| ## Sam 8 Juin 2019 - 22:14 | ||
 Charlie-Ange Petit  Messages : 1086 Date d'inscription : 08/11/2015 Age : 34 | Finalement tu ne peux que plier à sa demande. Tu es trop serviable pour la refuser, trop bête pour te rappeler que tu avais autre-chose de prévu. Vous voilà partis vers des chemins que tu as parcourus des dizaines de fois dans des dizaines d’états d’esprits différents… Pourtant aujourd’hui tu ne souhaites pas partager avec moi ce que tu penses ou ressens en ce moment. C’est bizarre toi qui d’habitude était si loquace… Tant pis je ne peux que décrire la scène de l’extérieur. Vous ne formez pas un couple extravagants en vous rendant au café susmentionné. Seulement sur le chemin Atumane décida de reprendre ses expérimentations et tu ne te méfiais nullement de lui. Enfin, je présume que tu ne le faisais pas. T’es plutôt du genre à camper sur tes principes d’habitude, mais tu as du te dire qu’il devait être énormément curieux en ce qui concernait les pouvoirs comme chaque nouvel arrivant ici. Tu te dis peut-être que c’est chouette d’avoir de la possibilité de mettre de la magie dans les yeux des nouveaux. Tu lui souris, je vois bien ça, mais j’ai du mal à entendre ce que tu lui demandes. « Tu es sûr, tu me laisses le droit de regarder tes pensées ? » La confirmation obtenu tu ouvres ton esprit à tout un pan de ton pouvoir que tu n’utilises que rarement et sur des personnes consentantes. Certains de tes camarades terre acceptent, parfois ce sont des compagnons d’entrainement… Les sensitifs et les télépathes s’échangent quelques-fois des services. « Tu es mozambicain ? » demandes-tu après un bref instant de concentration. Tu ne l’as pas entendu dans ses pensées, tu l’a vu, ressenti, compris. Cela n’avais pas de sens isolément dans le flot que tu avais reçus, et ce car tu ne connaissais pas ce pais outre mesure, mais l’ensemble perçu avait cette cohérence pour lui.  Ralentir le rythme de la course folle Folâtrer un instant sans but, sans boussole | |
| ## Sam 15 Juin 2019 - 14:49 | ||
 Atumane Ngwenya  Messages : 147 Date d'inscription : 07/04/2019 Emploi/loisirs : Circulez, y’a rien à voir. | Il avait réussi. Atumane s’y était attendu. Cela achevait de le faire penser que la langue ne pouvait en rien être une protection, à Terrae. Bien sûr, il restait cette question : Charlie-Ange avait-il pu traduire le flux de pensée, sans l’aide de sa puce de traduction, par sa télépathie, ou avait-il perçu le caractère mozambicain de son interlocuteur d’une autre manière ? Avait-il pu fouiller dans ses souvenirs, par exemple ? Manquant d’idée pour un protocole de test, Atumane décida de lui poser la question directement. Une curiosité qui paraissait bien légitime. « Impressionnant. » Et pour le coup, il n’avait pas besoin de simuler cela. « Mais dis-moi, comment tu as fais ? Je veux dire, tu as ressenti quoi ? J’ai répété en boucle « Je suis Mozambicain. » dans une de mes deux langues natales, le makua, qui est aussi une des deux langues du pays, avec le portugais. Tu as entendu quoi ? Si tu as entendu quelque chose. Pour moi, la télépathie, c’est ce qu’on voit à la télévision, tu sais, où on est capable d’entendre la pensée de l’autre. » Il manquait encore un petit quelque chose. Dans son ton, Atumane avait été trop scientifique, trop analytique. Il décrivit un large sourire et sortit la phrase magique, pouvant rendre certaines personnes intarissables, et cracher bien plus de données que ce que tout autre examen pouvait faire sortir : « Dis-moi ce que tu ressens. » Un serveur vint les voir. Atumane commanda un colonel. Ce choix pourrait inciter Charlie-Ange à prendre quelque chose d’un peu osé, et l’alcool pourrait délier sa langue « Prend ce que tu veux, je t’invite, c’est normal. » Atumane : color=#993399 et font=Yu Mincho Light, serif
