• Prénom : Cornélia
• Nom : de la Cour
• Surnom : Coco
• Âge : 22 ans
• Affinité et pouvoir : Air ☾

Fille d’une famille aisée issue de l’ex-noblesse, Cornélia apprit la valeur de l’argent dès son plus jeune âge mais également la valeur du savoir et le fait que la qualité primait sur la quantité. Selon elle : il valait mieux une bonne goutte d’eau douce et potable qu’une mer d’eau salée. Ce choix s’appliquait également à ses fréquentations ; elle ne multipliait guère les connaissances, et préférait rester seule, plutôt que mal accompagnée.

Les années lui donnèrent raison, car selon elle : les gens se faisant hypocrites, les coups bas à répétition entre eux, les amitiés brisées, les amours perdus, les secrets révélés ainsi que les pressions sociales faisaient rage. Mais cependant, il en était un : Il en était un qui savait la faire rire, profiter du temps avec elle.
A contrario, Cornélia n’était pas du genre à se laisser aller aux relations amicales. Le temps était précieux, car il représentait de l’argent mais aussi des connaissances à acquérir. Tout ce temps passé à parler, la privait de temps à s’enivrer de connaissances. Et puis, ce n’est pas les prétendants qui manquaient. Ses cheveux blancs neige et ses yeux clairs d’un bleu gris traversant la nuit avaient une popularité assez prononcée.

Concernant sa petite enfance, Cornélia avait des parents assez distants, tous deux occupés par leurs métiers respectifs. Son père était souvent en déplacement à l’étranger, et uniquement de passage, et sa mère, lorsqu’elle n’accompagnait pas son mari, usait de tout son temps libre au service de recherches pharmaceutiques. Livrée à son propre sort avec des pensions qu’elle devait utilisée selon ses besoins dès son plus jeune âge, elle devint vite autonome et autoritaire, gérant à elle seule d’une main de fer le manoir familial à partir de l’âge de 11 ans.

Il y a certaines étapes dans la vie auxquelles on n’échappe pas, et les critiques des moins avantagés en faisaient partis. Chaque détail était prétexte à une nouvelle insulte. « Sorcière ! », « On dirait une vieille avec tes cheveux. », « Bah alors l’orpheline, ça va pas ? », « Tu ne crois pas que si tes parents sont partis, c’est un peu de ta faute ? », « Enfait, personne ne veut de toi. », « Sale cadavre. », « Ton teint est plus pâle qu’un mort. », « De toute façon : avec une peau aussi blanche on a pas besoin de te brûler vive, le soleil s’en chargera tout seul, sale sorcière ! ». Le soleil brûlait en effet sa peau plus vite que celle des autres d’ailleurs. C’est bien la chose qui l’inquiétait le plus dans leurs paroles. Cependant, il y avait un garçon qui ne lui disait rien de méchant, il y en avait un qui comprenait ce qu’elle pouvait ressentir, l’aider à aller mieux, de l’avant.
Il s’appelait Gabriel, et venait d’une famille de classe moyenne. Sa vie à lui était normale, et il était entouré de gens normaux et aimant envers lui. Il avait même le droit à des amis et des parents présents. Malgré le fait que Cornélia le repoussait en permanence, méfiante à l’obsession, vis-à-vis de tout ce qu’il pourrait bien lui faire comme coup bas, à cause des méfaits des autres.

Le temps passait, Gabriel restait et ce malgré les tentatives de Cornélia pour le faire fuir. La persévérance était une force chez le jeune-homme, pour sûr. Cela a duré bien des années, avant que dame Cornélia ne fasses mine de l’accepter autour d’elle, et de le considérer comme un potentiel ami. Ses années au collège furent donc adoucies par la présence de Gabriel, qui malgré ses soucis souriait et s’occupait d’elle. Il n’était pas parfait, loin de là, espiègle et farceur, il lui est déjà arrivé de se faire remonter les bretelles par Cornélia par le passé.

C’est une fois au collège que Cornélia arriva à s’épanouir librement dans des relations sociales, en particulier vers sa troisième. Son ascension à la popularité continuera de battre son plein jusqu’à la fin de sa terminale. Durant ses années lycée, elle a pu paraître plus ouverte, avoir une multitude de gens qui l’entouraient. C’est comme si ces années passées à être seule l’avaient poussé à s’abandonner aux autres en finalité, offrant alors la majeure partie de son temps à ses camarades. C’est d’ailleurs à ce moment-là que Cornélia a commencé à s’intéresser aux réseaux sociaux, dont instagram, qui la mena plus loin sur le chemin du #witchcraft, qui l’entraîna petit à petit dans un univers moins rationnel, plus fantasmé. Ce choix n’était pas bien vu de tous, d’ailleurs, rappelant parfois même la haine qu’elle a pu rencontrer dans son enfance dû à ses cheveux blancs.

Une fois son diplôme en poche, Cornélia décida d’entreprendre des études dans le commerce, afin d’ouvrir sa boutique de lithothérapie et pythothérapie plus tard. Mais ses plans de vie seront brisés, le jour où, la veille de son anniversaire, Gabriel était passé chez elle, pour profiter du temps libre qu’ils avaient, avant que le lendemain un groupe de camarades entier devait les rejoindre. Cela était sans compter un accident, qui bouleversera à tout jamais la vie de la jeune Cornélia.

