Cette éclipse allait le rendre fou. Après cette mission chaotique, Huo avait réussi à ramener tout le monde à la maison... Nicolas se sentait usé mais son corps était loin d'être cassé par ce qui était arrivé. Tout était dans sa tête. Il lui a fallu un certain temps pour convaincre Ronron... Et poussé par une sensation terriblement creuse en lui, il a donné rendez-vous à Mathéo, au parc, pour le voir. Assis sur la balançoire, il triturait entre ses doigts le socle qui maintenait le cristal Guérisseur maintenant disparu. Il n'était plus Sensitif, il percevait à peine les auras autour de lui. Et maintenant, il n'avait plus le cristal accroché à son cou laissant deviner la présence douce de son Univers à ses côtés. Et pour couronner le tout il était devenu Invisible. Aveugle Invisible. L'ironie de la vie aime, décidément, lui claquer au visage avec le revers de sa main ganté de cuir clouté. Et ce n'était, vraiment, pas ce qu'il avait envie de vivre maintenant. Rien n'est jamais facile hein ? Rien ouais. Mais on ne va plus jamais baisser les bras pour ça.

Nicolas souffle un rire dans le silence de la nuit. Ouais. Plus jamais. Les choses ont changé.

Je me retourne quand j'entends un bruit de pas réguliers qui s'approchent, tout doux. Mathéo arrive et je ne peux pas m'empêcher de sourire, comme toujours, chaque fois qu'il apparaît devant moi. Je me lève en l'appelant, je m'approche vers lui et l'on se rejoint. Je le prends dans mes bras, plongeant mon visage au creux de son cou et je souris plus fort, inspirant profondément son odeur rassurante. Il m'a manqué. J'ai envie de dire qu'il m'a manqué, depuis que j'ai dû utiliser son cristal. Mais sa présence apaise tous les supplices que je traverse, et tout paraît si minime face à la pureté de son sourire. Je recule, le lâche d'un bras pour écarter quelques mèches de son front et y poser un baiser. :

-Bonsoir toi. Désolé, de te donner rendez-vous aussi... rapidement.

Je ne résiste pas à l'appel au fond de moi qui me demande de le serrer à nouveau contre moi. Si je pouvais devenir minuscule pour qu'il me tienne dans ses mains, je le ferais. Je m'y roulerais en boule et j'y serais si serein... :

-J'avais besoin de te voir... et de te parler.

Quand on a mis les choses à plat, quand on s'est dit qu'on ne se cacherait plus, je l'ai retenu. Je l'ai promis.

J'appuyai fébrilement sur la touche de mon portable pour écouter le message, celui laissé par le numéro que j'attendais depuis le début de la journée. Lorsque la voix automatisée avait annoncé le numéro, mon coeur avait sauté un battement, et je m'étais précipité aussitôt vers mon lit, me cognant l'orteil au passage. La douleur pulsait légèrement, mais je n'y prêtais pas attention. La voix s'éleva à nouveau, me délivrant le message. Rendez-vous au Parc. Il était bien rentré. Sain et sauf. Un profond soupir de soulagement m'échappa, secouant mon corps entier. Je n'avais pas réalisé à quel point je m'étais angoissé jusque là.

Plus tôt dans la journée, alors que je tentais de contrôler au mieux ma voyance pour ne plus que des visions fassent irruption de façon intempestive, une drôle d'impression m'avait perturbé. Pendant un moment, je crus sentir qu'on activait un cristal à moi, mais c'était si tenu que je n'en étais même pas sûr. Pourtant, je ne parvenais pas à m'en défaire, aussi parce que le seul cristal que j'avais fabriqué qui soit encore intact n'appartenait qu'à une seule personne. Or il était parti dans la journée en mission, malgré l'éclipse. J'essayais de ne pas trop m'en faire pour lui quand il partait, il savait se débrouiller, il n'était pas seul, j'avais totalement confiance en Huo, même en Ariana puisque Nicolas avait confiance en elle. Toutefois, je devais avouer que cette fois-ci, j'étais plutôt inquiet; et l'idée qu'il ait pu utiliser mon cristal n'aidait pas. Je tentais de me raisonner, de me dire qu'il pouvait y avoir plusieurs raisons, des gens blessés. Rien à faire. Finalement, grâce au message, je savais que tout c'était bien terminé. Le sourire aux lèvres, j'attrapais mon manteau et partis vers le parc. Je demandais à une personne croisée dans le couloir de me mettre sur le chemin, et suivi la direction indiquée. Il ne me fallut pas longtemps pour ressentir son énergie, quoique floue, vers laquelle je pus me diriger, comme un bateau guidé par un phare.

J'entends son pas et sens presque aussitôt ses bras autour de moi. Ronronnant de plaisir, ne retenant pas un nouveau soupir de soulagement, un large sourire étire mes lèvres en sentant son souffle dans mon cou, et en sentant mon propre souffle rencontrer sa peau. Il était bien là, entier. Je ne peux m'empêcher de rougir lorsqu'il embrasse mon front, lui adressant un joli sourire.

