L'air extérieur a beau être relativement frais en comparaison de celui qu'on vient de quitter, ça n'empêche pas Pandora de garder ce ton provoquant qu'elle emploi depuis le départ avec moi. Ce qui me convient parfaitement. Je n'ai pas franchement envie que ce petit jeu qui s'est installé entre nous s'arrête prématurément.

Pour être sûr de donner le change correctement, il me faut bien un petit tour à la hauteur ! Je sais, ce n'est pas évident quand on sait qu'il y a encore un mois il m'arrivait encore de faire cramer mes fringues par inadvertance. Mais entre mon assurance naturelle et l'alcool qui coule désormais dans mes veines, j'ai prévu de viser haut ! Et la réplique finale de la demoiselle termine de me motiver, laissant apparaitre un sourire charmeur face à ce sous-entendu qui me plait particulièrement.

- "Ouah, j'ai carrément envie de voir ce qu'il y a de mieux maintenant."

C'est pas en stimulant de la sorte mon imagination que je vais réussir à me concentrer suffisamment pour tenter de maîtriser cette énergie nécessaire à matérialiser mon élément ! Mais j'ai toujours aimé les défis ! Et avec ces quelques secondes de gagnées, j'ai eu le temps de définir ce que j'allais bien pouvoir faire avec mes maigres ressources.

- "Alors, c'est parti !"

Un large sourire de showman retrouvé pour l'occasion, je m'assure tout de même que deux bons mètres nous séparent (c'est que la flamber littéralement risquerait fortement d'écourter cette soirée...), puis j'écarte les bras de façon magistrale, faisant apparaitre deux flammèches à l’extrémité de mes mains. Et à la manière des danseurs du feu, je commence à les faire tournoyer dans des mouvements circulaire, les guidant toujours à l'aide de mes paumes où l'énergie se concentre plus facilement, mais de façon un peu aléatoire il faut bien le reconnaitre. Eh, c'est la première fois que je fais ça ! La prochaine fois, il faudra que je pense à mettre de la musique en plus, ce sera plus cool ! Même si la faible luminosité ambiante aide déjà à rendre la prestation plus intéressante.

Mais évidemment, mon temps de maîtrise est encore hyper limité. Sauf que je m'emballe sûrement un peu trop dans mes rêves de grandeur. Je sens bien que je devrais m'arrêter là, que ces trente secondes passées à faire danser ces flammes autour de moi sont déjà bien suffisantes. Mais ça ne me ressemblerait pas. C'est là que la mauvaise idée débarque. Celle où je décide de scinder chacune de ces flammèches en deux (bon, l'idéal serait d'en avoir une au bout de chaque doigt mais leur taille risquerait de virer au ridicule). La séparation fonctionne, mais au moment où je veux les remettre en action, il n'y a plus rien qui ne m'obéit et c'est seulement la chute des flammes dans un grognement de frustration. Merde. Au moins, elles disparaissent avant d'atteindre le sol. Ouais, mes exploits des premières semaines avec ce pouvoir m'ont vite amenés à relâcher convenablement mon attention avant d'en venir à de nouveaux drames.

- "Hum, désolé. J'crois qu'tu dois m'faire trop d'effet pour que je puisse me concentrer correctement. Nan mais parce que d'habitude je gère de ouf hein !"

Bah voyons. Une excuse parfaite pour tenter de justifier cet échec, il faut bien reconnaitre que je ne m'attendais pas non plus à un franc succès... Un léger haussement d'épaule en accompagnement, je reviens finalement à hauteur de Pandora tout en sortant un paquet de cigarettes de ma poche. Non, je ne pourrais rien faire de mieux de ces pouvoirs pour le moment.

- "Tu fumes ?"

Je lui tends le paquet pour l'inviter à se servir en cas de réponse positive tout en lui posant cette question.

Tiago rentre dans le jeu du showman à fond, et une fois à une distance de sécurité raisonnable, il écarte les bras et fait apparaître des flammes dans ses paumes. J'applaudis en riant, alors que le brun décoloré jongle avec ses flammes. En vrai, dans le noir comme ça, c'est assez stylé ! On dirait presque un vrai jongleur de feu - moins les quilles, mais c'est encore plus cool qu'il n'ait besoin d'aucun support pour ses flammes !
Après quelques secondes à jongler, les deux flammes se scindent soudain en 4, et alors qu'il tente de les faire tournoyer à nouveau, elles s'écrasent au sol comme des mini-météorites. Je lâche un "Oooohhhh" déçu, devant la fin prématurée de sa démonstration.

"Feu, hein ? Je l'aurais jamais deviné tiens ! Invisible ou Marionnettiste ?"

Ironique, moi ? Jamais ! En vrai, c'est le premier Feu que je côtoie, mais j'en ai pas mal entendu parler de réputation... Et il colle parfaitement à la description, y'a pas à dire ! Je me demande si tous les Feux sont aussi stéréotypés, ou si c'est juste lui ? Et d'ailleurs, maintenant que j'y pense, je me demande si moi aussi, je rentre tellement facilement dans une petite case.
Tiago s'approche de moi, tout en me donnant une excuse assez flatteuse - mais probablement bidon - sur le pourquoi du comment de son échec. Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres, mais je n'ajoute rien. Il me propose d'une cigarette et je hoche la tête par la positive. Au lieu de prendre une cigarette du paquet qu'il me tend, je m'approche de lui et lui vole celle qu'il a entre les lèvres, lui volant un baiser fugace au passage. Je me recule tout aussi vite que je me suis approchée et porte sa cigarette à mes lèvres, un sourire mielleux les étirant.

