J'sais même pas l'heure qu'il est. Ça fait, je crois... Deux semaines ? Trois ? Quatre ? Bref, depuis l'attentat, j'alterne entre des bas, des très bas, des très très bas. Mais, aujourd'hui, j'ai réussi à sortir. Pour profiter du beau temps. Quelle foutue idée de merde. 

Je pense aussi que j'ai commencé à réaliser. L'explosion a pas dépassé les grilles, et je sais pas... C'est peut-être mon autarcie totale des réseaux qui m'aide à me voiler la face. Les seules fois où je prends mon téléphone, c'est pour envoyer des photos de mes cheveux à Aria. Ou proposer à Tiago d'aller boire des coups.

Bref. Je suis allongée sur un banc. J'ai presque plus de tabac, pourtant, je dois être à ma quatrième clope depuis que je suis là. Je vais p'tet fusionner avec le banc ? Ce serait sympa ça. Devenir un banc. Ça l'air bien d'être un banc. T'es là. Personne te calcule.

En parlant de ça, c'est rigolo comme une paire de lunettes, des vêtements trop grands, un bonnet où j'ai mis tous les cheveux de ma tête fait que tu passes inaperçu. Mon masque Blackpink est rabbatu sur ma gorge, pour fumer. Parfois, j'pioche une frite des restes de mon fastfood que j'ai traîné jusqu'ici.

Ah oui. Avec ça, ma boulimie est revenu plus forte que jamais. Du coup, j'ai abandonné. Je bouffe comme quatre, puis je me fais vomir. Pas hyper sain. Et mon visage est une plaque d'acné géante. Wouhou.

L'idole Tsuyo. Plus radieuse que jamais. 

Ils peuvent dire, ils peuvent dire que tout cela semble fou
Ils peuvent dire, ils peuvent dire que nous avons perdu la tête
Je m'en fous, je m'en fiche s'ils nous appellent des fous
La fuite à un monde que nous concevons
They can say, they can say it all sounds crazy
They can say, they can say we've lost our minds
I don't care, I don't care if they call us crazy
Runaway to a world that we design


Il y avait une dame sur ce banc et elle semblait mal en point. Pricie ignorait l'air qui s'amusait autour d'elle voulant sûrement attirer son attention, foutue malédiction. Puis elle s'assit à terre non loin de la dame.

« I close my eyes and I can see
A world that's waiting up for me
That I call my own
Through the dark, through the door
Through where no one's been before »

Elle était bilingue anglais et français la Pricie, elle ne fit donc aucune erreur de prononciation, la voix de la fillette était jolie malgré qu'elle ait la maladresse de l'enfance, la dame semblait toujours mal en point. Elle continua donc :

« Every night I lie in bed
The brightest colors fill my head
A million dreams are keeping me awake
I think of what the world could be
A vision of the one I see
A million dreams is all it's gonna take
A million dreams for the world we're gonna take
For the world we're gonna make. »

Elle conclut par deux phrases de la chanson en caressant  doucement les cheveux roses de l'adulte qui semblait à bout : « There's a house we can build, it feels like home » Quand, un peu plus jeune , elle était trop mal apeurée car son papa ne rentrait pas de mission, elle se cachait sous le lit de l’hôtel du moment et elle chantait ces deux phrases en boucle, elle finissait par se calmer et s'endormir sous le lit sur le sol, une chemise de son père près de son cœur.

« Madame... » murmura Pricie.

Pricie savait que c'était un monstre, qu'elle n'avait qu'à crever selon les préceptes que son père lui apprenait, mais depuis son arrivée quelque chose avait changé, et ces monstres, elle en était persuadée n'étaient PAS TOUS méchant.

Elle continua de caresser les cheveux de l'adulte dans un doux : « Il faut se lever Madame à présent, je suis là, vous aller voir, vous n'allez plus être seule car je suis là. » Sa voix tendresse d'enfant ne dit pas que tout va bien ou que tout ira bien. C'était adorable mais stupide, personne ne pouvait le savoir. Mais dire je suis là, était la plus pure et simple des vérités.

