Les retrouvailles, c’est toujours un beau moment dans une famille unie. Qu’importe le temps ou la distance, l’autre qui nous a manqué est enfin là et tout est prétexte à vivre de nouvelles joies, de nouvelles aventures… Ouais enfin, ça dépend des familles quoi. :

-SENRI YAMADAAA !!!

Si l’arrivée de Kaiko n’avait pas été remarquée jusque-là, maintenant, c’est fait. Faudrait être complétement privé de ses cinq sens pour pas remarquer la furie qui va de couloirs en couloirs à la recherche de son petit frère après une discussion avec des Masters, lui ayant dévoilé tout ce que Senri n’avait pu lui raconter. Pouvoirs, éclipse, et tout un tatouin qu’elle avait à peine pigé, mais elle avait retenu le principal… et le principal était que Senri allait recevoir la branlée du siècle. Non. Du millénaire.

Quelqu’un a le courage de l’arrêter dans sa course pour lui indiquer qu’il était probablement sorti de cours pour aller à la cafétéria et elle pivote sans attendre la fin de la phrase, lâchant un merci quand même derrière elle à la pauvre âme terrifiée par son regard noir. Elle descend les escaliers quatre par quatre, déboule dans la cafétéria et fouille les lieux des yeux avant de le repérer.

Il est encore assis comme un singe, cet idiot. Encore dix ans et il se tiendra comme un pépé s’il continue comme ça… Pourtant elle le voit bien, comme seulement les membres d’une même famille peuvent le remarquer, son nabot a bien grandi. Il avait déjà pris des muscles quand il était ado, grâce au sport, mais il avait sa figure de gamin… et maintenant, c’était un homme, son petit frère. Pour un bref instant, elle fut tellement heureuse de le retrouver, de le voir en plein forme, si grand… Son p’tit bonhomme. Et puis comme on éteint la flamme d’une bougie, le bonheur a disparu pour faire place à quelque chose de bien moins joli. :

-Senriiiiiiiiiiii…

Elle ne lui donne pas le temps de répliquer quoi que ce soit. D’un coup, elle retourne une table -où personne ne se tenait, heureusement, ils auraient volé avec- et en arrache un pied pour s’en servir de batte. Technique Yamada numéro une : réutilisation utile du mobilier no jutsu. En un éclair elle est devant lui, prête à lui défoncer au moins le bide pour sa connerie sans limite. :

-SAMIDARE ! (*)

Elle fait un premier mouvement, faisant croire qu’il s’agit de son attaque mais il n’en est rien. Kaiko a lâché sa batte de fortune dans son geste pour changer de main, une attaque en deux temps. Il fallait ignorer la feinte pour avoir une chance d’arrêter la véritable attaque… et Senri a grandi avec elle alors il y arrive très bien. :

-Senri… Comment t’as osé ?

Elle baisse la tête, serrant les dents avant de la relever, les larmes aux yeux. :

-TE MARIER AVANT TA GRANDE SŒUR ?! Abruti ! Je passe pour une vieille fille maintenant ! IDIOT DE NABOT ! Si la vieille l’apprend, elle va m’organiser des dates avec des abrutis ennuyeux ! J’veux pas de ça moi !

Ah. Oui. C’est ce qu’avait retenu Kaiko de son entrevue avec les Masters… Senri s’était marié avec une femme lors d’une nuit pleine de rebondissements… Alors c’est vrai qu’il y a peut-être plus grave, comme le jour où il s’en est encore pris à des gens, mais il s’est excusé depuis et se force à réparer ses erreurs, tel le Yamada qu’il est. Mais le mariage, ça, elle ne le pardonnerait pas. C’était peut-être une drôle de priorité, mais bon, c’est Kaiko.


HRP (*) : Samidare est une attaque de Yamamoto dans le manga Katekyoshi Hitman Reborn, étant un joueur de baseball, son arme est une batte qui se transforme en épée, et étant le Gardien de la Pluie, ses attaques portent des noms en rapport avec l’eau. Samidare veut littéralement dire « Pluie de Mai ».

