C'était arrivé le matin tôt et ça avait chamboulé toute sa journée. Il s'agissait d'un mail. Pas un simple mail. Un mail de Madame Jarvis, mère de Germinal Jarvis. Notre brun en frissonna. il l'ouvrit oubliant tout ce qui l'entourait, tout ce qu'il devait faire. Les mots étaient simples, neutres.

"Bonjour Germinal,

N'ayant pas de nouvelles de toi j'imagine que tu te portes bien.
Monsieur Gershtner nous a demandé de tes nouvelles, cela pourrait être interessant que tu nous rejoingnent pour la prochaine réception qui aura lieu au solstice d'été.
N'oublie pas de te vêtir correctement. Tu as toujours ta carte pour t'habiller comme il se doit.
De plus, si tu viens à la maison, mentionne le au préalable, merci.

Anne, ta mère."

Bon ce n'était pas ce qu'il y avait de plus maternel mais Zola n'avait jamais vraiment connu autre chose et arrivait quand même à déceler de l'amour là dedans. Elle imaginait qu'il se porte bien après tout. Bon il n'osa pas imposer la proposition de suite à Terrae. Ca ne se faisait pas après tout ce qu'ils avaient vécu pendant l'Eclipse.. Ils avaient surement beaucoup à gérer. Mais l'idée l'avait occupé toute la journée, c'était impossible. Alors en d'après midi il vint se présenter à la salle des masters, se confondant dans ses excuses, bafouillant à moitié. Trente minutes plus tard il était à la porte d'Athéna pour lui demandé s'il était possible qu'elle l'accompagne et voilà que quelques jours plus tard ils étaient sur le départ.

Zola était empli de stress et d’excitation en même temps. Il était venu frapper de bonne heure comme demandé à la porte d'Athéna. La veille il avait passé une belle soirée avec ses amis et leur avait promis de leur ramener un petit quelques choses. Il avait même un moment pris Houston à part pour le regarder dans les yeux et le mettre en garde de pas partir en prison pendant qu'il n'était pas là.

Bon maintenant inspirer expirer ... Le départ est proche. Papa, Maman... On arrive !

L'eclipse est finie, Alleluia.
Non je déconne.
Enfin si, elle est terminée. Avec deux semaines d'avance sur nos prévisions, et croyez moi je suis bien contente que sa dernière phase n'ait pas duré aussi longtemps que prévu. Par contre, est ce que ça veut dire "retour à la normale" ? Probablement pour une grande partie des gens, mais pas moi. Pourquoi ? Eh bien cette chère dérégulation n'a fait que rajouter une montagne de choses à ce que j'avais déjà à faire à la base, ce qui veut dire que j'ai pris un peu plus de quatre mois et demie de retard sur les tâches ordinaires que j'avais à faire à l'Institut. Alors peut-être que les réparations vont s'espacer, mais les commandes de matériel pour la rentrée n'ont pas été intégralement passées. Certaines chambres n'ont pas été remeublées, et donc n'ont pas pu être attribuées, donc je vous parle pas du bordel du dortoir après six mois de novices directement initiés...

J'essaye de souffler quand je sens ma tête tourner légèrement. Une branche vient entourer mon bras, comme pour me rassurer. Au moins une bonne chose, mes pouvoirs. Ce rêve était... Merveilleux. J'en ai encore des frissons. J'aimerai pouvoir faire frémir la terre à nouveau, me défouler dehors, tout casser juste... Pour le plaisir d'avoir retrouvé ça.
Mais pas le temps. Du moins jusqu'à ce que Zola toque à ma porte. Il m'expliqua la situation et sur le coup, je trouvais ça stupide, mais mon cerveau n'en eut que faire, c'était la pause dont j'avais besoin. "Une pause où le Centre rode et où je devrais faire attention de ne pas jurer dans une soirée mondaine ?" Oh c'est bon je sais, c'est une sortie, c'est une pause. Je saute sur l'occasion. Il aurait été plus logique de confier la mission à quelqu'un d'autre, mais je connais mieux Zola.

Quelques jours plus tard, le jeune homme vient toquer à ma porte tôt un matin, alors que je finis de faire le compte de mes papiers (j'ai besoin de mon attestation handicapée pour l'aéroport, sinon mes prothèses ne passent pas la sécurité, amusant hein ?). Je saisis une de mes béquilles, prends mon sac, la bouteille de jus de fruit et mon casse-croûte dans le frigo avant de rejoindre Zola à la porte.
C'est en nous dirigeant vers l'aéroport que je lui donne les consignes de base de ce genre de sorties.

_ Tout d'abord c'est normal d'être heureux de sortir après ces longs mois, mais tu dois me promettre de garder en tête quelques règles, parce que nous ne sommes jamais à l'abris des tordus. Règle numéro 1, me fausser compagnie est hors de question, je dois toujours avoir un œil sur toi ou au moins savoir où tu vas. Règle numéro 2 : si jamais tu as un problème tu peux utiliser le biper que je t'ai donné. Règle numéro 3 :  les gens sont curieux, ils peuvent être amenés à te demander une démonstration des pouvoirs. Si je ne suis pas dans le coin je t'autorise à montrer la terre, mais garde le titanisme pour toi s'il te plaît, ça ne plairait pas. Règle numéro 4 : s'il se passe quoique ce soit d'anormal ou que je trouve dangereux, on annule tout et tu suis mes directives. Et enfin, règle numéro 5...

Je laisse un peu de suspense, parce que j'en ai déjà fait beaucoup.

_ Profite de ta soirée, je finis avec un sourire. Je ne te dérangerais que si je détecte du danger, en soit c'est une sortie de routine tout devrait bien se passer. Des questions ?

Je ne sais pas qui de nous deux a le plus hâte de s'éloigner de Terrae.

A l'aéroport Athéna lui fit tout un pitch sur les réglementations qu'il fallait suivre. Le grand brun hocha la tête avec enthousiasme à répétition. Il avait un sourire excité et impatient sur le visage. Clairement, il trépignait.

-Oui ! Promis je reste avec toi et je te contacte s'il y a quoi que ce soit ! Si je peux éviter de faire quoi que ce soit avec mes pouvoirs je préfère en vrai .. Bon après j'imagine que si un enfant pleure et que lui faire pousser une fleur le rend heureux ça peut un peu passer non ?