Pricie depuis toujours était l'enfant seule qui consolait les adultes.

Mes paupières ont commencé au bout d'un moment à être vachement lourdes. C'est sûrement ma fusion avec le banc qui commence. Bref, je me suis lentement laissé porter par le sommeil.

C'est dans un état second, entre l'éveil et le sommeil que se retrouva Katsuyo. Elle n'entendit pas les pas de la petite qui venait de s'accroupir auprès d'elle. Elle n'entendait pas non plus les paroles, seule la mélodie de la jeune voix parvint à Katsuyo. La berçant doucement. Les caresses faites à son crâne, à travers ses cheveux, répandirent une sorte de plénitude dans tous le corps de la jeune femme.

Elle était bien. Elle avait rarement était aussi bien depuis qu'elle était arrivée ici.

Une petite voix parvint à mes oreilles. J'ouvre difficilement un œil. Puis un autre. Waaaaah, je me suis endormie sur le banc. Je sens un truc qui gigote dans mes cheveux. Je panique d'un coup et me redresse.

J'ai voulu crier mais mon cri est mort dans ma gorge avant de sortir. Et là, j'tombe sur une gamine. Je fais le lien. La voix mimi que j'ai entendue dans mon semi-sommeil, mes cheveux légèrement décoiffés et mon bonnet par terre.

Je souffle et passe une main sur mon visage pour me réveiller. Avant de reposer mes yeux sur la petite. Et d'être assailli par un tas de pensée négative. Qui évoque la perte d'un père... Je crois. En fait, c'est compliqué, car ça fait écho à mon propre passé. Et à ma sœur. Ma sœur me manque, p'tain.

Bon, comme je sens que je vais encore craquer si j'y pense, je tapote le bois à côtés de moi.
 
— Tu veux venir t'asseoir ? Tu vas pas rester par terre, tu pourrais salir tes vêtements. 

Comment j'me prends pour sa grande sœur, là. Ça va pas du tout. Bref, je récupère mon sac de bouffe et cherche mon soda. Je bois deux gorgées avant de le tendre à la petite
 
— Tiens, tu dois avoir la gorge sèche après avoir chanté. 

En plus avec les glaçons et le pétillant, ça fait vraiment du bien à la gorge. Petite astuce de chanteuse.

Pricie pencha la tête sur le coté la dame aussi souffrait, mais comme elle ne disait rien, la petite fille ne  la força pas à parler.  La dame tapota la place près d'elle, Pricie hésita, Papa lui disait souvent de ne pas rejoindre les monstres de Terrae mais la dame en face d'elle avait tout d'une humaine triste, pas d'un monstre. L'enfant ne savait plus que penser.  Alors elle acquiesça sans bouger.

« Tu veux venir t'asseoir ? Tu vas pas rester par terre, tu pourrais salir tes vêtements. » insista la dame. Cette fois Pricie se décida, c'était étrange elle se sentait en fraude, c'était la première fois qu'elle désobéissait à un précepte de Papa.

Elle sourit, balançant ses jambes dans le vide : « C'est vrai que c'est mieux que par terre. »

«  Tiens, tu dois avoir la gorge sèche après avoir chanté. »

La dame avait fouillé son sac et lui tendait un soda après en avoir bu un peu, Pricie le prit dans un sourire. Les bulles et le froid coulèrent dans sa gorge provoquant un apaisement immédiat. Elle rendit le soda avec encore un peu car : « Tu dois avoir encore soif, toi aussi ! En tout cas ça fait super du bien ! » Pricie  s'étira vivement dans un joyeux : «  En tout cas c'est décidé, à partir de maintenant tu es la dame au soda ! »

