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Les étoiles sont les meilleures confidentes. (Pv Aria d'amour bb ♥♥♥)
##   Sam 26 Jan 2019 - 17:36
Ariana Vicente

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Ariana Vicente
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Assis à un bureau... Quelle horreur ! Qui aimerait ça, ne pas pouvoir voir de gens de la journée ? Ariana ne sait toujours pas vraiment si elle serait heureuse de se planquer dans un coin pour son boulot. Actuellement, son travail de serveuse l'épuise réellement, mais il lui fait aussi du bien ; elle peut travailler avec Jérémy, parler un peu, pas beaucoup, mais ça lui change les idées ; elle croise beaucoup de gens qu'elle connait, et mettre un petit sourire sur son visage, ce n'est pas cher payé. Doucement, la jeune femme secoue la tête et étire un sourire doux.

—Pourquoi ça m'étonne même pas de toi ?!

Allen, c'est quand même le genre de type discret qui cherche le moins possible à communiquer avec ses congénères. Comment c'est possible ? Mystère ! Le cerveau humain est fait de bien étrange manière !

La discussion se poursuit. Faussement outrée, Ariana se redresse pour observer Allen, poings sur les hanches.

—Ah bah évidemment ! Enfin, ça dépend comment tu le dis. "Oh, ma chérie, tu serais si jolie dans cette robe <3" est la seule manière dont je l'accepterais, réplique-t-elle en pouffant de rire.

Ce qui est la fois vrai et faux. Dépendamment du moment. De son état. De ses insécurités du jour. Parfois, elle le prendrait bien. Elle s'extasierait, commenterait à quel point cette fille est jolie, puis rajouterait "eh, je suis jolie aussi, hein ?!" pour le provoquer. Et se rassurer elle-même.

Elle explique à Allen qu'elle le verrait bien psy. C'est sorti un peu tout seul, mais c'est sincère ; les métiers d'aide à la personne pourraient aussi lui convenir. C'est comme ça qu'elle perçoit son petit ami ; il respecte les autres et leurs rythmes, même s'il râle tout le temps. Parfois, il fait des erreurs, il juge — mais tout le monde le fait, juger ! Ce n'est pas un mal, ni un reproche. C'est un mécanisme qui se désapprend tout simplement, et-

La réponse du Sonore la sidère. Son corps se raidit quelque peu, et elle l'observe sans rien dire pendant quelques secondes, qu'il ne sourie et reporte son regard vers le ciel. Elle reste suspendue à son propre souffle, ses propres lèvres. Il n'arrive pas à la faire parler...

Perdue dans ses pensées, la rouquine baisse les yeux vers le sol. Coeur tambourinant. Il fallait bien qu'ils en arrivent à cette discussion, un jour. Elle ne peut même pas nier — à quoi cela servirait-il ? Inspiration. Qu'est-ce qu'elle devrait dire ? "Coucou Allen, je vais vraiment mal en ce moment." ? "Je suis perdue" ; "Ca va passer" ; "Hein, mais non, je te parle, on parle, là ?!" ; "Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?"... Les phrases s'enchaînent, et aucun ne convient ; aucune ne parait juste. Ni à ce qu'elle a envie de dire, ni à ce qui la bouscule de l'intérieur.

Sa voix n'est qu'un souffle :

—Je n'ai pas trop l'habitude de parler.

Allen comprendra. Surement. Elle espère.

Jamais elle ne parle d'elle. Jamais elle n'évoque ce qui la traverse. Pas quand c'est important. Pas quand il faut se montrer.
Elle se cache.
Elle se cache derrière un masque.
Quoi de plus ordinaire, pour une Morphe ?

Inspiration.

Nier ne sert à rien ici. Tout le monde sait. Tout le monde a vu. ('Tout le monde s'en fiche.")

Ariana ne va pas bien. Il faut parler, maintenant. Elle ne veut pas. Ca fait mal. Elle se souvient de la discussion avec Ipiu. Elle ne veut pas retenter. Ca fait trop mal. Elle en a assez d'avoir mal. C'est mieux quand elle va bien, ou quand elle fait semblant d'aller bien. Mais faire semblant, ça ne marche que pendant un temps. Même si, comme ça, les gens ne savent pas trop, ou pas à quel point. S'ils savent, elle ne lit que de la pitié. Les regards tristes. Les tentatives de réassurances forcées, alors qu'ils ne savent juste pas quoi dire, parce que "l'autre va mal". Et en même temps. Et en même temps, Aria a les yeux humides...

Peut-être qu'elle a vraiment besoin que ça sorte ?

—Il y a plein de choses que j'ai envie de te dire. Mais j'y arrive pas, sourit-elle bêtement, en essuyant une larme. C'est juste... Coincé, là.

Ses doigts désignent sa gorge. Elle ne veut pas qu'il culpabilise. Mais c'est difficile de s'exprimer autrement.

—Comment tu fais, toi, quand tu as des choses que tu as envie de dire, mais que tu n'arrive pas à faire sortir ?...

Son rire sonne un peu désespéré. Elle suppose qu'il lui demandera de prendre son courage à deux mains et de se lancer. Mais Aria n'est pas une fille courageuse. Aria est simplement une fille qui a peur.


S'émerveille en #E7654D
##   Sam 2 Fév 2019 - 18:44
Allen K.Wilder

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Allen K.Wilder
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Je sentis Aria se tendre à côté de moi. Je suis désolé de t'infliger ça. Je sais que tu n'es peut-être pas encore prête à avoir cette conversation. Mais parfois, lorsque je réfléchis à ce que j'ai vécu, je me dis que j'aurais peut-être aimé que quelqu'un fasse ce pas pour moi, avant qu'il ne soit trop tard ? Avant que je ne sois devenu trop faible pour accepter la moindre main tendue dans ma direction ?