"Allez, ta démonstration n'était pas si mal, t'as droit à un semblant de récompense ! Bon, du coup... Tu m'allumes ?"

Je lui lance alors que mon sourire s'étire. Pour le coup, cette phrase est juste parfaite pour la situation !

"Par contre, je ne sais pas si tu as gagné le droit à une démonstration de mes talents en retour. Il va me falloir... Un peu plus de persuasion, disons ?"

J'approche ma main de son visage et laisse glisser un doigt le long de ses lèvres tout en disant ça, soutenant son regard. Mon sourire se fait un peu plus suggestif et s'accompagne d'un clin d'oeil.

"Alors... On y va ? J'ai envie de danser, moi !"

Et d'un peu de chaleur, aussi... A tous les niveaux !

- "Marionnettiste. Mais pour ça, j'ai pas très envie de te faire de demo. Ce serait beaucoup moins intéressant."

Un nouveau sourire joueur vient étirer mes lèvres, me faisant rapidement passer au dessus de la fin foirée de mon petit numéro de cirque. Je me retiens bien d'évoquer ma maîtrise absolument chaotique pour cette partie de mes pouvoirs. Mais je ne garde pas très longtemps ce sourire. Je le troque bien vite pour un air étonné quand Pandora vient me piquer ma clope mais surtout, lorsqu'elle vient déposer ce baiser sur mes lèvres, qui m'empêche de protester. Un simple bisou, beaucoup trop rapide pour que je puisse l'apprécier ou pour qu'il puisse signifier quoi que ce soit, mais qui a le mérite de me surprendre.

- "Ne t'inquiète pas pour ça, je n'ai pas l'intention de m'arrêter en chemin. Et puis, la nuit est loin d'être finie."

La sensation de son doigt parcourant mes lèvres me donne envie de beaucoup plus. Mais cette phase de flirt plus intense qui s'installe désormais me plait beaucoup trop pour que je puisse vouloir griller les étapes. Même si l'idée de l'embrasser réellement est tentante, je préfère finalement me contenir encore un peu. Après tout, ce n'est pas si souvent que je tombe sur une fille aussi entreprenante, j'ai bien envie d'en profiter encore un peu. Non, la conclusion peut bien attendre encore.

- "Mouais, j'crois que si on reste trop longtemps ici je n'vais plus du tout avoir envie d'aller en boîte !"

Un ton légèrement provocant, j'attrape une nouvelle clope pour remplacer celle que je viens de me faire taxer de façon beaucoup trop sexy pour pouvoir trouver quoi que ce soit à y redire, avant de ranger ce paquet. Je passe ensuite un bras autour des épaules de Pandora, projetant une petite boule de feu à l’extrémité de sa clope, j'en profite pour me pencher vers elle, de sorte à pouvoir profiter de cette même flamme pour allumer la cigarette qui se trouve entre mes lèvres. Je laisse ensuite ma main glisser le long de son bras, jusqu'à se caler entre son bras et sa taille, de sorte à ce que je puisse la garder contre moi tout en avançant vers notre prochaine destination.

- "Et puis, maintenant que tu m'as promis savoir danser, j'ai très envie de voir ça !"

Heureusement, le chemin qui sépare le bar qu'on a quitté de la boîte de nuit dans laquelle j'ai l'intention d'aller n'est pas très long. Il ne faut d'ailleurs pas longtemps avant d'entendre les premières décibels s'échapper du bâtiment à l'enseigne lumineuse qui annonce très clairement qu'on vient ici pour faire la fête. J'écrase même mon mégot à l'entrée, passant devant un type baraqué en costard qui doit faire office de videur, avant d'ouvrir la porte pour inviter Pandora à entrer en mode gentleman. Je deviens trop un mec bien en fait !

Fini l'ambiance calme et posée de l'extérieur. Entre la musique montée à haut niveau et les lumières vives, il faut être réellement déchiré pour réussir à fermer un œil. Ce qui n'empêche pas que quelques silhouettes affalées dans les banquettes se distinguent déjà. Pour le reste, l'attroupement autour des différents points de ravitaillement assure déjà une parfaite rentabilité pour la soirée, la piste de danse est prise d'assaut et certains ont déjà trouvé le moyen d'investir les tables comme lieu de démonstration de leur skill (souvent discutable) en matière de booty shake.

- "Alors ? Ça te convient ?"

Je profite du volume sonore pour me pencher vers la rockeuse et prononcer ces quelques mots à hauteur de son oreille. Je préfère éviter de me péter les cordes vocales d'entrée de jeu. Et puis, je n'ai pas très envie de rompre cette proximité qui s'installe entre nous.

Tiago me confie être marionnettiste, mais visiblement il n'a pas très envie de me faire une démonstration de cette facette de son pouvoir. Manque de contrôle peut-être ? Je ne sais pas, mais en tout cas c'est dommage, car c'est l'un des pouvoirs qui m'intrigue le plus, je crois ! N'être qu'un pantin entre ses mains... Mmh, c'est tentant je dois dire !

Le Colombien semble étonné de mon baiser furtif alors que je lui pique sa cigarette, mais rentre bien vite dans mon jeu, et m'affirme que la soirée ne fait que commencer, et qu'elle promet d'être des plus intéressantes. Je lui réponds par un sourire en coin, attendant qu'il fasse usage de son pouvoir une nouvelle fois pour allumer ma cigarette - enfin, sa cigarette plutôt.
Il ne se fait pas attendre, et porte une autre cigarette à ses lèvres avant de passer un bras autour de mon épaule, une flamme au bout des doigts. Je me penche légèrement vers l'avant pour y allumer ma clope, et il en fait de même, son nez effleurant le mien. Nous sommes... Proches, c'est le moins que l'on puisse dire, mais c'est agréable. Il y a bien longtemps que je n'avais pas joué au chat et à la souris comme ça avec un homme...

