Aujourd'hui Bito a besoin de calme. Il doit régler de la paperasse et ce n'est pas dans le dortoir des Novices, dans lequel il crèche actuellement, qu'il va en trouver. C'est donc vers la bibliothèque qu'il se dirigea ce matin.

Être assis, dans le silence, se concentrer, faire des calculs, passer commande aux fournisseurs, payer les salariés, rembourser la banque... Ce travail est pour lui un enfer. Un enfer où il doit faire face à ses responsabilités de gérant. Un enfer qui se termina en début d'après midi.

Il sortit de la bibliothèque las et vidé de son énergie.

Tel un zombie, il prend alors le chemin pour retourner à l'institut. Ses neurones ont grillés, il traîne des pieds et ses bras pendent le long de son corps.

– Pfff ! J'aurais préféré jouer à la console... Râle-t-il.

Malgré son immaturité, Bito est entré dans le monde des adultes. Il doit gérer ses camions-resto' qui circulent dans la capitale. Et c'est après une matinée comme celle-ci qu'il aimerait revenir au temps où il n'était qu'un ado qui ne se souciait pas de son avenir.

Sur le chemin du retour, il se prend un sandwich pour regagner des forces. Il le terminera une fois arrivé à l'institut.
Puis, c'est en se dirigeant vers cette poubelle qu'il jette ses déchets, qu'il lève la tête et qu'il voit le gymnase. Quand soudain, c'est une bourrasque divine qui lui souffle en plein visage, c'est le bonheur qui l'enveloppe. L'enfer qu'il a vécu ce matin est loin derrière lui car il voit à présent, face à lui, le paradis.

Leggings bien moulant, petit fessier ferme, il peut admirer à travers la vitre du gymnase une demoiselle en plein exercice de musculation. Elle fait des squats !
Bito s'approche, s'approche encore et va jusqu'à coller son nez contre la vitre. Oui, il matte ce petit cul de rêve qui monte et qui descend, qui se contracte et se décontracte.

– Ooooh ! Lâche-t-il en appréciant les squats de la demoiselle à leurs justes valeur.

Est-ce que le paradis lui ouvrira ses portes assez longtemps ?

Ebisu était sortit de sa chambre. Après avoir terminé sa lecture philosophique du jour, elle décida de mettre le casque sur ses oreilles avec la musique à fond. C'était une musique qui ne voulait pas forcément dire quelque chose aux yeux de l'étudiante. Mais le refrain et la mélodie étaient vachement entraînants en fait. Ça donnait vraiment envie de bouger les épaules, de bouger la tête dans le tous les sens et de se mettre à chanter le refrain en boucle alors qu'il ne veut pas vraiment dire grand chose. Le casque sur les oreilles, Ebisu sortit donc dehors et laissa ses pas la guider sans vraiment savoir où est-ce qu'elle allait.

Ebisu découvrait Terrae de cette façon : Elle marche ou gambade sans vraiment faire attention où est-ce qu'elle allait et découvrait des lieux. Dans un sens ça faisait une surprise à découvrir donc c'était agréable de se faire des surprises à soi-même. Mais le problème là-dedans c'est qu'elle ne faisait pas vraiment attention à son environnement et finissait par se perdre. Du coup elle devait toujours demander son chemin à des étudiants ou autres personnes qu'elle pouvait croiser en chemin pour rentrer dans sa chambre.

Cette fois encore le processus était le même. Elle décida même de se mettre à chanter alors qu'elle ne voyait personne autour d'elle.

« Et ça fait bim bam boum !! Dans ma tête y'a tout qui bouge !! »

Fallait quand même qu'elle apprenne à faire un peu plus attention à son entourage un de ces quatre ... Elle était à deux doigts de bousculer une personne qui était en train de regarder les étudiantes dans le gymnase. Mettant sa musique en pause, elle se posa juste à côté de lui.

« J'avoue qu'elle squatte plutôt bien. »

Sans se présenter ni rien. Un simple sourire suffisait. Surtout qu'elle le trouvait très charmant. Dire qu'un mec aussi charmant était aussi un pervers ... Au moins il était tout de suite friendzoné hein. Autant mater ensemble !

