## Ven 14 Avr 2017 - 23:45 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | "Je vais bien. Je vais parfaitement bien." C'est ce que Misao se répète en boucle depuis presque deux semaines. Il ne sort presque plus, refuse de voir qui que ce soit. Sa soeur s'inquiète un peu, mais il a feint une maladie pour qu'elle lui fiche la paix. Ce n'est pas difficile d'avoir l'air malade, vu la tête qu'il a et la voix qu'il se trimballe, de toute manière. Il est là, il regarde les autres d'un oeil mort, cerné, douloureusement injecté de sang. Il ne dort plus beaucoup, seulement une poignée d'heures, et ça ne lui suffit pas pour être en forme. Pour se ressaisir. Il n'est toujours pas allé voir Roxanne - comment il aurait pu, au juste ? Il n'a pas pris de nouvelles de Mathéo. Il s'en ficherait presque. Il a besoin d'être seul. Il se sent sale. Maintenant, Misao porte des gants. Peu importe le temps, peu importe l'endroit. Les gants en latex le font affreusement transpirer, mais il n'a pas le choix. Alors il se lave les mains. Et les plaies se font de plus en plus importantes. Alors il met des gants. Et ça recommence. Il n'y a pas de logique dans ce qu'il fait, il ne faut pas croire. Il le sait. Mais c'est plus fort que lui. Il se sent sale. Il a l'impression de laisser une traînée noire sur chaque objet qu'il touche - il n'a plus parlé à personne depuis un moment. Alors quand il va bosser, il passe son temps à laver son matériel, à se laver les mains lui-même. Il porte des vêtements à manches longues pour cacher les plaies sur ses bras, serre tous les boutons de sa chemise pour les griffures qui peuvent se voir, sûrement, sur la base de son cou. Il étouffe, et plus il étouffe, plus il se sent mal. Il est presque dans une demi réalité, en dehors de lui-même. De son monde. De tout. Aujourd'hui, il est dans son laboratoire, à une heure improbable, presque de nuit, pour ne croiser personne. Il a commencé à nettoyer une énième fois les tubes et les alambics, et a fini par se retrouver à se frotter avec la même vivacité les mains. L'eau a toujours cette couleur rosâtre depuis quelques temps, et ça a presque quelque chose de rassurant. Les mauvaises choses partent. Tout part. Tout s'efface avec l'eau. Peut-être que la culpabilité qu'il porte sur ses mains, ce sang qui n'est pas le sien qu'il pense encore avoir dessus, peut-être que tout ça partira. L'eau sauve. L'eau purifie. Ca ne peut pas lui faire de mal. Ce n'est pas grave si ça brûle à ce point. Si ça brûle, c'est que la désinfection fonctionne, lui disait sa mère. Il entend du bruit derrière lui, soudainement, et sursaute. Il tombe sur elle. Ouvre grands les yeux, interrompt son mouvement. L'eau continue à couler. Il veut dire quelque chose, mais les mots ne franchissent pas ses lèvres. Il se détourne rapidement pour lui bloquer la vue sur le lavabo, sur ses mains. Il tremble. Le regard fixe. —J'pensais pas te croiser, dit-il simplement, la gorge asséchée. Il reprend son mouvement. Presque plus fortement. Qu'elle prenne ce qu'elle veut et qu'elle s'en aille. Elle et ses accusations. Il n'en veut pas. Parle en #b7273d. |
## Lun 17 Avr 2017 - 15:31 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Les heures passaient mais je ne m'en rendais pas tellement compte. Ys travaillaient ce soir, et visiblement, il y avait du monde, car il n'avait même pas eu le temps de m'envoyer un message pour me dire quand il pensait quitter - j'imaginais donc que ce soir ne serait pas une de ces soirées où j'aurais la chance de le voir rentrer plus tôt que d'habitude. Un soupir m'échappa alors que le boulon de mon robot tombait sur le sol. Je le regardai rouler un petit moment avant de reposer ma création sur la table. J'étais fatiguée, et je n'arrivais plus à faire grand chose. Je n'avais pas réussi à dormir la nuit dernière, et le sommeil commençait à m'attaquer sévèrement. Parallèlement, j'avais envie de terminer ça ce soir, parce que c'était un minuscule robot inutile, et que j'étais persuadée que je n'aurais jamais trouvé la foi de reprendre ce projet le lendemain... Et combien de robots ai-je commencé sans jamais les terminer, hein ? Je reposai la petite machine sur mon bureau, et tournai la tête vers Mokona qui était parti chercher le boulon. Je souris, et me levai pour aller le récupérer entre ses pattes, avant de déposer un petit baiser sur le sommet de son crâne métallique. Je le laissai s'installer sur mon épaule, et retournai à mon bureau. Je revissai le boulon, et mis en marche la