Sa main effleure la peau de mon bras avant de trouver sa place contre ma hanche, et il m'incite d'un mouvement à reprendre la marche jusaqu'à notre prochaine destination. Un léger rire m'échappe lorsqu'il mentionne mes talents de danseuse - il ne faudrait pas non plus qu'il pense que je me déhanche comme Shakira !

"Ne t'attends pas non plus à une performance de danse brésilienne hein, ahah ! Mais disons que... J'ai le rythme dans la peau ! A condition que la musique s'y prête, mais pour ça, je te fais confiance..."

Je tourne ma tête vers lui avec un sourire en coin - non je ne lui mets pas la pression, mais disons que ma motivation à me trémousser va dépendre de la qualité de l'endroit où il m'emmène !
Nous arrivons assez rapidement, et Tiago m'ouvre la porte, tout gentleman qu'il est. J'adresse un sourire au sorteur avant de passer la porte - bon, entrée gratuite apparemment, ça change de Londres où tu peux t'attendre à débourser 10 balles minimum où que tu ailles !

A peine entrés, la musique me vrille les tympans ; j'avais presque oublié ce que c'était d'aller en boite ! C'est la première fois depuis que je suis à Terrae, je m'étais contentée du bar et des soirées karaoké jusqu'à présent. Disons surtout qu'il est ma première raison valable d'y aller depuis mon arrivée ! Ce n'était pas le genre de Renji ni d'Akito, et je me vois assez mal passer une soirée ici avec mes amis également... Mais pour une soirée comme aujourd'hui, c'est l'endroit parfait !
La musique se laisse écouter - disons plutôt que c'est de la pop pas trop dégueulasse qui donne envie de bouger - et l'ambiance générale est tout ce qu'on attend d'une boite standard ; des personnes échouées sur les banquettes, d'autres qui s'emballent sur la piste, et d'autres encore qui s'improvisent au pole-dance de manière douteuse. Je pointe dans leur direction tout en me penchant vers mon compagnon de soirée.

"Promets-moi que tu me laisseras pas me ridiculiser comme ça s'te plait ! Sinon c'est cool ici, ouais !"

J'attrape sa main et l'attire vers le bar, où je commande deux double-rhum coca, histoire de s'hydrater et se mettre un peu dans l'ambiance avant d'aller danser, après notre petit intermède dans le froid. Je paye le barman - j'ai horreur de ces princesses qui se font entretenir, je paye mes tournées moi ! - et tend l'un des verres à Tiago avec un sourire, avant de me pencher à son oreille.

"Juste un verre pour se mettre dans l'ambiance, puis on va danser ?"

- "Est-ce que c'est une façon de te chercher des excuses avant même d'avoir commencé ?"

Un air faussement moqueur, je me tourne vers la demoiselle en prononçant ces quelques mots. Mais la sensation de son corps si près du mien m'empêche de garder ce ton taquin très longtemps. Un léger soupire de dépit face à cette évidence, je reprends une allure beaucoup plus détachée pour enchainer.

- "Mais si j'voulais voir une presta de danse brésilienne, je ne demanderai pas une anglaise."

Et de toute façon... A ce stade, qu'elle sache réellement danser ou non, ce n'est pas ce qui va changer quoi que ce soit pour moi. Je suis juste là pour m'amuser en bonne compagnie, et idéalement, terminer la nuit sur une note plus caliente. Si pour ce qui est du dernier point ce n'est jamais gagné jusqu'au dernier moment, pour le reste, je suis plutôt bien. Parce que je ne peux que rire face à cette façon presque innocente qu'elle a de me demander de veiller sur elle et sur sa dignité.

- "Désolé miss, mais on va pas s'mentir. C'est clairement pas à moi qu'il faut faire confiance pour jouer au surveillant ! Mais, si ça peut te rassurer, je n'suis pas vraiment d'humeur à partager ce soir, alors, je m'arrangerais probablement pour que tu n'aies pas à te donner en spectacle."

J'ajoute cette dernière phrase de façon plus sensuelle avant de reprendre un peu de distance, me contentant de cette main qui vient chercher la mienne pour se diriger jusqu'au point de ravitaillement. Bien sûr que je ne dis jamais non à un verre ! Encore moins à un verre offert par une fille aussi intéressante.

- "Parfait. De toute façon, j'ai du mal à supporter toute cette masse humaine ! Au moins sur la piste, on peut s'faire un peu de place !"

J'attrape mon verre pour trinquer de nouveau avec Pandora, avant d'en descendre une bonne partie, tout en sortant du passage principal pour tous les assoiffés. Si ce tour a l'extérieur a effectivement permis de couper le rythme d'alcoolisation entamé au bar, les shooters sont toujours bien présents dans mes veines. Mais pas de quoi me brouiller la vue ni altérer ma faculté à marcher droit.

Bon, en vrai je suis sûrement loin d'être aussi mal à l'aise que je le prétends. Un verre en main, la musique qui prend doucement possession de mon corps pour m'amener à remuer légèrement au rythme des bpm, et une jeune femme superbe à mes côtés, je suis carrément bien là !