Parfois, Senri portait des lunettes. Il n'avait aucun problème de vue. Alors il avait retiré les verres. Mais il avait lu dans un manga que ça rendait intelligent, les lunettes. Alors, il avait mis des lunettes sans verres pour se rendre intelligent. Sa veste d'uniforme était posée sur le dos de sa chaise, il était penché sur un carnet.Autour duquel gisait ses affaires de cours. Il avait probablement vidé son sac avant de récupérer son carnet de pouvoir et de griffonner des choses dessus.

Un gobelet de chocolat chaud était posé sur la table. La fumée s'en échappait mollement. Senri était concentré. Il voulait finir la mise au point d'une nouvelle technique avant de rattraper les cours qu'il avait manqué avec ses missions.

S'il avait demandé à arrêter l'école pour se consacrer aux missions, quand il était à l'institut et sans mission, il faisait l'effort de se rendre en cours. Nikkou ne cessait de lui répéter qu'il était bête. Il allait lui prouver le contraire !!! Et parfois, il croisait Chou dans les couloirs.

Bref. Alors qu'il travaillait, il sentit le murmure lugubre et froid de la mort. Un murmure qu'il n'avait pas entendu depuis longtemps.

Un murmure suivit d'une table retournée. Pas de doute.

Il s'était levé de sa chaise subitement, en envoyant son crâne légèrement en arrière pour finalement le jeter contre la batte improvisée fusant vers lui. L'inertie fit voler la batte en éclat et écorcha le front de Senri. Mais, c'était bien la dernière de ses préoccupations.

— Kaiko... Comment t'es arrivée, là ?

Répondre à une question par une autre face à ta sœur ? Je vois que tu ne tiens plus à la vie.

— HEIN MAIS QU'EST-CE QUE TU RACO... Ah oui. Afya. Las Vegas. LA Panthère. MAIS ATTENDS LAISSE MOI EXPLIQUER STUPIDE PERCHE !!!

C'était comme a la maison.

— Je pouvais pas être marié !!!! J'ai donné le mauvais âge !!! Donc les papiers étaient faux !!! Faut être majeur pour se marier dans les casinos !

Sur ta tombe, tu préfère "Warrior" en majuscule ou en minuscule ?

— ET SI LA VIEILLE ET LE VIEUX ÉTAIENT AU COURANT JE SERAIS PLUS ICI TU SAIS TRÈS BIEN !!! D'ailleurs. Pourquoi t'es là ? Si tu m'as envoyer des messages, j'ai cassé mon téléphone.

Dans la cafétéria, ceux qui connaissaient Senri, eurent un frisson. Kaiko avait dit "grande-soeur" en parlant d'elle. Terrae était perdue. Il y avait deux Yamada.

Elle ne s’attendait pas à ce qu’il explose la batte, ‘fin, le pied de table, d’un bon coup d’boule. Elle fut surprise, quand même. Senri n’était plus un nabot… Elle fixait le bout de batte qui lui restait dans la main, contemplant à quel point le temps passait, qu’elle était vieille et que son petit frère n’était plus petit… Putain le salaud lui a filé un coup de vieux après un seul coup de boule. Elle débloque quand il lui demande comment elle est arrivée. :

-Beh avec ma caisse… j’allais pas l’abandonner.

Déjà qu’elle allait vivre dans des dortoirs pendant elle ne sait pas combien de temps avant de pouvoir avoir sa chambre ici -le seum est présent. Et pis soudain elle se rappelle qu’elle était en colère. Se faire traiter de grande perche a facilité cette tâche ; ok, petit bonhomme a grandi mais il est toujours aussi énervant. Bien. :

-J’me doute que t’as pas donné ton vrai âge, troufion ! Mais qu’est-ce qui t’es passé dans la tête pour faire ça ?! J’ME DOUTE QUE LES VIEUX SAVENT PAS, t’as dû encore te trouver dans une situation galère j’imagine pas…

En fait si, elle imaginait et y’a à peu près treize scénarios catastrophes qui ce sont dessinés dans son esprit. Et pis Senri en rajoute une couche en disant qu’il a cassé son téléphone. Elle hurle en le pointant avec le morceau de pied de table qu’est resté dans sa main. :

-PTHFGNH ! TU POUVAIS PAS ME DIRE QUE T’AVAIS PLUS DE TELEPHONE ?!

