S’il est des ombres plus sombres que d’autres, c’est le cas de la panthère. Elle glisse entre les éclats de soleil qui passent dans l’épaisse végétation. Sous le couvert des arbres se pattes silencieuses la portent, elle voir une gazelle. Silencieuse elle s’en approche, tapie elle la regarde boire. Elle ne se doute de rien, l’animal au pelage d’ébène tend ses muscles, et d’un saut se projette sur le bovidé, l’écrase de son poids, cherche son cou de ses crocs, laboure sa peau de ses griffes.

On tambourine à la porte. Elle se réveille en sursaut. S’étire se lève. Tente te se lever. La porte s’ouvre. Elle reconnait la petite fille qui lui fait face, Vivianne. Elle l’a rencontrée alors qu’elle n’était qu’une novice, elle aime bien la  petite… Peut-être parce que c’est une petite ? Elle aime ceux qui aiment les histoires, et les enfants en font partie. Lui aussi en fait partie. C’est Vivianne et en même temps ce n’est pas Vivianne, c’est un ourson ? C’est une enfant, une petite fille enfant ?

Afya est encore en train de rêver, elle ne voit que ça. Elle cligne des yeux. Plusieurs fois. Ah. La petite doit être morphe finalement, c’est étrange. Elle était persuadée d’avoir vu qu’elle serait voyante quand elle a regardé l’avenir lors de leur première rencontre. Elle a pu se tromper, un rien modifie ces choses-là. Elle a l’air paniquée la petite. Elle aurait dû toquer à la porte d’à côté, ça aurait été plus utile. Arianna est de loin la métamorphe la plus puissante du dortoir, du moins aux yeux de l’ivoirienne… Il faut qu’elle rassure la petite et l’emmène la voir, ça ira mieux après.

« MRAAAAOUW ? »

Dit-elle croyant dire « coucou Vivianne, viens là il ne se passe rien de grave, j’ai une amie qui peut t’aider à arranger ça ! » mais en réalité c’est un rugissement qui sort de la gueule de la panthère… Elle cligne des yeux, elle n’est pas certaine de bien avoir entendu… Elle sort du lit… Et tombe, grossièrement sur le tapis. Elle lâche un nouveau grognement… C’est douloureux de rencontrer le sol avec tant de violence.

Une éclipse, c'était tellement génial ! Viviane n'avait pas pu observer la dernière en date, car elle était alors tout juste née dans ce monde, mais aujourd'hui elle avait la chance de pouvoir observer cet incroyable phénomène de ces propres yeux. La petite avait réussi à emprunter des lunettes pour se protéger les yeux, afin de pouvoir en profiter au maximum. Elle s'était postée sur le rebord de sa fenêtre pour ne pas se mélanger avec les autres qu'elle voyait en contre bas. C'était un moment qui n'appartiendrait qu'à elle. Le phénomène astral fut bref et pourtant cela lui paru une éternité. Le soleil brillait intensément et quelques minutes après, il se faisait voler sa place par la lune. Le temps d'un souffle ils partageaient les cieux, c'était magnifique. La petite se sentait transportée de joie, comme si une chaleur bienvenue coulait dans son cœur en cet instant.

Le spectacle l'avait littéralement enchanté, elle n'avait jamais rien vu de tel. C'était comme si elle avait vibrée à l'unisson avec la lune. Cette vague avait traversé tout son corps pendant cette incroyable expérience. Elle se sentait quelque peu ... changée, mais ne savait pas vraiment de quelle façon. Elle ferma sa fenêtre et ses volets pour tranquillement se détendre pour la fin de soirée. Elle avait prévu un bon gros livre de chimie qu'elle avait trouvé à la bibliothèque. Elle comptait bien se faire plaisir en continuant ce qu'elle avait découvert avec Tiago. Les équations et les symboles étranges finirent par avoir raison d'elle et elle partit se coucher sans plus tarder, rêvant pour une fois d'acide sulfurique et de manganèse au lieu de ses habituels rêves prémonitoires.

La petite fille se réveilla en sursaut, elle entendait quelque chose grogner sourdement. Elle ouvrit les yeux. La pièce était plongée dans le noir total. Un coup d'oeil au réveil lui indiqua qu'il était 5h45. Pourquoi se sentait-elle aussi mal ? Le grondement se fit plus fort encore et Viviane finit par comprendre que c'était son propre estomac qui était en train de perturber cette nuit calme. La jeune fille alluma la lampe et se leva pour cherche un petit truc à manger. Encore à moitié endormie, elle se laissa guider dans la pièce par l'odeur délicieuse de biscuits à la fraise, sans vraiment ouvrir les yeux. Ce n'est que quand elle se retrouva le museaux dans le paquet qu'elle se rendit compte que quelque chose clochait. Elle écarquilla les yeux quand elle remarqua l'énorme museau poilu qui s'élançait devant ses yeux. Elle faisait un cauchemar ?

Elle s'élança jusqu'à sa glace pour apercevoir le reflet d'un ourson blanc qui la dévisageait ébahi. Elle resta stupéfaite et tout d'un coup son visage redevint normal. Elle se pencha d'avantage pour s'inspecter, croyant avoir complètement halluciné. Non, son visage était complètement normal. Elle se mit à rire devant la glace tellement cette situation était ridicule. Il était tôt, elle ne devait pas faire trop de bruit. Instinctivement, elle essaya de se couvrir la bouche avec la main, mais ce qu'elle vit n'était pas sa main, c'était une grosse patte blanche pleine de griffe. Là ce fut trop pour elle, elle hurla à s'en arracher les poumons, tandis que son nouveau pouvoir de métamorphose la transformait en un patchwork oursidé-garou pour le moins ridicule.

La petite oursiviane défonça la poignée de sa porte en tentant de l'ouvrir et se mis à courir comme une folle dans le couloir vers la seule personne à qui elle pouvait demander de l'aide.  Tout était différent, les couleurs, les odeurs, les sons.

- HAAAAAAAAAGRAOOOOOOOOO !!

On l'entendit hurler dans tout le couloir tandis que sa bouche se changeait en museau. Elle arriva enfin devant la porte d'Afya, la seule qui pouvait l'aider. Elle tambourina comme si c'était la fin du monde et n'attendit même pas qu'on lui ouvre, elle entra en pleurant et criant à travers sa gorge d'ours.

- GROOOH GRAAA GRIIIHHH ?!

Elle vit les draps remuer lentement dévoilant une queue poilue et une silhouette féline. Une énorme panthère se dressait devant elle, enfin, c'est comme cela que le  percevait le petit oursiviane. Le choc lui rendit ses cordes vocales d'humaine et elle pu hurler à plein poumon.


- Au secours !!!!! Une panthère a mangé Afya !!!!

Elle essaya de prendre ses jambes à son cou mais elle heurta une autre fille dans sa fuite. La pauvre petit totalement désorienté recommença à se transformer et maintenant c'était ses jambes qui s'y mettaient. Le brusque changement de centre de gravité la fit trébucher en arrière et elle s'étala sur les fesses. Elle n'en pouvait plus, c'était trop pour elle, alors elle se mit à pleurer d'une voix roque, la bouche de nouveau transformée en gueule.

Le cauchemar a été si vivide qu'elle s'en est réveillée en sursaut. Tremblante et en sueur, Ariana regarde autour d'elle, complètement perdue. Elle est dans la chambre d'Allen. Hier, c'était Halloween. Et il y a eu cette éclipse.

Nauséeuse, la jeune morphe se redresse en tentant de ne pas réveiller son compagnon. Respirer doucement. Elle aurait besoin d'un câlin, là, maintenant, tout de suite. Mais le réveil matin d'Allen lui indique une heure indécente, et elle se sentirait trop mal de le réveiller. Surtout pour si peu. Après tout, ce n'est qu'un cauchemar. Un cauchemar. Un cauchemar où elle a vu une petite fille qui ressemble à Lola. Elle l'a vue heureuse. Elle l'a vue pleurer. Elle l'a vue avec des pouvoirs.

Ne pas y penser. Ca fait mal. La cage thoracique comprimée et au bord des larmes, elle se glisse comme elle le peut hors des draps. Respirons. C'est bien. La salle-de-bain ? Non, ça ferait trop de bruit. La lumière le réveillerai. Elle a besoin d'un câlin. Pourquoi n'irait-elle pas récupérer sa grosse peluche panda qu'Allen lui a offert ?

Un peu rassurée, mais pas mieux pour autant, elle se glisse hors de la chambre d'Allen au radar. Elle manque de se prendre un mur. Aie. Ca manque de vision nocturne. Et elle n'arrive pas à se transformer. Non. Ne pas y penser... C'est pas vrai, elle n'est pas voyante, elle n'est pas voyante, elle n'est pas voyante...

Deux étages plus bas, elle entre dans sa chambre, porte fermée, pour serrer contre elle sa grooosse peluche. Elle reste quelques minutes prostrée sur son lit, le temps qu'il lui faut de se calmer. Il lui faudra aller voir Afya demain matin. Peut-être qu'elle s'est juste monté la tête et que ce n'était pas une vision. Peut-être que c'était juste son esprit qui lui jouait des tours !

Une petite tête d'oursonne-fillette lui apparaît soudainement. Wow. Qu'est-ce que--... Très peu de temps après, un fatras monstrueux la fait sursauter. Yeux écarquillés, elle se précipite hors de sa chambre, sa peluche toujours dans les bras, et a à peine pris le temps d'essuyer ses yeux humides. En sortant, elle se fait percuter... Par l'oursonne qu'elle a vu en vision.

Ok.
Non, pas ok.

La petite atterrit fesses par terre, et Ariana est déséquilibrée ; immédiatement, la rouquine s'accroupit devant elle, essayant de la calmer à voix basse :

—Chhhhttt !! Tu vas réveiller tout le monde... Tout va bien, ne t'inquiète pas. Regarde, j'ai une jolie peluche !

Ariana lui montre sa peluche et regarde par dessus l'épaule de l'ourse-garou en direction de la chambre de son amie.... Et la petite n'a pas tort : c'est bien une panthère qui se tient là. Mais. Whaaat.

—A-Afya ...??

Disons que. C'est assez impressionnant. Et improbable que ce soit un animal sauvage. Et si les rumeurs sont vraies, alors... Ariana est bien une voyante, et Afya une morphe. La petite semble tout aussi paniquée par ses nouveaux pouvoirs.

—Afya, si c'est toi, euh, lève la main droite ?...

Ouais, elle remarquera sans doute qu'elle est une panthère. Et si c'est pas elle, elle aura une bonne alternative : LA FUITE.

Certains réveils sont plus difficiles que d’autres et l’on pourrait présager que se faire réveiller en fanfare avant six heures du matin devrait être suffisant pour mettre la panthère de mauvais poil. Afya n’est pas comme ça, quand elle entend la panique dans la voix de l’enfant, cela efface toute velléité de son esprit… Mais son réveil n’est pas terminé, la voilà qui se prend les pieds dans sa couverture. Tombe. Ça y est, le réveil est difficile… Et Voilà que Vivianne se met à crier des choses sans queue ni tête. Quoi qu’à la réflexion, la panthère fut pourvue des deux.

« Qu’est-ce que ? » Grognement.

Arrivée d’Ariana ! Elles sont sauvées, une morphe saura sans nulle doute calmer les terreurs de l’enfant ! Bien qu’en y réfléchissant, habituellement c’est Afya la plus à l’aise avec la classe d’âge de la petite fille. Bon, elle aussi elle a des questions bizarres… Elle lève la patte droite et les yeux au ciel.

« Aria, ça va ? T’as fait un cauchemar ? » Nouveau grognement.

La panthère se redresse, s’étire, s’extirpe des couvertures qui l’emprisonnaient l’instant passé. Afya se dit qu’elle a dû beaucoup rêver et se battre contre ses rêves pour ainsi s’y emmêler. Un craquement, le bruit de tissus qui s’ouvre, se déchire. Regard horrifié de l’ivoirienne quand les plumes de son édredon s’envolent. NON ! Elle ne crie pas, elle jette un regard désespéré à la couturière… Elle pourra réparer ça hein ?

Soudain l’animale se rend compte qu’il y a peut-être plus à réparer, se redressant sur ses jambes elle se rend compte qu’elle ne peut pas se mettre debout. Son regard reste bien trop bas. Elle regarde ses mains sur le sol qui ne lui donnent pas assez de force pour se redresser et reste un moment circonspecte. Ce sont des pattes, elle en est certaine. Elle se tourne vivement et découvre une queue qui… Vient de faire tomber sa lampe de chever…

« C’EST QUOI CE BORDEL ? » s’exclame-t-elle apeurée, heureusement que personne ne parle le panthère, ou du moins les grognements d’Afya, d’habitude elle ne jure jamais. Elle regarde à nouveau ses invitées, elle ne comprend rien.

La petite, terrorisée, n’arriva même pas à distinguer le visage de la jeune fille qu’elle venait de percuter à travers le rideau de larmes qui lui embuait la vue. Afya s’était faite dévorée par une panthère, elle ne viendrait plus jamais la border. Elle était à la fois tellement triste de l’avoir perdue et tellement perdue elle-même. Elle n’entendit pas vraiment ce que la jeune fille au cheveux étranges lui racontait. Ses oreilles changeantes avaient du mal à envoyer des signaux cohérents à son cerveau et la compréhension en pâtissait largement.
Elle attrapa machinalement la peluche avant de courir se réfugier derrière l’humaine. Elle était tellement choquée qu’elle s’agrippa de toutes ses griffes à la peluche réconfortante. Le pauvre jouet n’allait surement pas aimer et si cette panthère continuait de fêler, il se pourrai bien que monsieur Panda finissent comme ce pauvre oreiller.

La petite oursiviane resta cloitrée près de la porte regardant avec terreur, mais aussi une certaine curiosité, ce qu’il se passait devant elle. Etrangement, la panthère fit exactement ce qu’on lui demandait, c’était étrange. Ses neurones purent enfin se reconnecter l’espace d’un instant et une germa dans son esprit. Peut-être qu’Afya était comme elle maintenant ? Elle s’était transformée en panthère ! La petite fille voulu parler pour en être sûre, mais son museau était de nouveau là pour l’en empêcher.

- GroAAAAAAR ??

Son propre cri la fit sursauter de peur, ce qui eut pour effet de lui faire déchirer un peu la peluche qu’elle tenait fermement entre ses griffes. Elle regarda le désastre puis la jeune fille qui la lui avait donnée. Son visage d’ourson prit un air coupable et ses oreilles s’aplatir un peu.

- Groui …

La panthère feule. C'est quand même impressionnant, vu de l'extérieur ; surtout quand on ne peut pas se transformer soi-même en animal pour essayer de calmer le jeu, ou mieux comprendre ce que l'autre personne souhaite à peu près dire. BREF, c'est impressionnant. La petite, elle, s'est emparée de la peluche et est en train de la mettre en charpie en même temps que le coeur de la pauvre rouquine. Bien. Ca lui apprendra à être gentille et prêter des choses auxquelles elle tient, elle suppose ; super loose.

Au moins, c'est bien Afya : elle a levé la patte. Ca la rassure, elle ne lui ferait pas de mal... Et la petite aussi a cessé de hurler, même si elle est complètement bloquée dans sa transformation.

Bien. Une chose de faite, au moins, hein. Ca règlera quelques problèmes majeurs, pour commencer.
La pauvre panthère, qui s'est ramassée fort peu élégamment au sol (ouch....) déchire complètement son édredon. Ariana grimace. Quelques explications s'imposent...

—Afya. Je. J'crois que tu es devenue morphe. Et que je suis devenue voyante.

On sent qu'elle n'est pas motivée ? Parce qu'elle n'est pas motivée. Lasse, fatiguée et dégoûtée.

Elle jette un regard à la fois exaspéré, blasé et inquiet à la petite oursonne. C'est vraiment pas sa faute non plus, mais elle ne peut pas s'empêcher de lui en vouloir.

—Calme-toi, s'il te plaît. Toutes les deux, regardez, on va jouer à un jeu rigolo : (elle montre ses mains, levées à hauteur de son visage, et écarte lentement les doigts) essayez de vous détendre, respirez. Comme si on vous caressait les mains. Tu es une panthère, Afya, alors tu peux rétracter tes griffes. C'est comme. Imagine que tu ranges tes griffes dans un sac, sauf que le sac, c'est ta peau. Ca va aller.

Une idée, une idée... Elle pense au film Into the Spiderverse. Merci les dessins animés !

—Pensez à une chanson que vous aimez bien ! Qui vous détende.

Elle fixe l'oursonne, exagérant exprès sa respiration calme pour lui donner l'exemple à suivre. Puis elle va vers Afya, lentement, et l'invite d'un geste à la suivre dans le couloir.

—Viens, tu feras moins tout tomber dans le couloir. On arrangera tout ça tout à l'heure, quand tu seras retransformée. Tu fais une super panthère, d'ailleurs, très réussie la transformation !

Elle essaie vraiment de contenir ses émotions négatives, là. M'enfin, c'est pas le moment d'exploser. Par contre, il est vraiment beaucoup trop tôt pour ces bêtises.

« COMMENT CA JE SUIS DEVENUE MORPHE ? »

Sérieusement, crier quand on est une panthère n’est pas la meilleure idée du monde. Surtout quand on n’a pas conscience d’être une panthère… ELLE N’EST PAS UNE PANTHERE ! Ce n’est pas possible, elle est voyante. ELLE EST… Une panthère d’après le reflet de son miroir. C’est un putain de sale rêve. Elle se redresse. Implore du regard son amie pour qu’elle lui dise quoi faire. Elle ne sait pas. Elle n’a pas peur, elle ne réalise pas vraiment toutes les implications de cet état de fait.

Elle tourne la tête vers Vivianne. Peut-être qu’elle était réellement voyante avant. Avant quoi ? Elle ne sait pas et la petite panique. Une panthère c’est un gros chat ? Est-ce que ça ronronne ? elle essaie de ronronner. Un gros chat qui ronronne c’est apaisant non ? Non. Et retrousser ses babines pour tenter un sourire ? Non plus. Elle arrête en voyant le regard de son amie. Okay. Non. Pas de prise d’initiative. On suit les directives de la rousse. C’est plus sage. Allez hop hop dans le couloir.

Elle passe près de son ami et lui donne un coup de tête affectueux. Là c’est elle qui gère deux personnes en train de flipper mais elle voit bien qu’elle flippe aussi. Elles se connaissent trop. Elle n’ose pas approcher trop près de Vivi l’oursonne. Elle lui fait peur ? Est-ce qu’elle lui fait peur ? Elle veut pas lui faire peur. On va dire que c’est loupé pour l’instant.

Tant pis. Là elle doit écouter ce que dit Ariana pour essayer de se retransformer. Elle respire calmement, les coussinets posés sur le sol. Elle ferme les yeux. Pense à une chanson que sa jumelle lui chantait tout le temps… Rentre ses griffes, c’est déjà ça de gagné. Il ne se passe malheureusement rien d’autre. Si ce n’est qu’il y a maintenant une panthère rose dans un couloir. Et qu’il est toujours bien trop.

Malgré tout le self contrôle d’Ariana, la petite fille sentit tout de même qu’elle venait de faire une bêtise. Elle ne saurait pas dire si c’était le ton de la jeune femme ou son regard dans lequel passaient milles émotions, mais elle avait compris que la peluche plantée au bout de ses griffes était quelque chose d’important pour elle. Son ai coupable devint bien plus nette et si elle avait pu pleurer en forme d’ours, elle l’aurait probablement fait. Elle se contenta donc de se cacher derrière la peluche pour ne pas croiser le regard de la fille.

Celle-ci essaya de leur donner des conseils pour qu’elles se reprennent, mais Viviane eut l’impression que c’était une corvée pour elle, qu’il y avait quelque chose de faux. C’était surement à cause d’elle que la fille était énervée, c’était par ce qu’elle avait abîmé sa peluche. Elle venait d’avoir ses pouvoirs et déjà elle faisait n’importe quoi.

Elle n’écouta pas vraiment ce qu’on lui disait, elle avait préféré se couper de la scène et de la panthère qui n’était qu’Afya transformée. Elle espérait secrètement qu’en gardant sa tête d’ourson fourrer dans la peluche, elle n’aurait pas à affronter la colère de sa détentrice. La petite réagissait toujours très mal quand on s’énervait contre elle, même si on faisait des efforts. Ça et son état de panique la poussait maintenant à broyer du noir. Pour bien se couper du monde, elle essaya de faire l’exercice qu’elle avait appris lors de son initiation. Il n’y avait plus de vision sauvage pour la déconcentrer. Au lieu, de se chanter une chanson dans la tête, elle n’en avait pas de toute façon, elle préféra créer une petite bulle d’eau, toute petite et essayer de la maintenir en l’air. Elle faisait souvent ça quand les enfants se moquaient d’elle à l’école, elle s’enfuyait dans sa tête et cherchait tout ce qu’elle pouvait pour ne pas faire attention à eux.

Malheureusement, la petite fille n’était pas dans un état émotionnel très propice à la concentration. La goutte finit lamentablement par s’écraser sur le sol. Cet échec ne l’empêcha d’en faire une deuxième, puis une troisième et encore d’autres … En fait, maintenant que les deux filles étaient sorties, la petite Viviane s’était mise à faire apparaître une flaque goutte par goutte. Elle ne pouvait pas pleurer, mais son pouvoir le pouvait pour elle. Tandis que les gouttes de ses échecs battaient la mesure, elle détourna enfin son attention de son corps d’ours, habitant à nouveau son enveloppe de petite fille. Elle reprit une taille normale, mais malheureusement resta dans sa petite bulle même si elle pouvait maintenant pleurer. Si les filles ne revenaient pas rapidement, elle allait surement inonder le sol de la chambre.

Feulement de la panthafyère. Qui tente. De faire elle ne sait trop quoi, à vrai dire, mais ça a l'air de terroriser la petite fille. Trop génial. Super ambiance chez les Eaux ; elle en vient presque à se demander ce que ça donne chez les Titans. Ca doit être ça, le bruit, d'ailleurs.

Heureusement, Afya suit gentiment Aria dans le couloir ; elle ne veut pas la déranger, mais elle lui passe doucement une main sur le dos - quelle douce fourrure ! - pour la rassurer. Le contact lui provoque un flash, qu'elle peine à comprendre ; elle manque juste de se fracasser par-terre.

—Ca va…

Petit exercice de rétractation de griffes, hop... AH C'EST UNE PANTHERE ROSE. Ah. Bah. Ouais. Jolie panthère, Afya, elle prendrait bien une photo, hein, mais c'pas le moment. Petit pouce en l'air, elle est trop morte à l'intérieur d'elle pour lui dire "yeeeeees bien joué Afya, ohlala mais comment tu gères !".

Dans la chambre, la petite n'a pas l'air de l'écouter. Elle s'est mise à inonder le sol en se plaquant la peluche sous les yeux... mais hé, au moins, elle n'est plus transformée. Joignant les mains en prière et fixant le plafond en murmurant un "pitié Dieu, sauvez-moi de cet enfer", l'espagnole fait un signe à Afya (qui est heureusement calme) pour retourner auprès de la petite. Elle s'accroupit.

—Hé... Tu vois, tu as réussi à te retransformer, c'est génial. C'est quoi ton nom ?

Petit regard en arrière vers Afya. Elle aurait bien eu besoin de ses capacités diplomatiques, actuellement. Puis elle reporte son attention sur l'enfant. Bon sang, ce qu'Aria est mal à l'aise avec les enfants....

—Ca va aller ? Respire. C'est rien, d'accord ? Tu vois, la gentille panthère va pas te manger, c'est Afya. En plus, elle est toute rose, maintenant.

D'un geste de la main, Ariana parvient à soulever l'eau du sol, et lui faire prendre quelques formes d'animaux. La concentration est cependant compliquée avec la fatigue. Si Afya pouvait se retransformer, ça lui sauverait la vie.... Mais elle a l'air un peu bloquée, la pauvre. Ca lui rappelle Elio, quand il lui a appris à utiliser ses pouvoirs. Comme quoi, c'est un cycle, hein...

Bien entendu les choses ne se passent que rarement comme on le voudrait et les jeunes femmes l’apprenaient à leur dépends. Si la petite Vivianne avait progressivement retrouvé sa forme habituelle d’une bien triste manière ce n’était pas le cas de la panthère rose. Elle avait beau essayer tous les exercices de concentration à sa disposition, ce qui se résumait malheureusement à ceux que son amie venait de lui enseigner. Ariana avait bien raison, la matinée était bien trop triste. Pourtant Afya n’était pas si triste, passée le premier élan de panique elle n’avait pas trouvé la situation si désagréable. Bon bien sûr, elle se cognait partout, n’avait pas la moindre idée des limites de son corps… Mais être une panthère n’était pas une expérience désagréable en soi. A vrai dire s’il n’y avait pas eu les deux femmes avec elle peut être qu’elle aurait cherché à s’apprivoiser… Mais Ariana et Viviane étaient venues chercher de l’aide auprès d’elle. Elle se sentait responsable.

Alors elle essaya encore et encore de retrouver sa forme habituelle. Elle ferma les yeux très forts essayant de visualiser ce dont elle se souvenait de son corps. C’était pour elle le moment de de se rendre compte qu’elle ne se connaissait pas si bien. Ses mains, celles qui lui servaient pour écrire furent les premières à reparaitre, ses bras, son corps. Elle était redevenue elle, du moins c’était ce qu’elle pensait. Elle retourna dans sa chambre sous les traits d’une Mafdet à poil rose et pyjama en pilou-pilou bleu ciel. Elle alluma la lumière, se disant que le clair-obscur de la pièce n’était pas prompt au rétablissement de ses amis et que ses couleurs chaleureuses seraient sans doute bien plus appropriées.

« Je peux vous faire du chocolat chaud. » elle grogne, ne se rendant pas compte qu’une partie de son corps est encore transformée. Elle n’attend pas de réponse et commence par attraper les deux plaids qu’elle avait lavé la semaine dernière en prévision de l’hivers arrivant et en pose un sur les épaules des deux autres eaux. Quand il y a de la lumière et de la chaleur tout va de suite bien mieux !

Plic plac ploc, c’était au son des gouttes d’eau que Viviane arrivait à se sortir de cette situation ou elle n’en menait pas large. Il commençait à y avoir une sacrée flaque quand Ariana revint vers elle. Elle ne voulait pas qu’elle revienne. La sensation ouatée des entrailles de la peluche lui rappelait ce qu’elle avait fait et le regard que sa propriétaire lui avait envoyé tout à l’heure. Elle était certainement la dernière personne qu’elle voulait voir maintenant. C’est pourquoi elle continua à « goutter » en ignorant complètement la jeune fille. Elle voulait juste revoir la gentille Afya, pas cette personne.

Elle fut cependant sortie de force de sa bulle quand l’autre fille lui piqua sa flaque pour faire des animaux ridicules. Elle ne comprenait rien à ses histoires de panthères, elle savait bien que c’était Afya elle n’avait pas peur. Elle allait surement lui crier dessus après pour la peluche, quand elle allait voir le trou encore plus grand, elle allait s’énerver. Viviane ne voulait pas de ça, elle voulait de la sécurité, elle ne voulait pas quelqu’un de méchant ou en colère. Elle était coincée et se mis à pleurer plus fort la tête toujours enfoncée dans sa peluche. On pouvait entendre ses sanglots et ses reniflements étouffés par le tissu. Où était Afya ?

Elle finit par sentir quelque chose se déposer sur ses épaules, quelque chose de chaud. C’était comme la dernière fois, c’était Afya qui venait pour elle. La petite lâcha la peluche qui s’effondra sur le sol. Son petit ventre arraché laissait s’échapper son contenu dans le reste d’eau, tandis que sa tête à moitié séparée du corps pendait dans un angle peu naturel. Le tissu brillait un peu aux endroits ou la petite fille s’était mouchée. Avec une certaine rapidité, la petite se releva pour se blottir contre Afya, lui attrapant les hanches. Elle utilisa le plaide pour se cacher à la vue d’Ariana en le faisant passer au-dessus de sa tête. Elle continua à pleurer contre Afya en murmurant de temps en temps :

- Je suis désoooolléééeee *Snif*

Ouais. Ok.

Peu importe ce qu'elle dit, la gamine continue à pleurer. À vrai dire, elle pleure même encore plus fort. Ariana la regarde avec désespoir, essayant d'attirer son attention avec des paroles rassurantes et des animaux aquatiques qui dansent. L'effort lui coûte un bon point de migraine ; et pourtant, la petite l'ignore.

Toute occupée qu'elle est à essayer de lui rendre le sourire, ou attirer son attention, elle ne remarque pas tout de suite Afya, qui s'est glissée dans la pièce pour allumer la lumière. Partiellement retransformée, dans une fresque étrange rappelant une certaine déesse égyptienne, elle leur pose gentiment un plaid sur les épaules après avoir grogné. Dans sa fatigue, c'est comme s'il pesait une tonne. Aussi lourd que son impuissance, son mal-être et son envie de laisser les deux ex-voyantes entre elles. Visiblement, elle n'aide pas. Elle dérange plutôt.

La peluche, elle, choit miséreablement au sol, éventrée, la tête à moitié arrachée et inondée de larmes. Elle le voit quelques secondes avant que cela n'arrive en vrai, forcée de voir la scène deux fois de suite. Ariana fixe ce qui fut un jour un panda longuement, sans rien dire, le regard vide, tandis que la petite s'est précipitée dans les bras d'Afya pour pleurer encore plus fort.

Elle resserre les pans du plaid autour d'elle, lèvres closes. Qu'est-ce qu'elle aurait pu dire, à part pour se rendre encore plus indésirable ? Elle a pas géré. C'est tout. Qu'elle assume.

Y a pas à dire, Ariana déteste les gamins. Elle sait jamais comment faire, et puis, surtout, elle avait pas besoin de ça maintenant. La seule chose qui la retient de jeter le plaid par terre et partir en claquant la porte est Afya, son amie la plus loyale et la plus douce, qui fait de son mieux pour que ça aille.

Si elle l'interroge d'un regard, elle lui répondra par un sourire placide. En attendant, elle s'appuie contre le mur, l'esprit vide.

Contact.

Bras qui se referment doucement, regard qui cherche. Elle ne comprend les excuses de l’enfant que lorsque ses yeux tombent sur la peluche d’Ariana éventrée. Ses yeux cherchent alors compulsivement ceux de son amie. Ahah. Cette situation est à chier. Vraiment.

Elle ne soupire pas. Elle sourit. Parce que sourire ça aide.

« Tout va bien » grogne-t-elle sans se rendre compte encore une fois qu’elle n’est pas totalement retransformée.

C’est pas évident de retrouver sa forme originale quand on ne se regarde plus dans le miroir. Quand notre reflet nous est étranger… Enfin. Elle se baisse pour prendra la petite dans ses bras et la prenant sous les épaules la porter pour venir la caler sur sa hanche. Elle ne se souvenait plus que les enfants étaient si lourds… Plus jeune quand elle portait les petits du quartier…

« Je suis désolée pour la peluche Aria, je sais que tu y tenais. » toujours pas compétente pour parler l’humain cette gorge. « Assieds toi dans le lit je prépare du chocolat au lait. »

P’t’être faut que quelqu’un lui dise. Enfin, elle garde la petite dans les bras, sur sa hanche pour être exacte l’temps où elle met de la poudre de cacao dans des verres, elle y rajoute un peu de lait alors qu’elle avait chauffer de l’eau à la bouilloire. C’est bien plus léger coupé. C’est alors qu’elle croise son regard dans le miroir.

En d’autres circonstances elle se serait étouffée de rire. Sauf que la petite qui sanglote et l’Ariana qui va pas bien, c’est pas un délire assez sympa pour qu’elle en ait réellement envie. Bon. Elle inspire, expire, elle disait quoi Ariana ? Imaginer qu’elle rentre ses dents dans un sac ? Elle pense à des lèvres, les siennes si possi… Ok non, c’était pas les siennes, mais osef. Elle avait retrouvé des lèvres.

« Tout va bien Viviane, tu es de nouveau une petite fille ! » dit-elle pour la rassurer.

« Aria… Ca va les visions ou c’est… Compliqué ? »

Si elle était voyante et qu’elle galérait autant que les néo-morphes….

C’était de pire en pire, l’autre fille la détestait de plus en plus. Sur son visage se dessinait le plus profond mépris pour la petite fille et ça la terrorisait. Elle voulait partir d’ici, s’enfuir, mais elle avait besoin d’Afya. Tout ce qu’elle avait trouvé à faire c’était de la coller et de ne plus la lâcher, d’enfouir sa tête dans les vêtements de la jeune femme et de faire encore la technique de l’autruche pour ne pas voir les regards assassins qu’il y avait derrière elle. Elle s’accrochait comme à un rocher luttant contre les flots de colère et de colère. Elle n’aurait peut-être pas réagi comme cela si elle n’avait pas eu aussi peur un peu avant.

Elle sentit enfin quelqu’un la soulever, la délivrant du sol ou gisait le cadavre de la peluche et sa propriétaire, interdite. La petite fille finit enfin par se calmer, les larmes quittèrent ses yeux tandis qu’elle s’essuyait dans son pyjama. Le voile de larme se faisait plus fin et le monde flou lui parut soudain plus clair. Elle regarda la déesse égyptienne qui lui faisait face d’un air étonné. Bizarrement, cet élément inattendu avait chassé toutes les pensées qui lui troublait l’esprit un peu auparavant. Elle regarda la femme panthère avec curiosité pendant qu’elle lui servait un chocolat. Au moins, la petite avait repris ses esprits, la réalité était bien trop saugrenue pour qu’elle puisse l’occulter si facilement.

Afya finit par récupérer sa bouche pour la rassurer. Elle n’avait plus peur maintenant. Voir la jeune femme galérer elle aussi avec cette étrange pouvoir l’avait calmée. Elle regarda le lait et le chocolat se mélanger dans la tasse, un petit abasourdie par toutes ses émotions. Puis, Afya se tourna vers le plaid humain posé par terre. La petite toujours dans ses bras fut obligée de suivre le mouvement et de regarder la dénommée Aria.

La petite anglaise n’était pas idiote, elle savait qu’elle avait mal agit en l’ignorant comme ça. Elle n’avait juste pas eu le courage. Toutefois, la présence d’Afya lui redonnait un peu de courage, alors elle arriva difficilement à articuler :

- Pardon … pour la peluche … je voulais pas la déchirer …

A peine eut-elle terminé qu’elle se cacha de nouveau le visage, prête à affronter tout ce qui pourrait lui venir dessus. Elle se demanda si la jeune femme l’avait vu, comme elle était voyante. Viviane connaissait mal ce pouvoir qu’elle n’avait obtenu qu’il y a une semaine à peine. Elle avait à peine eu le temps de le découvrir qu’il était déjà parti, remplacé par un autre, donc elle avait du mal à comprendre qu’elle problème pouvait avoir la jeune femme avec les visions.

Le vide est très intéressant à regarder. Debout contre le mur, elle se sent vidée de ses forces. La petite pleure contre Afya ; Afya parle le panthère et elle ne la comprend pas. Elle aussi a envie de pleurer, mais au final, elle n'y parvient juste pas. Ca pulse bizarrement à l'intérieur d'elle. Alors elle ferme les yeux, trouve cette pulsation, et se laisse envahir.

Elle voit à nouveau cette petite rousse. Puis une autre petite rousse, mais elle sait que c'est elle. À la chorale, à la danse, en train d'essayer de sourire de toutes ses dents malgré le poids des reproches qu'on lui faisait. Pas très douée, médiocre, pas assez concentrée, pas assez attentive. Ce n'est pas si grave. Elle ne se souvenait pas que c'était si difficile, avant.

Ariana reconnecte au monde présent, avec une impression désagréable d'avoir épié une partie d'elle-même, d'avoir revu des choses qu'elle n'aurait pas souhaité voir. C'est la voix d'Afya qui la ramène, son apparence retrouvée. Elle a eu le temps de commencer du chocolat chaud ; alors l'espagnole lui lance un sourire piteux, mais réellement reconnaissant. Cette fois, elle s'installe sur le sol, serrant le plaid autour d'elle. Afya, douce et calme comme une nuit d'été, porte la petite fille contre elle. Sa question creuse un trou dans son ventre, elle baisse les yeux. Elle n'y répond pas tout de suite ; l'enfant s'excuse, alors elle se dit que c'est une bonne occasion de faire comme si de rien n'était. Elle acquiesce. Elle essaie de prendre un ton plus calme ; elle peut difficilement faire plus amorphe (l o l) que ça, de toute manière. Sa voix se bloque encore un peu dans sa gorge.

—Ce n'est rien. Ce n'est qu'une peluche, sourit-elle faiblement.

Rien de vivant, rien d'important.

—L'important, c'est que tu es à nouveau toi. Comment tu t'appelles ? demande-t-elle à l'enfant, dont elle a cru entendre le prénom mais qu'elle n'est pas sûre de réussir à répéter. Puis elle lève les yeux vers Afya, inspirant. Tu as besoin d'aide pour le chocolat ?

Elle hésite. Se mordille l'intérieur de la joue et de la lèvre. Elle n'arrive pas à le dire, peut-être qu'il vaut mieux lui expliquer plus tard …? La petite n'est pas bien, elle ne veut pas ajouter de l'huile sur le feu et rendre la situation plus compliquée qu'elle ne l'est déjà pour son amie. Il faut dire qu'elle n'a pas trop géré, sur ce coup-là… Sans son intervention, elles auraient sans doute bien mieux géré, toutes les deux. Elle contient les larmes qui montent de son mieux. Sourire tremblant. … Est-ce que ce n'est pas pire si Afya ne sait pas, au final ? Ahhh…. C'est compliqué.

—Ca va aller, rajoute-t-elle finalement, devant le regard inquiet de son amie. J'ai juste… Enfin. J'ai. Vu Lola... je crois, peine-t-elle à articuler. Alors c'est compliqué. Il faut juste que ça passe. Ca ira.

C'est dit, c'est bon. Maintenant, elle a un noeud à la fois à l'estomac et à la gorge. Mais ça ira. Ca ira. Il faut juste qu'elle réussisse à remonter auprès d'Allen, et tout se passera bien.