Chaque phase de l'Eclipse est accompagnée de ses emmerdes, visiblement.
Si les missions s'étaient plutôt déroulées de manière calme jusqu'ici et que je n'avais pas été que très peu mobilisée (à raison, j'ai largement assez de travail ici), il semblerait que des événements urgents et plus dangereux fassent leur apparition. Quand Keitaro a débarqué dans le bureau des Masters avec une mission en main et que j'étais seule, il m'a regardé comme si j'étais sa sauveuse. Il m'a dit que c'était vraiment urgent, et que tout le monde était déjà sorti (j'ai un doute parce que je pense qu'il a croisé Nikkou et Ashton juste avant moi dans le couloir, m'enfin), j'ai compris que je n'avais pas le temps de négocier.

Il avait déjà posté l'annonce et visiblement je partais avec trois élèves : Amy Artheas, une initié que je connaissais déjà et qui devait être de la même affinité que moi, Pandora Lee, une ancienne Sonore devenue Invisible, et une étoile télépathe plutôt discrète à qui je n'ai eu affaire qu'une ou deux fois, Abdel Aubouadorman. Ce n'est pas la première fois que je dirige une équipe en tant que Master, mais ça n'est pas arrivé souvent non plus, alors je révise mes priorités en jouant avec le cristal téléporteur qu'on m'a prêté pour l'occasion (et qui est une relique d'un temps ancien si l'on considère à quel point ils deviennent rares...).

Premier point, mon rôle est d'assurer la sécurité des lieux, à savoir écarter le public et être attentive aux élèves. Ils sont la priorité, je ne peux pas me permettre d'avoir un blessé dans l'équipe. Ensuite seulement on avisera pour le cas qu'on a en face de nous (une eau au vu des descriptions, mais nous ne savons pas encore si elle est morphe ou voyante...).

Je me suis équipée de mes prothèses de combat version 2 -les précédentes étant encore en réparation merci Chris- et j'ai pris une béquille au cas où, pour l'équilibre. Je regarde encore une photo des lieux pour savoir où arriver sans trop attirer l'attention et lève la tête en voyant arriver Abdel.
Bon, je leur donne les consignes de sécurité et on y va.

Mon pire cauchemar est arrivé, je suis subitement devenue feu. F.E.U ! Est-ce que cette fichue éclipse aura une fin un jour ?! Ça commence à bien faire là ! Et comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, j’ai appris il y a seulement quelques minutes que j’étais réquisitionnée pour une mission d’urgence. Je m’étais inscrite il y a quelques semaines, voulant me rendre utile auprès de Terrae, vu que j’en étais arrivée à maîtriser la Terre pas trop trop mal. Mais, comment vous dire, là je suis devenue feu en fait, lol, et je ne maîtrise absolument plus rien du tout ! Ça va être un désastre !

Cela dit, la mission est urgente, et ils sont en manque d’effectifs apparement ; du coup, je ne peux pas vraiment me défiler... Je prépare donc rapidement un sac avec quelques vêtements de rechange et des affaires de toilette, ne sachant pas combien de temps la mission va durer, avant de me rendre au point de rendez-vous. J’y retrouve Athéna, notre Master référente, que je ne connais pas personnellement mais dont j’ai entendu parler, ainsi que mes autres coéquipiers ; il y a un jeune homme que je n’avais jamais vu auparavant, et je suis surprise de voir également Amy.

« Amy ?! Quelle surprise ! Je suis contente de me retrouver avec toi ! » je lâche avec un large sourire, avant de me reprendre. « Pardon ! Pandora, enchantée ! Je suis prête pour le départ. »

Adressant un sourire poli à Athéna ainsi qu’au troisième élève, je m’insère dans notre petit groupe et paye attention aux directives de la Master. Il semblerait qu’une jeune Eau se soit déchaînée dans la piscine d’un hôtel quelque part en Australie. Ça ne semble pas bien impressionnant dit comme ça, mais quelque chose me dit que ça ne va pas être aussi simple que ça... Bon, c’est parti ! Premier voyage par Cristal téléporteur, check !