…Beh non puisque qu’il n’avait plus de téléphone. Mais dans le cerveau de Kaiko, Senri aurait pu emprunter celui d’un camarade ou d’un prof, envoyer un pigeon, faire des signaux de fumée… Elle n’en avait rien à foutre de comment tant que ça lui aurait permis de débouler pour le remplacer, son putain de téléphone. Son regard tombe sur le morceau de bois qui est encore dans sa main. :

-Et on casse pas le matos des autres. grogne-t-elle en lui balançant le bout de bois sur le front. Je suis là pour-… Kaiko hésite, n’ayant pas envie que Senri pense que son imbattable et inflexible sœur puisse se sentir « vide »… mais préfère rester honnête. Parce qu’apparemment je ressens le Vide, aussi.

Elle tapote la table du bout des doigts. Voilà, bon, c’est dit, pas besoin d’en faire tout un plat. Elle redresse la tête et remarque que les autres présents dans la salle les fixent… Bordel ils ont l’air terrifié. Ils ont pas de frangin ou de frangine avec qui boxer ? Oh mince les pauvres. Kaiko fait un geste vague de la main. :

-Je… nettoierai. Veuillez vous occuper de vos oignons, merci.

Elle s’assoit en faisant racler la chaise, jambes écartées, avant de jeter un regard sombre à Senri. :

-Et toi tu vas bien m’expliquer ce qu’il s’est passé. Si je suis satisfaite par tes explications, j’envisagerais de pas te faire trop souffrir.

Aaah~, c’est beau la famille.

La réponse de Kaiko à Senri fut pour le moins, déconcertante. Car, factuellement, c'était vrai. Il ouvrit la bouche pour parler, puis la referma. En fait, il ne savait pas quoi répondre à ça. De toute façon, Kaiko enchaîna. Et pareil, Senri eut du mal à répondre. Il haussa simplement les épaules.

- C'est surtout quand on a essayé d'être un couple que c'était bizarre.

Kaiko ne s'arrêtait jamais, quand elle était en colère. Senri avait compris que crier plus fort,  ne servait à rien face à l'écrasante autorité de sa sœur. Mais, ce n'est pas parce qu'il avait compris l'inutilité de quelques chose qu'il allait arrêter de le faire.

- BAH NON TOUT CE QUI EST ÉLECTRONIQUE JE LE GRILLE, PARCE QUE MES DOIGTS SONT TROP GROS ALORS JE M’ÉNERVES ET QUAND JE M’ÉNERVE JE GRILLE LES TRUCS ! Ou, je tape dedans, mais ça tu sais déjà.

Les Yamada finirent par regarder le bout de bois, dépités. Elle était gonflée ! C'était pas sa table, oh ! Ce qui suivit ensuite fit directement redescendre Senri. Sa sœur aussi ressentait le Vide ? Pourquoi ? Elle avait toujours été géniale, sûre de ce qu'elle faisait.

- Ah, toi aussi...

En fait, il ne savait pas vraiment comment réagir. C'était quoi le Vide, finalement ? Une sorte de maladie ? Quelque chose de mental ? Pourquoi est-ce cela donnait des pouvoirs ? Tant de questions métaphysiques à laquelle sa sœur aurait sûrement la réponse. Ou, au moins elle ferait semblant de l'avoir et lui, comme pour se rassurer prendrait ses paroles pour acquis.

Elle s'adressa au reste des gens avant de s'asseoir. Et de demander des comptes à Senri. Il regagna sa place également, en essuyant son front. Il y avait de la sauce tomate dessus, visiblement.

- Ce qu'il s'est passé quoi ? Pour le mariage ? Je crois que c'est parce que j'ai bu de l'alcool.

It was at this moment, Senri, knew he fucked up.

- Attends mais, quand tu dis "ma caisse", tu parles du tas de ferraille qui a l'âge de Mamie ?

La voiture de Kaiko et leur grand-mère, dans la même phrase. Si avec ça, la conversion ne change pas de direction, c'est que Kaiko est vraiment en colère. Et qu'il allait mourir.

