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Visite médicale. [EVENT]
##   Mer 15 Fév 2017 - 19:13
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Bien, tout était prêt. Ils croulaient sous le travail depuis plusieurs jours, le temps de vérifier que tout le monde était briefé et que tout le monde savait ce qu'il avait à faire. Une lettre avait finalement été envoyée à tous les habitants de Terrae avec l'heure et la date de leur rendez-vous pour la visite médicale et psychologique obligatoire. Aucun manquement ne serait accepté ; et si l'horaire ne convenait pas, ils en trouveraient un autre. Après tout, les rendez-vous des quelques centaines de terraens sur place s'étalaient sur plusieurs semaines.

Mais maintenant, la cheffe du service de psychologie nouvellement créé (c'était étrange de passer de seule représentante de son espèce à ça) pouvait être sereine et commencer à voir tous ces élèves. Elle avait tâché de respecter leur volonté des voir des personnes possédant des pouvoirs s'ils ne faisaient pas encore pleinement confiance aux autres, afin de s'assurer d'un climat favorable à l'échange. Il s'agissait de voir ce qu'ils pouvaient faire pour les étudiants, afin de programmer un suivi en cas de besoin.

Elle sourit. Tout d'abord, la visite médicale. Et, enfin, l'entretien psychologique.

Tout se goupillait à merveille.
##   Jeu 16 Fév 2017 - 14:39
Samaël A. Lovecraft

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Samaël A. Lovecraft
Air au pouvoir solaire
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Ceci est un récapitulatif de l'état de Samaël, brut et sans son ressenti. Si vous voulez savoir comment il a vécu les entretients c'est par ici : Cliquez.

BILAN DE SANTE ET PSYCHOLOGIQUE
Document permettant l’entrée à Terrae



Nom : Lovecraft
Prénom : Samaël
Sexe : Masculin
Date d’admission : 31.12.2016
Pathologie : Schizophrénie
Stade : Moyenne

Proche à contacter : Nothing
Adresse : Nothing


Bilan santé :

Résultats sanguins :
  • Volume sanguin : Anémique – Leucopénie.
  • Plaquettes : Normal.
  • Glycémie : Hypoglycémie.
  • Cholestérol : un peu élevé, à surveiller.
  • Endocrinologie : hypo-testostérone.

Examen bucco-dentaire : Dents en parfaite états.
  • Tests visuels : 10/10.
  • Tests auditifs : 10/10. N’entend pas par manque d’attention.

Bilan biométrique :
  • Taille : 1, 65 m.
  • Poids : 40 kg.
  • IMC : 14,69 kg/m² - Dénutrition.

Electrocardiogramme : Faible.
Pression artérielle : Hypotension.

Spirométrie : RAS.
Radio pulmonaire : RAS.

Remarque : Le patient ne présente pas une anorexie mentale malgré les symptômes typique mais refuse de manger autre chose qu’une nourriture précise, quitte à se laisser mourir de faim. Il y a donc un côté psychologique à régler avant de pouvoir régler son problème de sous poids. Son état alimentaire et physique explique sa petite taille et son retard de développement.


Bilan psychologique :

Le patient semble suivre une vie régit par ce qu’il voit et entend. Il est déphasé avec la réalité, présentant la plupart des symptômes de la schizophrénie.
  • Symptômes positifs : Délires et hallucination, manies, comportements répétitifs, tocs, discours incohérent.
  • Symptômes déficitaires : Pauvreté affective, retrait autistique. Il ne semble cependant pas faire de dépression sauf en milieu enfermé.

La majorité du temps, le patient est calme et non agressif, restant plutôt en retrait. Sa dangerosité est par vagues, par des crises de violences dues aux délires schizophréniques fréquents chez les personnes souffrant de cette pathologie et facilement maitrisable. Mais le soucie vient de son régime alimentaire : il est psychologiquement coincé dans son délire cannibale et se laissera mourir de faim s’il ne le satisfait, le rendant dangereux en cas de faim et perdant toute notion humaine.

Il semble atteint d’un retard mental mais après diagnostic, cela est dû à un manque d’éducation. Il a un comportement enfantin et animal et ne semble pas distinguer le bien du mal. Cependant, il apprend très vite.
Ce retard d’apprentissage peut expliquer son absence de symptôme dépressif, il ne se rend pas compte de sa condition et semble habitué à être en retrait de la société. Il est pourtant atteint d’un profond traumatisme dont il ne se rend pas compte. Le soigner pourrait sans doute régler une partie de ses symptômes, dont celui de l’automutilation.

En raison de ce manque d’éducation, le patient présente des problèmes d’élocution, il n’aime pas parler et y trouve des difficultés malgré aucun problème psychomoteur ou anatomique.
Au niveau de l’intelligence, aucun problème, le patient est loin d’être atteint d’idiotie, au contraire.


Traitements :

  • Neuroleptique à dose moyenne à forte en cas de crise mais il présentera un léger parkinsonisme.
  • Nutrition : transition graduelle de son régime alimentaire. D’abord changer sa viande qui mange, avec rajout de complément alimentaire avec ses médicaments. Rajouter un autre aliment pour tenter de l’habituer.
  • Suivie psychologique : un entretien thérapeutique d’une heure tous les jours.
  • Cours : Il doit apprendre à lire et écrire, apprendre un peu le monde et surtout vivre dans une atmosphère positive.


Remarques :

Arrive maintenant à manger de la viande de veau et semble s’en contenter. Il retire pour le moment tout autre nourriture qu’on mélange dans ses repas. Il est donc nécessaire de rajouter des compléments alimentaires. Il arrive cependant à manger, même si ça un léger goût différent, ce qui n’était pas le cas avant.

Il reste toujours encré dans ses manies satanistes et ses rituels. Il ne s’en prend plus aux humains et moins aux autres êtres vivants mais son automutilation semble avoir augmenté.

Il est à noter que depuis sa mise en liberté conditionnée, il est moins stressé, plus calme et plus ouvert avec certaines personnes.


Le patient est devenu non dangereux pour autrui et prend bien ses traitements, lui permettant une liberté conditionnée. Cependant, il reste dangereux pour lui-même, ce qui implique qu’il doit continuer à vivre et fréquenter l’hôpital.
Il est clair que sa maladie ne sera jamais soignée, mais elle reste maîtrisable s’il suit bien ses traitements.


Doctoresse Corinne Ruault
Psychiatre hospitalière.



Samaël's theme :

Twenty One Pilots - Fall Away


Dernière édition par Samaël A. Lovecraft le Jeu 16 Fév 2017 - 19:20, édité 2 fois
##   Jeu 16 Fév 2017 - 16:39
Nicolas L.L. Williams

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Nicolas L.L. Williams
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Compte-rendu Bilan Visite Médicale

Nicolas Lefebvre
Nationalité française

Particularité : Tonnerre Solaire
Date de naissance : 28/03/2000
Taille : 180 cm
Poids : 78 kg
Tension : 14/9

Résultats prise de sang :

  • Groupe et Rhésus : AB Rh-
  • Hématies : 6,2/mm3
  • Leucocytes : 8663/mm3
  • Thrombocytes : 408 251/mm3


-Bonne santé. En croissance. Aucun trouble de l'alimentation.
-Tension : Arrêtez de fumer et de boire du café !
-Hématie élevée : prenez des vitamines ou surveillez votre consommation d'alcool.
-Vue : 10/10
-Légère hyperacousie non-handicapante
-Apparition des dents de sagesse


Compte-rendu Bilan Psychologique

Patient : Nicolas Lefebvre, 16 ans, nationalité française.
Particularité : Tonnerre Solaire

(Père mort par pendaison en 2007, mère dépressive, environnement cruel)

Tests utilisés :

  • WISC-IV
  • Rorschach
  • TAT


Ce bilan nous a été demandé par l'Institut de Terrae, accueillant des gens de tout âge ayant subi un ou plusieurs traumatismes et possédant potentiellement de futures capacités magiques. Le patient est parfaitement conscient que cette consultation est obligatoire mais se prête volontiers à l'exercice.

Nicolas se présente comme un jeune homme poli et ouvert. Nous observons qu'il prend son temps à répondre aux questions, mais il n'est pas du tout réservé et ne refuse jamais le dialogue. Aucun problème de compréhension et d'expression. Nicolas a un certain recul quand il parle des événements de son passé mais se montre plus émotif, avec des expressions du visage plus marquées, dès qu'il s'agit des événements suivant son arrivée à l'Institut. Nous notons aucun retard émotionnel, juste une certaine maîtrise de ce qu'il souhaite montrer. Nous ne pouvons pas déterminer si c'est à cause d'un passé douloureux ou d'une conséquence de ses pouvoirs.

Pour l'évaluation intellectuelle, nous observons que Nicolas parle peu mais efficacement. Il fait preuve toutefois de beaucoup de concentration pour pouvoir répondre correctement et rapidement. Le WISC-IV a été effectué en 30 minutes au lieu des 40 initialement prévues, puisque nous avons retiré quelques subtests principaux par manque de temps, mais cela reste impressionnant.
Enfin, les évaluations de la personnalité ont montré que Nicolas était un adolescent souffrant énormément de la solitude. On retrouve aussi beaucoup le thème de la fuite : sur beaucoup de planches du TAT, même si elle présente deux personnages, Nicolas finit par les séparer ou tout simplement omettre volontairement l'un d'eux, comme s'il n'existait plus. Il fait toutefois preuve d'une imagination débordante et les récits qui accompagnent les planches fourmillent de détails plus ou moins importants à sa narration. De même pour le test de Rorschach, Nicolas n'est pas resté une seule fois muet devant une planche et a parlé en détail de ce qu'il voyait dès le premier visionnage. On note, malgré des variations d'interprétations, qu'il est capable d'y voir du mouvement et d'analyser à la fois les formes et les couleurs. C'est donc quelqu'un de créatif, de dynamique et qui a une grande maîtrise de ses émotions. Autre détail, il est capable de décrire une image par des sons ; exemple avec la planche VII, la représentation de la mère, il a décrit un « cri muet » usant de couleurs que la tâche ne possédait même pas (cas de synesthésie ?).

Nous avons remarqué, à la fin de la séance, que Nicolas semblait souffrir d'une certaine fatigue émotionnelle. Il parlait les yeux clos et préférait regarder ce qui se trouvait sur le bureau alors qu'au début de la séance, il regardait droit dans les yeux. Il semblait avoir hâte de partir.

En conclusion, nous dirons que Nicolas est un garçon vif et émotif. Il a une très grande maîtrise de lui-même et nous pensons qu'il a omit beaucoup de détails sur lui durant la séance, le fait qu'elle était obligatoire n'aidant pas à son ouverture. Toutefois, il est évident qu'il a répondu avec sincérité aux différents tests ; sa posture n'était pas fermée et sa rapidité de réponse peuvent l'attester. Même s'il se montre sûr de lui, c'est un adolescent qui a plus peur de la solitude que de la mort, mais il est très bien entouré, comme l'atteste sa longue description sur les différentes relations qu'il s'est forgé à l'Institut ; nous notons aucune envie suicidaire, ni aucun trouble psychologique.

Remarque:

La consultation:


#666699
Visite médicale. [EVENT] Oblk2p


Spoiler:


Dernière édition par Nicolas Lefebvre le Sam 1 Avr 2017 - 13:57, édité 2 fois
##   Jeu 16 Fév 2017 - 17:37
Mitsuki Hojitake

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Mitsuki Hojitake
Master Tonnerre Lunaire
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Emploi/loisirs : Surveillance & robotique
Humeur : EXCELLENTE !

HRP : Je rappelle les règles à tout le monde : on vous demande de poster un seul et unique post dans ce topic afin d'expliquer comment s'est déroulé votre rendez-vous avec le psychologue. Libre à vous de donner des détails ou d'être évasif ;) Par ailleurs, vous n'avez pas à lire les posts de tout le monde, car il n'y a aucun réel enchaînement entre les différents posts. (Genre moi j'ai craqué, loul, chuis désolée >O> Vous n'êtes pas obligés de lire pour poster du coup !)

Non. Non, non et non. Je n'avais pas envie d'y aller. En fait, j'aurais été capable de tout faire pour ne pas y aller. Mais Aaron m'a rassurée, et m'a dit que notre psychologue, la nôtre, la vraie, celle qui a des pouvoirs, voulait bien me recevoir. De son côté, Allen m'a dit que c'était de la rigolade, et qu'il fallait juste sourire et mimer le bien-être, et... Et Aoi, j'lui en ai pas parlé. J'ai pas osé. On se reparle, hein, je ne lui fais pas la tête. Mais j'ai encore un peu de mal, et parler de ça, c'est un peu trop pour moi. J'ai pas voulu déranger Ys non plus, parce que mon rendez-vous était pendant ses heures de travail au restaurant, et qu'il n'allait pas poser une journée à chaque fois que j'allais pas bien. Ce serait un poil exagéré je pense.

Bref. Je me suis armée de mon courage -j'ai le droit d'emmener mes robots ?! OMG laissez-moi prendre mes robots !!!!- et j'ai été à l'hôpital. Et j'ai attendu. Et attendu. Et attendu. ET POURQUOI C'EST SI LONG ?!
J'ai regardé ma montre. J'étais là depuis trois minutes. Hahaha. Vous croyez que je stresse ? Mais non, si peu. Putain, mais qui a eu cette idée toute pourrie ?! J'm'en fous, j'ai pris Mokona et Modoki dans mon sac. Si vraiment je n'y arrive plus, j'les lancerai en diversion pendant que je m'en vais.