Il hoche encore la tête puis fait un grand sourire avant de prendre Athéna dans ses bras et de la serrer contre lui.

-Oui promis ! Je suis vraiment content que ce soit toi qui parte avec moi ! Mercii ! Merci beaucoup !

Il glousse un peu.

-Tu vas pouvoir voir mes parents héhé !

Le trajet d'avion fut long mais Zola dormit, lu, écouta de la musique fit surement un peu chier Athéna a commenter tel un enfant ce qu'il se passait par le hublot. A l'arrivée à Paris il sautillait presque sur son fauteuil. Il prit la main de la master pour la descente. Il était vraiment tout fou. Une fois les bagages récupérées ils purent retrouver un homme tout de noir vêtu qui tenait un panneau marqué "Jarvis" à l'extérieur. Il bondit.

-C'est pour nous ! Attends viens, je prends ton sac ! Héhé ! On y est bientot !

Il salua le chauffeur et tenta de lui parler bien que l'homme ne répondait pas beaucoup. Il demanda des nouvelles de ses parents mais là non plus l'homme ne se montrait pas très loquace. Ils mirent un certain temps à arriver forcement, Paris oblige. Avant de rentrer dans l'appartement il regarda Athéna avec un immense sourire.

-Tu verras c'est beau ! Y'a du parquet et tout ! Et puis c'est grand !

Oui non parce que monsieur et madame Jarvis s'était octroyé une belle maison qui aurait pu être aisément divisées en quatre appartement que ceux ci resteraient particulièrement spacieux.

Passé la morte Zola ce tint droit avec une démarche beaucoup plus calculé et rigoureuse. La première salve d'escaliers passés son sourire se fit bien plus petit. Il n'arriva pas à le faire disparaître totalement il était bien trop impatient. Le chauffeur ouvrit la porte dévoilant un grand salon lumineux avec cuisine américaine impeccable. Deux personnes étaient assises. L'une à la table, l'autre au canapé. Ils arquèrent un sourcil et se levèrent dans une synchro parfaite. Des automates.

-Germinal. C'est un plaisir de te voir. Et quel est cet accoutrement ? Tu ne vis pas chez les païens que je sache.

Zola fit une inclinaison de la tête a son père puis à sa mère.

-Oui pardon Maman. Bonjour à vous deux. Je suis très heureux de vous revoir.

-Cesse donc avec ce sourire stupide. On dirait un imbécile. Bon. Tu prendras un café ?

Zola hoche la tête et tente de remballer son sourire en se tenant toujours plus droit.

-Euh .. Oui, volontiers ! Et d'ailleurs je vous présente Athéna qui m'accompagne et me permet d'être aujourd'hui ici avec vous.

Le père juge la femme de haut en bas en restant éloigné encore. La mère tend une main.

-Enchantée. Vous êtes donc sa compagne ? Un café également ?

Zola est un chic type.
Je lui confirme que oui, si un enfant pleure il peut faire pousser une fleur, parce que c'est mignon et que du coup ça passe, mais je ne pense pas qu'on va dans une garderie non plus. Quand il me prend dans ses bras, je profite de l'étreinte bien qu'elle soit un peu... Précipitée ? Ça fait longtemps qu'on ne m'a pas pris dans ses bras, pourtant au cirque les gens étaient très tactiles, je crois que ça me manque un peu.

Le trajet en avion se passe tranquillement, heureusement il sait s'occuper, et une fois que j'ai fait les vérifications qui s'imposent, je me laisse un moment de faiblesse et décide de dormir. Je n'ai pas la naïveté de croire que le Centre ne tenterait rien dans un avion, mais j'ai besoin de ce sommeil, et de toutes façons être si loin de la terre me met un peu mal à l'aise (bien que ça soit moins pire qu'avant l'Eclipse, on sait tous pourquoi). A l'atterissage, ce qui semble être un chauffeur antipathique nous retrouve et nous guide, et Zola se propose de porter mon sac et je le laisse faire, même si je n'apprécie pas trop... Je sais que sa galanterie est naturelle et qu'il est très enjoué, mais je ne suis pas fan de ce genre de politesses.

A peine entrée dans la maison beaucoup trop luxueuse à mon goût, je sens Zola se tendre... Ou plutôt se redresser. Sa posture est celle de la noblesse, et c'est... Vraiment étrange de le voir comme ça. Vu son naturel enjoué je n'aurais pas cru, peut-être est ce de là par contre que vient son côté naïf ? Je ne pense pas ça de façon négative, mais plus qu'il a une vision idéaliste des choses en un sens.

Lorsque nous arrivons dans la cuisine, deux personnes sont déjà là, et se prennent à peine la peine de accueillir. Bon. Ok. On est très loin de mes standards de la famille, et je m'en rends d'autant plus compte quand Madame Jarvis ouvre la bouche pour parler à son fils. Wow. Quelle sale ambiance. Mes yeux se sont fait ronds de manière pas discrète du tout, mais je me reprends en me rendant compte que le jeune homme réponds sagement ? Ok, c'est lui qui gère ses parents, je ne connais pas son histoire je ne vais pas faire de remarque même si ça me brûle les lèvres.

Ça me brûle d'autant plus les lèvres quand son père me juge de haut en bas. Il est clair que pour lui je dois être plus mal habillée que ses dames de ménage, mais je garde la tête haute, fière d'avoir mis mes prothèses d’apparat, celles d'une couleur cuivrée purement esthétique. Bon la béquille est moins classe, mais mon but est de graver la paire pour la rendre vraiment magnifique... Enfin, si j'ai le temps un jour. La mère s'approche de moi quand Zola me présente, et mon malaise devant cette potiche se traduit par un sourire calme. Elle est en train de me gâcher ma pause aussi là...

Je prends sa main pour la serrer -espérant qu'elle n'attendait pas un baise-main ou je ne sais quoi.

_ Enchantée pareil, je dis en prenant volontairement ma voix de Master, dans un français un peu usé au fort accent germanique. Seulement son accompagnatrice et garde du corps. Volontiers pour un café également, merci de votre accueil.

Je lâche sa main pour me retenir l'envie de la broyer. Ouais, la seule chose qui me retient est de savoir que l’aristocratie ne peut rien contre la force brute. C'est écrit dans l'histoire de la France même (je suis d'ailleurs contente de pouvoir y faire à nouveau un tour, même si c'est à chaque fois pour une mission...).

