## Mar 27 Déc 2016 - 20:33 | ||
Afya Soubagamousso Messages : 852 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 26 Humeur : Rêveuse | Le jour se lève sur Terrae, les gens eux mettent plus de temps à ouvrir les yeux. C’est les vacances, pour ceux qui vont en cours du moins. Les autres sont bien obligés de continuer à faire tourner cette grande entreprise qu’est Terrae. Les cuisiniers ne délaissent pas les cuisines, les éboueurs ébouent. Seuls les élèves semblent s’ennuyer en ce jour. Le fêtes de fin d’année battent leur comble et les décorations ont fleuri un peu partout. De la salle commune qui dégouline de guirlandes aux rues qu’illuminent la nuit tombée (trop tôt) des lumières clignotantes. La jeune fille se sent étrangère plus que jamais. C’est pourtant des étoiles plein les yeux qu’elle regarde à la lueur du jour levant teinter de feu la neige qui scintille devant sa fenêtre. Elle n’aime pas la neige, son contact la répugne c’est froid humide, spongieux… En un mot : désagréable. Pourtant au chaud derrière une vitre, c’est beau. Elle doit le reconnaitre. Le silence est encore total. Elle ne pense pas un instant à le rompre, elle profite de l’instant. De l’éclat rose réfracté par le cristal d’eau, à la pénombre des arbres encore présents tout est si calme… Mais bien entendu rien ne dure jamais et alors qu’elle s’habitue à la beauté qu’elle observe, elle a déjà changé. Elle se lève et s’habille, empilant les pulls aux motifs bigarrés, elle sait qu’elle va avoir froid. Elle a froid continuellement. Dès qu’elle ouvre la porte de sa chambre elle se met à frissonner. Elle n’aime pas l’hiver décidément. Et ce rhume qu’elle traine, depuis quoi ? Une semaine ? Deux ? Plus en réalité, l’énerve. Elle se mouche bruyamment en quittant sa chambre, réveillant peut-être une ou deux âmes frivoles. Elle se dirige en trainant la pâte vers la cantine pour petit déjeuner. Son programme commence par un séjour à la bibliothèque où elle aimerait emprunter quelques livres de conte. Elle étudie de plus en plus sérieusement ce registre, ce qu’elle utilisait avec intuition jusqu’alors. Elle a compris qu’elle avait encore beaucoup à apprendre, et que dans ce nouvel univers où elle devait évoluer le métier de conteuse n’en était pas un. Tout juste un loisir, elle devait donc apprendre à écrire pour pouvoir gagner sa vie en partageant son univers. Du moins c’était ce qui était ressorti de son entretient avec un master qui jouait le rôle de conseiller d’orientation. Après tout, les élèves devenaient un jour des adultes il fallait bien les y aider un peu. Dans la bibliothèque elle garde ses mitaines mais enlevait ses gants… Car oui, elle avait tellement froid qu’elle superposait les deux. Elle lit jusqu’à ce que la faim vienne déranger son ventre. Elle se décida alors à emprunter quelques documents. Un gros ouvrage des frères Grimm, un autre d’Andersen. C’est en attendant le bus que elle voit arriver Selvi à qui elle fait un signe de main. Vous vous croisez parfois à la bibliothèque où elle travaille. « Salut ! Tu vas bien ? » lance-t-elle joviale. La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons. Ellana, l'Envol,Pierre Bottero |
## Ven 30 Déc 2016 - 1:13 | ||
Selvi Sayanel Messages : 466 Date d'inscription : 05/02/2013 Age : 27 | J'ai passé une matinée plus que tranquille. J'aurais pu sortir pour aller courir un peu, mais je ne l'ai pas fait, la flemme. J'aurais pu dessiner un peu aussi, mais non... je n'ai même pas songé à écrire quelque chose. Tiens, ça, ça serait une bonne idée. Peut-être que si j'arrivais à écrire ce que je ressens, cette inquiétude pour Oksa, mêlée à un peu de colère et de tristesse, peut-être que j'arriverais à l’exorciser ? Je finis quand même par me lever. Je ne suis pourtant pas du genre à traîner le matin, mais là... ça me déprime cette histoire. Et le pire, c'est que je me sens complètement impuissante et inutile. Peut-être qu'il lui faut juste du temps... j'espère... tristesse... En regardant à travers la fenêtre, je vois la neige et cela me donne une envie folle. J'ai envie de faire un bonhomme de neige. Depuis combien de temps je ne me suis pas attelée à cette tâche ? Pfiuu, franchement, aucune idée. En même temps, faire des bonshommes de neige, c'est mieux à deux et je n'ai pas toujours eu cette chance. Oh, j'ai bien dû en faire un, une fois, avec Jenny... oui, sans doute. Aujourd’hui, pourtant, je serai bel et bien seule. Je n'ai pas envie de déranger mes amis. Je me permets quand même un sourire avant de me changer et de me préparer à aller affronter le froid. Ça va être chouette ! Je vais tout faire pour ça, en tout cas. Ah, et il va falloir que j'avale quelque chose aussi. Ça serait bien, parce que je vais passer tout l'après-midi dehors, pour sûr ! Une fois prête, je quitte donc ma chambre et fais un crochet par la cafétéria. J'achète un grand sandwich. Ça me fera aussi les quatre heures. Je ferme la veste de ma super combinaison d'hiver avant de sortir du bâtiment. J'ai psychologiquement déjà froid, mais je suis une frileuse, alors c'est normal. L'air frais me tire une grimace, mais je survivrai. La question à laquelle je dois encore répondre, c'est où ? Où est-ce que je vais bien pouvoir aller faire mon bonhomme de neige. J'ai pris soin, évidemment, d'acheter une carotte pour le nez, c'est important. Tiens, je vais passer par le parc pour prendre quelques cailloux pour les yeux et les boutons. J'espère que le jardinier ne va pas m'en vouloir... oh allez, je ne vais pas lui dévaliser son parc. Je vais prendre... six petits cailloux, oui, ça sera parfait : deux pour les yeux et quatre pour les boutons. Ah non ! J'ai oublié la bouche ! Il faut des cailloux pour faire la bouche. Un bonhomme de neige sans bouche, ça ne va pas. Mmmmh, j'en prendrai une dizaine alors. Une dizaine, sur tout le parc... mais oui, je suis sûre que ça ne posera aucun problème. Et puis, ça appartient à tout le monde, non ? Ce n'est pas du vol alors. Une fois les poches pleines de