petite créature. Qui surchauffa, commença à fumer, et s'éteignit. Les circuits venaient de cramer. Un long soupir m'échappa, et je laissai tomber l'assemblage de métal. Mokona tapota ma tête, et je fermai les yeux un instant, un peu blasée. Bon, bah j'ai plus rien, je viens d'utiliser tout ce qu'il me restait pour ce robot... Et ça a cramé. Je pris Mokona dans mes mains, et le posai sur l'atelier. -Reste là, je reviens. Et veille sur Modoki, je sais pas où il est. Je me téléportai au laboratoire, en espérant ne pas le croiser comme la dernière fois. Quel espoir vain - haha, j'sais même pas pourquoi j'ai espéré qu'il soit pas là, alors que visiblement, c'est son appartement ici maintenant. J'aurais tellement dû commander plus de choses lors de ma dernière commande... Je fis comme si je ne le voyais pas, ignorant ses paroles. Je restai au fond de la salle, mis dans mes poches ce qui m'intéressait, avant de me tourner vers lui avant de me téléporter. J'arquai un sourcil et annulai ma téléportation qui avait déjà commencé - c'est d'ailleurs très bizarre de sensation, se sentir à deux endroits en même temps, et être ramenée durement et froidement à l'endroit d'origine. -Qu'est-ce que tu fous ? Il agitait si nerveusement ses mains sous l'eau que je ne pouvais pas passer à côté, hein. -T'as tué quelqu'un ou quoi ? |
## Mar 18 Avr 2017 - 17:22 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Pourquoi faut qu'il tombe sur elle dans un moment pareil ? Ca ne suffisait pas, de les enfermer dans un putain de placard tous les deux ? Il a envie de vomir rien que d'y penser. Faire comme si de rien n'était. Elle-même ne répond pas lorsqu'il lui parle. Elle passera son chemin et ne l'emmerdera pas, c'est certain. Il pourra être tranquille, après ça. Il respire un peu plus fort lorsqu'elle prend la parole. Il s'interrompt. Ses mains tremblent un peu sous le jet d'eau, et il se demande effectivement ce qu'il fout. Il fait mine de prendre un bécher qu'il a déjà lavé trois fois, le repasse sous l'eau en continuant à bloquer son champ de vision. —J't'en pose des questions à la con ? réussit-il à répliquer, un peu moins sèchement qu'il aurait voulu. Je nettoie mon matos... C'est ça, elle va le croire. Il s'humecte les lèvres. Il s'agite encore, veut poser le bécher à côté, sur l'égouttoir, mais l'objet lui échappe des mains et s'éclate contre le sol. Le bruit semble retentir un moment dans la pièce silencieuse, et il lui jette un regard mortifié. L'eau continue à couler. Il éteint le robinet. —Si t'as c'que tu veux, dégage d'ici. Tu me stresse… essaie-t-il encore de prononcer. Sa voix a un chevrotement impossible à réprimer. Il reste de dos, quand toute personne normalement constituée (surtout lui) se serait précipité sur la pelle et la balayette. Mais il a les mains cachée par le lavabo, et il ne veut pas les relever. Personne ne doit voir. Ses gants sont trop loin. Il fait quoi ? Il reste debout là, comme un con, en attendant qu'elle parte, figé par la peur et l'angoisse ? Elle est Master, alors il sait que si elle le voit, elle lui dira à elle. Et Misao n'a aucune envie de se confronter à sa soeur. Ni ce soir. Ni demain. Ni jamais. À aucun foutu moment. Il a les membres qui se mettent à trembler. Il veut vomir. Il a besoin de se repasser de la javel sur les mains. Pourquoi elle part pas ? Elle va bien finir par partir. Elle va bien finir par se téléporter, parce qu'elle s'en fout de lui. Il est juste bizarre, et il ne veut pas voir son visage. Ils se détestent. Alors elle devrait comprendre. Comprends putain. Casse-toi. Casse-toi maintenant. Parle en #b7273d. |
## Mer 19 Avr 2017 - 17:56 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Je le fixai sans comprendre. Pourquoi ne se retournait-il pas ? Pourquoi sa voix était-il si... Je n'sais pas. Si peu empreinte d'amertume ? Je m'attendais à pire. A nettement pire. Mais non. Il se contentait de bouger ses mains dans le lavabo. Il prit un bécher, le lava -même s'il ne m'avait pas semblé sale- le fit tomber. Mon estomac se noua légèrement et je reculai d'un pas. Il n'était pas... Normal. Pas comme d'habitude. La dernière fois que je l'avais vu, vraiment vu je veux dire, sans compter la St White... il n'était pas comme ça. Il avait ce petit rictus, il m'envoyait chier. Et là, c'était complètement différent. Il semblait... Absent. Absent sans l'être. Ses paroles parvinrent assez étrangement à mes oreilles. Sa voix était étrange, tout en lui était étrange. Il ne m'inspirait plus ce dégoût