_ Permettrez moi d'inspecter le lieu où se passe-ra la cérémonie, ainsi que la liste des invités ?*

Il va de soit que ça serait plus facile pour moi de m'organiser de cette façon, mais je ne m'attends pas à ce qu'elle accepte...



*le français d'Athéna est volontairement approximatif, elle fait des efforts pour s'exprimer en français mais ça n'est pas la langue avec laquelle elle est le plus à l'aise...

Bon ce n'est pas toujours facile de retrouver sa famille. Dans les films parfois ce sont des retrouvailles larmoyantes, super émouvante, des supers câlins eh bien .. Dans la famille Jarvis c'était loin d'être le cas. Désormais ils sont tous assis autour de la table a boire un expresso bien serré. Zola ne s'était pas tenu aussi droit depuis si longtemps.. ca lui faisait presque mal au dos.

Madame Jarvis soupire et agite la main.

-J'espère que tu ne coures pas les rues non plus hein. Ce n'est pas parce que tu as renoncé à cette vie pour je ne sais quelle raison que tu n'es plus notre fils. Nous attendons de toi un avenir descend tout de même.

Son mari sembla hocher la tête legerement non loin. Elle enchaîna en gloussant à la demande d'Athena.

-Mais enfin madame ! Vous nous prenez pour des sauvages ? Nous allons dans un des plus grands palaces parisiens et ce ne seront que des invités de marques. Qui voulez vous bien suspecter accuser ?

Zola était géné, très clairement géné. Il agita les mains.

-Oh non maman ce n'est pas ce qu'elle veut dire. C'est juste que c'est risqué ces derniers temps pour les terraens de se montrer alors nous prenons des précautions. C'est plus par sureté qu'autre chose.

La mère soupire.

-Tu ne parleras pas de ça à la reception j'espère. Soit discret et polis comme tu as toujours su le faire ... tu seras un amour.

Elle lui tapote l'épaule et Zola fond. Il jette un coup d'oeil à Athéna avec un regard débordant de satisfaction comme pour savoir si elle aussi elle avait bien vu à quel point c'était incroyable que sa mère lui ai tapoté l'épaule. C'était si cool. Elle ne l'avait pas oublié. Il était quand même heureux de retrouver ses parents.

Je n'aimais pas juger trop vite, mais je faisais confiance à mes instincts.
Et les parents de Zola, je ne les sentais pas. Rien à voir avec un instinct de mission, plutôt lié à un instinct de la famille, très présent chez moi -même si je reste plutôt une solitaire à Terrae. On vient à peine d'arriver et elle commence déjà à lui parler d'une descendance. Enfin, ses sous-entendus restent dans la limite de ma compréhension du français, mais je pense que je ne suis pas loin de la vérité. Il y a beau y avoir quelques nuances, comme si sa mère acceptait sa nouvelle vie, mais ces phrases ressemblaient plus à des menaces cachées. Sa mère ne semblait accorder aucun intérêt à la vie de son fils, tant qu'il restait dans le cadre qu'elle lui avait fixé. Etrange.

Je fais des efforts pour ne rien laisser voir, mais lorsque le mari hoche la tête au loin, je pince un peu les lèvres quand même. Ooook, la réserve sera donc mon maître mot. Quand la femme s'adresse à moi, c'est avec ce ton désabusé et décalé des élites. Si je les prend pour des sauvages ? C'est très loin de ce qu'il me semble avoir dit, mais on dirait qu'elle veut me faire passer pour la méchante. Je m'apprête à répliquer mais Zola parle. Il s'y prend bien et je hoche la tête avec un doux sourire pour lui montrer mon soutien.

_ L'expérience m'a appris que l'instruction et l'intelligence ne sont pas incompatibles avec la perfidie, et votre fils a raison, nous devons prendre nos précautions en ces temps troublés, je dis en anglais, me disant qu'au moins je serais plus claire.

Je vois la mère soupirer et demander à son fils de ne pas en parler au dîner. Je fronce les sourcils, me demandant pourquoi elle voulait qu'il vienne dans ce cas. Ce sera dur à cacher d'abord, ensuite c'est sa nouvelle vie, je ne trouve pas ça très sain qu'il soit interdit d'en parler. Parce qu'elle ne fait pas ça pour la protection de Terrae, évidemment, mais pour sa propre protection. Je cache un rire quand elle dit "tu seras un amour" avec tant de méprise... Non mais. Zola. Zola est H24 un amour en fait, femme tu n'as aucune idée de qui est ton fils. Il a l'air super fier quand elle lui donne une tape même pas amicale et je lui réponds d'un sourire crispé. Je veux pas casser son délire mais je peux difficilement cacher  ça.

_ Nous nous tiendrons à merveille, j'affirme. Tant que rien de contrevenant ne se passe vous n'aurez pas à vous plaindre de notre présence. Mais en cas de... Potentiel débordement, je vous prierais de me laisser agir comme il me conviendra.

Histoire qu'on soit clairs, pas de pistolet en caoutchouc ou de tranquillisant.
Je me retourne d'ailleurs vers Zola pour lui demander plus discrètement.

_ Quelle est la prochaine étape ?

Histoire de savoir si je vais devoir les supporter tous les deux pendant tout le reste de la journée, comme avant goût de la soirée.

Madame hausse les épaules aux remarques de la .. qui que ce soit pour son fils. A la question d'Athéna Zola jette un coup d'oeil à ses parents puis sourit. Il est finalement vraiment content d'avoir pu rentrer. Se retrouver en famille comme ça c'est quelque chose !

-Papa et Maman doivent avoir du travail mais si tu veux et qu'on peut eh bien .. On pourrait aller visiter un peu et pourquoi pas faire les boutiques !

Son café à la main la femme se retourne vers les deux presque étrangers. Une lueur dans le regard.

-Fais donc ça. J'espère que tu as une tenue pour la circonstance et si ce n'est pas le cas profites-en pour en trouver une. Qu'il en soit de même pour ta.. Ton amie. Nous payons. Ce ne sera pas du sur mesure mais après tout il est un peu tard pour ça.

Zola hoche vivement la tête, rayonnant. Il se retourne vers Athéna prenant ses mains entre les siennes.

-Je pourrais t'aider à choisir une tenue ?