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| ## Ven 21 Juin 2019 - 11:47 | ||
Charlie-Ange Petit Messages : 1086 Date d'inscription : 08/11/2015 Age : 34 | Tu fais non du menton. Tu n’entendais pas les pensées des gens comme l’on écoutait une chanson, c’était différent. Comment l’expliquer en terme de mots, tu aurais aimé qu’il y ait un vocabulaire adéquat déjà commun… Et peut-être qu’il y en avait un mais la seule télépathe que tu fréquentais était Alice et vous n’aviez jamais abordé ce sujet. Vous vous compreniez. Bon. « Ce n’est pas ça, cela se traduit différemment pour tout le monde je crois, moi je vois des images. Je vais d’images en image jusqu’à avoir une réponse. Parfois je ne trouve pas de sens à ce que je vois alors je continue à suivre des images pour conextualiser. Plus la personne donne de sens à certaines pensées plus c’est facile. » Par exemple quand Tiago avait voulu te frapper tu avais lu le mouvement dans son esprit avant qu’il ne le mette en action. Cela t’avait demandé une attention constance cela dit, et à peine celle-ci relâchée qu’il avait pu t’atteindre. Pourquoi tu veux le revoir déjà ? Ah oui, pour le faire chier. En tous les cas, tu ne savais pas quoi lui répondre à son autre question… ce que tu ressens, rien de particulier. P’t’être un fond de curiosité, tu ne connais absolument pas ce pays… Bon on va se contenter de ça. « Je suis curieux, c’est un pays dont je ne connais rien. » Rien qu’Atumane n’ai lié à cette nationalité, à ce pays. Tu n’étais resté que superficiel dans l’interprétation des images que tu avais vues. Le serveur revient, le mozambicain commande un colonel, c’est une glace avec de l’alcool non ? T’en est pas certain, mais de toute manière cela ne change en rien tes habitudes de grand enfant. « Un chocolat cha… froid s’il vous plait ! » Il faut bien que tu t’adaptes au temps doux de ses derniers jours. « Tu me racontes à quoi ressemble ton pays ? » Ralentir le rythme de la course folle Folâtrer un instant sans but, sans boussole | |
| ## Mar 25 Juin 2019 - 18:27 | ||
Atumane Ngwenya Messages : 147 Date d'inscription : 07/04/2019 Emploi/loisirs : Circulez, y’a rien à voir. | Des images. Voilà qui était problématique. Faudrait-il qu’Atumane, en plus de ses déclinaisons latines, trouve une série d’images génériques, à balancer dans son flux de pensées pour en parasiter la lecture ? Il est vrai qu’il avait plutôt une mémoire auditive, et quand il se souvenait, c’était avant tout de sons, de voix, de paroles, et qui étaient habillés de visages, de lieux, de signes, de texte, mais de façon beaucoup plus floue. Mais apparemment, ceux qui le lisaient étaient indifférents à son mode de pensée. D’un autre côté, il suffirait de visualiser aussi ses tableaux de déclinaisons, dans ce cas. Le problème, c’est qu’on ne peut savoir si c’est aussi simple ou non que quand cette technique échoue, et qu’on en subit les conséquences. Dans le doute, Atumane préféra supposer qu’elle était très insuffisante, et qu’il faudrait trouver d’autres astuces. Plus la personne donne de sens, plus c’est facile. Tiens donc. Pour un esprit rationnel comme Atumane, l’idée même de devoir, volontairement, foutre en l’air sa précieuse organisation mentale lui était pénible. Mais il est vrai que cela faisait de son esprit une forteresse à la herse relevée, et sans gardes. Pour les cas d’urgence, il faudrait travailler cet aspect. Et voilà que Charlie-Ange lui posait des questions sur le Mozambique. C’était tout naturel. On devait croiser relativement peu de ressortissants de ce pays à l’étranger. Atumane aurait préféré qu’on parle de choses plus intéressantes, et que son interlocuteur prenne quelque chose de plus corsé… Enfin, si tout s’accordait toujours selon ses plans, le monde serait bien ennuyeux. « Oui, bien sûr. Oh, quoique, non, tu sais quoi, je vais te le montrer, plutôt. » Atumane se fendit