Ah. Je me sens revivre ici. Depuis que j'ai rencontré Abe, ma notoriété n'a pas cessé de grandir. Je suis devenue une légende parmi les dames de ces dortoirs. En même temps, comme disait l'autre, je suis la doyenne. J'ai bien le droit de faire valoir mon droit d'ainesse après tout.
La taxe des deux coussins fait maintenant partie des habitudes de tout le monde ici. Les nouvelles arrivantes les déposent sur ou près de mon lit et moi je disperse le butin entre Abe et moi. Au final, je me retrouve avec un lit de coussins en plus de mon lit fait de... bah de lit quoi. Un canapé-lit-coussin. Le trône forgé avec le sang et les larmes de mes ennemis !

A vrai dire, l'idée est partie d'un coup et s'est répandue. Je joue pas vraiment à la Reine. Sauf avec mon Bouffon, bien entendu.
Mais depuis quelques jours, j'entends une rumeur s'élever dans les couloirs. Les filles me regardent avec un mélange de terreur et de rage. Je trouve ça à la fois drôle et inquiétant. Ne pas leur tourner le dos, on sait jamais, un coup de couteau mal placé peut être fatal.
Il va falloir que je songe à me fournir en gardes du corps peut être...


Bon, pas de quoi s'affoler à mon avis. Elles ont pas comprit mon humour c'est tout. Puis au pire, affirmer ma place dès maintenant me servira à gravir les échelons de la chaîne alimentaire de l'Institut, plus tard. Une fois que je serais initié en gros. Ah, j'ai hâte.
En attendant, j'ai décidé de m'étaler sur le canapé-lit-coussin, un livre de fiction en guise de distraction. Je ne travaille pas avant plusieurs heures, je fais passer le temps comme je peux. Puis franchement, "Dune", c'est ultra cool.

Alors que je me perds donc dans les lignes de ce chef-d’œuvre de la littérature, ma tranquillité est violemment brisée par le bruit de la porte du dortoir qu'on enfonce. Je me redresse en sursaut et fixe le lieu d'où provient le bruit, prête à détruire l'agresseur dès qu'il pointe le bout de son nez.

Une cape rouge d'abord, puis... Un visage familier. Trop familier. L'expression inquiète que j'avais au début s'estompe pour faire place à un air blasé dès qu'il ouvre la bouche.

"Ton règne de terreur prend fin maintenant, Reine des vagins. Je suis venu faire Justice alors rends toi et je serais clément."

"..."

Je le regardes. Derrière lui, une nouvelle me pointe du doigt. Ah. Reine des vagins, c'est moi ? Ouais ok, ça colle. Je me redresse donc et m'assied sur mon trône, les jambes croisées, le dos droit, l'air faussement royal.

"Reine des vagins ? T'avais pas mieux en stock, Coco l'Asticot ?"

Je lui offre mon plus beau sourire. J'ai pas pu m'empêcher de me fiche de lui quand même. Bon qu'est-ce qu'elle veut la chenille ? Je lui ai manqué ou.. ?

Je suis fière de moi là. Je peux pas m'empêcher de laisser filtrer ce sentiment dans l'air que je prends. J'ai l'impression de l'avoir surprit. Genre, vraiment. L'idée me plaît énormément, en plus, on pourrait presque dire qu'il est déçu de ma réaction après son entrée...hm... fracassante je dirais.
Mon regard bleu se plante dans les yeux rouges du Master, mon sourire moqueur et amusé, toujours présent. Je hoche sagement la tête pendant qu'il parle pour lui signifier que je l'écoute attentivement.
Ses questions ont presque un ton admiratif. Mais je m'emballe peut être me direz-vous. Pourtant, même sa tenue semble étonnée, intriguée, choquée par ce qu'elle voit et comprend. Sa couronne - beaucoup trop prétentieuse si vous voulez mon avis - penche misérablement sur le haut de son crâne. Il finit par se défaire de son costume. Il ne s'approche pas cependant. Il garde ce que j’appellerais... une distance de sécurité minimum.