Un silence se fit alors. La petite fille le brisa : « Moi mon Papa je l'ai vu se liquéfier sous les flammes. Parfois ça me donne envie de hurler, de tout casser, de faire ressentir à tous que j'ai mal. »

Elle se leva et se mit devant la dame au soda bien droite : « Mais je suis forte comme un soldat, je suis jeune mais solide ! » La fillette se rassit sur le banc près de la dame au soda. Pricie se mordit soudain la lèvre : « Pardon... Je te parle de choses tristes alors que tu es déjà triste. »

L'enfant se releva d'un bond. «  Mais tu sais quoi ! » continua t'elle «  J'ai une méga idée ! » Elle sortit une peluche de son sac : « Ça c'est doudou Zephyr, il faut lui faire plein de câlins et après tu iras mieux ! » Elle regarda un instant le chiot en tissu. «  Tu es d'accord Zephyr, hein ? »

La très jeune adolescente plia le bras pour montrer des muscles qu'elle n'avait pas.

« Ensuite, on ira faire de la photographie dans le parc, il y a toujours à photographier par tous les temps, dans la plus grande détresse on trouve toujours un petit truc à photographier de beau ! » dit la tout juste adolescente dans un grand sourire. Avant de sortir son appareil photo numérique qu'elle chérissait au plus haut point. Elle le mit autour de son cou et tendit Zéphyr à la dame dans un sourire tout doux et honnête : « Allez câline le, Zéphyr est d'accord ! » Elle eut soudain une pensée et regarda autour d'elle, la dame au soda était une adulte alors peut-être que si quelqu'un la voyait câliner le doudou, elle serait mal à l'aise, mais il n'y avait personne aux alentours.

« Y a personne ! » sourit l’enfant dans  un sourire de contentement. Elle gardait le doudou tendu à la dame et s'exclama : « Après ce sera cool ! On ira faire des photos ! »

La vie n'est pas si moche au final, n'est-ce-pas Pricie ?

La petite met un moment à venir s'asseoir. Elle hésite... J'essaie de bloquer la réception de ses pensées comme je peux, parce que comme d'habitude, c'est chaotique. J'ai juste capté une idée de précepte... Qui aurait un rapport avec son père.

Finalement, elle s'assoit, dit un petit mot. Je souris. Elle est plus vieille que ma sœur, mais je crois que j'aime bien les enfants . Elle me rend ma boisson et me donne un surnom. J'arque un sourcil en lui faisant un petit sourire quand même. C'est surprenant mais mignon. Je commence à boire un peu à sa suite et là, je m'étouffe. ELLE VIENT VRAIMENT DE LE PARLER DE SON PÈRE QUI EST MORT ?! OK, c'est presque effrayant la façon dont elle en a parlé. Et horrible.

Et après, elle me fait une démonstration de sa force, me disant qu'elle est forte comme un soldat. Je sais tellement pas quoi dire ou faire. Si ce n'est, qu'un soldat c'est pas coo. Genre, ça tue des gens. Cela dit, quand elle me dit que je suis triste, elle pique ma curiosité.

— Ça se voit tant que ça, que je suis triste ?

Mais, la petite fille enchaîne direct. Quelle énergie. Elle me sort une peluche. Qui s'appelle Zephyr visiblement. Et voilà qu'elle me montre ses non-muscles. Elle est mignonne hein, mais j'arrive pas à la suivre. Elle part dans tous les sens, mon pauvre cerveau va exploser.

Sauf qu'elle me parle de photos. Puis sort son appareil. Je fais les gros yeux. Il a l'air génial.

— Sympa ton appareil. Il fait de belles vidéos aussi ?

Oui, non, parce que mon vieux reflex commence à rendre l'âme. Donc, si je peux choper la référence. 

Mais bref, elle m'invite à câliner son doudou. Tout en s'assurant qu'il y a personne autour de nous. Je souris. Elle est à la fois hyper mature et hyper enfantine. Je sers le petit chiot contre moi, par mécanisme.