cailloux, je me balade encore un peu, m'éloignant du parc. J'arrive finalement devant la bibliothèque. Oh, ça serait sympa de faire mon bonhomme de neige là devant. Ça ferait de la décoration et puis, je pourrai dire à mes collègues de le regarder en passant. Je lâche un petit rire. J'agis un peu comme une gamine là, non ? Bah, tant pis, ça fait du bien de temps en temps et ça à l'avantage de me faire oublier, temporairement évidemment, tous mes soucis. Mon regard est soudain attiré par une jeune femme qui attend à l'arrêt de bus. Mon sourire s'élargit alors que je m'approche. - Salut Ombre ! Oui, ça va bien, merci. Et toi ? J'espère que tu ne souffres pas trop du froid. Je suis toujours contente de la voir. On se croise parfois à la bibliothèque, mais on ne discute jamais vraiment. - Tu as quelque chose de prévu là, maintenant ? Ça te dirait de faire un bonhomme de neige avec moi ? J'ai envie de le faire juste là, devant la bibliothèque. J'ai pris tout ce qu'il fallait pour qu'il soit magnifique. Regarde ! Je sors alors quelques cailloux de ma poche et la carotte. Mmmh, j'aurais pu prendre une écharpe et un bonnet avec, c'est chouette aussi les bonshommes de neige avec des accessoires. Bon, tant pis, je n'y ai pas pensé avant. Soudain, une pensée s'impose à mon esprit. - Euuuh, en fait, tu as déjà fait un bonhomme de neige ? Est-ce que je suis un peu trop vive ? J'ai l'impression de beaucoup parler et d'être un peu excité. Je me fais penser à Mitsuki... ouai, non, quand même pas, d'accord, mais il y a de l'idée. Finalement, quand je connais les gens et que je me sens à l'aise avec eux, je ne suis plus si timide... Intéressant... merci Haley |
## Ven 30 Déc 2016 - 12:59 | ||
Afya Soubagamousso Messages : 852 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 26 Humeur : Rêveuse | Elle ne souffre pas, elle subit. Elle attend le dégel les mains pressées au fond de ses poches, cachant ses oreilles et ses tresses sous un immense bonnet et son immense sourire derrière une écharpe. Elle ne souffre pas, elle est juste gênée par tout cet attirail duveteux dont elle a besoin pour mettre un pied dehors, fatiguée de la lourdeur de cette carapace de tissus et de sa facilité à s’imbiber de flocons de neige. Fatiguée aussi de ce rhume qui refuse de passer, de ce nez irrité qui brule décidément, elle n’est pas faite pour ces latitudes. Pourtant elle ne pense même pas un instant à se plaindre, elle est chanceuse d’avoir rencontrée l’air : « Ça va, je me couvre bien ! » Ce qui se voit d’ailleurs, la frêle jeune femme ressemblant de plus en plus à un bibendum… Enfin, elle ne grelotte pas, c’est déjà ça ! il fallait la voir le premier hiver qu’elle a passé à Terrae, elle ne possédait rien de plus que ses pagnes et un châle. Elle avait littéralement failli mourir de froid dans les dortoirs novices, on la voyait d’ailleurs assez souvent se balader enroulée dans sa couette… Dans les couloirs ! Heureusement, c’était du passé et elle avait pu trouver plusieurs pulls à bas prix. Certains lui avaient d’ailleurs été donnés lors de son premier hiver par un concierge bienveillant qui avait tapé dans les objets trouvés pour la réchauffer. Après tout si certains ne venaient pas réclamer leurs biens plusieurs mois après les avoir perdus, c’est qu’ils ne méritaient pas de les retrouver non mais ! « Il fait aussi froid partout dans l’hémisphère nord ? » blague-t-elle. Car oui Afya peut faire des blagues… Sauf qu’elles ont rarement l’air d’en être. Et en général elle est drôle bien malgré elle… Quand elle ne comprend pas ce qui se passe, on comprend de travers… Afya c’est quelque-chose quand même, Allen vous en parlera. Un bonhomme de neige, elle imagine déjà un gros monstre de glace froid à souhait, un esprit invoqué par un sorcier maléfique. « C’est quoi un bonhomme de neige ? » Autant avoir l’air idiote un moment, Selvi n’est pas le genre de personne qui s’arrêtera à ton inculture. Elle est trop gentille et généreuse pour ça. Malgré ton ventre qui gronde tu as décidé de la suivre, parce que tu n’as que rarement des gens avec qui trainer, et que ça te manque de voir des personnes bienveillantes. Avec elle cela semble facile, c’est quelqu’un de très accessible. A son habitude elle est bien couverte, elle ne superpose pas elle trouve des habits chauds par eux même. La noire a beaucoup de mal à juger de la chaleur d’un vêtement, elle a cru que plus un tissu était épais plus il était chaud. Première erreur stratégique, la seconde fut de constater tardivement que la laine ne devait pas se porter directement sur la peau, sous peine d’un prurit désagréable. Personne ne lui avait jamais enseigner ce genre de subtilités et la jeune femme se retrouvée souvent entrainée dans des histoires dont elle ne saisissait ni les tenants ni les aboutissants. La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons. Ellana, l'Envol,Pierre Bottero |
## Lun 2 Jan 2017 - 20:27 | ||
Selvi Sayanel Messages : 466 Date d'inscription : 05/02/2013 Age : 27 | Ombre me répond que ça va et je lui souris, heureuse qu'elle ne souffre pas trop du froid. En même temps, c'est vrai qu'elle est bien couverte. Je l'observe un instant avec un sourire. Ce n'est pas moqueur, hein ! Je ris d'ailleurs à sa remarque. - Eh bien, je n'ai pas beaucoup voyagé, mais il y a des endroits où il fait bien plus froid qu'ici. Je lui propose alors de faire un bonhomme de neige et lui présente le matériel que j'ai pris avec moi, avant de lui faire part de mes doutes... qui se révèlent tomber juste. Je range temporairement les cailloux et la carotte dans mes poches. - En fait, c'est assez simple. Ce sont souvent les enfants qui en font, mais bon, je pars du principe qu'il n'y a pas d'âge pour ça. Tu fais des tas de neige que tu empiles. Tu essaies de faire deux ou trois niveaux en général et ils sont censés être un peu rond. Tout en haut, le dernier étage, tu dessines un visage avec ce que tu as. Là, je pensais faire les deux yeux et la bouche avec des cailloux et le nez avec une