J'en viens presque à oublier que si je viens dans ce genre d'endroit habituellement, c'est avant tout pour le business, rentabiliser ma soirée. Trouver une fille à ramener n'est alors qu'une option qui agrémente le boulot. Mais cette fois, je préfère largement recentrer mon attention sur celle qui m'intéresse et ignorer totalement les quelques échanges illégaux qui se trament toujours dans ce genre d'endroit. Je ne dis rien de plus, me contentant seulement de l'observer, les jeux de lumière particuliers en boîte réussissant toujours à montrer les autres sous une nouvelle apparence. Le but n'est pas de la mettre mal à l'aise. Juste de profiter du moment.

Je lâche un rire à la remarque de Tiago et lui tire la langue alors qu'il me sourit d'un air moqueur.

"Voilà, exactement, je me dégonfle ! Non, mais bon, j'voudrais pas que tu te fasses trop de faux espoirs hein... Tu dois avoir des standards surclassés vu d'où tu viens ! Mais bon, on va dire que j'ai l'effet de surprise de mon côté, ahah !"

Une fois à l'intérieur, alors que je demande à mon acolyte de soirée de veiller sur ma dignité, il me répond le plus naturellement du monde qu'il aurait plus tendance à me tirer du côté obscur de la force, justement. Je lui lance un sourire en coin quand il ajoute qu'il n'est pas d'humeur à partager ce soir.

"Ah bon, parce que tu l'es les autres soirs, d'humeur à partager ? Et si moi, j'ai envie de partager d'ailleurs ?"

Je m'aventure sur une pente glissante là, mais je suis d'humeur joueuse, et l'alcool dans mes veines me libère de toutes mes barrières. Je m'arrête là dans mes allusions et vais nous chercher à boire au bar avant d'aller trop loin ; après tout je n'ai pas l'habitude de ce genre de jeux, il ne faudrait pas que je m'y perde dans les règles un peu floues ! Concentrons-nous sur le beau Colombien et rien que lui pour le moment.
Je reviens vers lui avec deux verres, et nous trinquons avant de boire. Visiblement, il avait soif, ahah ! Je me contente d'une ou deux gorgées pour le moment, histoire d'apprécier la brûlure de l'alcool dans ma gorge, et de me laisser imprégner par la musique. Ils passent des tubes assez connus et populaires, le genre qui fait bouger la foule ; et je dois dire que je suis bien contente de ne pas me retrouver perdue avec de la pop japonnaise !

"On bouge un peu du côté de la piste ? Y'a trop de gens près du bar !"

Je suis presque obligée de crier pour me faire entendre, et pointe du doigt le fond de la boîte, où se trouvent la piste de danse ainsi que quelques tables, pour me faire comprendre. Au cas où il n'aurait pas compris, j'attrape sa main pour l'emmener avec moi - c'est un coup à se perdre si on se lâche maintenant !
Je squatte une table vide - enfin si on oublie l'épave endormie sur la banquette - et y dépose mon verre, avant d'enlever ma veste. Je la dépose sur la banquette, légèrement cachée à la vue des danseurs d'un soir ; je n'ai pas envie de me la faire piquer, mais je n'ai pas non plus envie de faire la file pour la mettre au vestiaire, ça devrait le faire là !

Je bois une nouvelle gorgée de mon verre, plus longue cette fois-ci, tout en commençant à me dandinner sur la musique. Je me tourne vers Tiago avec un sourire, avant de m'approcher de lui et d'enrouler mes bras autour de son cou, proche mais sans être collée à lui - pas encore. Il est un peu plus grand que moi, aussi je me mets sur la pointe des pieds pour pouvoir lui parler à l'oreille.

"Alors Mister Caliente, tu me montres de quoi tu es capable ?"

Un Colombien doit savoir se déhancher, non ? Et c'est à l'homme de mener la danse !

Des standards surclassés ? Ah bah ça c'est bien la première fois qu'on me le sort. Avant peut-être, mais il y a bien longtemps que ce n'est plus le cas. Nan mais en vrai je n'suis pas hyper difficile comme mec ! Je saurais largement me satisfaire de sa façon de danser ! Et puis j'suis pas là pour jouer les jurys ! Mais évidemment, je ne risque pas d'en dire quoi que ce soit !

Et il y a un autre sujet sur lequel je ne m'étends pas, mais parce que la miss s'esquive rapidement pour l'étape réapprovisionnement cette fois. Un sourire amusé, je dois quand même reconnaitre avoir du mal à savoir si elle est vraiment sérieuse quant au fait qu'elle puisse vouloir partager. Ce qui réussi à m'occuper l'esprit tout le temps du trajet. Bah, là non plus je ne suis pas particulièrement compliqué, ni très difficile à convaincre. Mais pour ça... On verra en temps voulus, parce que je me retrouve maintenant avec un verre en main !

Pour l'instant, je préfère largement profiter de pouvoir régulièrement sentir Pandora se rapprocher de moi. A chaque fois qu'on essaie d'échanger quelques mots en fait. Bien sûr que c'est pratique la musique aussi fort ! L'odeur de son parfum qui se fait par moment plus présent, ce très léger courant d'air qui accompagne ses mouvements, parfois même la sensation de certains de ses cheveux qui entrent en contact avec moi, autant de détails qui peuvent paraitre anodins et qui rendent pourtant ce moment particulièrement plaisant. Tout comme cette foule compacte qui la pousse à me prendre la main sans aucune hésitation pour nous trouver un endroit légèrement moins bondé.

- "Ok, si tu te sens prête à me suivre, alors c'est parti !"

Je prends une dernière gorgée de ce verre que je pose sur la table (par franchement vide) alors que ma cavalière de ce soir passe ses bras autour de mon cou, provoquant chez moi un léger frisson de plaisir. Eh, c'est pas de ma faute, c'est vachement sensible comme zone, et ses bras maintenant débarrassés du tissu de sa veste ne contribuent pas à me garder insensible. Mais évidemment que j'aime ça, alors je profite de cette autorisation indirecte pour positionner mes mains au niveau de sa taille, largement mise en valeur par cette robe qui lui va un peu trop bien.

