Elwynn rigole contre lui, et il est pas bête, y'a un peu de stress là-dedans. Il la connait bien hein. Elle lui avait balancé ses sentiments sans rien attendre, juste, elle avait besoin de le dire... et ils se sont mis à sortir ensemble. Elle lui avait balancé qu'un plan à trois serait chouette et bon... on sait ce qu'il s'est passé hein. Et on sait que ben, le déluge émotionnel vient après. Avec les questions. Des questions qu'il a aussi, évidemment, mais comme à chaque fois, il fait preuve d'une patience de félin. La différence, cette fois, c'est qu'il a aussi envie de profiter du moment... Aaaaaaah ! Il est fiancééé avec celle qu'il aiiime eheheh. :

-Bien sûr qu'on a le temps... On va pouvoir tout choisir ensemble, c'est si cool !

Elwynn et lui ne portent pas beaucoup de bijoux alors imaginez s'ils avaient du choisir une bague pour l'autre. La matière ? La taille ? Le style ? Trop de question pour quelque chose qui, à ses yeux, est super important. C'est un bijou qu'ils porteraient tout le temps -sauf quand entrainement obviously-, qu'ils doivent aimer porter. Pourquoi faire ça dans le dos de l'autre quand on peut y aller à deux et choisir ?!

Elle l'embrasse, il sourit. Elle lui demande s'il est sûr. :

-Bien sûr que j'veux. souffle-t-il doucement.

Elle l'embrasse encore, pour lui dire qu'elle est sûre. :

-J'espère bien !

Que ça la rende aussi heureuse que lui. Ils s'embrassent encore, ça n'a pas de fin. Il commence à poser des baisers sur chaque tache de rousseur qu'il peut trouver sur les joues d'Elwynn avant qu'elle ne lui rappelle qu'il faut manger dans la vie. Tellement content qu'il avait oublié qu'il avait faim ce débile. :

-Oh oui ! C'est vrai... On est presque arrivé en plus.

Il reprend sa main et le chemin... mais il a du mal à la quitter des yeux, comme souvent... Mais là il se sent sur un petit nuage à chaque sourire. Et il a envie de crier qu'Elwynn fucking Evrard l'a demandé en mariage. Il est loin le Jérémy qui était tellement bercé par les mœurs patriarcales qu'il était persuadé que c'était à lui de mettre un genou à terre devant le monde entier. Elwynn l'a demandé sans avoir à le faire, dans un contexte exceptionnel rien que pour eux. Et c'est encore plus beau que dans ses rêves de petit garçon qu'il n'a jamais osé avouer... Quand on lui demandait aux enfants ce qu'ils voulaient faire quand ils seraient plus grands, la plupart répondaient un métier. Jérémy voulait une grande famille, avec une grande maison avec des grandes fenêtres pour voir la lumière, et avec sa chérie il voulait pleins d'enfants et des chats... Et tout ce grand rêve qu'était son idéal, il en avait pas vraiment besoin aujourd'hui. Vivre une petite vie avec Elwynn, dans une petite maison avec un petit jardin s'ils peuvent, dans leur petit quotidien après un petit mariage en famille lui suffirait tellement il irradie de bonheur.

Enfin bref. Le restaurant. En haut d'une colline, l'entrée paraît minuscule entres deux maisons. Jérémy doit se baisser pour ne pas toucher les banderoles qui pendent à la porte.  Le décor est typiquement japonais, presque surchargé. Les tables sont toutes petites, mais ce que Jérémy a réservé, ce sont les places au comptoir. De là, ils peuvent voir les cuisines derrière et discuter avec les serveurs, ce qui va être utile oui, il a tout prévu, craignez-le. Dans son japonais qu'est pas si terrible en vrai, il peine juste sur certains mots, il confirme la réservation et le serveur indique qu'ils peuvent s'installer en leur donnant les menus. :

-Ok alors. Leur recette de ramen tonkostu est la même depuis plusieurs générations, quand le grand-père a ouvert le restaurant après la guerre et ses enfants et petits-enfants ont juste ajouté plus de choix au menu. Et le dernier a étudié la mixologie et ils ont des cocktails... à base de saké et d'autres alcools faits au Japon !

La rageux diront qu'un whiskey japonais n'est pas un whiskey mais c'est parce qu'ils auront pas goûté. Le grand respect qu'il a gagné pour la culture et la cuisine japonaise ressort beaucoup à cet instant mais il n'a pas oublié qu'Elwynn l'a demandé en mariage et dès qu'il pose ses yeux sur elle, il fond. Visiblement.