carotte. Tu les enfonces un peu dans la neige pour que ça tienne. Tu peux aussi mettre des cailloux sur le reste, sur le corps, pour faire les boutons d'un manteau par exemple. Certains mettent aussi deux branches pour faire des bras. Tu peux encore ajouter plein de choses, une écharpe et un bonnet par exemple. Bon, j'aurais pu le faire aussi, mais je n'y ai pas pensé, alors je ferai sans. Je m'arrête un instant, perplexe. - Je ne sais pas si mes explications sont très claires... viens avec moi et je te montre ! Et tu ne devrais pas avoir froid. Je te prêterai mes gants. Ils sont imperméables et bien rembourrés, donc tu ne devrais donc pas être mouillée et sentir le froid de la neige. Je lui offre un grand sourire. J'espère qu'elle va accepter ! Ça me ferait tellement plaisir de partager ça avec elle. - Et si tu ne veux vraiment pas toucher la neige, tu n'es pas obligée ! Je peux faire le bonhomme de neige toute seule et tu peux regarder... mais c'est moins drôle je pense. Je n'ai pas envie de la forcer, évidemment. Et même si elle ne veut pas participer activement, ça me ferait plaisir qu'elle reste... - Oh, mais... tu avais peut-être quelque chose de prévu ? Oui, je viens de réaliser qu'elle était à l'arrêt de bus et que, du coup, elle est certainement en train de l'attendre... merci Haley |
## Ven 20 Jan 2017 - 21:31 | ||
Afya Soubagamousso Messages : 852 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 26 Humeur : Rêveuse | Ça fait plaisir qu’on rit de ses blagues, elle n’est pas tellement habituée à être drôle. Pas habituée à cette étrange chaleur qui envahit son cœur… Pourtant c’est la douche froide qui l’attend : « Plus froid qu’ici ! » s’exclame-t-elle horrifiée. La voilà prise à son propre jeu, elle a perdu. Elle refuse d’imaginer qu’il puisse faire plus froid qu’en ces lieux, mais quel être humain peut bien désirer vivre dans des terres si inhospitalières ? Sérieusement, les blancs sont fous. Elle est loin de s’imaginer que les terres inhospitalières auxquelles elle pense peuvent être bien mieux domptées que celles qui l’ont vu grandir et qu’elle regrette tant. L’eau potable y est parfois bien plus accessible que chez elle. Si elle peut encore considérer l’Afrique comme chef elle. Selvi a dit simple non ? Pourtant la voilà qui perd l’africaine dans explications complexes. Elle lui expliquerait la théorie du boson de Higgs que cela aurait sans doute le même résultat… Elle va l’interrompre pour lui dire qu’l serait plus simple de lui montrer que de l’expliquer quand l’air le fait d’elle-même. Elle s’était rendue compte toute seule qu’elle embrouillait la pauvre Afya. « Allons-y ! » Elle ne sait pas dans quoi elle s’engage, du moins c’est ce qu’apprend sa moue dépitée quand elle comprend qu’elle va devoir touchée la neige. La neige c’est froid, la neige ça colle. Elle l’a déjà touchée une fois quand elle est arrivée. Elle n’a pas trouvé le contact si enchanteur que cela, bien au contraire. Avec cette apparence blanche et ouaté elle s’attendait à trouver quelque-chose de doux comme du coton. Elle avait été surprise et pas bien. Elle prend sur elle, elle s’est engagée… Certes avant de savoir à quoi elle s’engageait mais qu’importait ce qui était fait était fait. « Tu me montres ce que je dois faire ? » Elle s’exécute et elle s’accroupie non loin après avoir compris ce qu’elle veut faire et ranger ses livres dans la sacoche qu’elle trimbale. Sauf qu’elle l’impression qu’elle n’arrive à rien, la neige s’émiette entre ses mains. Elle recommence sans plus de succès, elle essaie bidouiller la neige pour qu’elle tienne mieux. Après tout, elle a compris qu’elle était faite d’eau, et elle maitrisait l’eau. En théorie. En pratique la boule de neige qu’elle essayait de faire vient de fondre entre ses doigts trempant ses doigts. Heureusement qu’el peut en retirer rapidement l’humidité… Pas assez malheureusement pour ne pas les sentir se glacer. « Un conseil ? Parce que là j'y arrive pas ! » elle rouspète. La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons. Ellana, l'Envol,Pierre Bottero |
## Dim 19 Fév 2017 - 6:12 | ||
Selvi Sayanel Messages : 466 Date d'inscription : 05/02/2013 Age : 27 | Ombre ne semble rien avoir de mieux à faire et accepte de me suivre. J'affiche un sourire radieux, heureuse de pouvoir partager ce moment avec elle. J'espère qu'elle va aimer ! Trop concentrer sur ma tâche et la recherche de l'endroit parfait pour y modeler notre création, je ne remarque pas sa moue dépitée qui m'aurait probablement fait un peu sourire, mais m'aurait aussi gênée. Une fois le lieu parfait trouvé, je me mets à genou par terre et commence à ramener de la neige près de moi, en masse, et je forme un tas peu compact. J'ai juste envie de rassembler la matière avant de commencer. Puis, montrant à mon interlocutrice comment faire, je prends un peu de neige entre mes gants et la tasse avec fermeté. Je commence à modeler la base de notre bonhomme de neige, quand j'entends l'appel au secours de la jeune femme. Je me retourne alors et vois ses doigts nus. Les gants ! J'ai oublié ! Je les retire rapidement et les lui tends. - Commence par mettre ça, tu n'auras plus froid aux mains. Je lui souris, puis réfléchis à la manière de lui expliquer. - En fait, il faut tasser la neige. Tu la mets entre tes mains et tu appuies très fort pour qu'elle se solidifie. Après, si tu appuies trop fort, ça va se casser aussi. Ça dépend surtout de la qualité de la neige. Si elle est mouillée, elle colle mieux que si c'est de la poudreuse. Je souris un peu gênée par mes explications plus que floues pour quelqu'un qui n'y connait rien à la neige. J'ai toujours vécu avec de la neige en hiver, alors j'ai de la peine à me mettre à sa place. - L'analogie n'est sans doute pas idéale, mais imagine que tu travailles avec du sable. Si le sable est sec, tu ne peux rien faire avec, mais s'il est mouillé, alors tu peux construire un château de sable. La poudreuse, c'est comme du sable sec. Une nouvelle pause. - Regarde, là