« J'adore son ensemble ! J'en ai un comme ça aussi ! Ça te dit on va faire comme elle ?! »

Même si de base Ebisu n'était pas sportive, elle appréciait prendre le temps de faire de l'exercice physique. Non pas pour entretenir son physique mince mais plus parce qu'elle se rendait compte que le sport lui faisait du bien psychologiquement. Ça permettait de se défouler, de lâcher ses sentiments négatifs, de rester concentrée sur une seule chose : L'exercice afin de ne pas se blesser. Et aujourd'hui Ebisu débordait littéralement d'énergie. Fallait qu'elle évacue si elle ne voulait pas finir déprimée en fin de journée. La demoiselle, continuant de sourire et se releva, arrêtant de fixer la squatteuse pour indiquer à cet inconnu déjà friendzoné qu'elle était prête à y aller. De toute façon ses affaires de sport étaient dans son casier dans le gymnase donc ça tombait bien ! Puis le sport ça fait du bien à tout le monde. Il ne pouvait pas refuser sa proposition.

Quelle vue agréable ! Si agréable que notre héros en oublie ce qu'il se passe autour de lui. Il ne fait même pas attention à cette jeune femme qui l'approche en chantant et qui se met à mater à travers la vitre du gymnase avec lui.
D'ailleurs, celle-ci se met à lui parler. Et par automatisme, sans décrocher son regard du fessier de rêve, Bito lui répond.

– Ouais c'est sexy. Mais elle se cambre beaucoup trop, elle va se niquer le  dos...

Doucement mais surement, le regard de Bito lâche la sportive pour aller se poser sur cette meuf qui lui tape la discute. Il tilte enfin qu'il n'est plus seul et sursaute lorsqu'il s'en aperçoit.

– HAA ! S'écrie-t-il. Tu sors d'où toi ?!

Il n'attend pas vraiment réponse. D'ailleurs il oublie même ce qu'il a demandé après la dernière réplique de la demoiselle.

Elle lui propose de faire du sport ? Ensemble ? Et d'enfiler son leggings ?!

Un rayon de soleil perce les nuages. Bito se retourne et fixe le ciel. A travers ce ciel bleu et ensoleillé, il voit l'image de Bouddha qui lui sourit et le salut. Cette jeune-femme est un cadeau de Dieu. Une récompense pour cette longue journée de travail.

Bito hoche la tête pour remercier son Dieu. Puis, il se tourne vers la demoiselle, la regarde avec des flammes dans yeux et retire, tel un héros qui retire sa cape, sa veste et la dépose sur son épaule.

– C'est d'accord ! Et ça tombe bien car je suis un excellent coach sportif ma belle ! Avec moi, tu obtiendra des fesses si puissantes que tu pourras casser des œufs avec !

C'est faux ! Et c'est complètement inutile de casser les œufs avec son cul !

Vous savez ce qu'il y a de pire qu'un pervers ? Un pervers qui ose en plus de ça faire des commentaires. Mais Ebisu avait comprit qu'on ne pouvait pas reprocher aux gens ce qu'ils étaient. Et qu'on ne pouvait pas leur demander de changer non plus. Les gens changent s'ils en ont envie et non autrement. De ce fait, est-ce que lui mettre sa main au niveau de sa joue allait vraiment changer quelque chose ? Bien sûr que non. Il allait revenir, demain ou un autre jour pour regarder à nouveau des jeunes étudiantes squatter. Donc autant ne pas chercher à se prendre la tête dès le début. Puis enfin il réalisait qu'Ebisu était là. Sa réaction réussit à lui décrocher un petit rire sincère. Il avait vraiment l'air tête en l'air en plus. Surtout qu'elle n'était pas venue en étant discrète. Au contraire, elle avait chanté à tue tête sans se soucier de son environnement.

« Haha allons ! J'étais de passage quand je t'ai vu mater les jeunes étudiantes. Je me suis dis que je pouvais bien venir regarder avec toi, ça avait l'air passionnant ! »

Ebisu souriait toujours. Et elle le remarqua. Ça faisait un moment qu'elle n'avait pas sourit ainsi et ça lui faisait du bien, ça réchauffait son cœur.  Puis il se mit à accepter sa proposition de faire du sport avec elle. Apparemment c'était un excellent coach sportif. Elle était bien tombée la petite ! Il avait l'air déterminé. La demoiselle ne savait pas s'il était sérieux à vouloir lui apprendre à casser des œufs avec ses fesses mais en tout cas, l'idée la faisait rire.

