Attendez... Air, air...

-C'est Selvi ? m'exclamai-je, un peu déroutée.

Que faisait-elle aussi loin ? Je sortis de la tente et tournai la tête vers Ipiu.

-Tu as entendu ça ?

HRP : Wow je suis désolée je voulais pas ignorer ton post dans le mien Ipiu, je crois que j'm'étais juste concentrée sur le post de Mitsu et j'avais oublié après, ou je sais pas, désolée ;-; *se rattrape comme elle le peut dans ce post, pardon sjdsjk*



Elles avaient réussi à installer les tentes ! Enfin, Ariana disait "elles", mais c'était plus Mitsuki qui avait fait tout le boulot. Elle l'aidait un peu, mais seulement quand il fallait tenir des trucs le temps de faire passer tel fil à tel endroit et de planter des piquets. Et cette fois, elle ne s'était pas effondrée ! Mitsuki se jeta pour elle pour la serrer dans ses bras et elle lui rendit son câlin en riant, contente elle aussi.

— Ouais enfin, tu dis on mais j'ai pas servi à grand-chose !

À ce moment-là, Ipiu et Selvi arrivèrent et la rouquine alla les accueillir en sautillant, les aidant à se débarraser des gourdes et tout le tralala. Toute enjouée, elle était fière de ne pas avoir été captée par les deux filles affalée en travers de la tente ; ça aurait été une catastrophe ! UNE CATASTROPHE !!!

— Ca va merci, on a réussi à se débrouiller ! Vous avez pas eu trop de mal, vous, ça va ?

Et elle commença à piailler, et piailler, et bla et bla et bla. Selvi s'éloigna et Ariana alla ensuite aider Mitsuki avec l'installation des matelas, des sacs et tout le reste des installations nécessaires.

— Bahh... Pas très longtemps en fait, quelques semaines ! Je connais quelques personnes, Ipiu par exemple, et Youyou ! Enfin, Houston. C'est le manche à balais qui est parti s'occuper du bois avec l'autre garçon... Elio ?

Ils n'étaient d'ailleurs toujours pas rentrés, et elle commençait à s'inquiéter un peu. Peut-être qu'ils s'étaient perdus ?! (Ou que Houston avait trouvé un coin de réseau et ne voulait pas le lui dire ?)

Elle sourit.

— Et toi, ça fait longtemps ? On dirait que tu connais pas mal de monde déjà ! En plus tu contrôles super bien tes pouvoirs !

Un peu après, un cri retentit et Ariana se redressa trop vivement. Elle manqua de décrocher la tente dans le mouvement et sortit en trombe.

— Hein, qu'est-ce qui se passe ? Elle est où ? Il s'est passé un truc ?! Vous croyez qu'elle s'est fait attaquer par un ours ?! paniqua Ariana.

Des claques, donnez lui des claaaques.

HRP : HO BORDEL O.O Désolée j'ai eu un méga passage à vide j'ai même pas trop suivi ce qu'il s'était passé je suis trop désolée désolée désoléeeeeeee ToT Du coup il va sûrement y avoir des incohérences du couuuup désolée d'avance >.< Et c'est tout court en plus... *s’aplatit*
EDIT : J'ai rajouté la partie en italique parce que j'étais très nulle et j'avais oublié un max de choses T^T Si j'ai encore oublié des trucs que vous voudriez que je change, hésitez pas surtout >.<


