## Jeu 29 Juin 2017 - 14:44 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Ses mains autour d'une graine à quelques centimètres de la surface. Ses cheveux encerclant son visage. Son sac contre son arbre. Ses yeux clos. Ses jambes croisées en tailleurs. Son dos légèrement vouté pour atteindre le sol. Alice respire la concentration. Ses traits sont décontractés, mais elle respire de façon régulière, maitrisée. Sentir la Terre, sentir la graine au milieu, la matière qu'elle peut donner, la petite vie qu'elle contient. Respiration. Germe. Petite pousse. Percée. Alice s'arrête, rouvre les yeux, retire lentement ses mains du sol. Ok. On fait une pause. Elle est sortie, elle est bien vivante. Elle sourit, s'étire de tout son long. Baillement. Oui, ce n'est pas si facile, mais Alice y parvient de plus en plus simplement. Son entrainement commence à payer. Bon, ça ne dépasse pas faire pousser une fleur, ou faire naitre un petit arbre, mais c'est déjà ça ! Elle se relève contente de son travail. Elle se retourne, attrape sa bouteille, et boit sans retenue. Son regard se perd dans le feuillage du grand arbre. Le ciel pointe le bout de son nez à travers l'épais manteau de l'immense créature. Un pied sur le tronc, une impulsion, et hop, Alice se hausse sur la première branche. Perchée là, elle attend. Hamilton ne devrait pas tarder. Elles s'étaient données rendez-vous dans un coin tranquille, à l'ombre, un des endroits préférés d'Alice. Des pas approchent. Alice tourne la tête, se penche un peu pour regarder de l'autre coté du tronc. L'éclair roux qu'elle aperçoit ne la trompe pas, Hamilton arrive. Alice sourit sans même s'en rendre compte. Lorsque la Feu arrive Alice se laisse glisser, les jambes enroulées autour de sa branche, les écartées, tout sourire. « Bonjour Hamilton. Ca va ? » Ses yeux parlent bien plus que ses mots. Alice est heureuse de la voir, Alice est heureuse d'être là, Alice la trouve belle mais ne lui dira pas, Alice rayonne de se retrouver avec elle. Lentement, elle se redresse pour se laisser tomber au sol. Ses gestes semblent être habituels. Elle se redresse, lui sourit. Hamilton a l'air d'aller bien, son expression habituelle habite ses traits. « J'ai presque terminé de faire éclore une primevère. Tu voudras le faire avec moi ? » |
## Dim 2 Juil 2017 - 1:37 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | [Avril] Un coup de mascara. Erg. Eye liner habituel. Crayon. Un nouveau coup de mascara et. Rien à faire. Entre la soirée trop alcoolisée avec Ys, l’entraînement secoué avec Huo et le rhume – et Ariana ? – d’après… J’ai une tête de zombie. Mon air blasé est encore un peu vitreux aujourd’hui et les cernes un poil trop présentes. Je renifle et me mouche en soupirant. Je suis moins malade, mais il reste des traces. Cela ne fait en fait que quelques jours que l’Eau est passée me voir. Enfin. Il n’empêche que j’ai rendez-vous avec Alice et que j’aurais aimé avoir une plus ou moins bonne tête. Nouveau coup de mascara. Ok. Maintenant au moins, mes yeux n’ont plus l’air sur le point de se fermer d’eux-mêmes. Je zieute sur l’anti cernes avant de me souvenir qu’à part combler le creux laissé par les valises, il ne fait pas grand-chose. Tant pis. J’enfile un gilet par-dessus mon débardeur noir ainsi que ma paire de converse. J’attrape mon sac à main et sors enfin de ma chambre. Nous nous sommes dits que nous nous retrouverions à la forêt. Un endroit un peu discret. J’ai peut-être un peu de retard. J’ai mis du temps à me préparer. Je n’aurai qu’à marcher un peu plus vite. Pourtant, à peine ai-je fini de traverser le couloir que je m’arrête. J’ai oublié mon tabac dans ma chambre. Je fais demi-tour et vais le récupérer. Au passage, je replace une boucle un peu trop sauvage et fugueuse. Ok. Tout est bon, je peux y aller. Mes pas sont lents. N’ai-je rien oublié ? Mon téléphone. Nouveau demi-tour. Téléphone pris. Finalement, ce débardeur ne me convient pas. Je me change, enfile un t-shirt marine. C’est bien, le marine. Cette fois-ci, c’est la bonne. Je sors enfin de l’institut. L’air frais d’avril vient caresser mon visage, un instant, je ferme les yeux et profite de la brise. Je rouvre ensuite les paupières et roule une cigarette que je fume en marchant vers la forêt. Je mets du temps à l’atteindre. Trop de temps. Et finalement, j’arrive au lieu de rendez-vous. Alice est là. Son sourire, toujours là. Sur son arbre. Elle s’y déplace comme un petit singe, ma douce. Son regard brille lorsqu’elle me dit bonjour et me demande si cela va. Je lui réponds que je vais bien. Tout va bien. Puis la Terre évolue sur sa branche, se redresse et atterrit souplement au sol. Elle me parle d’une primevère, me demande si je souhaite la faire pousser avec elle. Je ne souris pas, me contente de l’observer. Observer la vie qui se dégage d’elle, la joie, le bonheur qui l’habitent. - Je veux bien la faire pousser avec toi, mais il faudra que tu me dises quoi faire pour cela. Elle est forte, Alice. Elle s’entraine sans relâche, ma douce. Ils s’entrainent tous sans relâche. Je ris amer intérieurement. Ma main se lève et vient effleurer une mèche de cheveux de la Terre, mais rapidement mon bras retombe contre ma hanche. J’ai la nausée. Je ne montre rien, mais j’ai la nausée. Nous ne nous sommes presque pas vues depuis le fameux soir du bal. Je ne voulais pas la voir. Je ne voulais pas venir aujourd’hui. Parce que je me souviens. Je n’aurais pas dû. J’ai fait ce que j’étais censée faire, mais je ne voulais pas. Je ne veux pas. Je ne comprends même pas pourquoi, mais je ne veux pas. Je ne veux juste pas. Je me souviens, et je refuse. Tout mon corps refuse. C’était pourtant ce que j’étais censée faire. Mais je ne veux pas. Mon maquillage, je m’en fiche. Mes cheveux, je m’en fiche. Mon tabac, mon téléphone portable, mon débardeur, je m’en fiche. Je ne voulais juste pas être là. Pas avec Alice. Pas avec quelqu’un qui attend cela de moi. Même si ce n’est pas voulu, même si ce n’est pas sa faute, même si c’est la mienne. Je ne veux pas. - Que puis-je faire pour toi ? demandé-je calmement. |
## Dim 9 Juil 2017 - 23:46 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Malgré la réponse de