Je reposai doucement mon regard sur elle, fixant ses prunelles agitées. Un souffle lui échappa et je souris délicatement. Tu n'as pas l'habitude de parler de toi, non. C'est difficile, hein, d'accepter qu'on peut parfois avoir le droit de parler, nous aussi ? Tu passes tellement de temps à écouter les problèmes des autres et à leur proposer maintes et maintes solutions...

Une larme roule sur sa joue et je n'ai pas le temps de l'essuyer qu'elle le fait rapidement. Trop rapidement. Ses gestes sont brusques. Elle veut se contenir, mais elle n'y arrive pas. Mes yeux glissent sur ses doigts qui désignent sa gorge. Mon sourire devint un peu triste. Oh, c'est encore tellement plus douloureux quand tu veux parler mais que ça ne sort pas. Parce que tu as trop contenu, pour ne pas déranger les autres. Et que plus le temps passe, plus tu te fermes sur ces sentiments et sur ce qui a pu se passer. Et qu'au final, tu penses que c'est trop tard. Que rien ne pourra véritablement te sortir de là. Parce que tu as fini par accepter ton état. Et tu te dis que tu as juste à attendre que ça passe. Et ça ne passe pas. Ca ne passe jamais. Alors qu'avant, ça passait, non ? Avant, tu arrivais à laisser ça de côté et à profiter de la vie encore et toujours. Alors pourquoi maintenant ça ne passe plus ? Pourquoi maintenant ça reste bloqué là, et que ça ne sort plus ?

Parce qu'en réalité, rien n'est jamais passé.
Rien n'a jamais été réglé.

Et tout s'est empiré. Et maintenant, au bord du gouffre, tu te demandes si cette ombre que tu voyais au fond du trou, ça n'a pas toujours été toi...

Son rire désespéré me serra le coeur. Je levai les mains pour prendre ses doigts entre les miens. Je haussai les épaules, mes lèvres s'étirant en un sourire maladroit.

-Je bois.


Un rire m'échappa à mon tour. Oh, quelle solution incroyable tu as pu trouver pour soulager tous tes maux, Allen.

-Parce que quand je bois, le poids qui pèse sur mon coeur me paraît soudain plus léger. Parce que quand je bois, ma langue se dénoue, et les choses m'échappent et ça fait un bien fou. Parce que quand je bois, je ne culpabilise pas dès que je fais le moindre truc, parce qu'il y aura toujours l'excuse "mais ce n'était pas totalement de sa faute, il était bourré !". Parce que quand je bois, j'oublie que je bois pour oublier...


Je resserrai doucement ses doigts dans les miens, caressant le dos de sa main avec mes pouces.

-Mais ce n'est pas une solution. Ca n'a jamais été une solution. J'ai simplement écopé d'un séjour en cure de désintoxication, où j'ai dû apprendre à me reconstruire.


Un léger soupir m'échappa, mélange de remord et de soulagement.

-J'ai dû apprendre à parler, mais avant tout ça, j'ai dû apprendre à m'écouter. J'ai le droit d'aller mal. J'ai le droit d'être en colère. J'ai le droit d'être triste. J'ai le droit de ne pas être d'accord. J'ai le droit d'exister, tout simplement. Et parfois, exister, ça passe aussi par des mauvais moments.


L'une de mes mains lâcha la sienne pour glisser sur sa joue et dans son cou. Je replaçai une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.

-Ce n'est pas grave si tu n'arrives pas encore à parler. Ca arrivera en temps et en heure, quand tu seras prête. Tu n'as pas à te forcer.


Je souris délicatement et m'approchai pour l'embrasser sur le front.

-Le plus important pour le moment, c'est que tu acceptes ton état. Que tu acceptes que tu ailles mal. C'est déjà un grand pas pour toi ! Et puis petit à petit, on fera en sorte que tu acceptes que tu n'as pas à t'en vouloir pour ça. Et je serai là. Je serai toujours là à tes côtés, pour t'aider à surmonter ça.


Parce qu'imaginer ma vie sans toi revient à sombrer à nouveau. Accepter de m'attacher à nouveau, accepter de partager à nouveau, c'était un pari risqué. Mais comment aurais-je pu te résister ?


Les étoiles sont les meilleures confidentes. (Pv Aria d'amour bb ♥♥♥) - Page 2 29oq
##   Dim 3 Mar 2019 - 18:43
Ariana Vicente

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Ariana Vicente
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Allen l'écoute. Allen ne dit rien, il tend juste sa main doucement, dans l'espoir qu'elle s'en saisisse. Il sourit tristement, et elle se demande, un instant, si c'est de la pitié, si elle aurait dû se taire — mais elle étouffe cette petite voix à l'intérieur d'elle qui tente de la mettre encore plus bas que terre.

Ariana inspire et serre doucement les doigts de son petit ami. Il est là, ça va. Il ne la pousse pas à parler — pas d'insistance, simplement une porte ouverte. Et même s'il est difficile pour elle de la franchir, elle y tient malgré tout, comme pour se prouver qu'elle est capable, comme pour... pour quoi, en fait ?

Les mots se bloquent dans sa gorge. Elle a pu lui faire comprendre qu'elle voulait parler, au moins. Si elle n'en est pas capable maintenant, ça viendra plus tard. Si elle n'est pas capable de le lui dire, elle pourra peut-être le lui écrire...

