Ses paroles me firent l'effet d'une lame qui s'enfonce dans l'estomac et qu'on s'amuse à tourner pour raviver continuellement la douleur. Je me mordis la lèvre inférieure, fixant Ys droit dans les yeux. Les larmes continuaient à rouler sur mes joues tandis que ma peau commençait à me brûler, signe que ma greffe s'impatientait face au manque d'action.

Alors c'était aussi simple que ça. Il était si blessant parce qu'il fallait qu'il agisse. Parce qu'il fallait. Qu'il agisse.

Je laissai mon bras qui tenait mon épée électrique retomber le long de mon corps. Ma main libre monta jusqu'à la joue et j'essuyai mollement les traces de larmes qui s'étaient dessinées là.

Je continuais à encaisser ses paroles sans bouger, essayant probablement vainement de calmer mes sanglots. Et alors un sourire se dessine sur ses lèvres. Son regard se détourne. Je sens ma greffe qui commence à se résorber, mon visage retrouvant petit à petit ses couleurs d'origine.

Ys tourna à nouveau le regard vers moi, un sabre naissant dans sa main. Son regard se durcit. Son sourire s'envola. Il me refit face, aussi froid et ferme que lorsqu'il m'a amené ici. Sauf que maintenant je ne suis plus en colère. Je suis juste anéantie.

Parce qu'il ne veut pas me faire du mal.

Il n'a juste plus la moindre confiance en moi.

Et imaginer qu'il puisse me voir comme étant si faible, c'est beaucoup plus que ce que je ne peux supporter.

L'épée dans ma main tomba au sol. Elle resta grésillante quelques secondes encore avant de disparaître, l'énergie venant rejoindre mon corps.

Je croisai mes bras sur ma poitrine, fixant le sol, alors que ma greffe achevait complètement de se résorber, reprenant place dans mon tatouage initial. Je me sentais vide. Vide, et seule.

Ys ne me faisait plus confiance.

-Pourquoi...

Les mots se bloquèrent dans ma gorge alors que je sentais de nouveaux sanglots arriver. Je passai une main maladroite sur mes yeux pour essuyer les larmes, avant de ravaler ma salive pour retenter le coup.

-Pourquoi... Pourquoi est-ce qu'on est toujours obligés de se battre ?

Je reniflai, resserrant mes bras sur ma poitrine, comme en signe de défense.

-Pourquoi est-ce qu'il faut toujours régler tout par la violence ? Et encore, régler tout...

Mes yeux se levèrent une demie seconde en direction d'Ys, mais je ne parvins pas à affronter son regard, aussi retournèrent-ils bien vite se fixer sur mes pieds.

-Régler tout, ce n'est pas possible comme ça.

Nouvelle crise de sanglot. J'achevai ma phrase difficilement. Nouvelle vague de reniflage et d'essuyage de larmes. Je tentai de garder la tête haute, jolie tentative stupide.

-Même si j'acceptais ce combat, "même si", parce que clairement je ne pense même plus être capable de quoi que ce soit, alors quoi ? Qu'est-ce que ça changerait ? Le problème c'est pas que j'ai des choses à évacuer.

Mon coeur se serra violemment. C'était douloureux. Trop douloureux. Pour qu'Ys agisse comme ça, c'est que quelque chose s'était brisé. Quelque chose avait lâché. Quand ? Quand avait-il arrêté de croire en moi ? Ca devait déjà faire longtemps, bien longtemps, pour qu'il en vienne à agir comme ça.

Et c'était insoutenable.

-Le problème, c'est que je suis impulsive. Mais tu sais quoi, je-

Non. Non, je n'arrivais plus à parler. J'étais arrivé au point où chaque sanglot m'empêchait de finir chacun de mes mots. Mon discours commençait à ne plus faire aucun sens. En quête de solution, je finis par lever mon bras en face de moi, et j'agitai une main pour faire signe à Ys d'oublier tout ça.

-C'est rien. C'est rien, laisse tomber.

Un rire terriblement triste s'échappa de mes lèvres, soulevant mon diaphragme dans une douleur atroce. Faire bonne figure, même lorsque ça ne va plus...

-T'inquiète pas. J'vais... Créer quelque chose. Une machine. Un truc. Des menottes. Ca gardera mon énergie, ça m'empêchera de disjoncter.

Puisque je ne suis de toute façon rien de plus qu'un monstre incapable de se contrôler.

Un sourire tragique étira mes lèvres.

-Je vais rentrer Ys, je- Je suis désolée. Je ne peux pas rester ici.

Je terminai à peine de prononcer ces mots que mon corps disparut. Je réapparus dans notre lit, saisissant mollement mon oreiller pour essuyer mes larmes. Je le serrai contre moi, comme si ce contact allait me permettre de stopper les saignements de mon coeur. Les yeux clos, je tentai de calmer ma respiration. Calme-toi Mitsu. Calme-toi. Essaie de dormir. Ca te fera du bien, de dormir, hein. On fera comme si ce n'était jamais arrivé, tout ça. D'ailleurs, peut-être que ce n'est qu'un rêve, pas vrai ? Avec un peu de chance, c'est ça. Juste un rêve. Un pauvre petit rêve.

Le sommeil ne voulait pourtant pas venir, et une phrase continuait de tourner continuellement dans ma tête. "C'est rien. C'est rien, laisse tomber." Hahaha. Non. Non, ce n'était pas rien. Je venais de perdre le peu de confiance que j'avais encore en moi.

Parce que si même Ys pensait que j'étais devenue aussi minable, alors ça ne servait plus à rien de lutter. Qui pourrait bien vouloir continuer à soutenir quelqu'un comme moi ? Personne ne soutient une cause perdue. Personne.

Tu avais tort, Tiago. Même lorsqu'on est entourés des bonnes personnes, ça ne fonctionne pas toujours. Parce que parfois, il n'y a plus rien à soutenir.

Ils étaient arrivés au bout du chemin. Pensant qu'il restait encore à combattre, Ys fut bien surpris quand l'épée de sa fiancée toucha le sol. Des larmes. Des larmes coulent de ses joues. Mitsuki passa une nouvelle fois à une autre facette. Il n'était plus question d'assoiffer son taux de violence. Sa "crise" semblait être passée. C'est compliqué. De devoir suivre ses impulsivités.
La fixant, quelque peu perdu, il vit alors là la fin du combat. La jeune femme abandonne. Et c'est alors que tombe une hécatombes de questions.

"Pourquoi?"
Certaines personnes sauront "soigner" des cœurs blessés par la parole. Aussi douce soient elles. D'autres par des méthodes plus médicales. L'hypnose, ou encore des pilules à avaler jour et nuit.
Certains encore useront de techniques plus physique comme le yoga.
Et puis y a ceux qui utilisent les grands moyens.
Ys ne sait pas faire autrement. Du moins, quand cela lui semble être le seul moyen. Probablement n'avait pas suffisamment réfléchis. Probablement.

Constatant avec horreur un scénario auquel il ne s'était pas préparé, il se sentis coupable. Combien de fois l'aura-t'il fait autant souffrir? Combien de fois aura-t'elle autant pleurer par sa faute?
Pourtant, il n'est plus question de ça.
Les temps qui approchent, peuvent s'annoncer plus orageux que prévu. Il n'est plus question de ce qu'il veut. Mais d'elle. Avec ou sans lui. Elle doit être capable de reprendre le contrôle, de redevenir cette Master incroyable. Mitsuki est la Master la plus populaire et la plus admirée des résidants. Ses élèves en sont la preuve vivante. Il est temps qu'elle se réveille.

Malheureusement la jeune femme s'ombre dans son désespoir sans que le Master n'ait pu avoir le temps de l'approcher. Malgré tout, son instinct le pousse à réagir. A son tour, son épée s'évanouie dans l'air tandis qu'il fit un premier pas vers elle.

"Attends, Mitsuki. Tu ne dois p-"

Mais en vain, celle ci se téléporte automatiquement. Un grincement de dents. Evidemment que non, il ne laissera pas tomber. Il ira jusqu'au bout combien même si ses actions lui coûtent énormément. Ys  n'aura pas à réfléchir bien longtemps sur l'éventuelle possibilité où elle se serait téléportée. En premier lieu, il pensa immédiatement à leur demeure. Si ce n'était pas le cas, il devra chercher. Mais il le ferait. Même s'il devait errer toute la nuit dehors pour la retrouver.

Aussitôt, à son tour, il réapparu chez eux. Dans le salon, planté au centre, il reste silencieux, attentif aux ondes qui en émanent. L'énergie de Mitsuki lui parvint de l'étage. Sans tarder, lui laissant suffisamment le temps pour "s'être retrouvée seule", il se téléporte dans son dos. Elle est là, sur leur lit, blottit contre un oreiller. Son cœur se serre quand il découvre une Mitsuki effondrée. Tout au long de sa vie, elle dut se terrer seule contre un oreiller, sans que personne ne s'en doute. Sans déranger son entourage.
Comme elle le fait si bien aujourd'hui avec des cristaux.

Un bruit de claquement roque retentit dans la chambre. Des petits cailloux se trouvent à présent au sol. Ces mêmes cailloux dont le Master s'était servis pour créer une illusion de cristaux contenus dans un sac. Un sac qu'il tient à l'envers. Laissant tomber le tissu à son tour, le garçon brise le silence d'un ton calme.

"Je ne te laisserai pas tomber..."

Doucement, il se permit de s'installer à son tour sur le lit, restant toujours dans le dos de la jeune femme. Pour l'instant, il ne souhaite plus la brusquer. Il avait pu apercevoir son degrés de rage, ce qui émanait de cette perte de contrôle.
Pour l'instant, il souhaite seulement l'apaiser.

"Tu es impulsive depuis toujours. C'est ton caractère, c'est ce qui fait de toi la Mitsuki qu'on connait tous. Et tu es la seule à penser que tu n'es capable de plus rien. Parce que je ne doute pas de toi. Tu es capable de dompter tes excès sans avoir recours aux cristaux. Parce que tu es capable de reprendre le contrôle."

Posant son regard sur son dos, il marque une courte pause. Ce n'était rien d'autre qu'un test. Qu'elle reprenne le dessus, sans plus jamais avoir recours à quoique se soit. Parce qu'elle en est fort capable.

"Mitsuki, les personnes qui t'entourent, t'admirent. Tu est tellement apprécier si tu savais. Si seulement tu pouvais t'en rendre compte. Les gens t'aiment pour ce que tu es. Tu inspires la confiance, et tu encourages toujours le plus démunis. Pourquoi crois tu que les gens rêvent de devenir tes élèves?"

Sa modestie et sa remise en question l'ont toujours empêchés d'apercevoir ses qualités. Et en y repensant, à ce monde qui l'entoure, à ces élèves qui l'idéalisent, il garde toujours ce souvenir. Ce soir là, ce ressentiment quand il a eu cette chance de compter parmi les premiers. Et un doux sourire se dessine inconsciemment.

"Tout comme j'ai désiré le devenir."

C'est beaucoup trop douloureux de la voir autant souffrir. De la voir lutter contre un mal qui la ronge de l'intérieur sans pouvoir agir alors qu'elle, elle a tant donné. A lui, aux autres.
Délicatement, toujours d'un ton calme, il vint placer sa main sur son front pour la tirer vers lui. Reposer sa tête contre son torse tandis que de son autre main libre, il l'encercle par la taille.
Elle n'ait pas obligée de le regarder dans les yeux. Elle peut encore s'en cacher si elle avait honte.

"Je suis désolé d'avoir agis de la sorte. Mais je ne peux pas te laisser faire toute seule. Tu es mon avenir et j'avais des projets. Bien que maintenant, je sais combien ton bonheur est plus important que le reste."

Tout en le réalisant, il continue de lui murmurer:

"Tu peux ne pas me le pardonner. Tu peux faire un caprice. Et quelque soit ta décision, je l'accepte tant que tu sois heureuse de nouveau."

Parce que le plus important à ses yeux, ça a toujours été elle. Son bonheur. Qu'elle sourit de nouveau comme autrefois. Qu'elle ne pleure plus par sa faute. Qu'elle soit libre de son malheur. Même s'il doit disparaitre de sa vue.

Tant qu'elle reprenne confiance en elle, le reste n'a plus d'importance.



HRP> Pavé! =_=

HRP : La rentrée a eu raison de moi. Mais je reviens. J'ai pas d'excuses. DESOLEE.

Mes doigts se crispèrent sur le tissu devenu humide à cause de mes larmes. J'avais beau essayer de calmer mes sanglots, rien n'y faisait. Mes pensées fusaient et se mélangeaient sans me laisser l'opportunité de trouver le sommeil.

Quand ?

Quand étais-je devenue si faible ? Quand, véritablement, avais-je perdu pied à ce point ?

Et là, évidemment, parce qu'on croit toujours que ça n'arrive que dans les films, mais non, un nombre incalculable de scènes me revinrent en tête. Ce jour où, pour la première fois, j'avais véritablement utilisé ma greffe pour encaisser le choc de l'explosion de ce missile. Ce jour où j'ai perdu Allen. Pourquoi l'avais-je emmené avec moi ? A quel moment avais-je pensé qu'il était ingénieux de lui infliger ça ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que j'avais fait ça ?

Et puis il y a ce jour où il est parti en cure. En partie à cause de moi. Ce jour où je suis devenue un monstre pour la première fois. Parce que j'avais des pouvoirs... hors du commun. Belle Terrae.

Ce jour où il est revenu. Pour mettre un terme à notre amitié. Est-ce que je n'avais véritablement jamais vu à quel point je lui avais fait du mal ? Ou est-ce que je m'étais contenté de le nier, parce que c'était plus facile ?

Ces jours où j’ai sombré, où je suis tombée dans la consommation abusive de cristaux de sensitifs. Ces jours où j’ai cru que je me sentais mieux, pour ne pas accepter de souffrir. Ces jours où j’ai posé ce masque, où j’ai ri et souri quand j’aurais dû pleurer. Ces jours où j’ai succombé à la facilité, parce que je n’arrivais pas à faire face.

Et puis le retour à la réalité. Ce jour où j’ai merdé avec Helm. Ce jour où j’ai merdé avec Tiago. Parce que je n’ai pas été capable d’être plus forte.

Ce jour, aujourd’hui, où j’ai réalisé qu’après avoir détruit la vie de mon entourage sans en avoir conscience, je continuais à le faire, mais en en ayant conscience cette fois.

Et la conscience, ça fait terriblement mal.

Je sentis la présence d'Ys apparaître non loin de moi, et je me recroquevillai encore d'avantage sur mon oreiller.

Le bruit des cristaux qui touchent le sol à la fin de la chute ne firent pas le bruit de cristaux qui touchent le sol à la fin de leur chute. Simplement le bruit de vieux cailloux qui se sont échoués ici. Lamentablement.

Mon coeur se serra alors qu'il s'installait derrière moi dans le lit, sa voix s'élevant dans la pièce, brisant le silence.

C'est à cet instant que débuta la folle danse de mon coeur, petit organe fragile et pourtant si vif. C'est là que toutes les images qui avaient défilé dans mon esprit se chargèrent de couleur. Ce jour où Ys était apparu comme par magie en face de ma porte de chambre. Cette première nuit où nous avions tant échangé alors que nous ne nous connaissions pas. Ce jour où je suis devenue son maître, ce jour où j’ai vu cette admiration dans son regard. Ce jour où cette admiration a laissé place à autre chose, ce jour où son cœur a commencé à parler. Ce jour où il m’a annoncé qu’il avait retrouvé mes parents. Ce jour où nous nous sommes mis ensemble, malgré mes peurs, malgré les siennes ; malgré nos gestes incertains. Ce jour où il a appris pour ma greffe, puis cet autre jour où il a appris pour la totalité de ma greffe, notamment les mauvais côtés. Ce jour où il m'a promis de tout faire pour me protéger de ma greffe destructrice. Ce jour où il m'a épaulée alors qu'Allen partait en cure, ce jour aussi où il m'a prise dans ses bras après qu'Allen m'ait rejetée. Ce jour où il est passé Master et où il a brillé. Ce jour où il a reçu sa greffe, et où Elle m'a choisie. Ce jour où il m'a dit, il y a quelques secondes à peine, à quel point j'étais exceptionnelle à ses yeux.

Ce jour, aujourd’hui, où il m’a renvoyé une image totalement différente de moi que celle que je m’étais construite au fil du temps. Ce jour où après avoir perdu pieds, j’ai pris conscience que tout n’était pas terminé, et qu’il y avait encore quelque chose. Ce jour où Ys m’a prouvé, une fois encore, que je devais arrêter de me flageller.

Tous ces jours.

Combien de fois avait-il été là pour moi ? L'avais-je été au moins à moitié ? Combien de fois l'avais-je fait souffrir par mes incertitudes ? Combien de fois avais-je été dure avec lui en le rejetant par égoïsme, parce que je n'étais pas sûre ?

Combien de fois la balance avait-elle été si peu équilibrée ?

Désormais contre lui, ma tête contre son torse, les yeux encore humides, je reniflai maladroitement, incapable de déterminer si j'allais être capable de parler ou non après tout cela. Les yeux clos, je tentai de caler mon rythme cardiaque sur les battements de son coeur qui résonnaient contre mon oreille.

-Ys...

Je remontai une main vers mon visage pour agripper son t-shirt et essuyer mes yeux avec (il me devait bien ça au moins, non ? Non ?). Je relevai ensuite mon regard vers lui, me pinçant les lèvres avant de laisser un sourire timide et surtout encore terriblement tremblant étirer mes lèvres.

-Plus... Plus de cachotteries, d'accord ?

J'enfouis à nouveau mon visage contre lui, cachant mes yeux probablement bien rougis par les larmes. Mon cœur était encore si lourd que c’en était difficile de réussir à réfléchir clairement.

-On se dira tout maintenant. Même si on pense que c'est un détail. Même si on a l'impression que c'est pas important, et que ça sert à rien de déranger l'autre pour ça.

Je me mordis l'intérieur de la joue avant de poursuivre.

-Parce que si je t'avais parlé. Et si tu m'avais parlé. On en serait pas arrivés là.

Je fermai les yeux, prenant par la même occasion une longue inspiration.

-Je t'aime. Et je ne veux pas me disputer avec toi. Plus jamais. Parce que tu es trop important pour moi et...

Je serrai légèrement son t-shirt entre mes doigts, cherchant le courage de terminer ma phrase.

-Et je sais que tu as toujours été là pour moi. Et je t'ai inquiétée. Et que tu n'as jamais cherché à me faire mal. Et...

Je plissai mes paupières, resserrant ma prise sur son t-shirt.

-Et je suis désolée. Je t'assure que je ne retomberai pas dans l'utilisation abusive des cristaux. Ni dans quoi que ce soit d'autre. Et je...

Un ange passa. J’inspirai, expirai lentement.

-Et je sais que si tu es là, à mes côtés, je serai capable de relever tous les défis qui se présenteront.

HRP> Hum, merde j'arrive même plus à t'en vouloir :p


Doucement, c'est un sourire qui étire les lèvres du Master. Il pouvait sentir ses doigts se crisper à lui comme un appel. Mitsuki relève vers lui des yeux humides, légèrement plus rouges. Il en aura fallu des épreuves. Ils auront affronté tout type de situation. Mais quoi qu'il en coûte, ils sont toujours là pour l'autre. Et c'était avec tendresse et soulagement qu'il accueille sa maladresse.
Mitsu a toujours cette habitude de se mordre la lèvre quand le contrôle lui échappe ou la surprend. La Mitsu de ses souvenirs est encore là, bien plus mature, mais rien n'a véritablement changé.
Elle est et restera une Master exceptionnelle.

Ses paroles tremblantes font rire intérieurement le garçon. Tout se dire. Il parait que la communication dans un couple est la clé de sa réussite. Ils sont très mauvais à ce jeu et depuis toujours, ils sont deux beaux boulets. Néanmoins ils tiennent suffisamment l'un à l'autre pour gravir des sommets.
A aucun moment il ne l'interrompt, se rendant bien compte de sa difficulté. Et au fur et à mesure, il saisit qu'il ne doit jamais l'abandonner. Et dire qu'il pensait être la cause de tous ses malheurs… Mais ses dernières paroles sont le reflet d'une promesse. S'il en est ainsi, alors il tiendrait à son tour la sienne.

Resserrant un peu plus son étreinte, le Master prit à son tour la parole sur un ton calme, quelque peu amusé.

"On devrait peut être commencer à tenir nos promesses, non? Il me semble que c'est la deuxième fois qu'on se le jure…"

Evidemment il fit allusion au fait qu'ils devaient tout ce dire, aussi bénin soit il. Quelques mois auparavant, c'était déjà le cas. Aujourd'hui ils recommencent. Probablement par peur d'inquiéter l'autre inutilement. Ou peut être aussi par honte.

Délicatement, il relève le visage de sa fiancée vers lui pour croiser de nouveau son regard. Glissant ses doigts sur son fin visage, il étale ces larmes pour les faire disparaitre.

"Je sais que tu en es capable. Je te fais confiance. Les autres aussi. Et s'il faut pou ça demander de l'aide, je serai là. Je t'accompagnerai jusqu'à que tu en ais plus besoin."

Si la jeune femme avait besoin de différentes aides pour en venir à bout, alors soit. Il l'accompagnerait à chacun de ses rendez vous, patientant dans la salle d'attente. Puisqu'elle la mentionnait, il resterait auprès d'elle.

"J'ai bien compris, Mitsu..."

Sur ces derniers mots, il décroche son regard du sien pour déposer sur ses lèvres un tendre baiser.
Il ne se serait jamais douter du mal qui ronger la Master. Ni à quel point ce mal s'était étendu. Mais il sait désormais qu'ils devaient réagir au plus vite. Il fait suffisamment confiance en la jeune femme pour qu'elle réagisse. Elle ne se laissera pas abattre. Elle a toujours été une guerrière.

Maintenant que les eaux troubles se sont dissipées, il était temps de voir cette journée autrement. Pour sa part, elle avait réussi le test. Reculant légèrement son visage, le jeune homme reprit d'un léger sourire en coin.

"Tu veux toujours te révolter contre la mort d'Iron man?"

Profitant de l'étreinte qu'Ys m'offrait, je laissai un mince sourire étirer un coin de mes lèvres. Il n'avait pas tort... Visiblement, la communication était un véritable problème pour nous. Surtout lorsqu'il s'agissait d'être sérieux... Bah, peut-être qu'on finira par y arriver.

Il releva mon visage pour plonger son regard dans le mien, ce qui me gêna un tantinet quand je me rappelais que mes yeux étaient loin d'être jolis à voir. Sa promesse de rester à mes côtés pour m'aider à surpasser ça fit naître un nouveau sourire sur mes lèvres, plus sincère et plus doux que les précédents qui étaient jusqu'alors encore hésitants.

Je savourai le contact de ses lèvres contre les miennes, profitant de ce répit pour calmer les battements encore trop agités de mon coeur. C'était bien dans ce genre de moments que je me demandais ce que je pourrais bien faire s'il n'était pas là.

Il s'éloigna alors légèrement de moi pour me proposer de revenir à ce sujet qui était pour moi déjà tombé dans les oubliettes. Me révolter contre la mort d'Iron Man ?

Un rire s'échappa de mes lèvres alors que je levai une main à mon visage pour essuyer mes yeux qui me piquaient encore un peu après toutes ces larmes.

-Je t'avoue que là tout de suite je ne sais plus si j'ai vraiment envie de ça...

Je retirai ma main de mon visage et haussai une épaule.

-J'suis pas hyper douée en maquillage en plus, comme tu le sais, alors je risque d'avoir du mal à cacher tout ce désordre...

Je fis glisser un doigt le long de l'arête de son nez, avant de dessiner le contour de ses lèvres.

-Après, on peut reprendre là où je me suis arrêté sur la création de l'armure.

Je relevai le regard pour croiser le sien.

-Evidemment, ce sera toi le cobaye.

Tout en l'observant, Ys attend une réponse quand la Master se couvre le visage. Pour sûr, ils ne sont pas prêts pour une sortie en ville. Cette épreuve aura eu raison d'eux. Néanmoins ils peuvent toujours dévorer du pop coron devant une bonne série. Du repos c'est ce qu'il leur faut.

Un léger sourire étire les lèvres du jeune homme quand sa fiancée reprend la parole. Tandis qu'elle justifie de l'inefficacité du maquillage, le garçon se perd dans ses pensées.
En vérité, c'est lui qui a toujours eu besoin d'elle. Elle est sa force. C'est elle qui lui a rendu une part d'humanité. Sans sa compagnie, il ne serait probablement plus là. Il aimerait pouvoir lui dire mais les mots ne sortent pas. Il se contente de la fixer alors qu'elle lui caresse le visage du bout des doigts. Son cœur bat et une chaleur enivrante l'envoute, se répandant jusqu'au thorax. Cette sensation le submerge, encore quelques secondes et il se sent prêt à l'avouer.
Mais…

"Ouais... c'est surement mieux de lui rendre hommage comme ça qu'on frappant à sa porte."

L'ayant écouté d'une oreille, il fut rapidement ramener sur terre. Toute vague dissipée soudainement, repoussée par un souffle.
Lui prenant alors sa main fugueuse, il dépose un baiser dessus avant de reprendre d'un léger rire.

"Avoues que t'aimes me faire mal."

Pointe d'humour, pointe de vérité.
Parce que lorsqu'elle souffre, lorsqu'elle lutte seule, il en pâtit tout autant. Malgré tout, elle n'en saura jamais rien. Et l'idée de continuer cette armure est flatteuse. Evidemment, même un cobaye accepterait alors Ys ne se fait pas prier et se lève aussitôt, entrainant la demoiselle avec lui.

"Je te préviens, je supporte pas les piqûres. Mais si on joue au docteur alors je veux bien faire un effort."

Petit clin d'oeil malicieux, les deux terriens quittent la chambre sur une atmosphère moins lourde.

HRP> Veux tu qu'on termine là dessus? :D