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Je ne pensais pas revenir un jour ici [MONOLOGUE]
##   Jeu 25 Nov 2021 - 20:04
Nana Ayako

Personnage ~
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Nana Ayako
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Emploi/loisirs : Videuse/Serveuse à la boîte de nuit + Vagabonde à ses temps perdus + disciple du club de self-défense (LA BAGARRE)
Humeur : ╰(▔∀▔)╯~~~

Il fut un temps où ma vie était au bord de la perfection. Un temps où j’aurais aimé que les minutes deviennent des heures, des jours complets, que le présent reste figé. Terrae avait changé ma vie entière, passant d’un état lamentable et de noirceur à une vie plus lumineuse. Je m’étais adoucie et l’amertume du passé s’effaçait progressivement. Ah, quel bonheur.



Il a fallu que tout tombe en morceaux pour ne laisser qu’une poignée de poussière de mon existence.



*-FLASHBACK-*

2016*


Après avoir passé une nuit au côté de Bito, mon cher et tendre de l’époque et un petit-déjeuner en amoureux, j’avais rendez-vous en fin de journée avec mon seul lien de sang existant : mon cousin Maxime, membre de Terrae également. Après trois heures d’attente au bar, inquiète, je m’étais dit qu’il devait dormir. Sa porte de chambre du dortoir des Tonnerres était entrouverte, mais il n’était pas là. À vrai dire, sa chambre était vide au point qu’il n’y avait aucune trace de vie, comme s’il n’avait jamais été présent. La seule chose qui attirait mon attention était une page blanche chiffonnée sur sa table de nuit, ne contenant qu’un numéro de téléphone injoignable écrit à l’encre verte. Un simple BIP et la ligne se coupait immédiatement dès que je tapais le numéro sur mon téléphone. Quelque chose me disait que ce n’était pas correct. J’avais recherché d’où provenait ce numéro, son indicatif venait d’Asie. Mon cerveau se retournait dans tous les sens pour tenter de comprendre mais en vain. Notre directrice Hideko Honda avait accepté de me recevoir tard dans la soirée pour que je lui signale la disparition de Max, sait-on jamais que les scientifiques aient pu le kidnapper je ne sais où sur le campus !


« Je suis vraiment désolée de déranger à cette heure-ci… »

Ce n’était pas le cas, Maxime Ayako avait quitté Terrae de son plein gré pour une « urgence », Hideko avait accepté de le laisser partir à la condition que ses pouvoirs lui soient retirés. Mon cœur tombait de 10 étages en écoutant cette histoire. Quelque chose de grave avait dû se passer. Je me devais de le retrouver. Après une longue discussion, Hideko accepta que je quitte Terrae à mon tour pour partir à la recherche de mon cousin à la même condition que je laisse derrière mes pouvoirs. Une décision difficile mais avais-je vraiment le choix ?
Une heure suffisait pour que je rassemble mes affaires dans un sac à dos, je me rongeais les ongles presque à sang tout en courant partout dans ma chambre. Il était tard dans la nuit et je fus très reconnaissante auprès de ma directrice pour son bon jugement. En quelques instants, dans son bureau, mes pouvoirs quittaient mon corps au cours d’une petite cérémonie. Le vide que j’ai connu dans mon adolescence avant qu’on vienne me chercher venait d’apparaître dans ma poitrine comme un poids de musculation qu’on laisse tomber du haut d’un toit.
Sans dire un mot à mes amis, à mon amour, à mon patron de travail, je quittais Terrae dans la nuit à la recherche de Maxime. J’avais lancé un dernier regard en arrière avant de m’avancer dans la pénombre.

Maxime où es-tu bordel ?