Elio lui avait dit d'abord qu'il n'avait pas d'élastique. Ça n'avait pas arrangé le geek certes, mais la remarque du brun l'avait encore plus étonné, dans un premier temps. Comment ça, pas utile ? Ho, pour les cheveux ? Mais on peut faire tellement plus de choses avec un élastique ! Tenez, on peuuuuuuut... S'en servir de projectile, attacher deux bouts de choses pas trop épaisses entre eux, on peut... D'accord, il n'avait aucune raison d'en avoir un. C'était la fatigue qui lui jouait des tours, sûrement. En tous cas il était bien resté cinq bonnes secondes à le fixer d'un air totalement perdu. Mais si vous savez, son regard de serpillière.
Ensuite Elio lui assura que les secours étaient toujours joignables, mais qu'il ne savait pas où trouver du réseau, et Houston pensa un instant à trafiquer les ondes de secours mais... Trop de temps, trop d'énergie, et si il ne se reposait pas dans les 2 heures qui suivaient c'est lui qui aurait besoin des secours.
Elio lui proposa également d'aller poser ce qu'ils avaient déjà ramassé, ce que Houston apprécia, et lorsqu'on lui demanda si il devait faire un deuxième round...

_ A mon avis oui. Vu la quantité de bois, la durée de la nuit, la température et le ratio des heures de sommeil on aura besoin de plus.

Parce qu'il était un poil masochiste, en plus. Mais le deuxième tour n'allait pas vraiment se passer comme le premier. D'abord parce qu'il avait voulu aller plus loin, ensuite parce que vouloir aller loin c'est bien, savoir revenir, c'est mieux.
Pour se perdre dans une forêt pas tellement grande alors qu'ils n'étaient pas tellement loin du camp... C'était sûrement un peu la faute de Houston, qui avait trouvé très intelligent d'utiliser sa mémoire photographique pour s'orienter. Dans une forêt. Très intelligent.
Mais si, je t'assure que je l'ai déjà vu, cet arbre ! qu'il disait. Bien sûr, il ressemblait à tous les autres, et vu comme Houston était de toutes façons fatigué il n'aurait pas pu différencier un chien d'une marmotte.
Alors oui, lui et Elio s'étaient perdus en allant chercher trois branches, si bien qu'ils se retrouvèrent à tourner en rond et à faire bien plus de kilomètres que les autres. Quand enfin ils aperçurent le lac, et donc étaient à proximité des autres, Houston entendit un bruit et -comme le débile qu'il était- il se figea un instant.
Danger ? Pas danger ? Il fonça dessus en gueulant "Raaaaaaaaaaaaaah !" avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'une des gamines du groupe. Il se figea, avec sa tête de déterré.

_ Bouh ?

Ok. Crédibilité zéro.

_ Je voulais pas te faire peur, promis. Ils sont où les autr-

La pression redescendit d'un seul coup et il se mangea le sol et les brindilles qu'il avait ramassé, épuisé. Merde. Ses jambes le tenaient plus. Lui il connait pas le sport hein, faut pas lui en vouloir.

[Bon j'espère que ma version vous va, je ne savais pas trop dans quoi Selvi était tombée donc je me suis permise de le définir.]

[Yep, je n'avais pas ça en tête, mais ça va très bien ;-)]

Pour le coup, je suis un peu sonnée. Je ne suis pas tombée de bien haut, mais ça fait un petit choc quand même. La sensation de chute n'est jamais très plaisante, d'autant plus quand on voit un énergumène se précipiter vers soi en criant. J'ai bien cru que je me faisais agresser par un fou, avant de reconnaître Houston. Mais qu'est-ce qui lui a pris de faire ça ? Je déteste avoir peur ! Ce genre de comportement stupide m'horripile ! Maintenant, je suis bien bloquée dans ce trou et je tente tant bien que mal de calmer mon cœur qui s'est emballé. Et puis, c'est quoi cette excuse bidon ? Il ne voulait pas me faire peur, alors pourquoi est-ce qu'il a crié ? Et son petit « bouh » à la fin, c'était quoi ? Non mais je vous jure !