Y’a vraiment des phrases qu’on s’attend pas à entendre dans sa vie… Et le flegme absolu de Senri quand il dit « C’est surtout quand on a essayé d’être un couple que c’était bizarre. » a tiré toutes les sonnettes d’alarmes de son cerveau qui baigne dans l’instinct protecteur de grande sœur made by Yamada since 2001. Pour le coup, elle l’écoute plus qu’à moitié quand il s’explique pour son téléphone -des explications pourries d’ailleurs, elle allait lui acheter une tablette, qu’il essaie après de se plaindre de ses gros doigts de p’tit nabot sans déconner- parce que cette phrase était ce genre de point culminant dans une conversation qui dévoilait trop mais n’expliquait rien… et rendait Kaiko absolument folle.

Senri ne commente pas le fait qu’elle puisse ressentir le Vide elle aussi, et quelque part, elle est bien contente qu’ils aient d’autres choses à régler plutôt que de parler de ça. Elle tapote son index sur la table, faisant vraiment de son mieux pour rester calme, lui laisser une chance de raconter tout ça quoi. C’est une grande sœur, pas un monstre eh…. Quoi qu’on en dise. Et donc. Raison numéro un de ce mariage surprise. Senri a bu. Kaiko s’immobilise, le regard qui s’agrandit.

Alors. Elle n’est pas conne, elle a été ado aussi, elle a bu avant d’être majeure. Elle n’a jamais empêché Senri de faire ce qu’il voulait, même des trucs techniquement illégaux : fumer, boire, être con c’est la base de la jeunesse pour beaucoup. Vivre ses expériences, apprendre de ses erreurs, tout ça quoi… Elle lui a juste toujours dit de faire gaffe, d’être modéré autant que possible parce qu’être bourré, c’est plus ouvrir la porte à la connerie… c’est l’adopter, tranquille, l’installer dans son lit, lui faire un bol de soupe et lui chanter une berceuse. Mais combien de LITRONS d’alcools, combien de non-modération, combien de CONNERIES il a adopté en une soirée pour faire ça ?!

Il faut savoir qu’à ce moment, la pression artérielle de Kaiko bat des records… mais allez savoir, le fait que son petit frère tente un changement de sujet en : PETIT UN, insultant sa brave titine -un des surnoms de sa voiture- et PETIT DEUX, juste, parler de Mamie… C’est non. C’est la goutte d’eau qui te bombe nucléaire la cruche. Kaiko vient s’exploser le poing sur la table, tellement qu’elle réussit à fendre le bois. Elle le relève vers son visage, se bouffe à moitié la lèvre comme si elle retenait toutes les insultes de la terre entière avant de finalement détourner le regard de Senri. Y’a un silence de mort dans la cafét’…

Yep. Elle était tellement en colère qu’elle ne gueulait plus. Elle pourrait en être surprise elle-même… …bon peut-être plus tard par contre. Parce qu’avec la colère, il y avait de la tristesse, de la déception, du remord,… Et comme souvent, Kaiko préfère ne pas montrer ce qu’elle ressent. …aussi, elle prenait son temps parce qu’elle hésitait entre donner une mort rapide et sans souffrance et une longue séance de torture à base de pinces à linge et de tournevis -ne posez pas de questions. Mais c’est avec une voix autoritaire et calme à la fois qu’elle réussit à reprendre la parole. :

-Senri. Ne change pas de sujet. C’est sérieux. Tu-… elle marque une pause. Je sais que t’es pas débile et tu sais que je serais toujours de ton côté. Mais faut que tu réalises à quel point ça m’inquiète… Tu t’es marié mais ça aurait pu être tellement plus grave ! Si-… je sais pas, si vous aviez été plus loin ? Si tu avais eu des rapports non protégés ?... Si elle avait été enceinte ou pire ch’ais pas !

Ahah. :

-J’t’ai jamais rien interdit Senri parce que d’abord, ch’uis ta sœur, pas ta mère. Mais plus que ça je te fais confiance. Après ce qu’il s’est passé quand t’étais au lycée, je t’ai fait confiance. T’as réalisé tes torts et t’es allé de l’avant. T’es parti à Terrae, je t’ai fait confiance. Et-… Et quoi je me suis trompée c’est ça ?