Si Abdel m'a l'air plutôt calme (il n'en est pas à sa première mission), Pandora m'a l'air un poil énervée tandis que Amy elle, est aux anges. Il est surprenant de voir que même lorsque je cherche à couper toutes connexions avec l'extérieur comme avec la télépathie, je perçois toujours plus de choses. Les énergies se mélangent avec les sentiments, c'est un cocktail étrange.

Je les laisse faire leurs présentations (les filles se connaissent et s'entendent bien c'est déjà ça !) avant de passer aux explications.

_ Bien. Vous vous êtes inscrites pour une mission, la voici. Il s'agit cette fois d'une intervention d'urgence, dans laquelle on va devoir jongler sur deux terrains ; stabilisé la jeune fille qui -je le rappelle- ne se contrôle pas, puis rester pour prendre en charge sa santé afin de savoir si elle nous accompagne ou pas sur le voyage du retour. Nous nous rendons dans un hôtel, et d'après les informations que l'on a, elle s'est barricadée involontairement dans la piscine, je résume. Mais nous aurons plus d'informations arrivés sur place.

Je sais qu'ils sont probablement en parti au courant, mais je préfère repréciser.

_ Il n'y a pas de plan particulier -c'est faux j'en ai toujours 10 000²- tant que nous ne sommes pas sur les lieux, mais j'ai quand même deux-trois conseils. Amy, gérer ses émotions avec une personne potentiellement en colère à côté, ça n'est pas facile, j'aimerai donc que si tu sens cette partie de ton pouvoir se dérober, tu te concentres sur moi ou Abdel, afin de ne pas amplifier sa colère avec la tienne. Pandora, à ton niveau n'oublie pas que même si tu disparais, tes vêtements restent visibles, c'est toujours utile à savoir. Abdel, je te charge de contrecarrer au maximum son utilisation de l'eau, dans la mesure de tes limites évidemment.

Je commence à sortir le cristal de téléportation de ma poche. Un cristal un peu moins précis qu'à l'accoutumé, mais tout de même de niveau Master.

_ Qui dit mission urgente dit téléportation. Je me charge de l'acte, ne pensez à rien concentrez vous juste sur moi. Pour ceux pour qui c'est une première : ce n'est pas agréable la première fois. Si vous avez besoin d'une ou deux minutes de pause, dites le.

Je sens la nervosité d'Amy, qu'elle tente de cacher par une question qui me tire un sourire.

_ J'avoue que j'aimerai bien en voir aussi ! Ça sera peut-être possible, mais avant tout, la Mission. Si vous n'avez pas d'autre question, on peut y aller, je dis en tendant mon bras, la pierre à la main.

Et c'est parti... [lancé de dés en cours. . .]
Directement dans l'hôtel ! Je suis trop forte.

C'est la panique. Le directeur de l'hôtel, appelé en urgence lorsque l'incident s'est déclaré il y a peu de temps, se ronge littéralement les ongles en attendant l'arrivée des Terraens à l'accueil. La Directrice de l'institut a cherché à le rassurer, lui expliquant que de très bons éléments ont été envoyés pour les aider ; mais franchement, quand on sait que ce sont une bande de gamins surexcités avec des pouvoirs qui explosent à tout moment, il y a de quoi avoir peur. Et puis surtout, toute cette histoire provoque une véritable stupeur chez les clients de son hôtel : tout ça, ce n'est vraiment pas bon pour les affaires ! Il a été contraint de leur demander de quitter le hall, organisant ses équipes afin de distribuer des boissons gratuites et répondre au moindre de leurs caprices.

Quand soudain, des personnes apparaissent comme par magie au centre du hall. Le directeur, un homme carré à la barbe soignée, se redresse aussitôt en poussant un "AH" de surprise et de contetement mêlé. Ses petites jambes l'entraînent très vite vers les Terraens, le visage écarlate et transpirant.

—Vous êtes là !!! Enfin !! Vous ne pouvez pas savoir à quel point nous sommes soulagés de vous voir !! Est-ce qu'on vous a fait le point sur la situation ? Il faut vraiment les arrêter !