que j'avais l'habitude d'éprouver à son contact. J'avais plus l'impression de me retrouver face à un enfant qui a fait une connerie et qui en a honte. Un enfant qui a fait une connerie et qui la cache. Pourquoi ne se tourne-t-il pas pour me regarder ? Pourquoi ne me regarde-t-il pas quand il parle ? -Misao ? Tu fous quoi là ? Les morceaux de verre tapissaient le sol à côté de lui. Il n'avait pas bougé. N'avait pas esquissé le moindre mouvement pour nettoyer. N'était-il pas un peu maniaque ? Je ne le connaissais pas beaucoup, mais c'était l'une des informations que j'avais cru comprendre à son sujet. Bien qu'hésitante, je m'approchai de lui, faisant face, encore et toujours, à son dos. Je me pinçai la lèvre inférieure. J'esquissai un mouvement dans sa direction, mais ramenai ma main vers moi avant qu'elle n'ait touché son dos. -Ca a pas l'air d'aller. Ca, on s'en serait bien passé Mitsu. Pourquoi t'agis comme ça ? Tu le détestes. Pourquoi tu te comportes comme ça à son égard ? Pourquoi tu peux pas juste te barrer et l'oublier ? Pourquoi tu... t'inquiètes ? Parce que ce n'est pas parce qu'il a fait des choses affreuses qu'il mérite d'en vivre lui aussi ? Tu disais pas ça, la dernière fois, sale hypocrite. |
## Mer 19 Avr 2017 - 18:19 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Qu'elle se mêle de ses affaires. Misao se tend davantage alors qu'il sent un filet de sueur froide lui couler le long du dos. Il a envie de se foutre sous la douche, de faire passer le malaise, au moins de prendre l'air. Son coeur bat trop fort, il a envie de vomir. Il ferme les yeux, essaie de respirer. Il n'y arrive pas. L'air se bloque dans ses poumons, il serre les dents plus fort. Mais qu'elle se casse putain, qu'elle se casse ! Il l'entend se rapprocher et tourne la tête vers elle. Il ne bouge pas le reste de son corps, se contente de la voir approcher du coin de l'oeil. Il panique. —Ca va très bien, lui crache-t-il sèchement, se retournant. Il en profite pour cacher ses mains dans ses poches, s'appuyant dos au lavabo. Il y a encore du sang dedans. Elle ne doit pas voir, ou elle croira vraiment qu'il a tué quelqu'un. Ses mains sont encore humides, gouttent à l'intérieur de sa blouse blanche. Il s'humecte les lèvres. Le tissu va s'imbiber. Trop rapidement. —Dégage. J'vais très bien. De toute façon, qu'est-ce que t'en as à foutre ? C'est toi qui me rend malade. Et sa mine dégoûtée devrait probablement lui faire entendre raison. Casse toi. Dégage. Il veut pas être vu comme ça. Les mots se bloquent dans sa gorge. Il tremble encore. Pourquoi elle s'inquiète ? Pourquoi elle repart pas ? Elle est pas censée le haïr ? Ahah putain, mais il a vraiment jamais de chance, ou quoi ? —Rentre chez toi. Parle en #b7273d. |
## Mer 19 Avr 2017 - 18:45 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Il se tourna vers moi. Je reculai une nouvelle fois. Il glissa rapidement ses mains dans ses poches - trop rapidement. Il cachait quelque chose ? Je ne comprenais pas ses réactions. Je fixai ses poches qui devenaient transparentes avec le liquide. Transparentes et... rouges ? Qu'est-ce qu'il avait fait ? Qu'est-ce qu'il avait fait, bon sang ?! Un haut le coeur me prit et je détournai le regard. Il a tué quelqu'un ? Putain, mais me dites pas qu'il a fait ça ? Pourquoi c'est rouge ? Il avait les mains sous l'eau, POURQUOI C'EST ROUGE ?! Je pris une inspiration. J'expirai. Lentement. J'étais perdue. J'aurais pu partir. Mais quelque chose me retenait. Cette situation n'était pas normale. Non, ce n'était pas NORMAL. Qu'est-ce qui lui prenait ?! C'était quoi ce nouveau visage ?! Entre Sully, puis Misao le connard de scientifique, maintenant c'était... C'était quoi ? Putain mais POURQUOI IL Y A DU SANG SUR SES MAINS ?! -Tu t'es coupé avec le bécher ? demandai-je, la voix tremblante. Non. Non, c'est pas ça Mitsu. Tu sais que c'est pas ça. Parce que si c'était ça, ce serait pas les deux poches qui seraient rouge. Et ce serait pas aussi rouge... Misao. Misao, bon sang, qu'est-ce qui te prend ?! Je te déteste, certes. Mais est-ce que je te déteste suffisamment pour jouer à l'aveugle ? J'sais plus où j'en suis. J'comprends même pas pourquoi j'suis encore là. Pourquoi j'suis pas partie ? J'pouvais, nan ? Il m'invite vraisemblablement à le faire. Et plus il me dit de partir, plus j'ai envie de rester. Est-ce que j'ai envie de le contrarier ? Simplement, juste ça ? Ou bien est-ce que je... m'inquiète ? Les mots d'Allen me revinrent à l'esprit et je pestai avant de