je suis en train de faire la base du bonhomme. C'est un peu comme les pieds, mais on fait un tas. Et après on continue simplement à modeler le reste en ajoutant de la neige. Comme je l'expliquais avant, normalement, tu essaies de faire trois parties plutôt rondes : le tas en bas représentant les pieds, un tas au milieu qui représente le corps et où tu peux mettre les bras et enfin un tas tout en haut pour la tête. Personnellement, je ne les distingue pas trop. Je trouve ça trop compliqué. Donc notre bonhomme de neige ne sera pas le plus joli, mais ce n'est pas grave je pense. La pauvre... si elle comprend quelque chose à mon charabia, elle est vraiment douée. - Donc, si tu veux m'aider, mais à nouveau, je te le répète, tu n'es pas obligée, tu peux prendre la neige comme ça... Je ne peux retenir un frisson lorsque je prends la matière froide entre mes mains nues. - ...et venir la poser contre la base et appuyer comme ça. J'essaie de joindre le geste à la parole, me disant que ça va l'aider à comprendre, non ? merci Haley |
## Lun 20 Fév 2017 - 20:11 | ||
Afya Soubagamousso Messages : 852 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 26 Humeur : Rêveuse | La neige fond et les doigts se glacent on contact de cette eau glacée. La jeune femme n'a jamais pensé à investir dans autre-chose que des gants de laine. Il lui faut peu de temps pour en retirer l'humidité mais le mal est déjà fait, ses doigts sont frigorifiés et frotter ne suffit pas à les réchauffer. Elle retire donc ses gants et les met dans une poche pour souffler sur ses fins doigts, des halos de buée se forment autour de ses doigts. C'est à ce moment que Selvi lui tend ses gants, Afya sourit ressortant les siens de sa poche et la remercie, mais elle ne peut pas lui emprunter alors qu'elle même en a besoin. Tout va bien, il lui suffit de renfiler ses propres gants et de les sécher aussi souvent qu'elle en aura besoin. Encore une fois elle est touchée par la gentillesse de la jeune air. Elle a toujours le coeur sur la main, prête à donner ce dont elle à elle-même besoin si cela peut aider quelqu'un. C'est une bonne personne, le genre de celles que les esprits doivent protéger. Son contraire en somme. C'est une chance qu'elle a de l'avoir rencontrée. "C'est quoi de la poudreuse ?" Ce terme ne faisant pas partie de son vocabulaire la jeune femme se voit obligée de demander de plus amples explications. Elle a pourtant compris le principe et imite les gestes de sa camarade formant une petite boule de neige. Elle ne se doute pas qu'à cet instant même à l'autre bout du parc des étudiants font de même avec des intentions bien moins louables. Pour l'instant elle s'applique comme elle le fait toujours, soigneuse de faire de son mieux. Mais sitôt qu'elle a saisi l'idée l'air lui indique qu'elle ne compte pas faire ce qu'elle lui a indiqué, faisant simplement un tas de neige pour le corps et les pieds ne les distinguant pas les un des autres. "Ce sera un fantôme de neige, il n'aura pas de pieds ! Je suis certaine qu'on sera les seules à faire des fantômes de neige !" La logique de la jeune femme est parfois étrange, mais si elle a bien compris ce qu'étaient les fantômes dans cette culture ils n'avaient pas de pieds. Ils étaient des esprits de morts qui n'étaient donc de ce fait plus liés au ventre de la terre et n'avaient donc plus besoins de pieds pour l'arpenter. Elle était assez fière de sa trouvaille. "Oh je sais, je vais leur inventer une histoire !" Elle réfléchit un instant continuant de tasser de la neige pour Selvi, elle n'a pas relevé sa nouvelle proposition d'abandonner, elle a dit qu'elle le ferait elle le fera. Elle n'abandonne que rarement. Soudainement les mots viennent, alors elle les laisse sortir. "Il n'y a pas si longtemps, dans un pays pas si lointain vivait une fille à la peau claire comme la nacre. Quand le soleil posait ses chaleureux rayons sur elle, elle semblait resplendir plus que jamais. Elle vivait isolée à l'ombre des séquoias. Elle ne savait pas parler n'ayant jamais appris, pourtant les fleurs et les animaux la comprenaient. Elle vivait insouciante jusqu'au jour où son éclat attira le regard de la mère obscurité. Elle cligna des yeux plusieurs fois et fronça ses sourcils. Qui pouvait donc s'opposer à sa grandeur ? Qui la repoussait donc avec tant d'affront ? Une nuit, quand le soleil c'était absenté elle s'approcha de la jeune fille dont la peau scintillait sous un éclat de lune. La mère ne connaissait pas la jalousie mais la curiosité la rongeait. Elle observa cette enfant endormie, elle ne pouvait l'approcher pour la bercer de sa chaleur. Elle la regarda donc de loin nuit après nuit... Mais plus les jours passaient plus elle repoussait le temps où il lui faudrait repartir. La nuit débordait sur le jour ... Le soleil ne réchauffait plus la contrée et les animaux frissonnaient. Le temps se rafraichit tellement qu'un jour la neige se mit à tomber dans la contrée des grands séquoias. Ses sages arbres qui de loin avaient observé toute l'aventure se mirent à murmurer, la jeune femme n'était plus la bienvenue sous leur couvert, elle qui leur avait apporté l'obscurité. Aussi un jour la chassèrent-ils. Quand la nuit venue la mère s'approcha à nouveau pour observer sa protégée elle ne la trouva pas. Elle demanda au Rooineklewerik s'il l'avait vue. Il ne répondit pas, il ne voulait pas être chassé lui aussi de la forêt qui l'avait vu éclore. La mère partit à la recherche de la peau pâle, elle ne la trouva pas, pas avant plusieurs jours. La jeune femme ne bougeait pas, elle ne bougerait plus. Elle s'était pétrifiée dans son dernier sommeil, loin de la chaleur du foyer qui l'avait vu grandir. Elle avait chuté au fond d'une ravine et ne pouvant remonter s'était étendue-là. La mère obscurité était triste, tellement triste... tout était de sa faute. Ne pouvant supporter les sanglots de sa mère l'enfant univers se mit à rêver. Il rêva que la jeune fille devenait légère, il rêva qu'elle s'envolait doucement quittant son corps et se mettant à danser avec la neige. La mère obscurité rit et rit encore, la joie l'inonda... Depuis ce jour on voit parfois la blanche virevolter entre les flocons et les jours se rallonger à cette occasion car la mère se plait toujours à l'observer de loin." Elle se tait. Elle réfléchit. "Il y a quelques anomalies, il faudra que je la retravaille !" La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons. Ellana, l'Envol,Pierre Bottero |
