• Prénom : Sanjay
• Nom : Azmat
• Âge : 25
• Affinité et pouvoir : Terre Lunaire (Titan)

Sanjay… n’est pas très grand. Il frôle tout juste le mètre 65, mais ça ne lui a jamais vraiment posé problème.
Grand danseur, il est doté de pas mal de muscles, mais également d’un petit ventre non dépourvu de charme sur lequel il est, d’après témoins, très agréable de poser la tête.
Il a la peau sombre, les yeux aussi noirs que ses cheveux (si épais qu’ils sont rigoureusement incoiffables), et a la joue droite traversée d’une cicatrice après un malheureux accident de chute d’arbre (il avait 17 ans. Pas 10 comme il aurait été logique).
Sanjay est trans, comme ça arrive souvent, et est toujours doté d’une jolie poitrine parce qu’on ne lui a jamais insinué que c’était sensé être honteux. Sauf qu’apparemment hors de son institut les gens ont tendance à s’occuper un peu plus de ce genre de détails, et on lui a suggéré en entrant à Terrae qu’il valait mieux pour lui ne pas se balader torse-nu, ce qu’il a accepté sans trop comprendre ni protester.
Il aime mêler ses tenues traditionnelles à des habits plus modernes, et porte à peu près tout ce qu’il trouve joli sans distinction de style ; vous ne le retrouverez sans doute jamais vraiment habillé de la même manière.
Il adore passionnément les bijoux, et porte quotidiennement de grosses boucles d’oreille, et un anneau à la narine gauche.
Une partie de son bras droit porte également une très grosse cicatrice, témoin d’une grave brûlure récente.

Sanjay est un airwick diffuseur de bonheur. D’un incroyable calme depuis aussi loin que la mémoire commune puisse s’en rappeler, il n’a presque jamais un mot plus haut que les autres. Personne ne se rappelle d'ailleurs jamais l’avoir vu s’énerver. C’est un peu bizarre, non ? Est-il capable de colère ? D’un sentiment fort ? Ou se contente-t-il de se laisser balader sans oser s’imposer ? Il n’est en réalité pas évident de déchiffrer Sanjay. Sous des couverts incroyablement affable et sympathique, on se demande s’il ne se cache tout simplement pas quelqu’un qui a une immense peur de décevoir. Et on ne peut pas décevoir si on ne demande rien, si ?
À la première rencontre, tu trouveras un Sajjay charmant, à l’écoute et absolument ravi de rencontrer de nouvelles personnes, une infinie possibilité d’amis. Si gentil que c’en est presque agaçant, mais impossible de se mettre en colère contre lui.
Et puis si tu creuses un peu plus, tu verras que sous la carapace de la confiance tranquille se cache un chapelet de doutes, de craintes, et de lours sentiments refoulés…
Mais bon.
Normal, quoi.

Sanjay a une immense passion dans la vie : la danse. Il ne fait que ça depuis son plus jeune âge. C’est sans doute dû à l’institut dans lequel il a été placé tout jeune, en réalité. Ça impacte tant sa vie que tous ses gestes ont l’air d’être calculés pour être le plus gracieux possible.
Il adore également les livres romantiques ; les mauvais romans de gare sont un de ses péchés mignon : il leur trouve quelque chose de particulièrement touchant que la plupart de ses amis ne comprennent pas.
Il se lève aux aurores et est végétarien depuis qu’il est en âge de manger de la nourriture solide. Il est très bon aux jeux de stratégie et vous battra tous aux échecs. Il n’écoute que peu de musique mais adore les mélodies traditionnelles d’Inde sur lesquelles il danse depuis toujours.

Il ne déteste pas grand chose, mais comptons tout de même dans le lot les bruits trop forts, le jardinage, la plupart de la nourriture occidentale (bien trop fade), le violet pâle, et la cigarette.

Sanjay est orphelin. Les circonstance du décès de ses parents n’ont jamais été très claires, mais elles ne nous importent en réalité que peu. N'ayant aucun souvenir d’eux, il n’a jamais cherché à en savoir plus. Ce passé ne lui appartenait pas. L’important était le présent, et ce que réserverait l’avenir.
Pas les lamentations sur une vie arrachée.
Parce que Sanjay n’a jamais eu l’impression de manquer de quoi que ce soit.
Peu de temps après le décès de monsieur et madame Azmat, Sanjay, à peine âgé de quelques mois, a été placé en orphelinat, par chance ; beaucoup d’enfants finissaient tout simplement à la rue, mais une bonne âme lui accorda une chance.
Sanjay grandit avec d’autres enfants sans le moindre problème notable. La vie d’orphelin n’était bien entendu pas toute rose tous les jours, mais il s’était toujours accordé pour penser que tout aurait pu être bien pire.
C’était sa façon de voir les choses depuis toujours, à Sanjay.
“Ça pourrait être pire.”
Et puis le malheur passe comme s’il n’avait jamais existé.
Jusqu’au jour où arrive le pire.

gé de 5 ans à peine, Sanjay n’a pas beaucoup de certitudes, sauf celle qu’il est en réalité un petit garçon. Il ne hausse jamais la voix, ne dit presque rien, mais ça, il l’affirme haut et fort, et par chance, on le croit.
“J’ai eu beaucoup de chance”, s’accorde-t-il. “C’est marrant d’avoir autant de chance alors que rien ne semblait pouvoir le prédire.”
Réconforté par ce bon augure et les promesses d’un avenir plus lumineux qui s’offraient à lui, Sanjay devint du jour au lendemain une boule de chaleur comme on en avait rarement vu à l’orphelinat. Il n’était que bonheur, entraide et application studieuse à ses études, et s’engagea à corps perdu dans la danse, découverte récemment.
À force d'entraînement, quand il eut 9 ans, Sanjay se fit repérer par un prestigieux institut de danse pour garçons, à Mumbai, qui lui offrit la possibilité de devenir élève chez eux, grâce à une bourse. Sanjay ne se le fit pas dire deux fois, et c’est presque sans se retourner qu’il dit adieu à l’orphelinat.
L’institut fut sa maison pour les seize prochaines années.
Jusqu’au drame.