HRP : Avant que tu répondes, j'ai des photos à t'envoyer. J'me suis mis en mode Jérémy, mais pire, parce que je suis carrément allé sur le terrain XD !

Jérém' me dit qu'on a le temps, qu'on va pouvoir tout choisir ensemble, en parler vraiment, de ce que ça veut dire. De tout ce qu'on doit mettre dans ce fichu contrat, parce que c'est un contrat on l'signe à la fin, réfléchir à comment ensuite, avec qui et qui fera la bouffe parce que j'ai juré c'est nope qu'il fasse tout tout seul. J'anticipe à mort mais c'est probablement besoin de contrôler un peu la situation pour me rassurer. C'est un peu vertigineux. Et puis je sens son odeur, son sourire sur moi, j'me rappelle où on est. En fait, ça va. Ca va être génial.

Il me dit qu'il est sûr. Alright. Ca va vraiment être génial les potes, j'ai super hâte. Il m'embrasse partout sur le visage et je ris avant de lui demander si on va manger. Ouais, genre j'viens de lui demander si c'était ok qu'on regarde une série ensemble quoi, un truc qu'il avait envie de regarder avec moi, on s'met d'accord, et on passe à autre chose. On pourrait croire que c'est ce qu'il vient de se passer tellement c'est naturel qu'on reparte main dans la main direction le resto qu'il a réservé. J'vous jure on a l'air de quoi, hein ? De deux cons heureux, eh oui.

J'crois qu'il est sur un nuage, et la vérité, moi aussi. Non mais c'est pas tous les jours qu'on vous dit qu'on vous aime, vous supporte à tous les sens du terme, et qu'on veut s'engager auprès de vous au point de se marier. C'est quelque chose. J'suis contente de lui avoir proposé. Malgré le coup de tête, c'est juste, c'est cool. C'est pas le truc que j'vais regretter. Enfin pas directement en tout cas, mais j'ai plutôt la conf'.

On arrive au restaurant et Jérémy m'a pas menti : l'endroit est tout petit, un peu planqué, mais dès qu'on entre, ça sent bon, j'ai faim rien qu'à l'odeur. Le lieu est typique, familial. Ca me fait sourire. On va être bien là. On s'asseoit, et puis évidemment, mon Chatteur me parle de leur carte. Il est adorable, à parler de la cuisine avec tant de passion, comme s'il était jamais aussi vivant qu'en pensant à la nourriture. C'est probablement vrai, et ça me rend si heureuse, je l'aime tellement. Je hoche doucement la tête. Il me connait. Les plats tradi, simples, c'est ce que je préfère. J'suis pas une grande fan du compliqué. Alors attention si c'est Jérém' qui prépare exprès pour moi, ça peut être compliqué j'adore. Il fait toujours des trucs que j'aime beaucoup. Mais le retour au basique c'est vraiment un truc qui m'plaît.

C'est parfait. Bah écoute, je crois que j'ai fait mon choix. Des ramens. Tonkotsu, donc. Et puis le cocktail qu'ils me conseilleront avec du saké.

Ouais. Non mais le saké et moi, on nous ref'ra pas. Je souris à Jérémy. Y a un moment relativement proche dans ma vie j'aurai la possibilité de dire que c'est mon mari. Allô. Qui aurait parié sur une vie comme ça, pour moi ? Pas moi. Et sheh, moi. J'suis bien contente de me sheh la gueule.

Manger des ramens tous les jours avec lui franchement meilleur plan, qu'on démarre maintenant.

Elwynn. Elwynn qui l'écoute quand il lui demande d'apprendre à se battre mieux. Elwynn qui l'écoute quand il lui parle de son passé quand il n'ose le dire à Aaron, son père. Elwynn qui l'écoute et subit toute sa passion pour la cuisine, et ses découvertes sur le véganisme, sur les plantes aromatiques qu'il faisait pousser dans le jardin, sur la moindre chose qu'il pouvait goûter, en demandant aux cuisiniers si c'est bien du gras de porc qu'ils ont mixés avec le bouillon du ramen, technique qu'il ne savait pas encore... Et puis il l'écoute aussi, quand elle lui explique toujours plus précisément les différents sakés, quand elle décrit ce qu'elle aime dans le plat face à elle, quand elle s'amuse en japonais avec le serveur sur les chansons qu'il ne reconnaît pas en fond sonore.

Puisqu'elle a pris le tonkotsu, il a pris autre chose pour qu'il s'échangent le fond de leur bol et testent un autre bouillon. Puisqu'elle avait un saké pur, il a pris un cocktail avec du fruit de la passion, pour l'échanger aussi avant que les glaçons ne fondent. Et chaque remarque était notée, pas pour être parfait... Pour qu'il fasse de son mieux après.