Les jours de recherches sont devenus des mois, puis des années, à dormir dehors ou des motels miteux. Je cherchais ne serait-ce que des miettes de son existence. Un grand pâle aux cheveux verts et aux yeux dorés ça n’est pas forcément très commun. Tous les jours j’essayais d’appeler le numéro de la page blanche, l’unique BIP était devenu un bruit répétitif dans mon crane. Maxime ne voulait pas que je le suive. La solitude ne m’avait jamais autant dévoré de l’intérieur, je n’étais qu’un repas sans fin pour cet odieux monstre mental. Mes mains finissaient en sang dès qu’un minimum d’ongles poussaient. Quelques personnes dans les rues avaient reconnu la photo que je leur montrais. Le pouvoir d’internet et du hacking des caméras de sécurité m’aidaient à trouver des traces par ci et là. J’avais ce sentiment que j’étais toujours en retard de peu, que je talonnais ma seule famille en fuite. J’ai dû passer dans de nombreux pays de façon illégale via des camions ou des trains. Sans forcément pouvoir parler la langue natale je me débrouillais pour me faire comprendre. Les touristes étaient utiles aussi à ma recherche du moins lorsqu’ils parlaient un minimum anglais ou japonais. Je ne comptais plus le nombre de fois que je n’avais pas de quoi me nourrir. Tourmentée chaque nuit la psychose et la paranoïa avaient commencé à prendre le dessus par moment. Putain Maxime tu fais chier.

Quatre longues années plus tard pendant que j’étais en route pour la Chine, le téléphone jetable acheté pendant mon arrêt au Laos sonna. Le numéro de la page blanche s’affichait sur l’écran et Maxime était au bout du fil. Vague dans ses propos, il ne semblait pas terrifié au vu du ton de sa voix. Il demanda d’arrêter de le poursuivre, il va bien mais ne rentrera pas à Terrae, du moins pas pour le moment. Il savait depuis tout ce temps que j’étais derrière, sans jamais m’appeler une fois. Je mordais ma lèvre pour ne pas l’insulter alors qu’il était en train de me raconter une blague sur les étoiles de mer.


« Plus sérieusement, rentre à la maison s’te plait, tu te fais du mal pour rien. Je me débrouille. »

Les mots de Maxime me transperçaient avec la puissance d’une épée rouillée en plein cœur. La joie de le savoir en bonne santé et la colère qu’il ne soit jamais rentré en contact avec moi avant me faisait couler des larmes dont je ne comprenais pas la signification. Pendant quelques heures nous avons parlé, je n’ai fait que pleurer tout le long, vidant mes réserves de larmes pour longtemps. J’avais mal aux poumons, l’air brûlait ma trachée sèche. Je lui ai raconté mes mésaventures, il m’a raconté les siennes tout en évitant le sujet sensible du pourquoi de son départ et de sa fuite.

« Qu’est-ce que je suis supposée de faire maintenant ? Te laisser dans la nature et t’oublier ?

-Garde mon numéro, on ne sait jamais. »

Raccrocher fut douloureux, le trou dans ma poitrine n’avait jamais été aussi grand. Je venais de perdre quatre années pour finalement me retrouver bredouille. Partie à Singapour, j’errais dans les rues comme un fantôme n’ayant pas réussi à traverser la lumière. J’ai tout perdu. Le vagabondage était devenu mon nouveau mode de vie, le peu d’argent qui me restait en poche était pour la nourriture. Les plages de Singapour étaient devenues mes hôtels. J’étais mieux de disparaître finalement… Le bruit de l’eau m’apaisait la nuit, et l’alcool, me faisant oublier que ma vie n’était qu’un instant misérable dans cet univers.
Un soir de fin de mai 2020, assise sur la plage de Tanjong, des picotements me brûlaient les mains. Ma consommation de Gin étant élevé, j’ai pensé halluciner mais cette sensation s’est amplifiée pour devenir de la douleur, quelque chose déchirait mes muscles et ma peau. Le cœur s’emballait à grande vitesse, j’hyperventilais subitement, était-je en train de faire un AVC ? Non. Les battements augmentaient dans mes oreilles, au point que le bruit de l’eau ne soient plus présents. J’avais chaud, il faisait nuit mais je me sentais comme dans un sauna en plein midi. Des étincelles pétillaient dans mes paumes, le sentiment déchirure ne faisaient que continuer en crescendo. Jusqu’à ce que des éclairs s’échappent et viennent exploser dans un ciel sans nuages. Mon corps se relâcha d’un coup, me retrouvant la tête la première dans le sable. Je me suis réveillée quelques minutes plus tard avec toute ma tête, l’alcool avait disparu de mon système étrangement. Tant bien que mal j’arrivais à me retourner pour rester sur le dos, mes mains sont noircies de ce qui vient d’en sortir. Terrae… Pourquoi mes pouvoirs étaient-ils revenus ? Je pensais les avoir laissés derrière à Hideko.
Le vide dans mon cœur se réchauffait, Terrae m’appelait à rentrer à la maison tout comme il y a une dizaine d’années la première fois. Méritais-je de rentrer ? J’ai foutu en l’air ma vie pour tenter de sauver ma famille qui ne voulait pas que je la sauve.
J’ai laissé tomber la personne qui était l’amour de ma vie sans l’avertir. J’espère qu’un jour tu me pardonneras Bito. Je t’ai envoyé une carte postale il y a deux ans quand j’étais au Cambodge avec une simple phrase dessus :


S’il te plait ne m’en veux pas, tu me manques. Nana xoxo

J’ai fini par rassembler le peu d’affaires qui me restait pour prendre la route et rentrer à Terrae. Dormant illégalement dans des wagons de train de marchandise, cela me permettait de traverser les pays plus facilement. Ma chaleur au cœur s’accentuait de plus en plus à chaque pas dans la bonne direction de l’institution. J’avais abandonné mon téléphone jetable dans le fond d’une poubelle en Birmanie.

*-FIN DE FLASHBACK-*

2021*


Le voyage fut long et tumultueux mais finalement me voici devant le portail de Terrae… Le cœur battant. La peur m’innonde, je fais un pas en arrière d’hésitation. Je vais me faire rejeter comme un vieux linge qu’on ne veut plus porter mais qui est toujours en bon état. La tête baissée, les larmes viennent perler mes joues, je m’étais promis de rester froide pour ne pas laisser paraître mon désarroi mais mon corps dit autre chose. Mon corps… Il a tant subi au courant des dernières années, je ne me suis pas vue dans un miroir depuis un moment. Mes cheveux ont beaucoup poussé, ils sont longs et ondulés, les pointes sont pétées comme jamais. Le blond n’est plus éclatant, ma peau est écorchée, la lourdeur de mes cernes sous les yeux se fait sentir facilement. J’ai besoin d’une vraie nuit de sommeil, et d’arrêter l’alcool un peu… Je ne sais pas si je serais assez forte pour rester en vie. Je crains de recroiser tout le monde… Tout le monde sauf toi Max… Je ne sais pas comment je ferais pour me réintégrer, je dois demander à Hideko pourquoi mes pouvoirs sont revenus, si je peux retrouver ma place à l’institution… Je me demande ce qu’est devenu Bito, il doit me haïr à mort. J’ai vraiment fait n’importe quoi… J’ai abandonné tout le monde, je me suis abandonnée moi-même. Je suis irrattrapable dans ma misère. L’acte altruiste de vouloir sauver ma famille est venue me gifler en plein visage pour me faire comprendre que j’étais mieux de ne plus m’inquiétée des autres ou alors de demander de l’aide. Pendant longtemps je n’ai pas voulu d’aide dans la vie, j’étais débrouillarde et indépendante. La rue m’avait aidé à grandir mais on ne peut être invincible il faut croire.

Submergée dans mes pensées, un bruit sourd me ramène à la réalité. Je me rends compte en levant la tête que le portail de Terrae s’ouvre par un individu que je n’ai jamais vu auparavant en costume trois-pièces noir.


«La direction vous attend Mademoiselle Ayako, merci de me suivre s’il vous plait. »

Ma gorge vient de se serrer en une seconde, la salive ne veut pas passer. Une grande inspiration et j’avance doucement vers l’inconnu, les joues mouillées. Le premier pas sur le sol de Terrae me fait voir la lumière pour la première fois depuis longtemps. Je suis arrivée à Terrae il y a une dizaine d'années, j'ai l'impression de revenir au jour 1.


FIN DU MONOLOGUE ET DU TOPIC.


#330066


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cc ♥:


 

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