« Au fait, je m'appelle Ebisu ! Et toi ? »

Elle se présenta en chemin et ouvrit la porte du gymnase. L'étudiante partit en direction des casiers pour récupérer son sac puis des vestiaires pour femmes. Qu'elle ferma à clé. Faut pas déconner quand même. Et s'il tentait de la regarder ? Ainsi la demoiselle se changea pour une combinaison de gymnastique très, très moulante, mettant clairement en valeur ses formes. Combinaison très colorée aussi. Mais qui donnait un style année quatre-vingt. Bien sûr, l'élastique épais jaune avec le bandeau rose n'échappaient pas à la tenue ! Fière de sa tenue de sport, Ebisu sortit en direction du grand gymnase et se mit à attendre son nouveau coach sportif dans un coin. Elle avait hâte de commencer !

La tenue:

– Enchanté Ebisu, moi c'est Bito ! Dit-il en levant son pouce vers son visage souriant.

Lorsqu'ils poussèrent chacun une porte du gymnase, Ryu, le prof de sport, fut ébloui par leur présence... En vrai, c'était juste un rayon de soleil qui était entré dans la pièce et qui l'avait aveuglé. Mais laissons croire à nos petits sportifs que leur présence ici en jette.

Maintenant, il est temps pour eux de se préparer et c'est là qu'un petit problème fait place pour Bito : Il n'avait pas apporté sa tenue de sport. Cette dernière se trouvait encore dans son sac, au dortoir.

– Je reviens tout de suite ! Fit-il tandis qu'Ebisu alla dans le vestiaire.

Il commença à courir dans les couloirs de l'institut, mais au bout de quelques secondes il se rendit compte que c'était inutile. Pourquoi se précipiter quand on a le pouvoir de se déplacer d'un point A à un point B en un instant ?

Bito se téléporta dans le dortoir, tira ses affaires de sports de son sac et revint au gymnase par le même moyen de transport. Le problème était réglé et il n'avait perdu que très peu de temps. Ainsi, il put tranquillement se préparer dans le vestiaire des garçons.


A peine fut-il sorti du vestiaire qu'il vit Ebisu qui l'attendait. Il ouvra en grand les yeux et fut choquer par la tenue de la demoiselle. Il se mit même à bégayer un truc :

– M.. m.. mais... T..tu...

Il posa soudainement ses mains sur les épaules d'Ebisu.

– Tu es magnifique !!

Les jeunes gens s'accordaient à la perfection, Bito avait lui aussi opté pour un style coloré des années 80. Il était vêtu d'un débardeur bleu turquoise, d'un short rouge flashy qui avait légèrement rétrécit au lavage, de chaussettes remontées jusqu'aux chevilles et, ne l'oublions pas, d'un magnifique bandeau rouge pour maintenir ses cheveux d'encres.

Bito Style !:

Une larme de joie coula sur la joue du coach improvisé. Il l'essuya avec l'avant bras et se justifia par un simple :

– Désolé, c'est l'émotion.

Puis, il présenta son bras pour que, bras-dessus bras-dessous, ils s'avancent dans le gymnase. Ils allèrent jusqu'aux tapis de fitness, là où Bito prit ses airs de coach savant.

– Tout bon entrainement doit d'abord commencer par échauffement ! Dit-il en levant l'index. Et...

Au même moment, une musique de fond dans le gymnase de lança et, automatiquement, Bito tortilla son popotin de gauche à droite en claquant des doigts.


Puis il commença à se déhancher en invitant Ebisu à faire de même.

– Aller, fais comme moi !

Attends, c'était quoi déjà le but ? Faire du body building ou de la danse ?

Bito. Jamais entendu parlé de lui ou même ce prénom un jour. Elle trouvait son prénom original mais se contenta de lui sourire pour lui indiquer qu'elle était enchantée de le rencontrer. Après tout, aussi pervers qu'il avait l'air d'être, il n'avait pas l'air d'être méchant non plus. Puis ça faisait une nouvelle rencontre. Peut-être qu'ils allaient bien s'entendre ? Elle l'espérait. D'ailleurs il finit par partir chercher ses affaires. Au moins il ne venait pas la mater dans ses vestiaires, c'était un bon point pour lui. Il ne tardait pas à la rejoindre, lui aussi dans une tenue aussi éblouissante que la sienne.

Quand il arriva, il posa ses mains sur les épaules d'Ebisu avec des étoiles dans les yeux, lui indiquant qu'elle était magnifique. Elle le regarda de la tête aux pieds et retira ses mains de ses épaules pour les serrer forts dans les siennes, l'étudiante aussi avait des étoiles dans les yeux quand elle voyait sa tenue. Ils s'accordaient tellement bien ensemble ! Est-ce que c'était un signe du destin ? Est-ce qu'ils étaient faits pour se retrouver ? Est-ce que Terrae allait être le berceau de leur nouvelle relation si particulière ?! Elle le fixa, tellement fière d'elle.