Peut-être parce qu'ils ont été curieux, ou parce qu'ils ont senti à quel point Jérémy faisait un effort quand il parlait japonais, mais les serveurs leur ont offert des mochis en dessert. Les glacés, légèrement fruités. Jérémy savait à quel point, El' et lui, allaient passer un bon moment à l'intérieur... A quel point, non, avec cette déclaration surprise c'était compliquée. Même si ses questions étaient loin, quand ils sont sortis, il a attrapé la main d'Elwynn doucement, sans manquer de lui sourire. :

-Est-ce que tu veux... une bague ? Un autre bijou plus pratique ?

Puisque c'était évident, ce qu'il voulait dire par pratique.

Jérém' discute avec les cuisiniers, normal, de ce qu'ils ont vraiment mis dans le plat. Ca fait un moment que son japonais est très correct et qu'il arrête d'hésiter avant de parler. Il a finit par comprendre que malgré les erreurs c'est en parlant qu'on apprend. Et qu'on fait moins d'erreurs. Il le savait déjà, en fait, il le met juste en pratique. Je souris, il parle de détails technique que je comprends plus ou moins, y a des choses que je conçois mais j'imagine pas réellement comment ça impact vraiment le plat. Mais j'me doute que s'il en parle, y a un intérêt à un moment où à un autre. Genre c'est son taff j'doute absolument pas de lui.

Puis je discute moi aussi avec le serveur, de sujets complètement autre, on parle de la musique qu'ils diffusent, je rigole avec lui gentiment, ça m'fait sourire. Il a aucune chance de savoir qui on est vraiment, tous les deux. Il rigole juste avec nous parce qu'on est deux clients casual. Et j'crois que je commence à m'y faire. Avoir une vie casu. Presque, les innondations de couloirs près, tranquille.

On échange le fond de nos plats, on fait ça souvent quand on mange pas la même chose, mais on est jamais allé dans Tokyo ensemble, ailleurs que Terrae ensemble en fait. En discutant de la bouffe, comme à son habitude, comme deux bons Français aussi, je me dis que j'aimerai voyager plus avec lui. J'aimerai l'amener en Corée, j'ai adoré ce pays. J'aimerai aller aux endroits qu'il aime, s'il y en a. Je le note dans un coin de ma tête. On le fera. J'me pose pas plus de question, je viens de le décider. J'ai déjà hâte.

Ils nous offrent le dessert, je les remercie je sais pas combien de fois en souriant, je suis leur débit rapide quand ils s'adressent à moi, les laisse parler plus tranquillement avec Jérémy. Je ressors du restaurant la pance pleine, heureuse et pleine d'idées nouvelles en tête. Au final on dira ce qu'on veut, c'est plus Aria et Asb qui déteignent sur moi avec leurs 1000 idées pour les autres que l'inverse.

Il attrape ma main, et naturellement me demande quel bijou je veux. Je souris en retour.

Je t'avoue que j'avais pas réfléchi à la question. J'ai juste réfléchi à est-ce que j'avais envie, pas à la suite.

C'est vrai. J'ai un essai entier sur pourquoi, comment j'suis arrivée à cette idée et tout ce que ça me fait. Aucun plan ensuite. C'est rare.

Je porte assez peu de collier, et ça m'embêterai de l'enlever si je veux en mettre un autre pour une occasion... Et c'est pas le plus pratique pour moi. J'aime pas trop avoir quelque chose au poignet de façon générale. Hmm, en fait une bague j'aime bien. Si on en trouve une simple, qui accroche à rien, juste à la bonne taille, devrait pas y avoir tant de problème.

Je me suis déjà battue avec des bijoux plus dangereux. Les bagues ont jamais été le plus dérangeant pour moi.

Et toi ? Tu voudrais un autre bijou qu'une bague, y a quelque chose qui te plairait plus ?

En marchant main dans la main, je regarde la mer distraitement. Et puis y a une idée qui me vient. Je sais pas si je la garderai. Mais faut que je lui dise.

Oh, ou alors. Un bracelet de bras. Sur mon bras droit.

C'est pas le plus pratique. C'est loin d'être le moins par contre. Dans l'imaginaire collectif c'est un truc de guerrière. Mais sur mon bras droit, c'est un autre trait. Un trait en or ou en argent sous les deux traits noirs encrés dans ma peau. Un trait pour une personne qui compte.

