Je me réveillais encore ce matin-là dans tes bras, sentant ta main sur ma taille, ma tête reposant contre ton coeur. Vêtue d'un de tes haut et d'un simple boxer, j'avais repoussé la couverture dans la nuit. Je me redressai doucement, sans te réveiller, les cheveux en bataille. Je partis vers la salle de bain, arrangeant ma coiffure en faisant un simple chignon bâtard. J'enfila un tee-shirt et un bas de jogging et je fila courir alors que l'aube se levait à peine.

Quelques heures plus tard, je revins, passant par la cafétéria pour récupérer de quoi manger et je te rejoins dans la chambre, posant mon butin sur le bureau. Tu dormais encore. En même temps, à neuf heures un samedi matin, rien de bien étonnant! Je partis à la douche, avant d'opter pour me remettre en pyjama. L'envie de traîner au lit dira-t-on!

Je me couchai de nouveau contre toi, embrassant doucement tes lèvres, te trouvant toujours aussi beau. Rien n'avait changé depuis la St Valentin, et je portais toujours ton collier, refusant de l'enlever.
Dehors, Terrae s'éveillait à peine, et moi je t'observais, amoureuse. Deux ans était passée depuis notre rencontre. Bientôt, cela ferait aussi deux ans que tu m'avais embrassé, au lac. Un beau souvenir malgré tout.

C'est bête, mais malgré tout, tu ne m'avais jamais vraiment parlé de ce qui t'étais arrivé. Moi non plus, je n'avais pas tout dit. Un jour peut-être, j'accepterai et toi aussi, que l'on se confie.
Je n'attendais pourtant plus rien de la vie, elle qui m'avait tant donné. Plus d'un an était passé depuis que Blue nous avait quitté, et je ne t'avais jamais parlé d'elle. Pas même un instant. Il le faudrait un jour, pourtant.

La veille, ayant dormis chez toi avant les cours, Nut m'avait lâchement abandonné pour rester avec Asa. Étonnamment, nos deux boules de poil s'étaient finalement bien entendu et même, faisaient les bêtises ensembles.

Doucement, je te vis ouvrir des yeux encore ensommeillés.

- Bonjour. Bien dormi?

Il était fréquent que je t'abandonne au petit matin pour aller courir, à la fraîche. Quand je revenais, parfois je te trouvais éveillé, d'autre, tu me laissais un message me disant qu'on se voyait plus tard. Mais il y avait aussi ces fois où je te retrouvais, dormant à point fermé, paisible. C'était ces fois là que je préférais.

Son odeur, je l’appréciais. Son corps contre le mien me plaisait. Ses douces mains aux doigts de fée, je les aimais. Sa chevelure de feu, je la trouvais magnifique. Ce matin-là, je ne matin pas encore réveiller lorsque tu décidas de partir prendre l’aire, comme beaucoup d’autre matin. Instinctivement, je me repliai un peu plus, ton corps chaud n’étant plus présent à côté de moi.
Quand finalement, j’ouvris les yeux. Tu étais là, à mes côtés mais bien réveillé. J’étais sûr, malgré ton pyjama que tu étais sorti. Je soupirai lentement, puis bailler. La lumière m’éblouissant je tirais un visage plutôt comique. Puis lentement j’ouvrit un œil, puis l’autre. Mais ils restèrent mi-clos. Je m’approchai un peu plus de toi et marmonna quelque parole après ta question.

-Oui… oui… bien dormit… Et toi ? T’as bien couru ?...

Rin savait très bien ce qu’elle avait fait et il eut un léger sourire de malice. Elle sentait le produit douche à la pêche et ça, ça voulait dire qu’elle avait fait du sport. Elle prenait toujours le produit douche à la pêche après les efforts.
Je me redressai avec nonchalance, et m’appuya contre la paroi du mur puis me grata le torse d’une main tout en baillant. Puis soudainement je de posa une question assez inattendue, toujours à moitié endormi.

-Un jours, tu voudrais voir ou j’habitais Ludmi ?

Tu fis une drôle de grimace, aveuglé par le soleil qui perçait à travers mes rideaux. Tu avais toujours cet air enfantin au réveil. Tu ronchonnais parfois quand la lumière te faisait mal et aussi quand je me levais un peu trop brusquement, te perturbant dans ton sommeil.
Et pourtant, malgré toutes ces nuits, tu ne m'avais jamais lâché durant ton sommeil, ce qui, pour la plupart des gens, était somme toute assez étonnant.
A ton réveil ce jour-là, tu vins te rapprocher de moi avec une petite voix encore emprunte de sommeil.

-Oui… oui… bien dormi… Et toi ? T’as bien couru ?...

C'était pas étonnant que tu saches que j'étais partie courir. Tu me connaissais suffisamment pour savoir que je courrai tous les matins, qu'il vente ou qu'il pleuve. C'était mon plaisir. Ma passion. Ma liberté quotidienne.

- Très bien oui. Je suis passée prendre de quoi manger si tu as faim.

Personnellement je n'avais pas faim le matin. Avec un sourire malicieux, tu te redressas, les cheveux ébouriffés. Adorable. Tu avais des épis et cela me fît rire alors que je vins les aplatir, comme on le fait pour un enfant.
Suite à ça, une fois que tu te fus installé contre le mur, je vins me blottir contre toi, mes jambes nue encore fraîche à cause de la température glaciale de la douche. Oui je prends ma douche froide quand je reviens de courir!
Je t'embrassai dans le cou doucement, te réveillant tranquillement. Oui. J'aimais beaucoup nos réveils.

-Un jour, tu voudras voir où j’habitais Ludmi ?

La question me surprit tellement que je cherchai ton regard, peu certaine de l'attitude à adopter. Depuis le fameux jour de notre rencontre, sur le toit, nous n'avions plus jamais vraiment parlé de notre passé. Comme un accord tacite pour oublier, nous avions fini par ne jamais plus en reparler.
Je soupirai, rassurée de ne pas voir cet air mélancolique dans ton regard. Je te fis un joli sourire encourageant.

- Bien sûr, je ne demande pas mieux. Mais seulement quand tu seras prêt. Je ne veux pas que tu fasses ce genre d'effort juste pour moi. Faut que ça vienne de toi.

Je revins me coucher contre toi, le nez dans ton cou, ma main se posant d'instinct contre ton cœur, qui battait avec force.
Quelques secondes s'écoulèrent, lentes et paisibles. Agréables même. Puis, d'une voix douce et sans te forcer, j'osai demander plus de détail.

- Parle moi de toi... Comment était ta famille? Je veux dire... Comment a été ton enfance?