« Bito-sempai !!!! »

Elle ne pouvait rien dire de plus. Ce surnom voulait désormais tout dire. Il représentait tout à présent. Bito était désormais son sempai. Celui qui allait lui apprendre ce qu'était la vie, la protéger de Kin et lui apprendre à casser des œufs avec ses fesses. Elle l'admirait. Il avait l'air d'être tellement intelligent. Il allait pouvoir lui apprendre tellement de choses !

« Ne t'en fais pas Bito-sempai, je partage ton émotion ! Je te comprends ! »

Puis elle finit par le lâcher. Ils étaient venus ici faire du sport, pas pour se tenir indéfiniment les mains quand même. Oui oui Ebisu sait choisir son sempai. C'est un pervers mais c'est pas grave ! Il commença à se déhancher sur la musique qui plaisait fortement à l'étudiante et elle le suivit, tentant de faire la même chose que lui.

« Est-ce que l'on fera des squats aussi Bito-sempai ? Dis moi tout sur cet entraînement intensif que tu me prépare ! »

Ebisu était totalement enthousiaste. Concentrée uniquement sur l'entraînement, elle en oubliait le cours à côté d'eux. A ce moment-là elle n'avait d'yeux que pour son nouveau sempai.

"Sempaï", ce mot mélodique s'était glissé dans les oreilles de Bito. Il était aller jusqu'à son cerveau qui traita l'information et la transforma en une douce caresse sur son petit cœur. Pour la première fois de sa vie, il se faisait appeler "Sempaï" et ce moment, allait rester graver à jamais dans sa mémoire.

A présent plus que motivé, notre héros en oublia son but premier qui était de mater la demoiselle dans sa tenue de sport moulante. Il était en train de prendre à cœur son rôle de Sempaï.

– Bien sûr qu'on fera des squats ! Dit-il toujours en se trémoussant. J'ai même penser à tout un programme pour qu'on puisse se construire un summer-body de rêve. On va en faire baver plus d'un sur la plage cet été, crois moi !

Après ça, il ne leur restera plus qu'à enfiler un maillot de bain orange et à courir sur plage pour jouer les secouristes sexy.

Mais soudain, tandis qu'ils effectuaient des petits pas chassés tout en balançant les bras au rythme de la musique, Ryu vint les interrompre en coupant la radio.

– Bito, je t'ai déjà dis que les cours de danse c'est le Jeudi et le Samedi soir ! T'es en train de perturber les autres avec tes bêtises !
Bito s'arrêta et lança un regard blasé à Ryu qui venait de lui tourner le dos.
– Pfff ! C'est de l'échauffement, pas de la danse... Et il grommela. C'est vraiment devenu un casse-couille avec l'âge celui-là...
– Qu'est ce que tu dis ?
Ryu se retourna et tout de suite un charmant sourire orna le visage de Bito.
– J'disais juste que t'étais bien foutu pour ton âge Ryu.
Ryu sourit, lâcha un "Oh merci." tout flatté avant de retourner à ses affaires.

Bito se tourna ensuite vers Ebisu pour lui chuchoter un tout premier conseil en tant que bon Sempaï.

– Un conseil : Ne pas se mettre un Master à dos. D'ailleurs, si tu croise celui avec des cheveux roux qui lui tombent sur les épaules, évites-le ! Il est vil, fourbe et pervers...

Il parlait de @Ys Ochikawa, le Master tonnerre avec qui il lui arrivait toujours des bricoles. Bito tenait à ce que celui-ci ne dissuade pas Ebisu sur son choix de Sempaï, du coup il faisait passer Ys pour un vilain et lui demandait de l'éviter.

– Bon ! Reprit-il. On s'est bien échauffé et comme promis, on va faire des squats. Est-ce que tu maîtrise bien le mouvement au moins ?

Son sempai était à fond. Il avait l'air sérieux dans son but de l'entraîner et de lui apprendre à casser des œufs avec son cul. Quel plaisir de voir quelqu'un aussi impliqué ! Enfin quelqu'un qui comprenait ce qu'était la beauté du sport. Puis Ebisu avait bien remarqué comment est-ce que son entraîneur sportif avait l'air heureux quand elle l'avait appelé sempai. Ce devait représenté quelque chose d'important pour lui ! Tout comme ça le représentait pour la demoiselle, bien entendu. Après tout, un sempai on n'en a qu'un donc autant bien le choisir. Ebisu avait l'impression d'avoir bien choisit de son côté.

