Senri aurait pu, dans un contexte aussi amicale, être un peu moins violent dans sa manière de se battre. Mais, le garçon était frustré. Ça faisait un certain temps que ses combats le décevaient. L'ennuyer presque. Il avait essuyé défaite sur défaite et quand il ne perdait pas, ce n'était que des combats d'entraînements dans le cadre du club de combat.

Il avait besoin de se prouver qu'il était encore fort.

Ainsi, lorsque Senri vit Atumane tomber à terre, il commença à bouger. Anticipant le moment où ce dernier se relèverait. Ses pieds raclèrent le sol pour le mener jusqu'à Atumane. Le jeune boxeur se glissa légèrement sur la droite du Terre. Quand celui-ci se projeta en l'air, Senri propulsa immédiatement un crochet du droit contre le visage de son adversaire. Il enchaîna sur un uppercut du gauche. Dès qu'un poing quittait sa garde, l'autre revenait dans celle-ci. Il se protégeait au maximum tout en faisant subir à Atumane une pluie du directs.

L'objectif de Senri était de faire reculer Atumane. Dès qu'il serait à distance de coup de pied, Senri projeterai son pied avant, le gauche, à hauteur de tête d'Atumane. D'un seul coup, il ferait fendre l'air à son pied, envoyant son talon droit contre le visage du Terre.

Aussi surprenant que ce soit, Senri ne tenta ni d'esquiver, ni de se soustraire à l'étreinte d'Atumane. Il resta en garde, immobile. Atumane lui attrapa donc la main. Senri se laissa emporter par la faible impulsion que donnait le Mozambicain en attrapant le japonais. Il jeta un coup d'œil à l'offensive d'Atumane. Elle venait sur son côté droit. Senri lança son offensive au moment où le poing de son ennemi n'était qu'à un instant de sa tempe.

Il enfonça légèrement sa tête entre ses épaules et se pencha très légèrement en avant. Une fois cela fait, il propulsa son poing droit contre le visage d'Atumane, avec toute la puissance et l'élan qui lui procurait son bras arrière. Le boxeur cacha sa tête derrière son bras au même moment. Le coup d'Atumane heurta son épaule, ce qui fit serrer les dents de l'adolescent qui sentait la zone d'impact pulser.

Senri tira sur son poing gauche, encore dans la main d'Atumane, et pivota brusquement sur le côté gauche, emmenant son adversaire avec lui. Son poing droit s'était replacé devant son visage à une vitesse invraisemblable. Senri ne lâcha pas des yeux Atumane durant toute l'offensive. Guettant le moment où l'équilibre du Terre serait le plus certain.

Senri propulsa de nouveau son poing droit vers Atumane, il lui écraserait la joue d'un crochet aussi dévastateur que rapide.

Quand Atumane lâcha la main de Senri, ce dernier fut emporté par l’élan de son coup, mais bien décidé à ne pas se laisser tomber, il jeta son poing gauche en arrière, il amorça dans le même temps un pivotement de ses hanches pour se mettre en biais. Mais lorsque le poing d’Atumane fusa vers son front, il dut changer de tactique. Il jeta son poing gauche en arrière et leva un peu plus le droit, déviant le coup d’Atumane. Le poing de ce dernier rafla avec une certaine violence la peau du crâne rasé – et non chauve comme beaucoup semblait le penser - le menant un peu plus vers le sol. Il usa de son poing gauche, jeté en arrière précédemment, comme point d’appui et pivota autour de ce dernier pour jeter son pied contre le visage de son adversaire.

Mais son adversaire sembla vouloir cesser le combat, Senri arrêta son pied, la pointe de celui-ci à quelques millimètres de la tempe d’Atumane. Le boxeur replia son pied et se redressa, haletant légèrement pour calmer son rythme cardiaque.

- T’es pas trop nul… aussi. Tu fais un art martial ? Je me suis jamais battue contre quelqu’un qui frappe comme toi.

Il passa une main contre sa nuque pour l’étirer avant de répondre à la question d’Atumane tout en essayant de formuler ça en anglais.

- J’ai bientôt cours, mais je veux me battre contre toi, encore. Tu vas à l’institut ?

Ça ne le dérangeait pas vraiment de faire le chemin avec lui. Et puis, il était assez curieux d’en apprendre plus sur ces étranges coups qu’Atumane avait donné.

— Ça a l'air sympa. J'aimerais bien essayer. Mais...

Il s'arrêta un instant en étirant son second bras — il avait étiré l'autre en écoutant la réponse d'Atumane.

— Ne sous-estime pas la boxe.

Ce n'était parce qu'un boxeur portait des gants qu'il ne pouvait pas être dangereux. L'adolescent en savait quelque chose. Un nuage de négativité passa sur son visage avant de rapidement disparaître et laisser place à une expression plus ou moins amicale quand Atumane donna son numéro à Senri.

Il saisit un petit papier qu'il avait dans sa poche, avec un crayon de papier et nota le numéro. Il leva les yeux vers Atumane pour s'expliquer.

— Problème de tonnerre.

Il montra du regard le papier et le crayon. Avant de les fourrer rapidement dans une de ses poches. La dernière remarque du Mozambicain flatta l'ego de Senri.

— Ça marche. Le matin, je cours à cette heure. Alors on courra peut-être encore ensemble.

Et sur ces mots, il prit congé d'Atumane, ne manquant pas de le saluer amicalement.