Il rigole doucement, tendrement. Elwynn n'avait pas du tout réfléchi à la suite... Il s'y attendait. C'est pas du tout un mal. Même si, finalement, plus tard, elle lui disait d'un coup qu'elle n'était pas prête, il hocherait la tête et comprendrait... Ça n'enlèverait rien de la beauté de ce souvenir dans son cœur, il en est certain. Elle lui rappelle qu'elle porte peu de collier, et il comprend pourquoi. Le sien, en or, il le porte que pour de grandes occasions. Pour les poignets c'est son contraire... En fait pour Jérémy, tant que c'est assez large et proche de sa peau, ça lui va... Il a porté tellement de bracelets-éponge dans sa vie que ça lui fait bizarre, de ne rien avoir là quand il sort de la maison. Après Lou et Nicolas lui ont fait découvrir des bracelets en cuir qui lui plaisent énormément... et pas parce que ça couvre ses cicatrices... mais parce qu'il trouve ça joli. Mais pour le moment, il hésite encore à les porter en dehors de la maison. A propos de la bague, il s'entend avec Elwynn. Si ça s'accroche, ce n'est pas une bonne bague... et il aimerait beaucoup travailler en ayant sa bague sur lui -sauf s'il fait de la pâte, évidemment, il est amoureux mais pas fou.

Il y réfléchit profondément jusqu'à ce qu'elle lui pose la question en retour. Il sourit. :

-Moi ?... Euh... Ça m'importe pas vraiment... Quand j'étais petit, j'étais un peu fan des bagues de fiançailles et de mariage de mes parents. La fiançaille était en argent, un anneau simple mais un peu en "V" sur le devant, et celle de mariage, même forme mais en or... Ils pouvaient porter les deux bagues en même temps parce qu'elles s'emboitaient et je trouvais que c'était du génie !

Il se souvient que c'était une idée de sa mère... Elle avait dit quelque chose du genre "Je voulais garder les trois plus beaux cadeaux de ton papa : nos fiançailles, notre mariage et toi". Il secoue la tête et enchaîne. :

-Mais ouais... peut-être une bague... pour le mariage...

Parce qu'il a envie de voir l'anneau le plus simple du monde sur la peau d'Elwynn et sourire en se disant qu'elle l'a choisi. Mais elle a une dernière proposition qui le fait s'étouffer un peu avant de s'arrêter net de marcher, dans la nuit qui les observe, Jérémy la regarde fixement sans réussir à exprimer sa joie. ELLE A DIT SON BRAS DROIT ! OUI. EUUUH QU'EST-CE QU'ON FAIT ? JE SAIS PAS JE SUIS TROP HEUREUX. MOI AUSSI. AAAAAH.... :

-Je-... J'aime beaucoup. C'est vrai ?... Tu veux bien ?

Et parce que Jérémy est Jérémy, il ajoute dans la panique. :

-Je dis ça UNIQUEMENT parce que ce serait pratique AHAH. J'veux dire, je pourrais cuisiner avec, m'entraîner avec... C'eSt UnE tRès BonNE IdéE OUI.

On... on peut pas faire semblant de pas avoir compris. .......noooooooon. Fuck.

Jérém' a l'air de réfléchir autant pour moi que pour lui. Moi ça me va qu'on ait pas le même bijou, je sais pas à quel point une bague c'est significatif pour lui, moi j'm'en fous un peu, j'aime juste bien l'idée de partager un bijou qui devient un bout de toi et de l'autre, toujours sur toi. Ca, j'aime bien. La preuve c'était pas compliqué de me convaincre.

Je souris quand il me parle des bijoux de ses parents, et du fait que déjà petit c'était son rêve, son truc à lui. Je suis encore plus heureuse de pouvoir répondre à ses rêves de gosses, même s'ils deviennent moins importants avec le temps, c'est toujours bien de se rendre compte qu'on avance et qu'on fait des choses qui nous plaisaient alors qu'on savait plus trop. Je souris et j'essaie de l'imaginer avec une bague, ça m'fait à la fois bizarre et à la fois... J'sais pas j'l'imagine vraiment très bien avec. C'est juste bizarre, parce que la personne à qui ça le lie, bah, c'est moi mdr. Je lève les yeux vers lui en souriant.

Ca devait être très joli ! Je m'y connais pas des masses mais j'imagine que les gens qui réfléchissent avant de proposer les gens en mariage au pif comme ça, ils ont des plans de bijoux plutôt stylés. Ca doit être courant. En tout cas je trouve ça très mignon, de faire des bijoux qui se complètent.