Le débit rapide de ses paroles exprime parfaitement la nervosité, mais aussi la colère dans laquelle il se trouve.

—Ils vont détruire ma piscine toute neuve, se plaint-il. Nous l'avons refaite l'année dernière !
—Il y a quelques clients encore coincés dedans, mais nous ne savons pas comment ouvrir la porte, elle a l'air gelée... expose la réceptionniste aux épaules voûtée, bien moins fort que son directeur. Est-ce que vous voulez accéder aux vidéos-surveillance ?

Tous deux ont l'air très pressés de pouvoir guider les Terraens jusqu'au lieu du drame.

Athéna nous détaille encore quelques points et nous donne des conseils par rapport à nos pouvoirs respectifs - ce qui est utile d'ailleurs, car je me posais justement la question de l'invisibilité des vêtements ! Elle nous met également en garde qu'une première téléportation n'est jamais agréable... Génial, comme si je n'étais pas déjà assez stressée comme ça ! L'estomac contracté, je pose ma main gauche sur le bras de la Master, et tends la droite vers Amy qui est à côté de moi. Abdel se rajoute timidement à notre groupe...

Et la seconde d'après, nous voilà arrivés au beau milieu d'un hall d'hôtel. La bouche entrouverte, je cligne plusieurs fois des yeux, complètement déboussolée, regardant autour de moi. Je ne m'attendais pas à ce que la téléportation soit aussi instantanée, c'est vraiment déstabilisant, je me sens perdue et resserre ma prise sur la main d'Amy pour ne pas perdre totalement contact avec la réalité. L'hôtel a l'air très classe, trop à mon goût d'ailleurs ; mais ce qui me dérange le plus est la différence de température, il fait vraiment chaud ici.

Nous avons à peine le temps de respirer qu'un petit homme en costume, trapu et surtout très rouge, nous tombe dessus ; il parle vite et fort, visiblement très contrarié par la situation. Sans doute le manager de l'hôtel, et la jeune femme qui parle timidement derrière lui doit être son assistante ? Je ne dis rien, laissant notre cheffe de groupe mener le dialogue ; de toute façon je me sens trop mal pour vraiment comprendre ce qui se passe. Je tourne la tête vers la blonde et remarque qu'elle est toute pâle aussi, et Abdel n'a pas l'air mieux. Il pourrait pas arrêter de gueuler l'autre là, et nous laisser respirer deux secondes ? Ca se voit qu'on est pas bien quand même, non ?

Je m'écarte du groupe et me dirige vers une fenêtre entourée de lourds rideaux pourpre et or ; j'ai besoin d'air, j'ai vraiment chaud. Genre, anormalement chaud en fait. Prenant appui contre le tissu pour me pencher vers l'avant et chercher une brise fraîche, je ne me rends compte que trop tard que mes mains se sont enflammées en réaction à ce coup de chaud, embrasant avec elles le rideau.

"AH ! Ah mon Dieu, je suis désolée, je -"

J'ai merdé. Ca commence bien. Abdel, help ? En espérant qu'il maîtrise mieux ses pouvoirs que moi, hum.

La téléportation réussie me provoque malgré tout une petite douleur au crâne. Le changement brusque de décor, de lumière et d'air est toujours très particulier. Je prends une grande inspiration en fermant les yeux pour contenir l'impression étrange, alors que le gérant de l'hôtel s'approche. Il ne me faut que trois secondes pour comprendre à qui on a affaire : une personnalité de professionnel du luxe, c'est à dire qui ne supporte aucun écart de conduite ou de débordement.

La timide dame de l'accueil nous propose de regarder les vidéos de surveillance, et je n'ai pas le temps de parler que déjà, tout déborde. Pandora mis le feu au rideau en essayant de se remettre de sa téléportation, Amy vida son estomac sur Abdel, qui vida le sien sur le directeur, et avant que je n'ai eu le temps de faire un seul geste, le rideau tomba -ou plutôt ce qu'il en restait- au sol.