Lorsqu'elle a fini de parler, Allen prend la parole à son tour. Assommée par cette réponse amère, la gentille morphe blêmit. Elle le laisse cependant développer, emmêlant doucement leurs doigts pour qu'il ne se sente pas non plus seul face à ce qu'il lui confie. Elle ne se souvient pas qu'ils en aient parlé avec autant de franchise, tous les deux ; c'était tacite, un sujet qu'il ne fallait pas trop remuer, et sur lequel il ne fallait pas appuyer. Depuis que Nicolas a lui-même écopé d'une cure de désintoxication, l'année précédente, Ariana est particulièrement mal à l'aise à ce sujet. La poitrine comprimée, elle cherche le regard d'Allen. Elle déteste le voir tellement empli de culpabilité, de honte ? Elle ne sait pas trop ce qu'elle lit sur son visage, actuellement. Alors elle sourit, tout doucement. Parce qu'elle est fière, malgré tout. Elle est fière de voir qu'il a l'air d'aller mieux. Qu'il arrive à en parler, et elle est émue qu'il lui en parle à elle, enfin. Elle cache difficilement cette émotion qui lui mouille encore les yeux, mais elle n'a pas envie de faire comme si elle n'existait pas — c'est aussi un cadeau, ce qu'il lui offre. Il ne se rend peut-être pas compte.

Elle est fière, mais triste. Elle est soulagée, mais effrayée. C'est flou, c'est vague. Inspiration. Elle manque de fondre en larmes lorsqu'il lui prononce les mots, tout simples, "J'ai le droit d'exister".

Difficilement, elle ravale ses larmes qui se mettent malgré tout à couler, plus fort, et opine du chef, inclinant la tête pour garder contact avec la main d'Allen, qui glisse sur sa joue. Elle se sent comme une enfant, plus que jamais. Ou peut-être accepte-t-elle seulement d'être une adulte qui va mal, et qui a besoin de soutien.

Ses yeux se ferment. Les larmes continuent à couler. Les lèvres d'Allen se posent sur son front, très délicatement ; elle a du mal à respirer, mais profite de chaque geste tendre, de chaque mot qu'il prononce. Espérant qu'ils se gravent quelque part en elle. Espérant qu'ils prennent racine et puissent grandir. Espérant que, tout doucement, elle apprenne, elle aussi, à aller mieux. A son rythme.

—Merci... Merci d'être là...

Sa voix tremblote lorsqu'elle reprend la parole, une main glissée sur le bras d'Allen, comme pour garder un contact physique. Savoir qu'il est véritablement là. Ca lui fait du bien. Même si ses épaules tressautent et qu'elle est à la limite de fondre en larmes. Elle ne se souvient plus de la dernière fois où on l'a rassurée de cette manière. Cet hiver, sans doute. Ou peut-être lorsqu'elle a dû avorter…

Les larmes coulent plus fort, un sanglot lui échappe. Elle s'appuie contre lui, comme pour se cacher dans le creux de son épaule et y disparaître, ses petites mains serrées sur son haut. Elle n'arrive pas à parler plus. Elle n'arrive pas à dire plus. Mais tout ce qu'elle a contenu depuis des mois, depuis des années, tout ce qu'elle s'efforce d'enterrer sous des sourires et des discours sans fin ressort. C'est un flot, et ça fait mal ; mais au moins, ça sort. Elle n'arrive pas à réfléchir davantage. Elle a juste les mots d'Allen qui sont ancrés en elle. "Tu n'as pas à te forcer. Je serai toujours là à tes côtés."

Elle a le droit d'aller mal. Elle a le droit d'être en colère. Elle a le droit d'être triste. Elle a le droit de ne pas être d'accord. Elle a le droit d'exister. Est-ce qu'elle existe vraiment ? Est-ce qu'elle a vraiment le droit d'exister ? Est-ce qu'elle a vraiment le droit d'être elle, cette elle si triste, si terne ?

Elle a le droit d'exister.

Même si ces mots ne lui étaient pas adressés directement, elle sait qu'Allen les lui destinait. C'est tout bête. On ne sait pas trop ce que ça peut faire, comme ravages, de n'avoir jamais été soutenu. De ne s'être jamais entendu dire qu'on avait le droit d'exister pour nous. Que si l'on faisait quelque chose de bien, on pouvait en être fiers de soi ; que si l'on ratait quelque chose, ce n'était pas si grave, et cela pouvait nous servir, pour plus tard. Pour apprendre. Pour grandir.

Non. Il fallait toujours tout faire pour les autres. Être heureux pour les autres. Sourire pour les autres. Réussir pour les autres. Se mettre en retrait pour les autres. Les autres. Les autres. Les autres. Les autres.

On en oublie qu'on existe. On en oublie qu'on est une personne. On en oublie qu'on n'est pas simplement là pour satisfaire l'image que les autres ont de nous.
Tu es un soleil, Ariana, pourquoi tu ne souris pas ?

Tout ça sort. Elle voudrait lui en parler, le lui raconter. Elle voudrait lui parler de ses parents, d'à quel point ils ne lui ont jamais laissé avoir le dernier mot. A quel point elle a toujours été une honte pour la famille, à quel point elle n'était qu'une paria. A quel point elle ne pouvait choisir elle-même, à quel point elle ne pouvait faire sa vie par elle-même. À quel point elle se sentait enfermée, dénaturée, vidée, vide. À quel point elle ne se sentait pas toujours elle, à quel point elle peut parfois souffrir lorsque les gens ne la voient que comme une fille stupide, que comme une fille qui saute partout, une fille joyeuse. À quel point ils sont mal à l'aise devant sa tristesse, à quel point ils en oublient de poser des questions, à quel point c'est normal pour eux de la voir comme ça, mais c'est juste une passe, alors ça ira. À quel point elle aimerait pouvoir sourire comme avant, mais sourire pour elle, sourire parce qu'elle est heureuse, et à quel point elle y arrive parfois, mais difficilement. À quel point elle est déçue de constater que personne ne lui fait confiance, à quel point elle se sent faible, à quel point elle a eu peur cet hiver, à quel point elle se sent en colère, à quel point Lola lui manque.

Elle voudrait lui en parler.