La jeune fille s'appliquait à sa tâche, faisant exactement les mêmes mouvements que son sempai. Elle ne lâchait clairement pas Bito du regard. Encore une fois, sans vraiment faire attention à son environnement. Jusqu'à ce qu'ils se fassent interrompre. Apparemment un Master n'était pas content. Comme toute bonne petite protégée qui se respecte, Ebisu se rapprocha de son sempai tout en s'accrochant à son bras, prenant un air innocent histoire d'éviter de se faire engueuler avec lui. Ebisu manipulatrice ? Mais non. Elle avait son sempai avec elle donc c'était à lui de la protéger désormais ! Il devait devenir responsable. D'ailleurs, il géra très bien la chose et réussit à l'expédier comme une lettre à la Poste. Ou comme papa dans maman, comme vous préférez.

Ensuite la nouvelle leçon de son sempai commença. En lui expliquant qu'elle ne devait se mettre aucun Master à dos et encore moins un certain ... Roux aux cheveux longs ? C'était bête. Car Ebisu risquait de partir à sa recherche juste après la séance de sport du coup. Il était vil et fourbe ? Mais quel super personne à analyser ! Enfin, elle ne comptait pas le lui dire.

« Mais sempai, pourquoi il serait comme ça ? Puis ça peut être un bon sujet à analyser pour moi ! »

Elle avait envie de l'embêter un peu. Puis d'analyser sa réaction. Après sa réaction la demoiselle lâcha enfin le bras de son sempai. Il était temps d'attaquer les squats apparemment ! Hé bah il n'allait pas être déçu le bougre.

« Hum ... Aucune idée. Dis moi si c'est le cas ? »

Ebisu se plaça en biais afin qu'il puisse vérifier le mouvement. Puis elle tendit les bras, gardait le dos droit, gaina son ventre et se mit à descendre. Les pieds largeur des épaules, la demoiselle pensait bien faire son mouvement. Mais c'était à son sempai de lui indique si c'était le cas. Elle les voulait ces fesses en béton !

– Il est maudit ! Répondit-il au sujet de Ys. Tu risquerais de t'attirer des embrouilles avec lui... Et puis j'ai l'impression qu'il est passé du coté obscur.

Bito avait l'air songeur tout à coup. Il avait entendu dire qu'Ys s'en était pris à une gosse, celle dont le père avait mené un attentat contre Terrae, et que le toit de l'institut avait été endommagé par sa faute.
Même si d'habitude il se moquait de lui, Bito commençait à s'inquiéter pour son vieux camarade.

Très vite, il quitta cet air pensif pour ne pas attiser la curiosité d'Ebisu. Il reprit son sourire habituel et la laissa faire sa démonstration de squats...
Et là, ce fut une rude épreuve pour notre petit Sempaï en herbe.

Les yeux grand ouvert, il fut face à un grand dilemme. D'un coté il y avait sa perversité qui lui demandait de se rincer l’œil, de l'autre son sérieux qui lui demandait d'analyser comme un vrai coach.

Sa tête pencha à gauche pour aller mater les fesses de sa kōhai, puis il se redressa et vacilla encore... C'était un combat contre lui même qu'il menait.
Au final, lorsque Ebisu se retournera vers lui, elle le verra prendre un air sérieux, menton entre les doigts, mais avec deux morceaux de mouchoirs dans les narines pour stopper le sang qui s'était mis à couler de son nez.

– T'es bonne ! ... Heu... Tu maîtrise bien le mouvement j'veux dire ! Difficile de rattraper le coup. On va en faire une petite vingtaine puis on ira utiliser des poids pour compliquer les choses.

Ensemble, ils firent deux petites séries squats avant de passer aux choses sérieuses. Le prochain défi, demandait un peu plus d'efforts et d'équilibre.

Bito commença, il prit deux altères de 5 kilos et montra l'exemple à suivre. Il teint les altères au niveau de son torse. Puis, il fit une flexion avec les jambes. Et enfin, sur sa remonté, il souleva les poids au dessus de sa tête.

C'était ce qu'on appelle des "squats avec extension de bras". Il en fit 10, puis il posa les altères et invita Ebisu a faire de même. Il ne fit pas le mouvement en même temps qu'elle... par mesure de sécurité.

