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Le temps de vérité /Ys/
##   Dim 27 Aoû 2017 - 22:00
Joyce Noran

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Je soupirai encore une fois, sans oser. Pouvais-je seulement? J'avais mentis pendant des mois, presque un an! Personne ne savait combien les entraînements pouvaient m'aider et à la fois me briser. Si les médecins m'accordaient le bénéfice du doute en affirmant que le fait de devenir Master pouvait me sauver, ils étaient en revanche convaincu du fait que l'entraînement me vidait de mes forces et donc par conséquent me menait à la mort.  Mais bien sûr, ça, je m'étais bien gardé d'en parler à qui que ce soit.

Sauf qu'aujourd'hui, je devais allée passer une analyse décisive. Celle annuelle. Celle qui me faisait toujours trembler d'effroi et je n'avais pas la force d'y aller seule. Je n'avais pas croisé Misao depuis des lustres et j'avais mentis à tous. Alors qu'est-ce-que je foutais là, à 8h du mat' au juste?

Devant moi, la lourde porte en bois me toisait d'un air effrayant. Elle renfermait à elle seule le sujet de mes angoisses. Il ne me le pardonnerait jamais s'il l'apprenait. Hors, lui demander de m'accompagner, c'était prendre le risque qu'on lui dise les tenants et aboutissants de mon état et de mon comportement.
Je me suis mordue la lèvre. Le pouvais-je?

Il avait promis d'être là, d'être présent, mais je m'étais refusée l'idée de lui demander quoique ce soit. C'était pour lui que c'était le plus dur, au vu de son passé et de notre relation. Je n'avais pas le droit de lui faire ça... Mais j'avais besoin de lui. Il était le seul à qui je pouvais demander un truc pareil.
Sans plus réfléchir, j'ai toqué suffisamment fort à la porte. Quelques minutes plus tard, j'eus le plaisir de découvrir une tête aux cheveux couleur feu m'ouvrir.

- Salut je... Je me demandais si... Tu voudrai bien m'accompagner pour mon rendez-vous annuel à l'hôpital s'il te plait?


J'avais tout dis d'une traite, sans le regarder. Impossible. Et puis j'ai baisser les yeux, apeurée.

- Je... Je ne savais pas à qui le demander et je ne peux pas y aller toute seule... C'est aujourd'hui que l'on va me dire comment les choses évoluent... S'il te plait grand frère.

Mes yeux avaient finis par trouver les siens, un peu craintif. J'avais fais un énorme effort. Restait plus qu'à savoir si tu allais accepter ou non.


Le temps de vérité /Ys/ Bv3g
##   Dim 27 Aoû 2017 - 23:39
Ys Ochikawa

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Ca fait quoi? Deux ou trois, heures qu'il se balance dans son hamac suspendu au milieu du jardin. Une bière en main, à peine touchée, Balto n'est pas loin non plus. Il dorlote tranquillement sous un grand arbre.
L'esprit ailleurs, Ys fixe les nuages qui défilent au dessus de lui. "Ses" yeux ne cessent d'hanter son esprit. Pourquoi avait-il fallu que la vie l'a ramène à lui?
Keiko... Il aurait sans douter souhaiter ne jamais croiser son chemin. Leurs retrouvailles s'étant très mal passées, il ne savait plus quoi en penser. Pourtant, il avait envie de la revoir, de s'expliquer avec elle. Mais il ne savait pas quoi commencer ni même si cette dernière désirait l'entendre.

Dans un soupir, Ys détourne son regard pour retomber sur le barbecue. Mitsuki en voulait un pour faire des grillades cette été... Même là ça ne va pas! Mitsu est à l'hosto et elle ne sort que dans deux jours. Ce foutu barbecue n'aura pas été allumé de toute la saison.
Les oreilles du chien se dressent soudainement lorsqu'il perçoit un bruit étranger. On frappe à la porte. Blasé, au premier coup, Ys ne désire pas se lever. Mais le chien aboie et prouve leur présence. Il est con ce cleps!
Se faisant violence, le Tonnerre se relève et part ouvrir, toujours la canette en main. Et lorsqu'il ouvre: SURPRISE!


"Oh! J-Joyce?! Qu'est ce que ut fais là?!"

Il ne l'avouera pas, mais il était heureux de voir sa sœur aujourd'hui même. Ca va lui changer les idées tiens! Mais il s'arrête soudainement alors qu'il s'apprête à la prendre dans ses bras, mit sur pause, alors que sa bière se verse silencieusement.
Elle parait désemparée la soeurette. Elle est vraiment zarb aussi. C'est quoi cette tête? Finalement, ses paroles lui donnent rapidement une réponse.


"Hum... Bah, oui. Bien sûr."

C'était évident qu'il l'aurait accompagné. Cependant, bien qui lui aurait fallu du temps pour le comprendre, son air étonné se transforme en méfiance, interrogateur. Se redressant, il la détailla un instant avant de rependre:

"Joyce, y a quelque chose que je devrai savoir?"

L'air suspicieux, le grand frère prit un instant. Elle lui cache quelque chose. C'est un dragon, généralement, quand elle veut quelque chose, elle crache du feu pour obtenir ce qu'elle veut. Mais là, elle lui fait les yeux doux et il semblerait qu'elle soit angoissée. Ca cloche quelque part! Se penchant en avant, il rapprocha son visage du sien pour mieux la détailler.

"Pourquoi tu tires cette tête?"


Le temps de vérité /Ys/ Ys10
##   Dim 27 Aoû 2017 - 23:58
Joyce Noran

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Il a parut surprit de me voir à sa porte. Faut dire qu'on ne s'était pas recroisé depuis un petit moment. Pour tout avoué, depuis que Mitsu était à l'hosto, c'était pas vraiment le top. Sans l'éviter, je n'avais simplement pas fait en sorte de le voir, pour ne pas lui en rajouter. Bon Dieu pourquoi avais-je toqué déjà?

Il paraissait heureux de me voir... Jusqu'à ce qu'il comprenne mon état d'angoisse. Il a accepté tout de suite de m'accompagner. J'aurai dû m'en douter. Jamais Ys ne m'aurait laissé y aller seule sachant l'enjeu. Et si j'avais insisté, il aurait exigé que je vienne lui faire un rapport après. Il voudrait forcément savoir où on en était. Où j'allais. Comment j'allais.

Je pouvais pas lui faire ça. Je ne pouvais pas lui dire que je m'étais probablement compromise en voulant absolument passer Master au plus vite. J'avais peur, horriblement peur du dénouement de cette journée. Dire qu'on était encore que le matin!

"Joyce, y a quelque chose que je devrai savoir?"

Aoutch il me connait beaucoup trop. Il s'est penché en me demandant encore une fois pourquoi je tirais une tronche de six pieds de long.
L'avantage de ce genre de rendez-vous en revanche, c'est qu'ils vous offrent une super opportunité pour les excuses bidon. J'ai souris avec un peu de gêne, passant une main dans mes cheveux.

- Je suis juste stressée par le rendez-vous... J'ai peur que ça n'est pas évolué dans le bon sens.

C'était pas totalement faux! J'oubliais juste de préciser pourquoi j'en avais aussi peur. J'ai finalement relevé les yeux vers lui, choisissant de passer outre mon envie de tout lui dire. Pas tout de suite. Il serait bien temps plus tard. Là, j'avais juste envie d'avoir les résultats le plus vite possible.

- Euh... J'ai rendez-vous d'ici un petit quart d'heure alors... Il faut que j'y aille. Tu viens?