...
Ok.
Génial. Bien, non mais c'est bien on commence parfaitement là.
Je sens la colère de M.Okaré bondir et je monte immédiatement mes barrières de Masters pour éviter qu'elle me contamine. Je la perçois malgré tout avec une grande netteté, ce qui n'arrange rien à mon mal de crâne, sans compter la panique des filles et l'absence de Abdel, qui est tombé dans les pommes. Je sens un picotement à l'arrière de ma tête- ne pas s'énerver, ne pas s'énerver. Réfléchir. Arranger. Ok. C'est parti.

Je me tourne vers le directeur, mains en l'air en geste de conciliation, et prends la voix la plus douce que je puisse, sachant quels effets cette voix peut avoir parfois. Je n'essaye pas d'utiliser le don de sensitif, pas pour le moment, trop risqué.

_ Oh mon Dieu monsieur, je vous prie de nous excuser, nos élèves ne sont pas habitués à ce mode de transport particulier... Je suis vraiment navrée, je m'engage personnellement à faire réparation pour ces dégâts, permettez que je m'occupe de ces insolents deux minutes ?

Je me retourne vers les trois élèves avec un air sévère, essayant d'empêcher la colère de monter.

_ Amy, prends Abdel et allez vous nettoyer. Prenez le temps qu'il vous faudra. Pandora, calme toi, respire, doucement, désactive ton pouvoir. Demande à ce qu'on t'apporte de quoi nettoyer le sol ici et récupère ce que tu peux du rideau, j'en ai aurai besoin pour en commander un nouveau. Ne faites rien . dans . la . précipitation, je suis à deux doigts de vous ramener à Terrae.

Je me retourne à nouveau vers le gérant et la dame de l'accueil.

_ Je vous prie d'accepter mes excuses. Tous les dégâts infligés à cet hôtel par notre faute seront à nos frais, ne vous en faîtes pas. Me permettriez vous d'accepter la proposition de votre réceptionniste afin de regarder à quoi nous avons affaire ?

J'espère de tout mon cœur qu'il ne va pas nous virer tout de suite. Parce qu'il aurait largement raison.
Dans une dernière tentative, je baisse consolide mes barrières mentales et lance ce que je veux être une vague de calme... Qui atteint toute l'assistance. Wow, je suis performante aujourd'hui.

RECAP' :

Ca aurait pu bien se passer, mais visiblement non. Après s'être fait littéralement vomir dessus, le Directeur de l'hôtel devient encore plus écarlate et se met immédiatement à vociférer des insanités, tandis que sa réceptionniste fait un pas en arrière, les yeux grands-ouverts. Il se met donc à menacer copieusement les deux garnements qui n'ont pas su retenir leur estomac, tandis que l'un deux s'évanouit et que… la dernière met le feu aux rideaux. C'en est trop :

—FICHEZ-MOI LE CAMP DE MON HOTEL !! JE ME PASSERAI DE VOTRE AIDE !!! C'EST INADMISSIBLE, VOUS ÊTES- VOUS ÊTES IGNOBLES, IRRESPECTUEUX ET DANGEREUX !! DES DANGERS PUBLICS !! J'exige qu'on m'envoie une autre équipe !! (Puis il se tourne vers la réceptionniste.) ET VOUS, QUE FAITES-VOUS ENCORE ICI ??? ALLEZ ME CHERCHER UN AUTRE COSTUME !!
—T-tout de suite monsieur, bredouille-t-elle avant de partir en courant pour donner les ordres, et revenir avec des serviettes éponges.

Pendant ce temps, la Master commence à essayer de calmer le Directeur… Heureusement, celle-ci semble elle aussi confuse et furieuse, et le mot "insolents" eut tôt fait de la ranger dans la catégorie "Seule personne décente à qui parler, mais je vais quand même m'acharner verbalement dessus, parce qu'on VIENT DE ME VOMIR DESSUS" :

—Vous avez bien intérêt, c'était un rideau HORS DE PRIX !!! Et qui paiera pour mes frais de pressing ?!! MAIS QUE CA PUE !!