Plus tard en ville, Zola est tout foufou. Il prend des photos des rues, des photos avec Athéna, il prend des souvenirs aussi. Il adore faire ça. A chaque fois il consulte Athéna. A elle aussi il compte bien laisser des souvenirs. Déjà, la tenue. Il y a cette rue de créateurs et d'artisans de luxe où sa mère l'emmenait dès qu'il fallait l'habiller, alors par réflexe il y va. Il essaye pas mal de costumes. Il prend là aussi quelques photos, peut être pensera-t-il a faire son influenceur cette fois. Le gars qui disait être son agent serait content.

-Une coiffeur et un maquilleur nous attendent avant d'aller à la réception. Tu verras il y a des gens sympa souvent ! Enfin de ce que je me souviens .. Ca fait longtemps que je n'y suis pas allé .. J'ai un peu hâte et en même temps très peur j'avoue ! Enfin bon, ça fait plaisir à mes parents c'est ce qui compte ! T'as vu d'ailleurs comme ils étaient content ?! Bon mon père est un peu plus fermé mais ma mère ça se voyait quand même hein ?!

Il en était convaincu lui même. Il n'avait pas tant besoin de l'avis d'Athéna, pour lui c'était vrai et c'était comme ça. Même si elle lui disait le contraire il ne l'entendrait pas ou alors que de très loin et y trouverait une justification.

Ils rentrèrent après avoir soupé en ville,un message de madame durant l'après midi leur ayant fortement suggéré l'idée. Ne pas manger en famille avait attristé Zola mais le fait de passer plus de temps juste avec Athéna l'avait ravi. Coiffeur et maquilleur arrivaient le lendemain matin et il fallait se tenir prêt. Une suite avait été préparée pour eux. Zola insista pour faire pousser une verveine camomille et faire une petite infusion du soir avant le grand jour.

- En général les invités commencent à arriver vers 15h.. vers 16h tout commence à se mettre en place, Il y a un premier discours vers 16h30 avec des rafraichissement. Ca dure environ deux heures puis doucement on passe au salé, il y a un second toast et un peu plus tard on passe à table. Je ne sais pas encore si ce sera une grande tablé ou plein de petites tables... Peut être qu'il y aura des jeux et des danses aussi, c'est possible ! Ensuite bah le repas dure super longtemps et a la fin tout le monde est plus ou moins pompette et on sait plus trop ce qu'on fait et dit.. C'est le moment le plus propice pour la fuite ou les bécotages ou les deux ahah !

Il était vraiment dans un entredeux. Il avait peur de ne plus s'y retrouver mais pourtant il le voulait. Il le voulait vraiment. C'était son monde. C'était de là où il venait et où étaient ses parents. C'était normal et dans l'ordre des choses. Il se perdit un instant dans ses pensées et revint à sa partenaire.

-Des précisions à rajouter pour demain ?

Heureusement en soit qu'elle était là. C'était un peu comme s'il avait amené une petite part de Terrae avec lui. Comme si avec lui, il avait toujours sa famill- .. Hmm. Non mais, 'fin son autre famille quoi. Celle de substitution quoi. Vous savez quand on tient beaucoup à des gens on dit parfois que c'est la famille mais c'est juste une façon de parler hein ! Ahah.

La joie de Zola peut parfois s'avérer... Fatigante.
Je sais que c'est en grande partie du à mon état de fatigue du moment, mais lorsqu'il me propose de le suivre en ville, je n'ai pas le cœur à lui dire non. D'abord parce que j'espère que sa positive attitude me contaminera même si pour l'instant elle m'inquiète plus qu'autre chose, ensuite parce qu'il devient urgent que je quitte le salon où les acteurs qui jouent ses parents se trouvent. Je sais, je suis censée être ouverte à la différence, tout le monde ne conçoit pas la famille comme moi... Mais là, ça n'est pas vraiment une famille... Bref, ça n'est pas à moi de me soucier de ça, c'est entre Zola et sa psy, je suppose.

L'après-midi en ville est... Débordante.
Le jeune homme est surexcité, on sent qu'il est dans son élément et m'entraîne d'une boutique à une autre sans prendre de pause, me détaille ce à quoi je vais devoir m'attendre avant cette fameuse fête (coiffeur et maquilleur ?! Eh bah, il va avoir du boulot...), il déblatère sur la joie de ses parents et je hoche la tête dans un sourire poli mais un peu crispé. C'est comme s'il essayait de se convaincre plus qu'autre chose de toutes façons, et mes prothèses me font souffrir par moment, ce qui m'oblige à lui demander quelques pauses. Nous nous arrêtons donc régulièrement dans des bars ou des cafés afin que je puisse reposer ma marche, et sachant que je vais devoir tenir debout pendant encore toute la soirée il vaut mieux que je m'économise... Je prendrais un petit remontant avant la soirée, ça me fera du bien.

Sa mère nous conseille ensuite de manger en ville plutôt que de partager leur repas, et je fronce les sourcils parce que Zola a l'air déçu, mais moi non. Je me dis que ça ne peut être qu'une bonne chose pour le sortir de son déni, si sa mère feintait l'amour plus que ça il serait capable d'y croire.

Nous mangeons bien, rentrons, et lorsqu'il m'apporte la tisane du soir je suis détendue, plus souriante qu'en arrivant. J'ai déjà fait le tour du bâtiment pendant qu'il prenait sa douche, ait observé brièvement le personnel et tout a l'air ok. Viens ensuite l'explication précise des horaires et j'écoute attentivement, le sérieux revenant au galop. La façon dont il décrit les chose me pousse à m'attendre à de longues heures de souffrance et de surveillance, mais c'est une mission, et j'aime mon travail. Sa référence aux personnes pompette me rappelle que ça risque d'être dur de ne pas trop abuser de l'alcool si le tout dur autant. Je siffle, impressionnée.

_ Et bien, ils font pas semblant quand ils organisent un repas tes parents, je ricane. Je sais pas si je vais survivre, mais je ferais de mon mieux. J'ai quelques casse-tête dans mon sac au cas où.

Je plaisante. Ou pas.
Je me concentre sur la dernière question avec une moue.

_ Ça me paraît plutôt clair. Vers quelle heure ont lieu l'habillage et le maquillage ? J'aimerai pouvoir faire un tour de garde avant la préparation de la salle, pendant et juste avant l'arrivée des invités, tu penses que ça sera possible ?

En effet, faire un tour de la salle une fois qu'elle est pleine est inutile, il est plus intéressant d'avoir un élément de comparaison et de voir au travail les petites mains, cela peut permettre de déceler plus d'éléments ou de comportements suspects. Je sais que je m'inquiète beaucoup pour rien, mais entre le Centre qui rode et Aelita qui semble agir en solo, c'est dur de se faire des idées des risques, d'autant que nous avons paradé en ville toute la journée et que je sais que mes jambes ne sont pas passées inaperçues.

Zola rit aux paroles d'Athena. Il secoue la tête amusé.

-Je t'assure qu'il y a encore pire. Parfois il ya des voyages ou c'est ça pendant des jours et il y a des activités constaments et .. parfois c'est très mal aisant. C'est des environement pour se reposer, respirer et sortir trop du rang peuvent vite faire effet boule de neige, avalanche et tout ce qui s'en suit ahah ...

Il phase un peu sentant que son souffle peine un peu mais cela revient rapidement. Il avait vraiment perdu l'habitude de tout ça. Il pense un peu a Houston. Il saurait surement inventer des casses têtes lui.. OOOOH ! Ils pourraient faire un casse tête ensemble ?! Ce serait trop cool ! Il faudrait qu'il lui demande ! ... Mais c'est pas le sujet ! Son attention revient sur Athéna à qui il sourit et souffle, amusé.

- Je pense que vers 10h il faudra se tenir prêt pour les intervenant. Enfin pour la coiffure. Après on a une pause collation. Puis habillage et maquillage... Et retouche coiffure forcement. Hmm ... Ah oui ! Et ma mère fera surement un récapitulatif avant de partir pour être sûr que tout se passe comme elle l'entend. Mais ça dure rarement plus de trois quart d'heure et il ne faut pas bouger donc ça ira !

Il hoche la tête.

-Je demanderais à ce que l'on t'y conduise au matin si tu veux. Je vais passer un peu de temps avec mes parents moi ! J'ai du leur manquer quand même après tout ce temps ! Et pour la reception, ne t'inquiète pas on sera très à l'heure et tu pourras voir tout le monde arriver. Bon je vais me coucher .. C'est une grosse journée demain !

Il regarde Athéna un moment hésite un peu puis la prend dans ses bras et la serre un peu avant de reculer et de faire un signe de la main et de partir vers son espace respectif. Il en profite tant qu'il y pense à demander à Houston s'il saurait créer un casse tête.

Le lendemain matin toute les préparations se font. Zola passe un merveilleux moment muet avec ses parents. Il observe la fenêtre. La vue est vraiment belle. Comme il l'avait prévu avant de partir sa mère prend un long moment pour tout orchestré. Zola fera donc son apparition plus tard pour être sûr d'être vraiment attendu ou il ne sait quoi. Il ne comprend pas vraiment. Il essaye surtout de savoir s'il doit serrer des mains ou pas. Bon dans tous les cas il est content parce que dès qu'il est inquiet il regarde Athéna et ça le rassure. Elle est un peu son ancre ici.

Une fois à la reception il attend dans le palace dans une pièce à l'étage. Il a demandé a Athéna de le rejoindre, sachant que les invités étaient tous arrivés et qu'il avait pu lui en décrire discrètement quelques uns. Quelques politiques, des gens de la finances, de sociétés médicaux pharmaceutiques, d'autres grandes entreprises et ensuite quelques personnalités. Bon il ne connaissait clairement pas tout le monde mais bon .. Il avait capté quelques visages connus il lui semblait mais avant d'aller les rencontrer il fit face à la master, inquiet. De nouveau comme la veille il la pris dans ses bras, chose qui n'est clairement pas recommandée avec la coiffure et le maquillage mais bon ..

-J'ai un peu peur je crois ..

Il se mord la joue.

-Tu imagines si je me trompes de nom quand je leur parle .. Oh la la ..

Il essayait de rester simple mais quelque chose hurlait au fond de lui que rien n'était simple mais bon .. Si si ! Tout était simple ! Il soupira, un peu trop émotif.

Zola m'explique encore quelques petites choses et je hoche la tête à ses indications. Je pourrais donc faire mes repérages vers 8h et demander à ce qu'on me ramène juste à temps pour la séance bien être (?), et ensuite je pourrais faire un tour avant les invités. Je comprends que ça va être difficile de me libérer pendant l'installation, tant pis, je serais plus attentive.

Quand Zola me parle du récapitulatif de sa mère, je fais une grimace. Pas plus de trois quart d'heure ? J'ai déjà eu du mal à l'écouter plus de trois phrases, je n'ai pas vraiment hâte d'assister à ça... Je lui confirme que j'aimerai inspecter la salle vers 8h, puis c'est l'heure d'aller se coucher. Il hésite avant de me prendre dans ses bras. Je suis un peu surprise mais je lui rends son étreinte avec un sourire triste, qu'il ne voit pas. On a passé une super journée, même si j'ai pu me montrer un peu tendue. Mais j'ai comme l'impression que ce n'est pas moi qui devrait lui offrir ce câlin. Ce dont Zola a besoin, c'est d'une vraie mère.



La nuit n'est pas aussi paisible qu'elle devrait l'être.
Je mets du temps à trouver le sommeil, et me concentrer sur la douceur des draps ou la luxure des lieux ne m'aide pas à sombrer. Je me retourne, cherchant la fatigue, mais je suis étrangement éveillée. Je sens que pourtant tout mon corps est à bout... Je ferme les yeux, essaye d'appeler les souvenirs. Je garde les yeux fermés longtemps avant de vraiment être attirée par les affres des nuits sans rêve...
Quand j'ouvre les yeux le matin, j'ai l'impression de ne pas vraiment avoir dormi.



Le tour de garde du matin se passe bien.
J'inspecte les lieux accompagnée d'un maître d'hotel, qui prend soin de me montrer toutes les sorties, les issues, et même à me présenter le personnel. Je n'ai jamais reçu un tel accueil mais eux semblent avoir l'habitude, alors je joue le jeu. Ils ne refusent jamais de m'emmener dans un endroit lorsque je leur demande et ne se montrent pas trop collant, c'est très agréable.

Je reviens pour subir la longue torture que sont le maquillage, la coiffure et l'habillage. Au sortir de ces étapes laborieuses, je suis sensiblement la même (je leur ai demandé de me faire un maquillage "naturel") mais j'ai l'impression de ne pas du tout être moi. Mes cheveux sont joints en une queue de cheval haute, mais leur longueur retombent dans une cascade de boucles parfaitement ondulées sur mes épaules et j'ai l'impression qu'ils sont plus doux qu'une peluche, mon visage me paraît gras malgré la peau impeccablement lisse, le fard à paupière doré et le rouge à lèvre bordeaux mat- bref, je ne m'y retrouve pas, mais j'ai l'impression d'être plus belle que jamais. Sans oublier le chemisier fin haute couture blanc nacré et le pantalon plissé large gris fumé choisis par Zola (à la fois discret et scandaleusement cher), je crois que... J'ai l'air d'un top modèle, vraiment. Seuls mes deux triangles tatoués sur ma joue me rappellent que je suis toujours moi (ainsi que mes chevilles cuivrées des prothèses d'apparat).

Arrivé à l'heure du bal, la mère de Zola lui demande de rester n retrait pendant un temps, et je fronce les sourcils. Donc elle veut ménager un effet de surprise ? Pourquoi ? Je hausse les épaules et promet de rejoindre Zola après avoir regardé les invités s'installer. Il est important pour moi de repérer les premiers arrivés, et le jeune homme m'aide un peu avant d'aller se cacher.

Quand je le rejoins, il me prend à nouveau dans ses bras et... Peur ? Peur d'attirer l'attention, de devoir défendre Terrae ou de se faire attaquer ? Non, le grand Zola Jarvis, terre titan de son état, a peur d'être jugé pour avoir oublié le nom de personnes qu'il n'a quasiment jamais vu. Je- What.  Je me recule de lui avec un sourcil levé.

_ T'es sérieux là ? Zola, tu as déjà risqué plusieurs fois ta vie en mission et tu as peur de te tromper sur le nom de quelqu'un ? Ils seront un peu vexés et après, c'est pas comme si c'était tous tes amis si ?

Non mais faut qu'il prenne confiance en lui ce grand gaillard... Je regarde d'un air distrait la manucure aux ongles dégradés feuilles d'or qui m'a été faite par Zola et pense à une parfaite distraction.

_ Dis... J'ai un service à te demander ? Disons que je ne pense pas avoir une autre occasion de... M'habiller comme ça un jour. Est ce que tu pourrais me prendre en photo ?

Pour le souvenir, déjà, et peut-être pour les montrer à Chris, je suis sûre qu'il serait content de voir que je me détends aussi un peu...

Athéna avait raison .. c'était un peu débile de penser comme ça mais c'était plus fort. Beaucoup de choses l'inquiétait et c'était la première chose à laquelle il pensait et qu'il arrivait à verbaliser. Il hocha la tête se sentant un peu bête et ne sachant pas trop quoi ajouter. C'est là que son accompagnatrice fit une demande qui balaya tous ses doutes et illumina son visage.

-OH ! OUI ! Ca je sais faire ! Attends !

Il la prit par la main et la rapprocha de la fenêtre. Il plissa les yeux et rapprocha une plante. Il lui suggéra des positions en prenant le temps à chaque fois de prendre du recul afin de voir comment cela rendait. Il ferait d'elle sa muse pour cet instant et il la sublimerait.

-Tu es vraiment belle et avec le batiment ajoute une certaine classe .. Ca va être des supers photos ! Attends ..

Il débranche une lampe et la rapproche. Il saisit son téléphone qui était plus performant que certains appareil photo et commença son shooting suggèrant diverses poses à la master et se rapprochant pour certains détails ou pour modifier lui même certaines choses et au final lui montrer fièrement les photos. Elle avait reussi a lui faire oublier pendant un bon moment ce qui se passait à coté. Il avait repris cette légereté qu'on lui connaissait si bien. Mais alors qu'il montrait les photos à Athéna un message de sa mère s'afficha : "A toi." Il se raidit et pris une grande inspiration.

-Bon... Bah c'est à nous !

Il eut un léger rire nerveux et s'étira. C'était le moment. Plus le choix. Il hésita un peu avant de passer la porte et se retourna vers Athéna.

-Dans tous les cas t'es pas loin hein ?

C'était vraiment rassurant pour lui de savoir qu'elle est là. Vraiment très rassurant. Bon allez ! C'est le moment. Il ferme quelques secondes les yeux puis passe la porte et descend dans la salle de réception. Il prend une apparence assurée et glisse parmi les gens avec un sourire convenu. Quelques regards se retournent vers lui déjà parce qu'il est grand et aussi parce que pour certains son visage doit être familier. Il arrive jusqu'à l'un des amis de ses parents qui avait insisté pour le voir et le salue. Sa mère les rejoint sous peu avec un grand sourire.

- Eh bien Alan ! Tu as vu j'ai amené Germinal jusqu'à toi comme tu le voulais ! Tu as vu quel bel homme s'est !

-Ahah ! Oui Anne je t'en remercie ! On discutait justement. Germinal s'apprêtait à me parler de ce qu'il fait depuis le temps. Je tiens à savoir pourquoi on ne voit plus notre apollon brun préféré aux soirées. On est trop vieux pour toi c'est ça ahah ?

-Oh non ! J'apprécie énormement votre compagnie c'est parce que-

-Il voyage beaucoup. Tu sais il a toujours été .. Comme ça l'envie de voyager et découvrir du pays !

-Oh oui c'est vrai. Mais ça fait un moment. En fai-

-Il est très occupé !

-Oui j-

-Il s'est fiancé !

Zola failli cracher. Il fit des yeux ronds en regardant sa mère qui lui fit un regard noir puissant qui n'amenait pas la discussion. Il releva les yeux vers Alan et sourit un peu mal à l'aise.

-Ahah je .. Je ne tenais pas à mettre ça sur le tapis .. ah ah ah ..

Il lui tapota l'épaule.

-Oh mais ne t'en fais pas mon garçon je comprends ! Les histoires d'amour c'est toujours compliqué ! Mais je vois c'est donc une très bonne raison qui t'emmène loin de nous depuis tout ce temps ! Pas encore de troisième partenaire pour la route ?

Le brun resta immobile sans être bien sûr de comprendre pourquoi on était aussi vide passé sur les triads avant qu'Alan lui précise qu'il parlait d'enfants mais cette fois c'est Anne qui fut plus rapide pour répondre. Elle mit sa main dans le dos de son fils et gloussa.

-Eh bien toujours pas figure toi ! A croire que ça n'arrivera jamais ahah !

Il voulait fuir. Il ne comprenait plus ce qu'il se passait. Il chercha un peu des yeux Athéna en quête d'un signe de tête ou quoi que ce soit qui puisse lui dire qu'il faisait bien.

Cette soirée, c'est l'anti-thèse du fun.
Je sais que moi même je ne suis pas la personne la plus drôle de mon entourage mais là ! Wow, on est sur un sacré level. Retour un peu en arrière.

Je ne sais pas ce qui m'a pris de proposer à Zola de me prendre en photo, parce que ce qui devait être l'histoire de dix secondes s'est transformé en vraie séance photo sans que je ne puisse rien dire. Encore une fois, son enthousiasme a littéralement retourné toute la pièce, et j'ai découvert qu'il était très exigent dans la pratique de sa passion. Peut-être un peu trop parfois, il va réussir à m'épuiser avant même le début de la soirée. Quand son portable vibre, je me dis que je n'aurai pas dû me plaindre de cette situation, parce que d'un coup son attitude change, il est à nouveau tendu. Il stresse et je m'étire moi même, reprenant contenance avant de me planter devant lui, les mains sur ses épaules.

_ Ça va bien se passer, j'affirme avec un sourire. Et oui, je serais jamais loin.

Je ne sais pas ce qui lui fais aussi peur. Je me concentre et ça y est, on y va.
La salle n'a pas beaucoup bougé depuis la dernière fois que j'ai regardé, je suis attentive au moindre mouvement brusque ou comportement étrange. Notre arrivée n'est heureusement pas autant remarquée que je le pensais, cela aide. Zola commence à se mêler à la foule, tandis que je reste à proximité, en mode boulot. Cela me permet d'oublier que je ne me sens pas tout à fait à l'aise dans ce genre d'ambiance, j'ai presque l'impression d'être en infiltration, ou en pleine représentation au cirque. Je prends une coupe que me tend un serveur pour faire bonne figure et au début, personne ne semble vouloir m'approcher, ce qui m'arrange. Il faut dire que mon attitude n'est pas particulièrement amicale au premier abord, et je pense que ce genre de chose se sent.

Je suis en retrait derrière Zola cependant, et certains finissent par le remarquer. On me demande si je suis une athlète paralympique, si je suis mannequin pour des marques larges ou je ne sais quoi encore, et je réponds poliment sans chercher à relancer la conversation, disant juste que je suis la garde du corps de Zola. Certains froncent les sourcils avant de comprendre que je parle de Germinal. Ah, on dirait que mon élève me réserve encore quelques surprises. Je m'approche d'ailleurs de lui, trouvant qu'il n'a pas l'air très à l'aise, juste à temps pour entendre la fin de la discussion où sa mère est présente.

Fiancée ? Enfant ? Ah oui, en fait sa mère vit sur une autre planète, on dirait. Je me demande comment elle réagirait si elle apprenait que la personne la plus proche de son cher fils semble être un pirate informatique international... Quoi ? Moi aussi je tends l'oreille pour les commérages parfois, c'est amusant. Je sens que le jeune homme me cherche du regard pour prendre la fuite -ça commence bien-, et j'agis en bonne gardienne en m'approchant du groupe.

_ Excusez moi, puis-je vous emprunter Germinal un moment ? Je vous promets que je ne le retiendrais pas longtemps, je dis dans un français presque parfait, un sourire charmant aux lèvres (j'ai répété cette phrase croyez pas).

Je pose une main sur son avant bras avant de l'entraîner, pas prête à écouter les excuses bidons de sa mère. Elle moins je l'entends, mieux je me porte. Si seulement c'était le cas pour Zola aussi... Je me retourne vers lui avec un sourire devenu cette fois taquin.

_ J'en apprends des choses sur toi à cette soirée Germinal ! Tu as une fiancée avec laquelle tu veux des enfants ? Et tu ne m'en as même pas parlé, à moi, ta Master préférée ?!

Mon faux air outré ne le piégera pas, mais ça me fait un peu mal pour lui. J'étais persuadée qu'il serait l'attraction mais personne ici n'a l'air de savoir qu'il vient de Terrae... Ce qui me fait poser d'autant plus de questions sur la raison de notre présence ici. On dirait de plus en plus un caprice de sa mère et ça m'inquiète. Je lui tends ma coupe, que je n'ai pas l'intention de boire de toutes façons.

_ Ça va pour toi ?

J'aurais tellement de choses à dire mais je ne sais pas comment le dire. Même si nous sommes amis, ce n'est ni le moment ni l'endroit pour ça.

Le regard du brun s'illumine quand la master vient l'extirpé de cette conversation terrible. Il la regarde avec un grand sourire, s'excuse auprès de sa mère et d'Alan. Cette dernière n'est clairement pas satisfaite de la fuite de son fils mais bon.. Alan par contre est ravi parce que lui il a tout compris il se retroune vers Anne.

-Petite cachotière ! Tu m'avais pas dit que ta belle fille était aussi de la partie ! EH GERMINAL ! Tu me présenteras ta damoiselle après ! Enchanté Madame ! Bienvenue dans la famille !

Anne manque de s'etoufer. Zola vire écarlate et ne sait pas quoi répondre. Il regarde Athéna perdu, comme si elle avait la réponse.

-Euuh .. J'aime pas trop mon prénom d'origine du coup j'ai essayé d'arranger sans perdre l'origine.

Ca il maîtrise. Ca il maîtrise encore .. Tout va bien se passer. Tranquille. Tout va bien se passer. Bon ensuite il analyse les informations qui suivent et fixe un moment le sol. C'est vachement plus compliqué.

-Euh .. Je .. Je crois que je ne me connais pas moi même.. Et hmmm... Oui j'imagine que je veux des enfants. Bon maintenant, reste à savoir avec qui... ?

Il lui fait un petit sourire timide et la remercie du verre et tente de reprendre sa stature. Un sourire plus vendeur commencent à se dessiner.

-Je ne suis pas à ma place ici mais bon. Je vais faire ce qu'il faut pour que ce ne soit pas trop dur. Je ne sais juste pas vraiment comment. Si au moins on m'avait dit ce que je devais dire comme avant ça aurait été plus simple.

Il a un soupir. Ca va pas être facile.

Je n'ignore pas la remarque que l'ami de sa mère lance derrière nous mais je ne prends pas la peine de lui répondre avec plus qu'un signe de main et un sourire discret.
Bon bah apparemment, ils pensent que c'est moi la fiancée. Spéculation logique, mais j'ai l'impression qu'on s'emballe vite sur les rumeurs dans le coin, et que ça n'écoute que ce qui arrange. Mais voir du coin de l’œil la mère de Zola frôler l'infarctus j'avoue que c'est une bonne expérience.

Quand Zola me répond, c'est après avoir viré au rouge pivoine et ça me fait sourire aussi.
Il m'explique pour son prénom et je hoche la tête pour l'encourager à se détendre.

_ Je comprends ça, j'ai aussi changé de nom après tout. Enfin, même si ce n'est pas pour les mêmes raisons.

Je ne suis pas nostalgique de ma période Isis. Disons que je sais que je suis moi, mais je sais aussi que je suis Athéna. C'est une certitude. Quand à la suite, je n'arrive pas à savoir si Zola essaye de faire de l'humour ou s'il est complètement mal à l'aise. Je pose une main compatissante sur son avant bras.

_ Je plaisantais Zola. La quête de soi c'est un peu la raison pour laquelle tu es à Terrae non ? je dis doucement. Prends le temps de penser à tout ça t'es pas pressé. Et ne laisse pas d'autres parler à ta place ou penser qu'ils te connaissent mieux que toi même, surtout quand ils ne t'ont pas vu depuis plus d'un an.

Je réfléchis à ce qu'il a dit ensuite.

_ Enfin bon, après moi je ne connais pas cet environnement non plus, on dirait que c'est le royaume des faux-semblants. Peut-être... Peut-être que tu pourrais le prendre comme un jeu de rôle ? Je suis sûre que tu as des talents d'acteurs cachés...

Ecoutez, je trouve de quoi rendre ça amusant parce que sinon ça risque d'être trèèèèèès très long.

Zola hoche la tête à chaque parole d'Athéna. Il ne cesse de se dire qu'il a vraiment beaucoup de chance de l'avoir à ses cotés en ce moment. Il note dans sa tête d'envoyer un message à Houston pour savoir si lui aussi il changera de nom quand il sera master. Non parce que sinon il faut qu'il se prépare mentalement . Ca risque de pas être facile.

Il reste un peu avec la master a parler et se rassurer quand une silhouette qu'il a connu se rapproche.

-Gigiiii ! C'est toi ! Ca fait trop plaisir de te voir ici ! Tu es venu accompagné ?

Il est un peu surpris puisque du temps à passé mais il est content de la voir.

-Ooh ! Valentine ! Ca me fait très plaisir aussi ! Oui, voici Athéna. C'est une très bonne amie qui a accepté de m'accompagner.

La demoiselle salut la master et Zola explique qu'il s'agit de la plus jeune fille de Alan et que bien qu'elle ait quelques années de moins que lui, ils jouaient beaucoup ensemble par le passé. En parlant d'Alan ce dernier rappliqua assez vite à la vue de sa fille,qu'il taquina en arrivant.

-Ahah ! Vous deux à peine dans la pièce on vous retrouve ensemble hein ? De vrais aimants !

-Non mais Papa c'est fou ! Gigi revient de Terrae ! C'est une star ! Et puis il est mannequin aussi je t'ai dit !

Alan se tend un peu et plisse les yeux.

-Terrae ? C'est loin ça non ? Ce n'est pas ce centre disciplinaire pour les mutations paranormales ?

La conversation est partie si vite Zola panique un peu. Ou voir beaucoup. Il cherche du regard sa mère pour savoir ce qu'il peut répondre mais elle est a quelques mètres et parle avec d'autres.

-C'est au Japon, oui. C'est plutôt un institut qui aide à l'habilitation de personnes ayant des pouvoirs. Rien de mauvais !

L'homme n'a pas l'air convaincu et hoche juste lentement la tête. Zola essaye d'enchaîner.

-Mais en soit c'est pas vraiment ce qui est interessant. En ce moment je travaille avec des animaux, surtout des chiens pour les dresser et voir quand il y a des premiers soins à apporter si jamais ! C'est vraiment très prenant ! Et toi Val ?

-Moi j'ai lancé ma marque de vêtements et comme toi je suis influenceuse !

Zola du réfléchir pour se souvenir du mot influenceur. En revanche il la felicita sur sa marque de vetements. Il était rassuré que la conversation ait déviée. Il avait su esquiver avec brio. Il s'en félicita. Il eut un sourire satisfait à l'attention d'Athéna. En revanche ce qu'il faut savoir c'est que Madame Jarvis avait entamé un rapprochement stratégique vers son fils pensant pouvoir surement en profiter pour introduire fiançailles ou autre je ne sais quoi. Quand elle se rapprocha elle était en compagnie de la femme d'Alan et une autre personne sans aucun doute haut placée on ne sait où.

-Alors ça papote ! Valentine, tu dois être ravie de retrouver Germinal de lui le t-

-Tu ne nous avais pas dit que ton fils faisait parti du programme des nouveaux humains. Tu avais honte ?

Anne pouffe.

-Mais enfin Alan de quoi tu parles ?

C'est sa femme qui poursuit.

-Ooh ! Tu es à Terrae Germinal ?! C'est très interessant ! Est ce que tu pourrais m'en parler ? A l'ambassade le sujet je reviens souvent et je serais ravie d'avoir plus de précisions dessus.

Zola chancelle. Sa tête bourdonne un peu. Le regard de sa mère l'assassine un peu plus à chaque seconde.

-Euh .. Je .. En fait ..

-Arrête tes bêtises fils. Germinal n'est pas vraiment là bas. Il y travaille assez proche. C'est ça mon chéri ?

-Mais .. Sur son compte instagram il-

-Non mais c'est sa fiancée qui y est ! Il a toujours eu un grand coeur vous savez ! Les frontières il ne connait pas ahah !

Zola a la tête qui tourne et sa respiration a un peu de mal à se trouver mais il tient le coup. Il ne voit peut être plus très clair mais il sourit sans trouver les mots. En soit sa mère parle pour lui. Il oublie de chercher Athéna pour se calmer. Pour autant il a ses mots qui résonnent en lui. "Prendre comme un jeu de rôle ". Oui c'était ça. Il fallait que ce soit ça.