J'eus presque l'envie de finir par "tu comprendras tout une fois là-bas", mais j'étais pas suicidaire. Une fois qu'il saurait, Ys allait me faire la peau, c'était certain...


Le temps de vérité /Ys/ Bv3g
##   Lun 28 Aoû 2017 - 22:18
Ys Ochikawa

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Septique, Ys la fixe longuement. Tous ses mimiques même lorsque la jeune femme passe une main nerveusement dans ses cheveux. Le stresse? Mouais, ça pourrait être possible. Admettons. Bien, le jeune homme se redresse et affiche un large sourire.


"Paniques pas tout de suite. Jusqu'ici, tout allait pour le mieux. On y va alors!"

N'ayant qu'un quart d'heure, même à pied, ils auront le temps. Paisiblement et sans se douter de ce qu'il se tramait, Ys referma la porte derrière lui à clé. Cette fois, il ne fallait pas oublier. Si Mitsu apprenait qu'il avait oublié il y a quelque jours de ça de fermer à clé, elle l'aurait buté! Depuis cet accident, le garçon était plus attentif.

A la hauteur de sa sœur, ils se mirent en marche.


"Ben alors quoi de neuf? Ca va mieux avec Liam? Parce que je l'ai croisé la fois dernière, et il tirait une sale tête."

Tout semblait rentrer dans l'ordre. Liam était revenu et avait fait des pieds et des mains pour obtenir le pardon de la jeune femme. Au moins, durant les répétitions, ils étaient restés pros et aucune dispute en publique. Heureusement d'ailleurs, ça aurait été sacrement rock'n'roll!

"Pour ma part, j'ai faire genre que j'allais le démonter. Il est venu me parler l'autrefois. C'était drôle en fait. T'aurais vu sa gueule. Mais bon, j'ai passé l'éponge depuis un bail. Le plus important c'est qu'il soit rentré."

Et surtout, le plus important, c'était que sa sœur soit de nouveau heureuse et plus seule. C'est surement pour ça qu'il ne l'avait pas revu. Il faut dire qu'ils avaient des années à rattraper. Alors non il n'était pas jaloux car il s'agissait de son bonheur.


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##   Lun 28 Aoû 2017 - 23:17
Joyce Noran

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Ys n'était pas idiot. Si jamais les médecins m'en reparlaient devant lui, il allait me massacrer. S'il y avait bien une personne vivant plus mal la situation que tous les autres, c'était lui. Il savait ce que voulait dire perdre quelqu'un. Et je refusais de lui imposer ça. J'avais peur de lui imposer ça.

Pour autant, il m'a sourit avant de fermer la porte, sans plus s'attarder sur la situation, m'assurant que je ne devais pas paniquer et que tout allait bien. Mais non, tout n'allait pas bien. Je m'étais compromise. Il ne me le pardonnerait jamais. Il fallait que je le lui dise. Il pourrait peut-être comprendre si je lui expliquais? Alors pourquoi n'y arrivais-je pas?

"Ben alors quoi de neuf? Ça va mieux avec Liam? Parce que je l'ai croisé la fois dernière, et il tirait une sale tête."

- Ça va. On tente de se retrouver. De se redonner une chance. C'est difficile mais je suis confiante. On y arrivera.

C'était jamais évident de redonner une chance à un couple. Dans notre cas, ça relevait plutôt du miracle que d'y arriver. On revenait de tellement loin tous les deux. J'avais beau avoir peur, je savais pourtant que nous en étions capables.

"Pour ma part, j'ai faire genre que j'allais le démonter. Il est venu me parler l'autrefois. C'était drôle en fait. T'aurais vu sa gueule. Mais bon, j'ai passé l'éponge depuis un bail. Le plus important c'est qu'il soit rentré."


Je savais qu'Ys en avait voulu à Liam d'avoir tout quitté sans une explication mais j'étais heureuse de savoir que ce n'était plus le cas. Le temps avait passé et Liam avait tout fait pour se faire pardonner. Avec moi, il le prouvait chaque jour.

- Il est là oui. Rentré. Comment va Mitsuki?

J'étais tellement angoissée par la journée que je n'arrivais pas vraiment à me détendre suffisamment pour parler de tout et de rien.
Je ne savais plus vraiment ni quoi faire, ni quoi dire. Il fallait que je parle à Ys. Mais j'en étais incapable. Je ne pourrai jamais. Je laissais donc aux médecins le soin de mettre mon frère au courant de mes bêtises.

***

On est arrivé dix minutes plus tard, le trajet ayant été jonché de conversations plus ou moins légères. Je n'avais pas osé insister pour Mitsuki. Il m'en parlerait de lui même si l'envie le prenait. Sur ce point, nous étions les mêmes. Je n'avais pas vraiment eu de réponse quand au comment elle avait atterri à l'hôpital et je n'avais pas cherché à le savoir auprès d'Ys. Il devait assez ressasser ça tout seul.
L'infirmière à l'accueil me reconnu tout de suite.

- Joyce! Tu es venu accompagnée aujourd'hui?

- Oui. On est un peu en avance non?

- Un peu oui mais c'est pas grave! Suivez-moi.

Elle nous conduisit à une salle d'examen. L'une des chambres blanches et aseptisées de ces foutues hôpitaux dont j'avais une trouille bleue.
Après m'être déshabillée, avoir enfilée une blouse et m'être installée sur le lit, et une fois qu'elle eut filé une chaise à Ys après l'avoir dévoré des yeux (Sans rire? Si Mitsuki apprenait qu'une infirmière avait flashé sur lui elle allait réduire le personnel de cet hôpital à coups sûr), elle nous demanda de patienter et d'attendre le médecin.

J'ai soupiré un coups dans elle est sortie. Voilà, on y était. Le processus était lancé. Le doc allait venir me poser des questions avant de m'envoyer au scan, à l'IRM et aux analyses d'urines et de sang. J'aurai donc à attendre la journée à l'hôpital avant d'avoir les résultats en fin d'après-midi.
D'ici cinq minutes, Ys saurait probablement la vérité. C'était le moment ou jamais de lui avouer. Alors pourquoi n'arrivais-je pas à lui en parler?! J'avais déjà avoué tellement plus grave! Alors pourquoi? Mais je savais. Je ne voulais juste pas le décevoir.

Quand un coups fût frappé et que le doc apparut à la porte, j'avais pourtant perdu toutes mes couleurs. Journée de merde.


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##   Mar 29 Aoû 2017 - 21:47
Ys Ochikawa

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Le long de leur marche, les deux jeunes gens partagèrent les dernières nouvelles. Joyce et Liam tentent de se reconstruire. Dans son fort intérieur, le Tonnerre était rassuré. Il pouvait dormir tranquille, du moins, sur ce point. Ceci dit, lorsque sa sœur émet des questions sur Mitsu, ce dernier tire une grimace. Il ne lui donnera pas les véritables vérités car c'était bien trop complexes, et même pour lui, il avait du mal à digérer la pilule. Et puis, il ne voulait pas l'importuner, la mêlant à ces histoires bien qu'elle puisse dire le contraire.

Finalement, ils finirent par arriver. C'est... froid un hôpital. Cet odeur de médicament qui vous prend la gorge. Cette agitation toujours dans l'inquiétude. Non, sérieusement, il n'avait jamais aimé les hosto. Ce pourquoi durant sa jeunesse, après d'incroyables combats, il ne se rendait jamais ici malgré l'importance de ses blessures. Sans façon!