– A ton tour chère élève !

Le roux était donc maudit. Ahin. Est-ce que l'on ne dit pas que les roux n'ont pas d'âme de toute façon ? Donc bon, malédiction ou pas, ça changeait pas grand chose pour eux dans tous les cas. Les pauvres ! Raison de plus pour aller le voir. Bito le tisait bien mieux qu'un film hé ! Mais bon, elle ne lui dirait pas. Ou alors il l'apprendrait tout seul comme un grand. Surtout que ça parlait du côté obscur. Hou que c'était intéressant !

« Il s'appelle comment ce Master que je ne dois pas approcher, sempai ? »

Ouais, le p'tit sempai glissé à la fin de la phrase histoire que ça le brosse quand même dans le sens du poil. Un petit sourire pour se donner un visage innocent et ça devait pouvoir passer normalement.

Ebisu se mit à faire des squats. Bon faut pas oublier qu'ils sont là pour du sport, même si la jeune étudiante aimait quand même discuter de ragots. Mais bon, il fallait se concentrer. Elle entendit son commentaire. Et Ebisu ne put s'empêcher de lever son sourcil. Qu'est-ce qu'il était prévisible ! Mais là est-ce qu'elle devait le tuer ou ignorer son commentaire ? Bon ... Le premier commentaire passait par contre les suivants elle verrait bien. Il décida de corser les exercices avec des poids. Ebisu tenta de faire exactement le même exercice que son sempai avec le poids qu'elle prit soin de serrer très fort entre ses doigts fins. Au bout du huitième, elle sentit le poids partir. Et effectivement le poids s'envola jusqu'à tomber ... Sur la tête d'un élève plus loin qui tomba dans les pommes.

Inquiète, Ebisu partit directement dans sa direction et tenta de le secouer. A côté, le Master qui avait râlé contre Bito arriva en lui criant dessus, qu'il était irresponsable, qu'il gênai tout le monde, qu'il devait assumer l'erreur d'Ebisu qui était en train de claquer assez violemment le blessé qui ne retrouvait pas sa conscience. Cette histoire allait mal finit à ce rythme ...

Bito leva un sourcil lorsqu'elle lui demanda le nom du Master maudit. Il se demandait si Ebisu ne s'intéressait pas un peu trop à ce cher Ys.
Cependant, avec un petit "Sempaï" bien placé et une bouille innocente, le doute s'estompa... Elle est douée la petite Ebisu.

– Il s'appelle Ys Ochikawa, mais évites de trop prononcer son nom... il risquerait d’apparaître et de venir nous jouer des mauvais tours.

Heureusement, Ebisu est une élève modèle. Jamais elle n'irait à l'encontre des directives de son Sempaï. Jamais elle n'irait le mettre dans une situation désastreuse...
Fier, Bito regardait alors sa Kōhai qui suivait son exemple et effectuait à la perfection les mouvements qu'il lui apprenait.

Il était confiant. Si confiant qu'il détourna le regard un instant. Et ce court moment d'inattention suffit pour qu'une catastrophe se produise.

Tout se passa très vite sans que Bito ne puisse lever le petit doigt. Il devait à présent gérer un sportif assommé et un Master en rogne. Là, il n'y avait plus qu'une seule option pour notre héros, il devait utiliser l'une de ses techniques secrète pour ce sortir de ce beau-drap.

Il sauta pour s'élever dans les airs,
Jumping !
il leva les bras le plus haut possible dans un élan majestueux,
Super !
effectua un salto avant,
Rolling !
Et avec une glissade des plus stylé, il arriva aux pieds du Master, les genoux à terre, mains au sol et tête baissée.
Gomen'nasai !!

Spoiler:

Face à ce trop plein d'effets spéciaux pour de simples excuses, Ryu regarda Bito d'un air hébété. Il buguait, ne savait plus comment réagir face à ça. Et tout à coup, Ebisu se mit à gifler le pauvre gars qu'elle avait assommé.

L'air abruti de Ryu redevint celui d'un adulte en rogne. Ni une, ni deux, Bito accouru vers sa padawan pour la stopper.

– Laisses le Master s'occuper de lui ! Nous on va... on va...

Il croisa le regard furax du Master.

– On va prendre l'air !

Il souleva Ebisu et la porta sur son épaule comme un sac à patate. Puis, aussi vite qu'il put, le héros fila jusqu'à la sortie du gymnase.