-Ce n'est pas grave. Je suis content de pouvoir te voir. J'ai... Je... Enfin, je me suis... un peu inquiété, balbutiais-je, encore plus gêné.

Il me ramène contre lui pour me serrer à nouveau. Cette fois, j'enfouis ma tête dans son torse, heureux de pouvoir respirer son odeur et de le sentir contre moi. Ça allait mieux. Je me sentais mieux. A ces mots, je relève la tête, m'écartant doucement pour porter attention vers son visage, vers l'origine de sa voix. Je hoche la tête pour lui faire comprendre que je l'écoute puis avise le sensation qui m'a dérangé lorsque je l'ai serré contre moi.

-Ton cristal... Tu l'as vraiment utilisé alors ? demandais-je, de nouveau inquiet

AAAH ! Il sourit. AAAAAAGNNNNNNH ! Oh wow il rougit. HMM. Ok tu essaies vraiment de te contrôler ou tu fais semblant ?! Nicolas s'en contre-fiche, pris d'un bonheur extatique à partir du moment où son Univers l'a "vu" et l'a reconnu. Il s'était inquiété... Je m'accroche à ses mots, je m'accroche à sa voix. Je le laisse lever sa tête vers moi, je sais qu'il a besoin de m'entendre plus que jamais... :

-Je suis désolé de t'avoir inquiété. Et oui... j'ai eu besoin du cristal. dis-je sincèrement. Je vais t'expliquer...

Je m'accroche à son bras, le guide à la balançoire où il peut s'asseoir... Moi, je me mets à terre, devant lui, ma tête posée sur ses genoux. C'est peut-être débile, vu de l'extérieur, mais j'aime être comme ça. J'aime être au sol avec ses mains qui caressent mes cheveux de temps à autre. J'enlève même l'élastique qui les retient pour l'occasion. Puis je prends une grande inspiration, enfin posé, je peux mieux parler. :

-On devait trouver quelqu'un, dans un immeuble qui était en train de s'effondrer. Huo m'a protégé, mais il devait maintenir le bâtiment en même temps. Et plusieurs choses ce sont passées en même temps, je me suis retrouvé clairement amoché... Bref. Tu m'as sauvé.

Encore une fois. Je me retiens de le dire mais au final, tous les deux, on le pense très clairement. Mathéo est si fort qu'il peut nous sauver malgré la distance... Mais maintenant... :

-Maintenant j'ai plus ton cristal au bout de ma chaîne... Je ne te sentais plus. Ça m'a inquiété aussi...

Ne plus être Sensitif, ça m'a donné cette sensation d'être coupé de ceux auxquels je tiens... et de perdre Mathéo, enfin, son cristal, ça m'a fait réaliser une chose très importante. Mais chaque chose en son temps. :

-Tu as senti ?... Je suis désolé, j'aurais voulu te prévenir plus tôt...

Je secoue la tête lorsqu'il s'excuse. Je me doute que, s'il l'a utilisé, c'était qu'il n'avait pas le choix. Il était fait pour ça après tout, je le lui avais confié pour qu'il le porte sur lui en cas de besoin. Au fond de moi, je suis vraiment heureux que mon cristal ait pu lui être utile. Même si j'aurai préféré que ce ne soit pas en se mettant en danger. Je me laisse guider jusqu'à une balançoire, du moins c'est ce que mon équilibre me dit lorsque je m'assois dessus et que je sens un bref mouvement de va et vient. J'entends des bruits de vêtements qui frottent, m'interroge sur ce qu'il fait... le poids familier sur mes genoux me fait comprendre ce qu'il se passe. Un doux sourire m'échappe en retrouvant cette habitude propre à Nicolas. Délicatement, je laisse mes doigts s'enfoncer dans sa chevelure, et caresse avec douceur ses mèches éparses.

J'écoute ses explications, frémis un instant lorsqu'il m'explique qu'ils ont dû retenir un immeuble de s'effondrer. Aux mots "clairement amoché", je stoppe ma main quelques secondes, refoulant au fin fond de mon inconscient les images qui veulent l'assaillir. Je reprends ensuite mes caresses, y trouvant une certaine forme d'apaisement. Il allait bien maintenant, je le savais, il était près de moi, je n'avais plus besoin de m'inquiéter.

-Je suis heureux de t'avoir sauvé, répondis-je sincèrement.

Que mon cristal ait été là pour lui. Moi, personnellement, je n'aurai rien pu faire dans mon état, ce qui rend mon soulagement d'autant plus grand. Heureusement qu'il avait gardé un cristal! Même si je doute que Huo l'aurait laissé mal en point! Sa remarque sur l'absence du cristal, de ne plus sentir ma présence peint une surprise passagère sur mon visage, qui s'efface bien vite. Je hoche la tête.

-Je comprends ce que tu as ressenti.

Un léger rosissement prend mes joues, un rosissement de plaisir d'apprendre qu'il s'était inquiété alors qu'il était en plein milieu d'un carnage, plaisir d'apprendre qu'il... avait pensé à moi ? Je secoue la tête, un petit sourire toutefois accroché aux lèvres. Je presse doucement son crâne contre mes genoux, équivalent d'un câlin au vu de notre position.