La dame à l'accueil reconnaît immédiatement Joyce. Et tandis qu'elles conversent, Ys en profite pour jeter un œil sur sa sœur, discrètement. Elle se rend si souvent ici? Seule?
Quelque peu songeur, le garçon ressent quand un malaise quand il faut avancer de nouveau. Calmement, il suit les femmes jusqu'à la chambre.
Joyce réapparut avec sa fraiche tenue qui tira un sourire narquois au Tonnerre. Mais il fut interrompu quand l'infirmière lui offrit une chaise. De son plus beau sourire, il lui répondit:


"Merci infiniment."

Et d'un œil discret, il fixe cette dernière disparaître. Un rire lui échappe tandis que de sa chaise, il la traine jusqu'au lit de Joyce.

"T'as vu ça? Je crois bien qu'elle a le bégun pour moi."

Ouais cet idiot est fier de lui. Puis il reprit tout en pointant du doigt, de bas en haut, la tenue de sa sœur.

"Par contre toi, c'est pas comme ça que tu vas recoller les morceaux avec Liam. C'est ta nouvelle nuisette? C'est tendance!"

Plus l'ambiance est lourde, plus il fait l'idiot. Comment se rassurer, contrôler ses angoisses, que derrière des blagues de mauvais goût? Mais le garçon se reprit quand on toqua à la porte. D'un geste, il retourna à sa place et le docteur entra. Il avait une drôle de tête. Pas physiquement hein, mais son expression faciale. Et le Tonnerre se sentit étrange. Il jette un œil à sa sœur. Elle parait aussi pâle qu'au début. Et doucement son cœur commence à lui faire mal.

"Joyce? Tu préfères que je sorte?"


Le temps de vérité /Ys/ Ys10
##   Mar 29 Aoû 2017 - 22:49
Joyce Noran

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Quand Ys est stressé ou angoissé, il est lourd. C'est un fait pas une critique. Et là... Je lui en demandais beaucoup. Beaucoup trop peut-être? J'ai tenté de garder le sourire, je le jure. Mais pour moi aussi il était difficile de ne pas angoissé. Et Ys qui tentait désespérément de plaisanter à promos de l'infirmière mais aussi de ma tenue trop tendance.

- Que veux-tu, je suis suffisamment parfaite pour pouvoir porter n'importe quoi sans ressembler à rien!

J'avais un petit air espiègle mais je ne trompai personne. J'avais tellement peur de le décevoir! J'avais voulu faire! J'avais voulu faire en sorte de me sauver! Jamais je n'ai souhaité me compromettre. Je pensais... Que ça serait suffisamment rapide pour que mon comportement ne porte pas à conséquence.

Mais le médecin rentra sans me laisser le temps de dire tout ça à mon frère. J'ai perdu mes couleurs. Le médecin me fixait d'un air sévère, mes précédents résultats en main et le rapide état de santé fait durant mon changement de tenue sous les yeux.
Que dire à ce moment-là? Briser la glace en avouant ou laisser le soin à un autre de le faire pour vous?

"Joyce? Tu préfères que je sorte?"

J'ai vivement attraper sa main. J'avais choisis.

- Je t'en pris non! Reste. S'il te plait. Et pardonne-moi. Je suis désolée!

Y a meilleure entrée en matière, je vous l'accorde. J'avais presque les larmes aux yeux tant la culpabilité m'habitait. Ys ne devait rien comprendre et s'inquiéter beaucoup plus que d'ordinaire. J'ai serré sa main pour lui faire comprendre que ce n'était pas un piège, que j'étais sincère.
J'avais l'air si frêle dans cette grande blouse et sur ce lit d'hôpital! Fichue vie de merde! J'ai vu le doc s'avancer, un air coupable au visage, comprenant avant Ys de quoi il en retournait.

- Joyce. Vous vous rendez compte du danger que vous courrez?

- J'en ai parfaitement confiance. Je pensais agir au mieux. Vous comme moi savons que sans ça, je vais y passer n'est-ce-pas?

Je regardais le vieil homme avec détermination. J'avais fais mes choix en toute connaissance de cause. Je savais ce que je risquais. On m'avait assez prévenu. Les tests d'aujourd'hui allaient me donner tord ou raison. Mais dans les deux cas, j'avais pris un risque inconsidéré. Ys ne me le pardonnerait jamais. J'avais peur. Et tellement mal.
Le doc a dû lire l'incompréhension dans le regard de mon ami parce qu'il s'est détourné de moi pour lui expliquer.

- Ce n'est pas la première fois que votre amie vient passer des tests dans notre institut. Elle vient quasiment tous les mois depuis son arrivée à Terrae. Mais depuis quelques temps, les analyses démontrent des résultats assez paradoxaux. D'une part, son système immunitaire semble plus fort et donc plus fiable pour la lutte contre l'évolution de la maladie. De l'autre, une fatigue extrême de son corps permets à la maladie de prendre du terrain.

Je décidai de prendre la relève, le médecin ne semblant pas savoir s'il pouvait ou non poursuivre.

- Ce qu'il essaie de te dire Ys c'est que... Depuis que je m'entraîne avec Mitsuki, la fatigue a raison de mon système immunitaire. Je m'affaiblis plus que je ne m'endurcis. Cependant, les résultats montrent bien que le fait d'atteindre le rang de Master pourrait me sauver.

- Mais pas si ça vous tue avant! On vous l'a dit des centaines de fois Joyce, vous devez arrêter ces entraînements! Votre fatigue s'accroît de jour en jour!

Il avait raison et je le savais. Et il venait de lâcher une bombe. Ys avait forcément comprit. J'étais condamnée et j'avais tout accéléré en voulant me sauver. Je pleurais. J'avais mal et terriblement peur de sa réaction. Quand il avait su pour la maladie, il avait fui pendant un instant. Ça avait suffit. Je n'y survivrais pas une seconde fois.
Quelques mois plus tôt, quand Misao avait cessé de m'accompagner, j'avais appris que la maladie était devenue mortelle. On m'avait demandé de cesser les entraînements pour gagner suffisamment de temps pour trouver un traitement. J'avais refusé. Je pensais qu'en continuant de m'entraîner, j'arriverai à acquérir assez de force pour me battre encore. De dix ans, j'étais passée à rien. Personne ne pouvait me donner une espérance de vie. Mes résultats étaient trop aléatoire. Et évidemment je n'avais rien dis. A personne. J'avais mentis à Ys. Alors que je lui avais promis la vérité.

Le médecin décida de se concentrer sur moi en me posant diverses questions. Ça dura encore un moment avant qu'il n'annonce qu'on viendrait me chercher pour les analyses. Quand il referma la porte, un silence gênant nous enveloppa, Ys et moi.
Je finis par craquer, tournant mon regard vert emplis de culpabilité et de souffrance vers lui.

- Ys dis quelque chose je t'en pris...

J'avais tellement voulu lui dire! Tellement de fois j'avais faillis. Tellement de fois j'avais composé son numéro avant de raccrocher. Combien de fois avais-je attendu devant sa porte sans oser frapper? Combien de fois avais-je attendu d'avoir le courage de tout avouer, quand on était ensemble?
Mais il n'était plus temps de penser ça. La vraie question était de savoir si Ys me pardonnerait un jour? Et surtout, s'il allait s'en remettre.