Je souris et l'écoute parler de Virginie, j'adore quand il parle d'elle. Enfin, non, que quand ça le rend heureux. Mais c'est souvent, et c'est chouette. J'aurai bien aimer la connaître. C'est marrant hein, je connais très, très bien la famille de Jérémy. Sa famille de maintenant. Et je la chérie énormément. Mais j'ai jamais rencontré sa famille d'avant, enfin à part Lottie quoi. Alors que lui, il en a eu une. Lui pourra pas rencontrer la mienne. Je considère pas ma mère comme... Bah comme ma mère. Et je veux rien avoir à faire avec elle. Ca réduit les possibilités vite quoi.

Il hésite pour la bague, et puis quand je mentionne mon idée, qui d'ailleurs ne l'engage pas du tout à avoir le même bijou que moi, il s'arrête et s'étouffe. Je m'arrête un peu plus loin et me retourne vers lui, ma main toujours dans la sienne. Il dit rien, en tout cas pas de suite, mais ses yeux brillent au moins autant que tout à l'heure quand je lui ai demandé s'il voulait se marier. Je comprends qu'il a compris, l'importance de mon bras droit, et de pourquoi un anneau là c'est significatif. Et je pensais pas le rendre aussi heureux, mais visiblement c'est réussi. Je souris à mon tour, de plus en plus à mesure qu'il me demande si je suis sûre avec son inquiétude et sa maladresse habituelle. Je penche la tête légèrement sur le côté avant de répondre avec la plus grande certitude du monde :

Bien sûr que je veux. Tu fais partie des gens importants de ma vie, tu le seras pour toujours. Même si on s'parle plus, même si la vie fait que bon bah voilà... Déjà j'ai pas envie de ça, et ensuite, t'as éclairé la p'tite vie que j'avais très fort, et depuis un p'tit moment maintenant. Donc bien sûr que je veux.

Je me rapproche un peu, et ajoute, rieuse.

Et avant que tu m'dises que t'es pas le seul : t'es pas le seul. J'trouverai d'autres moyens pour les autres. Pour toi, celui-là me semble pas mal.

Je ris quand il se justifie, et viens contre lui, embrasser son torse sans lâcher sa main, avant de reculer de nouveau pour le voir.

T'aimerais aussi comem ça ? Si tu préfères une bague ça me dérange pas. Mais si c'est plus pratique pour toi, comme ça on a le même, ou presque. Faudra qu'on décide quelle couleur d'or on choisit. Si on veut le faire en or. L'avantage c'est que si jamais on a besoin de le faire retoucher, c'est facile en or. Et puis j'sais pas peut-être que tu veux des motifs. Ou des trucs écrits à l'intérieur.

En fait plus j'en parle plus je me rends compte de la QUANTITE de détails. Et là, on parle que des bijoux. Pourquoi j'ai proposé déjà ?

Ah oui. Pour ce sourire sur sa gueule d'ange. Worth it.

Elwynn le regarde quand elle lui dit qu'elle ne s'y connaît pas des masses, en bijoux. Loin d'être un expert dans la matière, Jérémy comprenait parfaitement. Il ne savait que quelques basiques, parce qu'il a fallu qu'il mette son nez dedans lors du mariage de son père et Hélène. Eux n'avaient accordé aucune importance à cette représentation du lien qui les unissait ; ils étaient d'accord sur ce point, ils étaient simples et désiraient porter quelque chose de simple que Jérémy aurait choisi. Connaissant le travail rude de Laurent et la maladresse d'Hélène, il avait opté pour un simple anneau d'acier. Pas cher, durable et difficile à abîmer. Ce n'était peut-être pas "une matière noble pour un mariage" selon le bijoutier mais il lui avait répondu que c'était pas le sien donc il n'avait qu'à fermer sa gueule en fait. Et bien sûr qu'il allait casser la gueule d'un autre bijoutier si on lui dit qu'un anneau au bras c'est pas assez "noble" pour des fiançailles non mais... Pour le mariage, ils auraient le temps d'y penser -peut-être simplement trouver le même bijou dans un autre métal, peut-être une bague, peut-être une putain de couronne en diam's lel-... De toute façon Jérémy ne pensait pas battre l'originalité des alliances de ses parents. :

-Une idée de Virginie, tu t'en doutes. Elle aimait les choses uniques comme ça...

C'était sa mère la créatrice et l'originalité de la famille, et de loin.