relever mon regard contrarié sur Misao. -Putain mais Misao, qu'est-ce que t'as foutu ?! C'est du sang dans tes poches ?! Il t'arrive quoi, qu'est-ce que tu fous ?! Contiens-toi Mitsu. Tu ne l'aimes pas. Mais c'est pas une raison pour décharger ton venin sur lui. Misao n'est pas Allen. Tu leur en veux à tous les deux. Mais pour des raisons différentes. Ne fais pas d'amalgames, s'il te plaît. -Montre-moi tes mains ! Et je m'approchai pour lui serrer les poignets et l'obliger à les sortir de sa poche. |
## Mer 19 Avr 2017 - 19:03 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Les yeux de Mitsuki s'agrandissent. Il comprend pas bien, il est certain d'avoir mis correctement ses mains dans ses poches, sans problème. Il est juste là, face à elle, elle ne voit pas le lavabo, elle ne voit pas... Il baisse les yeux, prit d'un doute terrible, et voit la blouse se colorer lentement d'un rose foncé. Il déglutit, se fige. Mitsuki lui pose une question, il ne répond pas. Acquiescer, c'est la mort. Secouer la tête, c'est la mort. Il relève la tête vers Mitsuki, blanc comme un linge. Elle aussi est pâle. Il ne sait pas à quoi elle pense. Peut-être qu'elle pense qu'il a vraiment tué quelqu'un ? Il recule. Son dos bute encore contre le lavabo. Pas de fuite possible. À moins que… Misao coule un regard vers la porte. Elle s'énerve. S'excite, plutôt. Elle est inquiète ? Pourquoi elle est inquiète ? Elle s'approche. Non, n'approche pas. N'approche pas. Il secoue la tête, garde les lèvres closes. Alors qu'elle est presque sur lui, il essaie de se décaler, mais elle attrape ses poignets avec force. Le contact est affreux, dégoûtant, comme une brûlure sur sa peau déjà malmenée. —NE ME TOUCHE PAS ! Il a un mouvement brusque, violent, qui la repousse vers l'arrière alors qu'il hurle. Il recule encore, comprend qu'il a sorti ses mains de ses poches pour l'éloigner et reste un instant figé dans le vide, le temps qu'il réalise ce qu'il vient de se passer. Puis, sans attendre une seconde de plus, il active son pouvoir d'invisibilité et court vers la sortie de la salle. Merde merde merde merde. Sa nausée le secoue encore, il doit prendre l'air, fuir, s'éloigner ; derrière, il y a Mitsuki. Il doit s'éloigner. Elle a vu. Elle a vu. Il doit partir. Même si le sang goutte derrière lui, encore tout dilué par l'eau. La porte de sortie. Le couloir. L'escalier. Allez. Tu peux l'faire. Parle en #b7273d. |
## Mer 19 Avr 2017 - 19:15 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Sa réaction me prit de court. Bousculée en arrière, je relevai vers lui un regard choqué. Ses mains... Ses mains étaient pleines de sang... Mais c'était son sang. C'était forcément son sang. Parce qu'il s'était lavé les mains avant. Le sang provenait de ses mains. De sa peau. De lui. Pourquoi s'en cachait-il ? Pourquoi ne disait-il pas qu'il s'agissait du bécher, pourquoi n'essayait-il pas de me mentir, de trouver quelque chose ? Pourquoi n'arrivait-il plus à garder la tête haute face à moi ? Je baissai les yeux sur ses mains, regardai mon gilet sur lequel traînait quelques traces de sang. Comment... Comment pouvait-il saigner comme ça ? Sur toute la surface de ses mains...? Je n'eus pas le loisir d'y réfléchir. Misao disparut littéralement en face de moi. Je me mordis la lèvre et me concentrai sur son énergie. Tu ne l'aimes pas Mitsu. Mais t'es p't'être pas une conne à ce point, nan ? Dans un coin de ta tête, t'as envie de croire que quand t'as été dans ce labo, quand on t'a séquestré, y'a bien eu au moins un scientifique qui a essayé de rendre ta vie meilleure. T'as besoin de croire qu'il reste un peu d'humanité, parce que sinon, quoi ? Pourquoi Misao est-il si humain ? Pourquoi est-ce qu'il se cache, pourquoi est-ce qu'il a honte, pourquoi...? Mon ventre se serra - encore - et je sortis du laboratoire. Des traces rougeâtres parsemaient le sol ici et là. Je les suivis en marchant calmement. Il était déjà loin. Son aura s'éloignait, et je n'arrivais pas à rester correctement concentrée dessus, trop déboussolée par ce que je venais de voir. Pourquoi...? Pourquoi Misao est-il si humain, putain ?! T'es qu'une conne Mitsu. Tu me dégoûtes, à toujours détester tout le monde dès qu'on te contrarie. T'accepte pas les remarques. Faudrait que t'apprenne, un jour. Au lieu de toujours jouer à l'innocente, avec ton joli sourire et tes beaux yeux. Pff. Mes pas me menèrent aux escaliers. Je descendis une marche, remarquai que les traces de sang étaient plus éloignées sur le sol. Je sentis