Alors c'est ce qu'elle fait, lorsque la crise est à demi passée et que le flot s'est tari, qu'elle a pu reprendre son souffle et essuyé son visage ravagé. Elle ne parle pas de tout, non. Ce serait trop long, trop compliqué. Elle est un peu ailleurs, d'ailleurs. Mais elle ne se sent pas forcée. Alors les vannes s'ouvrent, et ça coule tout seul. Sa peur, constante depuis les événements de cet hiver. Depuis que Nicolas a fait son overdose, sa peur pour Allen, aussi, parfois, même si elle lui fait confiance, ô combien confiance, et qu'elle voit qu'il va mieux, qu'elle est heureuse. Elle lui dit merci. Merci d'avoir parlé, merci d'avoir été présent. Elle lui dit qu'il a bien réussi à la faire parler, finalement, avec un rire étranglé mais sincère. Et elle dévie à nouveau. Ses amis. Ses amis qui ne lui disent rien, qui lui laissent tellement d'espace qu'elle a l'impression de ne plus exister auprès d'eux. Qui lui cachent des choses, comme pour Nicolas qui allait si mal. Elle lui dit pour Jérémy, qui lui a raconté qu'il avait essayé de tuer Nicolas lorsqu'ils étaient au village, et pour Nicolas, qui fait comme si tout était normal devant elle. Puis le Master Morphe. Sa peur de mourir. Sa peur de voir les autres mourir. Est-ce qu'elle est faible ? Elle ne veut pas qu'on la protège. Elle ne veut pas qu'on la mette à l'écart, sans cesse. Elle ne veut pas qu'on décide pour elle.

Parce qu'on a trop décidé pour elle.

Elle inspire. Bloque.
Elle pleure encore, et elle parle de Lola, roulée en boule, sans oser le regarder.

Elle parle de sa fille qui va sur ses 8 ans, mais qu'elle n'a jamais élevée. Elle est amère, elle lui dit qu'elle a peur, qu'elle ne veut pas en parler, parce qu'elle a honte, parce qu'elle se sent monstrueuse et qu'elle est monstrueuse, qu'elle a peur qu'Allen la déteste. Elle parle de sa fille que sa mère l'a forcée à garder, puis à donner, loin d'elle, de ce manque dans sa poitrine, de cette peur constante, de cette haine constante, de cette douleur qui ne s'en va jamais, jamais, jamais.

—J'ai pas l'impression que je mérite d'exister, Allen.

"J'ai pas l'impression que j'existe tout court.
C'est tellement vague.
...... C'est tellement vide."


Tu vois, Allen. Tu as réussi à la faire parler.


S'émerveille en #E7654D
##   Dim 3 Mar 2019 - 20:52
Allen K.Wilder

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Aria écoute. Aria écoute et enregistre. Ses pensées voguent, ses yeux s'humidifient. Ma main glisse le long de sa joue, heurtant quelques larmes. Elle ne dit rien, pas encore ; elle écoute, elle prend tout, sourit tristement, acquiesce, accepte.

Aria me remercie. Merci d'être là. N'est-ce pas normal ? Elle n'a pas à me remercier d'être là. Alors pourquoi le fait-elle ? Pourquoi a-t-elle l'impression qu'elle doit dire merci ? Est-ce qu'on n'a jamais été là pour elle ? Ou bien, plus simplement, est-ce qu'elle pense encore qu'elle ne mérite pas cela ? Encore.

Les sanglots finissent par lui échapper. C'est douloureux de la voir pleurer comme ça. Mon estomac se tord et mon coeur se serre. Silencieusement, je prie pour que ces larmes qui s'écoulent la libèrent de ce poids -non, de tous ces milliers de poids qui pèsent sur ses épaules.

Son corps tremblant se blottit contre le mien et je l'entoure doucement de mes bras. Je pose ma tête contre ses cheveux, y glisse une main tandis que l'autre caresse lentement son dos. A chaque sanglot, je sens mes doigts qui se tendent et je lutte pour ne pas renforcer encore mon étreinte et l'empêcher de respirer.

Les larmes coulent à flot. Ariana libère enfin ce qui lui pèse depuis tant de temps. Plusieurs mois ? Des années ? Toute sa vie ?

Je me perds dans son odeur, maigre réconfort face à la douleur qui tord mon coeur. Je sens que mes yeux commencent à me brûler et à s'humidifier à leur tour. Ai-je finalement autant aimé un jour ? Je ne crois pas. Aria sera la première -et la dernière, quoique nous réserve l'avenir. Tu sais que tu t'es engagé sur un chemin dangereux, Allen, hein ? Tu en as conscience ? Bien sûr que tu en as conscience. Mais qu'est-ce que tu t'en fous, de te faire du mal, quand la personne pour qui tu pourrais donner ta vie se sent aussi mal ?

Je ferme les yeux, la serre un peu plus fort dans mes bras, pas longtemps, il ne faudrait pas qu'elle s'étouffe ; elle a déjà du mal à respirer. Sauf que ce n'est pas assez, la serrer. Ce n'est pas assez. J'ai tellement l'impression d'être inutile. Je sais qu'être là, c'est déjà beaucoup. Je sais que la soutenir, c'est déjà beaucoup. Je sais que l'aimer, l'aimer pour ce qu'elle est, pour qui elle est, c'est déjà beaucoup. Mais ce n'est toujours pas assez. Toujours pas assez. N'y a-t-il pas d'enchantement magique qui puisse permettre de guérir un coeur meurtri ? Pourquoi la vie est-elle si cruelle ?

Et puis, soudain, les sanglots se calment. Les larmes chaudes continuent de couler, mais la crise est passée. Alors Aria se redresse doucement, elle s'éloigne un peu, pas complètement ; il faut qu'elle puisse parler sans s'étouffer.

Tout lui échappe un peu vite, abruptement ; les larmes s'accumulent un peu, je cherche sa main de la mienne pour serrer ses doigts, l'écouter, l'accompagner, l'aimer. Être là. Être là, parce que c'est tout ce dont elle a besoin. C'est tout ce qu'on lui a toujours refusé. Peut-être pas toujours. Trop souvent. Trop souvent, pour qu'elle s'imagine qu'elle ne le mérite pas. Pourquoi devrait-on être là pour elle ? Qui est elle ?