Mais donc oui, un anneau à son bras droit. Jérémy est particulièrement touché parce que, oui, avoir une place là, il sait que c'est important. Ensuite être comparé à une lumière qui a éclairé sa vie le rend tout léger à l'intérieur, le cœur tout calme d'un coup... Il a resserré brièvement ses doigts sur la main d'Elwynn qu'il tenait, s'apprêtant à l'interrompre qu'il n'était pas le seul et, bien sûr, c'est elle qui l'interrompt pour lui dire qu'il n'est pas le seul effectivement. Elle a toujours deux répliques d'avance aussi, comment vous voulez que je taffe dans ces conditions ! On ferme notre gueule quoi. ...Oui bon oui voilà ! Il la laisse se blottir contre lui, lui laissant l'occasion de jouer avec les cheveux sauvages qui se sont libéré du chignon, frôlant sa peau avec ses mains abîmées. :

-Oui, j'aimerais beaucoup comme ça... murmure-t-il avant de lâcher, d'un coup, sans préambule, à la "Elwynn" en fait. Je veux porter ton nom.

Il la fixe, met quelques secondes avant de se dire que ce serait bien de préciser, quand même et prend une grosse inspiration. :

-J'aimerais remplacer le nom de Laurent par le tien.

Moui c'est plus clair là.

On trouvera bien quelque chose qui nous convient à tous les deux, mais j'avoue que plus j'y pense plus l'idée de l'année au bras me séduit. Ouais je pense que j'aimerai bien. Je me doutais que c'était bien l'idée de Virginie. Je me dis qu'on pourrait trouver un truc unique. Qu'on pourrait trouver une tehnique, un moyen d'avoir deux anneaux en un sur le bras, de trouver quelque chose d'un peu sympa. Mais on a aussi le choix de trouver totalement autre chose. Je suis pas la meilleure pour ce genre d'idée, mais je trouverai bien si quelque chose me plaît, ça me viendra, et je lui fais confiance pour que ce soit pareil.

Et puis je le taquine, et devine ce qu'il va me dire, je le vois sur son visage, comment il pince presque ses lèvres, comme j'aime trop quand il fait ça, ahaha j'ai visé juste. Il me laisse aller contre lui sans contrepartie, joue un peu avec mes cheveux. Je souris simplement quand il me dit qu'il aimerait bien, ça me suffit, c'est tout ce que j'ai besoin de savoir moi. Il veut bien, ça le tente ? C'est parti.

On trouvera un truc chouette alors.

Et puis il ajoute un truc. Et d'abord j'ai toujours ma tête contre lui. Et puis je recule, je fronce les sourcils, ouvre la bouche, ferme la bouche, et ouvre grand les yeux. Alors c'est ça que ça fait. Le con. Le. con. J'vais pas bégayer j'ai juré j'vais pas bégayer.

Quoi mais t'es sûr de ça ? Non j'veux dire. C'est aussi le nom de Virginie, et...

Ouais mais c'était d'abord le nom de Laurent. Je me tais, mon regard passe dans ses yeux, de l'un à l'autre, rapidement, j'essaie de savoir si vraiment il le veut à ce point. Il veut vraiment. Plus porter son nom de lui du début. Pour prendre le mien. Evrard. Qui n'a fait du sens pour moi que depuis qu'il est aussi porté par ma soeur. C'est fou.

Attendez est-ce que je, est-ce que j'ai, est-que...

Est-ce que... J'ai officiellement influencé suffisamment fort Jérémy-Bonnet-du-con pour qu'il veuille porter le nom d'une rousse ?

De deux rousses, même. Mon regard devient très taquin, mon sourire se tord et je me retiens de rire, parce que c'est méchant mais c'est drôle, je lève les épaules en anticiper qu'il se venge et me pinçant gentiment quelque part, j'ai déjà envie de rire. Mais je le laisse répondre, il a le droit de répliquer... Et franchement y a de quoi. Je pose une main sur sa joue, caresse sa peau à la limite de sa barbe. Je lui lâche un immense sourire, plein de joie, un peu trop, ça déborde un peu.

Ca me rend très heureuse. J'aimerai bien porter le tien, aussi, alors.

Porter Williams. Parce que c'est sa famille adoptive. Officielle. Genre. Attends du coup je ferai genre officiellement partie de la famille ? De Jérémy ? Ca veut dire genre aussi de Nicolas. De Lottie. D'Aaron et de Lou c'est trooooooooooooooooooooop C'EST TROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOP

Oh euh ouah attends j'suis en train de me rendre compte, non mais du coup c'est Williams et je... Ouah. Attends. C'est trop bizarre, enfin, je, je veux grave porter ton nom parce que c'est toi et que je veux avoir un bout, comme toi si t'as le mien, mais du coup euh, ça veut dire que je fais partie de la famille genre des autres gens de ta famille et je sais pas si j'ai le droit ? C'est bizarre c'est comme si je m'incrustais alors que c'est la vôtre de famille mais euh je .... Je voudrais que toi, tu sois ma famille aussi ? Et que du coup ils sont un peu ma famille mais, du coup. Et ça veut dire que ma famille c'est ta famille aussi... Oh la gueule qu'elle va tirer Adé... Mais.