HRP:


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##   Mer 30 Aoû 2017 - 22:25
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L'atmosphère semble avoir prise une toute autre tournure. Et plus l'ambiance devenait pesante, plus le Tonnerre angoissait. Il ne dirait rien pour ne pas embêter Joyce, qui était suffisamment inquiète, cependant, il n'était plus aussi sûr de lui.
Se proposant de lui laisser du temps avec le médecin, Ys sentit tout de même une main s'accrochée à lui. Son regard glissa sur cette main. C'était comme si elle criait à l'aide. Puis son attention se reporta sur Joyce. Et ses paroles furent d'autant plus troublantes.
Les yeux écarquillés, Ys fixe cette dernière tentant de déchiffrer quelque chose. Que se cache-t'il derrière cet appel? Ces excuses? Il ne comprend pas et le pire lui pend au nez. Il le sent, son sang bouillonne.
Mais il ne partira pas. Il ne le ferait plus. Il a conscient de ce que cela coûte. Alors il reste silencieux et son regard dur et froid retombe sur le médecin.

Il l'entend, il l'écoute. Et plus il l'écoute, plus il serre des dents. Le médecin accroche son attention. Cette fois, il s'adresse directement à lui. Enfin pour ce qui est du direct, il faudra apprendre aux médecins d'utiliser des mots simples et de cesser de cacher leur lâcheté derrière des mots de médecine. Finalement, ce fut Joyce qui donne les véritables explications. Et plus elle lui explique, plus l'air lui manque.
Sa main est de nouveau libre, mais il est lasse. Son monde s'écroule. Colère, orgueil, peur, tristesse, désespoir. Tout s'entremêlent. Son regard vide ne sait où se poser. Il a beau chercher, il ne trouve plus aucune solution. Et lorsque le médecin demande encore une fois avec insistance qu'elle cesse tout entrainement, la folie s'empare de lui.


"FERMES LA!! FERMES LA CONNARD!!"

L'animal sauvage saisit le médecin par le col et le plaque contre un mur. La rage s'empare de ce dernier. Le médecin n'y est pour rien, il ne fait que tirer la sonnette d'alarme. Le fou le sait, mais l'injustice le met hors de lui. Tous ces efforts réduis à néon...

"C'EST DE VOTRE FAUTE! VOUS N'AVEZ QU'A TROUVER UN REMEDE PLUS TOT! VOUS N'AVEZ PAS AGIS A TEMPS!! C'EST DE VOTRE FAUTE!"

Il lui aura fallu du temps pour que, à l'aide deux autres infirmiers, ils écartent le Tonnerre du malheur. Finalement, ils le mirent à part, sur une chaise, au fond de la pièce, pour qu'il se ressaisisse. Peu à peu, alors que le médecin pose des questions à sa patiente une fois le calme revenu et ayant retrouvé ses esprits, le Tonnerre médite.
Il le sait, il aurait du mieux se contrôler. Malheureusement, il y a cette chose au fond de lui qu'il ne contrôle pas. Silencieux dans son coin, tout devient flou. Les échanges entre le doc et Joyce ne sont plus qu'un son. Sa vue devint trouble.

Quelques temps après, ils furent de nouveaux deux dans la pièce. Ys ne le réalisera pas tout de suite. Toujours assis, appuyé sur le bord de la fenêtre, soutenant son visage, son regard s'attarde sur un groupe de personne qui discute. Joyce s'adresse à lui, mais il ne réagit pas. Il est silencieux. Ses pensées ont cessé de tourner. Il ne sait plus.


"Comment fait-on.... Comment fait-on pour accepter?"

Sa voix s'élève dans une faiblesse. Il n'ose pas encore la regarder. Puis doucement ses yeux roulent sur elle, livide. Comment apprend-t 'on se séparer d'un être aimé? Comment faire qu'on plus rien ne nous semble important? Lorsque notre monde s'écroule, lorsque l'on sait qu'on ne verra plus jamais cette personne, qu'on ne pourra plus jamais entendre son rire.
Comment fait-on?


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##   Mer 30 Aoû 2017 - 22:52
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Je m'attendais à beaucoup de réaction de la part d'Ys mais pas à ce qu'il agresse le doc. Il lui a hurlé de la fermer et l'a attrapé par le col, le menaçant physiquement. Je lui ai hurlé de le lâcher, j'ai même essayé de descendre de mon lit pour aller les séparer mais deux infirmiers sont intervenus et m'ont ordonner de rester coucher. Ils ont consigné Ys au fond de la pièce, loin de moi et du médecin.

Ys avait accusé le corps médical de ne pas avoir été assez rapide, de m'avoir laisser trouver une solution seule. C'était pas vraiment faux, pas vraiment vrai. C'était beaucoup plus compliqué que ça, mais si j'avais appris à me résigner quand à l'avancer minimes des recherches concernant les maladies orphelines, il n'en était pas de même pour tous.
On venait de lui dire que j'étais condamnée, que je n'avais plus vraiment d'espoir. Comment aurait-il pu admettre que ce n'était pas la faute de la médecine, alors que son rôle était justement de me soigner. Sauf que parfois, on peut pas.

Quand le médecin est parti, j'ai tenté de lui faire avoir une réaction, n'importe laquelle. Mais il a refusé de me regarder. Il était loin. Loin de moi. Toute la question était de savoir où et si je pouvais le rejoindre.

"Comment fait-on.... Comment fait-on pour accepter?"

Enfin, ses iris de feu ont trouvé les miennes. J'y voyais une détresse et une incompréhension qui me faisaient plus mal encore que sa simple question. C'était horrible, de voir mon grand frère dans un état pareil. Je n'aurai jamais dû lui demander de venir. Jamais. J'avais fait une terrible erreur.
Cependant, je savais que lui comme moi préférions qu'il sache aujourd'hui plutôt qu'il n'apprenne le jour des funérailles le pourquoi du comment.

Je me suis levée du lit au moment où un infirmier entrait dans la chambre pour venir me chercher. Je pouvais pas quitter Ys comme ça. J'ai fixé l'infirmier, faisant appel à mes pouvoirs pour l'obliger à faire demi-tour et à repartir de là d'où il venait.
Je me suis doucement approchée d'Ys, sans cesser de le fixer, enfilant une veste sur mes bras couvert de frisson. Je me suis agenouillée devant lui, l'obligeant d'une main à me regarder.

- On ne pourra jamais accepter l'inacceptable feu-follet. Et la perte fait partie de ces choses là. Mais je ne suis pas encore morte tu sais? Je suis toujours là pour t'emmerder tous les jours de ma vie. Et je vais me battre pour que ça dure très, très longtemps. J'ai fais l'erreur de pousser les entraînements à outrance, ne me laissant pas le temps de récupérer. Je me suis condamnée toute seule mais j'ai compris avant eux que c'est la seule solution pour me sauver. Je suis désolée que tu l'ais appris ainsi, j'aurai dû t'en parler beaucoup plus tôt.

J'ai soupiré, un faible sourire un peu triste accroché aux lèvres.

- Je ne trouvai pas le courage. J'avais peur de te décevoir. Que tu m'en veuilles ou pire, que tu t'en veuilles de ne pas avoir compris avant. Tu n'auras pas à subir tout ça une nouvelle fois Ys, je serai là. Je pars pas. Je rejoins pas mes parents, ni Vince. Elle est ici, ma famille. Mais par pitié, réagis. Dis-moi quelque chose, n'importe quoi qui m'affirme que tu es toujours avec moi. Que ça va.

J'ai pas hésité plus longtemps avant de me blottir contre lui, comme une amie ayant besoin de réconfort. Comme une soeur aurait cherché le réconfort chez son frère. Je l'ai serré contre moi, tentant probablement vainement de lui faire comprendre que ça irait, et que j'étais encore loin d'être enterré.
Des larmes m'ont échappées, bien que je refuse de m'apitoyer sur mon sort. C'était Ys qui avait besoin de moi. Besoin que je le rassure sur mon état. Besoin que je le fasse revenir à la réalité.

- Oh Ys... Je suis tellement désolée de vous faire subir tout ça!

Ah oui, parce que bien sûr, personne ne savait. Ys était le seul à savoir que j'étais condamnée. Mon seul espoir résidait dans ce fichu passage au rang de Master. Et surtout, aux résultats que j'attendais pour la fin de la journée. Si l'écart entre ma résistance et ma fatigue se creusait trop, c'était finie. Je pourrais faire ce que je voulais, ce serait trop tard. Je n'avais plus le choix: Je devais me battre. Et j'avais de très bonne raison.


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##   Jeu 31 Aoû 2017 - 22:10
Ys Ochikawa

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Tous ces efforts réduis à néon. C'était comme s'ils n'avaient rien fait. L'espoir qu'elle puisse guérir grâce au rang de Master n'était qu'un mirage, une illusion. Ils ne sont plus des enfants, comment avaient-ils pu croire qu'il était possible?!
Non c'est de sa faute, il lui fait croire monde et merveille. *Tu n'es qu'un manipulateur*.
Finalement, il n'aura pas changer malgré tout ce temps passé à Terrae. Au fond de lui, tapisse encore ce vieux démon. Il ne l'a jamais contrôlé et aujourd'hui, c'est toujours la même chose.

Passant une main sur son visage, Ys ne savait plus quoi répondre. Il n'osait plus la regarder droit dans les yeux. Il le savait, il allait enterrer sa sœur bien trop tôt. Et les autres... Liam va être dévasté. Il n'aura pas le courage de leur dire. Tout devient flou.
Il ne le réalise pas tout de suite, mais il sentit enfin la main de la blonde. Relevant son regard par dessus sa main, il vit cette dernière face à lui, accroupie, les larmes au bord des yeux.

Il l'entend mais le silence pèse. Sa gorge se serre, ses membres n'obéissent plus. Même quand Joyce se jette dans ses bras, il ne réagit pas de suite. Puis peu à peu, son visage se détend et une larme s'échappe.


"Les autres.... ils méritent la vérité."

Cette vérité qu'elle se tenait bon de la garder pour elle même. Encore et encore, l'histoire se répète. Peut être que dans son silence, dans une infime espérance, elle crut bon dans sa bonne étoile. Que ce rendez vous allait lui offrir de meilleurs résultats et qu'elle allait battre cette maladie.
Non. Tout espoir envolé, ils apprennent la dure réalité. Les autres aussi devaient se préparer à profiter des derniers moments avec Joyce. Chaque seconde passe.
Et tandis que la jeune femme lui réclame une réaction, instinctivement et naturellement, il vint l'enrouler de ses bras. Ses dernières forces ressurgissent. Il aurai aimé être né fou. Croire en l'impossible, rester éveillé dans un rêve. Que rien de tout ça ne se soit arrivé.


"Je suis..."

*Pardon. Pardon. S'il te plait Maman, je suis vraiment désolé. Ne t'en vas pas, s'il te plait. Je te promet de rester sage. Je ne ferai plus de bêtises. Mais s'il te plait, ne me quitte pas.*
Ses pupilles se baignent de larmes. Ce douloureux souvenir le hante encore. Plus durant ses nuits, mais parfois, il lui revint. Et malgré cela, il se souvint d'un visage triste, flou. Mais ce sourire, ce fin et triste sourire. Il s'en souvenait. Et aujourd'hui, il comprend alors toute la douleur de ce sourire. "Elle" devait avoir tellement peur. Joyce doit avoir tellement peur.
Ys prit conscience de cette souffrance. Il aimerait tant pouvoir échanger leur place. Lui offrir sa vie. La lui rendre meilleure. Mais il ne pourra jamais rien faire de plus que de la prendre ses bras. Il vient de le comprendre. La vie vient de le lui rappeler.
Ni lui, ni Terrae, ni personne d'autre ne pourra la sauver.
Dans une voix brisée, serrée par les sanglots, il s'étouffe sur son épaule, visage plongé dans sa longue chevelure doré retombant telle une cascade.


"Je suis tellement désolé de ne t'avoir jamais sorti de ces sous sols."

Durant tout ce temps, durant tout cet acharnement, ces belles paroles, il n'aura jamais réussi à offrir à cette fille un bel avenir, bien meilleur que le sien. Elle est toujours là bas. Sa fine silhouette, son doux sourire et si triste à la fois. Elle est toujours là bas, au fond de ces sous sols, tel un fantôme, sans bouger, à l'observer dans sa plus grande sagesse.


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##   Jeu 31 Aoû 2017 - 23:00
Joyce Noran

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Vous savez que vous avez touché le fond le jour où vous n'avez plus d'autre choix que de remonter. C'était mon cas. J'étais condamnée par la médecine traditionnelle. On ne trouverait jamais de solution miracle ni de traitement en si peu de temps. Mais selon les résultats d'aujourd'hui, selon le temps qu'il me restait et selon l'évolution de la maladie, Terrae pouvait encore me sauver. Une fois de plus, Terrae était mon dernier espoir, mon salut.

Mais bien sûr, j'étais lucide. Rien n'était gagné et je ne voulais pas que mes amis se fassent de faux espoirs. Le pari était risqué et l'enjeux beaucoup trop élevé.
Je ne l'avouerai jamais, mais j'étais terrifiée. Qu'avais ressenti mon père quand l'accident avait eu lieux? Dans sa dernière pensée, qu'avait-il ressenti? Et ma mère? Et Vincent? Qu'avaient-ils tous supporter comme sentiments à la dernière seconde? Que ressentirais-je, moi?

Je ne voulais pas abandonner mes amis, ma famille même. Je voulais me battre. J'avais tellement besoin d'eux! C'était pour ça que je n'avais rien dis. Je savais que, comme Ys, ils perdraient espoir. Et ça... Je ne pouvais le supporter.
Il n'a pas réagit immédiatement quand je l'ai pris dans mes bras. Mais j'ai senti mon cœur se briser quand j'ai compris que c'était une de ses larmes qui coulait sur mon épaule. Ys ne pleure jamais. Je le sais. Je l'ai vu. La seule fois où j'ai vu ses larmes étaient à l'annonce de ma maladie. Et une fois de plus, l'histoire se répétait. Et j'avais tellement mal de lui imposer ça.

"Les autres.... ils méritent la vérité."

- Je sais Ys, je sais.

Je leur dirais, évidemment. Mais chaque chose en son temps. Et pour le moment, c'était Ys, mon frère, ma priorité. Parce que bien que je sois malade et condamnée, le vrai combat commençait pour lui. C'est facile de mourir. On a peur et puis c'est finit. Le plus dur dans la mort, ce n'est pour celui qui voit sa vie s'arrêter, non, c'est pour ceux qui voient peu à peu la vie s'éteindre dans les yeux de leur proche. Et je savais qu'aujourd'hui, Ys avait vu l'une de mes flammes s'éteindre.

Il m'a soudainement serré contre lui, bégayant un début de phrase sans parvenir à la finir. Il était loin, le Ys des début. Celui de notre rencontre. Devant moi ne restait plus que le petit garçon ayant subi plus jeune une perte atroce, et s'apprêtant à en revivre les moindres détails.
Les sanglots n'ont pas tardé à arriver, étouffés contre mon épaule, les larmes mouillants la blouse de désespoir. J'ai passé une main dans son dos, l'autre caressant ses cheveux.

- Chut... Chuut... Ça va aller Ys...