Bon. Mon tour est finalement arrivé. Elle a ouvert la porte et m'a invitée à entrer. J'comprends déjà rien à ce qu'elle me dit. Pourquoi elle veut me peser ?! OMG MAIS ON SE PESE PAS CHEZ LE PSY.

Ah. C'est la visite médicale. Haha. Hahaha. C'est écrit sur la lettre qui m'indique l'heure de mon rendez-vous apparemment. Hahahahaha. Apprends à lire Mitsu, t'auras moins l'air d'une idiote la prochaine fois. Mais on pouvait pas venir accompagné en vrai ? Genre avec ses parents ? Je suis sûre que mes parents auraient bien voulu venir. J'me serais sentie vachement mieux, surtout quand on aurait commencé à parler de tout ce que je fais pour me tuer et tout.

...

Je passe la visite médicale assez rapidement. En même temps, c'est la partie la plus facile. J'ai 100/100 au test là ! J'suis une belle gosse moi, vous croyez quoi ?! Plus qu'à passer le bilan psychologique. EASY. DU GATEAU LES GARS. J'en ai déjà fait un en plus, je vois pas pourquoi ça devrait me stresser. Bon, la seule différence, c'est que j'avais 5 ans, et que les professeurs se demandaient pourquoi je passais mes récréations à pleurer : jamais ils se sont dit "Tiens, mais tout le monde se fout de sa gueule à celle-là !". Non, non, le problème c'était bien moi, pas les autres. Bref, du coup, voilà, que ce soit quand j'avais 5 ans et maintenant, y'a aucune différence, pas vrai ? J'ai encore les cheveux blancs, j'ai encore les yeux violets - bref on peut encore vachement se foutre de moi ! J'ai juste des pouvoirs en plus. Si peu ! Puis j'me suicide aussi un peu, avec ma greffe, mais ça, c'est un détail, pas vrai. Rien de bien concluant. En plus, j'ai arrêté de le faire, j'me mets plus trop en danger ces derniers temps ! Ca en deviendrait presque ennuyant. Ouais, c'est ça, je m'ennuie, il me faut des sensations fortes. Dîtes, est-ce que je peux partir, là, maintenant, tout de suite, pour aller, je sais pas moi, skier ? Y'a des sensations fortes au ski, nan ? C'est sûr que c'est pas comme se prendre un poignard dans le ventre, mais ça, c'est juste un détail, ça ne sert à rien de revenir dessus. Bon, et sinon, elle peut arrêter de me fixer comme ça ?! C'est hyper stressant ?! Putain, je sue de ouf, j'vais suffoquer, j'vais mourir, je le sens. MAIS JE VOUS HAIS TOUS CEUX QUI ONT EU CETTE IDEE.

-On commence quand tu veux Mitsuki.

Ta mère. On commence QUAND JE VEUX. TU L'AS DIT. DONC SI JE DECIDE QUE C'EST JAMAIS, TU VAS FAIRE QUOI ?! HEIN, HEIN, HEIN ?!
Bon, elle va rien faire, elle va juste noter « Refus de coopérer, je recommande une autre visite au minimum. Elle ne doit pas avoir peur de s'ouvrir aux autres. » ET JE VAIS ETRE OBLIGEE DE REVENIR. AAAAH. Moi qui croyait qu'on était copines, toutes les deux ! A chaque fois que je la croisais à l'hôpital en passant voir Aoi, elle me faisait des petits sourires, des petits signes de la main et tout ! On en était même venues à se dire bonjour, vous vous rendez compte ?! Et elle, elle brise cette amitié naissante. Elle gâche tout. Elle... Elle... J'crois qu'elle essaie de communiquer. Elle a ouvert la bouche et elle a dit des mots là. Mais si. Elle a dit quoi ?! OMG pourquoi j'ai pas entendu ?! HA ! Je suis sûre que c'est une feinte ! Elle a juste bougé les lèvres ! Elle a bougé les lèvres, et elle veut me faire croire que je pète les plombs. LA FOURBE. QUOI ?! POURQUOI ELLE PARLE ENCORE ?! OH MON DIEU, OH MON DIEU, je veux partir d'ici.

-...parents.


J'ai entendu un mot là. Elle a pas juste dit ce mot-là ?! PUTAIN MAIS PARLE. FAIS DES VRAIES PHRASES. Comment ça c'est moi qui entend rien ? AH. Elle a recommencé à ouvrir la bouche. J'crois qu'elle va dire un truc. Concentration Mitsuki. Concentration. TU PEUX LE FAIRE.

-Je te sens stressée. C'est de venir ici qui te met dans cet état ?

-Non.

J'ai répondu un peu trop vite là je crois. Elle va comprendre que je mens.

-Non, non, tout va bien ! C'est juste que je me suis levée un peu tard ce matin, j'ai dû me dépêcher pour venir, toussa toussa, enfin la routine quoi ! Du coup j'ai pensé que j'allais raté mon rendez-vous, ça m'a fait peuuuur, enfin, tu vois le truc ; tu comprends quoi ! Bref, bah j'crois que tout va bien du coup, j'ai été là à l'heure et y'a visiblement rien à signaler, j'peux y aller ?

Lol. Ouais, Aria déteint sur moi, je dis « lol » si je veux et j'vous emmerde. POURQUOI ELLE SECOUE NEGATIVEMENT LA TETE ?!

-J'aimerais traiter de quelques points avec toi avant de te laisser partir.

ELLE SORT UNE FEUILLE. OMG ELLE M'A ETUDIEE. ELLE M'A STALKEE. COMMENT ELLE PEUT SAVOIR DES CHOSES SUR MOI ?! COMMENT ?! ET QUOI ELLE PEUT AVOIR ACCES AUX DOSSIERS DE TOUTES LES PERSONNES ICI ?! MAIS CA SE FAIT PAS.

-Tes parents. Ils sont à l'origine de ton arrivée à Terrae, même si ça remonte un peu maintenant. Mais j'ai cru comprendre que tu les avais retrouvés. Comment ça se passe ? Comment tu le vis, ça ?

Quoi ? Mes parents ? Mais elle est sérieuse ? Waaaah, mais en fait, c'est easy les bilans psychologiques. Hé, sérieux, si j'avais su qu'on allait parler de mes parents, mais comment j'aurais accouru direct ! La pressioooon que j'me suis mise pour rien hahahaha. Franchement, elle aurait pu l'écrire sur ma convocation que c'était super facile. Moi j'croyais qu'elle allait me demander des trucs super tordus, mais non ! Non, on parle de mes parents. Nan mais j'vais repartir avec une validation complète du semestre les gars.

-Ca se passe super bien ! Franchement, je leur en veux pas du tout ; c'est Allen le relou par rapport à ça ! Il se met à boire n'importe comment, il fait n'importe quoi, il déraille complet. Bon, j'exagère, ça va mieux ; puis j'suis méchante aussi, parce que j'étais triste quand il était comme ça. Mais ouais, nan, sérieux, avec mes parents ça se passe super bien ! J'vais bientôt passer les voir avec mon copain, Ys ! On va aller se promener en Alaska dans la neige, ce sera trooop bien !

Hey mais elle arrête pas d'écrire, c'est stressant. J'essaie de parler de plus en plus vite pour qu'elle arrive pas à suivre, mais cette fourbe, elle y arrive quand même ! Bon, et pis là j'ai plus rien à dire, évidemment.
Elle releva la tête vers moi, m'adressa un joli sourire, et souligna (ou barra, qu'est-ce que j'en sais après tout) quelque chose sur sa feuille avant de reprendre :

-Et donc, ton ami, Allen. Tu sais pourquoi il s'est mis dans cet état-là ? Ca t'a vraiment beaucoup affecté ? J'ai cru comprendre que c'était ton ami le plus proche, tu le connais depuis longtemps, non ? Ca a dû te faire un sacré choc de le voir dans cet état, non ?

Heu. Elle a fait des recherches sur moi ou quoi ?! Comment elle connait trop ma vie, mais ça m'énerve, c'est hyper dérangeant là ! Quoi, quoi, quoi, c'est écrit dans mon dossier d'inscription à Terrae, et alors ?! Putain, j'suis trop conne, j'aurais dû aller voler mon dossier à l'instant-même où les autres Masters pourris ont accepté l'idée des bilans psy !!!!

-Il a merdé, ça arrive, non ? Puis j'en sais rien moi pourquoi il a fait ça, il a déraillé, il a même complètement craqué je devrais dire ! Il a commencé à flipper des pouvoirs et tout, mais moi c'est pas ma faute, j'ai juste cherché à protéger Terrae, comment j'aurais pu savoir que ça allait le mettre dans cet état-là ?! Nan mais c'est vrai : le gars, il voit quelqu'un exploser avec un missile, il fait un bad. N'importe quoi ! On lui a rien demandé après tout, il pouvait très bien fermer les yeux, franchement... Pis bon, voilà, est-ce que c'est une raison pour b-...
-Exploser avec un missile ?

OMG MAIS COMMENT ELLE FAIT POUR TOUT SUIVRE. J'ESSAIE DE BALANCER LES INFOS EN SCRED ET ELLE CAPTE TOUT COMMENT C'EST CHIANT.

-Ouiii, oh, rien d'extravagant, mais tout le monde le sait, non ? Y'a eu un missile lancé sur Terrae, puis bah j'pouvais pas laisser faire ça, et comme ma greffe c'est de pas pouvoir mourir, j'en ai profité ! C'est quand même généreux comme geste, nan ? Et puis, après tout, moi ça m'a rien coûté, hein, franchement. Ca s'est même activé tout seul ! Donc faut pas stresser pour ça, hein, t'inquiète pas, tout va bien, regarde, j'suis encore en un seul morceau !!

HA. Et imaginez si ma psychologue n'était pas de Terrae, mais était l'une de ces idiots sans pouvoir. Elle aurait pas un peu flippé ? OMG j'aurais trop dû aller les voir et leur raconter ça, ils seraient repartis la queue entre les jambes !!!

-Ca vous dérange si je change de psy parce qu-...

-Un missile ? Pas mourir ?

MAIS ELLE ME CASSE LES COUILLES A REVENIR SUR TOUT. C'est ma faute, j'lui ai laissé le temps de noter là.

-Ouiii, roh, rien d'exceptionnel. Bon, paraît que c'est un peu plus compliqué, genre à chaque utilisation, ça ronge un peu sur la longévité de ma vie. Paraît que ça a été un gros coup quand le missile a explosé, j'ai cru entendre les infirmières dire ça. Mais en même temps, j'suis pas sûre, parce que quand c'est arrivé, j'ai un peu oublié, ma mémoire a fait le tri, tu comprends ? Du coup j'm'en suis souvenue que très tardivement. Mais bon, c'est pas grave, puisque là je suis là et que tout va bien
!
-Tout va bien ?

Quand est-ce qu'elle arrête d'être chiante ?

-Mais oui, bien sûr que tout va bien !
-Ta... greffe, qu'est-ce qu'elle t'évoque ?
-Mais elle est géniale ma greffe ! J'suis immortelle ! J'suis sûre que tout le monde est hyper jaloux de moi.
-Immortelle, rien que ça ?
-Oui, roh, j'vais pas revenir sur ce que j'ai déjà dit, j'suis immortelle sur le coup quoi, après j'vais quand même mourir plus tard. Avant pas mal de monde même, mais c'est pas très grave ça, de toute façon on n'y est pas encore ! Et puis, tout le monde meurt un jour !
-Et ça ne te fait pas peur l'avenir ?
-L'avenir, quel avenir ?
-Ton avenir. Celui qui est raccourci à chaque utilisation de ce fameux pouvoir d'immortalité.
-Aaah. Cet avenir-là.

Haha. Hahaha. Rire nerveux. ELLE EST CHIANTE LA. QU'ELLE ME LAISSE MOURIR EN PAIX OMG. J'ai le droit de mourir nan ? Ca change quoi si je meurs à 40 ans au lieu de 90 ans ?! Au moins j'serais pas toute moche et toute frippée nan ?!

-Ca ne te fait pas peur de te dire que ta vie a été écourtée à cause de ça ?

Elle me rend folle. Elle me rend folle. Hey mais ça fait combien de temps que je suis là ?! J'peux partir maintenant, nan ? Nan ?! Alleeeeezzzz s'il vous plaît, un accident, l'alarme incendie, je sais pas, un truc !

-Mitsuki ? Tu es toute pâle, ça va ?
-Et donc, je disais tout à l'heure, je vais bientôt partir voir mes parents avec Ys et...

... Non, arrête, en vrai, c'est plus drôle là. Elle m'énerve. Bien sûr que j'ai pas envie de crever, pourquoi elle insiste sur ça ? Qui a envie de mourir à 40 ans ? Bon, p't'être pas 40 ans, p't'être que j'en aurais 50, j'en sais rien. De toute façon, personne ne le sait, personne ne peut me dire – ou alors personne ne veut me le dire ? Mais bien sûr que non j'ai pas envie de mourir, mais en même temps, j'vais pas laisser les gens crever alors que j'peux les sauver non ? Et puis, de toute façon, c'est pas comme si j'avais le choix ; chuis hyperactive et ma greffe s'active de toute façon toute seule. Alors quoi ? Elle va me soigner pour mon hyperactivité ? Elle va me retirer ma greffe avec ses jolis mots ?