l'aura de Misao qui se rapprochait - un peu. -Misao, soufflai-je. Mon coeur se serra. -Misao. Y'a... Vraiment quelque chose, là. Quelque chose de grave. Pourquoi ses mains étaient-elles pleines de sang...? -Il faut qu'on en parle. Je ne peux pas rester sans rien faire. Je ne peux pas rester sans agir... Tu sais bien que c'est mon rôle. C'est mon rôle. Toi, ton rôle, c'était de nous disséquer. Moi, mon rôle, c'est de sauver les cons qui ont fait des conneries, qu'assument pas, et qui ressentent un vide. Mitsu, tu me dégoûtes. |
## Mer 19 Avr 2017 - 19:51 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Misao a réussi à s'enfuir. Il y croit pas vraiment, alors qu'il court à travers les couloirs. Il pensait qu'elle allait le bloquer avant qu'il ne passe la porte, qu'elle se téléporterait sur lui, qu'elle ferait quelque chose, n'importe quoi, mais pas rien. Elle n'a rien fait. Misao est presque rassuré. Il court jusqu'au couloir qui descend vers le hall, finit par s'arrêter dans le coin pour reprendre son souffle. Il se colle contre le mur, se laisse tomber en boule dans le coin du mur en serrant ses mains dans sa blouse. Il s'humecte encore les lèvres. Tente de respirer. La pression sur sa poitrine est insupportable, et elle augmente alors qu'il entend des bruits de pas se rapprocher. Il est invisible, elle ne le verra pas. Il espère. Il y croit, de toutes ses forces, de toute sa volonté. Il ferme les yeux. Elle ne le verra pas. Elle l'appelle. Misao ne répond pas. Elle l'appelle encore une fois. Il ne bouge pas. Elle s'approche. Il tremble. Les larmes lui montent aux yeux. Pourquoi il faut que ce soit sur elle que ça tombe ? Ca pouvait pas être le premier pécore du coin, un inconnu, quelqu'un devant qui il n'aurait pas autant honte de se montrer comme ça, il fallait que ce soit elle ? Ses pouvoirs veulent déjà lui échapper et il force pour rester invisible. Parfois, son image réapparaît, et on le voit juste prostré dans un coin, le visage tordu par des larmes qui ne coulent qu'à moitié. Elle s'arrête près de lui. Il attend qu'elle parte. Elle ne part pas. Lui renifle. Il a mal, dans tout son corps et dans toute son âme. C'est dur, il ne veut pas qu'on s'occupe de lui, il veut juste qu'on le laisse crever tranquille. —Si tu faisais comme si t'avais rien vu, personne t'en voudrait. Personne le saurait, souffle-t-il, la voix hachée par son souffle douloureux, pitoyable. C'est rien du tout. Silence. —Laisse-moi tranquille. S'te plaît. —Ne dis rien. S'te plaît. —Je dérangerai personne. S'te plaît. —Laisse-moi juste là. Personne t'en voudra. Personne t'en voudra d'avoir laissé un monstre crever là. Parle en #b7273d. |
## Jeu 27 Avr 2017 - 12:32 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Il était là. Je le savais et je le sentais. Il était là, mais il ne réagissait pas. Il m'ignorait. Parfois, j'apercevais une image, dans un coin de la cage d'escalier. Image qui disparaissait. Je sentais le flux perturbé de son énergie qui luttait pour le maintenir invisible. Mon coeur se serra malgré moi face à cette image. Ce visage décomposé, cette grimace terrifiante qui tirait les traits de son visage, cette voix... J'étais à côté. Et je ne bougeais pas. Alors il finit par parler. Parce que je ne savais pas quoi dire, parce qu'il s'agissait de Misao bon sang ! Pourquoi est-ce qu'il réagissait comme ça ? Il ne pouvait pas se contenter de m'insulter, et de faire comme si c'était rien ; une coupure ridicule qui expliquerait tout ce sang. Non, il ne pouvait pas. Parce que c'était pas juste une coupure. Il le savait, et il en avait honte. Comment pouvait-on finir dans un état pareil...? Sa voix brisée me remua l'estomac. Je voulus m'accroupir face à l'endroit où il semblait se trouver, mais ne le fit pas. On s'accroupit face aux enfants. Pas face aux adultes. Pourquoi semblait-il si vulnérable ? Comment un scientifique pouvait paraître si vulnérable...? Terrae était-elle vraiment capable de changer mais la pire des espèces ? Je finis par approcher ma main, à tâtons, toujours sans parler. Je finis par toucher quelque chose qui devait appartenir à son corps ; une main, un bras, un coude, une partie de son visage, sa nuque, qu'en savais-je, je ne voyais rien, et je n'allais certainement pas faire jouer mes doigts sur sa peau pour tenter de deviner face à quelle partie de son corps je me trouvais. -Ca ne va pas être agréable. Je me pinçai la lèvre inférieure. Une seconde s'écoula. Pas deux. A la deuxième, il aurait eu le temps de