J'ai agis comme j'agissais autrefois avec Vincent quand il avait peur ou mal. J'ai juste été là, lui montrant qu'il n'était pas seul, et qu'il ne le serait jamais. Cependant, je ne pouvais cacher les larmes qui roulaient sur mes joues et qui finissaient leur course dans sa chevelure à lui.

"Je suis tellement désolé de ne t'avoir jamais sorti de ces sous sols."

J'ai eu le cœur en miette à sa phrase. Quel idiot! Il m'avait tout donné. Il m'avait permis de reprendre goût à la vie. Il avait réalisé mon rêve en me proposant de jouer dans son groupe. Notre groupe. Il m'avait permis de comprendre mes sentiments pour Liam. Il m'avait fait rire quand j'avais mal. M'avait rendu à ma famille lorsque, seule, j'avais pleuré l'anniversaire de mon frère, me permettant ainsi d'en faire mon deuil. Il m'avait offert une famille et était devenu mon frère. Jamais je ne pourrai suffisamment le remercier pour ça.

Ys n'avait visiblement pas le même avis que moi sur la situation, bien que je reste persuadée que dans le cas inverse, il aurait les mêmes pensées que moi.
Je l'ai serré contre moi, étouffant secrètement un sanglot douloureux. Il ne m'avait jamais laissé dans ces sous-sols. Il m'avait élevé bien plus haut que je n'aurai espéré être un jour. Il m'avait offert la vie que je rêvais d'avoir, m'avait montrée que tout était possible avec un peu de volonté et des amis sur qui compter.

J'étais furieuse qu'il puisse penser une chose pareille. Furieuse qu'il pense que j'étais toujours aussi perdue qu'à époque et que tous les souvenirs que nous partagions ne représentaient rien pour moi.
Ma mère m'a dit un jour que les souvenirs forment chacun un petit bout de l'éternité que nous avons à passer. Cela voulait dire qu'ils représentaient ce que nous laissions derrière nous mais qui nous aidait à avancer. Les souvenirs sont là pour nous élever, pour nous apporter des leçons et nous redonner du courage dans l'adversité.

Je me suis légèrement défait de ses bras et j'ai essuyé une larme, le regard furieux.

- Espèce d'idiot. Crétin. La fille que tu as connu dans les sous-sol n'était d'une gamine orpheline et malade, beaucoup trop bornée pour s'avouer vaincue par la solitude et la tristesse d'une perte. Cette gamine a disparu au moment où un garçon est venu lui demander qui elle était alors qu'elle s'était réfugiée dans l'ombre pour jouer.

J'ai eu un petit sourire.

- Depuis, cette petite fille est devenue grande et elle a connu avec ce garçon autant d'engueulades que de bons moments. Elle n'a plus jamais été seule, ni abandonnée. Ce jour-là Ys, tu m'as offert ce que personne ne pouvait me donner: Une famille.

J'ai fais une légère pause, la voix enrouée par l'émotion. Tout ça, je ne lui avais jamais dis et je ne le lui dirai probablement plus jamais. Il avait intérêt à savourer! Mais c'était important qu'il le comprenne.

- Tu as raison sur un point Ys, tu ne m'as pas fais sortir de ces sous-sol. On en est sortie ensembles. J'ai gagné un frère ce jour-là. Un frère chiant et qui est terriblement moche quand il pleure. Mais un frère que j'aime plus que tout au monde.

J'ai soupiré et j'ai souris avec malice, malgré les larmes.

- Tu vas pas encore m'enterrer Ys, pleure pas de joie tout de suite. Je vais me battre jusqu'au bout. Et s'il s'avère que je faillis et que l'issue de tout ce merdier ne nous est pas favorable, alors je partirai en sachant qu'on aura tellement de souvenirs que jamais tu n'auras l'impression d'être seul. Jamais.


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##   Ven 1 Sep 2017 - 21:57
Ys Ochikawa

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Il devrait lui prêter une épaule. C'était son rôle de la soutenir, de retenir ce chagrin et d'effacer le sien. Malheureusement, les rôles se sont inversés. Non par égoïsme, mais il était abattu, il avait perdu. Le Tonnerre avait perdu toute force de lutter. Cette sensation qui vous tiraille dans le ventre. Cette sensation, depuis combien de temps ne l'avait-il pas ressenti?

La colère et la haine étaient ce qui le maintenait en vie. En soit, il continuait d'errer sur cette terre. Bien qu'il n'ait pas accomplis de tâches divines, il se tenait toujours debout. Malgré tout ce temps, après le décès de sa mère. Sa haine envers son père. Les "autres". Tout cela était devenu l'univers dans lequel il avait grandis. Puis, un jour, son corps et son esprit ont cessé d'encaisser. Il a simplement baisser les bras. Le chemin ne menait nul part. S'en était finis, son jeu de rôle pouvait s'arrêter. Et cette sensation s'était emparé de lui au point de poser le canon de cette arme sur sa tempe. Jusqu'à qu'un Master n'apparaisse.

Terrae. Terrae est un magnifique mot. C'est le point de la renaissance. N'importe qui ou presque mérite une seconde chance. Même pour l'horreur qu'il représentait, il avait finis par trouver sa place. Il n'avait jamais été aussi heureux. C'était aussi ce que Keiko lui reprocher: de n'être plus ce sale type.
Akito aussi l'a reconnut: il était heureux.
Son monde était parfait. Parfois parsemé d'embûches, des craintes et cette pensée sur sa sœur qui le honte le soir tombé. Mais tout allait plutôt bien. Parce qu'il y avait encore de l'espoir. Parce que Terrae est un magnifique mot pour dire "espoir".

Illusion. Tout n'est que mensonge. On se bat. On lutte sans cesse. Mais le résultat reste le même.
"Joyce va mourir".
Et cette phrase tourne en boucle comme un vieux disque rayé. Et ça l'effraye. Il n'est plus cette épaule sur laquelle elle pouvait se reposer. Cette solide épaule qui la bercer d'espoirs et de contes de fées. On la brisait de nouveau. Rien n'a changé depuis ce soir là, assit seul sur ce banc, sous une averse, ce révolver en main.
Son corps tremble, il tient sa sœur. Elle lui murmure que tout ira bien. Des paroles que conte une mère à son enfant blessé lors d'une chute. Si seulement ils pouvaient encore être innocent à leurs jeunes âges.
Reculé, il n'affronte son regard que vaguement. Il renifle difficilement. Les larmes sont secs mais son cœur est mort. Les paroles de la jeune femme le forcent peu à peu à relever le regard sur elle. Doucement, sa bouche s'ouvre, légèrement, sans qu'aucun mot n'en sort. Un silence se passe et sa voix, affaiblis, s'élève enfin.


"Où?... Où veux tu aller?"

Tout ce qu'il peut faire, c'est de continuer de la faire sourire. Adieux les entrainements. Adieu la Mastérisation. Et merci pour ce petit temps gagné. Maintenant, il le comprend, il devait profiter de chaque seconde avec elle.
Et tandis qu'il ne sait pas par où commencer, naturellement, sa main vint doucement repousser une mèche de son visage. Et silencieusement, il la dessine du regard.
Après toutes ces années, Joyce avait changé. Son visage était devenu plus fin, plus féminin. Ses grands yeux verts en amandes sont restés rieurs. Ses cheveux sont plus longs aussi. Elle était devenue une magnifique jeune femme. Un ange qu'on rappelle.


"Tu as été ma plus belle réussite. J'ai été fier d'être ton frère. J'ai été fier de t'avoir eu à mes côtés. Et...."

Les souvenirs se bousculent, le cœur se resserre mais ces souvenirs sont encore plus beaux. Joyce a été sa plus belle "œuvre". Jamais il ne pourrait regretter sa rencontre.
Et aussi bien qu'il s'en souvient, ce jour là, sur cette scène lors d'un concours, elle l'avait suivis. Emportés par la musique, les émotions, ils s'étaient trouvés pour ne plus jamais se lâcher. Elle l'avait suivis comme jamais personne encore ne l'avait fait.


"Merci. Merci de m'avoir fais confiance."


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##   Ven 1 Sep 2017 - 22:33
Joyce Noran

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Il a plaisanté, comme si de rien, me demandant où j'irais. C'était pas bête comme question. J'en avais la réponse.
L'humain s'interroge depuis toujours sur son destin. Et sur ce qu'il se passera, une fois que la vie s'éteindra en son être. Y a-t-il un au-delà? Y a-t-il un paradis et un enfer? Y a-t-il cet entre deux mondes pour les âmes n'ayant pas accompli leur dernière tâche? Je ne crois pas à tout ça. Je n'y ai jamais cru. Cependant, j'aime à penser qu'une fois mort, les êtres qui nous sont cher restent à jamais dans nos souvenirs les plus chers, et qu'ils nous accompagnent jusqu'au bout, sans jamais faillir. Alors ne pleure pas Ys. Tu ne seras plus jamais seul. Moi, je serai toujours là, quoiqu'il se passe à l'avenir.

J'étais épuisée par tant d'émotion d'un coups. Ca arrivait souvent. De même que les malaises en fin d'entraînements, quand je rentrais ou encore les maux de têtes à en hurler à cause de la mal fonction du coeur.
Les médecins m'avaient dit que c'était normal. C'était la réaction de mon corps face à la maladie. Tant que je souffrais, ça voulait dire que je me battais.

Ys a ramené une de mes mèches loin de mes yeux, me fixant étrangement. Comme s'il voulait imprimer mon image dans ses souvenirs. Je rêve où il se préparait à m'enterrer?! Bordel... J'ai sentis mon cœur se briser. Mon frère n'avait même plus confiance en moi. Il pensait vraiment que tout était joué, il ne m'écoutait même plus. Pitié Ys non...

"Tu as été ma plus belle réussite. J'ai été fier d'être ton frère. J'ai été fier de t'avoir eu à mes côtés. Et...."

Le passé? "J'ai été"? Sans rire?
J'ai ouvert de grands yeux, entendant à peine ses remerciements inutiles. On savait tout deux qu'on s'était tiré l'un et l'autre vers le haut. Il m'avait apporté tant que ça frisait à la folie. Et je lui avais en échange offert une famille aimante et protectrice. J'étais sa soeur. Pas j'avais été. Il m'avait déjà enterré!

J'étais aussi furieuse que déçue. J'avais cru qu'Ys ne pourrait jamais faire pire que trahir ma confiance en révélant à Mitsuki mon état de santé. J'avais tord. Il m'avait tué en agissant de la sorte. J'avais conscience de la difficulté de la situation. J'étais bien avertie de son passé et de ce qu'il pourrait avoir comme conséquence sur le cas actuel. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il abandonne. Ys... Il n'avait pas le droit de me faire. Sans eux, sans mes amis et famille, sans lui... sans leur confiance, je ne m'en sortirai pas, la partie était finie avant même d'avoir commencée.
J'ai reculé, tombant sur les fesses. Il n'avait pas le droit, je n'étais pas morte! Jamais!

- Tu as été fier d'être mon frère? Je te demande pardon? Parce que c'est plus le cas? Je le mérite plus?

Un infirmier entra de nouveau, me demandant de le suivre pour les test. On avait prit du retard. Je me suis relevée mais la conversation m'avait vidée. C'était difficile, mais j'ai tenu bon, je l'ai rejoins sans un regard pour mon ami. C'était tellement dur de se sentir abandonnée.
Devant la porte cependant, j'ai laissé le masque tomber pour révéler déception, souffrance et culpabilité, tournant mon regard pailleté de rouge vers lui.

- Au cas où tu n'aurais pas encore compris, Ochikawa, je ne suis pas morte et tout ce qu'il y a plus de vivante. Je serai de retour dans deux heures si tout se passe bien. Libre à toi de m'attendre ou non.

On en était revenu à Ochikawa. Mais ça faisait mal de l'entendre faire son deuil avant même de me laisser une chance de survivre. Et ça, il devait le comprendre. Il n'avait pas le droit. Pas après tout ce qu'on avait vécu. Pas après la musique, les étoilisations, les disputes et les larmes. Pas après le courage et le combat. Pas après les sous-sol et l'anniversaire de mon petit-frère. Il n'avait pas le droit.
Alors, sans un mot de plus et sans attendre sa réponse, j'ai refermé la porte, m'avançant une fois de plus seule dans les couloirs blancs aseptisés de l'hôpital, affrontant une nouvelle fois chacun des tests seule, alors que Ys avait promis d'être là, à peine quelques heures avant. Foutu karma!


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##   Sam 2 Sep 2017 - 23:41
Ys Ochikawa

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C'est étrange. C'est l'ascenseur des émotions. Otant son visage de ses larges mains, le regard du Tonnerre croise ses pupilles d'un vert flamboyant. Il ne comprend plus, il perd pied. Dans un sens, avec un peu de recul, on pourrait constater que le feu brûle toujours autant chez la blonde.
Malheureusement, prit au dépourvus, le rouquin restera sans voix, se contentant de fixer la demoiselle. Cette dernière réagit au quart de tour.
Un "non" reste bloquait le fond de sa gorge. C'était bine la première fois qu'ils ne se comprenait plus. Généralement, ils étaient le reflet de l'un. Même au travers d'un regard, ils pouvaient se comprendre. C'était ce qu'il lui rendait si unique. Mais cette fois, on leur avait jouer un mauvais sort. Et qu'est ce que ça fait mal quand on se comprend plus. C'est si étrange et douloureux à la fois.

Joyce ne lui laisse pas le temps de répondre. Ca a toujours été ainsi. Il devait lui laisser le temps de se calmer pour enfin en placer une. Pour ça, il la connaissait par cœur. Mais cette fois, ce n'était pas tant parce qu'il n'avait aucune répartie mais plutôt parce que la douleur de la perdre l'empêche de réagir.
Seul sur cette chaise, un silence pesant s'installe. Tout est lourd. Si bien que le plafond semble vouloir s'écrouler sur ses épaules.
Partir. Ca c'était une option qu'il aurait saisis il y a fort longtemps de ça. Mais puisqu'ils ne semblent plus se comprendre, ça ne serait pas plus mal.
C'est ce que penserait le dernier des lâches.
Ses jambes sont lourdes, mais il réussit tout de même à se lever. Il marche, sans faire les cents pas. Il marche lentement comme s'il apprenait pour la première fois.
Finalement, son regard vague qui repeint la salle, vint s'abattre sur ce lit dans lequel Joyce y était quelques minutes auparavant.
Des minutes qui deviennent des heures. Il s'assit, silencieusement et il attend.
Mains posées sur les genoux, le regard rivé sur cette porte, il attendra le temps qu'il faudra.

C'est bon, il se ressaisit. Il lui aura fallu du temps. Il lu faut toujours du temps. Mais les souvenirs d'une fureur et d'une promesse l'obligeront à reprendre du poils de la bête. Un peu de courage et il reste sans haleine quand enfin la poignée de la porte s'abaisse.
Elle rentre, en premier. L'infirmier restera en arrière et sans même à avoir à la demander, il refermera la porte. S'étant relevé à la suite de cette vue, le jeune homme fit un premier pas en avant.