la Feu, Alice voit qu'elle a l'air épuisée, derrière tous les efforts qu'elle a fait. Alors, pour cela, elle ne dit rien, et la croit. Elle a simplement pu veiller tard, boire avec Nicolas ou un ami, sans pour autant être mal. Elle continue donc de lui sourire. Elle semble toute heureuse qu'Hamilton veuille bien l'aider. Elle sait exactement ce dont elle a besoin. C'est une occasion pour s'entrainer ensemble, une occasion pour lui montrer qu'elle peut être utile. Qu'elle peut être merveilleuse, malgré le fait qu'elle ne s'en rend pas compte. Son mouvement fait sourire la Terre qui ne s'arrête pas lorsque sa main retombe. Pourtant ses pensées s'embrouillent, Alice l'entend. Elle fronce les sourcils un instant, lui demandant silencieusement si, oui ou non, tout allait bien. Son geste n'est pas habituel non plus... Mais elle enchaine. Alors Alice se tait, s'assoit à coté de sa plante, et invite Hamilton à venir en face d'elle avec douceur. Elle sent. Elle voit. Quelque chose. Ne va pas. Et elle ne sait pas si elle doit le faire remarquer ou pas. Tu sais que tu ne tiendras pas longtemps, n'est-ce pas ? Hamilton doit le savoir aussi. Tu vas lui demander. Pour l'instant pourtant Alice arrive à se focaliser sur sa petite pouce. Elle place ses mains sur le sol autour d'elle. « Mets tes mains au dessus. Est-ce que tu te sens capable de créer un peu de chaleur avec tes mains ? Comme cela, elle sera plus robuste et poussera plus vite. Tu t'en sens capable ? » Alice lui sourit. Elle pouvait l'aider à créer une jolie petite chose. Elle pouvait l'aider à faire ce qu'elle aimait. Elle pouvait voir qu'elle est en capacité de faire de belles choses, des choses biens. « Moi je ne peux que la faire pousser, si tu m'aides, elle sera tout pleine de vie, et forte ! » Tout son corps la démange, elle a tellement envie de savoir. Pourtant elle ne trahi rien, ne laisse rien voir. Elle veut lui faire confiance, elle veut la croire et se dire que tout va bien, qu'elle ne lui cache rien. N'aie pas peur... S'il te plaît, n'aie pas peur de me dire... Alice aimerait simplement qu'elle lui fasse confiance. |
## Lun 10 Juil 2017 - 15:14 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | Les sourcils de la douce se froncent un peu. Elle s’inquiète. Elle ne devrait pas. Alors je fais un pas en arrière dans ma vie, améliore un peu le masque pour être certaine de n’avoir l’air que fatiguée, pas perdue, pas peinée. Un regard assez vif mais pas trop pour être naturel. Des coins des lèvres pas trop affaissés mais pas trop redressés non plus. Un ton calme et posé. Une oreille attentive. Je m’assois face à Alice, la plante entre nous. Les mains de la Terre rejoignent le sol et elle m’explique ce qu’elle souhaite que je fasse. Utiliser mon Feu, ma Chaleur. Mon ventre se noue un peu. Je secoue un peu la tête. - Je ne peux pas encore juste créer de la chaleur. Par contre, je peux faire des petites flammes en gardant une distance avec la pousse afin qu'elle ne perçoive que la chaleur. Je ferme les yeux un instant, m’installe en tailleurs et joins mes paumes devant mon ventre. Je sens le Feu parcourir mon corps. Il s'anime, navigue, se perd et je crois qu'il m'échappe, mais il me revient. Enfin, le creux de mes mains chauffe doucement. Un air tiède tente de s’échapper de la cage que je lui impose et j’écarte enfin mes mains, dévoilant des petites flammes qui lèchent ma peau. Mes paupières se soulèvent, je croise le regard d’Alice. C’est un travail en duo. Pour cela, il faut de la concentration et être à l’écoute de l’autre. Même si aujourd’hui ce n’est pas simple, c’est ce qu’il faut faire, n’est-ce pas ? - Prête ? demandé-je. Une fois certaine que le moment est venu, j’approche mes mains de la petite pousse, ni trop près, ni trop loin. Elle est si fragile, si mince, si frêle. Pourquoi me demander mon aide ? Elle est si vulnérable. Je pourrais la détruire sans faire exprès. Je pourrais tout rater. J’inspire profondément. Je retiens le Feu qui réclame de m’échapper, le force à ne rester que flammèches et non flamme éphémère qui prendrait de la puissance aussi vite qu'elle s'éteindrait. La chaleur de mon Feu se diffuse doucement sur la plante qui, grâce aux pouvoirs d’Alice, grandis, grandis et s’épanouis. Bientôt, une fleur naît, aux pétales d’un violet pâle discret et doux, comme la Terre. Un sourire un peu triste fleurit sur mon visage. J’ai peut-être participé, mais je n’ai pas créé. C’est Alice qui donne naissance, pas moi. C’est Alice qui est assez forte pour croire que la vie vaut la peine d’être offerte, pas moi. Moi, j’aurais été d’avis que cette plante n’a rien demandé à personne, et que peut-être elle aurait préféré ne pas voir le jour, rester sous terre. Parce que la vie, ce sont des regrets, de la peine, des interrogations incessantes. Aurais-je dû faire cela ou ceci ? Aurais-je été différente si je n’avais jamais fait cela ? Pourrai-je un jour te regarder à nouveau dans les yeux sans en avoir la nausée ? Mes yeux quittent la primevère, se plantent dans ceux d’Alice. C’est trop dur, ma douce. C’est beaucoup trop dur. - Nous avons réussi, lâché-je d’un ton que j’aurais voulu plus heureux que ce qu’il n’est. Mais c’est trop dur. Je n’arrive pas à canaliser mes pensées qui prennent trop de place, qui m’empêchent de me concentrer sur mes gestes et mes actes. Et soudain, de mes paumes toujours placées aux côtés de la plante, mon pouvoir que j'avais fait taire se réveille sans demander mon avis. Une minuscule flammèche témoin de mes peurs et mes doutes vient lécher la tige et la primevère disparaît, est consumée. Mes pupilles écarquillées se posent sur le cadavre du nouveau-né, s’y posent et ne bougent plus. Je ramène d’un coup sec mes mains à mes cuisses, poings fermés. - Je. Je l’ai détruite, soufflé-je entre mes lèvres, sans émotions. Je l’ai détruite comme je détruis tout. Comme je détruirai ma relation avec Alice. Comme je détruirai toute mes relations. Comme je fais toujours. Toujours. Détruire. |
## Sam 15 Juil 2017 - 0:33 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Hamilton explique patiemment qu'elle ne maitrise encore pas assez pour seulement générer de la chaleur, mais son idée