I'am lost... again.

Oh god, je suis perdu. Encore, malgré le plan qu'on m'a donné. Ca fait déjà deux jours que je suis ici et je ne retrouve toujours pas ma chambre. Pourtant, on m'a bien accueilli et tout bien expliqué avant de mon montrer les dortoirs. Ca m'avait fait bizarre d'ailleurs, j'avais l'impression de revenir au temps de l'orphelinat ou quand ma famille d'accueil me foutait en pension pour ne pas à s'occuper de moi. Des gens charmants, vous en conviendrez. Mais là, ça avait l'air plus sympa qu'un pensionnat miteux payé au centime qu'on trouve sous les coussins du canapé, à côté du chewing-gum qui a connu la guerre du Viêt Nam. D'ailleurs, ce chewing-gum a sans doute eu une vie plus palpitante que n'importe qui. Tout commence en 1967 à Saïgon, une charmante, petite ville au sud du Viêt Nam, entre la rivière Saïgon du même nom et le détroit du Mékong... Hein ? Je dérive ? Ah oui en effet. On parlait de quoi déjà ? À oui ! L'endroit est sympa. Du moins, je l'espère. Bref ! Toujours est-il que malgré le chouette endroit, les explications et la super carte de routier qu'on m'a filé, et qui ne situe pas du tout Saïgon, je suis perdu.

Je suis donc monté au troisième étage où j'ai croisé un... terre c'est ça ? Ouai j'ai lu tout le bouquin explicatif sur les pouvoirs, ça m'a coûté une nuit blanche et un pack de bière, mais c'était trop bien ! Donc ouai un Terre qui m'a dis que les novices, c'étaient plus bas. Là je suis donc redescendu au second où je me suis barré fissa quand j'ai vu des tarés jouer aux bombes à eau, sans ballons... Puis me suis perdu dans la cafétéria où j'en ai profité pour prendre un goûté en bouquinant un livre que j'ai emprunté à la bibliothèque - et où je me retrouve mieux qu'ici, bordel ! Puis après avoir oublié ce que je foutais là, je suis repartie en quête des dortoirs. D'ailleurs ça me gave de pioncer avec des gosses, mais il parait que je n'ai pas trop le choix pour l'instant.

Donc, là, je suis bien au rez-de-chaussée, check. Là où sont censé être les novices, check. C'est bien des dortoirs, check... ah par contre c'est le côté des gonzesses non ? Oh shit...

Mayday ! Mayday ! Roger, on est repéré !

Bon, maintenant que je me suis rendu compte de ma connerie, on va doucement rebrousser chemin et éviter de se faire remarquer. Car franchement, là, je ne sais pas comment expliquer ma présence ici. Soit je passe pour un teubé qui ne sait pas lire un plan, soit je passe pour un gros pervers. Et voyez-vous, je n’ai pas très envie de choisir entre les deux. Alors assez rapidement, je rebrousse chemin, tentant d’avoir l’air normal, ce qui était un véritable échec. Mais bon, on était en milieu d’après-midi, les gens bosses pour la plupart, donc je devrais être safe.
─ Hey le nouveau, j’crois que tu t’es égaré. T’es dans l’dortoir des filles là.
─ Kyaaah !
Non, non, je n’ai pas crié de surprise, du tout… en fait si, comme une fille. Même si physiquement non, niveau cri, j’ai un peu ma place ici, non ? Bref, je me déraidis et tourne lentement la tête vers la personne qui m’a interpellé. C’était une fille – sans déconner Ez, étonnant dans le dortoir des gonzesses – en fauteuil roulant. Pendant un instant, j’ai pensé à me carapater en courant, mais vu ma gueule, je suis trop identifiable. Ouai, je ferais un très mauvais criminel. Alors je reste sur place, esquissant un rictus gêné.
─ S-salut ! O-ouai, me suis p-perdu… et j-je suis m-mal tombé.
Respire Ez, elle ne va pas te tuer pour ça. Voilà pourquoi je n’aime pas être sobre, je suis incapable d’aligner correctement deux mots correctement. En même temps, quand je suis bourré, non plus. Mais bon, je ne suis pas du genre à affronter mes problèmes voyez-vous. Lâche ?... C’est dur comme mot, disons, que je pense à ma survie. Alors forcément, quand je ne peux pas fuir, c’est la panique et je bafouille.
─ J-je devais prendre l’autre c-couloir, je crois. D-désolé.
Elle devait avoir un âge similaire au mien, mais elle m’a dérouté avec sa voix sur d’elle. Ça se voyait que c’était une habituée.
─ E-et même si la s-situation ne m'aide pas. Je suis p-pas un p-pervers hein…
Ça Ézéchiel, c’était la chose à ne pas dire, car forcément qu’elle va y penser. Et ce serait un comble pour moi, car franchement les filles, je n’en ai rien à battre.

Hein ? What ? Que... mais...

Oh god, elle devait bien se foutre de moi là, même si elle ne le montrait pas trop. Quoique si, elle a ri quand j’ai crié. En même temps, j’aurais ri aussi, c’était ridicule. Tout était ridicule en fait. Vas-y, j’ai envie de me faire tout petit maintenant. M’enterrer dans la bibliothèque et ne plus en sortir jusqu’à qu’on m’est oublié. C’est le seul endroit où je ne fais pas trop de conneries, et où je ne me perds pas comme un gland puceau qui ne sait pas dans quel trou aller. Je m’incline donc, par habitude nipponne, et fais mine de rebrousser chemin en se dirigeant vers elle pour la dépasser.
─ Yep, mais la sortie est de l’autre côté, là, tu vas vers les douches… on pourrait vraiment se méprendre sur tes intentions…
Hein ? Mais je viens de par-là ! Et les douches. Ce mot me rendit blême et je deviens blanc en pensant à la flotte qu’il devait y avoir. Enfin, si un albinos peut virer au blanc.
─ Les d-douches… quelle horreur… m-mais je suis passé par là pourtant… et j-je n’ai pas vu de douches.
Si j’en avais vu, j’aurais rebroussé chemin et je ne serais pas allé aussi loin dans le couloir des filles. Je repris donc la carte, essayant de vérifier et me repérer. Je notais où été la pièce du démon, mais… je redresse les yeux vers la jeune femme, qui avait l’air, calme.
─ … T-tu te fous de moi, c’est ça ?
Ne déconne pas meuf, je ne veux pas aller dans la salle d’eau sans faire exprès. Et puis j’ai mon Bidoof qui attend sa bouffe dans les dortoirs. Ouai enfin, je le pense paniquer, mais il doit pioncer dans un tas de linge sale le con. C’est juste que je m’inquiète pour tout. J’aurai dû le prendre avec moi, il aurait retrouvé le chemin lui, mieux qu’un chien. Quoique non, il aime tellement la flotte qu’il m’aurait direct conduit dans la salle de bain. De quoi passer pour un gros pervers, quoique si je fais un malaise vagal à cause du flip… pas sûr en fait.

Coucou les filles !...

Évidemment qu’elle se fout de moi. Je me frotte la nuque, me sentant un peu idiot de tant de naïveté, je l’ai cru l’espace d’un instant. Comme si je n’étais pas assez bras cassé pour me perdre tout seul avec une carte. Je suis sûr que même avec un GPS et des flèches indicatives, je me perdrais. Je ne sais pas comme je fais, vraiment, je ne dois pas assez observer où je vais, ou trop réfléchir. Ouai, non, je n’observe pas assez. Donc les douches sont par-là, bien, je note de ne pas y aller. Puis franchement, je n’ai pas non plus envie de voir des filles à poils, c’est joli dans l’ensemble, mais de là à prendre des risques. Je préfère demander, même si je ne le ferais jamais.
─ O-oui, je suis arrivé il y a trois jours. Pas eu le temps de me repérer partout.
Non, ça ne se remarque pas du tout. Elle, c’était l’inverse, c’était une ancienne, bien que je ne sais pas du tout qui s’est. Faut dire que je ne parle pas beaucoup, même si ça ne me dérange pas du moins du monde qu’on vienne me parler. La jeune femme m’expliqua rapidement comme ne pas me tromper de couloir la prochaine fois. Une histoire de plaque manquante au plafond.
─ A-ah ! Oki, je retiendrais.
Je voudrais lui demander pourquoi il manque une plaque, mais un groupe de fille arrive, me fixant comme un animal sauvage. Je me raidis de malaise, encore, pire qu’un mister freeze dans un congélateur, et esquisse un sourire gêné en faisant un coucou de la main. Tu m’étonnes qu’elles soient outrées de ma présence, je n’avais rien à foutre ici. Déjà que je savais plus comment me dépêtrer avec l’handicapée, alors là, c’est la merde.
─ Salut les filles on peut vous poser quelques questions ? On enquête sur les agissements de sa majesté Lys, ça vous dit quelque-chose ?
On ? Elle me fout dans le lot ? Elle leur donne une raison de ma présence ? Je peux lui faire un bisou ? Non, ce n’est pas une bonne idée même si j’en ai envie pour la remercie. J’essaye de rester normal, restant derrière elle pour écouter la conversation. Ok, donc il y avait une voleuse de coussins chez les filles. C’est original, en même temps pioncer dans un tas de coussins ça doit être agréable. Un peu comme le gros bébé dans le voyage de Chihiro. Bref, elles répondent rapidement sans me quitter du regard. Sérieux on dirait que j’ai fait le pire péché du monde-là.
─ Okay merci de votre aide, on y va chaton ?
Chaton ? Elle m’appelle chaton maintenant ? Ça me fait rougir cette connerie-là, et sur moi ça se voit à dix kilomètres quand je rougis. J’acquiesce, lui emboîtant le pas, ou la roue, merde, je ne sais pas.
─ O-oui !
Une fois un peu plus loin du groupe de filles, je rajoutai :
─ Merci. S-sinon moi, c’est Ezéchiel R’lyeh, et toi ?

Cuty Piu

Autant dire que la récolte d’information fut rapide, les jeunes filles ne savaient rien sur ce que demandait la blonde. Cette dernière semblait un peu dépitée d’ailleurs, donnant l’impression qu’elle tournait en rond ou qu’elle s’y était prise trop tard. Je me demandais un peu ce qu’elle cherchait au juste, jusqu’à ce qu’elle me raconte son job ici : rédactrice pour le journal. Cette dernière semblait un peu dépitée d’ailleurs, donnant l’impression qu’elle tournait en rond ou qu’elle s’y était prise trop tard. Elle me demanda aussi de la renseigner si j’apprenais des informations intéressantes, de lui en faire part. En somme, elle était un peu en train de tenter de me faire adhérer à ses magouilles. Je veux bien, mais si ça fait défaut à quelqu’un, je ne vais pas pouvoir, ce n’est pas très sympa. Je veux bien, mais si ça fait défaut à quelqu’un, je ne vais pas pouvoir, ce n’est pas très sympa.
─ Ipiu ? C’est mignon, ça fait petit oiseau.
Il me fallut quelques secondes, dans un silence à se fixer dans le blanc des yeux pour que mon cerveau lent – et non pas cerf-volant – capte que je venais de penser à haute voix. Je baisse la tête me sentant un peu con, recommençant à bafouiller.
─ Enfin… Euh… o-oui, je te les di-dirais. Et p-puis je s-suis souvent à la b-bibliothèque aussi.
Je respire un grand coup, serrant nerveusement mon chapelet autour de mon cou. Je commençais à la suivre vers la sortie des dortoirs des filles d’un pas un peu précipité. Je n’avais qu’une envie, sortie de cet endroit avant qu’un autre groupe de filles me dévisage et colporte des mauvaises rumeurs sur mon cas. J’ai beau tenter de me faire petit, avec ma carrure, ce n’est pas une grande réussite.
─ O-oui, je veux bien que tu me fasses visiter. J-j’aurai plus de raisons de me perdre au m-mauvais endroit. Ah ah !

Seriously ?

Bon, je suis rassuré, ma comparaison la fait marrer. Car bon, me suis vite rendu compte que c’était le genre de remarque qu’on a du souvent lui répéter et qui devait l’agacer à force. Je suis tellement doué pour foutre mes deux pieds dans le plat, de préférence en mettant partout. Puis elle se venge bien en m’appelant Rominet, même si je pensais que c’était Grominet en vrai. Il faudra que je remate ce dessin animé, il était super bien, même si je plaignais ce pauvre chat et que je préféré Tom et Jerry. Au moins le chat et la souris pouvait s’entendre, alors que Titi, c’est une raclure de fond d’bidet. Mais qu’elle ne s’en fasse pas, je ne compte pas la pousser dans l’escalier.
On sort assez rapidement du dortoir des filles, enfin surtout moi. Je ne me sens pas franchement à l’aise ici. Même si je ne suis pas un danger pour elles, elles ne le savent pas, et puis pas envie de me voir attribuer une étiquette à peine trois jours après mon arrivée. Je sais que je vais en avoir plein, laisser le temps un peu entre chacune d’elles.

Ipiu présente les lieux, insistant sur l’infirmerie. Elle a un don certain pour rassurer les gens. C’est ironique. Non franchement, je n’aime pas la violence et j’espère ne pas y aller ou y conduire quelqu’un, vraiment. Bon ça peut m’arriver de me battre, mais vu ma carrure, étrangement, les gens n’y osent pas trop. Heureusement, car ce n’est pas parce que je suis taillé comme une armoire que je sais donner un coup-de-poing, surtout que dans la majorité des cas, je le fous à côté. Ca aide de dissuader naturellement.
Puis les pas nous conduisirent jusqu’au hall, et je fis des oui de la tête pour répondre précairement aux explications d’Ipiu. Enfin jusqu’à ce qu’elle me dise un truc que j’ignorai et que je n'aimais pas du tout : cette histoire d’accompagnateur.
─ … Comment ça ? On ne peut pas sortir comme on veut ? Mais je ne suis plus mineur, pas besoin qu’on me tienne par la main !
C’est quoi ce délire ? Je suis adulte merde, et libre. C’est quoi ici ? Une prison, faut demander la permission pour aller où on veut. Non, là franchement ça ne me plaît pas, je préfère limite retourner à la rue que d’être pseudo-enfermé dans une cage dorée.

Je suis un peu nerveux et si on n’était pas en intérieur, j’aurai déjà allumé une clope. J’inspire, écoutant la suite des explications qui peut se révéler importantes.
─ J’ai vingt-deux ans.
Bon, ok, je ne suis pas adulte depuis très longtemps, mais je n’ai même pas eu le temps d’en profiter là. Font chier. Enfin tant qu’on ne m’empêche pas d’acheter de l’alcool et des clopes. Ça aussi ça ne fait pas longtemps que je peux sans passer par un adulte et si on m’en empêche, je vais péter des câbles.
Elle me ramène à la réalité en parlant de mon collier. Je baisse mon regard sur lui avant de les relever vers elle.
─ Euh… oui c’est un chapelet, je suis catholique. Et n-non, pas vraiment, je ne suis pas assez fidèle à ma religion pour pouvoir y être. Je suis un peu trop shintoïste sur les bords. Et puis je ne suis pas du genre à prêcher la bonne parole, ah ah ! Et toi ? Tu fais quoi ici ?
Non, franchement, les gens se démerdent avec leur croyance, ils sont assez grand. J’ai toujours détesté les pratiquants qui jugeaient et dans un imbu d’eux-mêmes, disait ce qui était bon de faire et ne pas faire. On ne peut pas dire que je sois un très bon chrétien, mais j’y crois plus que beaucoup qui vont à la messe le dimanche pour donner l'illusion.

Merci !