## Sam 8 Avr 2017 - 4:24 | ||
Selvi Sayanel Messages : 466 Date d'inscription : 05/02/2013 Age : 27 | Lorsqu'Ombre refuse mes gants, me montrant les siens qui sont en laine, je ne peux retenir un air surpris. Elle se rend bien compte que ce n'est pas du tout imperméable, pas vrai ? Je pourrais insister, mais je sens qu'elle n'acceptera pas. Et puis, elle est Eau, non ? Alors, elle peut les sécher au fur et à mesure, je pense... en plus, en toute honnêteté, je vais avoir besoin de mes gants, sinon je ne vais rapidement plus sentir mes doigts. Bon, j'aurai essayé au moins. C'est l'intention qui compte, comme on dit. J'explique du mieux que je peux ce qu'il faut faire à la jeune femme, mêlant le geste à la parole, mais sa question m'arrête en plein élan. Ah ouai, je n'avais pas pensé à ce... « détail »... - C'est le nom qu'on donne à la neige lorsqu'elle ne colle pas du tout, c'est comme de la poudre. Tu ne peux rien modeler avec, elle a trop peu de cohésion, comme le sable sec... Je reprends mon analogie du sable... en espérant qu'elle a l'habitude d'en voir. Elle vient d'Afrique, non ? Il y a du sable là-bas... enfin il me semble. Je n'y suis jamais allée. J'ai sans doute une image complètement faussée. Et puis, ce n'est pas comme si c'était un continent, donc quelque chose d'immense avec des paysages et climats très différents... ironie... Avec la chance que j'ai, mon interlocutrice vient en fait d'une région tropicale et pas du tout d'une région aride comme je l'imagine, genre le désert et tout. Bon, passons... Suite à mes explications, Ombre semble soudain avoir une révélation. Un fantôme de neige ? Euh, oui, si elle veut. C'est vrai que vu comme ça... sans les pieds, ouai, elle a raison. Je lui souris et mes dents se dévoilent lorsque l'Eau m'annonce son intention d'inventer une histoire. Oh c'est trop cool ! Elle continue de tasser la neige et soudain elle parle. Je m'arrête, m'assieds en tailleur et écoute. J'adore ça. Je dois donner l'image d'une gamine émerveillée qu'on lui raconte une histoire. Je ressens tout trop fort, la tristesse quand la jeune femme se fait chasser. Ça me fait penser au rejet d'Oksa, même si le lien n'est pas nécessairement évident à faire, je le fais et ça me fait mal, y repenser comme ça. Mes yeux se mettent à briller quand la mère obscurité trouve sa protégée morte. Je frissonne comme si ce destin malheureux était un mauvais présage, mais je chasse cette idée. Faut que j'arrête mon imagination lorsqu'elle va trop loin et là c'est clairement le cas. La fin est joyeuse, en un sens, et ça me met un peu de baume au cœur. - J'ai trouvé ça très bien ! Merci. Bon, je n'ai pas compris pourquoi les jours se rallongent alors que la mère obscurité devrait plutôt les faire se raccourcir, surtout que c'est ce qui se passe en hiver, mais c'est peut-être une des anomalies dont l'Eau a parlé ou alors c'est juste un truc que je n'ai pas compris. Je ne sais pas si Ombre s'est rendu compte que son histoire m'a rappelé de mauvais souvenirs, mais j'espère que ce n'est pas le cas, parce qu'elle n'y peut rien la pauvre. - Est-ce que... est-ce que ça t'embêterait que je te pose des questions sur... sur toi, ta culture, tout ça ? Parce que ça m'intéresse, mais je n'ai pas envie de te mettre mal à l'aise ou... je ne sais pas... de te mettre en colère ? Mon interlocutrice n'est pas comme les autres personnes que j'ai rencontrées jusqu'à maintenant, c'est une évidence, et ça m'intrigue. J'aimerais bien en savoir plus sur elle, mais j'ai peur... l'ombre d'Oksa plane toujours autour de moi. J'ai peur de m'imposer, de froisser les gens... j'ai peur qu'on me rejette, encore. merci Haley |
## Dim 18 Juin 2017 - 14:09 | ||
Afya Soubagamousso Messages : 852 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 26 Humeur : Rêveuse | La poudreuse, ce serait un bon nom pour une nouvelle drogue quand on y pense… De toute manière elle n’aura jamais l’occasion de nommer une drogue alors cette pensée n’a aucun intérêt, elle la chasse. Elle voit maintenant mieux ce dont parle Selvi. En effet la neige fraichement tombée s’effrite entre ses doigts. Elle tombe comme une froide poussière sans qu’aucune forme ne s’y soit imprimée. La jeune eau, n’a pas encore le pouvoir ou la connaissance nécessaire pour intervenir sur la structure de la neige, elle parvient à peine à retirer l’eau de ses gants de laine qui gardent une désagréable sensation de froid. L’histoire trouve un écho, comme dans toute les histoires il est différent pour celui qui raconte et celui qui reçoit. Une histoire s’offre et ce reçoit. Elle est ravie d’avoir été écouté avec tant de sérieux, si au début elle avait commencé à parler tout en tassant la neige, le sérieux avec lequel elle avait été écouté l’avait poussé à s’arrêter pour donner le meilleur d’elle-même dans cette histoire. Oh bien entendu elle n’était pas encore aboutie, les mots n’avaient pas encore la profondeur des histoires maintes fois racontées, celles qu’elle maitrisait depuis si longtemps qu’elle avait oublié le temps où elle ne les connaissait pas. Elle trouvait qu’elle manquait encore de mélodie, le fond était bon, mais les mots ne se laissaient pas encore apprivoiser. Elle y réfléchirait, elle la raconterait à qui voudrait écouter pour qu’enfin elle soit magnifique. « Tu peux poser des questions, bien entendu… Mais je ne suis pas certaine d’avoir des réponses. Je ne connais que peu, et internet m’a appris beaucoup de choses sur mon pays… » Le quotidien, était une parcelle. Une vérité imparfaite, un prisme. Elle n’était plus certaine d’avoir connu son pays, persuadé que ce qu’elle lisait était plus proche de la vérité que ce qu’elle avait vécu. Alors peut-être que ses réponses seraient préfabriquées, elle ne voulait pas mentir. Alors pouvait-elle raconter sa misère quand on décrivait son pays comme un pays riche ? « Mais si tu poses des questions, pourrais-je en poser aussi ? » Elle ne connait rien du monde et voyager par les yeux d’autrui lui donnait une sensation vertigineuse, celle de se plonger dans un autre univers. Pour une fois elle était la passagère et non plus la conductrice, elle laissait les mots l’imprégner et l’emporter vers des horizons lointains. La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons. Ellana, l'Envol,Pierre Bottero |