Profitant de la place relative qu'il y a autour de nous, je commence à bouger au rythme de la musique, doucement pour démarrer, limitant le nombre de pas tout en la guidant, le temps qu'on s'harmonise. Une musique passe partout, des titres connus, sur lesquels il n'est pas difficile d'improviser une danse à deux. De toute façon, ce n'est pas pour la qualité du son que je suis là. Je pourrais seulement me contenter de la sensation de son corps sous mes mains, du faible espace qu'il y a entre nous, de cette impression absolument grisante de rapprochement avec une personne qui pourrait nous plaire. Mais je préfère en profiter pour relancer la conversation.

- "J'aurais été super déçu que t'tu t'défiles ! J'avais jamais dansé avec une anglaise" ou alors je ne le savais pas mais ce n'est peut-être pas utile de le préciser... "mais je vois que vous savez vous débrouiller aussi en Europe ! T'es une habituée des boîtes ? Ou il y a d'autres endroits pour ça chez toi ?"

Je me penche légèrement pour lui poser cette question, sans manquer l'occasion de me rapprocher davantage. Je m'empare au passage sa main gauche, tout en venant glisser la mienne au niveau de son dos, faisant évoluer nos pas et notre rythme. Ouais, je me sens parfaitement dans mon élément, bien sûr que je veux voir jusqu'où je peux aller avec Pandora.

Une fois nos verres - presque vides - déposés sur une table, j’attire Tiago sur la piste et, plus proches que jamais, je l’invite à mener la danse. Ce qu’il accepte sans rechigner, bien au contraire ! Il pose ses mains sur mes hanches, et commence à bouger en rythme sur la musique ; doucement au début, avec des pas simples histoire de trouver nos marques.
Les musiques s’enchaînent et se ressemblent, alors que nos pas se font plus affirmés, plus sûrs. On se découvre, s’apprivoise au son des basses. Sa façon de bouger est délicieusement sensuelle, il ne tente pas de se coller ou se frotter à moi à chaque seconde, non, il joue le jeu parfaitement, guidant mes pas avec une adresse et une justesse déconcertante.

Il se rapproche subtilement de moi et me parle au creux de l’oreille. Un sourire en coin se dessine sur mon visage ; visiblement notre corps a corps lui plaît autant qu’à moi, pour le moment ! Je hoche ensuite à la tête à son autre question, et me penche vers lui pour répondre.

« Il y a beaucoup d’endroits où sortir à Londres, et il y en a pour tous les goûts ! Je passais plutôt mon temps dans les soirées rock, mais ça se danse tout aussi bien ! »

Je me recule et lui lâche un clin d’œil. Il m’est aussi arrivé de sortir en boîte, mais je n’ai jamais trop aimé être serrée comme une sardine contre une foule d’inconnus ivres morts, qui profitent de la situation pour te toucher « par accident ». Mais ici c’est différent, nous avons de l’espace pour danser, et l’inconnu face à moi qui me touche... Eh bien j’ai envie qu’il le fasse !

La musique change une fois de plus, Tiago attrape l’une de mes mains dans la sienne, glissant l’autre dans mon dos. Mon expression se fait plus coquine, et je laisse ma main libre se promener de sa nuque à ses épaules, avant de remonter vers sa bouche. Mes doigts effleurent ses lèvres, alors que je le laisse guider mes pas une fois de plus au rythme des basses. Je descends ma main de ses lèvres à son torse, et le pousse légèrement en arrière pour qu’il me fasse pivoter sur moi-même d’un demi-tour, jusqu’à me retrouver dos à lui. Je fais un pas en arrière pour me retrouver presque contre lui, l’une de ses mains au dessus de ma tête, alors que l’autre trouve sa place autour de ma taille. Je sens son souffle chaud contre mon oreille, ce qui m’arrache un frisson. Je détache ma main de la sienne pour venir la placer par dessus mon épaule, effleurant la peau tendue de son cou du bout des doigts. Je peux sentir son pouls rapide dans cette position, et je dois dire que je suis tout aussi exaltée ! J’ai envie... D’être plus proche de lui encore, de sentir ses doigts sur ma peau.

Je crois que je suis super bien là. Il ne manquerait plus que la plage à la place de cette boîte et de la musique de chez moi, et je pourrais presque oublier Terrae et tout ce que cet endroit signifie. Mais je vais pouvoir faire avec ce qu'il y a actuellement. Même la dose d'alcool qui se maintient tranquillement dans mon sang est parfaite. De quoi être tranquillement désinhibé tout en gardant un niveau correct de maîtrise à mesure que les chansons se succèdent.

Je profite évidemment du moment, de me sentir évoluer en rythme avec Pandora qui se cale très vite sur mes pas, ce qui est agréable. Chez moi, on danse dans les rues dès qu'on est capables de tenir debout, une note de musique qui traine et c'est parti, ici c'est bien différent. Alors j'apprécie particulièrement ce moment, mais je n'en oublie pas pour autant que mes intentions pour ce soir vont bien au-delà d'un simple moment détente au rythme de la musique. Impossible de l'oublier quand mes yeux ne veulent pas décrocher des siens. Ou quand ses doigts reviennent à mon contact, provoquant une nouvelle montée de désir.