Je pose ma tête contre son torse à nouveau. Asb, sors de mon corps, ça suffit, oskour. Je réalise trop de choses un peu trop vite. Et j'ai bégayé. J'articule, avant de relever la tête.

Ok. Je veux. Que tu sois ma famille. Je suis heureuse que tu portes mon nom. Je veux aussi porter le tien. Comme ça, c'est nos noms de famille, notre famille. Et. C'est cool, si nos familles c'est un peu les nôtres à chacun aussi. Mais je crois. Ca me fait peur j'ai l'impression d'être une intruse dans la tienne. Parce que c'est une vraie famille. Et je sais pas...

J'en ai jamais eu. Ma soeur, c'est ma famille. Genre officielle. Ro' et Nina, c'était ma famille. Et puis lui, et les copains. Mais là c'est genre, sur des papiers. Et ça fait peur. Je veux pas obliger les gens. Mais.

Mais j'adorerai que ta famille soit la mienne, et la mienne la tienne.

Pourquoi j'ai envie de pleurer à l'idée de raconter tout ça à Lottie genre ?

La réaction d'Elwynn vaut le détour, il observe et retient le moindre mouvement qu'elle fait. Ses lèvres, ses yeux, ses cheveux. Ses taches de rousseur qui disparaissent un peu sur ses joues roses, sa maîtrise quand elle parle enfin. Il ne répond pas quand elle lui demande s'il est sûr. Elle s'interrompt d'elle-même quand elle rappelle que c'était aussi le nom de sa mère, il secoue tout doucement la tête... Non. Ce n'était pas ce nom qu'il avait retenu de Virginie. Virginie était Virginie ; une maman qui défendait son petit avec la force et la tendresse d'une lionne. Dans sa tête, même petit et ça il ne l'a compris que récemment, mais c'est comme si elle avait fait un bébé toute seule, Laurent qu'un mirage dans l'équation. Oui voilà. Ce nom-là, qui avait été une fierté à porter comme des coups de ceinture, n'était qu'un mirage. Et devant lui, il n'y avait plus qu'Elwynn...

Puis elle sourit et sa question le fait ouvrir grand les yeux avant de les refermer en riant. Il la tient tout contre lui brièvement avant de la relâcher, rien qu'un peu, la tenant toujours mais pour pouvoir se pencher en avant et sourire sans se cacher. :

-Oh il y a bien des choses que j'ai fait et compte faire pour le nom d'une rousse... C'est plus de l'influence, c'est une conversion.

...Ok, alors c'est dit en plaisantant, même moi ça me fait rire mais c'est qu'il est presque sérieux ça surprend. Il ne le prend même pas pour une pique ; cette phrase-là, c'est une victoire. Il la laisse poser une main sur sa joue, ferme les yeux pour profiter de sa chaleur et va poser son front sur l'épaule de sa fiancée. Sa fiancée eheh.

Fiancée qui veut porter son nom aussi. Williams. Du coup.

Il se redresse d'un coup, sous le choc. ...QUOI T'ES CON T'AS OUBLIÉ QUE ÇA POUVAIT SE FAIRE DANS LES DEUX SENS ?! BEN OUI PUTAIN PARDON ! MAIS QUEL DÉB- aaah non vous savez quoi je devrais plus être étonné donc je vais gérer, ça va, ça va... On se reprend juste à temps pour pouvoir écouter Elwynn -on dirait une Tonnerre qui panique c'est mignon. Ça le fait sourire à mesure qu'elle parle, qu'elle partage ses doutes et ses envies et il est si heureux qu'à la dernière réplique, il l'embrasse. Tout sagement. Tout content. Tout simplement. Il ne s'éloigne pas trop quand il lui parle, il fixe son regard vert intensément. :

-Ma famille est déjà la tienne, El'. ...C'est la notre. Je suis heureux que tu aies envie de porter ce nom aussi... et tout le monde le sera aussi.

Et Aaron et Lou vont probablement chialer. Et Nicolas et Lottie vont leur exploser les tympans. Il se redresse dans un sourire un peu plus carnassier. :

-Maintenant excuse-moi d'avance mais tu m'as dit trop de belles choses à la suite dans un temps ultra court, j'aimerais te faire l'amour jusqu'à ce qu'on en puisse plus.

Il la soulève et s'avance à grand pas dans la rue pour vite rentrer et faire EXACTEMENT ce qu'il vient de dire, offrir toute sa tendresse et son amour A SA FIANCÉE QUI VEUT SE MARIER AVEC LUI, AVOIR UN BIJOU A SON BRAS ET PORTER SON NOM !