## Sam 2 Sep 2017 - 15:44 | ||
Selvi Sayanel Messages : 466 Date d'inscription : 05/02/2013 Age : 27 | Lorsqu'Ombre accepte de répondre à mes questions, un large sourire s'affiche sur mon visage. C'est trop génial ! Bon, va falloir que je réfléchisse correctement à ce que je vais lui demander et comment je vais le faire, parce que même si elle a accepté, je n'aimerais pas la vexer par maladresse. Je ne me rends pas toujours compte de ce que je dis... Je secoue la tête pour lui dire que ce que je vais lui demander ne sera pas compliqué, enfin, j'imagine. Je n'ai pas envie de savoir des détails techniques sur son pays, mais plutôt ce qu'elle, elle a vécu, comment elle ressent les choses, ce qu'a été son quotidien. Après, je risque d'aborder des sujets sensibles et ça me stresse. Si je peux éviter d'être aussi maladroite qu'avec Ariana hier, ça serait pas mal... - Bien sûr ! Une pensée me traverse soudain l'esprit. - J'ai une idée ! On pourrait se poser des questions à tour de rôle ? Une à la fois, comme ça on se découvre au même rythme. Ça te dit ? J'ai toujours un peu d'appréhension face à ce que je pourrais lui demander, mais le fait que l'Eau ait accepté me rassure et puis, si elle me pose aussi des questions, ça établit un certain équilibre. Je trouve ça mieux. Au final, on avance toutes les deux en terrain inconnu. - Je commence, d'accord ? Je reprends de la neige entre mes mains et me remets à l'ouvrage, sinon on n'aura jamais fini ce bonhomme de neige et ce serait dommage. J'aimerais bien que la jeune femme puisse voir à quoi ça ressemble... enfin, à quoi ça peut ressembler, parce que je n'ai pas la prétention de penser que j'ai le monopole du design de bonhomme de neige, haha. J'hésite encore un peu, ne sachant quelle question poser en premier... peut-être quelque-chose d'assez classique pour débuter... oui... on va y aller en douceur. De toute manière, on aura le temps de s'en poser plein ! - D'où est-ce que tu viens ? En soi, ça ne m'en apprendra pas beaucoup plus sur elle ou sa culture, vu mon niveau de culture... erhm, mais il faut bien commencer à quelque part. Surtout que je suis partie, depuis le début, du principe qu'elle venait d'Afrique, mais je me trompe peut-être complètement. Faut que je fasse taire mes préjugés... merci Haley |
## Mar 12 Sep 2017 - 12:46 | ||
Afya Soubagamousso Messages : 852 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 26 Humeur : Rêveuse | Elle voudrait parler mais les mots ne trouvent pas le chemin de ses lèvres, elle a acquiescé tantôt quand l’Air lui a proposé ce jeu de questions réponses. Elle y a parfois joué avec Aria, avec elle c’est devenu plus facile de parler vrai. Les mots ne sont pas durs à prononcer quand on sait qu’ils ne seront pas jugés mais juste acceptés. Elle ne connait pas assez Selvi pour connaitre l’impact de ses réponses. Quelles questions poser sans appuyer sur des sujets sensibles ? Elle sait que le passé fait souvent aussi peur que le futur. Elle a peur de beaucoup de choses, mais la questions reste simple. Elle doit pouvoir y répondre, et bien que son cœur la pousse à se réfugier une fois de plus derrière un conte, elle s’abstiendra cette fois ne narrer comment le père silence et la mère obscurité créèrent sa terre et l’offrirent aux animaux qui devinrent des hommes. Elle n’a plus les mots justes pour conter cela. Elle aimerait dire que l’animal marin devint aérien puis humain. Qu’il apprit à marcher en écrasant les pensées d’autrui, qu’il imposa son joug à tout et à tous. Elle n’en fait rien. « Je viens de Côte d’Ivoire. » C’est un nom vague. Salut ô toi terre d’espérance, pays de l’hospitalité. Tes légions remplies de vaillance, ont relevé ta dignité. Tes fils, chère Côte d’Ivoire, fiers artisans de ta grandeur, tous rassemblés et pour ta gloire, te bâtiront dans le bonheur. L’Abidjanaise bat encore dans son cœur, elle l’a entendu souvent, l’a reprise quelque fois. Elle se sent encore fille de son pays, et coupable de l’avoir quitté. « Est-ce que ton pays te manque ? » Elle se sent parfois coupable d’avoir ainsi tout quitté. Elle reste amoureuse de sa contrée, persuadée qu’il n’y en a nulle de plus belle et ce malgré la misère qu’il y règne. La chaleur lui manque autant que les rires, le rythme de la musique et la joie qui déborde de là où on l’attend le moins. C’est un pays de rien, et pourtant elle aimerait y retourner. Elle sait pourtant que cela n’est pas faisable, elle devrait trop perdre pour un plaisir trop bref. Elle sait qu’ici elle vivra et cela devrait être le plus important… Ce manque, cette absence elle peut apprendre à vivre avec. On n’oublie rarement nos peines, on apprend à continuer avec. Elle le sait, et elle doit faire son deuil de cette terre rouge tant aimée. La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons. Ellana, l'Envol,Pierre Bottero |