Et là, ça va commencer à devenir très difficile de résister. Oh, je n'ai pas l'intention de résister éternellement, ce n'est clairement pas mon genre, mais juste assez, de quoi patienter jusqu'au moment où ce sera le plus intéressant. Pandora désormais dos à moi, je sens mon rythme cardiaque augmenter encore d'un cran. Et ce n'est pas à cause du rythme de la musique. Je me penche un peu plus, de sorte à ce que mes lèvres viennent effleurer la peau de son cou pour remonter doucement au niveau de son oreille, où lui glisser quelques mots sur un ton chaud, qui ne laisse pas place au doute quant à ce que je peux avoir en tête.

- "J'aime beaucoup danser avec toi, c'est super agréable mais, j'ai aussi très envie de passer à autre chose. Et... C'est carrément de ta faute."

J'ajoute cette dernière phrase en reprenant une intonation légèrement plus provocante et je me recule de nouveau. De quoi me faire remarquer que j'ai désormais très envie de la sentir totalement contre moi. Son corps qui remue en rythme sous mes mains est très plaisant, mais je n'arrive plus à m'en satisfaire. J'en veux beaucoup plus.

Je me recule encire davantage, reprenant l'une des mains de Pandora pour lui faire faire un nouveau demi tour, de sorte à ce qu'elle se retrouve face à moi, avant de me rapprocher. L'une des mains dans son dos, la seconde repose superficiellement sur sa joue quand je rapproche mon visage du sien. Une très légère hésitation au moment où mes lèvres ne se trouvent plus qu'à quelques centimètres des siennes, je profite de cette adrénaline qui revient toujours quand je m'apprête à embrasser une fille pour la première fois, je franchit finalement la distance restante, abandonnant toute résistance. Parce que je n'ai pas l'intention de me contenter d'un petit bisou d'un seconde cette fois !

Dos à Tiago, nos corps ondulant au même rythme sur la musique, je sens les lèvres chaudes de ma conquête de ce soir glisser contre la peau de mon cou, m’arranchant un frisson de plaisir. Je suis sensible du cou, tout comme lui d’ailleurs, à ce que j’ai cru remarquer un peu plus tôt dans la soirée. Il remonte vers mon oreille pour me glisser quelques mots, ne laissant aucun doute sur ses intentions.
Je pose ma main par dessus la sienne, autour de ma taille, et laisse ma tête basculer légèrement en arrière, jusqu’à reposer sur son épaule. Je lève les yeux vers lui et passe lentement ma langue sur mes lèvres, avant de lui adresser un sourire sans équivoque ; ne t’en fais pas beau gosse, la soirée est loin d’être finie pour toi et moi.

Le Colombien se détache de moi et s’empare de ma main pour me faire tourner à nouveau sur moi-même, et revenir face à lui. L’alcool, la chaleur, la danse, et surtout l’effet qu’il a sur moi ; tout cela me donne le tournis, alors que le blond décoloré se rapproche une fois de plus. Je sens sa main dans mon dos, l’autre effleurant ma joue, et son souffle à quelques centimètres de mes lèvres. Mes bras s’enroulent une nouvelle fois autour de son cou, plus fermement cette fois, l’invitant à réduire à néant cette distance entre nous. Ses yeux rivés dans les miens, le temps semble s’arrêter pendant une fraction de seconde ; et puis il m’embrasse. Mes yeux se ferment instinctivement, mon corps vient se coller contre le sien, et je resserre mes bras autour de son cou, alors que ma langue vient caresser la sienne. Il goûte l’alcool et le tabac froid, et alors que j’aurais trouvé ça dérangeant dans n’importe quelle autre situation, ici et maintenant, ça ne fait qu’augmenter mon excitation.

Nos lèvres se détachent, mes pupilles retrouvent les siennes, et sans ajouter un mot, un sourire carnassier sur les lèvres , je le pousse doucement jusqu’à ce qu’il se retrouve contre le mur. Une de mes mains vient se poser à la base de son cou, alors que l’autre trouve son chemin sous son haut, caressant le bas de son ventre. Je sens sa peau frissonner au contact de mes doigts, ce qui ne fait que décupler ma proper envie. Me penchant en avant, ma bouche vient caresser son cou, avant que je ne le mordille tout en faisant glisser mes ongles sur la peau de son ventre, jusqu’à attraper sa ceinture. J’ai envie de partager une danse un peu différente avec lui, là maintenant, tout de suite.

Ce n'est pas parce que je n'ai pas de grands doutes sur la façon dont pourrait réagir Pandora à un baiser que je ne ressens pas cette montée de stress au moment où je me décide. Mais un stress affreusement agréable. Et surtout, un stress très vite oublié par la réponse qu'elle y apporte. Ses lèvres qui continuent à venir chercher les miennes, j'abandonne toute la retenue dont je pouvais faire preuve jusqu'à maintenant pour un échange passionné. Les gens autour ? Eh, on est en boîte. Et puis ce n'est pas un détail qui m'arrêterait.

Quand je reprends une faible distance, rompant ce contact pour reprendre mon souffle, désormais plus enivré par cette dose de désir qui m'envahit que par l'alcool, Pandora me fait vite comprendre qu'elle n'a pas non plus l'intention de s'en tenir là. D'une façon beaucoup trop délicieuse pour que je puisse émettre la moindre opposition. Un sourire qui reflète aisément mon envie, je la laisse me repousser jusqu'à ce mur, la dévorant du regard, avant de l'attirer contre moi, mais mains l'attrapant par la taille d'une façon bien plus audacieuse que lorsqu'il n'était question que de danse.