Sanjay était un des meilleurs éléments de l’instituts. Il dansait aussi facilement qu’il respirait, et ne semblait jamais s’en lasser.
Il était l’ami de tous et ne pouvait rêver un meilleur endroit où être. Il appréhendait avec un pincement au cœur le jour où, trop âgé, il devrait quitter l'institut et voler de ses propres ailes. Mais il avait confiance ; ses amis n’allaient pas l’abandonner, ni ses instructeurs. La vie semblait avoir pour lui un chemin tout tracé sur les voies du bonheur. Tout semblait lui sourire.
Jusqu’au drame.

Sanjay fut réveillé en pleine nuit par des hurlements. Les trois autres garçon qui partageaient sa chambre, dont Côme, son meilleur ami depuis le premier jour, se réveillèrent également en sursaut, et tous sortirent pour voir d’où venaient les cris.
Le feu.
Le bâtiment prenait feu.
Tous les étudiants sortirent de leur chambre, déboussolés. Des cris de panique commencèrent à monter, et bientôt ce fut la cohue générale. Tout essayaient tant bien que mal de sortir, mais le feu prenait bien trop d’ampleur.
La fumée devenait de plus en plus épaisse, les plus jeunes commençaient à paniquer, on va mourir, on va mourir qu’est-ce qui nous arrive, la panique gagna peu à peu tout le monde, la fumée est de plus en plus épaisse, où sont les escaliers, où sont les portes, je ne vois plus rien, on va mourir, qu’est-ce qui se passe, j’ai peur, on va mourir, qu’est-ce qui se passe, pourquoi est-ce que la maison brûle, pourquoi est-ce que la maison brûle, pourquoi est-ce que la maison brûle, respirer devient difficile, voir quoi que ce soit impossible, les larmes roulent, certains sautent des fenêtres, valait mieux se casser une jambe que mourir asphyxié pas vrai, tout valait mieux que mourir asphyxié pas vrai, certains sanglotent, où est-ce que je suis, est-ce qu’on va mourir, les plus âgés attrapent les plus jeunes, les prennent dans leurs bras, on va s’en sortir c’est promis, on va pas mourir, où est Côme, oh mon dieu où est Côme, on entend un hurlement de douleur’ où est Côme bordel ?!
Et soudain tout devient noir.

Sanjay se réveille quelques jours après, à l’hôpital.
Il a perdu connaissance dans la cohue et a respiré beaucoup de fumée. Son bras droit est très grièvement brûlé mais ça ira.
Ça pourrait être pire.
Pas vrai ?
Oh, Sanjay...
Ça peut difficilement être pire.

Le bras en écharpe, la respiration rauque, Sanjay parvient avec beaucoup de difficulté à se traîner jusqu’à l’institut. Il doit le faire. Il doit le voir.
Il venait de quitter la chambre de Côme, dans le coma. Son état n’était pas bon. Il ne danserait sans doute plus jamais. Il ne parlerait plus jamais, la gorge brûlée par les fumées.
Mais au moins il était vivant. Tout le monde avait survécu.
Ça pourrait être pire, pas vrai ?
En voyant le bâtiment brûlé, les maigre restes calcinés d’une ruine qui avait auparavant été sa maison, Sanjay s’effondra.
C’était le pire.

“- Tu es bien sûr de vouloir venir avec nous ?”
Sanjay n’eut pas une seule seconde d’hésitation.
Une partie de son âme avait brûlé en même temps que les fondations avaient pris feu. Une page de sa vie s’était brutalement retournée. Puis s’était arrachée toute seule, déchirant en lambeaux des bouts de papier et des bouts de cœur.
Plus rien ne l’attendait, ici. Il n’avait plus la force d’espérer que tout redeviendrait comme avant. Ses amis avaient peur pour lui. Il avait changé. La flamme de sa passion pour la vie s’était éteinte en même temps que tout avait pris feu.
Et s’il avait un quelconque moyen de rallumer cette flamme, il était prêt à tout.
Il se contenta de hocher lentement la tête.
“- Emmenez-moi à Terrae.”

Sanjay passa la plus grande partie de l'entretien à faire bonne figure. Il souriait, répondant avec naturel et légèreté aux questions posées. Il voulait être rassurant. Le psy n’était pas dupe.
“Et si vous me parliez vraiment de ce que vous avez sur le cœur, à la place ?”
La coquille se brisa. Il n’avait pas l’habitude qu’on remarque sa vulnérabilité, et ça faisait un peu beaucoup d’un coup.
Il fondit en larmes, et ne réussit plus à dire le moindre mot.

Suivit psychologique nécessaire.