réagir. Je nous téléportai à l'hôpital. Son pouvoir d'invisibilité se désactiva à la fin de la téléportation. Je retirai instantanément ma main, fronçai les sourcils, me reculai d'un pas. -Je ne peux pas te laisser sans agir. Tu es allé voir le psychologue, Misao ? J'pense que plus d'une fois, ça n'aurait pas été de trop... Je détachai mon regard de ce corps qui me faisait lamentablement face. Mes yeux partirent en quête d'un quelconque membre de cet hôpital. Une infirmière passa justement à cet instant dans le couloir. -Ses mains saignent abondamment... Il faudrait le prendre en charge rapidement. Je me sentais vide. Je ne comprenais pas pourquoi il avait réagi ainsi. Juste... Pourquoi ? |
## Jeu 27 Avr 2017 - 20:01 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Il aurait pu faire comme si de rien n'était, certainement. Il aurait pu tenter de ne pas se montrer aussi pitoyable, d'essayer de lutter. Mais, comme lorsqu'il a vu ces vidéos l'autre soir, il n'a pas pu se retenir, s'empêcher, réfléchir. Réfléchir, ce n'est pourtant pas compliqué, sauf quand tout est blanc dans sa tête. Plus il voit le visage de Mitsuki, et plus il a envie de hurler. Plus il la voit se rapprocher, et plus il cherche à fusionner avec le mur. Elle s'approche. Sa main s'approche. Il ferme les yeux, pour retenir la violente pulsion qui veut la faire reculer de toutes ses forces. La main le touche. Il a envie de vomir, se tend, se fige davantage, serre les dents pour se contenir. Ce n'est déjà pas agréable. Qu'est-ce qui peut être pir-- Ils se téléportent. C'est pire. Il a le coeur qui bat à cent à l'heure ; Misao repousse la main de la Master, lui lance un regard défait, en colère. —Tu te fous de moi ..? arrive-t-il à articuler, toujours sur le sol, pendant qu'elle interpellait une infirmière. J'ai pas besoin d'aide. Je veux pas qu'on me prenne en charge. Qu'est-ce que vous allez me faire ? Me touchez pas. Il tremble, se rend compte que s'il est ici, il ne faudra que quelques minutes pour qu'un coup de fil soit passé à sa soeur. L'infirmière s'approche et lui parle pour tenter de le calmer. Lui garde ses mains contre son corps, cachées par sa blouse tâchée de sang, et secoue la tête sans l'écouter. Non, non, non. L'infirmière tente encore de s'approcher. La respiration de Misao s'emballe. Il n'arrive plus à réfléchir. Le visage de Mitsuki reste imprimé sur sa rétine, et ses mots résonnent dans sa tête encore et encore. —Dégagez, siffle-t-il. Ne vous approchez pas. Des flammes commencent à danser entre lui et les deux femmes, comme pour s'en protéger. L'infirmière recule, et il la voit parler à Mitsuki, mais aucun son ne lui parvient. Pendant ce temps, il se remet pitoyablement debout et recule lentement. Est-ce qu'il peut encore s'enfuir ? Il ne sait pas où il se trouve, dans cet hôpital. La sortie se situe-t-elle dans son dos, ou dans celle de Mitsuki ? Il continue à reculer. Les menace de ses flammes sans sortir ses mains de derrière sa blouse. Il tente d'avoir un minimum de dignité, le dos droit, figé. Ses yeux rencontrent ceux de Mitsuki. Les flammes vacillent, mais ne s'éteignent pas. —J'ai pas besoin de votre aide. Laisse-moi rentrer, dit-il, directement à la Master cette fois, de sa voix glaciale mais brisée. Parle en #b7273d. |
## Mer 3 Mai 2017 - 18:58 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Je n'écoutais déjà plus les paroles de Misao. Le sens de ses mots ne m'atteignaient qu'à peine, préoccupée par l'état dans lequel il se trouvait. A quel moment j'aurais pu penser qu'un jour je m'inquiéterais pour lui...? Une infirmière croisa notre chemin, et je l'interpellai. Je lui expliquai la situation tandis que Misao me foudroyait du regard. Elle s'approcha de lui. Il recula. Elle se rapprocha. Il dressa un mur de flamme. On aurait dit un animal effrayé. L'infirmière se tourna vers moi. Je lui racontai les détails de mon arrivée ici. Pourquoi je considérais qu'il avait besoin d'aide - outre la réticence coupable qui le poussait à fuir cet endroit - ce que j'avais aperçu de ses mains, bien qu'il les cachait. Son attitude, sa fuite, le temps qu'il avait passé à laver ses mains remplies de sang... Peu importe ce qu'il avait aux mains, finalement. Face à son attitude, il lui fallait voir un psychologue. Il devait être pris en charge. Ce n'était pas une option. Même moi, j'en avais conscience... Les mots de Misao atteignirent mes oreilles. Je me détournai de l'infirmière, fis face au Feu. -Tes actes prouvent le contraire, Misao. Tu