Une demi seconde d'étonnement exquis en sentant ses doigts se frayer un chemin sous mon t.shirt, je profite de toutes ces sensations qu'elle me procure tout en laissant mes mains glisser sur le tissu de sa robe pour remonter, suivre la courbe inférieure dessinée par sa poitrine. L'une de mes mains descend pour chercher un contact direct avec sa cuisse, pendant que l'autre se fraye un chemin pour accéder à son menton que je relève, de sorte à avoir accès à ses lèvres pour l'embrasser à nouveau. Ce n'est que lorsque je sens que le niveau de désir arrive à un seuil proche du maximum maîtrisable, je la repousse très légèrement, juste de quoi reprendre mon indépendance vis à vis de ce mur, sans pour autant la relâcher.

- "On s'trouve un coin tranquille ? Y a des genres de salons à l'étage. Ou, tu préfères vraiment le confort d'une chambre ?" Cette dernière proposition ajoutée sur un ton légèrement plus hésitant, ce n'est pas difficile de comprendre à quelle option va ma préférence. Bah ouais mais je suis beaucoup trop chaud pour avoir envie de patienter jusqu'au retour à l'Institut. "Parce que t'as beau être irrésistible dans ta robe, là elle m'emmerde grave."

Et j'ai quand même très envie de pouvoir admirer tout ce qui se cache sous ce tissu.

Tiago prend en premier l’initiative de m’embrasser, mais se laisse totalement faire lorsque je prends le contrôle et le pousse doucement contre le mur. Je suppose que dans le fond, chaque homme aime une femme qui prend les devants, même si certains ont du mal à l’avouer ! Je pars à l’assaut de son cou et de son ventre tracé, alors que ses mains caressent mes courbes par-dessus le tissu.
D’une légère pression sous mon menton, le Colombien me fait remonter la tête vers lui pour retrouver mes lèvres. Je sens ses mains descendre le long de mon flanc puis de ma cuisse, cherchant un contact avec ma peau. Je frissonne à ce toucher, plante légèrement mes ongles dans son dos avant de les faire glisser jusqu’à ses reins. Continuant ma descente, j’attrape ses fesses ; rondes et fermes, exactement comme je les aime.

Ce petit jeu de drague qui a duré depuis notre rencontre au bar, mélangé à l’alcool, la danse et l’ambiance de l’endroit, ont fait augmenter la température entre nous tout au long de la soirée ; si bien qu’à cet instant, après seulement quelques caresses et baisers, je m’embrase pour cet homme que je connais à peine.
Et visiblement, c’est réciproque. Tiago s’éloigne légèrement de moi pour venir me sussurer à l’oreille, proposant de s’éclipser à l’étage ou de rentrer à l’institut. Sa dernière phrase ne laisse aucun doute quant à ses intentions ; et ça me va très bien, j’ai juste envie de sentir ses mains sur ma peau sans toutes ces couches de tissu. Face à l’urgence de mon désir, je decide de me passer du confort d’un lit pour cette fois. Et puis c’est mieux comme ça, moins intime, plus éphémère.

”A l’étage, ça ira…”

Ne connaissant pas l’endroit, je le laisse me guider vers les escaliers, jusqu’à une sorte de lounge avec des banquettes en tissu, à l’étage. Malheureusement, plusieurs couples ont déjà élu domicile sur les canapés, et je ne suis pas assez saoule pour me déshabiller au milieu de ces gens ; même si visiblement, certains ne sont pas aussi pudiques !

”Pas ici.”

Je souffle à demi-mots à ma conquête du soir, avant de le tirer par la main vers le fond de la salle. Il y a une porte ici, qui s’ouvre quand j’actionne la poignée ; un débarras sans doute, il y fait sombre et des cartons s’amoncèlent un peu partout, mais ça fera très bien l’affaire. Je ferme la porte doucement derrière nous, avant de m’appuyer contre, attirant le brun décoloré dans un nouveau baiser. D’humeur impatiente, je déboutonne sa chemise sans quitter ses lèvres, avant de pouvoir apprécier sa peau chaude et son corps musclé sous mes doigts

J'attrape Pandora par la main, entrelaçant nos doigts, pour la guider à travers cette foule jusqu'aux escaliers. Je n'ai pas envie d'attendre davantage, ces quelques minutes nécessaires à rejoindre un endroit plus calme et propice à ce qui va suivre étant déjà de trop, je suis plutôt satisfait de sa réponse. Je n'attends d'ailleurs pas une seconde de plus une fois la porte poussée pour revenir me coller à la demoiselle, glissant mes lèvres dans son cou. Mais elle m'arrête bien vite, me faisant remarquer l'état d'occupation actuel de la salle.

Effectivement, on n'est pas les premiers arrivés sur les lieux. Non pas que ça me gêne particulièrement, mais s'il lui faut plus d'intimité, je sais me plier aux volontés de ma partenaire en la matière. Et puis elle trouve une solution qui ne va pas me demander de déployer des trésors de patience, puisqu'elle nous conduit jusqu'à ce qui ressemble à un grand placard. Ouais, c'est cool aussi les placards.

Et Pandora n'a pas l'air de vouloir davantage attendre que moi. On se retrouve de nouveau très vite l'un contre l'autre. Mais cette fois, il n'y a plus rien qui viendra nous arrêter. Pendant que je sens ses doigts s'activer pour m'ôter ma chemise, je pars à la découverte de la fermeture de cette robe que je fais glisser jusqu'en bas, pouvant enfin avoir accès à son corps sans ce superflu. Et je compte bien en profiter après avoir dû me retenir aussi longtemps.

- "Alors, tu laisses tomber l'idée de trouver quelqu'un avec qui je doive partager ?"