fonctionne également. Alice acquiesce en souriant, ce sera très bien, elle pourra l'aider à créer quelque chose de beau. Elle lui sourit, confiante. C'est un travail en duo, Alice en est heureuse, elle est ravie de pouvoir faire des choses avec elle. Lentement, elle place ses mains autour de la plante, et se concentre. Dès qu'Hamilton fait naitre des flammèches, Alice ferme les yeux et se concentre sur la pousse. Avec ses journées passées à s'entrainer, elle trouve facilement la source, elle rentre plus facilement en contact avec la plante. Avec une grande facilité, elle l'imagine grandir, et la sent faire de même. Elle sent, à travers la plante, que la chaleur l'aide, qu'elle en a besoin. Elle contrebalance pour que la chaleur soit toujours comme la plante en a le plus besoin. Elle rouvre les yeux, la fleur est née, elle est resplendissante. Le regard de la Terre est doux, attendri par la fleur. Elle lui donne toute sa confiance. Et puis lorsqu'elle lève les yeux, elle surprend la tristesse mélancolique de la Feu. Ca ne va pas. Quelque chose ne va pas. Elle ne voulait pas faire cela ? Ou alors, regrettait-elle d'avoir fait grandir un être vivant ? Connaissant Hamilton, c'était probablement cela. Elle avait peut être raison. Mais Alice n'aime pas donner vie à une graine qui n'est pas prête de germer. Elle préfère le faire lorsque celle-ci l'est, lorsqu'elle est prête à vivre. Lui donner un coup de pouce. Elle se sent un peu triste qu'Hamilton ne partage pas sa joie. Lorsqu'elle parle, Alice en est persuadée. Elle penche la tête sur le coté, voulant l'inciter à lui dire ce qui ne va pas. Et puis, sans qu'elle ne s'y attende, les flammes d'Hamilton brûle plus fort, touchant la fleur, qui se consume rapidement. Alice pose une main au sol. Empêche la brûlure de toucher plus profond, conservant les organes présents sous la terre. Elle lève les yeux vers la Feu, qui regarde ce qu'elle a fait, d'un air vague. Le ton de sa voix est plat. Et pourtant, Alice sait qu'à l'intérieur d'elle, ça ne l'est pas. Tout en gardant ses yeux posées sur Hamilton, sa main au sol, sans qu'elle ne sache qu'elle vient de sauver la plante, Alice lui demande, sans inquiétude dans sa voix, seulement le besoin de savoir. « Dis-moi ce qui ne va pas, s'il te plaît. Je vois bien que tu ne vas pas bien. Dis-moi. Je t'en prie. » Les yeux bleus d'Alice cherchent ceux de la Feu. Et pour une fois, Alice est prête à ne pas accepter une fuite. Elle veut savoir. Même si au final, elle n'y fera rien, même si Hamilton ne veut pas de son aide, qu'elle ne lui donnera pas dans ce cas, Alice veut savoir. « Qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ou qui t'as blessé ? » |
## Jeu 20 Juil 2017 - 23:24 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | Dire ce qui ne va pas ? Mais ne serait-ce pas la blesser inutilement ? Comment dire avec tact à la personne la plus gentille… non, pas gentille. La plus gentille humainement parlant ? ARG. Peu importe. Je ne peux pas simplement lui dire qu’elle me donne la nausée. Que le souvenir de ses mains sur mon corps me rend malade. Que je regrette. Que je regrette tout si fort. Il faudrait que je ressasse les souvenirs, que je me les rappelle et les lui balance. Tout ce que j’ai voulu oublier de mon passé mais qui explique aujourd’hui mon présent et qu’il m’est nécessaire de confier. Confesser ? Aha. Les yeux rivés sur la fleur calcinée, j’inspire un coup bref. Ma poitrine est compressée, ma gorge nouée. Tout est bloqué par les larmes qui ne demandent qu’à couler. Je serre les dents. Un rire las secoue un instant mes épaules avant que je ne me fige à nouveau. Une goutte salée roule sur ma joue. Une goutte salée s’écrase au sol. - Je ne comprends pas… Ma voix est un murmure. Ma voix se brise. Ma voix ne tient pas. Et pourtant, je m’obstine. Je redresse la tête. Mon regard humide se plante dans les deux océans d’Alice. - Je. Je. Je n’y arrive pas. Mes lèvres se tordent en un sourire ironique. - Je voudrais juste comprendre tu sais. N’est-ce pas ce que nous sommes censées faire ? Les… Les contacts, même si je n’aime pas cela. N’est-ce pas ce que nous devons faire ? Mes sourcils se froncent, je le sens. Mes yeux regardent ailleurs, dans le vide. Je cherche. Je cherche sans comprendre. - Quand deux personnes s’aiment… Ne sont-elles pas censées aimer cela ? Ne sont-elles pas censées avoir du désir ? Moi, quand j’essaie… Quand j’essaie, j’ai la nausée. Même si j’en ai envie. Même si j’en ressens une réelle envie… Je. Je ne peux m’empêcher d’y penser. De regretter. De me demander si j’ai bien fait. Mais dans tous les cas… C’est ce que nous sommes censées faire. Mes doigts se resserrent sur mes cuisses alors que je me crispe. Je me sens brisée. Je me sens vide. Mes yeux se reposent sur Alice. Regard inquiet. Regard apeuré. Je ne comprends pas, ma douce. Je ne comprends pas. Je voudrais t’avoir contre moi. Je voudrais pouvoir t’embrasser quand je le souhaite. Je voudrais que tout soit normal. Que tu sois heureuse avec moi, qu’aucune limite ne te soit imposée. Sans que je ne m’en rende compte, j’explose silencieusement. Des sanglots muets qui agitent mes épaules, qui trempent mes joues, qui dénouent ma gorge en y laissant un goût amer et salé à la fois. - Je ne comprends rien. Pourquoi ai-je vécu cela ? C’est… C’est injuste, Alice. Moi aussi, j’aurais bien aimé que tout soit normal… Je suis sûre qu’ils ne vont pas tous aussi mal. Je ne veux pas leur jeter la pierre à tous, certains ne savaient même pas ce qu’ils faisaient. Moi aussi, j’ai été idiote. C’est de notre faute à tous. Mais… C’est injuste. Pou- Pourquoi moi ? Pourquoi certaines personnes doivent vivre cela ? Pourquoi j’en ai autant vécu ? Je sanglote. Je sanglote et ne m’arrête plus. Je suis fatiguée de tout contenir. Je suis fatiguée de ne rien dire. Laissez-moi pleurer comme un gosse. Laissez-moi crier si j’en ai envie, même si ma voix ne suit pas. Laissez-moi jeter tous les masques et les exploser, même si je ne suis même pas sûre d’être moi derrière. Laissez-moi essayer, au moins essayer. S’il-vous-plaît. |
## Ven 21 Juil 2017 - 22:01 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Alice attend. Elle sent que c'est difficile, elle voit qu'elle cherche comment le sortir, qu'elle hésite même tout simplement à lui dire. Mais c'est trop tard, Alice a vu, maintenant elle doit arriver à le dire, elle ne peut pas le cacher. Cela lui pèse trop. Lorsqu'elle voit une larme naitre au bord de son oeil, imperceptiblement, Alice se raidit. Alors, elle se renferme à ce point. Alice fait ce qu'elle peut pour ne pas se sentir ébranlée par sa réaction. Elle la regarde longuement. Lorsqu'elle essaie de parler, la Terre continue de la regarder, sérieuse, attentive. Douce. Au fond d'elle, Alice contrôle son inquiétude avec calme. Et puis, dès que sa première est prononcée, une sensation de froid remonte depuis son ventre jusqu'à sa gorge. Elle n'en fait rien, ne le montre pas. "C'est ce que nous devons faire." "Ce que nous sommes censées faire". ... Non. Personne n'est censé faire cela. Personne ne doit le faire. Personne ne doit se sentir obligé, et surtout pas Hamilton. Alice continue de la regarder intensément. Elle l'avait mise en garde. Elle l'avait repoussée parce qu'elle était saoule. Elle avait finalement accepté en lui faisant confiance. Apparemment, elle n'aurait pas du. Alice s'était trompée. Elle aurait du insister, elle aurait du en parler plus longuement, plus en détail avec elle. Pour la première fois depuis longtemps, la petite Terre ressent quelque chose comme de la culpabilité. Qui s'en va très vite pour laisser place à l'inquiétude. Elle a envie. Mais elle se pose des questions. C'est normal, pourquoi ne se rend-elle pas compte que c'est normal ce qu'elle ressent. Alice supporte les larmes de sa Lune sans broncher, elle ne fait rien pour aller vers elle, cela ne ferait qu'empirer la chose, elle la laissera venir. Alice la regarde, elle attend qu'elle ait terminé de parler, comme elle le fait à chaque fois, avec tendresse. Sa tendresse aujourd'hui est pourtant fébrile, la Terre est sujette à beaucoup, beaucoup d'émotions négatives qu'elle n'a pas l'habitude de recevoir. Pourtant, elle respire calmement. Elle réfléchit. Elle n'a pas besoin de ressentir tout cela, toutes les sensations présentes ne sont pas toutes importantes, et certaines ne lui permettent pas d'avancer et de faire des choses positives. Elle doit penser bien. Surtout maintenant. Elle écoute toutes les questions et le désespoir de la Feu. Elle la laisse pleurer, elle l'écoute pleurer, sans se morfondre elle-même. Elle est là simplement pour la soutenir. Elle l'écoute jusqu'au bout, jusqu'à ce que sa voix s'éteigne doucement. « Je ne sais pas, Hamilton. Je ne sais pas pourquoi tout cela aussi injuste. Je voudrais que ce soit autrement, mais ce n'est pas le cas. Je voudrais pouvoir t'aider et trouver des solutions, mais je ne sais pas si j'en suis capable, ni si tu en as envie. C'est injuste ce que tu as vécu. J'aimerai que tout soit normal pour toi, pour tout le monde. Je suis désolée de ne pas pouvoir faire les choses ainsi. » Elle se penche légèrement en avant vers elle, seulement pour la regarder mieux, et pour qu'elle, elle la regarde. Son regard n'est pas froid, mais il est autoritaire. Malgré toute sa douceur, Alice veut absolument que ce qu'elle veut lui dire, elle le comprenne, et elle ne l'oublie pas. Elle ne veut pas qu'elle le déforme. « Il y a une chose que je sais. C'est que tant que tu poseras des questions, tant que tu ne seras pas certaine, tant que tu auras des mauvaises sensations, malgré ton envie, tant que tu n'en seras pas certaine, et que cela ne te feras pas seulement du bien, je ne veux pas que tu me touches. Je ne veux pas que tu te forces. Parce que la seule chose que nous sommes censées faire, c'est apprécier ce qu'il se passe. Sinon, alors, il faut trouver une solution, faire autre chose, ne pas recommencer. Nous ne sommes pas censée avoir des contacts physiques si cela nous déplait. Nous ne devons pas faire l'amour si ce n'est pas par pure envie, avec RIEN d'autre qui accompagne cette envie. Je ne t'impose quasiment rien, Hamilton, mais ça, c'est ce que nous devons faire. Respecter cela. Respecter nos envies et nos sensations. Je refuse de te toucher si ce n'est pas respecté. » Elle se redresse légèrement, et un sourire tout doux, à peine présent apparait, Alice redevient plus douce, plus tendre. « Je suis là pour t'écouter, pour qu'on en discute si tu as besoin. J'espère que tu seras là si moi aussi j'en ai besoin. Mais je ne veux pas que tu n'écoutes plus ton corps, tes sensations. Parce qu'il t'ait arrivé trop de choses injustes, et que cela suffit. Je ne veux pas t'en faire subir plus. » Brise tes masques, arrête de te retenir, parle, fais sortir toute cette douleur, toute l'injustice que tu as vécu. Vis, Hamilton. |
## Sam 22 Juil 2017 - 0:52 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | Elle non plus, ne sait pas. Personne ne comprend mais tout le monde sait, hein ? L’injustice est connue, l’injustice est apprise. Mais qui faisons-nous réellement ? Je sens la rage affluer. Je la refoule, l’oubli. Ce n’est pas le moment. Il y a encore tant de choses qui me paraissent absurdes. Comme la douce qui parle. Qui parle d’un ton tout sérieux, tout autoritaire. Alice me dit ce que j’ai toujours voulu entendre. Elle me dit que nous ferons attention. Elle me dit que rien n’est obligatoire. Elle me dit que j’ai le choix. Elle me dit qu’elle est là pour moi. Qu’elle m’écoutera. Qu’elle m’aidera. Que je dois apprendre à m’écouter et m’aider aussi. Alice me dit ces paroles que j’ai toujours souhaité que l’on m’adresse et pourtant… Pourtant rien ne se passe. A quoi m’attendais-je ? Une parade de cinquante-six trombones pour fêter ma victoire ? Bravo ! Petite Hamilton a grandi et a réussi à parler. Petite Hamilton peut maintenant comprendre la vie. Il faut fêter cela ! Faire taire la rage. Toujours. Je déglutis. Je me serais attendue à ressentir quelque chose. Pas à me sentir… Vide. Vide et étrangement gênée. Du dos de la main, j’essuie les dernières traces de larmes qui humidifient encore mes joues avant de me redresser. Je hausse des épaules, le regard perdu derrière Alice : - Tu as sûrement raison, je lâche platement. Machinalement, je fouille mon sac et en sors mon tabac. Rouler occupe les doigts, rouler donne une excuse pour ne pas parler. Parce qu’au fond, je ne ressens rien parce que je n’y crois pas. Le mal est fait. Le mal reste. Peu importe la suite, non ? Même si nous changeons la manière de faire dans l’avenir, je resterai qui je suis. Et puis, qui sait si je serai un jour réellement prête ? Le doute ne fait-il pas partie du processus ? Un soupir affaisse un instant mes épaules avant que je ne me relève, cigarette roulée bloquée entre l’index et le majeur : - Ne vois-tu pas d’inconvénients à ce que nous marchions un peu ? Nous nous mettons en route, nous enfonçant toujours plus dans la forêt. La ballade est silencieuse. Je réfléchis. Je tire sur ma cigarette à intervalle régulier. Qu’ajouter ? La discussion n’a pas de suite, pas de fin. La discussion était inutile, j’aurais dû l’éviter, la zapper. Faire comme si de rien n’était. A quoi était-ce utile sinon à la faire souffrir ? - Ah…! Mon regard se pose sur la Terre et je coupe l’élan de mes pas. Je soupire, passe une main sur mon visage. - Je suis bête. Je viens de me souvenir de quelque chose que tu as dit, dis-je en secouant la tête d’un air las. M’en faire subir plus… Ce n’est pas ta faute, Alice. Tu n’es pas responsable de mon passé, et tu n’es pas responsable de la soirée dernière. Une dernière taffe sur ma cigarette avant d’atteindre le mégot. Je reprends la marche par automatisme. - Je ne voulais pas te faire culpabiliser ou souffrir ou… Ou je ne sais quoi avec cette discussion, marmonné-je. Je vais gérer mes soucis. Ne t’en fais pas. Mais ne te prend pas la tête ou quelque chose dans ce goût-là. Je t’aurais bien dit d’oublier, mais déjà que le reste n’est pas une garantie, effacer la conversation de ta mémoire n’est pas même une option. Et encore, ma douce, si je t'avais réellement tout dit... |
## Dim 23 Juil 2017 - 2:53 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Hamilton ne réagit pas spécialement, Alice ne s'attendait pas à l'inverse. Elle l'observe après avoir parlé longtemps, guettant ce sur quoi elle va enchainer. Parce qu'Alice n'enchainera pas d'elle-même. Elle pleure, elle ne la regarde plus. Enfin, elle hausse les épaules. Ce mouvement peut vouloir dire deux choses : soit on est sur la voie de l'acceptation, on l'a déjà accepté mais on ne le sait pas encore, soit on refuse. Sa phrase affirme cette situation assez bancale. Elle n'est pas réconfortée, même si ce n'était pas le but d'Alice. Elle n'a pas l'air convaincue ni touchée par ce qu'elle entend. Alice, elle, attend la suite. Comment l'aura-t-elle vécu. Evidemment. Evidemment, comment aurait-elle pu en douter. La Feu sort son tabac. Alice la regarde faire en silence. Elle garde ses yeux posés sur les mains habituées d'Hamilton. Elle relève les yeux vers elle lorsqu'elle parle, sans bouger le reste de son corps. Lorsqu'elle lui demande de bouger, Alice acquiesce. Marcher, quand ça ne va pas. Elle se rappelle sa discussion avec Nicolas. Oui, c'était bien cela. Un dernier regard vers le sol. Une seule expiration, une seule main contre la terre. Récupéré le vivant, l'insuffler au reste abîmé, et sauver la fleur, qui renaît avec facilité, sous forme de bouton de nouveau. Alice n'ajoute rien. Elle devait sauver cet être, c'était tout. Elle a à faire à plus important, plus complexe, et bien plus vieux en face d'elle. Elle se lève alors et suit la Feu dans la forêt, sans parler. Qu'est-ce qu'elle ressent ? Sa douceur habituelle, oui, mais un sentiment d'amertume également. Quelque chose d'amer près du coeur. Cela va s'en aller, c'est la douleur de l'autre qui l'a atteint, comme elle le fait rarement, elle s'en ira rapidement. Oui. Alice lève ses yeux vers elle pour l'écouter. Son regard est intense, et puis, lorsqu'elle a fini, elle soupire, lasse. Elle regarde de nouveau devant elle, elle semble un peu triste de ce qu'elle vient de lui dire, lasse, surtout. « Je ne veux pas que tu te taises pour autant. Je trouve ça formidable que tu aies réussi à me parler. En fait, malgré le fait que ce soit triste, et que je veux que tu te rendes compte de ce que je pense aussi, je suis heureuse que tu m'aies parlé. Parce que, ça veut dire que tu me fais un peu confiance. » Elle sourit un peu, toute douce, l'air réellement heureuse, comme elle l'est souvent. « Je sais que ce n'est pas ma faute, Hamilton, je sais aussi, pourtant, que je suis l'élément déclencheur de toutes tes pensées. Mais je n'y peux rien, alors, quitte à ce que je le sois, j'aimerai aussi que tu comprennes que moi, ça me rend heureuse que tu me parles. Ca me fait sincèrement plaisir que tu te confies à moi, parce que cela veut dire que tu me fais confiance, que tu considères que je suis quelqu'un de bien, ça me fait plaisir à moi, et ça me donne confiance en nous. Je veux que tu saches que je suis prête à t'écouter et à t'aider. » Alice ralentit un peu le pas, et puis, lentement, elle vient regarder la Feu droit dans les yeux, en souriant. Ses yeux brillent tout doucement, elle semble réellement heureuse, un peu anxieuse aussi, de ce qui pourrait se passer. Mais confiance, et sincère. Quitte à se confier, autant qu'Alice le fasse aussi. Autant qu'elles sachent toutes les deux. « J'aimerai pouvoir t'aider, j'aimerai me casser la tête pour toi s'il faut. Je peux me rendre compte que ce que tu dis, ce que tu vis ou a vécu est triste, je ne le serai pas moi-même pour autant, ou très peu. L'important pour moi, c'est que tu me fasses confiance, et que tu puisses te sentir bien, le mieux possible partout, et avec moi aussi, si j'y arrive. » |
## Dim 23 Juil 2017 - 13:17 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | La Terre soupire. La Terre semble un peu fatiguée de tout cela. Je ne dis rien et la laisse me répondre, même si je n’en ai pas envie. J’aimerais que nous passions à autre chose, que nous oublions. J’aimerais ne jamais avoir rien dit, avoir su faire semblant. C’aurait été plus simple, tellement plus simple. Elle trouve cela formidable que je lui ai parlé. Elle se dit que je lui fais un peu confiance. Je retiens un rire amer. Je ne sais pas quelle Hamilton j’aime le moins, finalement. Celle qui n’essayait pas même de créer des liens, ou celle qui tente sans savoir comment s’y prendre, sans savoir si c’est ce dont elle a besoin. Au fond de moi, je déteste l’idée de faire confiance. Pourtant, je me confie de plus en plus. A Alice, mais aussi à Nicolas, à Ys. Parfois, je trouve cela normal, doux, naturel. Parfois, je retrouve cette sensation d’instabilité, de dangerosité, de crainte. Aujourd’hui ? Je ne sais pas. Je ne sais juste pas. Alors je continue d’écouter. J’observe du coin de l’œil la bouille souriante d’Alice. Alice qui à grands coups de mots doux me détruit comme si elle me frappait à coups de batte de baseball. Détruire et construire à la fois. Paradoxe de l’être humain. Elle panse et tabasse dans le même temps, sans même le vouloir. La prédatrice ralentit ses pas, détaille la proie yeux dans les yeux, sourire au visage. Je l’affronte, plante mon regard vert dans le sien d’un bleu hypnotisant. Je la laisse m’avoir, couche les oreilles, baisserais presque la tête. Je me laisse amadouer tout en sachant que je tombe, je tombe trop bas. Je dois rendre la prédatrice heureuse. Je dois la laisser me rendre heureuse. Quand suis-je passée de prédatrice à proie, d’ailleurs ? Cette fois, le petit rire dubitatif n’est pas retenu. Léger, discret, mais présent. Je soupire doucement : - D’accord, Alice. Je me couche. J’accepte. Je ne sais pas quoi en penser, mais je n’ai plus la force de me rebeller. - D’accord, je répète. Nous essaierons. J’essaierai, en tout cas, car toi c’est une évidence que tu le feras. J’ouvre la bouche comme si je m’apprêtais à répondre avant de la refermer sans dire mot. Je ne sais pas quoi dire, en réalité. J’ai conscience de ma mauvaise foi. J’ai conscience qu’elle n’est pas attaquante mais protectrice. Alors je ne sais pas quoi dire. Peu habituée à tant de franchise, je suppose. Comprends-tu, Alice, que je ne peux pas en dire autant que toi ? Née dans le silence des mensonges, née dans la sélection des propos. Grandi un peu muette au moment des confessions. J’inspire profondément, laisse un mince sourire se dessiner sur mon visage. - Que veux-tu que nous fassions, aujourd’hui ? Veux-tu que nous réessayons d’utiliser nos pouvoirs ensemble ? Voir ce que nous pouvons en faire ? C’est plus simple d’enchainer sur quelque chose de nouveau. C’est aussi plus simple de me laisser le temps de digérer tout cela, d’accepter. C’est plus simple lorsque j’ai le temps de comprendre que la sensation qui agite un peu mon cœur est en fait un peu de bonheur. Les mots mettent du temps à être compris, mais ce que je saisis c’est qu’Alice accepte, c’est qu’Alice comprend. Je ne suis plus prisonnière, la prédatrice a brisé mes menottes. Cette cage faite de « Il faut que », « Nous sommes censée » vient d’être éclatée, d’exploser, et la liberté s’étend devant moi. Elle m’effraie, j’en détourne le regard, mais elle est bien là. - Je veux bien réessayer, si tu en as envie. Faire pousser une plante, je veux dire. Créer la vie, parce qu’elle n’est peut-être pas que mauvaise, au fond. |
## Mar 25 Juil 2017 - 23:24 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Alice, pour la première fois, lâche un peu les barrières qu'elle impose entre elle est Hamilton. Et très rapidement elle a les premières idées, les premières pensées de la Feu. Non. Elle bloque de nouveau. C'est trop dur. Elle n'a pas envie de constater d'elle-même, sans qu'Hamilton lui dise à quel point elle ne peut pas accepter ce que lui dit Alice. Elle ne veut pas, pas encore, pas aujourd'hui. Toi aussi Alice, tu aurais besoin de progresser. Elle sait pourtant qu'il lui serait facile de tout accepter, de comprendre la situation, de l'intégrer, de la protéger si elle peut. Mais Alice, aujourd'hui, est fatiguée de cette situation. Demain, tout ira bien, demain elle pourra. Mais là, après avoir vu les larmes d'Hamilton sans s'y attendre, après avoir été déçue par son propre comportement, et la confiance qu'elle donne à Adélaïde, elle n'est pas prête, complètement, à accueillir les choses décevantes d'un autre. Et malgré tout, la Feu lui dit qu'elle accepte. Est-ce vrai ? Est-ce qu'elle acceptera vraiment ? Ne fera-t-elle pas marche arrière dès que cela l'arrangera ? Est-ce qu'Alice sera seule à essayer d'avancer ? De nouveau, elle ressent de la culpabilité. Comment. Peut-elle. Penser comme cela. Une gifle mentale. Elle ne sourit presque plus tout à coup. Elle n'a pas le droit de penser comme ça. Elle n'a pas le droit de ne pas la croire si elle lui dit. Elle n'a pas le droit, comme Hamilton n'a pas le droit de ne pas la croire, elle, lorsqu'elle lui dit tout cela. Sinon, à quoi cela sert de se dire les choses ? Hm. Tu as ta réponse Alice, pas sûr que les autres ait la même. Lorsqu'elle reprend la parole, en passant à autre chose, Alice n'était pas prête. Pour une fois, la Terre s'arrête de marcher complètement. Elle ne cache pas le fait qu'elle ne sourit plus. Elle a besoin d'une petite pause avant de passer à autre chose. Elle regarde les arbres autour d'elle, elle écoute le silence, elle se déconnecte un peu, quelques secondes, de la réalité. Sa respiration se fait régulière, calme. Elle ferme les yeux pour les rouvrir sur Hamilton. Alice est de retour, souriante, toute douce, et elle acquiesce tout doucement. « D'accord ! Tu veux qu'on cherche un autre moyen ? Ou alors tu as une autre idée pour utiliser nos pouvoirs ? » Elle lui sourit doucement, et puis d'un coup, elle semble avoir une idée qui la rend rayonnante de joie. « Ca te dit qu'on fasse naitre un arbre ? Je n'ai pas assez de puissance pour le faire pousser plus grand qu'un arbuste, mais avec ton aide ce sera simple de le faire grandir un peu plus ! Et un arbre, ça vit très longtemps, ce sera notre arbre ! Est-ce que ça te dit ? » Alice est complètement prête à prendre un refus sans s'en sentir offenser. Pourtant, ses yeux brillent comme ceux d'une enfant, elle a l'air réellement enchantée par l'idée, par le simple fait de créer un arbre. La petite Terre est très attachée depuis petite aux arbres. Alors, en faire naitre un, c'est forcément une idée qui lui plaît. |
## Mar 25 Juil 2017 - 23:51 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | Sourire envolé, petit Soleil. Où est-il passé ? Enfoui sous les mots, enterré par les sentiments ou étouffé par la crainte ? Eh, petit Soleil, souris. Tu me le dis toujours : cela va aller. Les choses s’arrangent toujours, n’est-ce pas ? Alors souris, petit Soleil. L’être humain aime le mimétisme, mais toi, tu es bien au-delà de cela, n’est-ce pas ? Ne copie pas ta Lune. Ne sois pas morose. Aie confiance. Confiance pour deux, mais confiance. Nous avançons, littéralement comme métaphoriquement. Des pas qui traversent la forêt et des pas qui traversent nos vies. Il ne manquerait plus que nous nous tenions la main, et nous aurions toutes les deux l’air forte. Là, tu es la seule à bénéficier de cet avantage, ma douce. Mais je ne t’en veux pas. Comment t’en vouloir alors que je m’affaiblis moi-même quand tu tentes de m’élever à ton niveau ? Je ne dis pas que je ne crois pas en valoir le coup, je ne dis pas en être incapable. Par contre, je ne saisis pas pourquoi tu t’imposes cela, petite Terre. Alors passons à autre chose, veux-tu bien ? Mais elle ne sourit toujours pas. Soudain, le regard part ailleurs, rejoint les arbres, et lorsqu’elle abaisse ses paupières et les rouvre, Alice est de retour. Mes sourcils manquent de se froncer mais je les retiens. Parfois, je me dis que nous portons tous une sorte de masque, même les personnes ayant l’air les plus franches. Pourquoi n’exploses-tu pas, Alice, si tu es triste ? Crie un peu, énerve-toi. Je ne sais pas. Arrête de tout retenir. Grand Dieu, lâche-toi. Elle n’en fait rien. Elle acquiesce. Elle cherche une idée. Elle brille. Le Soleil est de retour alors qu’un de ses désirs l’illumine tout entière. Faire pousser un arbuste ? En est-elle déjà capable, même simplement initiée ? Suis-je assez entraînée pour l’aider ? Beaucoup de risques, j’ai l’impression. Mais elle brille. - D’accord, Alice. Faisons cela. Comment procédons-nous ? Veux-tu que je fasse de la chaleur avec mes flammes, comme pour la fleur ? Nous avançons encore un peu avant de tomber sur une petite clairière. Je la balaye des yeux et fais encore quelques pas : - L’endroit semble correct pour y installer un nouvel habitant. Quel arbuste veux-tu faire pousser, au fait ? Un arbre. Cela vit longtemps, un arbre. Bien plus longtemps qu’une plante. Pourquoi ne pas faire pousser un fruitier ? Donner la vie à quelque chose qui la donnera aussi. - Saurais-tu faire pousser un cerisier ? Je sais qu’il y en a déjà beaucoup au Japon, mais pas beaucoup à Terrae. Cliché, certes, mais si beau. - Ou un oranger, comme tu préfères. La beauté des cerisiers m’apaise, la douce odeur de l’orange me calme. L’un ou l’autre, cela serait un endroit rassurant à mes yeux. Si cela peut aussi l’être aux siens... |
## Sam 29 Juil 2017 - 15:06 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Alice réfléchit en suivant la Feu. Apaisée, la Terre est elle est aussi passée à autre chose, espérant qu'à l'avenir Hamilton sache lui dire lorsque ça ne va pas. Sincèrement. Au moins lui faire comprendre. Même lui écrire. Mais réussir à en parler, à sortir ces mauvais sentiments d'elle. Comment faire pousser un arbre maintenant. Avec de la chaleur oui, mais un arbre a besoin de force, il faudrait des ressources, un endroit propice pour sa croissance. Il faudrait qu'il puissent être robuste, se débrouiller seul une fois qu'il aura atteint quelques centimètres de hauteur. De la chaleur et de la lumière. Après ça, Alice réussira probablement à le booster suffisamment pour qu'il soit assez fort. « Oui, ce serait bien, et si tu sais faire... Hmm, briller tes flammes ? Ce serait parfait. Sinon ce n'est pas grave, on y arrivera sans ça. » Alice sourit en arrivant dans la clairière, acquiescant l'affirmation d'Hamilton. Oui, c'était l'endroit parfait, avec suffisamment de ressources. Parfait. Elle sourit et s'avance vers le milieu de la clairière. Bien, ici, ce serait parfait. Maintenant il fallait... Trouver quel arbre faire pousser. Et Alice n'avait pas prévu que les arbres ne se replante aussi facilement que de simples fleurs, surtout à cette période. Elle soupire. Elle n'avait pas prévu ça. Bon. Elle tourne la tête vers Adélaïde, et lui sourit, un petit air amusé sur les lèvres. « Un cerisier ? On peut essayer... On risque seulement d'avoir une contrainte de plus... » Alice s'accroupit, genou au sol, et y pose sa main. Elle sonde le sol rapidement, cherchant ce qui n'est pas terre. Hm. Très peu de graines, et certainement pas de cerisiers. Elle redresse la tête vers la Feu, et rit un peu, l'air joyeuse. « Il n'y a aucun cerisier dans le sol. Cela veut dire que je vais devoir tenter de le créer moi-même. Je devrai en être capable, mais ton aide ne sera réellement pas de trop. Prête à essayer ? » Alice s'assoit sur le sol, bientôt rejointe par Hamilton. Elle lui adresse un sourire. Elle aurait besoin de concentration pour y arriver sans se tromper, sans faire n'importe quoi. Elle hoche légèrement la tête, puis ferme les yeux. Elle pose ses mains sur ses cuisses. Assise contre la terre, Alice la ressent, elle sent son pouvoir affluer en elle. Quelque chose de rassurant pour elle, maintenant. Un cerisier. Elle visualise sa taille de petit arbre, son tronc bas, toutes ses hautes branches une fois grand, ses fleurs et la douceur des odeurs. Sa respiration est lente, calme. Sans rouvrir les yeux, elle vient poser ses mains sur le sol. « Aide-moi maintenant, s'il te plaît. » Et Alice sent la matière se créer, sent la graine devenir racines et tige, puis tronc. Besoin de chaleur avant de percer la terre. |
## Dim 30 Juil 2017 - 0:17 | ||
Adélaïde Hamilton E. Messages : 628 Date d'inscription : 07/05/2016 Age : 25 Emploi/loisirs : En apprentissage de la vie, je crois. Humeur : Erm... On fait ce qu'on peut? | Au milieu de la clairière, je la regarde. La douce qui évolue au milieu des arbres comme si c’était naturel chez elle, ce qu’elle avait toujours connu. Je repense à la cabane, sa cabane. Son sanctuaire à elle, en quelque sorte. Sa vie. Tout ce qui a fait qu’aujourd’hui, elle est qui elle est. Ce petit bout de bonheur qui propage son rayon autour d’elle, qui est agile dans la nature, qui est à l’aise peu importe l’endroit, peu