"J'ai été heureux d'être ton frère, oui. Mais je veux l'être d'avantage. Je ne désire pas t'enterrer, je ne l'ai jamais souhaité."

Ses poings se referment doucement sur eux mêmes. Il n'est pas en colère, juste un peu plus courageux. Pour une fois, il laissera entendre son cœur.

"Tu m'a rendu fier car pour une fois, j'ai eu la sensation d'exister aux yeux d'une autre personne. Tu es.. Tu es importante pour moi. Je souhaite que tu restes à mes côtés pour toujours."

Son regard la quitte un instant et se perd sur le sol. C'était bien plus compliqué qu'il ne l'aurait penser de porter des mots à ses sentiments. Pour un ancien insociable comme lui, toujours réagir par les poings ou par les taquineries, il n'y avait rien de plus éprouvant que d'ouvrir son cœur. Au fil du temps, il l'aura bien appris, il faut savoir plier genoux.

"Mais je suis trop égoïste. Je ne veux pas te faire croire en des rêves s'ils t'épuisent. Je veux que tu vives! Je veux te voir vieillir! Devenir une star. Une mère. Une vieille femme."

Se calmement, marquant une pause pour reprendre son souffle, il releva enfin son regard sur cette dernière. Si seulement elle pouvait comprendre toute cette culpabilité. Il lui avait offert de l'espoir, et par sa faute, aujourd'hui, cet espoir risquait de lui couter la vie.
Un fin et doux sourire se dessine. Ses poings se desserrent enfin. Son cœur est plus léger.


"Feu follet. C'est mon nom, souviens en toi."


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##   Dim 3 Sep 2017 - 0:11
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J'étais furieuse. Pendant deux heures et quart, je n'ai eu de cesse de repenser à ces mots. Ce n'est qu'au bout d'une heure que j'ai compris mon erreur. J'étais en train de passer un IRM. Le bruit m'assourdissait les oreilles et m'épuisait. J'ai pensé à Ys. Il avait plaisanté. Du début à la fin. Je l'avais toujours compris. Alors pourquoi pas aujourd'hui?
Mais la réponse, je l'avais: J'avais eu besoin qu'il dise que ça irait. Pour une fois, je ne voulais pas de ce jeu du chat et de la souris, je voulais que mon frère me serre contre lui en me promettant que je serai là pour la suite de l'aventure.

On a dû refaire par trois fois l'IRM. J'ai fais un malaise et j'ai hurlé de douleur la seconde fois. Le bruit me percutait le crâne et le fait de ne pas bouger après autant d'émotion me briser en accélérant mon rythme cardiaque. J'étais fatiguée. J'en pouvais plus. J'avais besoin de mon frère putain!

Je suis partie au scanner puis au reste des prélèvements. On m'a demandé plusieurs fois comment je me sentais. Oui je faisais des malaises. Oui j'avais de plus en plus mal. Oui, j'avais vécu un revirement dans ma vie récemment pouvant mettre mon corps à rude épreuve. Oui j'étais bien entourée. Oui je prenais toujours mon traitement. Non je n'abandonnerai pas les entraînements. Oui, j'avais bien conscience des risques. Oui, j'allais attendre sagement les résultats d'ici une vingtaine de minutes dans ma chambre.

Quand je suis rentrée, j'ai eu la surprise de découvrir Ys. Il n'était pas parti et il avait cet air un peu coupable. C'était pourtant moi, l'idiote. Un bon mètre nous séparait et j'avais peur d'affronter son regard. Peur de ce que je pourrais y lire. Je n'avais pas compris qu'il voulait me faire rire. Il n'avait pas vu que j'avais juste besoin d'être rassurée.
Il s'était relevé, prêt à m'affronter.

"J'ai été heureux d'être ton frère, oui. Mais je veux l'être d'avantage. Je ne désire pas t'enterrer, je ne l'ai jamais souhaité."

Je le savais ça. Il n'y avait qu'à voir le sourire qu'on avait échangé, complice, sur cette première scène. Celle de nos débuts. Il n'y avait qu'à voir son cadeau pour mes dix-huit ans et cette parenthèse qu'il m'avait permit d'avoir pour l'anniversaire de mon petit frère. Il n'y avait qu'à voir la complicité, l'amitié et la fraternité qui nous liaient depuis bien longtemps.

"Tu m'a rendu fier car pour une fois, j'ai eu la sensation d'exister aux yeux d'une autre personne. Tu es.. Tu es importante pour moi. Je souhaite que tu restes à mes côtés pour toujours."


J'ai relevé les yeux, j'ai vu qu'il avait baissé la tête, comme si l'épreuve était bien trop dure à assumer. Ys, cet ancien solitaire, m'offrait chacun des mots dont j'avais eu besoin , deux heures plus tôt. Ceux qui me permettrait de me battre jusqu'au bout.

"Mais je suis trop égoïste. Je ne veux pas te faire croire en des rêves s'ils t'épuisent. Je veux que tu vives! Je veux te voir vieillir! Devenir une star. Une mère. Une vieille femme."

Il m'avait offert l'espoir qu'en devenant Master, je guérirai, c'est vrai. C'est ce qui était visiblement en train de précipiter ma chute. Mais il avait eu raison. La médecine ne pouvait rien pour moi dans l'état actuel des choses et je n'avais pas assez de temps pour patienter. Mon seul espoir était et serait toujours Terrae.
Je me suis appuyée contre le mur derrière moi, la fatigue et l'angoisse ayant peu à peu raison de mon énergie. J'avais besoin de réfléchir, de me poser une seconde. Juste une.

Il a finit par se détendre et par me regarder, un fin sourire aux lèvres. On lisait toute la culpabilité du monde dans ses yeux. J'ai eu mal pour lui.

"Feu follet. C'est mon nom, souviens en toi."

C'est dans un sanglot que j'ai ris pour la première fois depuis mon départ précipité. Je l'avais choqué et blessé en le privant de son surnom qu'il avait un jour dit détester. Mais c'était nous ça: Feu-follet et Jojo. C'était ainsi. On acceptait ces surnoms uniquement entre nous. C'était à nous, et ça le serait toujours.
J'ai pas beaucoup réfléchis avant de lui attraper la main, avançant au devant de lui.

- Tu seras mort depuis longtemps quand je serai une vieille femme, papy! Et je veux pas que tu vois mes gosses, tu risquerais de les prendre pour disciples!

Toujours ce sourire, toujours cet espoir dans la voix. Toujours cette promesse cachée de toujours être là, de ne pas partir. Jamais. Pas avant la fin logique. Celle qui arrive après une vie entière, après la vieillesse, celle sans obstacle, sans maladie ni accident.
J'ai souris.

- Les médecins vont pas tarder à nous filer les résultats. On pourra filer juste après. On va se boire une bière tous les deux? On pourra gratter un peu, feu follet.

Parce que les excuses étaient inutiles, parce que la journée avait été assez éprouvante et qu'elle n'était pas terminée, je préférais penser à l'après. Même s'il serait terni par les résultats, je savais que je ne serai pas seule pour assumer cette fois. Non. Maintenant, j'avais une épaule sur laquelle me reposer et une grande gueule pour me rappeler inlassablement que la vie, c'était pas les murs blancs de l'hôpital. Non. C'était être une star, devenir mère et vieillir auprès de ceux que j'aimais.

- Merci grand frère.


Le temps de vérité /Ys/ Bv3g
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