## Dim 17 Sep 2017 - 15:48 | ||
Selvi Sayanel Messages : 466 Date d'inscription : 05/02/2013 Age : 27 | Côte d'Ivoire ? Je souris, bien qu'un peu confuse. Je ne sais pas vraiment où c'est. Bon, c'est en Afrique, ça j'en suis quasiment certaine, donc je ne m'étais pas trompée... à moins que ce soit une île ? Non, je confonds, avec quoi, ça j'en sais rien, mais je confonds, c'est sûr ! On a dû apprendre les pays du monde à l'école une fois. Bon sang, j'ai tout oublié ! Va falloir que j'aille consulter une carte pour me repérer. Perdue dans mes pensées, je suis surprise par sa question. C'est vrai, c'est à son tour. C'est moi qui définis les règles et deux minutes après je les ai oubliées. Je suis un cas, quand même... Avant de répondre à mon interlocutrice, je prends le temps de réfléchir. Est-ce que mon pays me manque... ? Je ne sais pas... ma mère me manque, c'est certain, mon père aussi, un peu, même si je lui en veux toujours de nous avoir abandonné comme ça. La campagne me manque, mes amis de là-bas, ma vie avant le déménagement, quand tout allait bien. Oui, penser à ce « pays-là » me rend triste, contempler ce que j'ai perdu. Après... en ville, j'ai vécu trop de mauvaises choses pour regretter d'être partie. Ma vie est ici maintenant, à Terrae. Je m'apprête à lui répondre quand une autre idée traverse mon esprit. Au-delà des lieux et des gens qui les habitent, il y a autre chose. Vivre au Japon est super, la culture est géniale, mais j'aimerais revivre certains moments qu'il est impossible de rencontrer ici : la Saint-Martin où on mange à s'en faire exploser le ventre, la rencontre avec les amis, la famille, le carnaval et le brûlage du Böögg, le fameux bonhomme hiver... Le fromage me manque et du vrai bon chocolat, même si on a de la chance, à Terrae, d'avoir de la nourriture qui vient de partout. Je ne sais pas, ce n'est pas pareil. - Oui, mon pays me manque. Il y a certaine personne, ma mère par exemple, et certains lieux en particulier, mais aussi certaine tradition qui n'ont pas lieu ici. Et puis... je n'ai jamais vraiment aimé vivre dans une grande ville. Alors, on a de la chance d'être ici, parce qu'on n'est pas non plus vraiment dans Tokyo... et Terrae, c'est un peu comme un cocon protecteur, mais la campagne, la vraie, me manque, avec les vaches, les champs, les paysans, les cloches des églises, le calme... les odeurs aussi. Je ris. Ça peut paraître étrange, mais ça me manque aussi. - Quelle est la chose que tu préfères dans ton pays... enfin, tu peux en citer plusieurs si tu n'arrives pas à te décider. merci Haley |
## Sam 14 Oct 2017 - 12:43 | ||
Afya Soubagamousso Messages : 852 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 26 Humeur : Rêveuse | « Ma sœur ! » Ce n’était pas si difficile, ce qui lui rendant la vie la plus agréable à l’époque où elle vivait encore en Côte d’Ivoire c’était Adjambo. Le choix s’était révélé facile. Ce qu’elle connaissait de son pays n’était pas immense elle n’avait jamais voyagé au-delà d’un cercle de vingt kilomètres de son logis. Elle avait compris en comparent à Terrae que son pays vivait dans la misère, pourtant même en se couchant avec la faim au ventre elle ne s’était jamais sentie malheureuse. Ô bien entendu les changements de politiques incessant l’avaient souvent effrayée, elle connaissait plus la peur que le malheur. Elle s’était parfois dit que son pays été beau en voyant les couleurs des pagnes sur le marché, mais souvent les ordures jonchaient le sol… La terre rouge et fertile lui manquait aussi, elle était grasse et tout semblait pouvoir y pousser, les moussons qui détruisaient consciencieusement les routes chaque année lui manquaient aussi… Mais par-dessus tout c’était l’ambiance qui régnait qui lui manquait. Ce qui lui manquait c’était son peuple, dur et pourtant si accueillant. Vivant, en pleine adolescence, celui qui se révoltait et parfois se taisait, baissait la tête mais jamais ne rompait. Pourtant elle avait maintenant peur de ces gens auprès de qui elle avait grandi, elle se savait attachée à un souvenir lointain et idéalisé. Les médicaments qu’elle prenait chaque jour lui rappelait que l’ivoirien n’était qu’un homme, il faisait des erreurs et s’il pouvait être bon, ne faisait pas toujours le choix de l’être. C’était pour cela que ce qui lui manquait le plus était sa sœur, celle qu’elle avait quitté sans doute plus que celle qu’elle était devenue, les nouvelles entre les jumelles passaient difficilement. « Tu avais un rêve petite ? » Peut-être qu’elle a encore un rêve maintenant, mais elles parlaient du passé alors l’africaine n’a pas voulu changer de temps. Peut-être aussi que le passé était moins dangereux que le présent. Elle était à un âge de sa vie où elle devait faire des choix pour savoir quel sens lui donner. Elle ne savait pas encore ce qu’elle voulait faire, ne faisant qu’appréhender la complexité de son nouvel environnement. Les possibilités étaient trop nombreuses bien qu’elle ne se fasse pas d’illusions, beaucoup de portes lui resteraient fermées. Elle n’aurait jamais le niveau de connaissance suffisant pour se lancer dans des études, elle aimait écrire, elle aimait raconter, mais elle savait qu’ici il était difficile de vivre de cette passion. Alors elle cherchait un métier plus manuel qui lui permettrait de gagner assez pour vivre et pour envoyer quelques ressources à sa famille. Pour l’instant aider aux cuisines suffisait car elle avait une chambre à l’internat et ne devait pas dépenser un yen pour se nourrir… Mais plus tard ? Elle avait envie d’être indépendante même si se rattacher au confort de ‘institut était rassurant. La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons. Ellana, l'Envol,Pierre Bottero |