Et il continue à s'énerver tout seul dans son coin, hurlant presque sur son personnel en leur disant de se dépêcher de ramener le matériel de nettoyage pour dépolluer son magnifique sol marbré. Le sol…

—AHHH ET IL Y EN A MÊME SUR MON TAPIS !!!

Il leur fait dos. Quelques gestes zen et un peu de respiration. Sa maman, paix à son âme, lui avait un jour appris que s'énerver faisait des rides, et il ne peut absolument pas se permettre d'avoir des rides. Il ne voudrait pas faire fuir ses charmantes maîtresses (qui ne sont évidemment pas avec lui pour l'argent, attendez, vous pensez à quoi là ?! bien sûr que c'est un beau gosse le Directeur-).

Il se retourne vers la Master et fait un geste vague de la main (il n'accepte absolument pas les excuses) et s'apprête à détourner les talons sans ajouter un mot, mais soudain, il se sent… Calme. Serein. Waouh. Comme quoi, le feng shui machin-bidule de sa mère, ça aide vraiment bien !! Il n'a plus aucune crampe dans la mâchoire ! Il renifle cependant dédaigneusement. Puis remarque (enfin) les jambes bizarres de la dame. … Ok.

—Je vous permets. Mais que vous sales petits gamins fassent en sorte de se dépuer, cela risque encore de porter préjudice à mon hôtel. LYDIAAAA.
—Je suis là monsieur !
—Donnez des uniformes propres à ces jeunes et montrez leur les caméras. Oh et puis dépêchez-vous, à ce train-là il ne restera rien de ma belle piscine !!

La réceptionniste s'incline presque devant le Directeur qui tourne les talons en continuant à râler, puis leur fait rapidement signe de la suivre. De derrière le comptoir, elle sort deux chemises et pantalons propres ramenées par un homme en uniforme, qu'elle tend à Adbel et Amy, très embarrassée par toute la situation.

—Excusez notre Directeur, s'il vous plaît… La situation le met beaucoup à cran. Il y a des vestiaires juste là-bas pour vous changer. (Elle désigne l'arrière du comptoir.) Laissez vos vêtements, nous les nettoierons, ne perdons pas davantage de temps. Ne vous en faites pas. Je vais chercher le visuel des caméras le temps qu'ils reviennent...

Elle fait signe à Athéna de se rapprocher et passer derrière le comptoir, jetant parfois quelques coups d'oeil sur ses jambes, tout en pianotant sur le clavier pour trouver le système de caméras de surveillances... Et oui, elle est terriblement lente.


Résumé :
+ Le directeur est énervé, très énervé (et il gueule beaucoup pendant qu'Athéna vous enguirlande)
+ Le directeur accepte la demande d'Athéna, la vague de calme l'a apaisé suffisamment pour qu'il coopère
+ Des membres du personnel reviennent avec du matos de nettoyage et des vêtements, qui sont prêtés à Amy et Abdel
+ La réceptionniste cherche les infos de la caméra

HRP : Bien joué-- :x Vous êtes des héroïnes-

Note : Je re-posterai après Amy pour vous donner le résultat des vidéos-surveillances, comme ça mon post est pas gigantesque et vous avez le temps de réagir à ce qu'il se passe ;) Parce qu'il faut être honnête, celui-ci fait pas avancer l'intrigue ->

Visiblement, la téléportation n'est pas bien passée pour les autres non plus, et Amy ainsi qu'Abdel vident le contenu de leur estomac... Sur le directeur, et ça coule sur le tapis omg. Je retiens un haut-le-coeur, heureusement que je suis derrière eux, quelle horreur !
Je n'ai même pas le temps d'être soulagée de rester propre, que je flambe malencontreusement le rideau ; heureusement qu'Amy réagit au quart de tour et gère la catastrophe ! C'en est apparemment trop pour le pauvre Abdel, qui perd connaissance... Et c'en est trop aussi pour le directeur, qui pète littéralement un câble - ok, il en a un peu le droit vu ce début désastreux !