Cette constatation fait briller mes yeux de la lueur de la bêtise, une nouvelle fois. Je pose ma main à côté de moi et tapote les coussins, lui faisant signe de prendre place à mes côtés.

"Tiens, si tu veux je t'offre le privilège de t'asseoir à mes côtés."

Je lui tire gentiment la langue et reprend sur un ton détendu et joyeux:

"Il se trouve que je m'impose comme l'une des doyennes de ce dortoirs. Un petit oiseau m'a glissé l'idée de faire valoir ce droit d'ainesse. Du coup j'ai déclaré ouvert la saison des impôts printaniers. Deux coussins et je ne vends personne aux donneurs d'organes."

Je lance un regard faussement mauvais à la demoiselle qui m'a vendu avant de lui tirer la langue à elle aussi.

"A la base, je trollais. C'était une blague entre moi et un autre phénomène des dortoirs. Ça s'est répandu et c'est devenu canon. Alors je fais avec. Non mais je me plains pas, j'ai un lit-canapé-coussin et un royaume à gouverner. Ça change des brindilles !"

Je me vautre un peu.

"Tu fais quoi là toi à parler de justice déguisé comme ça ? Tu cherches à me détrôner ? Dommage, je me laisserais pas faire. Hum. A la limite je peux te proposer un arrangement."

Je le pointe du doigt d'un air sûr et royal.

"Je peux te faire garde du corps de la Reine des vagins ! Tu seras le Garde Vagins !"

Une voix, en écho à ma bêtise, se lève dans pièce:

"Le paladin de la schnek wesh !"

Une douce et poétique intervention du Abe encore enroulé dans ses draps.

[Hrp: intervention du Abe en cameo, validé par le joueur #merci Abe Doe Gazeuse]

Il a loupé un épisode. A quel moment ça a merdé? Non mais il a nettement l'impression d'avoir ramené le démon. Au départ, c'était un petit agneau innocent et pure et là, il a l'impression de l'avoir transformé en monstre!
Attendez minute! C'est pas lui après tout. Lui, il l'a juste ramené tels étaient les ordres et puis basta! Il s'est pas occupé de lui changer les couches. Elle est devenue toute seule un démon. Quoique en y réfléchissant bien, vue son attaque cette nuit là, ça aurait pu laisser supposer qu'elle était déjà posséder par le diable.
Oh non, cette fille est dangereuse.....
De se grands yeux rouges, Ys reste méfiant malgré l'invitation qu'elle lui fait de s'installer près de lui.

"Non mais tu crois quoi? Je suis pas né de la dernière pluie. Je sais très bien qu'une fois à côté de toi, tu vas te jeter sur moi pour me sucer le sang!"

Ouais il est parti loin là. La folie s'est emparée de lui. D'ailleurs, il n'est plus très convainquant là, le super héros. Y a ces filles dans son dos qui l'observent d'un oeil interrogateur. Dans un râlement, prit dans son propre piège, Ys étend sa cape en guise de remplacer la porte détruite. C'est bon, c'est privé là!
Pendant son temps, il garde une oreille attentive et bordel, elle saigne! C'est qui l'andouille qui lui a monté toutes ces idées à la tête?! Et marchand d'organes, et puis quoi encore?!

"Ca va pas bien toi! On ne vend pas des organes comme ça au black! Et puis y a personne au village qui le ferait de toute manière."

Non il ne s'est déjà pas renseigné, qu'allez vous imaginer?! Après avoir batailler avec cette maudite cape, il reporte son attention sur la jeune femme qui se vautre dans son palace. Elle est minuscule, on ne la voit plus. Tu parle d'une Reine. C'est mini pouce.
Avançant de quelques pas vers Lys, le Master s'arrêta à quelques mètres, croisant ses bras sur un air autoritaire.