## Sam 2 Déc 2017 - 0:00 | ||
Selvi Sayanel Messages : 466 Date d'inscription : 05/02/2013 Age : 27 | Je souris lorsqu'Ombre me répond sans même réfléchir une seconde. Ça parait si évident pour elle et, au vu de sa réponse, je comprends. Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ça, mais j'apprécie. Elle a la chance d'avoir une sœur et je comprends qu'elle lui manque, même si je suis fille unique. La famille... je pense que c'est ce qui nous manque le plus quand on part. Il faudra que je retourne en Suisse un jour. Oui, revoir maman, revoir papa aussi, lui poser des questions peut-être ? Ça me ferait du bien, j'imagine. Je pourrais sans doute même retourner dans mon village natal ? Y retrouverais-je d'anciens camarades ? Tant d'années ont passé... ils sont probablement tous partis, vivre leur vie, comme moi. Oui, c'est décidé, un jour je retournerai en Suisse... bientôt. Il va falloir que je me renseigne sur les démarches. Je sais qu'on a le droit de quitter l'institut temporairement, mais si je ne me trompe pas, on doit toujours être accompagné d'un Master, raison de sécurité pour nous... et pour les autres, j'imagine. Je pourrais peut-être en toucher un mot à Aoi. Je sais qu'elle est très occupée, mais elle accepterait, je pense. Il faudra que je pense à avertir maman que je viens lui dire bonjour. Ça fait longtemps que je n'ai pas repris de ses nouvelles d'ailleurs. Je pourrais lui envoyer une carte. Oui, ça aussi c'est une bonne idée. Et... peut-être que je pourrais demander à Elio s'il veut venir avec moi ? Ça fait bientôt une année et demi qu'on est ensemble... ou est-ce trop tôt ? Je n'ai pas envie de lui mettre la pression inutilement... mais j'aimerais bien lui présenter ma mère. Je suis sûre qu'elle l'apprécierait beaucoup. Mon père, je ne sais pas, mais si je retourne en Suisse, il faudra que j'aille le voir aussi. Je sursaute lorsque mon interlocutrice reprend la parole pour me poser une question. Eh bien, j'ai tendance à être un peu trop perdue dans mes pensées, moi ! Sa question me laisse, à nouveau, songeuse. Est-ce que j'avais un rêve lorsque j'étais petite ? C'est une bonne question. Sans doute... tous les enfants ont des rêves, non ? Peut-être que c'était de devenir une princesse ? Mmmh, non. Ça ne me ressemble pas trop. Ça devait plus être un truc du style, m'occuper des animaux... - Eh bien, avant mes dix ans, j'avais une vie super. Je suppose que j'avais des rêves de petites filles insouciantes... malheureusement, je ne m'en souviens plus. Après, j'ai eu... disons quelques problèmes, principalement à l'école. À partir de ce moment-là, je me souviens avoir rêvé de devenir invisible ou simplement, et en étant un peu plus réaliste, d'avoir une amie à qui parler. Mon rêve s'est réalisé trois ans plus tard... avant que cette amie qui m'était chère ne parte... Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit ça. C'est sorti tout seul. Je parle rarement de mon vide, même si je n'ai plus de problèmes à raconter ce qui s'est passé. J'ai refait ma vie ici, à Terrae, mais je sais cependant que je ne suis pas guérie. Les angoisses que j'ai sont principalement liées à ma peur de l'abandon... mon père, Jenny... et Oksa récemment. Je frisonne. Il faut que je change de sujet. C'est obligé ! - Est-ce que tout le monde apprend à raconter des histoires là d'où tu viens ? Est-ce que vous vous les transmettez par oral ? Et est-ce que ça raconte à chaque fois l'histoire du monde ? Cette question est un réel échappatoire à mes démons intérieurs et je vais me concentrer sur sa réponse, pour oublier le reste. Enfin, j'en ai posé plein... je triche, je sais, mais je n'ai pas réfléchi. C'est sorti. L'Eau pourra choisir d'y répondre ou pas. Mes mains s'activent toujours, d'ailleurs, et le bonhomme de neige commence à prendre forme. Sur ça aussi, je peux me concentrer et ça me fait du bien. [hrp : désolée pour le retard... un bisou sur chaque joue <3] merci Haley |
## Jeu 28 Déc 2017 - 19:31 | ||
Afya Soubagamousso Messages : 852 Date d'inscription : 29/05/2014 Age : 26 Humeur : Rêveuse | Les années insouciantes d’Afya n’avaient été que feintes pourtant elle n’enviait nullement sa camarade. Ayant toujours vécu dans un monde cruel, elle avait trouvé des subterfuges pour l’embellir mais ne c’était jamais leurré à son sujet. Elle n’avait pas eu à tomber de haut, elle n’avait jamais eu le besoin de disparaitre. De se sentir invisible…. Et elle avait eu la chance de naitre avec une amie. Malgré tout ce qui lui était arrivé, elle se trouvait chanceuse, bien plus que nombre de gens. Elle avait pu vivre sans jamais se mentir. La jeune Selvi parla beaucoup, peut-être jugea-t-elle après coup qu’elle avait trop parlé. Ce n’était pas les cas d’Afya qui considérait qu’elle avait parlé autant qu’elle en avait besoin. Elle ne saisit pas sur le coup que la jeune air venait de lui parler de son vide, tout simplement car pour elle le départ d’une personne ou son retour faisaient parti du cycle de la vie. Tout n’était qu’éphémère, pourquoi se laisser atteindre par les changements ? Elle comprendrait peut-être avec le temps que ce n’était pas une simple anecdote qu’elle venait de lui raconter. Elle pose des questions nombreuses, pour distraire son attention, mais Afya ne le comprends pas ainsi. Elle se contente de répondre sans chercher les motivations de sa compagne. « Non, tout le monde ne raconte pas, seuls ceux qui ont des choses à dire et envie de les dire racontent. La tradition de l’oralité se perd quand la télévisions mange les histoires… Mais dans mon quartier personne n’en avait, et de toute manière on n’avait pas tous l’électricité et surtout pas tout le temps, donc on parlait beaucoup. Moi j’aime les contes étiologiques, donc j’en raconte beaucoup, mais certains parlent d’histoires du monde réel… » C’était loin, mais les masques avaient volé au fil du temps. Elle avait cessé de se raconter au travers d’histoires saugrenues pour accepter ce qu’avait été sa vie. Elle ne cherchait plus à la masquer ou à l’oublier. Elle venait d’un pays pauvre, d’un quartier pauvre, d’un bidonville misérable, d’une famille de rien. Elle n’en restait pas moins Afya, la fille qui raconte. « Est-ce qu’il y a des personnes qui racontent chez toi ? Est-ce qu’il y a des histoires que vous aimez ? » Elle l’avait compris ici, chaque peuple avait sa mythologie, et peu parlaient de Terrae et des magiciens qui ne s’y trouvaient autrement que par bribes… La solitude n'est qu'un moyen pratique de fuir la foule et ses leurres, songeait-elle. Ce n'est pas la solitude que je recherche, mais de vrais compagnons. Ellana, l'Envol,Pierre Bottero |
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