Je sursaute lorsque je le vois s'effondrer devant moi. Qu'est-ce qui lui arrive ? Son cœur a lâché ? Et on va encore dire que c'est de ma faute, c'est ça ? Il ne marque pas des points le gus. J'essaie de me dégager, mais sans succès et il est trop loin pour que je puisse l'atteindre. J'espère qu'il ne va pas trop mal. Soudain, j'entends une autre voix que je reconnais instantanément. Comment n'ai-je pas pu le remarquer plus tôt ? La surprise de tout qui vient de se produire sans doute. Je me suis focalisée sur Houston sans voir Elio juste derrière. Mes joues prennent subitement une teinte rosée. C'est malin. Qu'est-ce qu'il va penser en me voyant dans ce trou.

- Oui, oui, ça va, rien de cassé. Merci.

Je baisse momentanément les yeux, honteuse de ma situation. Je me demande soudain comment ça se fait que je n'aie pas senti leur présence avec mon pouvoir. Étrange, peut-être suis-je trop fatiguée ou alors je n'étais pas aussi concentrée que je le pensais. Je ne sais pas. Il faudra que je pose la question à Aoi la prochaine fois que je la croise. Peut-être est-ce simplement parce que je dois encore m'entraîner. Oui, c'est sans doute ça le problème, l'inexpérience. Je soupire.

- Eh bien, je suis bloquée, mais tu devrais plutôt t'occuper de lui. Il n'a pas l'air d'aller bien.

Je fais une moue en désignant Houston d'un signe de tête.

- S'il est blessé, je peux peut-être le soigner, mais je ne sais pas faire grand-chose.

Je secoue la tête en lâchant un nouveau soupir.

[Aller chacun ramène sa fraise qu'on finisse ce rp ;) ]

HRP : Désolée c'est court >.<


Houston est vidé.
Bon, depuis un moment déjà, mais s'écraser comme une sous-merde devant deux gamins, ce n'était pas son intention première. Il se disait qu'il devait avoir l'air totalement pitoyable, il avait fuit les plus grand criminels et psychopathes du monde pour finir affalé par terre, vidé par une petite trotte en montagne.
Il reste deux minutes dans les pommes, à essayer de se concentrer sur ce qui se passait autour de lui... Mais c'était un peu peine perdue.
Il entend vaguement la fille dire qu'il faudrait s'occuper de lui. Hein, quoi, non ?! Ils vont se débarrasser de lui, là, maintenant ?! Merde, il s'était laissé avoir comme un bleu, à ne pas vérifier le passif de ses camarades de randonnée... (Et il va sans dire que la paranoïa de Houston est presque sans limite) Il décida de se démener pour sortir de son semi-comas, se remuant comme une larve sur le sol, jusqu'à... Pouvoir voir les deux jeunes, enlacés, visiblement tous les deux pas très à l'aise.
Houston se laisse retomber sur le dos.

_ Sérieux, prenez une chambre... Ou une tente, quoi. Bref, vous avez compris...

La cohérence dans ses propos, c'est fou. Il entend des voix, essaye de se redresser sans succès et décide d'opter pour une solution... Peut-être un peu plus archaïque, mais qui marche bien, souvent.

_ HEY, ON EST LAAAAAAAAA !

Même si concrètement, ils s'en seraient sûrement sortis tout seul. Du moins pour les deux ados, Houston lui avait beaucoup trop la flemme de se lever et de marcher.