-J'ai pas envie d'être là,
me braquai-je en croisant les bras sur ma poitrine.

Elle sourit, imperceptiblement. Ouais, bah je me doute que tu l'avais déjà deviné, je sais aussi que ni toi ni moi n'avons le choix ; mais je sais aussi que la personne qui est la plus mal, là, c'est moi, pas toi.

-A quand remonte la dernière utilisation de ta greffe ?

-Longtemps. Un an, j'crois...?

J'contrôle pas vraiment. Et puis, c'est pas vraiment contrôlable, comme j'l'ai déjà dit. Elle me soûle. Je veux parler d'autre chose.

-Comment tu te sens, depuis que tu ne l'as plus utilisée ?


Pareil ? C'est quoi cette question pourrie ? Ca m'énerve. J'ai plus envie de répondre.
Je tournai la tête, observai les oiseaux voler à travers la fenêtre. Elle attendit un bon moment, avant de sourire, et de prendre une nouvelle feuille. Je la fixai du coin de l'oeil. C'est bon ? J'peux partir maintenant ? J'ai envie d'aller vomir, j'peux ?

-J'aimerais parler de ton enlèvement par les scientifiques. A ton arrivée à Terrae.

Je tournai vivement la tête vers elle, un éclat de colère dans le regard. Nan mais sérieux ?! Sérieux, elle arrête quand ?! J'ai aucun problème avec ça ! Je me mordis la lèvre inférieure et détournai le regard.

-J'ai rien à dire sur le sujet. C'est quelque chose qui est réglé. Les scientifiques ont été en grande partie supprimés lors de la guerre il y a quelques années maintenant. J'en suis presque triste ; qu'est-ce que j'aimerais qu'ils m'enlèvent là, maintenant que j'ai tous mes pouvoirs, maintenant que je suis intuable. Qu'est-ce que j'aurais envie que ma greffe s'active au moment où ils planteront leurs aiguilles dans ma peau, que mes pouvoirs m'échappent alors qu'ils essaient de me plonger dans l'un de ces récipients aux liquides visqueux. Ils le mériteraient bien, ces...
-Donc tu leur en veux encore, malgré tout ce temps...

Je reportai mon regard vers elle, me retenant de l'insulter. Elle m'énerve ! Elle peut pas se taire ?! Je m'en fiche que ce soit son métier. J'ai pas envie d'être là, ok ?! J'vois pas pourquoi on m'a imposée ça ! Je vais bien, je dérange personne, je vis parfaitement ma vie, et je suis heureuse. Alors pourquoi est-ce qu'elle est obligée de parler de ces sujets qui fâchent ?!

-C'est pour ça que tu ne voulais pas que Terrae ouvre ses portes ?

Qui est l'abruti qui lui a fait part du vote ? C'est inadmissible. Ca m'énerve.

-Bien sûr que c'est à cause de ça. Vous croyez quoi, que je crève d'envie de voir d'autres personnes se faire traiter comme des rats de laboratoire, au sein-même de cet endroit que j'avais appris à considérer comme mon chez-moi, ma maison ? J'ai pas envie de les voir ici, avec cette peur qui brille dans leur regard à chaque fois qu'on parle de pouvoir. J'ai pas envie que ça recommence. On a réussi à exterminer cette vermine, pas besoin d'en ramener ici. Ils vont servir à quoi, hein ?! A aider ceux qui vont mal ?! Y en a tant que ça ?! On pouvait pas accompagner ces gens-là à l'extérieur, si vraiment ça n'allait pas ?! Allen a bien été faire sa cure en dehors de Terrae, c'est possible ! Alors qu'on arrête de me prendre pour une idiote ! J'ai pas envie que ça tourne mal. Même si les entretiens se sont bien passés, qui me dit qu'ils vont rester sages, ces gens-là ?! Qui me dit qu'ils vont pas craquer ?! Après tout, soit ils ont peur de nous, soit ils nous envient, ça a toujours été le cas, je vois pas pourquoi ça changerait. Ces gens me font peur autant qu'ils me donnent la nausée. J'ai pas envie de les croiser tous les jours dans la rue. J'ai pas envie de leur dire bonjour quand je passerais voir mon amie à l'hôpital. J'ai pas envie de les voir manger ce qu'on a si durement acquis ! Et puis quoi, comment on va les payer ces gens-là ?! Avec notre argent, celui qu'on a tant de mal à acquérir ? J'veux bien offrir mon aide à l'extérieur, pour ceux qui le méritent, j'veux bien leur donner tout ce que j'ai... Mais ces gens-là, eux, non, parce qu'ils se sont invités chez moi, ils crevaient d'envie de passer le portail depuis toujours ; dès qu'ils ont vu qu'on recherchait des psychologues, ils ont sauté sur l'occasion comme des rats !


J'arrêtai de parler, me sentant au bord des larmes. J'en ai marre, j'ai envie de partir d'ici.

-Tu as essayé de leur parler ? D'apprendre à les connaître ? Ils ne sont peut être pas si opportunistes que tu le crois...

Tais-toi. J'en ai assez entendu. Ca m'énerve déjà.
Serrant les poings, je fermai les yeux pour essayer d'évacuer, de me calmer.

-On va arrêter la séance ici pour aujourd'hui. Tu peux revenir quand tu veux, Mitsuki. Et malgré ce que tu dois penser en ce moment, je pense que c'était une bonne séance.

C'est ça. Ouais, c'est ça. Allez, c'est bon, ça suffit. Le carnage est terminé.


Visite médicale. [EVENT] 1718808626-mitsu-signature
##   Jeu 16 Fév 2017 - 21:15
Ipiu Raspberry

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J’aime pas les obligations de base, mais en plus si je dois parler de moi c’est plus une obligation mais une torture. Alors fallait pas s’attendre à ce que j’en dise trop, surtout qu’il avait un dossier sur mon cul quand je suis arrivée. Genre il avait déjà préparé des questions pièges et tout… Ou pas.

« Désolée, j’ai aucune envie d’être ici, et moi je suis pas payée pour ça. Du coup ça ira plus vite si tu demandes ce que tu veux savoir et ça sera tout bénef pour nous. »

Autant ne pas perdre du temps à enculer les mouches. Par contre s’il me parle de ma mère ou de ma petite enfance j’l’encule lui. Non. J’rigole. Sans doute. J’m’attendais à pas mal de questions, mais j’m’attendais pas à répondre à la première par un oui. Surtout pas par un oui sincère. Putain. Est-ce que ça va ? Oui.
Ma vie est cool, j’ai des amis, une famille. Putin j’ai une famille les gens ! Ouai, c’est super cool. Puis j’bosse dans une bibliothèque, et ça me plait… Même si j’suis en train de regarder pour aller à la fac… Enfin, non pour avoir des cours par correspondance et me pointer pour les exams. J’aimerais avoir un diplôme et pas seulement des compétences.
Après on a parlé de mon handicap, le truc relou de base… Mais je ne me sens pas handicapée vous voyez ? J’fais encore ce que je veux, peut-être un peu plus lentement que les autres, peut-être plus par mes propres moyens mais grâce au fauteuil de Mitsu je suis libre. Donc j’ai pas de problèmes avec ça.
Après il a voulu savoir comment ça se passait en général avec les relations plus qu’amicales. Bon il l’a dit bien avec des jolis mots de psy quoi, mais dans l’fond c’était ça.

« Si tu veux mon numéro suffit de demander. »

J’avais rien à dire de toute manière, il a essayé de parler de Julien. J’ai dit que c’était un connard, mais qu’au final il faisait que ce qu’on lui disait.

Bref. J’ai passé mon entretient psy.


“- A qui la nuit fait-elle peur ?
- A ceux qui attendent le jour pour voir.”
― Pierre Bottero, Ellana
##   Jeu 16 Fév 2017 - 23:24
Afya Soubagamousso

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Elle n'a pas besoin d'un énième bilan médical, elle en fait un tous les six mois pour vérifier son état de santé. Le dernier date de quelques semaines à peine.

Tout va bien.

On peut arrêter l’entretient à sur ce fait. Cela ne fait pas partie des coutumes de la jeune femme qu’il en soit autrement. Elle est dotée d’une grande capacité d’acceptation, pourtant le psychologue n’en saura rien. Elle n’a pas dit un mot, pas un seul.
Elle l’a regardé de ses yeux clairs et sourit juste. Elle devait venir, elle est venue, mais elle en a sa claque des psychiatres. Elle n’a rien contre lui spécialement.

« Vous pouvez parler mademoiselle. »


Elle sourit encore, un fin trait blanc s’invitant entre ses douces lèvres. Elle se décide à parler.

« Dans des temps anciens vivaient des hommes grands comme des manguiers, quand ils tendaient les bras vers le ciel ils pouvaient attraper les nuages, on les appelait les faiseurs de pluie…
- Pardon ?
- Vous voyez, vous me demandez de parler mais vous n’êtes pas prêt à écouter mon histoire. »

Elle lui a donné une chance, il l’a perdu en l’interrompant. Elle aime parler, elle aime raconter, mais elle n’aime pas se raconter. Elle est terne et inintéressante, cela ne signifie pourtant pas qu’elle n’a rien à dire. Afya a des histoires pleine la bouche, des histoires d’esprits et de marabouts, de magiciens et d’animaux. De la création du monde à la beauté du quotidien, elle a tant de choses à partager.
Elle ne le fera pas avec ce professionnel. Elle l’a déjà fait souvent, pendant des mois, des années… Elle est allée voir une femme qui la jugeait parce que c’était bien pour elle. Elle devait parler de sa maladie, de la honte qu’elle ressentait, de la colère et de la peine. Elle avait joué le jeu, c’était alors une gentille fille… Cela ne lui avait rien apporté de concret, alors elle avait arrêté de se forcer à aller à ces rendez-vous infructueux. Elle allait bien.
Il ne pouvait en être autrement, non pas car la tristesse n’existait pas chez elle mais parce que la vie primait trop. Elle voulait vivre et ne s’attardait pas à ce qui l’en empêchait, la colère, la peine, l’amertume, le regret étaient devenus superflus.

L’heure se termina et la jeune femme se lève. Elle sourit encore, il semble à l’adulte que c’est un moyen de communication qui lui est propre. Il a essayé d’ouvrir le dialogue de toute les manières possibles d’après lui, n’y est pas arrivé.

« Bonne journée. »


Elle s’en va sans regrets.


La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons.
Ellana, l'Envol,Pierre Bottero
##   Ven 17 Fév 2017 - 0:24
Ys Ochikawa

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Les secondes paraissent des heures. Cette attente semblait interminable. Pourtant, la visite médicale en elle-même fut rapidement terminée. Ys avait été un gentil garçon s’exécutant à chaque demande. Et désormais, on stagne...  Une véritable torture surtout lorsque vous sentez qu'il est temps de se lever, tandis que vous avez des fourmis dans les jambes. Malgré tout, il fallait faire un effort. Ne vous égarez pas, il ne s'agit pas là d'un bon vouloir, juste d'une curiosité et d'une mise en garde.

Assit sur sa chaise, doigts croisés, le regard perçant, Ys ne le lâche pas des yeux. Il le scrute dans le moindre détail, dans chacun de ses gestes. Il a rapidement remarqué les cadres photos de lui et ses enfants disposés fraîchement et soigneusement sur le bureau. Le Tonnerre se retenait bien que son regard se fit noir. L'odeur de la pièce est à l'image de son nouveau propriétaire. Tout est fade. La décoration est fade, sans harmonie, aucune chaleur n'en dégage. Sa tenue même est fade. Ce petit bonhomme tente de faire au mieux. Il espère répondre aux demandes de ses supérieurs. Il a pensé juste d'acheter ce tailleur de bas gamme qui de plus, le taille mal. Il doit être pétrifié à l'idée d'être à la hauteur, de se frotter aux immortels. Tant bien, qu'il reste de longues minutes derrière le dossier qu'il tient en main. Il l'a lu, en long et en travers. Il l'a lu, et il l'a relu.

Cet "intrus" reste derrière sa paperasse, n'osant ne plus affronter le regard que lui lance Ys avec insistance. Le Tonnerre le sait, c'est son dossier qu'il tient en main. La curiosité étant de vouloir savoir ce qu'il pouvait y être retranscrit, le jeune homme prend son mal en patience. Et voilà, un bref instant, rapide, il aperçoit les lunettes du psychologue dépassait. Il lui a jeté un œil pour rapidement repartir dans sa lecture interminable. "Trop tard!" Pensa le rouquin. Il le tient, il a osé, il s'est brûlé.


"Quoi de neuf docteur?"

Brisa le Tonnerre dans un soupçon moqueur. Et enfin, il avait fallu qu'Ys donne la première note pour que cet homme daigne poser le dossier sur la table. Ys put alors dévisager avec son plus grand sourire son prochain martyr. Petit, dégarnis, des lunettes cul-de-bouteilles... Et quoi d'autres? Qu'importe son style vestimentaire ou s'il avait un cheveu sur la langue, le Tonnerre était bien décidé et attendait ce moment avec impatience.

"Arrogant, imprévisible, délinquant... hum, voilà ce qui vous caractérise le plus, Mr Ochikawa."