"Oui, je suis venu pour toi. Encore une fois. Mais cette fois, c'est pour te punir. Et comme je suis un modèle ici, je me dois d'appliquer le règlement. J'hésite encore entre te fouetter ou te ligoter tout en te traînant derrière mon harley."

Pas de cadeaux ok. Sa réputation est en jeu quand même. Bon après, c'est vrai que c'est d'autant plus compliqué maintenant qu'il connaît la véritable identité de la Reine et qu'il puisse bien connaître cette dernière. Mais il ne peut pas laisser passer ça. Alors il tente le tout pour le tout.

"Martyriser ses camarades: c'est Mal."

C'est nul. Ok, il avoue, avoir le beau rôle du justicier et blabla c'est pas pour lui. Lui, c'est pas Batman mais plutôt le Joker. Putain il va vraiment finir sa carrière de Master derrière une pile de papiers avec pour voisin Akihiko. *Veux mourir*
Et puis voilà que la pseudo Reine renchérit en proposant une offre. Garde Vagins.... HAHAHAHAHA ELLE VEUT SA MORT?!!

"Non mais c'est carrément pervers comme nom. Tu veux que j'ai des problèmes ou quoi? Ma réputation est déjà sous terre, merci."

Et alors qu'il s'apprête à renchérir, une voix soudaine, sortie de nul part, le fit sursauter. Surprit, son regard balaye l'endroit où ça aurait pu provenir. Ses prunelles flamboyantes s'arrêtent sur un tas de coussins et de couvertures. Depuis quand un coussin parle?
Et puis c'est quoi cette insulte?!
Excédé et légèrement énervé d'être humilié, le Master s'avance vers ce tas et tapote de son pied pour vérifier si ce coussin est réellement vivant.

"Allez sors de là!! Je suis pas teubé non plus. Tu vas voir ce qu'il va te faire le paladin de la schnek!!!

HRP> Ca serait drôle si Abe intervenait...>.>

Doux paradis moelleux que mon lit. Cette idée d’impôts, c'est du putain de génie, et en plus ça ne fait de mal à personne. Les plus jeunes apprennent les injustices de la vie et les plus âgés profite de l'expérience acquise. C'est légitime, la marche de l'évolution tout ça tout ça.

Mais en ces instants, je suis à des lieux de là. Vautrée en dans mon lit, en tenue de nuit, shorty et T shirt et je me pers dans un rêve. Je suis dans un putain de corque, des numéros d'équilibriste, femme à barbe et autre. Lys sert de Monsieur loyale et Erik Dompte des Tifas de 3 mètres. Dans ce cirque, une demoiselle métissée entre sous le chapiteau en hurlant " Au zombi!!!!"" Et la ça dégénère. Genre la saga de films Resident Evil tout entière compressée en 3 minutes. Un bruit de tonnerre retentit à l'horizon  et l'obscurité tombe sous le chapiteau, et je me réveille, dans mes draps, entendant Lys proposer un poste dans son royaume à une autre malheureuse victime.

"Tu seras le Garde Vagins. "

Forcément, une connerie fuse dans mon esprit et échappe à mes lèvres :

" Le paladin de la shneck ! Wesh!"

Le concerné semble prendre très à cœur sa réputation, Nous aussi. Alors qu'il s’appuie sur le lit me demandant de sortir de mon lit sur un ton qui me plait moyen. J'émerge de mes draps pour regarder le guignol à la voix qui réveille et croiser un regard rouge, hum bizarre :

"De quoi tu te plains, si ta réputation est déjà sous terre, elle te propose de la remonter au moins en dessous de la ceinture, tu devrais la remercier du respect et de l'offre espèce de mal poli... "

Je me retourne dans mon tas en baillant et tire la couette pour qu'il bouge son pied.

"Et après ça veut donner des leçons..."

Je crois que j'ai tapé pile dedans la fierté du Ys sauvage. Je le vois s'exciter, s'énerver, perdre patience. Il me gronde, me sermonne. Apparemment, Ys serait un modèle ici. Alors, franchement, si c'est le cas, les gens ici ont un problème beaucoup plus grave que le Vide.
Je me tais en l'écoutant me réprimander. Sans insolence, mais sans trembler non plus. Je compte pas lui sucer le sang, je compte pas vendre d'organes au black... Je comptais même pas exercer une pression physique ou psychologique quelconque sur mes colocataires. Elles ont pas mon sens de l'humour, comment je pouvais savoir ?

Je secoue la tête quand il refuse le titre que je lui propose. Dommage, je pensais vraiment qu'il allait rigoler. Je prends une moue un peu triste. Je suis un peu déçue au fond. Pourquoi il me prend au premier degré ? Il est si attaché à sa réputation que ça ?
Il s'approche du Abe, l'air en colère, agacé, excédé. Je me lève. Ys tapote la couette sous laquelle s'est enroulé le Fou.

"Ys, doucement."

Je m'approche et au même moment Abe se redresse, faisant face au Master.

"De quoi tu te plains, si ta réputation est déjà sous terre, elle te propose de la remonter au moins en dessous de la ceinture, tu devrais la remercier du respect et de l'offre espèce de mal poli... "

Je regarde la scène, perplexe. Alors là, franchement, je peux pas prédire ce qui va arriver, mais y a des chances qu'il s'énerve le pikachu.
Abe se blottit une nouvelle fois dans ses draps et lâche une nouvelle pique à l'attention d'Ys. Mes yeux naviguent entre les deux énergumènes.

"En vrai, c'était pour rigoler hein. Si ça te plaît pas on peut trouver un autre surnom."

Je lui offre mon plus beau sourire et lève les mains comme pour dire "regarde, je suis pas armée" et lui adresse le même salut vulcain que lors de notre première rencontre.

"Paix ?"

Un silence s'installe dans la pièce, enfin un quasi silence, juste les jeunes novices qui murmurent des trucs, sûrement pour raconter des trucs comme quoi le master va me cramer, oblitérer ou autre. Mais non, c'est ce qu'on appelle la relativité des forces de pressions. Ici, le mec est un Master, du coup, il a sûrement la capacité de réduire tout le bâtiment en tas de poussière. Sauf que si il use de ses pouvoirs sur nous, il admet son impuissance à régler un problème aussi simple que celui-ci. Il doit du coup user de autorité... Ce qui dans le cas présent l'aide autant que son entrée dramatique. Sur le papier, c'est pas mal, dans les faits, c'est pas très efficace.

Sa remarque tout à fait déplacée me coupe l'envie de dormir. Du coup, alors qu'il me demande de lui expliquer ce qui est pourtant évident, je roule hors de mon lit , me redresse et m'étire longuement, faisant craquer plusieurs partie de mon corps et lui lance, le regardant avec le regard le plus las possible :

" Tu manques de suites dans les idées. Alors déjà, y a juste besoin de t'écouter pour savoir que ta crédibilité en tant que Master est morte, faut faire ton deuil. Ensuite, accepter ce poste et un surnom relatif serait une preuve d'humilité, ce qui est vraisemblablement une évolution attendue par tes collègues... Enfin, ce ne serait pas très avisé de refuser parce que maintenant, tu nous as fourni plusieurs éléments pour te causer de petits tords mais seront les coups de grâce portés à ta réputation. Mais bon c'est toi qui voit. "

Puis je me retourne vers Lys qui lui proposait une porte de sortie plus élégante, il a enfoncé celle du royaume de ma Reine, je m'en vais donc la lui claquer au nez. Me retournant vers Lys, je lui lance :

"Nan mais pas la peine, il a plus la main dans les négociations, si il utilise ses pouvoirs, c'est un aveux de faiblesse et en plus d'avoir été désagréable, il a refusé toute la mansuétude que tu lui as offert. Non, Garde-Vagins c'est déjà un deal honorable pour un type de ce genre. Non par contre on peut consentir à réduire l'impôt comme ça il aura l'impression d'avoir fait son travail et ses collègues considéreront peut être le problème comme résolu par ses soins."

