Timeline : De nos jours.

J’arrive pas à croire qu’on arrive vers la fin de l’été… Mi-août. Ce n’est pas ma saison favorite mais je suis bien heureuse de prendre ma dose de vitamines quand je le peux. Et je dois faire mes courses parce que de un je bosse ce soir, et de deux, mon frigo est vide, littéralement, à part une bouteille de mayonnaise dans la porte. J’ai donc fait mon entraînement ce matin avec Senri puis après une longue, longue, LONGUE, douche, j’enfile mes survêtements de sports, des sacs cabas sous le bras et je pars au Village. Je me fais une petite marche mais au retour, c’est sûr que je me téléporterai chez moi pour ne pas trop force sur mes muscles non plus. J’aime être fit mais quand même. Avec la longue soirée qui m’attend…

Une fois dans l’épicerie, je me balade dans les rayons et remplis progressivement mon panier. Je fais quelques tours dans les fruits et légumes et la pile de pommes rouges m’interpelle. Putain ça fait longtemps que j’en ai pas mangé je devrais les prendre pour me faire des snacks protéinés avec mon gruau et tout mon tintouin. Je commence à en prendre quelques-unes mais, sans faire attention j’en prends une qui était un peu trop en équilibre sur le tas. Pas de bol, une poignée tombe et se met à rouler dans tous les sens, j’arrive à en rattraper pas mal sauf une qui se met à rouler rapidement vers quelqu’un, accroupi je tends le bras mais elle se cogne contre la jambe de l’inconnu et me rebondit dessus.

« Ha-HA ! Dis-je en attrapant finalement le fruit. »

Je me relève dans un geste de triomphe. Mais meuf. ‘fin j’oublie un truc là. Un sourire en coin, gênée, je me tourne vers la personne en gesticulant.

« Oh merde je suis vraiment désolée, je sais pas qui a fait la pile de pommes mais ça tombe trop facilement non mais pfff… Je m’excuse du dérangement, ça va ? »

Comme si une malheureuse pomme allait blesser quelqu’un t’sais… Mais j’ai paniqué un peu. Juste un micro.

L'enfant de la nature fit en sorte de garder le moral, une bonne humeur. C'était dur, sa mère lui manquait, son père s'inquiétait à cause de son état de santé et aussi la fin proche de l'été. C’était sa saison préférée, il l’adorait pour sa chaleur, ses grandes températures, son grand ciel sans nuage, son soleil bien aimé. Il en profitait le plus possible de cette saison, il était presque tout le temps dehors. Il se baladait, visiter la ville, passait beaucoup de temps dans les parcs, les arbres. Il n’avait perdu cette habitude et encore moins son amour puissant en vers la nature. Une fois par semaine, il devait rentrer à l’appartement, s’en occuper avant le retour de son père. Celui ci revenait presque en week end, aimait l’ordre. Le jeune homme aux longs cheveux longs passait la matinée à faire du rangement, le nettoyage, le linge et l’après midi une terrible et longue corvée l’attendait: Il devait faire les courses, remplir le frigidaire de nourritures. L’une des plus grandes différences avec la jungle, ici on devait aller dans des grandes ‘ maison” pour aller les chercher, les échanger contre des billets verts. Il commençait à en prendre petit à petit l’habitude, il connaissait au moins le chemin par coeur pour y aller. Il avait fait l’effort de mettre un t shirt blanc sans manche, un de ses nouveaux jeans. Il n’était pas loin de l’endroit appelé ‘ magazin”, à quelques rues de chez lui, il pouvait y aller a pied sans problème.

Le trajet se fit sans encombre, il n y avait pas trop de passants, juste des habitués. C’était mieux ainsi, ça lui avait évité de se prendre des remarques dans la fiole. A la longue, le prince de la nature en était usé, c’était chiant et fatiguant de se faire critiquer à longueur de jouer. Ici, les humains ne semblaient peu ouverts à la difference. Il le cherchait aussi, fallait il bien l’admettre, Sorin n’était toujours pas capable de sortir avec ses chaussures. Il n’arrivait à les supporter, meme ses nouvelles paires de baskets. Elles lui faisaient mal, le serraient, lui donnaient cette impression d'étouffement. 