DANS TA GUEULE LAURENT ! ...hm, excusez-moi, je me suis emporté.

C'est fou ce que des détails, des trucs pas si importants que ça en vrai, bah en fait si, c'est important. C'est juste un nom, mais c'est fou tout ce que ça peut vouloir dire. C'est nous, en fait. Alors ouais, si, ça me ferait trop plaisir que mon nom ça devienne le sien aussi. Et j'ai beau le vanner, ça me rend beaucoup plus heureuse que je pourrais le croire.

Il me serre contre lui un instant avant de m'offrir un immense sourire auquel je réponds sans même m'en rendre compte, et je ris. Une conversion, le gars est à deux doigts d'insulter son dieu pour moi. Sheh Dieu, j'ai encore gagné. Je l'accueille contre moi, pose doucement ma tête contre la sienne. Avant de lui dire que je voudrais aussi prendre son nom.

Nos deux noms de famille, ça fait notre famille. CQFD allez merci à tous c'est tout pour aujourd'hui, oubliez pas l'exercice 3 pour la prochaine fois. Il recule d'un coup, ça le surprend autant que moi on dirait, autant que moi j'veuille porter Williams hein 'jveux dire. Ouais je veux dire que je panique total mais que j'arrive à dire tout pourquio j'ai peur, et pourquoi j'aimerai, et ce qui me rendrait heureuse, et ce qui me bloque. Et il sourit à mesure que je parle, il sourit simplement.

Pour une fois, c'est lui qui a pas peur, qui est pas surpris, c'est lui qui s'encombre pas de tout ce que ça pourrait faire de pas bien. Il a confiance, dans ses yeux on dirait que rien va l'arrêter. Et en effet, quand j'arrive à respirer, me calmer, poser ce que j'ai envie pour de vrai dans la vie, il m'embrasse juste. Je plisse les yeux sans les fermer, sans le lâcher du regard. Je relève la tête en même temps qu'il se redresse pour pas perdre son regard. C'est bon, c'est plus calme dans moi, j'peux écouter ce qu'il a dire pour me rassurer.

Et on peut pas dire que ça me rassure. Non parce que me dire que sa famille c'est déjà la nôtre, la mienne aussi un peu, bah ça me rassure pas, ça fait fondre mon cerveau d'accord. Alors je hoche la tête simplement. Et puis j'arrive à articuler faiblement, en essayant de contenir la boule dans ma gorge et les larmes dans mes yeux pour pas que ça sorte plus au dehors.

... tu crois vraiment ?

Et puis en vrai, si j'y réfléchis sérieusement... j'imagine juste comment Aaron va rigoler et se foutre de ma gueule et regarder Jérémy avec un p'tit sourire ému et me faire un câlin, j'vous ai déjà dit que j'adorais ce gars ? Et puis Lou va le défoncer avec ses yeux parce qu'elle sait comment c'est difficile pour moi et me prendre dans ses bras parce qu'elle sera super contente et moi j'vais pleurer parce que je projette trop de choses dans cette femme. Et puis Nico va péter un câble parce qu'on s'ra officiellement des bros, et Lottie, mon p'tit soleil, j'mérite tellement pas d'être de sa famille et pourtant y a pas grand chose que je ferai pas pour elle.

Mais le mieux, le mieux du mieux. C'est au milieu de tout ça, avoir un Jérémy heureux. Juste heureux. Parce que tout va bien dans sa vie, et que j'en fais partie. Et qu'il s'appellerai Jérémy Williams Evrard et moi Elwynn Evrard Williams et que j'ai envie de vous dire : que demande le peuple en fait.

Et pour essuyer mes larmes, Jérém' sait me parler. J'éclate de rire quand il me dit ça, un rire très très intéressé. Les priorités les amis, les prios. Toujours.

Non parce que ouais, c'est bien beau les noms, les détails qui veulent dire beaucoup, les bijoux, les symboles, les sourires, les papiers à signer, la joie des gens et tout mais : baiser. La personne qu'on aime.

J'vous laisse sur ces sages paroles, j'vais me crever à être heureuse et prendre du plaisir avec l'ange de ma vie, faire un énorme fuck à mon ancienne vie pour fuck avec joie la nouvelle, la vraie, et profiter de mon voyage d'anniversaire qui finalement, sera sûrement un des plus mémorables de ma vie. Et cette baise aussi j'vous assure. J'vous ai déjà dit que Jérémy était le meilleur coup de Terrae ? Parce que j'en suis toujours convaincue.