Un ton à la fois joueur et sensuel, je n'attends pas sa réponse pour la soulever de terre et la prendre dans mes bras, profitant de chaque partie de sa peau qui défile à présent sous mes doigts. Mes yeux qui se sont habitués à la faible lumière qui passe sous la porte m'offrent une vision des plus attrayantes. En revanche, ça ne m'aide pas à résister plus longtemps avant de nous débarrasser des derniers vêtements qui résistent encore, fouiller la poche de mon jean à la recherche de mon portefeuille dans lequel se trouvent encore des capotes, et pour la suite... Les cartons, c'est pratique quand même.

Tiago me guide vers les escaliers, je le sens fébrile, tout comme moi, et il revient directement se coller contre moi une fois à l'étage. Malgré tout, il ne proteste pas quand je le coupe dans son élan, lui proposant une alternative plus discrète pour ce qui va suivre. S'envoyer en l'air dans un placard, ce sera ma première fois je crois. Tellement glamour... Mais c'est toujours mieux que sur ces banquettes rouges criardes, au milieu d'autre couples complètement bourrés ou défoncés.

Une fois la porte fermée derrière nous, dans la pénombre de la pièce, notre échange reprend où il s'était arrêté. Sa chemise tombe bien vite au sol, suivie de ma robe, me laissant en sous-vêtements. Par souci d'équité, je défais sa ceinture, puis son bouton, et abaisse la braguette de son pantalon ; le vêtement tombe sur ses chevilles, laissant le Colombien dans la même tenue que moi. Sa question susurrée contre la peau de mon cou me tire un léger sourire en coin.

"Je saurai me satisfaire juste de toi pour cette fois..."

Je lui réponds sur un ton provocateur, avant que mes lèvres ne retrouvent les siennes, perdant mes mains dans ses cheveux. Tiago me soulève du sol et me plaque contre la porte, je gémis doucement alors que ses mains explorent mon corps, enroulant mes jambes autour de son bassin. L'impatience se lit dans nos gestes, et bien vite les dernières couches de tissu rejoignent leurs congénères sur le sol. Je n'ai même pas besoin de mentionner le préservatif que le jeune homme en a déjà un entre les mains ; gros soulagement, je n'avais pas prévu que la soirée finisse comme ça, aussi je n'ai pas pris mes précautions. Imaginez la frustration de devoir s'arrêter à ce stade ! Paré de son plus bel atour, le Colombien retrouve sa place dans mes bras, et me soulève une nouvelle fois du sol, scellant définitivement notre union.

* * * * *

Le souffle court, je reste à moitié allongée sur de vieux cartons, alors que le blond décoloré se détache de moi pour enlever le préservatif et faire un petit noeud au bout. J'hésite un instant, le regardant faire, puis décide de me relever aussi avant qu'il n'ait le temps de revenir près de moi. Le sexe était parfait, mais je n'ai pas envie de caresses, de câlins, de tendresse ; pas avec lui du moins. J'ai juste très envie d'une cigarette, là... Mes sous-vêtements retrouvent leur place initiale, suivis de ma robe, et je me tourne vers mon compagnon de soirée.

"Tu sais refermer ma robe s'te plaît ? Tu crois que ça dérange si on fume une clope ici avant de redescendre ?"

J'ai envie de fumer mais si c'est pour activer le détecteur de fumée et me retrouver trempée, je saurai bien attendre quelques minutes d'être dehors.

C'est pas le king size, mais finalement c'est pas aussi inconfortable que ce qu'on pourrait croire. Ou alors c'est parce que je n'étais plus tout à fait en état de me soucier de ce genre de détail. Il faut dire que la température avait quand même vachement vite grimpé et finalement... C'était exactement comme on peut s'imaginer une relation d'un soir. Super agréable et sans prise de tête. Pas besoin de réfléchir à quoi que ce soit, se contenter d'apprécier le moment et je dois admettre que ma partenaire de ce soir est parfaite pour ça.

Aucune explication, pas de pseudo mots doux, tout a bien l'air directement très clair pour elle puisqu'elle ne cherche pas de prolongement en "moment câlin" (même si le lieu ne s'y prête pas des masses non plus, maintenant je me rends bien compte que le niveau de confort n'est pas au top), juste besoin d'un coup de main pour sa robe.

- "Pas de soucis."

Je finis quand même de reboutonner mon jean avant de m'approcher de Pandora pour l'aider à sortir dans une tenue correcte. C'est pas parce que je ne cherche aucune relation sérieuse que je pourrais suffisamment lui manquer de respect pour me barrer en la laissant se démerder.

- "Et, ça ne devrait pas déranger de fumer ici." Mes yeux qui se sont habitués à la faible lumière qui parvient jusqu'à cet endroit ne repèrent aucun système de détection de fumée. "On partage un joint ? J'ai de l'herbe vachement sympa."

En plus ça me permettra de laisser la température de mon corps redescendre, parce qu'il fait chaud là dedans non ? En encore, j'ai toujours pas remis ma chemise. Ouais, du coup j'entrouvre très légèrement la porte pour pouvoir renouveler un peu l'air, avant d'attraper mon paquet de clopes d'où je sors une roulée main, qui ne contient pas du tabac acheté en konbini. Ouais les odeurs mais ça va, ceux qui se retrouvent dans la pièce à côté ne risquent pas de venir gueuler pour ça.

Si elle n'en veut pas, je ne vais pas la forcer non plus. Mais moi je trouve ça plutôt agréable dans ce genre de moment, où mon corps produit encore toutes ces hormones en grandes quantités. Je reviens donc m'installer plus ou moins confortablement sur l'un des carton encore en état, allume le joint entre mes doigts en tirant dessus, avant de le tendre à la demoiselle.