Probablement la plus merveilleuse personne que la Terre ait portée.

Mais mon avis ne sera jamais objectif.

Aria a peur. Aria a peur pour elle, pour les autres, souvent pour les autres, trop pour les autres. Aria a peur pour moi, et ça me fait un peu mal, parce que je voudrais qu'elle soit juste heureuse d'être avec moi, et non pas qu'elle ait peur.

Aria me remercie, encore une fois ; déjà la première fois, c'était de trop, alors pourquoi encore une fois ? Pourquoi, Aria, ressens-tu le besoin de me remercier d'être là pour la personne que j'aime tant ?

J'ai réussi à la faire parler. Le sentiment que cela me procure est mitigé. Un mince sourire étire mes lèvres alors qu'un rire, maladroit, étranglé, lui échappe. Elle a parlé. Mais est-ce que c'était ce qu'il fallait, finalement ? Pourquoi les larmes ne cessent-elles pas de rouler sur ses joues ? Aria, comment as-tu fait pour contenir tout ça pendant si longtemps ? Comment as-tu pu être si malheureuse à l'intérieur et si heureuse à l'extérieur ? Comment peux-tu être aussi forte...? Et surtout, pourquoi as-tu eu besoin de l'être autant ?

Ses amis qui lui donnent l'expression de ne plus exister. Comment des amis peuvent-ils donner cette impression-là ? Pourquoi Aria pensent-elle ça ? Pourquoi ne l'ai-je pas remarqué ? Sont-ils si distants ? Lui parlent-ils si peu ? Serais-je le fautif ? Aurais-je du m'intégrer davantage ? Est-ce moi qui ait éloigné Ariana de ses amis ?

Non. Peu importe qui je suis. Les amis sont sensés être là pour se soutenir, non ? Les amis sont là dans les moments difficiles. Les amis n'hésitent pas à parler des choses importantes, quand il le faut. Parce que les amis sont là pour nous aider à réaliser. Nous aider à extérioriser. Nous aider à libérer nos épaules de ce poids qui les assaille. Aoi me l'a bien fait comprendre.

Et alors nous revenons sur l'hiver dernier. Le Master Morphe. Ses amis blessés. Et je revois le visage mutilé d'Ariana, à l'hôpital. Ariana, qui, au lieu de s'inquiéter pour elle, s'est empressé de savoir comment j'allais, et comment ses amis se portaient. Comme si sa vie valait moins que la leur. Est-ce qu'au moins ils se sont inquiétés pour elle ?

Mon coeur se serre alors qu'Aria s'éloigne un peu brusquement de moi ; trop brusquement. Mon estomac se tord et je la fixe sans comprendre. Elle remonte ses jambes devant elle, les encercle de ses bras, fixe le sol, le mur, les objets, tout, mais pas moi.

Et là, la pièce devient noire.

Mon regard se trouble un instant, ses mots résonnent plusieurs fois à mes oreilles avant que je ne les comprenne vraiment -avant que je les encaisse vraiment. J'avais entendu des choses, les rumeurs courent toujours dans les couloirs, mais je n'avais... Je ne sais pas.

Je sens le vide qui s'empare un peu de moi, égoïstement ; je fixe Ariana, sans parvenir à faire un geste dans sa direction. Pas encore. Pas pour le moment. Ca fait beaucoup à digérer.

Alors je regrette. Je regrette, et je culpabilise, parce qu'elle ne va pas bien, parce qu'elle pleure, parce qu'elle déclare alors qu'elle ne mérite pas d'exister. Et moi je la fixe un instant, hébété, sans savoir quoi dire, simplement parce qu'Ariana a eu un enfant. Simplement parce qu'Ariana a une fille de 8 ans.

Simplement parce qu'Ariana est la maman d'une petite Lola.

Et que sa mère s'en est servi pour la torturer.

Mon corps finit par agir machinalement. Parce qu'Ariana n'a pas à s'en vouloir pour ça. Parce qu'Ariana n'est responsable de rien du tout. Parce qu'Ariana est roulé en boule, et que c'est encore plus douloureux de la voir dans cet état-là.

Alors ma main attrape son poignet et la tire vers moi. Mes bras s'ouvrent et l'une de mes mains se pose rapidement sur sa taille tandis que l'autre se glisse sur sa nuque.

Je ferme les yeux un instant, parce que je n'ai plus les mots, et que je ne sais plus. Et qu'Ariana a besoin que je parle, maintenant, tout de suite ; parce que c'est le pire instant pour ne plus trouver les mots, Allen.

Une grande inspiration, et mon esprit se vide. Il y a une chose que tu ne peux pas oublier Allen. C'est que tu l'aimes.

Alors ma voix s'élève à nouveau -ou plutôt enfin- tandis que je me noie dans son odeur.

-Et pourquoi ne le mériterais-tu pas ? Parce qu'on t'a refusé le droit de prendre tes propres décisions ?


Je resserre un peu mon emprise sur elle, caresse doucement sa nuque.

-Je pense, au contraire, que tu mérites le droit d'exister plus que n'importe qui. Parce qu'on t'a privé de ce droit pendant bien trop longtemps.


Mes doigts glissent lentement dans son dos et mes lèvres effleurent la peau de son cou ; mais non. Non, Allen. Inspire, expire. Ne meurs pas encore d'amour pour elle.
Alors je colle ma joue contre son visage, referme à nouveau les yeux.

-Et je pense que tu es tout sauf une personne monstrueuse. Tu es la personne la plus merveilleuse et la plus sincère qu'il m'ait été donné de rencontrer. Et d'aimer. Et je ne sais franchement pas ce qu'aurait été ma vie si je n'avais pas croisé ton chemin.