Ys l'observa un instant, avant qu'un rictus ne vienne s'invitait. Il eut un bref rire amusé. Et en plus de cela, c'est que cet homme pense tenir le jeu en main en lui donnant un récapitulatif de son dossier.

"Quoi? C'est tout? Oh bah dans ce cas..."

Fit le jeune Ochikawa avant de poser ses pieds sur le bureau et de croiser ses bras derrière la tête. Sérieusement, il avait besoin d'autant de temps pour lui sortir ça? Merci, mais il était déjà au courant. C'est quoi ce clown? C'est même trop facile. Et puisqu'il était au courant d'être un arrogant garçon, il se permit d'ajouter toujours sur un ton détaché:

"Bien alors qu'est ce que vous me conseiller? Vous allez me donner des médocs à sucer du matin au soir? Ou bien vous allez me demander si le fait que ma mère ne m'est pas allaité a été un traumatisme?"

Il le fixe, droit dans les yeux, et son sourire le provoque. Le psy, désabusé, baisse les yeux sur son bureau. "Arrêtes de fixer ce dossier!" A croire que cette séance était sa première dans sa carrière... Ou bien la première avec un être doté de pouvoir? Ne serait ce pas la peur qu'il lisait dans ses prunelles? Arquant un sourcil, le sourire d'Ys s'efface et ce dernier se redresse sur son siège, se rapprochant même du bureau. Posant ses mains au bord, il relança:

"Dites, si on doit jouer au roi du Silence, je peux au moins m'en griller une."

Et parce qu'il n'avait pas besoin de son autorisation, et qu'il refusait d'en avoir, le Tonnerre alluma aussitôt une cigarette. Il cracha la fumée sans montrer un signe de respect, avachis dans sa chaise. L'homme lève brièvement les yeux sur le rouquin avant de rajuster ses lunettes. Apparemment, il était décidé à se donner du courage.

"Vous... vous êtes ici depuis trois? Quatre ans? Est ce que vous ressentez toujours ce mal être?"

Faisant des ronds de fumée en l'air, Ys baissa son attention sur son interlocuteur. Il reste silencieux cette fois. Il joue autrement. Il lui donne de l'importance quelques minutes. Il reste attentif aux dires. Remarquant qu'il avait obtenu l'attention du Tonnerre, l'homme se redresse à son tour, joignant ses mains.

"Vous pouvez vous exprimer ici. Rien ne sortira. Cette conversation restera entre vous et moi. Et si par la suite, vous ressentez le besoin de venir parler, sachez que ma porte est toujours ouverte."

Quelques secondes de silence, et Ys se redresse. Son regard est différent. Il parait même stupéfait. Et d'une voix hésitante, il lui répondit, avec calme:

"Vraiment? Vous voulez dire que vous ne répéterez rien? Parce que j'ai des idées parfois assez... étranges."

Lui fit il, ancrant son regard dans le sien. Le psy réajusta sa cravate, rassurait même d'avoir repris le contrôle de ce rendez vous.

"Oui, oui. Vous pouvez tout me dire. Même ces idées qui vous dérangent. On peut régler ça ensemble."

Ys se penche vers lui et d'un mouvement de tête en signe d'accord, il reste silencieux mais attentif. Le psychologue se permet même de laisser échapper discrètement un soupir de soulagement. Et reprenant sa confiance, il rajouta d'une voix sage:

"Ne vous inquiétez pas. Durant ma carrière, j'ai connu énormément de cas. On peut faire quelque chose de vous."

"Quelque chose de moi...?!"

Répéta instinctivement le jeune homme. Il eut un court silence avant qu'un rire ne le brise. Redressant la tête pour lui faire face, Ys lui ria au nez.

"Désolé mais je n’aurai pas pu tenir plus longtemps! Non mais sérieux, c'est avec ces conneries que vous avez le ventre aussi dodu?!"

Se sentant désemparé et trahis, l'homme dégarni retourne au fond de sa chaise, sans quitter cette fois le malin qui se joue de lui. L'andouille... à quel moment as-tu pu penser que tu contrôlais ce rendez vous? Se levant de son siège, Ys vint écraser sa cigarette sur le bureau de sa victime. Il le savait, il allait adorer son rendez vous chez le psy.

"Quelque chose de moi? Dans quoi t'allais me classer, hein?! Vous avez un répertoire pour nous? Du genre si on est dangereux ou inoffensifs ? C’est pour savoir lesquelles sont redoutables  et vous empêcherez d’obtenir Terrae ? »

« Pardon ? » Fit l’homme interloqué.

« Quoi ? Tu vas pas me dire que ça vous plait pas là ? Vous pouvez voir comment ça se passe. Avouez que vous avez toujours rêver de rentrer dans Terrae. Si les élèves avaient le sang bleu. Ou bien si vous pouvez avoir aussi un accès au pouvoir. Dites moi au moins, elle est bonne la bouffe ? »

Plus le Tonnerre donnait de liberté à sa colère, plus il s’approchait dangereusement du psychologue qui s’enfonçait dans son fauteuil, évitant tout affront. L’œil brillant, Ys pouvait sentir son rythme cardiaque augmentait et la chaleur gagnait son corps. Des étincelles électriques dansaient autour de ses mains. Et plus il faisait pression, plus sa victime transpirait de peur. C’était même trop facile. Mais cette peur qu’il pouvait lire dans ses yeux était un régale pour lui. Lui qui rêvait de voir cette peur chez eux et non chez les siens. Et si on renversait la tendance ?! Si pour une fois, c’était eux les agneaux égarés ?

«Monsieur Ochikawa….s’il vous plait… éloignez vous… Je ne voulais pas être impolis… je… »

« Vous savez, pendant un temps, je me disais qu’il n’y avait aucune différence entre nous. Je ne faisais même pas attention à vos petites vies. On était pourtant pareil alors je n’avais aucune raison de vous haïr…. »

Jusqu’à ce qu’il réalise l’existence des scientifiques. Scientifiques, psychologues, professeurs et quoi d’autres ? Dans le fond, ils sont tous pareils. Ils les craignent, ils les haïssent, ils les jalousent. Mais le résultat est le même : ils veulent tous Terrae. Et dans ce genre de guerre, femme, enfant, vieillard, plus rien ne compte.

Récupérant son souffle, Ys trouva un semblant de calme. Du moins, il se redressa laissant à son interlocuteur son espace vitale. Ys le fixe un instant, ce chien tremblant. Mais ses yeux roulent par inadvertance sur les cadres photos. Lentement, sa main vint en attraper un. Posant son regard sur cette famille réunie, il avait comme un goût amer. Pourquoi ils n’auraient pas le droit à ce type de photo ? Pourquoi ne pourraient ils pas voyager où bon leurs sembleraient-ils ? Pourquoi ne souriaient ils pas aussi sincèrement que cette famille ? Pourquoi avait-on décidé qu’ils étaient les « méchants » ? Pourquoi avait-on peur d’eux ? Pourquoi ? Pourquoi… ?


« Vous ou un autre… »

Brisa le Tonnerre. Tandis que le psychologue s’apprêtait à prendre son téléphone silencieusement pour appeler de l’aide. Un geste qu’il s’interrompu de faire alors qu’il était prêt à écouter de nouveau son patient.

« Sachez que vous n’êtes pas libre. Y aura toujours des gardiens à Terrae qui répondront présents si la moindre menace se présente. »

Détachant son regard du cadre, Ys vint ancrer son regard de braise glaçant dans celui du malheureux. Il posa alors le bien de ce dernier sous son nez tout en continuant de le mettre en garde.

« Et nous non plus, on ne fera plus aucune différence… »

Le psychologue, tentant de se redresser un minimum dans son siège, jeta un œil à sa photo de famille. Ys s’éloigna de ce dernier sans le quitter des yeux. Peut être allait-il être réprimander pour cette séance mais qu’importe. Il avait plus à perdre et surtout, Terrae valait le coup de se battre pour elle. D’une façon ou d’une autre. Mais il ne s’agissait pas seulement de l’institut. Ses amis, sa sœur, Mitsuki… Plus jamais personne ne devra poser sa main sur elle. Et combien il avait du se contrôler, évitant de se laisser emporter par cette rage qui le dévorer des entrailles.

« Vous pouvez écrire ce que vous voulez sur votre rapport. Que je suis instable ou que je dois subir d'autres séances. Ça ne changera rien. Si vous aviez bien lu mon dossier, vous saurez que je ne suis pas du tout un garçon disciplinaire. »

Rencontrant son regard apeuré, cette angoisse lue fit sourire dangereusement le jeune homme. Il les surveillerait, et il le sait : il aimait les tourmenter. Et ce type en face de lui, était en début de liste.

« Ok psykokwak ?! »

Lui lança-t’il avant de disparaître sous ses yeux…


Visite médicale. [EVENT] Ys10
##   Ven 17 Fév 2017 - 23:41
Huo Zhang

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J'ai jamais vu de psy. Genre de ma vie à part ceux dont on pu me parler les autres j'en ai jamais vu. Pas besoin. Ou pas envie ? J'appréhende pas cette visite en soit. J'ai eu des problèmes dans ma vie, j'en ai sans doute encore dont certains avec lesquels je devrais vivre pendant longtemps. Mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas heureux. Ca ne veut pas dire non plus que je suis équilibré. J'ai aussi des trucs dans ma tête dont je ne désire pas parler à personne, même quelqu'un qui n'est pas censé me juger ni le répéter.

Encore une fois je pense pas avoir besoin d'un psy même si je suis sûr que n'importe qui me connaissant un peu pourrait dire le contraire. Mais il faut aussi suivre les règles et j'ai approuvé cette idée. Pas moyen que je me défile. Même si j'avoue que je suis plus à l'aise derrière un bureau que devant. Le bureau c'est moi qui a demandé, les fauteuils me mettaient trop mal à l'aise je crois.

— Pourquoi le bureau ? Vous n'avez pas envie de vous mettre sur un pied d'égalité pour me parler ?
— Je ne sais pas. Les clichés me mettent mal à l'aise même quand ils sont vrais.
— S'ils sont vrais est-ce que c'est encore des clichés ?
— Un stéréotype est souvent basé sur une image généraliste de quelque chose qu'on ne connait pas personnellement. Enfin je crois. Ca ne veut pas dire que c'est faux, juste imprécis.

Moi je suis un cliché par certains aspects. Et pourtant je suis devenu ce que je suis en essayant d'y échapper justement. La vie est ironique. La psy me fait un petit geste pour me dire de développer et je hausse les épaules. Si c'est ce qu'elle veut...

— Quand j'étais gosse je n'avais pas encore ce genre d'images. Je les ai comprises en grandissant mais pas assimilées. J'avais pas envie de rentrer dans une case, je déteste les cases. L'esprit de contradiction des ados j'imagine.
— Vous vous voyez encore comme un adolescent ?
— Ca dépend des moments. Un sourire amusé. Personne n'a vraiment envie de grandir, passé un certain âge, je crois. Ca veut dire qu'on doit être adulte, responsable, mature. Pas des trucs qui font plaisir. Moi j'en avais pas envie quand j'avais 16 ans.

Elle acquiesce, semble réfléchir un instant à comment continuer la conversation et je soupire doucement. On a tous un dossier à Terrae, je sais que ce que je fais est écrit dans le mien en grande partie probablement, je n'ai pas voulu le lire même si je pense que j'aurais pu. Je la vois qui tente de recapter mon regard en remarquant que je me suis perdu dans ma réflexion.

— J'insiste sur le fait que rien ne sortira de cette pièce. Ce que vous me dites reste entre nous.
— C'est pas pour autant que j'ai plus envie d'en parler, doc. Ce que j'ai fait est fait, j'dois apprendre à vivre avec et c'est comme ça. Que je me sente mal ou pas, coupable ou pas, les morts s'en foutent. Ils sont morts. Et me fustiger pour ça les fera pas revenir, me punir aidera personne non plus. J'préfère utiliser mon temps de façon plus intelligente et me rendre utile.
— Donc ça vous convient comme ça.
— J'mentirais si je disais que ça me convient. Parfois je fais encore des cauchemars.

Elle hausse un sourcil et m'interrompt avec un petit geste pour me demander de détailler encore une fois. Je soupire doucement.

— Non. Je ne parle pas de ça. Ecoutez, j'aurais surement besoin de le faire si j'étais honnête. Mais je le suis pas. Et j'pense pas que je suis prêt à parler de ça à quiconque. Oui j'ai tué. Oui j'ai fait des choses horribles sous l'influence des circonstances et de quelque chose qui s'apparente à de l'embrigadement. Mais j'essaye de laisser ça derrière moi.
— Enterrer vos actions passées ne les rend pas moins réelles, juste plus dures à affronter.
— J'ai enterré beaucoup de choses, pas ma responsabilité. Je- C'est pas une question de culpabilité ou d'acceptation. Je suis coupable de tout ça et je l'accepte. Mais je veux pas que ça continue de me définir. Je veux être autre chose que ce que l'on a voulu faire de moi.

Elle sourit doucement et acquiesce. Je crois pas avoir autre chose à dire de toute manière. Si elle voulait que je lui prouve ma bonne santé mentale, j'imagine que j'ai pas besoin de plus de toute façon. Et peut-être qu'un jour je reviendrai pour parler de ça plus en détail. Un jour. Pas aujourd'hui.