-Je n'ai pas compris ce qu'il se passait tout de suite. C'était comme... une intuition, un pressentiment plutôt, que l'on utilisait mon pouvoir. Et comme tu étais le seul à avoir un cristal à moi...

Je reprends doucement les caresses, appréciant le contact de ses cheveux, de la peau de son cou où les cheveux sont plus courts. Il apaise à nouveau mes craintes et me fait profiter pleinement de ce moment d'intimité.

-Et arrête de t'excuser! Tu as fait ce qu'il fallait, donc je suis heureux. Et puis, je suis là maintenant non ? demandais-je, en laissant échapper un petit rire.

Les doigts de Mathéo glissent sur mon crâne... Doucement, les passant dans les cheveux longs, s'arrêtant lorsqu'il réfléchit, potentiellement lorsqu'il est trop touché aussi... Tendrement, sur les plus courts, m'arrachant un soupir heureux alors qu'il me fait un bref câlin. Mathéo a senti sans comprendre ce qu'il se passait vraiment, il savait sans trop savoir que quelque part, on utilisait son pouvoir... Ça doit être étrange comme sensation... Et il me demande d'arrêter de m'excuser. Je geins, avec un sourire aux lèvres mais je geins tout de même, frottant mes joues sur sa cuisse. Je suis un gosse. :

-Mouiiii j'arrête. Je marque une pause avant de reprendre, plus sérieusement. Oui. Tu es là.

Je me redresse pour mieux observer son visage. Ce que je pense, je le dis sans détours. :

-En fait, tu es toujours là. Délicatement, je prends sa main. Ne plus être Sensitif m'a donné la sensation d'être déconnecté des autres. Mais je n'étais pas seul. Utiliser ton cristal, perdre comme un bout de ton aura qui me suivait constamment... ça m'a fait tout aussi mal, si ce n'est plus. Mais... tu es toujours là, oui.

Dans mon cœur... Je me relève juste assez, un genou à terre, pour être toujours plus proche de lui, de son visage. Je veux le voir, je veux l'embrasser tout entier. Je veux... l'avoir toujours là. Près de moi. :

-Mathéo. Je veux te faire une promesse. Je prends sa main entre les miennes, l'apporte à mes lèvres. Dès qu'on aura nos pouvoirs... Je veux te donner mon premier cristal. Un cristal Sensitif.

Je sens mon cœur qui bat fort. Je sais bien que c'est stupide de se demander si j'ai le droit de dire ça, j'ai l'impression d'être égoïste encore, mais ça n'a plus d'importance. Que je sois un monstre ou pas, avec mes cicatrices et mon corps cassé, avec l'avenir tout incertain qu'il soit, moi aussi... :

-Je veux être là aussi.

Un petit rire m'échappe lorsque je l'entends gémir, et je me retiens de le gronder gentiment. J'ai l'impression d'avoir un gros chat sur les genoux qui se frotte contre moi, et la pensée de Nico couvert de fourrure à un côté très drôle, surtout au vu des bruits qu'il fait. Puis le poids quitte mes genoux, bien que lui n'ait pas bougé, et sa main vient prendre la mienne. J'avale difficilement ma salive, respirant à peine, en entendant ses mots. Je ne savais même pas quoi répondre, rien qui ne soit pas stupide en tous cas. Je prends conscience de ce que ça a dû lui demander de me dire cela, comme je peux imaginer la perte qu'il a ressenti en perdant sa sensitivité. Nouveau mouvement, le poids se fait plus léger, mais toujours présent. Je sens un souffle près du mien, il a rapproché son visage. Une nouvelle rougeur vient occuper le mien.
Une promesse. M'offrir son premier cristal. Un cristal sensitif, pour qu'il soit toujours près de moi, de la même façon que j'ai été auprès de lui tout ce temps à travers mon cristal. Je hoche à nouveau la tête.

-Merci Nicolas. Je t'en offrirai un moi aussi. Ce sera... comme une promesse réciproque, dis-je avec un grand sourire.

Je sens ses lèvres au bout de mes doigts, sur la peau de ma main ensuite. Je frissonne un peu mais parviens à me contenir. Je mesure la portée de son engagement, un premier cristal... son premier cristal, qu'il veut m'offrir à moi. Je comprends à quel point cela signifie... qu'il tient à moi. Je crois que c'est aussi pour ça que je ne peux pas m'empêcher de sourire.

Mes paupières tressautent alors qu'il poursuit la promesse qu'il me fait, manière de montrer ma surprise puisque mes yeux fermés ne peuvent s'écarquiller. Mon sourire, lui, est toujours bien présent. Je pose une main sur sa joue, que je caresse comme si je tenais la chose la plus fragile au monde, me penche et embrasse son front comme il l'a fait pour moi à mon arrivée.

-Je n'attends rien d'autre, Nicolas, dis-je simplement.

Je veux ajouter quelque chose, me tais, rouvre la bouche, puis la referme. J'ai toujours été handicapé quand il s'agit d'exprimer mes sentiments, j'en ai toujours été incapable, c'est aussi pour cela que ma soeur me harcelait tant pour que je sorte et m'extériorise. Exprimer ses sentiments... c'était si difficile, si intime. Ce n'est pas évident de se mettre à nu devant quelqu'un, de se sentir vulnérable et de l'assumer pleinement. Pourtant, je vais le faire pour lui, comme il l'a fait pour moi.