Je m'éloigne finalement d'elle pour prendre son visage entre mes mains et coller mon front contre le sien, les paupières closes.

-Et merci aussi de t'être confiée à moi. Et de me faire confiance. Et d'être cette fille formidable.


Parce que sans toi, je ne serai plus rien, maintenant. Alors finalement, pourquoi ces aveux devraient-il me retourner ? Tu es celle que tu es aujourd'hui parce que tu as vécu tout ça. Tu es cette fille dont je suis éperdument tombé amoureux parce que tu as dû surmonter toutes ces épreuves.

-Je t'ai dit que je serai toujours là pour toi, et rien ne changera jamais ça, Aria. Je ne te détesterai jamais. Et à partir de maintenant, je serai toujours là pour t'aider à porter tous ces poids qui encombrent tes épaules, si tu en as besoin. Et je serai là aussi pour... ta fille. Quoi que tu décides de faire. Si tu décides de faire quelque chose un jour. La rencontrer, par exemple.


Même si c'est encore un peu difficile pour moi à absorber. Mais laisse-moi juste un peu de temps, et je serai prêt.


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##   Jeu 21 Mar 2019 - 18:27
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Humeur : YOLO !!!!!

Pendant tout le temps où les mots s'écoulent hors de ses lèvres, hors de son cerveau, hors de ses poumons comprimés, Allen l'écoute. Il est figé, attentif ; il accueille les choses comme il le peut, sans doute. C'est ainsi que le ressent la petite rousse, mais elle ne le regarde pas vraiment pendant qu'elle parle. Elle a trop peur de croiser son regard et d'y lire du dégoût ou de la honte, quelque chose de terrifiant qui la ferait se taire à tout jamais, et fuir, fuir très loin, sans se retourner. Le regard des autres la trouble et la détruit, parce que c'est ce qu'il a toujours fait ; le regard de sa mère, sévère et fermée, qui ne lui répondait pas vraiment lorsqu'elle lui parlait, qui se contentait d'envoyer des éclairs ; le regard de son père, souvent en colère à cause de ses notes, le plus souvent désintéressé ; le regard de son frère, pendant et après sa grossesse. Et les mots qu'ils ont dit. Toujours. Les mots. "Qu'est-ce qu'on va faire de toi ?" ; "tu ne sais rien faire" ; "tu ne fais jamais rien de bien" ; "tu es vraiment stupide" ; "si seulement tu étais plus comme ta cousine" ; "qu'est-ce que les gens vont dire" ; "regarde-toi" ; "tu es une empotée" ; "qu'est-ce que j'ai fait à Dieu pour mériter une fille pareille" ; "tais-toi, tu ne sais pas ce qui est bon pour toi" ; "hors de question qu'on te voie avec… ça".

Les mots et les regards, ils font mal. Ils détruisent de l'intérieur, et c'est comme une gangrène ; si on ne le remarque pas à temps, si on se contente de sourire à la pile de tapis qu'on a mis par-dessus afin de ne pas les voir, si on se contente de serrer les dents, si on se contente de tenir le coup, d'être forts, parce qu'il faut être forts, il faut tenir le coup ; si on n'agit pas... Si on ne fait rien... Qu'est-ce que l'on devient, à part une coquille vide ? On n'est ni un soleil ni une étoile, quelque chose d'un peu brillant, mais de terriblement vide au-dedans. Un trou noir qui rejette de la lumière dans sa détresse, qui prie pour que quelqu'un réagisse mais qui n'osera jamais demander de l'aide, parce que demander de l'aide c'est de la faiblesse ; parce que demander de l'aide, c'est craindre, encore, tous ces regards qui se posent sur nous. Et qui nous jugent. Et qui nous expliquent comment nous aurions du faire autrement, ou qui se détournent. Ceux qui savent, mais ceux qui ne font rien ; ceux qui voient, mais ceux qui ne parlent pas.

Ariana est terrorisée. Elle a tellement l'habitude de tisser un fil pour guider les autres hors du labyrinthe qu'elle se retrouve soudain sans pelote pour s'en échapper elle-même. Le minautore, ses propres pensée et émotions qui l'assomment, ne tardera pas à lui tordre le cou.

Pourtant, Allen est présent. Il ne s'échappe pas, ni ne fuit la conversation — elle s'y serait presque attendue, pourtant, elle qui a tellement l'habitude des gens qui fuient, qui ignorent, qui ne voient pas, ou qui font semblant de ne pas voir. Son coeur a mal, mais son coeur se sent enfin entendu ; ce n'est pas la première fois depuis des années, mais c'est sans doute l'une de ces trop rares fois où on ne la force pas, où elle ne se sent pas acculée, où on lui laisse le choix. Soutenue, elle sait qu'elle l'est — elle sait qu'elle le serait, si seulement elle le demandait. Mais voilà, Ariana a ce défaut : elle ne demande pas, et élude beaucoup.

Parce qu'elle ne veut pas déranger.

Elle serre la main qu'Allen lui met à disposition. Perdue dans son récit. Dans ses larmes. Dans sa peine. Dans sa culpabilité. Dans sa honte.

Lorsqu'elle parle de Lola, la petite Eau se refuse plus que jamais à fixer Allen. Parce qu'elle ne sait pas comment il peut réagir. Peut-être qu'il va la quitter, ou lui en vouloir de n'avoir jamais rien dit ; peut-être... Peut-être... Peut-être n'importe quoi, de la colère, du dégoût, quelque chose qu'il ne comprendrait pas, mais qu'il n'arriverait pas à contrôler ; et ça, ça, elle n'arrive pas à se le figurer, c'est trop difficile pour elle.