— Il me rappelle la peluche de ma sœur. C'était une grenouille.

Je lui avais offert en partant de la maison pour pas qu'elle se sente seule. Même quand je suis à la maison, elle ne la quitte pas. Trop choupi ma sœur.

Bref, je me lève et tends son doudou à la petite.

— Merci. Il m'a chuchoté que t'étais une chouette fille.

Je ramasse mes emballages de fast-food et les mets dans une poubelle pas loin. Avant d'à nouveau me tourner vers la petite pile électrique.

— Tu veux photographier quoi ?

Oui, bah quitte à déprimer autant m'occuper l'esprit avec des photos et une gamine au taquet. 

«  Il me rappelle la peluche de ma sœur. C'était une grenouille » dit la dame au soda.

Pricie sourit dans un :
« Tu aimes ta sœur hein ? Et ça personne ne pourra te le prendre ! »

Elle s'étira et continua  : « Là, ça se voyait car tu ne le cachais pas et c'est peut-être mieux..Je vais t'expliquer Dame au soda ! Ça ne se voit pas toujours quand on est triste...Papa il était très triste et il avait très peur mais il faisait comme si ce n'était pas le cas, il me paraissait inébranlable ! » Elle se frotta les mains nerveusement : « J'ai réalisé que ce n'était pas le cas...trop tard. »

Et voilà que Pricie parlait encore de son papa. C'était uns secret non ? Elle se mordit la lèvre avec honte. Mais c'était plus fort qu'elle, tristement elle ajouta : « Papa, parfois... Il me manque, J'aurais dû deviner plus tôt ! J'aurais dû le sauver ! »

Pricie serra les poings de douleur et de colère contre elle-même. Mais la phrase de la dame au soda qui suivit l'apaisa.

« Merci. Il m'a chuchoté que t'étais une chouette fille. »

Pricie eut un rire heureux et fixa Zéphyr dans les yeux : «Zéphyr, ce n'est pas bien de dire des mensonges ! » puis elle le rangea dans son sac dans un haussement d'épaules :  « Il ne faut pas lui en vouloir, Zéphyr, il voit le bien partout, une peluche ça ne voit que le bien partout. C'est pour ça qu'elle ne se rebiffe jamais à se faire câliner ! »

« Tu veux photographier quoi ? » demanda la dame au soda. Pricie rit à nouveau, de surprise, dans son rire on ne sentait aucune once de moquerie. Elle répondit alors à la dame au soda : « Je veux photographier l'Occasion ! »

Et l'Occasion ne tarda pas à se présenter. Un lapereau sortit des buissons.

« Vite suivons le mais à bonne distance, on va sûrement tomber sur sa famille ! »

Pricie mit un doigt sur sa bouche en chuchotant : « Tu vois c'est ça l'Occasion. Voir du point de vue du monde et non pas du sien ! C'est grâce à ça que peu importe l'appareil les photos peuvent être belles parfois! Et il fait des vidéos aussi mais les vidéos ce n'est pas le même travail demandée ...»

Le lapereau se mit à détaler avant que Pricie finisse d'expliquer.

« Vite et chut ! » s'exclama la petite jeune fille s’apprêtant à suivre la petite queue blanchâtre.

Je souris et j'acquiesce quand elle me dit que personne pourra m'enlever le fait que j'aime ma sœur. Elle est mignonne, cette petite. Surtout quand elle se met à m'expliquer qu'il faut pas garder ses émotions pour soi. La suite, à propos de son père me tire un sourire triste. Genre attendri, mais triste parce que la vie est une chienne. 

Je souffle quelques mots à demi-voix.

— T'as pas à t'en vouloir, petite.

C'est vrai, quoi, les enfants doivent être protégés et ne doivent pas protéger les adultes. Cette petite à l'air bien triste et à besoin qu'on s'occupe d'elle. Heureusement, je suis une adulte. 