-Moi aussi... je veux rester là pour toi... Si tu le veux, ne puis-je m'empêcher d'ajouter.

Une promesse réciproque. Je souris. J'aime cette idée... Je suis content qu'il veuille bien me faire un nouveau cristal. Me connaissant, je ne lui aurais pas demandé. Et je l'aurais regretté. Mathéo caresse ma joue et je soupire lentement. Je ferme les yeux alors que son visage s'approche pour venir déposer un baiser sur mon front. Je suis déjà assez chaud, de base. Je suis devenu Feu, ça n'arrange pas les choses... Mais ce simple contact m'a donné l'impression de me liquéfier, mes organes internes en fusion... Et oui, je suis en t-shirt et manteau de cuir en plein hiver mais je suis en train de cuir.

...Mathéo dit qu'il n'attend rien d'autre.

Alors j'essaie d'être classe et romantique, je mûris ma décision pendant des heures parce que je veux rien hâter, je veux que ce soit parfait mais mon Univers me désarme en quelques mots ? C'est pas du juste ça monsieur le juge ! Je l'observe un instant alors qu'il semble vouloir ajouter quelque chose... Bien avec un peu de chance, j'aurais le temps de réunir les neurones qui me restent pour pouvoir éviter de bégayer... eeeet non. Ce que Mathéo me murmure ensuite me donne envie d'hurler ma joie à la lune. Mon cœur s'emballe à nouveau et j'ai l'impression que ma fièvre n'a plus de limite. Pourtant j'arrive à murmurer en souriant paisiblement... :

-Oui. Je le veux.

Je pose ma paume sur sa joue, comme je le fais souvent... J'ai envie de l'embrasser. Cette idée me brûle un peu plus l'âme. Je vais pour lui demander mais mon corps s'avance déjà et mes lèvres rencontrent les siennes... Ça devait être timide et bref mais je m'attarde un peu, m'abandonnant mais toujours en restant sage... Et j'ai pris feu. Oui. Littéralement cette fois. Je sens des flammes dans mon dos, ma tête et mes épaules, une crinière flamboyante incontrôlée et intense... Je m'éloigne aussitôt de Mathéo pour éviter de le blesser. :

-AH MAIS- bordel... Pardon je- euh... Je m'éteins, attends.

"Oui. Je le veux." Quand j'entends ces mots, je sens mon sourire s'élargir et devenir plus lumineux, si c'était encore possible. J'étais heureux. Profondément heureux. On venait de se promettre, véritablement, de rester l'un avec l'autre, de pouvoir se reposer sur l'autre. Une promesse, échangée par des cristaux, qui symboliseraient également la fin de cette éclipse. Je veux parler, dire quelque chose. Rien ne me vient... Et Nicolas ne m'en laisse pas le temps. Je le sens se pencher, comme moi tout à l'heure. Mon corps m'avertit par un rougissement, puis je sens ses lèvres se poser sur les miennes. D'abord délicates ensuite plus prononcées, plus pressantes, tout en restant sages. Je lui rends son baiser avec le même entrain, ressentant la chaleur de son visage et l'odeur de sa peau... associée à une vague senteur de brûlé, qui se fait de plus en plus prégnante. A peine cela réalisé, je me retrouve repoussé en arrière alors qu'il s'éloigne, criant qu'il s'est mis le feu. Une énergie flamboyante culmine effectivement devant moi. J'agis alors sans réfléchir, dans l'urgence de la situation, pour éviter qu'il ne se brûle! Utilisant ma nouvelle affinité, je crée une brusque chute d'eau pour l'arroser, due à l'explosion d'une sphère d'eau localisée au-dessus de la source que je percevais... donc de sa tête.

-Nicolas! Ca va ? Tu n'es pas blessé ? Tu es éteint ??

J'ose poser mes mains sur son corps, son torse en l'occurrence, ne pouvant rester éloigné à l'idée qu'il brûlait comme une torche. Sa température était encore un peu haute, mais comme tous les feux que j'avais croisé à l'infirmerie ou à l'hôpital. Ce devait vouloir dire que ça allait non ?

-Tu m'as fait peur...

Je pousse un nouveau soupir de soulagement. Je ne saurais même plus dire combien j'en avais poussé dans la soirée.

-Qu'est-ce qui s'est passé ? Comment.. Comment c'est arrivé ?

Je tente de me canaliser, pour atténuer les flammes petit à petit, en fermant les yeux. C'est plus facile quand on n'est pas en train d'embrasser la personne que l'on aime. Mais j'entends un bruit étrange au-dessus de ma tête et quand je la lève, ouvrant un œil curieux, je reçois de l'eau en pleine face. Ah. Oui c'est une façon de faire aussi. Je tousse, je crois que j'en ai inspiré sous le coup de la surprise. Mathéo s'approche, me demandant si je vais bien. Je sens sa main contre mon torse alors que j'ai fini d'expulser l'eau de ma gorge. Il s'est inquiété... Gnh, il est trop chou. Je lâche un rire. :

-Oui je vais bien... et je suis mouillé. Bien visé.