importe ce que nous lui disons, peu importe ce qu’elle dit. Elle est comme cela, alors qu’elle me sourit de ce sourire bien à elle. Si belle que j’oublie un instant de l’écouter et que je me manque de murmurer un surpris « Une contrainte ? » alors qu’elle explique cette dernière. - Nous pouvons en choisir un autre si cela est trop complexe, Alice. Mais Alice est forte et bien déterminée à le faire pousser, ce cerisier, même s’il n’existe pas encore. C’est encore plus fort que ce que je croyais finalement. Elle n’amène pas à vie une force latente, elle crée la force latente. Qui a osé dire un jour que ce petit bout de femme était fragile ? Moi, probablement. Croyez-moi, je m’en mords les doigts aujourd’hui. Je la rejoins au sol, assise en tailleurs face à elle, comme pour la fleur. En espérant que cela se passe mieux bien entendu. J’observe son air concentré un moment avant de me souvenir que j’ai aussi ma part à faire, qu’il me faut moi aussi engranger ma part d’énergie. Faire briller des flammes donc. Je ferme les yeux, me focalise sur le pouvoir qui gronde en moi. Malgré mes barrières, il ne demande qu’à sortir. Pour rendre mon Feu plus puissant, il me suffirait en fait de le laisser agir. Lorsqu’elle me demande de l’aider, j’acquiesce, ouvre les paupières, et laisse mon pouvoir faire. Mes mains placées de chaque côté de celles d’Alice, je fixe ce visage aux yeux fermés, avant d’abaisser mon regard sur la terre vierge qui nous sépare. Le serpent de chaleur s’insinue dans mes veines, grignote les quelques centimètres qui le sépare de mes paumes et perce avec une facilité déconcertante la peau fine. De chacune de mes mains, une flamme de quelques centimètres à peine nait. Plus puissantes que des flammèches, elles apportent une chaleur étonnante. J’espère qu’elles brilleront assez pour Alice. Alors, devant mes yeux censés être ébahis d’après mon ressenti, mais tristement toujours aussi neutres, une petite pousse de vie apparait. Tout doux, tout doux, elle fait spn chemin. La terre s’agite, la terre se craquèle, la terre libère la pousse. Elle ne grandit pas de beaucoup, mais elle est bien là. Un sourire fugace de joie pure anime mon visage, aussitôt ravalé par ma crainte. Bien vite, mes mains rejoignent mes jambes. Je veux être certaine de ne pas faire la même chose que pour la fleur, sûre de ne pas l’éteindre alors qu’elle découvre à peine la chaleur du soleil, alors qu’elle vient juste d’être créée par mon Soleil. - Crois-tu que nous le verrons un jour assez grandir pour qu’il fasse des fleurs ? Crois-tu qu’un printemps, nous pourrons reproduire les scènes clichées mais si belles de la jolie jeune fille souriant sous les pétales qui tombent et sont emportés par le vent ? |
## Mar 15 Aoû 2017 - 0:26 | ||
Alice Borges Messages : 1054 Date d'inscription : 01/08/2016 Age : 26 Emploi/loisirs : Créer des activités artistiques pour les Terraens ♥ Humeur : Y'a un village là-bas, on dirait la mer. | Alice est à l'aise, Alice sait où elle va et ce qu'elle fait. Elle a confiance en elle, elle a confiance en sa Lune. Elles arriveront à créer un magnifique cerisier. Alice sait déjà à quoi elle veut qu'il ressemble, Alice sait à quoi ressemble ses racines, son petit tronc tout jeune, ses feuilles, ses bourgeons. Il ne fleurira pas cette année, jamais pour les premiers bourgeons. Elle ne sentait pas encore capable de transcender cela, de le faire fleurir immédiatement. Commencer par le commencement. Alice sent le regard d'Hamilton, différent, plus profond que d'habitude. Mais elle ne s'y attarde, pas continuant de sourire. Elle s'installe donc. Elle sent la chaleur qui émane des mains d'Hamilton, elle sent son énergie, là en face d'elle, sans y avoir aucun contrôle dessus. Cela ne la dérange pas. Lorsqu'elle se sent prête, Alice libère ses forces. Elle se sent traversée par quelque chose de puissant, de bridé pourtant. Elle sent qu'elle bouillonne de cela, que c'est son essence même qui la traverse, qui plonge dans la terre meuble et nourricière. Elle se sent donner aussi physiquement qu'elle donne toujours psychiquement. Elle sent un noyau se créer, la graine, le germe. Elle sent qu'elle le crée, que cela naît d'elle. Alice ne se pensait pas encore capable d'une chose aussi puissante, elle ne pensait pas réussir. Pourtant, à présent, entre ses mains, une petite pousse ouvre la terre avec délicatesse. Elle sent à travers ce qu'elle crée la chaleur et la lumière, vitale à sa croissance. Elle se sent grandir, elle sent ses racines plonger dans le sol, grandir, se nourrir à peine de la terre, se concentrer sur ses propres forces. Elle se sent pousser des feuilles, ses branches grandir. Sans couper son énergie, elle sent les premiers rameaux, le léger épaississement de son tronc. Lorsqu'elle rouvre les yeux, la chaleur disparait. Elle se sépare de l'arbre, du petit cerisier. Elle redevient entièrement Alice, petite Terre. Elle vient poser son regard sur Hamilton. Elle semble un peu fatiguée, mais pas épuisée. Elle lui sourit. Son ton est léger, sûr. « J'en suis certaine. Et puis comme je l'ai créé, je pense que, si je viens le voir régulièrement et que je l'aide un peu, je pourrai l'aider à grandir, petit à petit. » Son regard se repose sur le petit être à peine né. Elle réfléchit un peu, et puis elle repose son regard sur Hamilton. Une idée vient de poindre, elle semble toute décidée, curieuse. Elle brille de volonté. « J'ai une idée. Pour le consolider, et commencer sa stabilisation du tronc, il faudrait que je me concentre maintenant là, comme ça il est stable. Mais j'y arriverai pas toute seule. J'ai pas besoin de lumière, en fait, j'aurai besoin que tu m'aides à maintenir mon corps pour que je puisse me concentrer sur la croissance de l'arbre. Est-ce que tu te sens capable de maitriser la tenue de mon corps pour ça ? » Alice est très consciente qu'elle vient délibérément de lui demander d'utiliser son pouvoir sur elle. Elle sait aussi qu'il n'y a absolument aucun risque qu'elle lui fasse du mal, puisqu'elle restera assise. Elle a simplement besoin d'aide pour le haut de son corps. Son sourire est doux, et confiant. |
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