A l’entrée du magazin, il ferma son téléphone portable et le mit précieusement au fond de sa sacoche et en sortit de celle ci en même temps un petit papier jaune. C’était l’un de ses post it, némo, rappel tout où il avait de noter la grande liste de courses. Elle avait été faites de ses mains, les fautes et son écriture enfantin en furent la preuve, dictée par son père hier soir au téléphone. La corvée allait commencé, il espérait en sortir au bout d’un quart d’heure à peine..L’enfant de la nature avait un bon sens de l’orientation et avec le temps, il s’était habitué à la disposition des différents produits dans le magasin. Il commença par la viande, prit deux ou trois trucs sous le bras, se dirigea vers les les fruits et légumes. Ils étaient exposés d’une manière differente du reste des produits, en étagère les uns sur les autres.

“ Hé.. Oups ! ca va !” 

L’agilité et les instincts du prince de la jungle le sauva d’une gamelle ou deux, il se faisait attaqué par des pommes sauvages. Il avait eut le réflexe de les esquiver une a une, s’était accroché a un truc pour éviter le pire  Elles semblaient sortir de nul part, il en sentit une lui percuter la jambe. Anormal phénomène, il le comprit vite, réagissait au quart de tour: Il se pressa à ramasser toutes les pommes et les remis toutes  à leur place.

“ Agile.. vais bien.. toi?’

Il revint vers elle avec deux pommes dans chaques mains, les lui tendit.

Tout ça pour des pommes. Des putain de pommes qui sont mises en pyramide. Déjà, pourquoi faire une pyramide d'un fruit rond? Je comprendrais jamais, oui c'est esthétique mais... CHIANT à prendre? En plus je me retrouve à m'afficher devant tout le monde. Je fais des grands gestes devant cet inconnu, lui demandant s'il va bien. COMME SI une pomme allait lui couper la jambe en deux. Les bras remplis de fruits, je soupire de soulagement qu'il me réponde que ça va. Il m'aurait dit le contraire, je ne sais pas ce que j'aurais fait... 'fin... oui bon. L'inconnu ramassa les dernières pommes au sol et les place. Je lui offre un sourire tout en déposant les miennes puis je tends les mains pour récupère celles qu'il me donne.

« OK super! Je comprends pas pourquoi ils font des piles de fruits comme ça qui sont zéro facile à attraper... au pire des banane oui mais des pommes... Merci de ton aide! »

Je soupire de soulagement.

« Ah oui ça va merci! Vraiment désolée encore, je suis un peu maladroite parfois ça ne m'aide pas tant. »

Je dépose les dernières sur le rack de manière aléatoire, tant pis ils s'occuperont de ranger ça comme ils veulent. Mes yeux se reposent sur l'inconnu.

« Me semble que je ne t'ai jamais vu dans le coin, est-ce que t'es nouveau ici? »

Tout à coup, une grosse voix s'éleva dans les airs, se fit entendre. C'était celle d'une femme, peu contente de la situation mais assez autoritaire . Elle semblait faire appel à des personnes afin de réparer la bétise de la femme. L'avalanche des pommes faisait parler d'elle, presque aussitôt l'ancien seigneur de la jungle vit arrivé deux ou trois personnes sur les lieux. Elles avaient toutes la même tenu, noir et jaune avec le logo et le nom du magasin sur le dos. A peine arrivées, elles affichaient un air blasé, de lassitude comme si ce genre d’accident était courant. Aiko se hata de ramasser les dernières pommes à sa porté, alla les remettre à leur place et se décala sur le coté. Il avait décidé de les laisser faire, était retourné vers la jeune femme avec deux pommes dans les mains. Elles étaient pour elle, il allait prendre les siennes après, il devait en prendre au moins une dizaine. C’était un gros consommateur de fruits et son père aussi.