Je reste en retrait alors que le petit bonhomme nous hurle dessus, suivi de près par Athéna qui nous remonte les bretelles. Bon, en vrai, de sa part à elle ce n'est pas trop justifié ! Qui est-ce qui a décidé de prendre en mission trois personnes qui n'ont jamais expérimenté la téléportation, hein ? Enfin je ne sais pas, elle - ou les Masters en général - auraient au moins pu nous faire un entraînement express ou quelque chose pour éviter le désastre, non ? Bref, ce n'est pas le moment de faire part de mes griefs, je crois, aussi je reste silencieuse, supportant les remarques sans toutefois baisser les yeux. Je plains la réceptionniste qui court à gauche et à droite pour essayer de calmer son directeur... Elle n'a rien demandé, la pauvre !

Une vague de calme semble soudain couvrir notre petite assemblée, et je suspecte la Master d'en être à l'origine - elle est Sensitive en ce moment, non ? Le petit bonhomme se calme un peu, et revient sur sa décision de nous remballer d'où nous venons, proposant même des vêtements propres pour Amy et Abdel - qui a repris connaissance au vu des cris. Alors qu'ils partent se changer, la jeune femme de la réception ramène de quoi nettoyer les dégâts liés au rideau.

"Je vais m'en occuper, c'est de ma faute... Vraiment désolée pour... Ce petit débordement."

Elle se dirige ensuite derrière le comptoir avec Athéna pour lui montrer les vidéos-surveillance, alors que je m'affaire à réparer mes dégâts. Bon, au moins le tapis n'a pas brûlé, mais il n'y a vraiment rien à récupérer du pauvre rideau...

Résumé:

Tandis que les plus jeunes s'en vont nettoyer leurs bêtises et se changer, la réceptionniste commence à tapoter sur son clavier. Il faut qu'elle entre les codes d'accès au compte, étant donné que ce n'est habituellement pas depuis cet ordinateur que les employés accèdent aux caméras… Ce sera sans doute plus rapide que d'aller dans la loge de surveillance. Et puis, il faut dire que la vague de calme de tout à l'heure l'a un peu rendue groggy…

—Pas toujours facile, les enfants, pas vrai ? sourit-elle. J'ai deux adolescents à la maison, ils font aussi des catastrophes et pourtant n'ont pas de pouvoirs… Ah ! Voilà les caméras surveillance, attendez, je cherche  celles de la piscine...

La réceptionniste fait signe à la Masters aux jambes bioniques de se rapprocher, grand sourire aux lèvres, sans percevoir la moindre émotion négative émanant de son interlocutrice. Elle lève les yeux en voyant les deux autres élèves, ceux qui ont vomi, sortir de la loge ; elle ne comprend pas bien pourquoi la jeune fille n'a pas pris le temps de mettre la chemise, elle a beau ne pas être très jolie, elle est sobre et solide. S'ils viennent à se retrouver trempés à la piscine, elle aura sans doute froid avec son pull… Enfin, tant pis ! Ce n'est pas son problème.

—Ah ! Voilà la piscine !!

Les caméras sont enfin affichées à l'écran (je demande un WAHOO)… et cette constatation des dégâts fait perdre son sourire à la réceptionniste, qui semble se rappeler des enjeux.

De la glace partout ; la piscine n'est plus vraiment ce qu'on peut appeler une piscine, plutôt une patinoire ponctuées de petites montagnes de vagues gelées en plein mouvement bloquant la porte et séparant les petits groupes de clients terrifiés. Trois personnes par ici, tout près de la porte ; deux recroquevillés derrière le bar de la piscine ; quatre, dont un enfant, tout au fond… Et une jeune femme visiblement en train de crier sur un homme en train de trembler sur la glace de la piscine — ou peut-être est-elle en train de paniquer elle-même…? Sans le son, ils ne peuvent pas réellement le deviner…

—Je crois qu'il faudrait vraiment que vous y alliez… murmure la réceptionniste d'une voix blanche, se levant en vitesse.