Soudain, elle se tait ; elle a fini de parler, la salle devient silencieuse. Elle ne sait pas vraiment si les étoiles continuent à briller au-dessus de leur tête ; peut-être se sont-elles éteintes. Le noir complet, plus d'étoile pour te guider, ni de fil pour sortir ; tu es piégée, piégée dans le labyrinthe... Par où en sortir ? Même si tu regardes par-dessus ton épaule, tu ne retrouveras jamais le chemin que tu as pris pour en arriver là où tu es. Ce que tu as dit est définitif, il ne pourrait jamais l'oublier ; peut-être aurait-elle dû y réfléchir à deux fois, avant de rentrer dans le labyrinthe...

Une main lui attrape le poignet sans prévenir, et elle se sent tirée ; elle aimerait y résister, effrayée un instant, avant de comprendre qu'il ne va pas la frapper, qu'il ne va pas la faire sortir de la pièce sans son accord, qu'il va simplement la prendre dans ses bras. Alors elle se laisse faire, comme la poupée de chiffons qu'elle est ; et s'effondrer dans ses bras. Elle renifle, respire difficilement. Les larmes ne se sont pas taries — jamais, certainement jamais — mais elle a l'impression qu'une porte s'ouvre devant elle. Elle a un rire mêlé d'un sanglot ; un rire douloureux qui lui déchire un peu la gorge et fait brûler plus fort ses yeux.

Ses bras l'enlacent en retour ; elle s'y blottit, cherche sa chaleur, son soutien. Et ses mots la font vaciller, elle se le prend comme des boulets de canon, comme la vérité à laquelle elle a droit, mais que son cerveau a toujours rejeté.

Elle ne se sent pas exister. Et pourtant, elle vit.

Elle s'accroche, elle tient bon. Elle fait ce qu'elle peut, elle fait ce qu'elle aime, elle fait ce qu'elle a envie. Elle n'y croit pas toujours, mais elle fait ce qu'il faut pour se reconstruire ; il lui manque toujours quelque chose, toujours... Peut-être quelqu'un à qui parler ? Quelqu'un comme Allen ? Pour partager, parfois, qu'elle ne se sent pas bien. Qu'elle a fait un mauvais rêve, et qu'elle aimerait pouvoir le raconter sans que tout le monde s'en foute.

Allen lui dit qu'elle mérite d'exister. Son front se pose contre le sien, et ses yeux se ferment. Ses sanglots remontent, plus discrets ; mais ce n'est plus tellement de la tristesse. Le soulagement. On lui a dit qu'elle avait le droit d'exister, et c'est la première fois de sa vie que quelqu'un lui a dit une chose pareille.

"Non. La deuxième.
La première fois, c'était lorsqu'on est venu me chercher, après l'accident, pour aller à Terrae."


—Tu...

Elle n'arrive pas à respirer. Elle effleure sa nuque, doucement, maladroitement, en tremblant, les doigts encore humides de ses larmes. Elle n'en attendait pas autant. Ni par rapport à ce qu'il lui a dit. Ni par rapport à cette proposition, par rapport à sa fille. De toute manière, ce n'est plus sa fille. Ce n'est pas comme si elle avait un quelconque droit là-dessus. Mais.

"Mais il ne me déteste pas."
Et cette seule pensée semble l'alléger.

—Merci, tente-t-elle d'articuler, la bouche pâteuse.

Quel spectacle affligeant elle doit lui présenter...

—Tu… Tu es pas obligé de porter tout ça, c'est juste...

C'est juste que quoi ? "Je sais pas à qui en parler ?" Il y aurait bien Nicolas ; lui, il sait. Il n'insiste pas trop, parce qu'il est gentil. Mais il y a aussi sa petite soeur, et les bébés, ça lui rappelle toujours trop son bébé... Ca fait mal... Elle n'arrive pas à lui en parler sincèrement. Même si elle aimerait.

—Je sais pas trop quoi faire de tout ça. Ca fait... Mal. Et. Et je suis pas merveilleuse, je. Comment tu fais... Comment tu fais pour être toujours gentil, et toujours être là ?

"Moi, à ta place, j'aurais fui."

—Merci. Merci...

Merci d'être là. Merci d'être gentil.

—Merci de pas me laisser...

Elle inspire. Il faut être forte. Elle peut être forte. Si elle n'est pas seule, elle a la sensation de tout pouvoir surmonter. Avec lui... Peut-être que le ciel brillera à nouveau, tout doucement.


S'émerveille en #E7654D
##   Ven 22 Mar 2019 - 20:04
Allen K.Wilder

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Allen K.Wilder
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Emploi/loisirs : Je vous jure : j'adore répondre à des questions.
Humeur : Ca me donne l'impression d'être... Ben pas inutile quoi. J'ai l'impression qu'on s'intéresse à moi, et c'est gratifiant !

Les larmes ne cessent de couler sur les joues d'Aria. Je me demande même encore où elle peut aller chercher toute cette eau. Elle va finir par avoir mal à la tête... Si ce n'est pas déjà fait...

Elle accepta mon étreinte, ce qui me rassura. L'espace d'un instant, j'ai eu si peur de la perdre. Et si je n'avais pas dit ce qu'il fallait ? Si j'avais dit le mot de trop ? Si je n'avais pas eu la réaction qu'elle attendait que j'ai ? Si je n'avais pas été celui dont elle avait besoin maintenant ?

Une certaine chaleur s'empare de mon coeur. Elle ne me repousse pas, et se fond contre mon torse. Ses doigts se décrispent régulièrement pour se recrisper l'instant d'après. C'est douloureux de la sentir dans cet état, mais quelque part, je suis heureux qu'elle se soit confié à moi. Je suis heureux qu'elle ait enfin parlé, qu'elle ait enfin laisser échapper ce qui lui pesait tant. Et égoïstement, heureux qu'elle ait choisi de laisser échapper tout ça auprès de moi et pas à quelqu'un d'autre.

L'une de mes mains glisse dans ses cheveux alors qu'elle relève légèrement la tête, passant sa main dans ma nuque. Je lui offre un léger sourire, caresse son crâne. Mes doigts glissent sur ses joues pour y retirer quelques larmes qui reviendront bien trop vite.