Merci à Camil pour l'avatar ♥
##   Lun 20 Fév 2017 - 0:32
Bito Y. Daisukenojo

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Bito Y. Daisukenojo
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Un psy qu’est ce que c’est ? Et à quoi ça sert ?
D’après Google c’est un type qui préserve, évalue, maintient ou améliore le bien-être mental. Personnellement je trouvais que tout allait bien chez moi, alors pourquoi m’avoir donné ce rendez-vous ?

- Monsieur Dai...
- Présent ! M’exclamais-je en bondissant de ma chaise.
- Monsieur… Lâcha le Psy' complètement dépité. C’est la troisième fois que vous répondez présent alors que ce n’est pas votre tour.
- Pardon…
- Où en étions nous… Monsieur Daichi, entrez je vous prie.

Encore raté. Posant à nouveau mes fesses sur l’une des chaises de la salle d’attente, je regardais le patient quelque peu stressé qui suivit le psy... et me voilà reparti pour 20 longues minutes d’attentes.

- Monsieur Daisu...
- PRESENT !
- Vous le faites exprès !?
- Non mais, j’suis sûr que c’est mon tour là !
- Daisukenojo ?
- Oui c’est ça !
- Bon d’accord. Entrez.

Ni une ni deux, je filai dans la pièce, retirai mes baskets et me vautrai sur le canapé. Aaah, super confort ce truc.

- Vous allez m’hypnotiser ? Demandais-je, impatient que la séance commence.
- Non, ce n’est pas ça mon job.
- Vous servez à quoi alors ?
- A vous écouter.
- Sérieux ? C’est tout ?
- Oui, maintenant dites moi pourquoi vous êtes là, à Terrae.
- Eh bien, je vivais dans une petite maison avec mon oncle et ma tante… Quand un jour, en revenant d’une expo sur les araignées, je me suis senti trop bizarre et je me suis évanoui dans ma chambre. A mon réveil je n’étais plus le même. J’ai donc décidé de participer à un fight en cage, sur un ring vous voyez. Tout ça pour me faire un peu de sous et…
- Laissez moi deviner: c’était pour impressionner Marie-Jane, sauf que vous n’avez pas eu un rond, et qu’au final vous avez laissé filer un type, qui a par la suite tué votre oncle Ben.
- Comment vous l’savez !?
- J’ai vu spider-man moi aussi...

Un silence pesant se posa tandis que je fixai le Psy, les yeux plissés. Comment ce vieux débris pouvait-il connaître l’histoire de spider-man?

- Et sinon, la Vrai raison de votre arrivée ici ? Demanda-t-il sur un ton neutre.
- Eh bien en faite… Je vivais à la ferme avec mes parents. Ils me disaient toujours que j’étais différents, que j’étais spécial, parce qu’ils m’avaient trouvé suite à une chute de météorites…
- De la “Kryptonite” je suppose ?
- Putain mais c’est moi qui raconte ou c’est vous !? Attends... pourquoi vous avez écris “mythomane” sur votre cahier là !?
- Arrêtez de vous inventer une vie et rendez-moi ce carnet !
- J’suis pas un mytho !
- Si vous en êtes un !

S’en suivi une course poursuite autour du bureau du psy.
Au final, je pris la fuite avec son carnet. Un master me vit décamper comme un malade dans les couloirs de l'hôpital. Inquiet il s’approcha alors du psychologue à bout de souffle.

- Tout va bien ? Vous voulez que je rattrape ce p'tit con ?
- Non laissez tomber… c’est juste... un putain de geek qui veut se rendre intéressant.


Dernière édition par Bito Daisukenojo le Mer 22 Fév 2017 - 17:29, édité 1 fois
##   Mer 22 Fév 2017 - 0:41
Houston Carter

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Houston Carter
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HRP : Mi-humour mi-sérieux, je suis pas hyper satisfaite j'en ferais sûrement d'autres de mon côté, mais j'avais vraiment envie de participer avec lui parce que bon, il va quand même pas bien dans sa tête xDD


_ Dites, vous avez pas un canapé ? Genre comme dans les films de bourge là ?
_ Hm, je dois d'abord dresser un bilan physique de votre état avant de passer au bilan psychologique, vous savez.
_ Vous voulez pas que je vous facilite la tâche ? Parce que vous savez, c'est pas vraiment la peine de perdre du temps avec moi.
_ C'est à dire ?

Houston pris une inspiration. Il devait avouer qu'en d'autres circonstances, il aurait peut-être apprécier de voir de plus prêt les méthodes des psy pour analyser le comportement humain et en tirer le meilleur. Mais là... Là il n'avait qu'une envie, c'était de retourner s'enfermer dans un endroit tranquille, en attendant que ses problèmes passent.
Ho, il savait que c'était pas une bonne solution. Mais ça restait "la solution la plus putain d'acceptable pour son état de son zombi dépressif". Autant dire qu'il n'avait pas l'intention d'y aller de main morte.

_ Niveau physique, je ne vais pas "bien", au sens où vous l'entendez. Je mange trop peu, je prends des vitamines pour des carences en fer, qui seraient largement comblée si j'avais une alimentation équilibrée, en passant. Je ne fais pas assez de sport et j'ai certainement une ou deux fractures mal soignées, mais ça ne risque pas de me déranger avant mes quarante ans, si je les atteint. Je suis un peu pâle mais c'est parce que je sors pas trop eeeeeet je crois que j'ai fait le tour ? Ha non, je vais teindre ces cheveux, ils sont vraiment ignobles, vous le pensez aussi non ?

La psychologue leva un sourcil, presque amusée.

_ Des allergies ?
_ Non, aucune, mais mon alimentation n'est pas très variée donc ça se peut. Ho, et j'ai subit deux- ha non trois opérations au black, avec aucune complication au niveau des médicaments. D'ailleurs je me médicamente très peu, je dirais même sous le minimum vital. Pour finir... Je crois que j'ai besoin de lunettes. Mais pour l'instant je n'ai que des lunettes de travail. Et je ne suis pas tombé malade pendant les deux dernières années. A part peut-être un rhume. Je crois que mes défenses immunitaires sont correctes dans le genre. Et ma tension est assez basse, parce que je ne dors pas assez. Ho, j'ai failli oublier ça d'ailleurs, je suis insomniaque, et je ne supporte pas de dormir plus de cinq heures par nuit sinon je panique ou je passe ma journée fatigué. C'est pas courant, les crises de panique, mais parfois ça me réveille en pleine nuit, les rêves tout ça. Je sais pas si c'est prémonitoire ou pas mais j'ai pas vraiment envie d'en parler maintenant. C'est bon, on peut passer au bilan psychologique ?

La psychologue nota deux ou trois choses sur son calepin. Oui, oui, elle devait remplir sa paperasse, il s'en foutait un peu en réalité, de ce qu'elle pouvait penser de lui.

_ Je suppose que tu vas aussi t'occuper de faire l'analyse, le devança t-elle.
_ Ça serait sympa.
_ Dans ce cas, je t'écoute.
_ Bon. J'ai perdu mon cousin il n'y a pas si longtemps. Enfin, techniquement il était dans le comas depuis un an, mais je l'ai "achevé" quand on a su qu'il n'y avait plus d'espoir- BREF. J'ai pas envie d'en parler. Parce que je ne le vis pas bien, pas bien du tout même. J'ai jamais appris à faire un deuil, et je sais pas gérer, et... Je pense que quelque part, c'était plus que "juste" mon cousin.

Sa bouche est un peu pâteuse. Elle n'écrit rien sur son papier. Il se dit que temps qu'elle n'écrit rien, ça va. Si elle écrit, il se rendra compte de ce qu'il dit. Alors il continue.

_ Ho, et mes pouvoirs m'empêchent de dormir, accessoirement. Et encore, je sais pas différencier mes rêves des prémonitions, Aussi, j'ai une famille hautement problématique, mais j'aurais du mal à touuut résumer. Quoi d'autre ? Ha oui, je n'ai pas d'imagination parce que je n'ai pas eu d'enfance, je suis complètement accro à mon téléphone portable et je ne peux pas m'empêcher d'aider les gens même quand ce sont des psychopathes.

Il s'arrêta de parler. La psychologue le fixait d'un air neutre. Beaucoup trop neutre. Hého, elle est morte en haut ? Il fut tenté de lui faire coucou.

_ Bien, finit-elle par dire. Et, comme c'est toi qui semble diriger les choses, qu'est ce que je dois écrire sur ton bilan, d'après toi ?

Houston soupira. Enfin. Le moment du choix.

_ Ho, rien, marquez que tout va bien.

Il se mordit les lèvres. Non. Tout n'allait pas bien.

_ ... Je déconne, mettez moi six ou sept séances de suivis avec un psy, je crois que j'ai besoin de parler. A quelqu'un.

Oui parce que bon, ses intelligences artificielles n'avaient pas encore cette fonction.
Elle griffonna enfin son papier en souriant. Elle lui sortit un truc du style "sage décision". Mort de rire.
Il le savait, il allait le regretter.



... :
##   Mer 22 Fév 2017 - 12:49
Allen K.Wilder

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Allen K.Wilder
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Humeur : Ca me donne l'impression d'être... Ben pas inutile quoi. J'ai l'impression qu'on s'intéresse à moi, et c'est gratifiant !

HRP : Bito, tu m'as fait tellement rire xD Et Houston, sérieux, le psy sert à rien, il pourrait parler devant un tableau ou une photo que ce serait pareil XD En tout cas, je trouve que vous avez tous fait des posts géniaux pour cet event ♥

Pour la visite médicale, ok. Je veux bien jouer le jeu, ça va vite, on te fait faire des flexions, on te pèse, on vérifie ton sang et ton rythme cardiaque et puis voilà. Par contre, une visite chez le psy ? Vous êtes sérieux ? Genre, personne n'aurait pu me prévenir ? C'est pas comme si j'avais mes deux meilleures amies qui étaient Masters ! A quel moment elles se sont dit "Naaan, on va pas lui dire, ça lui fera une super surprise !" ?! Nan mais sans déconner, pourquoi j'étais pas au courant jusqu'à ce que je reçoive cette merveilleuse invitation ?!

J'suis hyper vexé. Vraiment. J'ai même pas eu le temps de préparer un petit thé qu'on pourrait partager ensemble, parce que j'étais trop énervé de pas avoir été tenu au courant. Nan mais au final, c'est cool, hein, Allen le looser, il est là depuis six ans, mais il est toujours le dernier au courant, c'est un peu comme s'il était condamné à être un newbie toute sa vie. Génial. Franchement, vive l'image que j'me tape ! Pff.

Je levai les yeux vers la psy, qui était en train de consulter mon dossier. Ouais, ben pour le coup, tu vas être déçue de notre entretien ; mon dossier est hyper rempli, sérieux, et tout est à jour - même mes vaccins, hé ouais ma gueule.

-Donc vous avez suivi un psychologue pendant 6 mois l'année passée ?

-C'est ça. Et j'étais retourné voir la psychologue de Terrae deux trois fois quand je suis rentré. Quand je vais pas bien ou que je sens que je risque de céder, je sais me rappeler que j'ai des contacts qui pourront m'aider. Mais j'essaie de beaucoup travailler sur moi, j'aimerais être fier de mon évolution, et pas juste me dire que je la dois à quelqu'un qui a su me raisonner.
-C'est bien. Vous avez l'air de vous reprendre drôlement au sérieux, vis-à-vis de ce que j'ai pu lire... Je vous félicite. Vous n'êtes jamais tenté de vous remettre à boire ?
-C'est pas encore arrivé. J'pense que j'ai trop honte de ce que j'ai pu dire ou faire... Alors non, pas encore. Parfois je suis en colère contre les autres, et contre moi, mais j'ai appris à faire la part des choses, je m'éloigne le temps de réfléchir, et pour l'instant, cette technique fonctionne relativement bien.
-Vous êtes satisfait de votre vie, actuellement ?

Omg, la question piège ! Je l'attendais les gars. Même si j'ai été vexé de ne pas être prévenu de la visite et que je l'ai pas tellement préparé, franchement, j'ai vu un psy quasiment tous les jours pendant six mois complets, j'peux vous assurer que ça vous rôde ! Donc là, le coup du "Vous êtes sûr que tout va bien ? Nous pourrions peut-être nous revoir quelques fois si le besoin se fait sentir" juste pour raquer de la thune, je connais, et je refuse poliment.

-Yep, impec. Bon, y'a bien cette nana qui me met hors de moi. D'ailleurs, c'est vous qui la prenez en rendez-vous ? J'ai l'impression qu'elle a vécu un truc vraiment pas cool ces derniers mois, et puis elle se vexe un peu pour un rien, elle a dû mal à être totalement heureuse on dirait, ce serait bien qu'elle puisse en parler, ça lui ferait du bien je pense.
-Je ne peux pas vous parler de mes patients ni de ceux de mes collègues... Mais si ça peut vous rassurer, toutes les personnes vivant à Terrae vont avoir droit au même rendez-vous, donc elle va obligatoirement avoir la possibilité d'en parler, si ce n'est pas déjà fait.
-Ah d'accord. (vous voulez que je dise quoi d'autre omg ?!)
-Cette fille, vous avez l'air de tenir à elle, non ? Vous l'avez rencontré à votre retour ? D'ailleurs, comment s'est passé votre retour de cure ? J'ai... cru comprendre qu'on vous avait retiré vos pouvoirs. Enfin, je vous avoue ne pas trop savoir comment ça fonctionne. Est-ce que c'est dérangeant, de ne plus posséder ces dons, alors que vous les aviez avant ?