Cette nuit, lors d’une dispute sur un sujet trivial, Gabriel s’emporta leva la main sur Cornélia pour la première et dernière fois. La réaction de cette dernière était plutôt violente, son premier réflexe étant de se défendre, le faisant tomber au sol suite à un coup mal placé au crâne. Le jeune n’était pas mort, et elle le savait. Souhaitant l’aider à se rétablir, elle décida de courir chercher de quoi calmer sa douleur. Cependant, dans la précipitation Cornélia se mit à courir et sa main heurta un chandelier posé sur la table à côté d’eux ce qui le fit tomber au sol, sur le tapis. Paniquée, elle ne savait que faire, et vit le tapis entier prendre feu, puis le plancher, puis les rideaux et petit à petit la maison entière.

C’est devant un feu d’une taille immense que Cornélia passa sa nuit, ne sachant comment réagir à la perte de Gabriel, ou du domaine familial qui lui était confié. Les servants eurent tous le temps de fuir. Plusieurs essayèrent de sauver le pauvre Gabriel, coincé sous une poutre qui lui était tombé dessus, en vain. C’est à ce moment même que Cornélia commença à ressentir un léger vide. Pas grand-chose, mais juste assez pour douter. Quelque chose qui la tiraillait.

Devant la cour d’assise, l’ambiance était austère. Qu’est-ce qui avait bien pu causer la mort du jeune homme cette soirée ? Cornélia le savait. Sa famille non. Ses servants non plus. Alors elle a décidé de jouer la carte de la tromperie. « Voyez-vous, il a tenté de lever la main vers moi pour me frapper dans un éclat de colère que je n’aurais pensé possible chez lui. J’ai alors fermé les yeux, comme pour me cacher la réalité, éviter de voir ce qui allait arriver : Gabriel qui tentait de me frapper : Lorsque tout à coup, un bruit métallique resurgit dans la pièce. Je pense qu’il a frappé le chandelier qui était posé sur la table, ce qui a débuté l’incendie du domaine complet. Je demanderais d’ailleurs, à ce qu’aucune plainte ne soit lancée sur sa famille à ce sujet, il avait bon fond et cet état ne lui semblait pas naturel. Il s’agit avant tout selon mon avis d’un malheureux accident qui ne doit jamais se reproduire. » Dit-elle avant d’éclater en sanglot. Ses larmes n’étaient pas fausses, mais le fruit du doute en elle. Le goût amer d’une perte, d’une trahison et également d’un soupçon de culpabilité et énormément d’incompréhension.

Sa famille de la Cour a étouffé l’affaire, pour permettre à Cornélia de continuer ses projets, cependant, le mal été déjà fait : ses proches le savaient, les proches de Gabriel savaient également qu’elle était là à ce moment. Garde la tête haute était simple, mais là n’était pas le souci : les rumeurs courent vite en France, vous savez ? Tout le monde dans les villes et villages alentours étaient déjà au courant. Alors le vide se creusa petit à petit, chaque jour, dans l’incapacité de repartir réellement à zéro, comme si rien ne s’était passé. Déménager n’était pas envisageable, dame Cornélia avait déjà une dizaine de servants à sa botte, qu’elle ne pouvait pas jeter à la rue du jour au lendemain : « Noblesse Oblige » comme on dit.

Son patrimoine parti en fumée, ses souvenirs réduits en cendre, son plus grand point d’accroche l’ayant trahis. Creuse, creuse, creuse. Le vide s’élargit, les rêves ne sont plus que des fantasmes inatteignables, les rumeurs n’aidant pas. Chaque jour dans cette région était devenue une épreuve. Une épreuve surmontable, Cornélia l’avait déjà fait. Mais pas avec cette mentalité ni ces obligations.

Il manquait quelque chose, une pièce du puzzle qui fait que Cornélia pourrait passer à autre chose et évoluer. Certainement pas un homme ou une femme, bien loin de là. Mais un détail qui l’aiderait à mieux retrouver ses esprits et voir plus clair dans la vie et là où tout a commencé à s’écrouler sous son poids. Ce n’est pas tant la mort de Gabriel qui la gênait, mais le fait de ne pas comprendre ce qu’il s’est passé et comment tous ses espoirs d’avenir lui ont filés en éclat entre les doigts.

C’est donc au bout de plusieurs années alors que le vide creusait déjà, que Cornélia se torturait de plus en plus de ses questions, qu’un jeune homme aux cheveux clairs et aux yeux perlés s’approcha d’elle. C’était un total inconnu, mais pourtant, Jeremy, du nom qu’il s’est présenté, avait l’air de la rassurer et de lui montrer qu’il était possible d’avoir le regard rivé vers le futur à nouveau, lui proposant d’aller à un endroit loin de tout soucis et à l’abris de tout regard, là où on savait reconnaître et soigner les gens atteint par un « vide ». C’est sans se poser réellement de question, que Cornélia décida simplement de le suivre, sans poser plus de question, un sentiment de bien-être l’envahissant.