Je dois avoir l'air ridicule, mes cheveux trempés et pendouillant à l'exception de cette mèche qui rebique continuellement sur mon crâne. ...Et maintenant, de la vapeur d'eau m'entoure à cause de la chaleur que je dégage. Parfait. Au moins j'aurais pas froid. Mathéo soupire, je passe une main dans ses cheveux. :

-Désolé. Je réfléchis à ce qu'il vient de se passer avant d'ajouter. Hm... J'étais tout feu tout flamme à l'idée de te déclarer la mienne !

Je ris encore, mais au fond de moi je suis très sérieux. C'est fou, malgré l'Éclipse je maîtrise assez bien mes pouvoirs en général, il me faut juste un temps d'adaptation... Mais avec mon Univers, tout change. Je l'aime si fort que je suis incapable de rester concentré sur autre chose que lui. L'amour, c'est vraiment un sentiment puissant. Je souris tendrement. :

-Je ferais attention à l'avenir... Enfin j'essaierai.

Hm. Yep. Plus de bisous. J'aime les bisous.

Il va bien... Mais il est mouillé. Un léger rosissement colore mes joues alors que je pouffe de rire, n'arrivant à le retenir qu'à moitié. S'il pouvait faire ce genre d'humour, c'est que ça allait beaucoup mieux. J'appréciais le compliment toutefois concernant ma visée, qui me rappela un souvenir moins glorieux où Ryu me disait que je ne savais pas viser. Il avait raison à l'époque... disons que mes nouveaux sens sont plus précis que l'ancien.

-Ce n'était pas difficile, je n'ai eu qu'à suivre la torche... et les cris, dis-je avec un grand sourire, amusé.

L'inquiétude avait enfin disparu pour de bon. Je devais être sacrément fou pour m'attacher à lui en fait. C'est le seul garçon pour qui je ressens une inquiétude presque constante, le seul pour lequel j'ai ressenti la plus peur de ma vie, la plus grande tristesse aussi, le seul pour qui je m'inquiète encore maintenant car il trouve toujours le moyen de créer des situations pour. Je devais avoir un mauvais goût certain en matière d'amour... Enfin de.... d'attirance! Non, ce n'était pas mieux! Hum... Je secoue la tête pour clarifier mes pensées, les joues encore un peu roses. Sauf qu'il en rajoute! Il me ramène sur le terrain avec une nouvelle blague complètement nulle, qui visiblement le fait quand même rire.

- Idiot va, marmonais-je en le poussant gentiment au niveau du torse.

Je hoche la tête quand il me dit qu'il va attention, lui grogne légèrement dessus quand il se corrige en "essayer", lui faisant comprendre qu'il avait intérêt à mieux faire qu'essayer. Je n'ai pas l'intention de confier mon cristal à un feu de bois. Je me rapproche à nouveau de lui et, d'abord hésitant, puis plus confiant, je dépose un baiser sur ses lèvres avant de reculer à nouveau, un sourire nerveux sur les lèvres. Je n'étais pas habitué à prendre les devants comme ça.

-Tu as intérêt... Je ne voudrais... Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose, dis-je, plus sérieusement.

Je lui tournais le dos un instant, gêné de dévoiler mes sentiments de façon si brusque, puis revint à ma position initiale et décidai finalement de me rasseoir sur la balançoire.

-Huo va bien aussi ? Il n'a pas été blessé ? ... Ariana non plus ?

Il fait un peu chaud. Changer de sujets me permettra peut-être de calmer les battements de mon coeur, bien décidé à me prouver qu'il peut battre très vite, plus que ce que je peux attendre.

GENRE JE CRIAIS... Bon j'ai crié, certes, mais parce que j'ai eu peur de le brûler avec mes conneries... mais après j'étais serein. Non ? ME FOUS PAS LE DOUTE MATTYCHOU ! Mais on rit bien, lui de manière bien plus discrète que moi mais avec des rougeurs en plus. Il me pousse et je me retiens de jouer la comédie, de tomber au sol comme s'il venait de me donner un coup fatal. Il s'était inquiété à cause des flammes, je ne veux pas que ça reprenne à cause d'une mauvaise blague. Je préfère glousser quand il me traite d'idiot. Oui, ça me va bien, mais y'a que lui qui a le droit de m'appeler comme ça. Et puis je ne rigole plus. Je ne rigole plus parce que c'est lui qui m'embrasse cette fois. .......et c'est moi qui rougis. Mathéo dit plus sérieusement qu'il ne voulait pas qu'il m'arrive quelque chose... Je fais ce que je peux pour ne pas bafouiller plus que de raison. :

-Ah euh. Oui. Je vais. Faire attention.

Je l'avais dit, j'aime les bisous. Ses bisous. Mais je ne prends pas feu cette fois ; merci bien. Il va se rassoir et j'hésite un instant à me reposer près de ses genoux, comme au début... Mais je sais que je suis encore un peu plus chaud que la normale et un peu mouillé, il suffit de voir la vapeur qui m'entoure. A la place, je me secoue brièvement, comme un chien qui s'ébroue, et je vais m'agenouiller près de lui alors qu'il change de sujet, me demande comment vont Huo et Aria. Je suis touché ; il connaît Huo personnellement, il connaît Aria parce que je lui en parle beaucoup... Qu'il prenne de ses nouvelles me fait sourire. :

-Je pense... je m’interromps pour tenter de retenir un rire gêné. Je pense qu'ils sont tout aussi, si ce n'est plus, agacé par l'éclipse, que moi. Pas de grosses blessures juste, une énorme lassitude et frustration, comme on a reçu une nouvelle affinité en pleine mission...

Je marque une pause. :

-Je sais qu'on doit pas parler des Greffes des Masters, mais Huo... Huo a vraiment quelque chose qui lui ressemble, c'est fou. Il s'en est super bien sorti. Nouveau silence, plus bref. Aria... C'est bizarre parce que je sais quelque part que ça va pas, je la connais trop, j'ai pas besoin de pouvoirs pour le comprendre mais... je veux pas la forcer ? Alors j'essaie d'être là, même si je pense que je la soûle parfois... Souvent. corrige-t-il. Mais je reste présent.

J'observe le ciel étoilé un instant. Je sens que j'ai moins chaud alors je vais chercher la main de Mathéo avec la mienne. Juste la tenir comme ça, me fait du bien. :

-Et toi ? Tu t'en sors ?

Je constate qu'il devient bien plus silencieux après mon baiser, plus de rire ou de plaisanterie. Aurais-je trouvé le moyen de le faire rougir à mon tour ? Ou de le gêner ? C'est une bonne piste à explorer, il me faudra faire des expériences pour voir si c'est juste un coup de chance ou une véritable arme de défense. Une arme à double tranchant tout de même car cela provoquera aussi mon rougissement... Mais j'arriverais à être fort!
Je sens sa présence se rapprocher de moi, puis se remettre à genoux pour profiter encore des miens. Un doux sourire éclaire mon visage lorsqu'il répond à mes questions. Je hoche la tête lorsqu'il me parle de l'clipse et de la frustration que cela cause. Il n'a pas idée... Perdre le seul pouvoir qui me permettait de pouvoir vivre tranquillement mon handicap, on peut dire que j'avais dépassé le stade de la frustration. Depuis trois phases maintenant je récolte des pouvoirs mentaux qui peuvent m'aider, sans remplacer l'air. Mais ensuite... Si ça continue ainsi, je serrais totalement dans le noir. Pour de bon.

Un grand sourire s'épanouit sur mes lèvres quand il mentionne Huo et sa greffe. C'est vrai que nous ne sommes pas censé en parler, mais comme Ryu m'a dit un jour, il ne sert à rien de prétendre ne pas connaître une fois que c'est su. Je ne savais pas quelle était la greffe de Huo, je m'en moquais, mais ce qu me dit Nicolas me fit plaisir.

-Huo est quelqu'un de bien, un homme bon. Je ne peux qu'imaginer une greffe magnifique pour lui, qui puisse correspondre à cette bonté. A t'entendre, cela semble être le cas, dis-je, doucement.

Il enchaîna bien vite sur Ariana , surnommée Aria chaque fois qu'il parlait. J'avais beaucoup de mal à ne pas l'appeler ainsi moi-même puisque c'était le seul nom qu'il employait pour parler d'elle. Je savais à quel point il tenait à elle. Je savais qu'elle était importante pour lui, alors elle était importante pour moi. Je ne voulais pas voir Nicolas triste s'il lui arrivait quelque chose.

-C'est la meilleure chose que tu puisses faire pour elle. Contente toi d'être présent, elle te parlera quand elle en aura besoin, et là tu sauras quoi faire.

Je sens sa main remonter puis attraper à la mienne, et je me laisse faire sans opposer aucune résistance. J'aimais sentir se contact dans ma main, sentir la sienne, quoique plus grande et épaisse que la mienne. Je crois que c'est justement ça qui rendait la sensation si plaisante. De mon pouce libre, je caresse doucement la surface de sa main, prenant mon temps pour répondre, pour savoir ce que je devais lui dire. Je ne réfléchis pas longtemps. Plus de mensonges non?

-Honnêtement... ce n'est pas facile. Je suis... moins mort de trouille qu'avant, je me suis pris en main. Mais sans l'air... je me sens perdu dans le noir. Je capte encore les énergies car j'ai l'habitude, mais c'est fluctuant, et moins précis qu'avant. Je m'habitue toutefois... Je commence à m'habituer à ne plus "voir".

Je reste songeur un instant, profitant uniquement du calme du parc et de sa main dans mienne. Mon autre main retourne se perdre dans ses cheveux, un autre contact que j'appréciais particulièrement.

-Tu sais quoi ? J'ai prévu de me prendre un chien d'aveugle. J'avais très peur au début, et j'ai encore peur d'ailleurs, de ne pas savoir m'en occuper, mais Ryu et les médecins m'ont encouragé... Tu pourras m'aider si tu veux, ajoutais-je avec un sourire.

Mathéo est d'une tendresse infinie avec les gens qui l'entourent... je ne sais pas comment il fait, des fois je me demande même comment il arrive à l'être avec moi. Et quand il parle de Huo, le grand frère que j'aurais toujours voulu avoir, ça devient une évidence. Il est juste comme ça, doux et fort à la fois... Je souris fatalement. A la fois à cause de lui, mais aussi pour Huo... Son soutien m'est important. Pour Sunshine, Aria, j'écoute son conseil avec attention. Des fois je suis tellement perdu, j'aime trop mon amie pour la laisser dans ce qu'elle ressent... quoi que ce soit. Mais, étant Sensitif j'ai appris à maîtriser ce besoin d'être là pour tout le monde, partout, à m'en détruire dans mon coin à leur place... Mais c'est comme une envie irrésistible ; j'ai tellement vu les miens souffrir pendant des années que je ne veux plus que ça arrive, quitte à me briser pour ça, je me relèverai seul. Enfin c'est ce que je pensais, avant. Alors maintenant, oui c'est vrai je reste l'ami chiant toujours présent, tu m'appelles au milieu de la nuit pour cacher un cadavre j'arrive sans soucis,-Quoi ?! Non rien...-, mais je connais mes limites. J'ai cette angoisse que ce ne soit jamais suffisant, mais je les connais. Alors les mots de mon Univers me rassure beaucoup. Je hoche brièvement la tête. :

-Merci. J'essaierai de la voir plus souvent... enfin si elle veut bien.

C'est pas qu'elle a des tendances à fuir mais on dirait moi bordel de nouille.

Il caresse ma main tout doucement. Je l'observe dans le petit silence qu'il s'installe avant qu'il ne réponde à ma question. Je comprends totalement ce qu'il me dit, bien que je ne dois avoir idée de ce qu'il traverse réellement... L'Air faisait tellement parti de lui, l'aidait dans beaucoup de tâches. Moi aussi j'ai l'impression qu'on m'a privé d'un sens depuis que je ne suis plus Sensitif... Les auras qui m'entourent me paraissent si lointaine... Et moi, j'ai encore ma vue. MAIS trêves de carabistouilles, est-ce que c'est vraiment sur ça qu'on veut se concentrer ?... Dit-il alors qu'être Feu le fait péter un plomb ? Non ! :

-Tu te débrouilles bien je trouve. Et tu es tellement doué, je suis sûr que ça ira... Puis. On sera là si tu as besoin d'yeux.

Il me passe une main dans les cheveux, je souris. Et puis... Il parle d'avoir un chien. :

-OH ! UN TOUTOU !

Oooooooooké on m'a perdu c'est parti pour le monologue relou. :

-Oh non il ne faut pas t'inquiéter, je suis sûr que tu lui donneras tout ce dont il a besoin et de l'amour, c'est important ! Et puis ce qu'il y a de bien avec les chiens d'assistance, c'est qu'il sera déjà dressé, il vous faudra juste un temps d'adaptation pour qu'il s'habitue à toi et inversement mais comme tous les animaux je te dirais. J'ai eu Balthazar quand il était tout chiot encore alors forcément c'est pas pareil, j'ai dû lui apprendre à faire ses besoins dehors, à rester au pied, même répondre à son prénom et maintenant c'est un bon toutou, un peu peureux mais hyper affectueux ! OH MAIS ATTA ça veut dire qu'on pourra sortir avec nos chiens respectifs lors de balades ! OH mais ça veut que Thazou aura un copain ou une copine ! OH MAIS- ........Tu veux que je t'aide à choisir ?

Quelque part entres mes neurones fondus et ceux arrivant encore à aligner deux pensées, je me rends compte de ce qu'il me demande. :

-Je suis... touché. réalisais-je lentement, avant d'ajouter. Je... Je crois qu'il y aura des dresseurs pour t'aider de toute manière mais... Mais ? Mais je rate jamais une occasion de voir des chiens alors oui ça me plairait beaucoup !

Ben voyons... Nicolas bientôt 20 ans, âge mental 10 ans.

Je hoche la tête pour répondre à la résolution de Nicolas, estimant que c'était le mieux à faire. C'est étrange quand on y pense... Lui non plus n'avait jamais voulu parler de ses problèmes, jusqu'au moment où... il n'avait plus eu le choix. Un frisson me parcouru quand certaines pensées me vinrent en tête. Dans un sens, il était bine placé pour comprendre Aria, et c'est peut-être justement ça qui l'agace. En même temps, on s'inquiète tous pour nos amis. Je serai dans le même état que lui face à la situation. J'ai été dans cet état lorsqu'Ys était mort de trouille après sa masterisation et que je l'avais poussé à se confier. Je m'en étais voulu, mais au fond, cela nous avait plus de bien qu'autre chose. Nicolas parviendra à aider Aria, j'en suis persuadé. Il n'y a pas mieux que lui pour ça.

Un léger rosissement parcourt mes joues lorsqu'il me dit que je suis doué, doué au point de pouvoir me débrouiller sans problèmes avec mes nouveaux problèmes d'énergie. Un petit rire m'échappe.