Roooh, elle est sérieuse, la question piège du retour de cure ? Honnêtement, j'en ai déjà parlé avec la psy de Terrae, pourquoi j'dois refaire le point ? C'est un peu relou, et ça rallonge le rendez-vous. Et pis, outre le fait d'en parler au psy, j'ai l'impression d'en avoir parlé à tout le monde autour de moi à force de me plaindre. Clairement, le message est passé.

-Vous savez, j'ai tendance à m'ouvrir vachement plus aux autres depuis que je suis revenu. C'est un peu bizarre, et j'ai vraiment dû faire l'effort au départ, mais je m'y suis habitué. Comme je vous l'ai déjà dit, je ne garde plus tout pour moi, je fais la part des choses, et j'arrive relativement bien à le faire. Vous inquiétez pas pour moi, et franchement, si vraiment j'en ai besoin, je saurais me tourner vers vous.

Ohlàlà cette maturitééé je m'impressionne.

-Et donc, cette fille que vous avez rencontré à votre retour...

-Je n'ai jamais dit ça !
-Mais vous vous inquiétez pour elle.
-J'fais ce que je veux !

Pourquoi je me braque omg ?!

-Vous vous sentez prêt à vous attacher à quelqu'un ? Même si ça fait déjà un an que vous êtes rentré, ça peut être court pour certaines personnes.
-Mais j'ai jamais dit que j'étais attaché !
-Pardon, je n'ai rien dit dans ce cas-là.

OUAIS VOILA. Omg, comment elle m'agresse, ça m'énerve. Et pourquoi j'ai parlé de ça moi ?!

-Bon, tout semble en ordre pour moi. A moins qu'il y ait d'autres choses dont vous souhaiteriez parler ?
-Ca vous fait quoi, à vous, d'être dans cet endroit où il y a que des monstres avec des pouvoirs ?
-Des... pardon ?
-Nan, rien, laissez tomber. J'espère que vous trouverez votre place ici. C'est un endroit sympa, faut juste pas faire attention aux deux trois débiles qui se croient tout permis et qui oublient qu'ils ont quand même des pouvoirs et que ça peut être dangereux. Mais si même moi j'ai fini par comprendre que tout le monde n'était pas con et insouciant, c'est que ça doit vraiment être le cas. Bref, merci pour ce rendez-vous, c'était sympa, bonne journée et bon courage pour la suite !

Allez, bisous.


Visite médicale. [EVENT] 1731194884-allen-signature
##   Mer 22 Fév 2017 - 14:53
Ariana Vicente

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Ariana Vicente
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Ça aurait été mentir que de dire qu'Ariana avait hâte de passer cette visite médicale. Elle avait attendu un moment dans la salle d'attente avant que ça ne soit à elle ; le ventre tordu et la gorge serrée, elle s'y était rendue presque à reculons. Le médecin l'avait accueillie avec gentillesse, mais elle savait que ça n'allait pas durer. Se tortillant les mains, elle regarda le sol d'un air dépité lorsqu'il lui présenta ses résultats sanguins.

Reproches par-ci, reproches par-là ; est-ce que tu n'as pas un peu pris de poids, Ariana ? Est-ce que tu es allée voir une psy après ton dernier passage à l'hôpital, en novembre ? Ce n'est indiqué nulle part, Ariana, pourquoi tu ne l'as pas fait ? Est-ce que tu vas bien ?

Elle répondit qu'elle allait bien, sur un ton très calme et vaguement honteux. Alors le médecin continua. Quel est ton régime alimentaire ? Ne mens pas, regarde tes résultats sanguins, Ariana. Tu fais beaucoup trop souvent de l'hyperglycémie, tu manges n'importe quoi, il faut que tu te reprennes un peu. Reviens plus souvent pour tes bilans, c'est important, tu sais, c'est vraiment important.

Elle savait, mais au fond, elle s'en foutait un peu. Elle laissa passer l'examen médical, avec son médecin un peu trop agacé de voir qu'elle n'avait pas évolué - et même pire - depuis ses quasi deux ans de suivi. Heureusement qu'elle l'aimait bien, son médecin. Il la laissa quelques minutes, puis revint guider jusque chez la psychologue. Tout son corps se tendit lorsqu'elle la vit, souriante derrière son bureau.

—Viens, entre. Tu peux refermer la porte ?

Ariana déglutit, mais son corps ne répondit pas tout de suite. Il lui fallut ordonner à son bras de réagir. Se lever, tendre le bras, attraper la poignée, appuyer, tirer, relâcher.

Elle déglutit une fois de plus. Son coeur battait avec force dans sa poitrine. Ce n'était pas pareil qu'être face à son médecin, à qui elle racontait toujours les mêmes bobards, alors qu'elle savait pertinemment qu'il était télépathe. Là, elle était face à une femme inconnue, et elle ne savait même pas de quelle affinité elle était. Etait-elle sans pouvoir, comme le suggéraient les rumeurs ces derniers temps ?

Une inspiration. Elle se tourna vers la femme, à qui elle avait tourné le dos le temps de refermer la porte. Leurs yeux se croisèrent, et Ariana baissa immédiatement les siens vers le sol. Gorge serrée à lui en faire mal, elle avait envie de vomir. Tout tournait, c'était insupportable. Insu-pportable. Quelque chose que l'on porte à notre insu. Peut-être que c'est pour ça, qu'on n'arrive pas à se débrouiller avec.

—Tu veux t'installer ?

La psy lui désigna un siège d'un air affable. Ariana s'y installa comme un robot, avec l'impression qu'elle devait contrôler le moindre de ses gestes pour ne pas que l'on voit à travers elle. Puis la femme se présenta, et attrapa un dossier. Le même que celui que tenait son médecin tout à l'heure. Elle sembla lire une note qui y était fixée, avant de détacher le post-it, le froisser et le jeter à la poubelle. Ce geste anodin fit tiquer Ariana.

—Qu'est-ce que c'était ?
—Une simple note, lui assura la psychologue. Est-ce que tu sais pourquoi tu es là ? Tu as déjà vu des psy auparavant ?

Ariana hésita et finit par acquiescer. Son nez recouvert de tâches de rousseur restait plissé dans une expression inquiète.

—Très bien, alors tu dois connaître le principe. Je ne suis pas là pour te juger, simplement t'écouter. Aujourd'hui, nous voulons juste savoir si tout va bien dans ta vie. Que tu nous en parles un petit peu, que tu nous racontes comment les choses ont évolué pour toi depuis que tu es à Terrae. Est-ce que ça te convient comme ça ?

Elle acquiesça une nouvelle fois, la gorge sèche. En tournant la tête, elle aperçut une boîte de mouchoirs et une bouteille d'eau, ainsi que quelques gobelets.

—Tu aimerais boire quelque chose ?
—Désolée, dit-elle immédiatement, comme prise sur le fait.

La psychologue se leva pour lui servir un verre d'eau et l'invita à se désaltérer. Elle ajouta qu'il ne fallait pas s'excuser, et que le stress pouvait provoquer ce genre de choses. Ce n'était pas parce qu'elle avait besoin de quelque chose qu'elle devait avoir peur de le demander.

—Surtout si ça n'a aucune implication, conclut la psychologue, avant de revenir s'assoir sur le fauteuil face à elle. On commence quand tu en as envie.

Ahah. Jamais.
Ariana laissa son regard dévier sur l'horloge. Pourquoi seulement cinq minutes s'étaient écoulées ? Ca allait être une torture.

—Ca fait... presque deux ans que je suis là. Et ça va, dit-elle, comme elle le disait tous les jours. Je ne suis pas malheureuse, j'ai des amis.

Elle s'arrêta, le regard fixe.

—J'ai des amis, reprit-elle, comme si c'était important de le répéter. Un travail. J'apprends plein de choses, et être ici me fait vraiment du bien. C'est sûr qu'il ne fait pas aussi chaud qu'à Grenade, mais c'est normal…

Rire nerveux. Elle ne savait pas quoi ajouter de plus. Elle paniqua, et chercha dans les yeux de la psychologue quelque chose pour la relancer. Celle-ci attendit quelques secondes, puis nota quelque chose sur le carnet qu'elle avait sur les genoux.

—Très bien, l'encouragea la psy. Est-ce que tu peux me parler un peu de la raison pour laquelle tu es arrivée à Terrae ?

Elle ne sut pas quoi répondre. Il y eut un blanc dans sa tête, et elle eut beau chercher, elle ne se souvenait pas de ce qui avait causé ce vide.

—Aucune idée ? souffla-t-elle, les sourcils froncés, puis elle rit. Non, je ne sais pas, vraiment. Enfin, si, je sais pourquoi, mais sans savoir vraiment "pourquoi" ? C'est compliqué.
—Essaie de me l'expliquer ?
—J'ai eu un accident de voiture. Et paf ! Le vide. C'est tout. Comme ça. Ca s'explique pas vraiment, finit-elle en se ratatinant sur sa chaise.

Un silence.

—Raconte-moi comment ça s'est passé.

Ariana ne voulait pas raconter.

—Ecoutez, je sais pas vraiment…
—Tout ça reste entre nous. On ne te forcera à rien. Nous voulons simplement voir ce qu'il s'est joué pour toi à ce moment-là. Ferme les yeux, si tu le veux. Ca t'aidera peut-être.

Mais elle ne voulait pas.
Elle respira profondément en tentant de reprendre son calme. Elle se concentra sur le décor un instant, sans jamais regarder le visage de la psy, incapable de fixer ses yeux dessus plus d'une seconde.

—Prends une grande inspiration, comme ça. Bloque la. Puis souffle... Souffle encore. Recommence. Une grande inspiration…

Ariana tenta de se souvenir. Après un temps, elle commença :

—Je sortais de mon service. J'étais serveuse à ce moment-là, et j'étais complètement crevée. J'ai pris le volant, et j'ai fait un malaise…
—Pourquoi as-tu fait ce malaise ? Est-ce à cause de la fatigue ?
—Oui ? Non, se corrigea-t-elle. J'ai du prendre ma dose d'insuline au mauvais moment, je sais plus bien. C'était. un peu.

Son rythme cardiaque accélérait à nouveau et elle rouvrit les yeux.

—C'était un peu ?
—Pardon, j'ai perdu le fil.
—Prends ton temps.

"AHHH MAIS QU'ELLE INSISTE PAS OMG"

—J'ai fait un accident avec un autre conducteur. Il y avait un gamin dedans, reprit-elle d'une voix blanche.
—Est-ce qu'ils ont été… blessés ?
—Le père, oui. Le petit, je crois qu'il n'avait rien. J'ai eu un sacré coup sur la tête. Je me souviens plus des détails.

Elle mentait.

—Qu'est-ce que tu as ressenti, lorsque vous avez eu cet accident ?

Question stupide. Ariana haussa un sourcil circonspect.

—J'ai eu peur. J'étais sonnée.
—Et après ça ? Derrière la peur et le choc ?
—Je n'étais pas choquée.
—"Je n'étais pas choquée" ?

Aria s'humecta les lèvres. Elle avait l'impression que l'air lui manquait.

—Non, bien sûr que je l'étais. C'est juste, c'était un peu flou autour de moi. On est allé aux urgences. Mais ça allait.
—"Mais ça allait" ?

Non, ça n'allait pas. La gorge d'Ariana se serra et elle baissa les yeux vers le sol pour se retenir de pleurer.

—Non.

Silence.

—Qu'est-ce que tu ressentais ?
—J'étais en colère. Et triste.
—Pourquoi en colère, et contre qui ? Pourquoi triste ?

Silence.

—Contre moi. Je m'en voulais. J'en pouvais plus, de moi. J'ai fait du mal à un enfant. J'aurais pu le tuer. Alors j'ai... un peu pété les plombs, je crois. J'ai toujours été nulle. Je sais rien faire. J'ai jamais rien su faire. J'fais du mal aux autres sans le vouloir, parce que je suis cruche. Est-ce que vous savez c'que c'est, que de savoir que les gens vous prennent uniquement pour une fille stupide et incapable de réfléchir ?
—Est-ce que c'est ce que tu crois que les autres pensent ou bien le fait que tu penses ça de toi-même qui te rend triste ?

Cette fois, Ariana passa sa manche sur ses joues pour essuyer ses larmes.

—Les deux, j'crois. Je sais pas, articula-t-elle avec difficulté. Des fois, je me dis que ce serait mieux si j'étais pas là. J'emmerde tout le monde, j'suis bruyante. Et dès que j'arrête de l'être, les gens savent plus quoi faire. Et on me redemande de faire du bruit. En fait, ils veulent que j'sois une cruche, je crois. Parce que c'est que comme ça qu'ils m'aiment. Ce qu'il y a derrière, ils s'en fichent. Ils veulent juste me voir avec mes bons côtés. Que je les fasse rire. J'aimerais bien être capable de faire ça, aussi.
—Tu ne penses pas qu'ils peuvent simplement s'inquiéter pour toi ?
—S'inquiéter pour moi c'est se faire du mal. Et moi, je ne vais pas mal, articula-t-elle encore, les joues pleines de larmes qu'elle ne contenait plus.

La psychologue lui tendit la boîte de mouchoirs d'un air compatissant. La rouquine enfouit son visage à l'intérieur d'un carré de mouchoir blanc pour se débarbouiller. Les deux femmes prirent du temps avant de se remettre à parler.

—Tu ne vas pas mal, mais tu pleures tout de même. Pourtant, ce n'est pas par égo que tu te caches, non ?

Elle secoua la tête.

—Pourquoi alors ? Si tu as des amis qui t'aiment, et si tu les aimes aussi, c'est normal de se soutenir lorsque les choses vont mal pour l'un ou pour l'autre.

Ariana dévisagea la psychologue d'un air vague.

—Mais ils ne me laissent pas être là quand ça ne va pas.
—C'est-à-dire ?

Elle eut une pensée pour Nicolas, de qui elle n'avait pas de nouvelle. Pour Allen, qui refusait strictement de lui parler de ce qui n'allait pas. Ariana tripota son mouchoir, les yeux baissés vers le sol.

—Je vous l'ai dit, je ne suis pas le genre de personne qu'ils vont voir s'ils ont besoin de parler. Ils se cachent. Je crois qu'ils me fuient un peu.
—Et toi, est-ce que tu les fuies ?
—Non !

Exclamation qu'elle n'avait pas retenue. Elle attendit. Son visage se tordit un peu et elle rebaissa des yeux brillants vers le sol. Elle déglutit difficilement.

—Parfois, admit-elle après un long moment.
—Est-ce que tu penses à une fois précise ?

Evidemment. Elle se tortilla nerveusement les mains. La psy reprit quelques notes. Elle avait presque oublié qu'elle discutait avec quelqu'un, et qu'elle ne déballait pas tout ça simplement sous le coup de la tristesse qui l'avait envahie.
Ariana s'humecta les lèvres.

—En fait, cet automne… commença-t-elle, la gorge serrée. Je suis restée un moment toute seule. J'avais envie de voir personne. Et je sais pas vraiment si je suis prête à en parler, comme ça, c'était... Compliqué. Tout ça m'a vraiment remis en pleine face le fait que j'étais pas capable de m'occuper de moi, que j'étais nulle et que mes décisions amenaient généralement à une catastrophe. C'est noté sur votre dossier, que j'ai sauté d'une montgolfière ? Oui, parce que bon, j'ai sauté d'une montgolfière, mais c'est parce qu'un ami était triste de plus avoir ses pouvoirs. Je sais pas, j'ai fait ça impulsivement ! Mais c'était nul. Je lui ai fait du mal, il était en colère contre moi, et au final, j'aurais peut-être dû lui foutre définitivement la paix. Parce qu'au final, c'est toujours comme ça. Je fais des conneries, les autres m'aident à les rattraper, et après eux aussi en pâtissent. Alors ouais, cet automne… J'ai vraiment cru que j'allais devoir revivre c'que j'ai vécu quand j'étais adolescente. J'aurais pas été capable d'assumer un bébé, et j'aurais jamais été capable de l'abandonner non plus. Mais ce choix, c'était vraiment… c'était... [...] ... probablement le type le plus chiant que j'ai rencontré. Non mais sérieusement. D'abord il vient me voir, en mode "Hé coucou, ça fait longtemps que t'as pas donné de nouvelles, t'es morte ?", ce qui veut bien dire qu'il s'inquiétait, ou que j'lui manquais, non ?? Et quand j'lui dis que je veux pas parler il fait la gueule, quand je parle il fait la gueule, quand je retrouve ma bonne humeur il CONTINUE A FAIRE LA GUEULE MAIS OMG. Non mais c'est vrai, làà, quoi, il veut quoi, que je me roule par terre et que je fasse "Haaaaan Allen t'es méchaaant ouin ouin" ?? Non mais allô, faut pas déconner, quoi. Et après il s'étonne encore quand je me vexe quand il me dit dix fois par minute que je lui casse les couilles ! Mais qu'il aille pas me voir alors omg ! Je sais pas moi ! Qu'il refuse, qu'il me dise "Hé, Aria, en fait, t'es relou comme meuf, casse-toi stp merci bisous" !! Non mais parce que, je le force pas à me voir, moi--
—Ariana.
—Et même, j'm'en fiche, moi, qu'il drague des meufs devant moi, ça m'gêne pas, ok, j'suis cool avec ça, j'ai absolument aucun problème-
—Arian--
— -parce que, en soi, je lui ai JAMAIS rien demandé de tel, j'veux dire, mais qui voudrait de lui, pas moi, lol, sûrement pas, faudrait que je sois alcoolisée au 36e degré pour-
—Ar--
— -envisager ne serait-ce qu'une seule MINUSCULE SECONDE que quoi que ce soit puisse se passer entre nous. Puis, entre nous, il est canon, mais qu'est-ce qu'il est con. Il m'a jamais remerciée pour lui avoir offert des choc--
—ARIANA.
—Hein, ah, oui ?

La psychologue, un peu déboussolée, réussit enfin à obtenir l'attention de la rouquine.

—La séance est terminée. Depuis dix minutes. Je suis désolée. Mais tu sembles avoir beaucoup de choses à dire ET, rajouta-t-elle précipitamment, avant qu'Ariana ne rouvre la bouche, je serais ravie de poursuivre cette discussion plus tard.
—Oh, bah, si ce n'est que ça... J'y penserai, oui ! Merci ! Passez une bonne journée madame !!! répondit Ariana en secouant la main, après s'être levée.

Une fois la tornade sortie, la psychologue se laissa aller dans son fauteuil.

—Eh bah ça...


S'émerveille en #E7654D
##   Jeu 23 Fév 2017 - 16:44
Antoine Leroy

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Antoine Leroy
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HRP:
Rien. Aucun son ne me parvenait. Aucun mot ne franchissait la barrière de mes lèvres closes. Ces dernières étaient comme scellées depuis que j'étais entré dans cette pièce. Je ne voulais rien dire après tout, je n'avais pas envie de raconter ma vie. Une oreille normale aurait entendu le tic tac incessant de l'horloge, ainsi que les battements du cœur qui faisait tout pour être le plus discret possible, sans compter les souffles des deux personnes présentes. Pourtant, il n'en était rien pour moi. Je n'entendais rien. Aucune mélodie venait résonner à mes oreilles et même mon cœur semblait se taire. Tout était mort. Les murs étaient de cette couleur blanche habituelle, celle qui donnait l'impression que l'endroit était sans vie, ce qu'il me semblait être en réalité. Il y avait que très peu de décoration et d'effets personnels pour égayer cet espace de travail, à croire que ces gens préféraient vivre dans la mort. Oui, je n'aimais pas les hôpitaux et encore moins les psychologues, mais il semblerait que je n'avais pas le choix puisque tous les élèves de Terrae devaient passer par là vraisemblablement.

Monsieur Leroy, si vous ne parlez pas, nous n'allons pas pouvoir commencer.

Mes yeux se posèrent sur cet homme qui était en face de moi, assis tout comme je l'étais sur un fauteuil plutôt confortable. Sans doute qu'ils l'étaient pour que le patient se sente plus à l'aise et relâche sa garde, mais ce n'était absolument pas mon cas. Je n'avais aucune expression spécifique sur le visage. En clair, il était aussi vide que la pièce et je pensais que j'aurais pu me fondre dans le décor tellement j'étais en adéquation avec ce dernier.

Je vois sur votre dossier que vous êtes arrivé ici il y a peu de temps... quelles sont les raisons de votre présence ici ?

Mon regard se fit soudainement plus dur. Il n'avait aucun droit de me poser cette question, c'était du domaine de la vie privée et je ne voulais pas y penser. Sans l'oublier, je ne voulais pas que cela m'empoisonne davantage et j'avais décidé de changer de vie pour mieux redémarrer. Ma réaction semblait étonner mon interlocuteur qui nota quelques mots avec une écriture tout bonnement affreuse sur un carnet avant de m'observer de nouveau.

Puisque vous insistez dans votre mutisme... Lorsque j'ai tendu la main vers vous tout à l'heure, vous avez reculé avec une peur lisible dans vos yeux, avez-vous subi des maltraitances physiques ?

Ça suffit ! Je ne voulais pas qu'il poursuive. Il n'avait pas le droit d'empiéter sur ma vie privée sans que je lui donne mon accord... ce qu'il n'aura jamais d'ailleurs. Toutefois, bien malgré moi, mes mains vinrent enserrer mes avant-bras à l'endroit où les dernières marques subsistaient. En utilisant ces termes, cet homme me rappelait à quel point mon père pouvait se déchaîner sur moi alors que je ne bougeais pas d'un pouce et que j'acceptais le traitement sans verser une seule larme. De légers tremblements vinrent perturber de nouveau mon immobilité. Une victoire pour mon interlocuteur qui s'empressa de poursuivre son observation sur ce maudit carnet avec cette même écriture qu'il m'était impossible de lire.

Qui est responsable ? Vos proches ? Votre famille ? Vos par...

Arrêtez !

L'ordre avait été sec et brutal. Alors que tout était mort avant cette discussion, j'avais l'impression que tout venait d'exploser. Mon cœur s'était remis à battre de manière accélérée allant jusqu'à me faire presque mal à la poitrine tellement il y mettait de l'énergie. J'avais l'impression d'entendre mon sang parcourir mon corps et résonner tout particulièrement à mes oreilles par de fréquentes pulsions. Les tremblements de mon corps s'étaient faits plus prononcés et plus intenses aussi, si bien que je ne pouvais plus les retenir. Les mélodies muettes s'étaient réveillées et m'engloutissaient dans un torrent de symphonies jusqu'à ce que cet unique mot franchisse enfin mes lèvres. Le calme était en train de revenir petit à petit, ce qui ne m'empêchait pas de poursuivre l'écoute de tous ces sons pourtant si insignifiants.

Ce sont donc eux...

Non...

Pourquoi avoir réagi ainsi alors ?

Ce... ce n'est pas... eux... deux... juste... lui...

Les mots sortirent difficilement et la fin avait plus été murmurée qu'autre chose, si bien que je doutais que mon interlocuteur ait pu m'entendre. Bien évidemment, notre proximité l'un envers l'autre et le fait que nous soyons seuls dans une pièce presque vide lui avaient permis de tout comprendre.

C'est pour cela que vous refusez le contact des autres ?

Je baissais la tête. Geste de soumission dans toute sa splendeur et qui m'évitait de répondre avec la parole. En effet, je le savais déjà depuis bien longtemps. Je refusais que les autres m'approchent. Il s'agissait tous de traîtres, saisissant la moindre opportunité pour en tirer profit, jetant ce qu'ils appelaient des amis lorsqu'ils n'avaient plus besoin d'eux. Autant vivre seul que de laisser de telles personnes m'approcher. Pourtant, je savais que c'était faux. Entre le Master qui m'avait amené à Terrae, Nathanaël qui m'avait fait découvrir l'univers qui s'y cachait, Angie qui partageait toutes ses connaissances et sa bonne humeur... Au fond de moi, je devais avouer qu'il y avait des gens honnêtes qui méritaient d'être connus.

Je cerne un peu mieux votre réserve. Qu'en est-il de votre mère ?

Rien que le terme en lui-même me fit l'effet d'un électrochoc. Je m'étais levé brusquement de mon siège. Mon regard semblait vide. Mon souffle était fort, comme si je venais de courir un marathon. Après quelques secondes figé ainsi, je finis par retrouver mes esprits. Le but de cette visite était de comprendre pourquoi j'étais là et si j'avais besoin d'aide pour m'en sortir. Mais je n'en voulais pas de leur aide, je saurais me débrouiller par mes propres moyens. Le ton que j'utilisais fut plus assuré lorsque je repris la parole, malgré le fait que mes yeux étaient humides.

Chacun a son jardin secret, vous n'avez pas le droit d'entrer dans le mien. Si je suis ici c'est pour recommencer... sans oublier... et rien d'autre.

Sentant que j'allais craquer et que les larmes allaient couler alors que je m'étais promis que je n'en avais plus le droit, je sortis en trombe de la pièce pour m'en éloigner le plus possible. Le Master chargé de m'accompagner voulut se lancer à ma poursuite avant d'être interrompu par le psychologue.

Ce n'est pas la peine. Son seul problème est d'être trop renfermé sur lui-même, il a besoin d'un nouveau départ pour s'ouvrir aux autres. Ainsi qu'un suivi, mais de préférence éloigné.

Quelques jours plus tard, je fus convoqué dans la salle des Masters où je me rendis tout en me demandant si cela n'avait pas un rapport avec ma fuite en plein milieu de l'entretien. En réalité, ils me proposèrent d'être initié et de recevoir mes pouvoirs, ce que j'acceptais après avoir reçu quelques informations sur plusieurs craintes que j'avais. Je découvris que j'étais un Air et que mon élément s'activait de lui-même pour me protéger des autres. Bien évidemment, cela venait de moi, mais tout était inconscient, je ne le maîtrisais pas et cela reflétait juste le problème que j'avais. Après s'être assurés que je pouvais faire appel à mon élément de manière consciente, je pus récupérer mes affaires pour déménager dans la chambre que je recevais. Fini les dortoirs ! J'allais pouvoir être plus tranquille à présent. Néanmoins, était-ce une bonne idée de laisser un renfermé seul dans une chambre ? Est-ce que cela allait aggraver la situation ou l'apparition de mes pouvoirs allait me permettre de m'ouvrir aux autres ? Seul l'avenir le dira et il n'est pas encore écrit !
##   Jeu 23 Fév 2017 - 19:57
Charlie-Ange Petit

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Charlie-Ange Petit
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« Tu veux bien nous présenter le patient ? »

L’étudiant stresse et regarde ses notes. Monsieur Petit n’était pas facile à interroger, il semblait distant. Il l’avait trouvé morne, peut-être était-il légèrement déficient ? Il avait lu dans son dossier son histoire et en avait rapporté les principales lignes dans son observation.

« Monsieur Charlie-Ange Petit. Il a vingt-six ans. Il est français. Mode de vie : il est célibataire, sans enfants et vit actuellement dans une chambre à l’internat de Terrae dans la partie Terre. Il est actuellement chauffeur de taxi ici, avant il était professeur d’art plastiques en collège. »


Cette information ce n’est pas l’homme qui la lui a livrée mais le dossier, tout comme la suivante. Monsieur Petit n’a jamais dit un mot sur la raison de sa présence dans le service.

« Motif d’hospitalisation : TS, il s’est phlébotomisé le 20 décembre, il a été sauvé juste à temps. Il a passé quelques jours en réanimation avant d’être transféré dans le service. »

Il sonne bien ce mot « phlébotomiser » mais il ne le comprend pas, il n’a pas eu la curiosité d’aller le chercher, il sait ce que veut dire TS. Tentative de suicide. C’est suffisant non ? Ce serait malsain d’en chercher les détails et de toute manière il ne se sent pas encore armé pour affronter ce genre de situations.

« Le patient ne rapporte aucun signe fonctionnel particulier. L’examen clinique est sans anomalies, les bruits du coeurs sont normaux et il n'y a pas de souffle, le murmure vésiculaire est simétrique, il n'y a pas de bruit surajouté. Les pouls sont biens perçus en distalités. Les réflexes sont présents, la sensibilité aussi. Il n'a pas de défense à la palpation abdominale et les bruits hydro-aériques sont présents, il n'a pas de globe vésical. »

Il a été plutôt coopératif d’ailleurs quand il lui a demandé de se lever de marcher, de se laisser ausculter, de suivre la lumière des yeux.

« Tu ne nous as pas parlé de ses antécédents.
- Ah pardon, il a un syndrome cérébelleux congénital, c’est le principal, ensuite il s’est foulé la cheville une fois au collège et c’est tout. Il n’a aucune allergie connue.
»

Comment avait-il pu oublier ? Il s’était amusé à faire faire maints exercices à l’homme pour objectiver ce déficit. C’était la première fois qu’il voyait un nystagmus ! C'était vraiment différent de l'idée qu'il s'en faisait ! Il en avait entendu parler dans ses cours, mais le voir c’était toujours plus marquant. Tout comme il avait relevé sa dysmétrie et adiadococinésie qui étaient bien plus flagrantes que sa dysarthrie… Tout était léger chez lui mais notable quand il savait quoi chercher et s'il utilisait les exercices adéquats pour le mettre en évidence.

« Tu l’as trouvé comment ?
- Il est bizarre. »

C’est une réponse évasive mais même lui a compris que quelque-chose clochait avec ce patient. Il avait l’air fatigué, bien plus que son âge ne le laissait présumer.

« Il a l’air éteint. »


S’il avait été plus âgé il aurait parlé de perte de l’élan vital, mais il doutait que ce terme convienne à un jeune homme.

« D’accord. Mei tu as quelque-chose à ajouter ? »


L’aide-soignante réfléchit. Tout ce qu’elle a à dire elle l’a déjà consigné dans son dossier.

« Il a recommencé à manger, il a repris deux kilos depuis la semaine dernière. »

Lors de son arrivée ils avaient pensé à lui mettre une sonde nasogastrique car il refusait de se nourrir. Il ne criait pas, ne se mettait pas en colère contre eux, mais au fond cela se sentait : il leur en voulait de l’avoir sauvé et d'essayer encore de le faire.

« Sa tension est remontée mais reste un peu faible. »


Le médecin regarde le bilan biologique, en effet son taux d’hématies reste bas, anémié cela va sans dire. C’est peu étonnant, ils lui avaient transféré deux poches de sang à son arrivée mais comme il refusait de se sustenter cela se révélait au final insuffisant. Ce patient était maintenant carencé, ils devaient le supplémenter en vitamines. L’infirmière intervient :

« Il refuse toujours de prendre ses médicaments, on pourrait peut-être essayer de les remettre en IV ?
- Je lui en parlerais, mais je ne pense pas qu’il accepte une nouvelle voie veineuse. Il semble phobique des piqures. »

Elle se dit qu’elle a là un bon moyen de faire pression sur lui. S’il ne prend pas ses médicaments ils devront le perfuser, qu’il le veuille ou non. Elle sait les faire marcher au pas ses patients, il n’est pas question qu’il échappe à la règle. Elle ne l’apprécie pas, il y a certains patients avec qui elle n’arrive pas à s’entendre. Ce n’est même pas qu’il la dérange toute les cinq minutes, qu’il soit grossier ou bien même vindicatif… Elle ne l’entend jamais dire autre-chose que « bonjour, oui, non, merci, au revoir. » Il ne pose pas de questions, c’est à peine s’il répond aux siennes. Avez-vous bien dormi ? Oui. Avez-vous mal quelque-part ? Non. Voulez-vous une collation ? Non merci. Il ne se battait pas et c’est ça au fond qui la mettait mal à l’aise.
Le psychologue rentre dans la pièce et ferme la porte.

« Alors qu’est-ce que tu en pense ?
- C’est un homme compliqué, il me dit que tout va bien et qu’il veut sortir…
- Il t’a dit pourquoi il avait fait ça ?
- Non, c’est bien ça le problème. Il se fout complètement de nous. Il veut sortir mais il ne va pas mieux, absolument pas. Il dit ce qu’on a envie d’entendre. Il nous prend pour des cons.
- A toi aussi il te fait cette impression… Qu’est-ce qu’on va pouvoir faire de lui ? Ca fait déjà un mois et demi qu’il est en vasculaire, mais je ne peux rien faire de plus pour lui… Si seulement ils avaient une place qui se libérait en psy…
- On est à Terrae, tu sais que les cas urgents passent en priorité.
- J’vais rappeler le psychiatre et lui demander de passer pour réévaluer son traitement anti-dépresseur, mais s’il ne le prend pas ça ne sert à rien. Faut vraiment qu'on lui trouve une place ça peut plus durer, si ça continue on va devoir envisager de l'envoyer en externe... »

Le médecin soupire. Il ne sait que faire de ce Charlie-Ange, il pourrait cliniquement le faire sortir… Mais déontologiquement il s’y refuse. Il expérimente ce sentiment qu’ont un jour tous les soignants : celui d’être inutile. Ça lui fait un coup au moral, mais il en a vu d’autres, les années l’ont endurci.
Ce sentiment d’impuissance a toujours un sale gout dans sa bouche.


Ralentir le rythme de la course folle
Folâtrer un instant sans but, sans boussole
##   Ven 24 Fév 2017 - 20:00
Misao Honda

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Misao Honda
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—Oui mais non, pourquoi je peux pas avoir mon rendez-vous avec un des types que j'ai passé en entretien ? C'est pas déontologique ? Je m'en fiche de la déontologie. Je ferai comme si je ne savais rien ! Je leur ferai pas peur, promis.
—Ecoutez, c'est votre soeur qui l'a recommandé, et nous avons tous été d'accord avec ça, soupire la psy. Il ne vaut mieux pas que vous discutiez de votre passé avec des personnes ne venant pas de Terrae, ce sera plus…
—"Prudent" ? termine Misao d'une voix blanche.
—Confortable pour tout le monde, soupire une nouvelle fois la psy.

Un instant, les deux adultes se jaugent du regard. Misao n'a pas peur d'être là - honnêtement, il se demande même pourquoi on l'oblige lui aussi à faire cette maudite visite médicale. Tout va bien chez lui. Il a eu un petit moment d'égarement y a un ou deux ans, mais c'est parce qu'il se faisait légèrement haïr par la moitié d'l'institut. Mais si, vous savez.

—Alors, Misao, dites-moi… (C'est drôle, parce que lui, personne le tutoyait jamais directement, cash c'était un vieux, t'sais.)(Et puis "moi", aussi, hein, comme ça c'est fait.) Comment vous allez, en ce moment ? Vous vivez bien dans votre dortoir ?
—Ma chambre est trop petite, j'veux un appart. Ca m'saoule de vivre à côté d'un putain de branleur qui se tape des meufs toutes les semaines (pendant que je suis célibataire putain).
—Ce n'était pas vraiment la question.
—Non mais qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Les gens oublient. Moi j'vais bien, j'vais mieux, en tout cas.
—Et vos TOCs, ils vont mieux ?

Ah ouais. Sorry not sorry, la meuf, tranquille. NON MAIS LES PSYS ONT LE DROIT DE DIRE CE GENRE DE TRUCS OMG ?

—Mes TOCs, mes TOCs... Est-ce que j'ai l'air d'avoir des TOCs ? réplique-t-il du tac au tac. Non, je n'en ai pas. Fin de la discussion. Je peux partir ?
—Misao...
—Non.
—Misao.
—Non !
—S'il vous plaît, vous n'êtes plus un enfant. Vous êtes resté un moment reclus dans votre chambre, comment vous avez vécu cette guerre avec les scientifiques, il y a quelques années ?

Misao pince les lèvres. Bon sang, elle ne peut pas lui foutre la paix ?

—Evidemment que j'ai mal vécu cette guerre. J'ai fait parti de l'autre camp pendant un sacré bout de temps, et ce n'était pas par envie. Ou… peut-être un peu. J'en sais rien. J'ai toujours voulu apprendre, savoi, comprendre. Je voulais retrouver ma soeur. Alors j'ai fait des conneries, mais est-ce qu'on est encore obligés d'en parler aujourd'hui ? Je ne suis pas un traître.
—Ce n'est pas ce que j'ai dit. Mais vous avez l'air de le penser. Est-ce que c'est le cas ?
—Non. C'est ce que beaucoup sont encore capables de penser, c'est différent. Alors oui, je suis resté enfermé dans ma chambre pendant presque six mois sans en sortir, j'ai perdu mes amis, j'ai perdu la femme que j'aimais, mais maintenant je l'accepte. Je fais des recherches qui nous permettront peut-être de montrer au monde que nous ne sommes pas des monstres comme on a pu et comme j'ai pu le penser par le passé. J'ai des projets, et même s'il ne s'agit pas réellement de moi, en fait, c'est uniquement moi que ça concerne. Oui, c'est pour me racheter. Vous croyez quoi, que j'arrive à ne pas me sentir coupable ? J'me sens coupable et je le suis. Mais on m'a donné une chance de me racheter, alors je le fais. Peut-être que je donne l'air de ne pas aller bien, mais si pour vous ne pas aller bien est s'investir dans son travail, alors vous êtes vraiment une psy inutile et qui n'y comprend rien à ses patients.

Il reprend contenance en lissant les plis de sa chemise et en replaçant le bord de sa manche. Son rythme cardiaque a augmenté, mais ni son débit, ni son ton n'ont dépassé celui qu'il emploie habituellement. Il garde les yeux fixés sur sa psy, qui garde elle aussi un visage impassible. La femme finit par reporter les yeux vers ses notes.

—Oh, donc pour vous, vous investir dans votre travail n'est pas une manière de ne pas faire face à vos démons ? Je le conçois tout à fait.

Sérieux, les psys ont vraiment le droit d'utiliser le cynisme comme ça ??

—Evidemment que non.
—D'après votre soeur, vos TOCs sont plus importants et visibles depuis trois ans. Vous vous sentez nerveux, anxieux ?
—Aucunement.
—Les troubles obsessionnels ont comme fonction à dissiper une angoisse.
—Je ne suis pas anxieux de base.
—Qu'est-ce qui vous rend anxieux ?
—Rien, je vous dit.

La psychologue fait tomber sa liasse de feuilles sur le sol, qui se disperse un peu partout entre eux. Le silence résonne un instant. Misao fixe le sol, comme bloqué. Il ne veut pas parler à cette femme de tout ce qu'il a déjà pu faire.

—Rien ?
—Rien.

Elle avance son pied terminé d'une chaussure à talon au-dessus des feuilles. Lui se tend.

—Vraiment ?
—Vous vous moquez de moi… grince-t-il.

Elle sourit. Lui se crispe encore.

—Arrêtez ça ! C'est bon, j'ai compris, on n'est plus des enfants, siffle-t-il, les poings serrés.

Elle ramène sagement sa jambe près d'elle pour la recroiser par dessus l'autre.

—Très bien. Racontez-moi, dans ce cas.

Grognasse.

—Vous voulez que je vous raconte quoi ?
—Comment vous vous sentez, à Terrae, dans votre dortoir, dans votre vie. Ce que votre travail vous apporte.

Misao n'a toujours pas détourné les yeux des feuilles.

—Vos relations en dehors du travail et de votre soeur. Tout se passe bien, à ce niveau ?

Il finit par sourire d'un air vague.

—Bon.

Silence.

—Il est possible que j'ai quelques problèmes.

Ah bah voilà. C'était pas si dur à admettre...


HRP : Bon j'ai fait "court" et un peu naze mais j'voulais pas qu'il parle de tous ses problèmes ça aurait pris une plombe, du coup il va juste aller voir la psy pendant un moment mdr
Ca lui fera du bien o.o


Parle en #b7273d.
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