d’un sourire charmeur. Malgré leur réputation, il ne s’était encore jamais tapé de Français. Charlie-Ange n’était pas vilain. Un peu passif. Était-il bon au lit ? Enfin, il fallait chasser ces questions parasites et bien peu avouables dans un milieu tel que celui-ci. Il venait tout de même de donner l’autorisation pour qu’on puisse lire dans son esprit. D’abord, l’image d’une ville, sur la côte. Une ville portuaire, sise au fond d’une baie. La clarté et la blancheur du sable contrastant avec le feuillage d’un vert épais des arbres, et le bleu de l’Océan Indien. Puis les rues, avec une architecture coloniale, avec ses plans en damier, ses rues droites et larges, ses maisons blanches au toit de tuiles ocres, entourées d’arbres, qui trahissaient les influences portugaises. Autre héritage européen, bien que d’une valeur architecturale plus contestable, des tours de cages à lapin, ces immeubles fonctionnalistes gris qui surgissaient comme d’affreux champignons dans le paysage. Dans les rues, des voitures, des modèles un peu dépassés, souvent asiatiques. Le pont Maputo-Catembe, qui enjambait l’estuaire du fleuve au nord de la ville. On y voyait parfois des barques de pêcheurs, qui après de dures journées entre les mangroves, allaient vendre des crevettes au marché. Atumane se souvenait bien du goût de ces crevettes. Et bien sûr, les bidonvilles. Les cabanes de roseau tressé, de tôle, de cairons empilés, de planches tordues, les rues boueuses, devant lesquelles la voiture de sa mère passait tous les matins, pour l’amener à l’école. Les maisons en ruine, jamais rénovés, habités de squatteurs. Et le poncif des photographes européens et américains : les plus hauts bâtiments de la ville jouxtant parfois ces quartiers, qu’on avait fait construire le cas échéant de l’autre côté d’un haut mur couronné de barbelés et de caméras, avec en leurs sommets des gazons et des piscines entretenues à grands frais. Ce qui pourrait frapper Charlie-Ange, c’est que beaucoup de ces souvenirs visuels semblaient pris depuis une vue aérienne, leur donnant un aspect de carte postale. Et pour cause. Une scène où on voyait, depuis l’intérieur d’un cockpit, la ville s’agiter en contrebas. Atumane fit aussi appel au son. Malgré le casque anti-bruit, l’effroyable fracas des pâles, le vrombissement du moteur, puis alors qu’on se posait sur une plate-forme en hait d’un immeuble, ce sifflement caractéristique d’une hélice qui ralentit. Un vieux bonhomme noir et ridé, dans une robe de chambre dorée d’un kitsch assumé, qu’on pouvait entendre parler fort en portugais malgré le bruit de l’hélicoptère, et qui tendait les bras pour accueillir ceux qui venaient d’atterrir. Une forte accolade. Aux côtés d’Atumane, dans un costume élégant, ébouriffant sa coiffure malmenée par le casque de pilote, une belle femme qui devait avoir passé la trentaine. Puis une série de bustes de personnages romains. Auguste, Néron, Sylla, encore Auguste, mais en grand pontife avec la toge rabattue sur la tête, Démosthène, qui semblait s’être égaré là, César, Trajan. « C’était Maputo, la capitale. Je n’y ai pas vécu, mais ma famille oui, et j’y passe de temps en temps. » Atumane : color=#993399 et font=Yu Mincho Light, serif
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| ## Dim 30 Juin 2019 - 17:41 | ||