Une fois dehors, Bito déposa Ebisu. Puis il posa ses mains sur ses genoux, à bout de souffle, et dit:

– Conseil numéro 2 : Si ça tourne mal, excuse-toi... Et si ça ne marche pas, tire-toi !

Ys Ochikawa. La demoiselle décida de retenir ce prénom dans un coin de sa tête et ne pas en ajouter une couche. Sinon ça risquait de paraître trop suspect à ses yeux. Surtout qu'il n'avait pas l'air de se douter qu'il venait juste d’attiser sa curiosité. Mais ça, elle le gardait pour elle. Fin du sujet désormais.

L'homme au sol était toujours dans les vapes. Et apparemment les claques n'avaient pas l'air de le réveiller. Hum. Compliqué. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Certainement pas du bouche à bouche. Après tout il respirait donc pas besoin. C'était rassurant. La jeune étudiante tenta de palper où est-ce qu'elle avait bien pu frapper. Mais à part le début d'une bosse énorme, elle ne sentit rien de plus.

Puis les yeux de la demoiselle s'illuminaient brusquement. Elle le vit. Quel spectacle ! Mais quel spectacle !!! Ebisu était totalement sous le charme. Éblouie. Mais quelle figure mesdames et messieurs ! Si elle devait donner une note, ça serait bien entendu un dix sur dix. Dommage qu'elle ai laissé son portable et ses affaires dans les vestiaires, sinon elle l'aurait filmé pour apprendre sa technique par cœur. Oui, vous l'avez bien compris : Bito venait de s'excuser sans oublier sa glissade. Mais quel homme ! Là encore, il montrait l'étendu de ses pouvoirs extraordinaires. Ebisu ne pouvait que l'admirer.

Néanmoins la demoiselle finit en sac à patate sur son épaule et sortit du gymnase de force. Encore une fois, elle nota son conseil en tête et prit tout de même un air gênée. Il était tombé dans une situation embarrassante à cause d'elle, le pauvre.

« Gomenasaï sempai, tu as été dans une situation embêtante à cause de moi. Je ferais plus attention la prochaine fois. Merci pour ton aide et intervention. »

Ebisu s'inclina poliment pour lui présenter ses excuses puis lui sourit. Elle s'en voulait vraiment. En retirant son côté pervers, il restait un chic type et la demoiselle avait un avis très positif sur lui !

« Tu veux que l'on aille manger un morceau après tout ce sport ? Je t'invite, pour me faire pardonner ! »

Alors non. Détrompez-vous. Ce n'était pas une proposition cachée pour avoir un date. C'était en toute amitié. Il est dans la friendzone, donc on se calme !

« Il faudra que je rentre me changer avant par contre. Pas sûre que ça soit une tenue appropriée pour sortir. »

Essoufflé, Bito accepta entre deux bonnes inspirations les excuses sa chère élève. Après tout, ce genre de bêtise aurait pu venir de lui car, ne l'oublions pas, il avait lui aussi tendance à être une catastrophe ambulante.

Et tout à coup, c'est une invitation à grignoter que lui lance Ebisu. Une flamme nouvelle vient animer le regard de notre héros qui se redresse et serre le poing devant lui, avec passion.

– Oh oui, allons prendre quelques glucides ! Ils font d'excellentes gaufres en ce moment à la Cafet'. En plus, l'heure du goûter ne va pas tarder à sonner !
Qui a dit qu'il fallait un âge pour prendre son goûter ?

Le Sempaï posa donc son bras sur les épaules d'Ebisu. Il acquiesça l'idée de se changer d'un vif hochement de tête.

– Tu as raison, "A chaque moment important la tenue qu'il convient". Dit-il sur un ton savant.

Alors notre mentor en herbe accompagna Ebisu jusqu'aux vestiaires où ils avaient laissés leurs affaires. Sur le chemin, il lui baragouina tout un discours improvisé sur l'importance de l'échange et de la complicité entre Sempaï et Kōhai... Bref un truc qui n'a aucun sens. Et sur le coup, il capta si bien l'attention de la demoiselle, qu'il entra avec elle dans le "temple mythique". Le vestiaires des filles !

Lui même n'y avait pas fait attention, mais soudain son ouïe aguerrie détecta une discussion entre des jeune-femmes. L'une d'entre elle disait "Les tiens sont si gros !", l'autre répondait "Arrête c'est gênant !".
Et tel un vampire assoiffé de sang, Bito file et tente de se faufiler entre les casiers pour satisfaire une vision perverse que lui a déjà offert son esprit.