Et maintenant que tout les tenants et aboutissants sont connus de toutes la pièce, le jeu est pratiquement joué. Tu as réveillé Abe, qui travaille aujourd'hui. Quand j'en aurai fini avec toi, tu seras vénère contre toi même et me remerciera de ma clémence. Ouesh.

Ys a réveillé le Abe sauvage. Je prépare ma réponse, mon chantage, mon marchandage, mais le Fou prend la relève sans que je le lui demande. Debout non loin de mon trône, je m'apprête donc à rétorquer quand le coussin parlant se redresse et s'étire. Vu sa tenue, là, pour le coup, malgré sa poitrine de crêpe, on ne peut pas douter du fait que ce soit une fille. D'ailleurs, ça trouble mon cerveau durant les premières secondes.
Mon regard navigue une nouvelle fois entre les deux énergumènes. Un tête à tête décisif est en train d'avoir lieu.
Je finis par me rasseoir en tailleur dans mes coussins. J'en attrape un que je serre dans mes bras en regardant la scène.

Abe commence par doucement menacer le Master d'enfoncer un peu plus sa réputation déjà au ras des pâquerettes avant de tourner son regard vers moi.

"Nan mais pas la peine, il a plus la main dans les négociations, si il utilise ses pouvoirs, c'est un aveux de faiblesse et en plus d'avoir été désagréable, il a refusé toute la mansuétude que tu lui as offert. Non, Garde-Vagins c'est déjà un deal honorable pour un type de ce genre. Non par contre on peut consentir à réduire l'impôt comme ça il aura l'impression d'avoir fait son travail et ses collègues considéreront peut être le problème comme résolu par ses soins."

Un petit sourire étire mes lèvres. Il est fourbe ce con. J'ai bien fais de le recruter. Si il arrive à faire avaler à Ys le "Garde Vagins", je l'épouse mentalement et sur le champ.
Je lui répond donc, après un petit haussement d'épaules:

"En effet, Abe."

Je plante mon regard bleus dans celui écarlate d'Ys, un petit sourire aux lèvres:

"Voilà ce que je te proposes. Tu deviens mon Garde Vagins. On baisse l'impôt à 1 coussin par nouvelles têtes et je stoppe les menaces sur la vente d'organes. Je conçois, c'est pas super sympa."

En plus sur un coup de bol, j'ai raconté cette connerie à une pauvre nana qui a perdu un rein dans une ruelle sombre. Je vais trouver mieux.
Je croise les jambes, redresse mon dos et passe mes cheveux sur mon épaule droite. J'aime bien Ys, c'est un type sympa, mais vraiment, il ne nous donne que de bonnes raisons d'êtres cons et de l'emmerder là tout de suite. C'est sa faute.

"Je tiens cependant à m'excuser auprès de toi pour le remue-ménage causé. Tu as fais un effort de mise en scène. Je dois t'avouer, pour ça, tu mérites bien un titre. On dira aux autres Masters que tu nous a passé un savon monstrueux et qu'on te craint comme la peste si tu veux."

Je lui offre un petit clin d’œil et un sourire mignon et amical.

Mais c'est quoi son problème, voilà ce que je me demande en faisant mes assouplissements. Il tire une tronche horrifiée et dégoûtée. Si ma tête te revient pas, casse toi! :Yawn: J'en prends d'autant plus de plaisir à laisser mon verbe le frappé. J'ai appris à faire chier à bonne école faut dire aussi. Et franchement, la complicité de Lys dans l’affaire ne fait que me rendre encore plus audacieux. J'avoue, le coup de la négoce de l'impôt, c'est pas forcément le truc qui fallait dire, genre lui faire oublier sous le flot d'injure aurait été plus subtile, mais je suis réveillé depuis une trentaine de secondes, pardonnez moi.

Je pensais l'avoir mis au fond du gouffre, j'étais en train de fêter ma victoire avant de l'avoir assurée, et le Vieux Escroc à pourtant dit que cela coûtait inévitablement la victoire. C'est ce que j'ai cru face au poing brandit et pulsant d’électricité. Alors, oui j'ai un peu peur, je remercie d'ailleurs le grand barbu de m'avoir épargné l'envie d'uriner au réveil, dans un second temps, je ne panique pas, et ce parce que, si il veut me faire du mal il va y arriver... Je le sens, j'ai du flair. Il bouche l'unique accès, les fenêtres sont un peu loin et je ne cours pas plus vite que l'éclair. Bref je vais morfler mais pas mourir, good enough. N'empêche, avec ma chance et ma vie à base de pizzas et de fast-foods. Son air son ton, tout me dit qu'il bluffe pas. Okay, il aura plus d'emmerde que moi, j'en suis sûr, et si il me tue, je le hante.

Cependant, soit ce type est maudit, soit J'ai une chance incroyable. Du coup vu que son éclair à frappé dans le vent et qu'en dehors des cris de terreurs des jeunes novices, il n'y a pas de cris de douleurs, Je prends un sourire fier.

"Vieux, le monde essaie de te faire passer un message. Tu devrais l'écouter."

Puis je me retourne vers Lys avec un sourire victorieux. Il pourra pas s'en relever de celle-là. Mais voilà, ce type est tellement naze qu'il a toucher les coussins, à quelques centimètres de Lys, en pleins dans les coussins, qui brûle, les cheveux de Lys aussi. Merde pas le temps là. Je cours vers l’extincteur le plus proche, bénie les normes de sécurité japonaises parce qu'il est là, neuf et surtout alors que je hurle à Lys de fermer les yeux la bouche et le nez et de se rouler à terre. Je fais sauter la goupille et retourne sur mes pas pour maitriser l'incendie et sauver ce que je peux des cheveux de Lys. Personne avait de chrono? Dommage. Je me penche vers Lys :

" Ça va? Rien de grave? combien tu vois de doigts? Comment je m'appelle?"

Puis je retourne vers le Master avec un regard très noir:

"Décarre d'ici vite fait, pouvoir ou pas, je te jure de te faire bouffer tes dents."

Attention, je mords. Avec un extincteur et dans sa gueule si il fait un autre faux mouvement.

Je sens l'atmosphère se tendre de plus en plus. Ys est au bord de la crise de nerf et Abe et moi l'avons provoqué peut être plus qu'il ne l'aurait fallut.
Je me recroqueville petit à petit dans mon trône, serrant contre moi, toujours plus fort, mon copain-coussin.

Ys regarde le sol, l'air vide, plat. Je pince mes joues. Je le vois, je le sens, ça pue. D'un coup il se redresse, son sourire découvrant ses canines et ses yeux brûlant de rage. Mon cœur se crispe un peu.

"Vous savez quoi? Je préfère encore être traité de faible plutôt que de traitre. PERSONNE NE M'ACHETE! JE VAIS VOUS GRILLER!!"

J'écarquille les yeux et me blottit plus profondément, cherchant à me rendre invisble aux yeus du Master fou. Alors que je me pensais finie, sa cape l'aveugle. Pendant deux secondes, je me détends, pensant l'instant de stress passé quand..

Un éclair, sortit tout droit du poing du Master déséquilibré fend l'air jusqu'à moi. Il percute les coussins, à quelques centimètres de moi. En quelques secondes à peine, l'amas synthétique prend feu et un pan de mes cheveux avec. Je me redresse, paniquée. J'ai à peines le temps de me rendre compte qu'Abe fonce sur moi en me hurlant des instructions.
Sans trop réfléchir, j'agis, ferme les yeux, la bouche, pince mon nez et me jette sur le sol, loin de l'amas enflammé.

" Ça va? Rien de grave? combien tu vois de doigts? Comment je m'appelle?"