“ Je sais pas .. Plus de place ? Beau ? “

La jeune femme ralait sur la disposition des pommes sur l’étalage, elle n’avait pas tord dans un sens, la forme ronde de ces fruits ne s’y prêtait pas . L’enfant de la nature les aurait mis les uns sur les autres en gardant le même nombre en dessus et en dessous pour éviter un déséquilibre mais après si le personnel les avait mis ainsi, c’était sans doute pour une bonne raison. Il ne chercha pas plus loin, prit un petit sac en plastique et prit ses propres pommes. Il revient avec un sac bien rempli, un petit air victorieux. Il était content et fier de ne pas avoir fait tomber une seule pomme. Il avait tout de suite pris le coup de main, eut l'intelligence de prendre les fruits les plus hauts. Il tenta de lui expliquer cette astuce à l’aide de signes, de petits mots les uns après les autres. Une explication sans doute claquée au sol, il avait quand même tenter. Le jeune homme aux longs cheveux bruns avait pris son sac de fruits sous le bras, le temps pour lui de reprendre sa liste des courses en main. Il tenta de la relire en vitesse, fut interrompu par une nouvelle question. C’était la jeune femme du début, contre toutes attentes, elle était encore la. L’enfant de la nature l’avait un peu oublié, fut surpris en pensant qu’elle serait déjà repartie. Il eut un petit signe de surprise, le réflexe de se retourner vers elle avec ses deux objets en mains; Sa poche de fruits dans l’une et sa liste dans l’autre.

“ Oui.. Ici depuis..”

Quelques jours, semaines ou moins ? Excellente question, il séchait sur le coup, n’avait encore aucune notion de l’espace temps. Il était incapable de faire la différence mais pour ne pas se faire passer pour l’idiot du village, il eut la bonne idée d’esquiver le sujet en sautant du coq à l’ane.

“ Euh.. Je dois aller.. Euh trouver du.. riz et des pates ?”

Un sourire nerveux, des yeux fuyards, ces deux produits étaient sortis tous seuls de sa bouche, n’étaient même pas sur la liste. C’était un moyen de détourner son intention et trouver une raison pour rester avec elle vu que ca semblait être son désir.

Les mains dans les poches, je fixe d'un air perplexe le garçon qui cherche ses mots quand je lui demande s'il est nouveau. Je sais qu'on est beaucoup à Terrae en terme de communauté, mais ses traits atypiques ne me disent rien du tout. Ma mémoire n'est pas toujours incroyable mais là... 'fin je sais pas, je tente de faire la conversation pour que ce soit moins inconfortable après l'accident des pommes. Au vu de sa réponse bredouillée au final... Il me confirme brièvement qu'il est nouveau mais décide de rester discret sur son temps d'arrivée, ce qui peut être compréhensible, ce n'est pas tout le monde qui a envie d'évoquer ce genre de détails... et de se rappeler du Vide surtout quand c'est frais depuis... récent quoi.

Je lève un sourcil à sa demande et il semble ne pas être un habitué des supermarchés du moins les japonaises. Il ne semble pas être un Nippon de base donc je peux comprendre que le choc culturel peut être... chiant?

« Ah oui, le riz et les pâtes j'vais te montrer si tu veux, suis-moi! »

J'offre un signe de tête dans la direction où nous allons, on traverse quelques rayons pour finalement arriver dans le bon coin du magasin.

« Alors sur la gauche tu trouveras les pâtes et sur ta droite t'as le riz, il y a des options sans-gluten, du riz noir, blanc, brun, pareil pour les pâtes tu devrais y trouver ton compte! En vrai les épiceries japonaises ne sont pas trop compliquées à suivre je te dirais, juste qu'il y a beaucoup de choix haha. T'es originaire de quel coin si je peux demander? »