– Oppaï ( . Y . ) Lâche-t-il comme hypnotisé, en se dirigeant lentement mais surement vers son but.

Bito était d'accord pour aller manger un morceau. C'était plutôt cool ! Au moins ça pouvait permettre à Ebisu d'apprendre à mieux le connaître. Histoire de découvrir qui était vraiment cet homme qu'elle avait abordé sans vraiment réfléchir. Elle finit même par lui trouver un côté mignon quand il parlait de gaufres et de goûter. Mais était-ce donc un grand enfant ? Ca collait bien à l'image qu'elle commençait à se faire de lui tiens ! Un grand garçon qui n'avait pas l'air de vouloir grandir. Mais bon, elle ne le connaissait pas assez pour savoir si elle avait raison ou non.

« J'adore les gaufres en plus ! »

Elle lui sourit et écouta son discours qui n'avait ni queue ni tête sur la relation entre un Sempaï et son Kōhai. Ebisu décida de mettre de côté toutes ses théories de psychologue et hochait la tête en souriant, le laissant parler encore et encore. Il était vraiment adorable quand il le voulait. Ils finirent par arriver dans le vestiaire des filles ... Bito aussi entra ... Et son attention fut attirée par une conversation qui était -aux yeux d'Ebisu- très commune pour des vestiaires de filles. Ebisu le voyait s'approcher petit à petit. Et sur le coup de l'impulsion, alors qu'elle ne maîtrisait pas totalement les pouvoirs qu'elle avait en main, la demoiselle tenta d'activer son pouvoir d'air pour ouvrir tous les casiers, l'empêchant de faire ce qu'il faisait. C'est-à-dire : refaire son pervers.

« Sempaï tu t'es trompé de vestiaire, non ? »

Evidemment, les filles firent tout pour se rhabiller rapidement, commençant à pousser des cris très aiguës.

« KYAAAAAAAA ! AU SECOURS UN PERVERS DANS LE VESTIAIRE DES FILLES ! »

Ebisu croisa les bras sous sa poitrine et s'approcha de son sempaï en fronçant les sourcils, prenant un air limite menaçant tout d'un coup. Puis la sécurité n'allait pas tarder à arriver non plus.

Quand plusieurs casiers s'ouvrirent brusquement, ce fut un gros coup de flippe pour ce cher Bito. Il sursauta et se tint droit comme un piquet qu'on venait de planter dans la terre. Sur le coup, il crut qu'un phénomène surnaturel était en train de se passer.

Tout devenait plus clair à présent...
Les lieux réservés aux dames étaient gardés par des démons. C'était pour ça que personne n'osait y mettre les pieds ! Les femmes devaient sans doute invoquer des démons pour garder leur intimité et elles leurs juraient fidélité en prenant des douches aussi bouillantes que le feu de l'enfer !

De plus, Ebisu regardait Bito d'un air assez vénèr' et lui ne savait pas ce qu'il devait craindre le plus entre elle et un démon.

Un Demi-tour s'imposait pour notre héros. Pour sauver sa peau et ne pas être maudit à vie. Et ça tombait bien, car fuir était une aptitude qu'il maîtrisait à la perfection.

Il se mit donc en position, prêt à sprinter, quand soudain il croisa une demoiselle en sous-vêtements. Elle le regarda d'un air hébété avant de s'apprêter à crier, mais Bito répliqua avant même qu'un son ne sorte de sa bouche.

– N'ayez crainte mademoiselle je suis un gentleman...

Cachant son corps comme elle le pouvait, elle fut assez curieuse d'entendre les arguments du soit disant gentleman.

– Et je suis arrivé ici par mégarde ! Cependant ce serait un crime de détourner le regard face à un corps aussi sexy que le votre alors...

*BAM*
Un shampoing traversa la pièce et arriva en plein dans sa gueule. S'en suivit alors une pluie d'objets divers et variés lancé par les filles du vestiaire. Chassé, notre héros pervers n'eut donc d'autres choix que de sortir au plus vite.

Ainsi, chacun se changea dans son vestiaire respectif.

Bito sortit le premier et profita de ce temps libre pour aller se chercher une bouteille d'eau fraîche au distributeur. Celle-ci lui servit de compresse froide qu'il colla sur la magnifique bosse qui ornait son front.

– Aïe, j'l'ai bien méritée celle-là...

Il se laissa glisser vers le bas, sans regret, dos contre le distributeur, et resta accroupis ici sagement en attendant Ebisu.