Charlie-Ange Petit Messages : 1086 Date d'inscription : 08/11/2015 Age : 34 | Non mais il est relou quand même ce gars. Il veut tout te montrer, faudrait peut-être que tu le détrompes quelque peu sur toi. Tu n'es clairement pas un bon télépathe. Genre, tu refuses tellement d'être intrusif que jusqu'il y a peu tu ne lisais dans les esprits des autres que malgré toi, sous le coup de la fatigue souvent, parfois quand ton pouvoir t'échappait aussi. Pourtant tu as envie de lui faire plaisir, d'être gentil, alors tu ne lui dis pas, pas encore. Pas tant que tu peux te contraindre à lui faire plaisir. Puis t'as fait un peu de progrès quand tu as trouvé des personnes acceptant que tu t'entraînes avec elles après ton initiation. ALORS. CLAIREMENT. C'EST. PAS. A. SON. PAYS. QU. IL PENSE. Bon. Angie t'es juste rouge, genre pivoine. Genre. Oh tiens des pensées de son pays c'mieux. Sisi. Il s'est rien passé. Oui fermes les yeux pour te concentrer sur ton pouvoir et sur les images de carte postale qu'il te montre. Tu ne saisis pas tout, parfois c'est un peu flou, de plus en plus flou, c'est ensoleillé, c'est coloré, c'est disparate. Les immensément pauvres jouxtent les immensément riches dans des contrastes écœurants. Petit à petit tu perds le fil de ses pensées, une migraine pointant doucement son nez. Elle toque sur ta calvaria et quand tu refuses d'aller ouvrir, elle ne te demande pas ton opinion et une homme en peignoir et une jeune femme semblent t'attendre de l'autre côté. Tu arrêtes de regarder, tu as mal à la tête. Tu souris. « C'est... » Tu n'as pas de mots pour ça, pour décrire les inégalités visibles sans être dans le jugement. Puis ton mal de crâne n'aidant pas. « Ta sœur est très belle. » C'est clairement pas ce que tu voulais dire, tu n'étais même pas certain qu'elle soit sa sœur parce que tu n'avais pas pu chercher. Pas pu voir. Ta migraine frappant trop fort. Ralentir le rythme de la course folle Folâtrer un instant sans but, sans boussole | |
| ## Sam 6 Juil 2019 - 1:05 | ||
Atumane Ngwenya Messages : 147 Date d'inscription : 07/04/2019 Emploi/loisirs : Circulez, y’a rien à voir. | Quelle bonne poire, quand-même. Atumane avait bien du mal à ne pas laisser couler tout le mépris aigre-doux que lui inspirait ce servile petit Français. Il devait aimer ça, de se faire marcher dessus, ce n’était pas possible, sinon. Comment ne pas profiter de lui à outrance. Et en plus il était devenu tout rouge. Et ne semblait plus tout à fait dans son assiette. Aurait-il vu quelque chose de trop ? Est-ce que Charlie aurait-il pu capter une réminiscence des pensées relativement peu avouables d’Atumane ? Possible. Est-ce… qu’il en pinçait pour Rosalina, sa « sœur » ? Cela n’était pas tout à fait à exclure. Elle devait avoir bien une dizaine d’année de plus que Charlie, mais faisait souvent cet effet. Quand on est aussi riche, on peut se permettre de culte du corps. Depuis que Miguel avait travaillé en RPC et en Indochine – on s’en doute, à partir de la guerre du Vietnam –, c’était une tradition familiale que de s’adonner aux techniques cosmétiques de l’Orient, comme l’acupuncture esthétique. « Non, c’est ma tante. Elle serait très flattée que tu la penses si jeune. » Ou peut-être était-il tout simplement fatigué. Le déménagement et les exercices qu’Atumane lui avaient demandés devaient l’avoir éreinté. « Ça va ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette. N’hésite pas à commander autre chose, c’est moi qui paye, bien sûr. En tout cas, merci d’avoir épanché ma curiosité en matière de télépathie. » « Épanché », on ne pouvait pas si mal dire. Atumane avait encore assez d’énergie pour des heures et des heures d’expérimentations diverses et variées. Mais il venait presque de casser son jouet… Quel dommage. Il fut bientôt temps de payer l’addition et de se séparer. « J’espère qu’on se reverra. Tu me trouveras souvent au café. Un peu moins dans ma chambre. Hésite pas à m’appeler si tu as besoin de quoi que ce soit. » Atumane avait déjà décidé qu’il serait préférable de travailler ici, question de sécurité. Dans la foule, on aurait plus de mal à détecter ses activités, certes pas frauduleuses – du point de vue de son avocat suisse – mais moralement discutables – mais pas du point de vue de son avocat suisse. Atumane : color=#993399 et font=Yu Mincho Light, serif
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