J'ai un sourire attendrie quand je lui rends son doudou, je secoue doucement la tête, l'air de dire "mais non, il est sincère" sans tellement parler.

Puis elle me parle de ce qu'elle veut prendre en photo. L'Occasion. C'est mignon dit comme ça. Et justement, notre Occasion se présente par l'apparition d'un tout petit lapin trop chou.

J'emboîte le pas à la petite, tout en l'écoutant me parler de son appareil. Jusqu'à ce qu'on fasse accélérer le pas au lapin. On recommence à progresser à pas plus doux. On ressemble un peu à des agents secrets en mission.

Derrière un buisson, on voit le petit lapereau rejoindre un terrier. Je fais la moue, déçu pour la petite, avant d'avoir une idée.

— Bouge pas.

Je me redresse lentement et vais m'asseoir à quelques pas du terrier. En tailleurs. Je prends une grande inspiration avant de souffler. Je pose mon index et mon majeur sur la terre humide et je projette mon aura dedans. Doucement, des petites plantes verdoyantes commencent doucement à émaner pour se transformer en pissenlit. Y en a une petite dizaine pourtant ça m'a vidé, je crois. 

Et dans le terrier, on distingue une tâche blanche. Qui renifle, curieuse. 

@Katsuyo Oshiro

Le petit lapin renifle le haut de son terrier. Pricie encore enfantine malgré ses treize ans retient son souffle de bonheur. Le petit lapin est tout blanc avec une tache noire sur le bout des oreilles. Pricie attend patiemment sans un geste. Le lapin se dresse sur ses pattes arrières. Il regarde les alentours tournant sa petite tête, Pricie a du mal à ne pas craquer et à ne pas foncer lui faire des câlins.

Mais le petit lapin est sauvage et elle ne veut pas lui faire peur. Avec des gestes lents elle règle l'objectif. Le petit lapin se met aux aguets au léger bruit, Pricie arrête aussitôt de bouger. Elle attend que le jeune lapin s'apaise avant de vérifier d'un coup d’œil qu'il n'y  pas de flash qui ferait fuir le lapin et d'appuyer pour prendre la photographie, elle en prend plusieurs ainsi.

Les moustaches du petit lapin frémissent au vent puis il se met à renifler le sol et trouve un pissenlit qu'il grignote. C'est tout mignon, si adorable que Pricie reprend une photographie, cette fois le petit lapin entend le déclencheur et se met en alerte avant de s'apaiser et de regrignoter un pissenlit.

Il sautille un peu avant de s'étirer et de se lécher le pelage avec attention. Puis sans crier gare il retourne dans son terrier.

« Merci petit lapin j'ai plein de jolis photographies ! » murmure Pricie avec douceur dans un sourire. « On te laisse tranquille à présent ! »

Pricie se relève, elle s'était accroupie pour prendre en photographie plus facilement le petit lapin.

« Merci ! » dit-elle à Katsuyo dans un grand sourire. « J'ai plein de super photographies ! »

Elle regarda les pissenlits et sentit son ventre se serrer, selon elle c'était mal d'utiliser son don, cela lui faisait peur, la secte d'où elle venait disait que Dieu était contre. Que c'était vouloir l'égaler, l’offenser que de tels pouvoirs. Pricie ne pouvait qu'en ressentir de la culpabilité face au divin.

Mais Katsuyo n'avait pas fait de mal elle avait juste voulu attirer le petit lapin. Alors Pricie pensa que Dieu pouvait pardonner la gentillesse même eu par des fins mauvais, du moins l'espérait-elle.

Et elle avait de sublimes photographies.

Elle serra son appareil photo contre elle, son trésor et dit à Katsuyo : «  Quand je développerai les photos du lapin promis je t'en donnerai un double ! » Elle fit un timide mais beau sourire : «  Encore merci. »