Cette rencontre était inattendue et loin d'être une partie de plaisir pour le jeune homme aux longs cheveux bruns. Les premières fois étaient les plus compliquées, il avait du mal à se mettre dans le bain, à lancer le sujet. Il aurait très bien pu y mettre un terme, ça aurait été très facile; Prendre ses pommes et repartir dans son coin mais ça serait une forme d'impolitesse et ça allait contre ses propres principes. Il avait trouvé une excuse bidon, ridicule afin de prolonger le temps avec elle, la suivit sans rien dire. Elle accepta de le conduire dans le bon rayon de pates et de riz ou il fut d'ailleurs étonné de n’y voir personne. Il s’avança pres de son interlocutrice, leva les yeux sur tous les produits exposés sur cette grande étagère. Il y en avait beaucoup, une tonne, uniquement du riz et des pates. Un amusement, un émerveillement enfantin, Sorin se surpris lui même à rire avant de se mettre la main sur son front et se le frotta comme s’il venait d avoir une vilaine migraine. En réalité, il était face à un choix cornélien, il n’arrivait pas à se décider. C’était compliqué, il ne savait pas sur quoi il devait se baser malgré l’explication de la jeune femme. Il y avait beaucoup de variété de riz même du riz noir, l’enfant de la nature en avait trouvé un tout en haut. Sa grande taille était très pratiqu d’ailleurs, il n’eut aucun mal à l’attraper. Il tenta de le comparer à un autre paquet de riz mais blanc.

“ différences?”

Il avait beau retourner les deux objets dans tous les sens, se casser les yeux à relire plusieurs fois les petits textes, les deux riz lui semblèrent identiques mais si ca aurait vraiment le cas, ils auraient aussi eut la même couleur. Ce fut sa logique à lui, il n’était pas sur d’être dans le vrai et il avait décidé de lui demander directement pour en être fixé, avoir le coeur net. Entre deux, le jeune homme aux longs cheveux d’or avait aussi remarqué une étrange différence entre les prix. Le riz noir était si couteux par rapport au blanc, c’était aussi étrange. Il allait finir se décider à la suite de sa réponse, en attendant il lui donnait la sienne sur ses origines

“ Viens de la jungle mais je vis pas loin du lycée”

Le riz était compliqué à choisir mais les pates fut un jeu d’enfant à choisir et à attraper, c’était le premier paquet juste à sa droite. Sorin n’avait pas à se casser la tête bien longtemps, il prenait tout le temps les mêmes: Des toutes petites pates, un peu ronde comme des escargots.

“ euh..Aides ? oublie..”

Une fois de plus, le prince de la jungle avait oublié l’une des choses les plus importantes quand il allait dans un magasin pour faire ses courses: Le caddie, ce grand objet comme un panier sur roue qui lui servait pour mettre tous ses articles dedans. Il avait l’air malin maintenant avec ses pates et ses pommes dans les mains sans avoir possibilités de prendre le riz. Il s’était enfin décidé à se sujet la mais il fallait une fois encore une petite aide de la jeune femme

“ toi.. veux quoi ?”

J'observe curieusement le jeune homme qui semble être perdu dans les dix milles choix qui s'offre à lui. Il est vrai que certaines épiceries resteront sur du riz blanc basique style jasmin ou Thai, tandis qu'à Terrae, étant un endroit international on peut retrouver énormément de sortes, passant par le riz brun au riz cassé, riz noir, bla bla bla. Sur le moment, j'offre un sourire rassurant.

« Oui alors celui-ci tu vois c'est du riz à sushi et celui-là c'est du riz grain long! »

Je n'étais pas sûre si c'était suffisant comme explication mais je le laissais regarder, prenant au passage un sac de riz jasmin pour moi. Ça tombe bien, je n'en avais presque plus dans mes placards. Mes sourcils se soulèvent.

« Ah ouais la jungle? Genre... Où? 'fin quel coin? »

Cela était un peu plus clair du pourquoi il avait de la misère dans l'épicerie. Le pauvre se retrouva les bras remplis et je lui fis un signe de la main.

« Attend je reviens. »

Je pars vers l'une des caisses pour lui ramener un panier à roulettes qu'il peut trainer.

« Tiens! Tu peux mettre tes trucs dedans. »

Je le mis proche de lui afin qu'il puisse déposer le tout et lui tandis le petit bras à tirer.

« Je pense que tu devrais être bon comme ça! Je dois continuer mes achats mais il y a plein de gens qui bossent dans les rayons, si jamais tu n'es pas sûr de ce que tu veux prendre! Ça va aller pour toi? »