-Tu as vraiment confiance en moi dis donc... Mais c'est plus facile d'être confiant lorsqu'on sait que l'on a les meilleurs yeux pour vous aider, dis-je avec un grand sourire.

Puis la suite se passe comme si quelqu'un avait éclaté une bulle de savon, une bulle de rêve où le temps s'était ralenti et où, tout à coup, tout recommence à bouger à rythme rapide. Le cri de Nicolas me fait sursauter et sa tirade a le mérite, tout d'abord de me surprendre, puis de me tirer un doux sourire. Je ne pensais pas provoquer une telle excitation chez lui, je ne lui connaissais cet amour des canidés, bien que je sache qu'il ait un chien, je ne pensais pas que ça allait jusque là. Un nouveau rire me secoue lorsqu'il reprend finalement son souffle.

-Je ne pensais pas déclencher un récit aussi passionné. J'ai sous-estimé ton amour pour les chiens.

Je me doutais qu'il y aurait des dresseurs, qu'il y aurait tout le personnel compétent pour m'apprendre à choisir, à me connecter avec lui et pour suivre les apprentissages pour qu'on travaille à deux notre compatibilité. Je sais tout ça, mais j'avais aussi envie qu'il soit là. Je ne me sentais pas d'y aller tout seul, je ne saurais même pas quoi dire. En plus, ça lui ferait visiblement plaisir de voir des chiens.

-Ce n'est pas grave, je veux que tu viennes. Tu pourras me les décrire et... de toute façon, je me sentirais plus à l'aise avec toi.

Nouveau rougissement que je parviens à contrôler quelque peu, baissant la tête au cas où pour ne pas trop l'exposer. Cela me fait du bien qu'il soit si excité, dans un sens, il l'est pour deux. Non pas que je sois mécontent, loin de là, mais j'étais en revanche très stressé à cette idée encore. Je ne savais absolument pas comment m'en occuper.

-Je suis content qu'il puisse avoir un camarade alors, dis-je ne faisant référence au chien de Nicolas. Tu pourras m'aider à faire attention à lui... Car moi, à part savoir quand il est malade, j'ai un peu peur d'enchaîner bourde sur bourde.

Le léger rire de Mathéo me fait presque... prrrrrrresque zapper qu'il ne se rend pas compte à quel point il gère. J'peux pas faire genre tout va bien. J'peux plus faire genre, j'ai essayé pendant des années et ça m'a perdu. C'est peut-être pour ça que j'ai du mal à passer au-dessus de ce qu'il dit, même s'il sourit. En fait, surtout s'il sourit. :

-C'est pour ça que tu peux être confiant aussi alors... Mes yeux sont les tiens.

Sérieux, c'est pas genre dans Naruto qu'il y a des gens qui volent les yeux des autres, se les greffent sur eux sans chirurgie et tout va bien ?... J'peux pas en filer un à Mathéo ? Non ? Ça marche pas comme ça en vrai ? Putain ça craint.

Mathéo qui réagit en rigolant, une nouvelle fois, quand j'ai fini de craquer sur les chiens. Je gratte ma nuque, gêné, un tout petit peu. :

-C'est... j'aime bien les animaux en fait, depuis longtemps... J'avais hésité entre mes études de bio ou l'éthologie au lycée...

Malgré tout, même après cette tirade hyper longue et ma précision sur le fait que je ne serais pas d'une grande aide comparé aux pros qui le conseilleront mieux que moi, il veut que je vienne... et je crois qu'il rougit. Je lève ma tête et il se cache... Je souris, j'essaie de faire comme si je n'avais rien vu. :

-Ok. Je viendrais.

Hmm. Je crois que j'ai le nez qui me chatouille. Je fais glisser mon index sous mes narines pour le gratter avant de reprendre. :

-Bien sûr, j'te donnerai tout mes aaaa... toutes mes AAAAAH... ATCHOUM !

J'ai décalé mon visage au bon moment ! Ouf !... Ça faisait longtemps que j'avais pas éternué... Je tripote mes vêtements un peu, je constate que je suis sec... Mais j'ai tellement chauffé que j'ai récupéré une température corporelle normale pour économiser mon énergie... Du coup, choc chaud-froid, effectivement j'étais destiné à éternuer. :

-Je disais, que je te donnerai toutes mes astuces pour prendre soin de ton nouvel ami à poils. Eh dis... Ch'uis désolé mais on peut rentrer quelque part ? J'ai du mal gérer ma température...

Depuis que je suis Feu, de manière générale, mais alors après ma douche improvisée c'était pire... je n'allais pas me risquer à le dire à voix haute par contre, Mathéo se serait senti coupable pour pas grand chose. D'ailleurs... est-ce que je suis déjà tombé malade une fois moi ?... Je crois oui, quand j'étais petit... mais à Terrae ?... Eeeh, je crois pas.


HRP : PUTAIN j'ai réussi ?... J'AI REUSSI OUIIII ! C'est nul et court mais je l'ai fait YOUHOU !...erfr j'ai plus d'énergie par contre bleh.