Elle n'a même pas réussi à se mettre debout que le courant saute. Le visuel s'éteint. Près du groupe de quatre personnes dans la piscine, juste avant la coupure, on a pu voir des étincelles…

—Vite, je vous guide ! C'est au -1 ! Ils doivent mourir de froid !!

La réceptionniste se met à courir vers un escalier menant à l'étage inférieur. Les lumières de secours se sont mises en route, éclairant le couloir d'une lumière peu encourageante ; au bout du couloir du spa, derrière la porte de la piscine en partie gelée, on pouvait entendre des cris. Deux hommes de sécurité semblent déjà être en train d'essayer de percer la glace qui maintient fermée la porte par le léger interstice. Ils ont quelques outils à portée de main...

—PAS DES ECLAIRS, PAS DES ECLAIRS, HIIII !!
—CHERIE ESSAIE DE TE CALMER !!
—MARC, COMMENT VEUX-TU QUE JE ME CALME ?!!

La réceptionniste les abandonne là :

—Je vais tâcher de remettre le courant ! Bonne chance !

Récap pratique :

Je sens les regards déçus et la frustration des élèves quant à mon comportement, mais je ne m'en formalise pas. Je ne suis pas là pour être gentille, mais pour faire en sorte que la mission se passe bien, qu'elle ne créé pas de nouveaux ennemis à Terrae, et les défendre aurait eu pour seul résultat de nous renvoyer tous à la maison. Je me fais la réflexion que je suis avec la première génération à ne pas avoir connu les scientifiques ou le Centre... Quelle chance.

Les filles s'exécutent malgré tout, je grimace à la mention du tapis (beaucoup plus difficile à remplacer mais nous verrons cela plus tard) et je suis la réceptionniste qui accepte de me montrer les vidéos de surveillance. Et. Bon sang. Qu'elle est lente. Génial. Elle fait la discussion, et je hoche la tête distraitement, ne cherchant pas à la brusquer. Je ne saurai pas m'en sortir, l'informatique n'est pas mon domaine, mais bon sang, c'est lent.

Quand les caméras affichent enfin une image, je jette mon regard à la rencontre de l'espace représenté. Ok, salle carrée, je repère rapidement les placements des personnes présentes, et je suis en train de regarder le rythme de ses vagues de glace quand le courant saute. Je fronce les sourcils. C'est pas bon. Pas bon du tout. Les étincelles étaient discrètes, mais elles ne m'ont pas échappé.
Lorsqu'elle se précipite vers le lieu du crime, je fais signe à l'équipe de la suivre.

Nous arrivons au bout du couloir, où deux agents de sécurité essayent déjà de forcer la porte. Ils nous laissent la place, et la réceptionniste remonte. Je ne sais pas encore si remettre le courant est une bonne idée, mais j'espère que nous aurons le temps d'agir avant qu'elle n'y arrive. Des cris me parviennent à travers la porte. Je serre les dents. Je m'en doutais. Génial. Il est difficile de savoir pour le moment où est située la femme qui a développé ses pouvoirs, espérons que ce soit au fond de la salle. Mon cerveau calcule alors que je sors de ma poche mon cristal de titan.

_ Bien. Dernières actualités, on est face à deux Vides, un eau et un tonnerre. Je vais défoncer la porte, la priorité est d'évacuer les civils. Je vais occuper le couple au centre, Amy tu pars à gauche évacuer les trois personnes à côté de la porte, Pandora et Abdel vous longez le mur à droite pour dégager les gens derrière le bar. Si la glace s'approche trop de vous, essayez de l'endiguer. Une fois que vous aurez évacué, vous revenez. On avisera des cas ensuite.

Je parle vite, sans plaisanter. C'est le moment de l'action.
Je me tourne ensuite vers les deux vigiles. Pourquoi pas ne pas les impliquer aussi tant qu'on y est.

_ Messieurs, est ce que l'un de vous pourrait se charger de faire remonter les baigneurs pendant que l'autre se place en haut de l'escalier et empêche qui que ce soit de descendre ? Un invité inattendu pourrait rendre la situation plus compliquée.