Alors qu’on marche tranquillement côte à côté, j’écoute Ipiu m’expliquer certain tenant des pouvoirs. Ca me faisait un peu bizarre, des pouvoirs. Jusqu'à il y a pas si longtemps je ne pensais pas ça pouvait exister. Et pourtant, me voilà dans une sorte d’internat à la x-men. Mais pour le moment, je n'en ai pas, même si on m’a expliqué tout les tenants des pouvoirs, je ne sais absolument pas comment ça marche. Non en vrai, j’ai du mal à comprendre, j’ai jamais été très futé. Je savais juste que c’était lié à un vide qu’on ressentait, et que les “Master” venait chercher les potentiels terraens qui les appellent indirectement à l’aide. Mais je me demande si ce vide garantie vraiment le développement de pouvoir et puis… je ressens aucun vide moi. Je crois.
─ Je vois… je savais pas que c’était si incontrôlable les pouvoirs au début. D’ailleurs, il se passe quoi si quelqu’un en développe avant qu’un master l’ait trouvé ?
C’est vrai qu’on m’a dit que les Masters les pêchaient avant que leur pouvoir naisse, mais est-ce automatique ou juste une généralité ? Si c’est incontrôlable et que ça pope d’un coup, tu m’étonnes que les humains normaux flippent.
─ E-enfin, si t’as de la doc’ sur ça, je veux bien la lire pour mieux comprendre tout ça.
Des livres, des articles, n’importe quoi. Je n'en ai pas l’air, mais j’aime apprendre. Enfin lire surtout. Puis ça a l’air tellement passionnant en réalité, j’ai l’impression d’être dans une histoire fantastique ou un comic.
─ Tu es bibliothécaire ? Ah ah ! T-tu vas donc me voir souvent en fait. Les bibliothèques, ce sont un peu mes deuxièmes maisons.
Voire la principale, si je pouvais, je dormirais dedans après avoir dévoré des livres toutes la nuit. Elle s’arrête sur la salle commune et fait une remarque qui m’arrache un sourire.
─ Carrément.
Faut pas me lancer dans l’idée d’une pinte. En plus, il fait chaud et elle va me donner envie. Allé, après la visite. Puis l’atelier et enfin la salle de musique. Deux pièces que je vais éviter si je tiens à mes doigts et souhaite préserver les oreilles d'autrui.
─ C’est vachement grand en fait… mais cool. M-merci beaucoup pour la visite, c’était sympa.
Je réfléchis quelques secondes.
─ Ça te dit que je t’offre un verre ? Pour te remercier d’avoir perdu ton temps avec moi, ah ah !
Ça y est, elle va croire que je drague, mais en vrai, sur ce coup, je suis tellement naïf que je ne me rends pas compte à quel point ma proposition fait dragueur du dimanche.

Hinhinhin !

C’est donc comme ça que ça fonctionne. C’est tout un monde, un peu difficile à assimiler quand on n’a pas l’habitude. Les pouvoirs et tout, c’est plus un rêve cité dans les romans qu’une réalité, et pourtant. Ça me rend de plus en plus curieux et pas du tout effrayé. Alors évidemment, quand elle me parle de publication, j’en suis ravie, cependant…
─ Non je n’ai pas de mail, je n’ai même pas de téléphone pour dire vrai.
Pour quoi faire ? Appeler qui ? Si j’avais des gens à contacter, je n’aurais pas vécu dans la rue. Et puis ça coûte cher ces conneries, je préférai garder mon fric pour manger, enfin surtout boire. Non mais le cliché du clodo saoul ce n’est pas un cliché, on n’a rien d’autre à foutre de nos journées aussi. Et puis ça fait passer le temps plus vite. Bref ! On ne va pas continuer à parler de ma vie chiante, en plus, il n’y a pas grand-chose à raconter. Toujours est-il que je pouvais venir me renseigner à la bibliothèque et ce n’était pas plus mal.
─ Non, je ne crois pas… merci.
Franchement, si, je vais me perdre, encore et encore, car je ne suis pas doué et que j’ai un radar à chemin de merde. Mais au moins j’ai bien localisé le dortoir des meufs, chose à éviter en second. Le premier lieu ? Bah, la salle de bain, voyons, c’est élémentaire mon cher Watson. Qui est Watson ? Je sais plus, ça va me revenir. Ou pas.

Et là, on arrive à la réponse à ma proposition et celle-ci me fait ouvrir grand les mirettes. Naïveté ou connerie, je ne m’étais pas rendu compte de mes paroles et en y repensant, en effet, ça prête à confusion. Et soudain, je me mis à rire tellement la situation était débile.
─ Ah bah tant mieux. Tu es en couple, je suis PD comme un phoque, dans tous les cas, c’était foutu d’avance pour un rencard.
Je suis un peu plus à l’aise maintenant, et ça s’entend, d’ailleurs, je pris les devants pour aller vers… vers… je m’arrête et me tourne vers Ipiu.
─ Hum… tu connais un bar sympa où il y a que la cafet’ ?

Codage par Libella sur Graphiorum