-Je ne le fais pas par obligation.


Si c'était par obligation, alors je ne le ferais pas. Je ne le ferais pas, parce que c'est beaucoup trop lourd, beaucoup trop dur à supporter pour la personne fragile que je peux être. Si c'était par obligation, je ne serais pas là ; j'aurais abandonné il y a bien longtemps.

Comment je fais pour être aussi gentil, hein...?

-Je ne suis pas gentil. Je suis juste éperdument amoureux. Peut-être un peu trop... Mais c'est comme ça.


Quand te rendra compte que l'amour que je te porte est bien plus fort qu'il ne devrait normalement l'être pour être totalement sain ? Est-ce véritablement sain d'être capable de me sacrifier entièrement pour toi ? Est-ce sain de pouvoir mettre ma vie entre parenthèses pour toi ? Il paraît que le véritable amour, c'est ça. Mais est-ce que ce n'est pas aussi dangereux ? Comment peut-on doser l'amour que l'on porte à quelqu'un, le doser pour qu'il ne soit pas aussi destructeur ? Parce qu'il le sera. Un jour tu te lasseras de moi Aria, un jour tu ne voudras plus de moi parce que je t'étoufferais trop ; un jour tu voudras te débarrasser de moi et tu ne seras pas bien, parce que tu ne sauras pas comment faire.

Mon sourire devint plus délicat. Un jour ça arrivera, parce que c'est toujours arrivé. Ce n'est pas si grave, je saurais ramasser les morceaux. Mais tant que ça ne sera pas arrivé, je serai là pour toi. Le jour, la nuit, ici comme à des milliards de kilomètres, peu importe. Je t'aime Aria, bien plus que de raison.

-Je ne te laisserai jamais.


Je la serrai à nouveau dans mes bras et déposai un baiser sur le sommet de son crâne, dans ses cheveux, savourant son parfum et son petit corps si doux.

Je m'éloignai pourtant d'elle pour prendre son menton entre mes doigts.

-Je te raccompagne jusqu'à ta chambre ? Il faut que tu te reposes, tu dois être fatiguée. Je peux rester dormir cette nuit si tu veux.


Je déposai un baiser sur son front avant d'amorcer un mouvement de départ, me relevant en glissant ma main le long de son bras jusqu'à la sienne, l'invitant à se lever aussi. Je me penchai en avant pour essuyer d'autres larmes qui coulaient sur ses joues.

-Allez, viens mon petit panda préféré.


Le panda, une référence à tant de choses ? Mais non.


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##   Dim 26 Mai 2019 - 23:09
Ariana Vicente

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Evidemment qu'il ne le fait pas par obligation. Ce n'est pas ce qu'elle entendait, bien sûr, mais... Elle a tellement peu l'habitude de s'ouvrir aux gens. Ariana s'imagine toujours que leurs réactions seront négatives, ou violentes, peut-être ; du déni, du rejet, de l'indifférence. Elle a du mal avec les émotions des autres, et elle a encore plus de mal avec les émotions que les autres lui font ressentir.

Les yeux fermés, Ariana profite de la caresse, de la tendresse, de ces quelques mots-pansement qui la font se sentir un peu moins misérable. Elle esquisse un demi sourire dans ses larmes... Triste, désespéré, et en même temps rassuré, aimant. Eperdument amoureux d'elle ? Comment il fait, déjà ? Comment c'est possible d'aimer cette fille à ce point, alors qu'elle est aussi… aussi elle ? Comment c'est possible, avec tout ce qu'elle lui a caché, avec ce qu'elle vient de lui annoncer, et toutes ses erreurs, son hyperactivité, sa stupidité, son---

Respire, respire. Elle a du mal à respirer, tout va à la fois trop vite et trop lentement dans sa petite tête.

Incapable de répondre à une telle déclaration d'affection et de dévotion, Ariana cache son visage contre l'épaule d'Allen, murmurant quelques mots qu'il ne pourra pas entendre. Elle se sent si indigne de lui ! Comment faire…

Demi-rire reniflé.

—Jamais jamais ?

Paroles d'une enfant qui s'est habituée aux promesse non-tenues.

En attendant, elle profite de cette étreinte. Les larmes ne se tarrissent pas encore, mais sa respiration se calme lentement ; elle va bien. Elle se sent bien. Là, tout de suite, dans ces bras. Elle en avait besoin, terriblement. Lui dire. Ne plus rester enfermée dans sa propre tête. Dans ses propres secrets. Sa propre peine. S'ouvrir... Comme une fleur au soleil.

Allen s'éloigne, et d'un coup, Ariana ne se sent plus si bien. Mais il lui a promis qu'il resterait. Il la raccompagne... Dormir. Oui, dormir. La rouquine opine du chef, tout doucement, fermant les yeux au contact de ses lèvres sur son front. Se laissant guider, elle se relève ; mais plutôt que d'avancer, elle se contente de l'enlacer. Faiblement d'abord, simplement en s'appuyant contre lui, puis plus fermement.

—Je t'aime aussi, chuchote-t-elle. Merci.

Reculant, elle s'accroche à sa main. Cette main-bouée qui peut l'emmener si loin. Cette main-bouée qui lui rappelle qu'elle n'est pas seule. Cette constatation la fait pleurer à nouveau. Mais les larmes sont moins salées, plus douces. Cela fait du bien, finalement...

Et sans un mot de plus, elle lui fait comprendre qu'ils peuvent y aller. Un dernier regard sur les étoiles, au-dessus d'eux, brouillées par ses larmes, puis un vers Allen. Elle a un demi-sourire, à nouveau, très faible, tremblant. Ses doigts se resserrent autour de ceux de l'Air. Toutes les étoiles ne sont pas aussi bonnes confidentes que lui, après tout.


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