Il a essayé de me raisonner. Il a tenté de me faire comprendre que je n'avais rien imposé à personne, mais si, je l'avais fais. J'aurais pu parler de ma maladie à chacun d'entre eux avant que l'affect ne rentre en jeu. J'aurais pu ne rien cacher. J'aurais pu les éloigner. J'aurai pu. Mais je n'avais rien fais. Je les avais délibérément laissé resté jusqu'au jour où je m'étais retrouvée au pied du mur. Par ce choix, ils s'étaient retrouvé bloqué avec moi. Et ils avaient tous du supporter ce fardeau qui n'était que le mien.

Je lui ai lancé un regard noir, on savait de quoi il en retournait. J'étais seule fautive de leur malheur. Je n'étais pas certaine d'être prête à me pardonner cette faute. Liam, lui, malgré tout ce qu'il pourrait me dire, m'en voulait. Il était parti pour cette raison, aussi. Quand à Mitsuki, j'étais certaine qu'elle se sentait encore coupable pour les entraînements, et Misao de ne pas avoir su avant pour mon entrée à l'hôpital. Et enfin, il y avait Ys. Ys qui avait fui quand il l'avait su mais qui après, avait été là chaque jour. Qui était venu me voir tous les jours avant et après le coma. Qui m'avait donné un talkie pour ne pas rompre le contact. Qui avait tenté de me protéger de moi-même malgré sa propre douleur lors de mon amnésie. C'était sa, mon erreur. Je les avais entraîné dans ma chute.

- Je le sais. Je ne le suis plus depuis les sous-sol.

C'était notre référence. C'était là que j'avais commis l'erreur de m'approcher de quelqu'un. Et même si j'avais honte de le penser, je n'arrivais pas à le regretter. Parce que même si j'avais imposer cette merde à mes proches, eux m'avaient donné une raison de vivre. Il m'avait rendu une famille et des rêves.

- Et si je n'étais jamais prête feu-follet? Si je n'arrivais pas à avancer après tout ça?

J'en avais peur. J'en avais vraiment peur. Et pourtant, il faudrait bien que j'avance un jour. Le temps ne pouvait pas rester sur pause éternellement.

Il a finit par me dire que je devais lui montrer comment monter la pièce et j'ai retrouver le sourire. Il avait du temps à m'accorder, encore. Il n'avait rien de prévu, il pouvait rester encore un peu. Il allait être encore un peu présent.
Il m'a prit la main pour aller à la caisse. Et brièvement, j'ai revu un souvenir de mon enfance. J'avais de nouveau six ans et on me tenait la main pour ne pas que je me perde dans la galerie. A l'époque, c'était mon père, ce héro de toujours qui l'avait fait. Aujourd'hui, c'était Ys mais il y avait toujours ce même sentiment de sécurité.

- Ys je ne suis plus une enfant!

Je râlais pour la forme, mais je n'avais pas envie qu'il me lâche, pas encore. J'avais retrouvé mon frère, je voulais qu'il reste. Je voulais qu'il me montre comment on met un pieds devant l'autre. Je voulais qu'il me dise comment on vit, maintenant que je n'avais plus à survivre.