J'espère de tous cœur qu'ils seront coopératifs malgré le personnel que nous avons croisé jusqu'ici, et j'en profite pour écarter les outils un peu plus loin en les poussant du pied. On ne sait jamais. Je me tourne ensuite vers la porte, cristal en main, et crie.

_ LES SECOURS ARRIVENT, ÉCARTEZ VOUS DE LA PORTE. UN, DEUX, TROIS.

Et j'enfonce la glace et la porte d'un coup d'épaule, prenant soin de retenir la poignée pour ne pas que ladite porte soit éjectée. Je m'avance doucement, mains en l'air, laissant derrière moi la place aux élèves d'agir.

_ Bonjour vous deux, je dis dans un anglais un peu imparfait, prenant ma voix de Master pour m'adresser au premier couple, ignorant la panique de l'autre Vidé. Je m'appelle Athéna, je suis là pour aider. Comment vous vous appelez ?

On va commencer par les choses simples. Je me concentre au maximum sur mon propre calme, sans rien émettre. C'est déjà assez difficile de ne pas céder soit-même à la panique.

RECAP:

Athéna suit la réceptionniste derrière le comptoir pour visionner les vidéos de surveillance, pendant qu'Amy et Abdel partent se changer, et que je nettoie rapidement les restes calcinés des rideaux. Nous nous rejoignons ensuite près de la Master pour regarder également les images et se faire une idée de la configuration des lieux. Plusieurs personnes semblent prises aux pièges autour de la piscine... Qui ressemble plutôt à une patinoire, en fait.

Une fois la situation assimilée, la réceptionniste nous emmène au niveau -1, où des agents de sécurité sont déjà affairés à tenter d'ouvrir la porte. Des cris nous parviennent de l'autre côté de la paroi... Wait, des éclairs, c'est quoi ce délire ?! Ne me dites pas que... Génial. Un deuxième Vide, on enchaîne vraiment galère sur galère là ! Notre cheffe dispense rapidement ses instructions, je me retrouve en binôme avec Abdel, Amy seule, alors que le personnel de l'hôtel doit rester en arrière pour évacuer les rescapés, et éviter de nouvelles intrusions.

Le plan étant clair et concis, je me contente de hocher la tête, et laisse Athéna s'occuper de la porte. Je la regarde défoncer la porte d'un coup d'épaule contrôlé, bouche bée face à sa maîtrise de sa force. Mais le temps n'est pas à l'admiration, aussi je me précipite avec mon binôme par l'ouverture, et longe le muret extérieur pour arriver derrière le bar. J'entends la Master s'adresser au couple au milieu de la... Patinoire (bon sang ils doivent geler en maillot de bain là-dedans !), profitant de cette diversion pour m'adresser en chuchotant aux deux clients de l'hôtel, sans attirer l'attention.

"Bonjour. Mon nom est Pandora, et voici Abdel, nous sommes là pour vous aider. Nous avons réussi à enfoncer la porte, donc on va pouvoir vous évacuer. Est-ce que vous pouvez marcher ?"

La jeune femme hoche la tête en tremblant, visiblement apeurée et frigorifiée, alors que son compagnon pointe son doigt vers son pied.

"Je... Mon pied est coincé dans la glace..."

Merde. Ça ne pouvait pas être simple évidemment. Je fronce les sourcils avant de me tourner vers Abdel.

"Accompagne la jeune femme en sécurité, je m'occupe de lui."

Elle ne proteste pas et les deux se carapatent vers la sortie, où j'espère que quelqu'un a pensé à amener des couvertures. Je ferme les yeux et me concentre quelques secondes, jusqu'à ce que des flammes apparaissent au bout de mes doigts.

"Je vais faire fondre la glace. Tu me dis si ça commence à te faire mal, ok ?"

Il hoche la tête, et j'inspire profondément avant d'appliquer mes mains sur la glace au niveau de son pied. Pourvu que ça se passe bien cette fois...

Résumé: