## Jeu 28 Mai 2020 - 3:32 | ||
Elfie Numa Messages : 1193 Date d'inscription : 29/03/2018 Age : 27 Emploi/loisirs : Préfète des Tonnerres Sensitifs Humeur : Eh... | l i t t l e m e . e x e TRIGGER WARNING : Fait allusion au viol & pourrait traiter de sujets comme l'homophobie et le racsime
Dernière édition par Elfie Numa le Sam 30 Juil 2022 - 16:38, édité 5 fois |
## Jeu 28 Mai 2020 - 5:28 | ||
Elfie Numa Messages : 1193 Date d'inscription : 29/03/2018 Age : 27 Emploi/loisirs : Préfète des Tonnerres Sensitifs Humeur : Eh... | night of fear (16 ans) La lune était magnifique. Pleine, elle illuminait le ciel de sa majestueuse lumière. Je la fixais sans penser à rien. Je n'avais que faire à ce moment-là mais attendre, attendre que mon taxi arrive et me ramène à la maison. J'étais d'abord censée rentrer avec Sarah, mais elle avait eu un malaise et était rentrée plus tôt avec son copain. Zoé fut la dernière à quitter les lieux. Elle me demanda si je souhaitais qu'elle reste en ma compagnie le temps que mon taxi arrive, mais je lui dis que ce n'était pas nécessaire. Je ne voulais pas l'embêter avec ça. Je me retrouvai donc seule, regrettant ne pas avoir exprimé mon envie qu'elle reste. C'était toujours comme ça... Je remontai ma veste sur mes épaules, faisant claquer mes talons hauts sur le sol pour me distraire. Je repensai alors à la tête que Zoé avait faites en voyant que je m'étais teinte en brune. Un grand sourire s'était étiré sur son visage, l'air heureux que j'ai appliqué sa proposition. Elle n'avait pas eu tort : je me trouvais effectivement plus mignonne avec des cheveux bruns. On avait papoté une bonne partie de la soirée, puis dansé tranquillement avec les autres. Ils avaient joué à la bouteille et je m'étais retirée, trop embarrassée. J'étais contente d'avoir été invitée. Seulement, j'avais le sentiment que ça ne se reproduirait plus. Je n'étais pas amusante et j'avais du mal à parler aux gens... Je soupirai à cette pensée. Et si Zoé finissait par en avoir marre de moi et m'abandonnait ? Mon regard se posa alors sur une silhouette masculine de l'autre côté de la rue. Je n'arrivais pas à distinguer son visage sous sa casquette. Puis, il leva soudainement la tête et nos yeux se croisèrent. Je détournai tout de suite les miens. Pourquoi avais-je l'impression qu'il me regardait encore ? Je jetai un coup d’œil rapide et cela confirma mon soupçon. Il se mit à marcher dans ma direction. J'observai alors mes alentours et constatai qu'il n'y avait personne à proximité. Il y avait bien eu quelques passants depuis tout à l'heure, mais là, plus un seul. Où était ce foutu taxi ?! Un sentiment d'effroi s'empara de moi et je tournai les talons pour fuir. Ce n'était probablement que mon imagination. Mes pieds avaient bougé d'eux-même. À une intersection, je tournai à droite en espérant qu'il ne prenne pas le même chemin. Mon vœu ne fut pas exaucé. Pire, j'entendis ses pas accélérer. J'augmentai moi aussi la cadence, sans oser me mettre à courir, de peur que cela n'empire la situation. Puis il réussit à réduire la distance entre nous et agrippa mon bras. Je tournai la tête vers lui et lui demanda de me lâcher, espérant qu'au moins, il réponde quelque chose. Qu'il y ait une explication à tout ça, n'importe quoi d'autre que ce que je m'imaginais. Son expression m'affola. Je récupérai mon bras en un mouvement brusque et je me mis à courir. Des larmes commencèrent à couler sur mes joues alors que je courais le plus vite possible. Mon cœur me faisait mal, la peur faisait trembler tout mon être. La poursuite sembla durer une éternité... Mon esprit ne put s'empêcher de s'imaginer le pire... J'aperçus un étranger au loin, ma seule lueur d'espoir. Je priai silencieusement pour qu'il puisse m'aider, pour qu'il soit quelqu'un de bien. Je sprintai jusqu'à lui et, faute de calcul, lui fonçai dessus. Il eut un soubresaut de surprise et baissai les yeux sur moi. Il réalisa tout de suite que quelque chose n'allait pas. — Aidez-moi s'il vous plaît... il y a un type... réussis-je à formuler à travers mes pleurs. Il regarda au-dessus de mon épaule et j'entendis mon agresseur partir dans la direction opposée. L'homme tenta de me rassurer de son mieux et il appela la police. Secouée, je fus amenée à un poste où on me posa quelques questions, notamment sur son apparence. J'aurais aimé pouvoir le décrire en détails pour qu'il puisse le retrouver et l'empêcher de faire du mal à qui que ce soit, mais tout cela était si flou... À part la casquette, je ne me souvenais de presque rien. Mes parents furent contactés et ils vinrent me chercher au poste. Dès qu'ils furent entrés à l'intérieur, je me réfugiai dans les bras de mon père et éclatai en sanglots une fois de plus. Ils me ramenèrent à la maison et bien qu'ils me demandèrent de leur parler de ce qui s'était passé, je n'en avais plus la force. J'avais juste envie de dormir et d'oublier tout ça, d'arrêter d'y penser. Ils s'exclamèrent que j'étais en sécurité désormais, ici, à la maison. Je hochai la tête, rassurée même si j'étais toujours à fleur de peau. Ils me firent jurer d'en discuter le lendemain. Couchée sous la couette, je fus victime de nausée. J'allai plusieurs fois aux toilettes en pensant que j'allais vomir, mais rien ne sortit. Ce sentiment de terreur et de dégoût ne voulait pas me quitter. À partir de ce moment, je ne vis plus jamais la nuit de la même façon. Je ne pouvais plus l'admirer comme autrefois... Quand je regardais la lune, je me souvenais de cette soirée, de lui... et de la façon dont il m'avait dévoré du regard. ASHLING POUR EPICODE
Dernière édition par Elfie Numa le Ven 19 Mai 2023 - 4:50, édité 4 fois |
## Ven 29 Mai 2020 - 5:09 | ||
Elfie Numa Messages : 1193 Date d'inscription : 29/03/2018 Age : 27 Emploi/loisirs : Préfète des Tonnerres Sensitifs Humeur : Eh... | LOVE TROUBLES (14-18 ans) — Tu veux être ma petite amie ? — Uh ?! lâchai-je après avoir avalé de travers ma boisson à cause du choc. Je regardai Thomas avec des yeux ronds, cherchant à voir s'il était sérieux. Mais d'où sortait cette question ? Je n'avais jamais eu l'impression qu'il me voyait de cette façon. Et moi, je n'avais jamais envisagé être autre chose que sa pote. — Euh... désolé mais... je te vois pas comme ça. Je me sentais mal de le rejeter, je n'avais pas envie de le blesser. Forcément, il fut déçu et baissa les yeux. Il me demanda s'il y aurait un moyen de me faire changer d'avis. Pourquoi devait-il insister ? Je secouai la tête et il me dit qu'il avait besoin d'un peu de temps seul. Uuugh............ Ce fut à cette même période que je commençai à me questionner sur mon orientation sexuelle. Je commençai à y porter plus attention et remarquai que j'étais attirée par les femmes. Alors qu'avant, je pensais qu'aimer les admirer ne signifiait pas qu'elles m'attiraient. Cependant, cela allait au-delà de ça : j'avais envie de contacts physiques intimes avec elles et l'idée d'avoir une copine me rendait fébrile. Pour ce qui était des hommes, j'étais bien plus confuse. Si bien que pendant quelques mois dans l'année de mes 16 ans, je crus que j'étais lesbienne. On aurait dit que j'étais uniquement attirée par les hommes fictifs. Cependant, je finis par réaliser qu'il y en avait bien qui me plaisaient dans la réalité et que je m'imaginais bien avoir une romance avec certains. Je n'étais pas une fille populaire, mais je n'étais pas une rejetée non plus, probablement parce que j'avais un physique avantageux. Mon caractère, en contre partie, me faisait défaut. Je voulais avoir des amis, mais j'avais du mal à aller vers les autres et je préférais de loin me réfugier dans le monde des jeux vidéo. *** — Attends, est-ce que je t'attire ? — Huuuh pourquoi cette question ? — Bah c'est normal que je te demande ça non, tu viens de me dire que t'es lesbienne ! — Oui je le suis, mais tu es mon amie alors... — Quoi, je ne suis pas assez bien pour toi ou quoi ? — Hein..? Elle me tourna le dos et partit, l'air offusqué. Je restai immobile, incertaine de ce qui venait de se passer. Je tentai d'éclaircir les choses avec elle plus tard, tentant de comprendre si je lui plaisais et si je l'avais rejeté sans m'en rendre compte, mais elle déclara être hétérosexuelle. Elle ajouta ensuite que me savoir gay la troublait, qu'elle trouvait ça bizarre. Ce fut ainsi que notre amitié se termina. *** Les lèvres de Zoé se posèrent doucement sur les miennes. Elle avait eu pitié de moi et avait proposé de m'embrasser, pour savoir ce que ça faisait. Cela me plut beaucoup trop. Et quand elle glissa sa langue dans ma bouche, je crus que j'allais perdre la tête. On finit par s'éloigner l'une de l'autre et je lui lançai un regard surpris. — Tu sais, si tu veux, on pourrait aller plus loin... J'ai toujours été curieuse de le faire avec une femme. On est amies hein, c'est juste pour l'expérience. — Je... je me sens pas très à l'aise à l'idée de faire ça... Surtout qu'on est amies, en fait, m'exclamai-je alors que je brûlais de l'intérieur. J'avais déjà vu Zoé comme plus qu'une simple amie, mais ce n'était plus le cas. J'ignore si j'aurais sauté sur l'occasion si mes sentiments étaient demeurés inchangés, mais j'en doute. Car après, cela aurait sûrement été douloureux de savoir que cela ne signifiait rien à ses yeux. *** Pour un travail d'équipe, je me retrouvai avec deux mecs avec qui je sympathisai. Lors d'une pause, ils partirent dehors alors que j'écoutais de la musique pour me détendre. Seulement, ils ne revinrent pas à l'heure prévue et j'allai donc à leur recherche. J'entendis l'un commenter sur l'apparence d'une fille qui passait et je parlai sans réfléchir. — Ah ouais, elle est super mignonne. Les deux tournèrent la tête vers moi et me convainquirent de venir m'asseoir avec eux pour mater des nanas avec eux. Comme c'était l'été, plusieurs filles portaient des tenues légères qui laissaient voir leurs formes. Mes coéquipiers semblaient bien s'amuser à découvrir mes goûts et on dirait que le fait que je sois attirée par les femmes avaient changé leur attitude. Ils se retenaient moins de dire certaines choses et agissaient comme si j'étais leur bro. C'était marrant. *** Une fois le lycée terminé, je décidai de faire des études en journalisme. Et comme je ne voulais plus être ordinaire comme tout le monde, je me teignis les cheveux en blanc. C'était un nouveau départ, ou du moins c'était ce que je croyais. Si je commençai à m'habiller de façon bien plus extravagante et que les regards étaient encore plus portés sur moi qu'auparavant, cela ne me donna pas le niveau de confiance en moi que j'aurais aimé acquérir. Cependant, je réussis à me rapprocher d'une élève dans ma classe, Mathilde. Blonde aux yeux bleus, elle était très jolie. Nous devînmes amies rapidement et je me mis à passer beaucoup de temps en sa présence. Je me rendis alors compte qu'elle me plaisait, que je l'aimais même, mais je n'osais pas le lui avouer. Même si nous nous tenions parfois la main et avions des moments de complicité, j'avais trop peur pour agir. Je prétendais que tous ces contacts, toutes ces confidences n'étaient qu'une pure et belle amitié. Puis, nous nous perdîmes de vue après le collège. Ce fut un de mes plus grands regrets. ASHLING POUR EPICODE
Dernière édition par Elfie Numa le Mer 22 Juil 2020 - 3:54, édité 1 fois |
## Mar 16 Juin 2020 - 6:31 | ||
Elfie Numa Messages : 1193 Date d'inscription : 29/03/2018 Age : 27 Emploi/loisirs : Préfète des Tonnerres Sensitifs Humeur : Eh... | BE A BIT PROUDER (5-18 ans) — Je veux être la belle au bois dormant ! m'exclamais-je avec enthousiasme, les yeux brillants. Mes petites camarades de jeu pivotèrent vers moi et l'hésitation pouvait se voir sur leurs visages. Pour tenter de les convaincre, je tournai sur moi-même dans ma robe rose, la couleur caractéristique du personnage. Finalement, l'une d'entre elles prit parole : — Tu peux pas être la belle au bois dormant ! Tu lui ressembles pas... tu devrais être... Jasmine ! — Hm ? Mais Coralie ne ressemble pas à Cendrillon non plus. Elle n'était ni blonde, ni n'avait de yeux bleus. Et puis, je n'avais pas envie d'être Jasmine. Pas que je ne l'aimais pas, mais à ce moment-là, j'avais vraiment envie d'être Aurore. — Tu es Jasmine ou tu ne joues plus avec nous. — Ok ok, je vais être Jasmine... dis-je, un peu triste. *** Je m'approchai du groupe d'enfants, incertaine. J'avais très envie de jouer au ballon prisonnier, mais je ne les connaissais presque pas. Au final, je tournai les talons, trop timide. Une surveillante me vit faire et demanda à ma place si je pouvais jouer avec eux, sans trop leur laisser le choix, en fait. Je pus donc me joindre à leur équipe. Pendant les temps qui suivirent, je continuai de jouer avec eux. Puis, un jour, je surpris une conversation entre eux. — J'ai plus envie de jouer avec elle ! Elle est pas belle et elle est trop nulle. — Ouais, sa peau est bizarre. Choquée, je me retirai avant qu'ils n'aient le temps de se rendre compte de ma présence. Ma peau ? Qu'est-ce qu'elle avait ma peau ? Entendre dire que j'étais moche m'avait fait mal au coeur... Je rentrai chez moi en regardant mes pieds. — Elfie ? Ça ne va pas ? — Je vais bien. Je mangeai mon repas en discutant avec mes parents et tenta de sourire pour cacher ma douleur. Mais au final, je n'arrivais pas à arrêter d'y penser et j'allai m'asseoir à côté de ma mère qui regardait la télévision. — Maman... ma peau est bizarre ? Elle se tourna vers moi et afficha un air surpris. — Mais non ma puce ! Pourquoi tu me demandes ça ? — Quelqu'un l'a dit... à l'école. Elle me serra dans ses bras avant de se reculer pour me regarder dans les yeux. — Tu ne dois pas l'écouter. Ta peau est foncée, mais ça ne la rend pas bizarre. Certaines personnes ont du mal à accepter les différences des autres. — Mais tout le monde dans ma classe a la peau pâle. — Et alors ? Cela ne change rien. C'est parce que ton papa vient du Nigéria. Là-bas, beaucoup plus de gens ont la peau noire, tu t'en rappelles ? C'est tout-à-fait normal, tout comme avoir la peau blanche. — Pourquoi papa il est venu ici ? — Au Nigéria, c'est plus dangereux qu'ici. Je t'expliquerai quand tu seras un peu plus grande, d'accord ? En tout cas, je suis vraiment contente que ton papa soit venu en France. Grâce à ça, j'ai pu trouvé l'amour et j'ai pu t'avoir, toi, ma magnifique fille. Sans trop savoir pourquoi, je me mis à pleurer. *** — Raaah ! Pourquoi je suis... comme ça ? Je fixais mon reflet dans le miroir, en colère. J'avais convaincue mes parents de m'acheter une tenue en espérant qu'elle m'aille aussi bien que sur le modèle que j'avais vu, mais non. Avec ma peau, ça ne faisait pas... Ça n'allait pas du tout ! Des fois, je songeais que j'aimerais être blanche. Blanche, blonde, avec des yeux bleus. Pourquoi devais-je avoir des cheveux noirs ? Des yeux bruns ? Tout cela était... si fade ! J'enlevai mes vêtements et les lançai à l'autre bout de ma chambre. Je savais que je devrais être fière mes origines, mais parfois c'était difficile. J'étais entourée de belles filles blanches et je les enviais. À elles, tout leur allait comme un gant. Je pleurai un coup. À cette époque, je n'avais pas encore compris que je pouvais faire de la couleur de ma peau un atout. Cela allait venir plus tard... *** Parfois, je ne pouvais m'empêcher de me demander si certaines remarques m'étaient faites à cause de ma couleur de peau. Je vivais dans le doute, dans la peur que cela change mes interactions avec les autres. Cependant, je ne voulais pas crier au racisme à chaque fois qu'on me faisait un commentaire désagréable. Mais parfois, cela était très clair. — T'es pas mal pour une noire. — Pardon..? Mes yeux plein de dégoût se posèrent sur lui. Était-ce censé être un compliment ? Il ne semblait même pas comprendre pourquoi j'avais l'air aussi choqué de ce qu'il venait de me sortir. — Tu... J'avais envie de lui crier dessus. J'avais envie de lui faire savoir ma façon de pensée, de lui faire savoir que je n'accepterais pas qu'on fasse ce genre de commentaires. Pourquoi n'y arrivais-je pas ? — Viens Elfie, on se casse, s'exclama mon amie après avoir lancé un regard assassin au garçon. Je lui tournai le dos en serrant les poings. *** Il était temps de balayer tous ses doutes inutiles. J'étais noire et c'était bien comme ça. Je n'avais pas besoin d'être pâle pour être belle, ni pour sortir du lot. Lorsque je me vis la première fois avec ma chevelure blanche, je fus d'abord bouche bée. Cela m'allait à merveille ! Je me regardai dans tous les sens avec la nette impression d'avoir fait une découverte extraordinaire. Je me sentais moi. Ainsi, je décidai de garder cette couleur. Cette couleur qui mettait en valeur ma peau foncée de façon splendide. Les regards se tournaient vers moi davantage et j'aimais cette attention. C'était enivrant, d'une certaine manière. Je n'étais plus qu'une femme ordinaire dans la foule. J'étais quelqu'un qu'on pouvait reconnaître de loin, quelqu'un qui avait commencé à s'exprimer sur le canvas qu'était mon corps. Je me sentais bien. ASHLING POUR EPICODE
Dernière édition par Elfie Numa le Jeu 25 Juin 2020 - 2:51, édité 1 fois |
## Jeu 25 Juin 2020 - 0:46 | ||
Elfie Numa Messages : 1193 Date d'inscription : 29/03/2018 Age : 27 Emploi/loisirs : Préfète des Tonnerres Sensitifs Humeur : Eh... | WELCOME HOME (17-20 ans) Quelques mois s'étaient écoulés depuis que j'avais commencé mes études supérieures. Pourtant, cela m'apparaissait comme étant une éternité... Je m'ennuyais du lycée. Pas des cours, non, mais du fait que je pouvais côtoyer mes amis jour après jour. Désormais, comme nous avions pris des chemins différents, se voir était compliqué. Une fois de temps en temps, je leur écrivais pour qu'on fasse des sorties, mais la plupart du temps, je n'osais pas leur écrire. De peur de déranger. Et aussi parce que je voulais voir s'ils allaient m'écrire, quant à eux. J'avais l'impression que de leur côté, ils avaient réussi à se faire de nouveaux amis. Moi... J'étais seule. Je n'avais qu'eux. M'avaient-ils abandonné ? Ou avais-je été stupide de penser que nous pourrions rester proches ? Peut-être ne pensaient-ils même pas à mal... Peut-être que dans leur tête, nous avions été que des potes de lycée et qu'ils ne savaient pas que j'aurais voulu être plus que ça. Plus qu'une simple personne qui avait passé dans leur vie. *** Heureusement que j'avais mes parents. Sans eux... sans eux, je passerais presque toutes mes journées à converser uniquemment avec mes pensées. Je les adorais, mais j'avais envie de commencer à me bâtir une vie. Je savais que je ne pourrais pas éternellement habiter avec eux. Un jour, j'allais devoir partir en appartement, me débrouiller sans leur aide constante. Cette idée m'effrayait : même si j'étais désormais une adulte, je ne me sentais pas comme telle. J'avais toujours l'impression d'être une enfant qui ne connaissait rien au monde. Je décidai de faire le grand saut à 19 ans. J'espérais que cela puisse me donner le courage de tenter d'avoir quelqu'un dans ma vie, quelqu'un avec qui je pourrais vivre. À l'époque, Mathilde semblait être la parfaite personne pour cela... Mais je manquai ma chance. Je voulus lui avouer que je l'aimais, mais je me mis à m'imaginer qu'elle me rejetterait. Quand j'y pensais, mon coeur se serrait dans ma poitrine et j'avais une envie incontrôlable de pleurer. Comme pour les autres, peut-être que je n'étais pas si importante que ça à ses yeux. Peut-être que je n'étais qu'un chapitre. Un bout de temps passa et nous ne nous parlions plus. Je passai à deux doigts de lui envoyer un message. Je l'effaçai aussitôt écrit. *** Journaliste. Quel boulot emmerdant. Quand j'étais petite, ce n'était pas du tout comme ça que je m'imaginais la vie adulte. Pourquoi tous mes collègues étaient si énergiques ? Quel était donc leur secret ? J'étais vraiment blasée. Tout le monde me tapait sur les nerfs, mais j'affichais un beau sourire. Au moins, j'avais d'autres vies à vivre, des vies palpitantes dans des mondes fantastiques. Travail, jeu vidéo, dormir, travail, jeu vidéo, dormir, travail, jeu vidéo, dormir. Au commencement, je me disais que cela ce mode de vie n'était pas si mal. Je n'étais même pas endêtée comme d'autres jeunes de mon âge, du coup je ne manquais de rien et je pouvais m'acheter des trucs. Je m'étais d'ailleurs procurée un nouvel ordinateur plus puissant pour rehausser mon expérience de jeu. C'était super ! Ma vie, par contre, ma vraie vie, ne l'était pas. Et je me mentais, jour après jour, jusqu'à ce que je craque et que je mette à pleurer. Parfois, sans avertissement, je me laissais glisser par terre et j'éclatais en sanglots. D'autres, c'était lorsque je me couchais dans mon lit, incapable de dormir. Je pleurai même quelques fois au travail, embarrée dans les toilettes. *** Comment m'étais-je retrouvée du matin de cette journée au soir ? On aurait dit que j'étais sortie de mon corps, que je n'avais pas réellement existé. Quand cette sensation étrange s'empara de moi, je n'en fis pas tout un plat. Toutefois, elle revint à plusieurs reprises. Je souriais et riais sans m'en rendre compte, comme si j'avais été programmée de cette façon. Mon cœur n'y était pas. Mon cœur n'était nulle part. De quoi avais-je parlé avant-hier ? Et hier ? Et aujourd'hui ? J'avais rendu visite à mes parents le week-end, mais je n'arrivais pratiquement pas à me souvenir de ce que nous avions fait et de quoi nous avions discuté. Ces derniers temps, je ne pleurais plus. Quelle était donc la raison ? J'avais toujours été pleurnicharde. Je ne ressentais presque plus rien. Pour un être humain... ce n'est pas normal. J'étais vide. Alors que je fixais un point invisible sur le mur de ma chambre, quelque chose apparut dans mon champ de vision. Je tournai la tête et... il y avait quelqu'un. Je ne l'avais pas entendu arriver. Je ressentis une once de peur. Pas assez vu la situation. N'importe qui paniquerait en voyant un étranger apparaître devant lui de la sorte. Mon regard se plongea dans le sien. Il ne me donnait pas l'impression de me vouloir du mal. Puis, il ouvrit la bouche et se mit à parler d'une ville du nom de Terrae. Si je souhaitais le suivre là-bas ? J'observais les alentours. Ma caverne. Sombre. Triste. Qui sentait le renfermé. ................................................................................................................. — Ok. ASHLING POUR EPICODE
Dernière édition par Elfie Numa le Sam 30 Juil 2022 - 16:49, édité 1 fois |
## Ven 4 Sep 2020 - 16:46 | ||
Elfie Numa Messages : 1193 Date d'inscription : 29/03/2018 Age : 27 Emploi/loisirs : Préfète des Tonnerres Sensitifs Humeur : Eh... | LOVE IS LOVE (16 ans) — Mamaaaaan, on y va ? Je me tenais dans l'entrée, vêtue de ma robe aux couleurs arc-en-ciel et de mes sandales blanches à talons. Ce jour-là, j'allais pariticiper à ma deuxième Fierté LGBT+ ! Lors de ma première, je ne savais pas encore quelle était mon orientation seuxelle, mais désormais j'étais à peu près sûre que j'étais bisexuelle. Mes parents l'avaient d'ailleurs accepté plutôt facilement, ce qui était un soulagement... Tout le monde n'était pas ouvert d'esprit. Ma mère descendit l'escalier, me disant qu'elle était fin prête à partir. Elle ne m'accompagnait pas, mais allait m'y conduire pour ensuite se rendre à la maison d'une copine. — Wow, cette robe te va à merveille Elfie ! Je souris et nous sortîmes à l'extérieur pour embarquer dans la voiture. Quand j'arrivai sur place, j'écrivis à Mia pour savoir où elle se trouvait. Je la rejoignis et une fois que tout le monde fut arrivé, on tenta de se trouver une bonne place pour assister à la parade. Je regardais autour de moi : les organisateurs avaient vraiment donné le paquet pour la décoration, encore une fois. Je n'aurais jamais su compter tous les ballons autour moi, surtout qu'un homme s'était fait une tenue composée uniquemment de ballons dégonflés de toutes les couleurs ! La parade débuta et j'admirai les tenues ainsi que les danses, me laissant moi-même entraînée par la musique. L'ambiance était à la bonne humeur et je me sentais si bien parmi tous ces gens, même si les foules avaient tendance à me rendre anxieuse. Quand la marche fut terminée, je décidai de m'acheter un drapeau bisexuel et le fameux drapeau gay général, arc-en-ciel. On assista ensuite à une performance de drag queen absolument hilarante. Je réussis à obtenir une photo avec l'une d'entre elles. J'étais trooop heureuse ! Ici, je me sentais en sécurité... Alors qu'à l'extérieur, tu ne savais jamais à quoi t'attendre. J'avais perdu des amis, m'était fait insulté et on m'avait dit des choses horribles. Tout ça parce que quoi ? Parce que j'aimais les gars ET les filles. Pour certains, le simple fait de ne pas pouvoir choisir entre l'un ou l'autre était ridicule. Comme si c'était un choix ! Non, nous n'avions pas choisi d'être ainsi. Nous étions différents et nous devions continuer de nous battre pour faire valoir nos droits. Pour que les gens comme nous ne soient plus considérés comme bizarres, immondes et que nous soyons traités comme des êtres humains. Les choses s'étaient déjà beaucoup améliorées durant les vingt dernières années. J'espérais de tout cœur que tout cela continuerait dans la bonne direction. J'espérais voir plus de représentation dans les médias et que nous n'ayons plus à avoir peur de montrer nos vraies couleurs. Que le monde... devienne meilleur. ASHLING POUR EPICODE
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## Ven 19 Mai 2023 - 4:26 | ||
Elfie Numa Messages : 1193 Date d'inscription : 29/03/2018 Age : 27 Emploi/loisirs : Préfète des Tonnerres Sensitifs Humeur : Eh... | DREAMING (16 ans) Dans la cafétéria, c'était le brouhaha habituel. Je mangeais tranquillement mon steak tout en écoutant mes amis. Je hochai la tête de temps à autre, mais j'avais du mal à rester concentrée sur leurs paroles. J'avais l'impression de me faire bourrer le crâne depuis ce matin. La journée était longue, très longue. Je ne me sentais pas toute là. Le regard de Sarah s'arrêta alors sur moi. Puisqu'ils semblaient avoir fini leur conversation, je tentai d'en commencer une nouvelle. — Vous avez vu les chaussettes du prof de français ce matin ? Elles étaient ridicules. Vous pensez qu'il les a portés pour nous faire réagir ? — De quoi tu parles ? J'ai rien remarqué. — Ah ! J'ai oublié de vous dire, en plus de ça il a osé... Et ils repartirent sur leur discussion précédente, m'ignorant pour la plupart. Oh, d'accord... J'avais dit le premier truc qui m'était passé en tête. Peut-être aurais-je dû réfléchir un peu plus pour trouver un sujet plus intéressant ? Hum... Je n'avais pas grand-chose à dire. J'essayais de ne pas trop parler de jeux vidéo parce que ça semblait les agacer parfois. À la pause de l'après-midi, je m'approchai de mes potes. Ils discutaient. Je leur fis un petit signe de la main. — Elfiiie ! Tes cheveux sont trop beaux aujourd'hui, je suis trop jalouse... Moi avec mes cheveux courts, je peux rien faire. — Merci. Ils sont beaux aussi tes cheveux, tu sais. — Salut, l'elfe. Tiens, je ne l'avais pas remarqué, lui. Il s'était incrusté dans cette bande récemment et je ne l'aimais pas du tout. Je le saluai sans énergie et me tut. Puis, après quelques minutes, je filai discrètement. Je décidai d'aller me balader un peu dehors. Je m'assis sur un banc et soupirai. Mon regard fut alors attiré par deux personnes qui riaient. Elles respiraient la joie. Je devinai qu'il s'agissait d'un couple. Ils se taquinaient mutuellement et étaient plutôt bruyants. Ils ne se souciaient pas des autres personnes autour d'eux. Que... qu'est-ce qu'ils faisaient ?! Ils se laissaient tomber par terre ? Et ils riaient de plus bel. Je ne pouvais m'empêcher de les fixer. J'étais... jalouse. Je ne pourrais jamais être proche de quelqu'un comme ça. Qui pourrait bien vouloir de moi ? Et même si... même si... Eh bien, ça n'allait pas sûrement pas durer. Je ne voulais pas me faire larguer. *** La journée de cours était terminée et je retournai à la maison. Je gamais un peu, mais je n'arrêtais pas de me dire que j'avais envie de voir Zoé. J'avais à peine eu l'occasion de lui parler aujourd'hui. Je me levai, ouvrit mon garde-robe et sortit une tenue que j'avais acheté récemment. Peut-être que... je devrais aller quelque part avec elle et porter ça. Elle était cool cette tenue. Je l'enfilai impulsivement, puis ouvrit ma conversation avec Zoé sur mon téléphone. Je fronçai les sourcils. Et si je la dérangeais ? Sans compter qu'on était un mardi... En plus, le soleil se couchait tôt en cette saison. Je laissai tomber. Je mis mon casque d'écoute sur ma tête et mit de la musique à fond dans mes oreilles. Et je dansai, seule, dans ma chambre. Je m'imaginai que mes amis étaient avec moi et qu'on s'éclatait. Je tournais sur moi-même, sautais et me dandinais. Une quinzaine de minutes passèrent et je m'étalai sur le lit, épuisée. Bon, j'avais un boss à battre, moi ! Je me remis en pyjama et me plaquai devant mon ordinateur pour le reste de la soirée. *** Des montagnes s'étendaient à perte de vue devant moi. J'étais partie à l'est il y avait trois jours en quête d'un mystérieux trésor. Dans le coffre, tout ce que j'avais trouvé était un canard en plastique. J'avais haussé les épaules et je l'avais pris avec moi. Il allait falloir s'en satisfaire. Il était maintenant temps de retourner au village. Je pris mon élan et m'envolai, survolant les montagnes. Mes yeux balayaient le paysage avec admiration. Les arbres verts et bleus, les ruisseaux à l'eau scintillante et les fées déambulantes peignaient un magnifique portrait. Un grognement se fit entendre au loin. Il semblait venir du village. Alerte, j'accélérai ma vitesse de vol. Puis, à travers le brouillard, je le vis : un énorme dragon rouge. Je m'approchai, sans peur, et sortit mon épée de son fourreau. Une minute, pourquoi mon épée était une aiguille ?! Bon, peu importe. Je la jetai et profitai de l'effet de surprise pour frapper la bête en plein visage. Mon coup fut beaucoup moins puissant qu'anticipé. J'étais censée être surpuissante, pourtant ! J'atteris au sol et remarquai que mes amis s'étaient tous rassemblés pour combattre le dragon. — Tu as trouvé le trésor ? Par hasard, il n'y avait pas une arme légendaire à l'intérieur ? — J'pense pas que ce soit une arme légendaire, dis-je en sortant le canard. Sauf que ce n'était plus un canard en plastique, c'était une barre de chocolat. — C'est une bar level up ! Mange-la, ça va te rendre encore plus forte. — Okay ! Je mangeai la friandise et soudainement, un texte apparut au-dessus de ma tête. Il passa de « Lvl 56 » à « Lvl 8375 ». — Ah ouais putain, c'est sacrément cheaté. — Langage ! s'exclama la voix de ma mère, comme si elle venait du ciel. Elle n'était même pas présente sur les lieux. Je ne me questionnai pas davantage et me retournai vers la bande. — Vous êtes prêts ? Allons-y ! Je rassemblai le plus de mana possible dans mes mains et propulsa une gigantesque sphère en direction de notre adversaire. Il encaissa le coup, mais pas sans difficulté. Enragé, il se mit à cracher de la glace dans notre direction. J'évitai l'attaque alors que des rochers enflammés envoyés par des catapultes se dirigeaient vers lui. Puis, je pris mon épée, me précipitai sur lui et lui enfonçai la lame dans le coeur. Il s'effondra, vaincu. — Elfie, t'es trop géniale ! Je ris à gorge déployée et nous décidâmes d'aller trinquer. Je racontai le récit de mon aventure à la recherche du trésor oublié. Tous étaient attentifs et étaient fascinés par mes mots. Tout à coup, un mec se jeta sur moi pour m'embrasser. — Je dois t'avouer quelque chose... Je t'aime ! C'était qui lui ? Je n'avais pas l'impression qu'il était apparu avant cette scène. Je lui fabriquai donc une backstory comme quoi c'était mon ami d'enfance et qu'il était amoureux de moi depuis qu'on était petits. Voilà, parfait ! Alors que je m'apprêtais à lui répondre, le toit de la taverne se fit défoncer. Je reconnus la gigantesque patte du dragon. Il était pas mort ?! ......... Je clignai des yeux à plusieurs reprises. Aïe, mon bras me faisait mal ! Je l'enlevai de sous mon oreiller et grommelai. Pourquoi avait-il fallu que je me réveille ? Pour une fois que je faisais un rêve presque cohérent. Je jetai un coup d'oeil à l'heure. Puisqu'il était encore très tôt, je décidai de rester au lit. J'espérais qu'une fois renformie, je puisse reprendre mon rêve. ASHLING POUR EPICODE
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