as étudié le comportement humain pendant des années, non ? N'as-tu pas cherché à savoir, lorsque tu étais là-bas, si les gestes de survie déclenchaient automatiquement nos pouvoirs ? C'est un geste de survie ça, non ? Tu as peur, là. Ne mens pas. -Tu veux rentrer où de toute façon ? Je m'approchai du mur de flammes de quelques pas, m'arrêtant à cinquante centimètres à peine. C'était inutile d'utiliser ma greffe pour la franchir. Et entre nous, je tenais à mes vêtements, et si je pouvais éviter de me retrouver nue face à lui... -Montre-nous tes mains. Si je me suis trompée dans mon jugement, l'infirmière te laissera partir... |
## Mer 10 Mai 2017 - 0:06 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Non. Non. Non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non non. Pourquoi le mur de flammes ne les arrête pas ? Il les observe d'un oeil dur, mâchoires serrées à s'en faire mal. Non non non. Non. Il ne leur montrera pas. Mitsuki est là, juste en face de lui, de l'autre côté du mur de flammes qui vacille déjà. Pourquoi il est si faible, Misao ? Pourquoi c'est pas tellement simple de s'arrêter là, de le laisser se démerder ? Il est adulte, putain, et cette meuf, cette meuf qui le déteste et qui le regarde avec cette pitié dégueulasse dans les yeux, elle veut quoi ? Elle pense que parce qu'elle est Master, elle a le droit de se mêler de sa vie, le droit de se mêler de ce qu'il fait ? Ce qu'il fait, ce qu'il se fait, ça ne la regarde pas, ça ne regarde pas cette infirmière, ça ne regarde personne. Hideko ne doit pas être prévenue. L'idée le traverse comme un courant d'air, il frissonne davantage et sent sa gorge s'assécher. Il ne se fait pas du mal. Il a juste du mal à se contrôler, parfois. Ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave. Elles devraient comprendre. Ahah. Non. Non non non. Elles ne vont pas comprendre, parce que ce sont des imbéciles. Elles ne comprendraient pas. N'est-ce pas. La panique reflue tout doucement en lui, bien que le sang batte toujours à ses tempes. Cette fois, il est le dégoût, la colère. Il est tremblements incontrôlables, mais mépris le plus profond ; celui qu'il transmet par la violence de son regard. Les flammes faiblissent. S'éteignent. Un instant, il ne se passe rien. Puis il se déplie, pose une main rouge sur le mur blanc. Il s'appuie pour se relever ; la douleur lui fait quelque peu retrouver pied avec la réalité, suffisamment pour qu'il se retourne vers les deux femmes qui le dévisagent, l'une interdite et pleine de pitié, l'autre presque horrifiée. Il lève les mains devant lui, nonchalamment, un rictus de rage au coin des lèvres. Il est coincé. Il peut plus courir. Où il irait, de toute manière ? Mitsuki n'a pas tort. Plus vite il se rendra, plus vite il rentrera... —Heureuse ? lâche-t-il d'une voix rauque et cynique, encore tremblant sur ses jambes. Un peu de sang continue à couler le long de ses bras. Il l'observe d'un air éteint. L'infirmière semble se demander si elle peut l'approcher, sans savoir si elle va se retrouver avec une partie de ses cheveux en feu. Lui relève le nez vers la Master. —Ca doit te faire tellement de bien de me voir dans cet état-là, siffle-t-il. Il fait un pas en avant. Regarde l'infirmière, puis ses mains à nouveau. —Je ne mens pas. Je ne veux pas qu'on me touche. Je peux me soigner seul. Bander ça, rentrer chez moi. Ca va. Ca va. Il essaie encore de se convaincre. Elles, c'est foutu d'avance. Sa soeur sera vraiment mise au courant, cette fois. Parle en #b7273d. |
## Jeu 11 Mai 2017 - 18:50 | ||
Mitsuki Hojitake Messages : 4506 Date d'inscription : 23/01/2011 Emploi/loisirs : Surveillance & robotique Humeur : EXCELLENTE ! | Lorsque je vis qu'il commençait à trembler, je compris que c'était fini. Il ne pourrait plus repartir d'ici. Je ne sais pas combien de temps il allait pouvoir rester... Mais c'était suffisamment grave pour que l'infirmière fasse un pas en avant. Le mur s'estompa. Misao leva ses mains. Il nous regarda - me regarda. Ses yeux criaient toute sa haine. Je ne flanchai pas. J'affrontai son regard, même si c'était douloureux. Heureuse ? Mais non. Non, tellement pas. Qu'est-ce que tu ne comprends pas Misao ? Je te hais. Je te hais pour tout ce que tu as fait aux autres. Parce que j'estime que je suis humaine, et que tu ne l'es pas. A quel moment est-ce que tu as cru que ma haine était rationnelle ? A quel moment est-ce que tu as cru que je n'étais pas stupide ? Je ne suis pas heureuse, non. Je suis triste. Parce que même si je te hais, tu n'as pas à finir dans cet état. Et j'avais déjà pensé la même chose, il y a plusieurs années maintenant, à propos de Michigan, lorsque j'avais appris qu'il était tombé dans le coma... Puis qu'il avait été débranché. Je n'aime pas les gens. Parce que je suis une idiote qui pense qu'elle a tout le temps raison. Je refuse de me remettre en question, parce que j'estime ne pas avoir à le faire. A chacun ses défauts, hein ? Mais même si je suis stupide et que je ne réfléchis pas... Je ne souhaite pas non plus que ces personnes se fassent autant de mal. Parce que finalement, quand ça arrive, je me retrouve comme une conne face à ce genre de situation. Parce que je me retrouve comme une conne à me dire "Ah ouais ? Alors moi aussi, j'ai participé à tout ce qui a fait de ta vie un enfer ?" "Alors moi aussi, je t'ai détruit ?" "Alors moi aussi, je suis responsable de tout ce mal-être que tu éprouves ?" "Alors moi aussi... Je t'ai harcelée ?" "Alors moi aussi... J'ai fermé les yeux." Je baissai les yeux alors qu'il regardait ses mains. Te soigner seul... Non tu ne peux pas le faire. Tu n'es pas en capacité de le faire. Parce que tu ne veux pas le faire. Tu le caches, c'est pour une bonne raison, non ? Tu as honte. Honte de ces blessures ? Comment sont-elles arrivées là ? Pourquoi as-tu honte ? Est-ce une honte de se faire aider...? Pourquoi est-ce que c'est devenu une honte ? Pourquoi sommes-nous si fiers ? Est-ce que c'est de la fierté, Misao...? L'infirmière s'approche de lui. Elle ne le touche pas. Elle l'examine. A distance. Je devine qu'elle est guérisseuse. Un léger sourire naît sur ses lèvres. Un sourire qui se veut rassurant. J'aimerais être capable de sourire comme ça. A l'inverse, je baisse les yeux. Parce que je ne me sens pas capable de l'affronter. -Je vais te laisser ici, Misao. Je n'ai rien de plus à faire. Tu ne veux pas de ma présence ici. Et je ne veux pas être ici. -Tu as besoin de te faire soigner. Que tu le veuilles ou non. Il va falloir prévenir Hideko. Je tournai les talons, disparus au coin d'un couloir. J'atterris dans la salle d'attente, et m'assis un instant sur l'un des sièges. Je baissai les yeux sur mon téléphone. Est-ce que c'était à moi de le faire ? Non. Certainement pas. J'allais discuter avec l'infirmière à l'accueil. Quelques mots, pas plus. Mes mains se glissèrent dans les poches de mon gilet. Je sortis de l'hôpital. Qu'est-ce qu'il s'était passé pour que tu termines dans cet état-là...? |
## Dim 14 Mai 2017 - 16:31 | ||
Quand j'ai repris mon téléphone en main et que j'ai vu les nombreux appels en absence, j'ai eu peur. J'ai commencé à vraiment me poser des questions au moment où j'ai écouté les messages. J'ai perdu mon sang-froid quand j'ai réalisé ce qu'il s'était passé. J'ai couru partout pour essayer de faire garder Daisuke et Riku, Ryu étant au bureau. Haley a pu se libérer. Je l'ai grandement remercié. Et j'ai foncé à l'hôpital, l'estomac noué et le coeur lourd. J'aurais dû m'y attendre. J'aurais dû le sentir. Il ne venait plus, trop pris dans son travail d'après lui. J'étais obligée de courir après les nouvelles, et encore là il restait distant. J'aurais dû comprendre qu'il y avait quelque chose qui clochait. Je devrais le connaître, c'est mon frère, j'ai grandi avec lui. Comment une jumelle ne peut-elle pas ressentir la détresse de son jumeau ? Alors que je franchissais le pas de la porte de l'hôpital, je sentis les larmes me monter aux yeux. Je me dirigeai rapidement vers le comptoir. Une infirmière me reconnut et m'indiqua le numéro de la chambre. Elle commença à m'expliquer ce qu'il s'était passé, mais je la stoppais, n'ayant pas le temps pour ça. J'avais déjà écouté les messages, je ne voulais pas perdre une seule seconde. Une fois devant la porte, je levai la main pour l'ouvrir, et m'arrêtai dans mes gestes, redoutant la réaction de Misao. Quand quelque chose ne lui plaît pas, il est de mauvaise humeur. Et je n'avais pas envie qu'il me rejette, pas là, pas maintenant. On a réussi à retrouver ce qui nous unie, je ne veux pas tout perdre. Et en même temps, est-ce que je dois rester ici, dans ce couloir ? Est-ce que je dois ignorer, faire comme s'il n'y avait rien ? Ca ne semble pas être ce qu'il faudrait faire, non. Mes doigts se refermèrent sur la poignée, et j'ouvris la porte. Le visage qu'arborait Misao me tira un pincement au coeur, mais je pris sur moi, n'affichai rien. -Pourquoi est-ce que tu as fait ça...? |
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