J'ouvre un oeil. Puis deux. Abe est penché sur moi l'air inquiet.

"Je..."

Je me redresse péniblement, encore complètement retournée. J'attrape mes cheveux entre mes mains. Ils arrivaient à mes cuisses il y a quelques secondes. Ceux qui restent sentent le brûler, n'ont aucune forme et descendent au milieu de mon dos. Mon instinct me dit qu'il va falloir les couper. Encore plus. Pour pouvoir arranger tout ça.
Mais je ne sens pas de douleur. Juste, j'ai eu très chaud. Tiens, mes vêtements aussi ont perdu un peu de tissu. Ma robe a clairement rétrécie. Beaucoup trop en fait.

"Décarre d'ici vite fait, pouvoir ou pas, je te jure de te faire bouffer tes dents."

Je lance un regard inquiet à Abe, puis à Ys. Je peine à reprendre mes esprits. J'ai vraiment cru y passer moi.

"Je... Je crois que ça va, merci... Mais, Abe, n'aggrave pas la situation s'il te plaît."

Je me tourne vers Ys, les yeux mouillés.

"S'il te plaît, on s'excuse. J'ai eu la peur de ma vie."

Ma voix tremble, mon cœur bat fort et beaucoup trop vite. Je panique encore alors que le Fou a géré la situation comme un Maître. Il a de bons réflexes.
Je fixe maintenant Ys, inquiète de sa prochaine réaction, toujours posée aux côtés d'Abe.

"Désolée Ys, je voulais pas te mettre en colère ou te blesser."

Il allait faire un faux mouvement, j'ai brandi l'extincteur,. Puis il a franchi la distance entre nous et me désarme le temps de ... bah franchement rien, j’avais même pas eu le temps d'armer le coup que je comptais faire partir. Partagé entre le "Ah ouais quand même" et le "Je vais te crever quand même connard", je réalise à peine avoir décollé du sol. Bon ok Master = pas comparable du tout avec ce que je pouvais même imaginer. Je souris. C'est une bonne leçon, je prends note.

Bizarrement, ça le surprend que je sois une meuf, ça semble même le désarmer complétement. Il a juste l'air con en plus d'être un connard. je me compose une figure rageuse et un regard noir pour le moment mais dès que je touche terre je recule de quelques pas. Je sais que ça ne changerai rien si il me voulait de mal. Mais apparemment c'est plus ma faute, j'suis une femme. Je me retiens de l'envoyer chier avec ses remarques et lui tourne plutôt le dos quand il va vers Lys. Je m'humidifie les yeux avec un peu de salive, les frotte sans aucune retenue prévoyant de lui tendre un piège. Puis un rappel brutal à mon cerveau se fait, il va quand même pas essayer de briser la règle le con? Je me retourne, pour vérifier et le voit toucher et même pire la caresser. Tant pis pour le plan et le chope par l'arrière du col et le tire vers le sol en lui hurlant :

" Nan mais tu penses faire quoi là? Je t'ai dit de dégager! Va foutre la merde ailleurs! Ou alors fini ce que tu as commencé putain de lâche! "

Qu'il vienne me casser la gueule. Fait l'erreur à la con, je suis prêt à morfler juste pour pouvoir te pourrir la vie rien qu'un peu.

" Je me considère pas vraiment comme une nana si ça te rassure, perso j'aurai plutôt créché chez les mecs si on m'avait demandé. Ou t'es juste une grande gueule?"

Je devrais songer à peut-être me demander si c'est une bonne idée. Bof, j'ai connu pire. Comme idée, pas comme antagonisme, un mec qui balance des éclairs c'est vénère quand même. Mais il sera trop lâche et suffisamment pas trop con pour pas me tuer dans tout les cas. Yolo ! De toutes façons qu'il fasse un pas de plus vers Lys et je tente de l'attaquer peu importe le résultat. C'est la question d'avoir des pouvoir ultra stylée ou pas, c''est de se battre quand même quand il le faut.