En attendant la réaction d'Elio, je me débats avec la terre, perdant des forces inutilement, mais je n'ai pas envie d'abandonner aussi vite. Mon ami ne semble pas d'accord avec ce que j'ai dit, puisqu'il se désintéresse complètement de Houston pour se rapprocher de moi. Je me fige en attendant de voir ce qu'il veut faire. Après avoir posé son tas de bois, il s'accroupit. Nos regards se croisent alors qu'il est tout près de moi, mon cœur s'emballe. Faites qu'il tienne le coup ! Mon cœur, hein... Lorsque le Morphe me parle, je m'exécute, un peu comme dans un rêve. Cette proximité n'est pas habituelle et ça me trouble. Je ne vois pas ses joues rosir, trop concentrée sur ce que je ressens. Je tâche de me concentrer sur le but de cette opération, me libérer les jambes. Oui, faut que je me focalise ! L'homme que j'aime se met à compter et à trois, on pousse de toutes nos forces. J'essaie de gigoter pour me libérer. Finalement, et avec soulagement, je sens que le terrain lâche prise. On va y arriver. Je crois que je m'agrippe un peu trop fort à Elio. J'espère que je ne lui fais pas mal. Soudain, j'entends la voix de l'autre énergumène et mes joues déjà roses prennent feu. QUOI !?!? Non, mais il ne peut pas se taire, lui ?! Et dire que je voulais l'aider. Ça m'apprendra à vouloir être gentille et sympa. Comment est-ce qu'il peut dire quelque chose comme ça ?! Il ne se rend pas compte que c'est hyper gênant ? Enfin, peut-être que ça en amuserait certains. J'ai envie de répliquer qu'il se fait des idées, je ne sais pas, peu importe quoi, mais parler, mais je me retiens. Je ne suis pas douée pour la répartie. Cela ne ferait que dégrader la situation je pense. Et puis, je doute de pouvoir m'exprimer avec une voix calme et assurée, alors je me trahirais. Je me sens tellement mal. Et puis, on entend des voix, des bruits de pas et Houston hurle. Cela détourne l'attention sur ce qu'il vient de dire et j'en suis soulagée. Je marmonne tout de même quelque chose d'incompréhensible, du genre "mais c'est quoi son problème...". L'énergumène m'a mise de mauvaise humeur. Oui, c'est rare, mais ça m'arrive d'être fâchée contre quelqu'un. Son comportement m'insupporte. Je ne pense pas qu'on va devenir ami et que je vais chercher à le revoir après ces vacances.

J'arrive enfin à sortir mes jambes du trou de blaireau. Fatiguée, je pose ma tête sur l'épaule d'Elio. Je suis libre, plus rien ne compte.

- Merci.

Je me redresse pourtant avant que les autres n'arrivent. Je n'ai pas envie d'entendre d'autres commentaires sur le sujet. Je n'ai pas envie qu'il sache, j'ai trop peur de le perdre... définitivement.

Hrp:

HRP : Je vous suis dans votre élan de motivation ! Même si je suis quand même un peu en retard !

OMG OMG OMG UN ACCIDENT. J'espère que c'est pas un ours, ou un loup, ou un truc suuuuper chelou comme ça qui a agressé Selvi !!!
En compagnie d'Aria, Ipiu étant resté au campement pour s'occuper des lignes de pêche et des poissons etoo etoo, nous trouvâmes rapidement notre chemin, guidées par la voix forte d'un garçon.
Lorsque j'arrivais, je remarquai le grand geek allongé par terre, en mode "nan mais je bouge plus, je suis bien là, j'ai même pas la force de me relever" et Elio et Selvi plus loin derrière. ILS SONT TROP MIGNOOOOOONS. J'adore. C'est trop chou. Elio l'a sauvée quoi ! C'est un héros.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! m'enquis-je en arrivant près d'eux. On a eu super peur pour toi Selvi, avec le cri que tu as poussé ! Tu t'es pas blessée au moins ?!

Je tournai la tête vers l'autre grand qui était étalé par terre. Je pointai mon doigt dans sa direction.

-Et lui, il lui est arrivé quoi ?

Je penchai la tête sur le côté, comme si ça allait m'aider à comprendre, avant de me reprendre et de poser mes mains sur mes hanches d'un air déterminé.

-Allez, on rentre au campement ! Faut qu'on allume le feu pour manger ! J'ai trop faim moi, perso ! Et vous allez voir, on a fini de monter les tentes, elles sont trop belles !

Je me baissai pour prendre le bois qu'avait sûrement déposé Elio quand il avait aidé Selvi.

-Ca va aller pour marcher Selvi ?!