Elle frotte son visage avec ses deux mains… Elle n’aurait pas dû dire ça. Elle ne voulait pas que Senri se sente coupable parce qu’elle avait la sensation de ne pas avoir été là, encore, pour son petit frère. FUCK SHIT elle aurait peut-être dû s’énerver en fait, ça aurait été plus simple. :

-Ok bon. Juste-… Continue d’expliquer et j’te déconseille de parler de ma caisse ou de Mamie parce que c’est vraiment pas le moment.

C’est assez étranger quand on aime les gens, on a tendance à s’énerver beaucoup plus vite et avec une violence inouïe. C’est exactement ce qui était en train de se passer. Senri le savait, il était en tort. Il écouta les remarques froides de sa sœur qui étaient comme des poignards. C’était dur à entendre. C’était dur parce que cela montrait que rien n’avait changé. Il était toujours le même. Il continuait de causer dû soucis à sa sœur.

« Je t’ai fais confiance. »

– T’aurais pas dû.

Il avait lancé ça sèchement. Alors que ses yeux étaient rivés vers son siège et ses pieds. Avec tout son courage il releva les yeux vers Kaiko.

– Le mariage, c’est rien, grande-sœur.

Il regarda autour de lui, gêné. Une boule nouait son ventre, sa gorge se serrait tellement qu’il lui semblait suffoquer. Peut-être que s’il lançait la table contre une vitre, il pourrait fuir ? Oui, il envisageait sérieusement cette option. Il finit par reporter son regard sur la trace de poing laissé par Kaiko. Hm, s’il en croyait les jeux auxquels elle l’avait fait joué, la table était abîmé, ce ne serait pas suffisant pour briser la vitre.

Il regarda Kaiko. Son visage à la fois doux, mais terriblement sévère. Elle était triste et très certainement déçue.

Pourquoi ne l’avait-il pas appelé déjà ? Car il n’était pas du genre à téléphoner régulièrement, se contentant – quand il avait un téléphone – de quelques sms. Parfois un message vocal de dix minutes pour se plaindre et hurler.

S’il avait autant fui la discussion c’est pour éviter de parler de ce qu’il avait fait.

– J’ai recommencé. Exactement comme au lycée.

Il marqua une pause.

– Non, pas comme au lycée. Ça a été pire, en fait. Je me suis même pas battu.

Si, l’incident de son lycée avait été unilatéral, il avait d’abord commencé par une bagarre entre Senri et sa victime.

– C’était pas un combat, juste un passage à tabac.

Il ne faisait même plus attention au reste des gens. D’une main, il fit glisser ses affaires dans son sac.

– Tu t’es trompée, grande-sœur. J’aurais beau essayer de faire tout ce que je peux pour me racheter, aider Terrae, ça empêche pas que j’suis juste un tocard qui fait que d’s’battre et qui le fait même pas correctement.

Il marqua une dernière pause.

– Désolé d’avoir parlé de Mamie.

Il y a quelque chose de terrible qui nait en Kaiko, lorsqu'elle entend son frère lui dire qu'il aurait pas dû lui faire confiance... Elle se sent mal parce qu'elle aurait dû être là pour lui, c'était sa mission certes... mais pas que. C'est même... au-delà de ça. C'est peut-être terriblement naïf de croire en la rédemption mais Kaiko y croit. Pour son frère, sa famille, pour elle-même... toutes les pauvres âmes qu'elle connaît qui sont capables du pire alors que leur meilleur est magnifique. Et là c'est son frère. Son frère qu'elle connaît mieux qu'elle-même, et tu trouveras pas d'autre âme aussi loyale et gentille et ça la fout en l'air. Ça la fout en l'air que Senri ne réalise pas à quel point il peut être autre chose que ce que ses pulsions laisse deviner.

Elle le regarde, et il la regarde, et le monde autour d'eux peut aller se faire foutre. Ce mariage, ça a profondément blessé Senri. Elle ne comprend pas comment ou à quel point mais il se déteste déjà assez pour ça... Et elle vient d'en rajouter une couche. Elle se calme d'un coup, quand il parle du lycée... Il s'est passé tellement de choses ici, de choses dont il n'a pas pu parler, dont il n'osait pas parler... Plus que de savoir qui doit en assumer la faute, il fallait faire quelque chose... La dépasser, l'assimiler.... Alors elle se tait. Elle l'écoute parler de ce "règlement de compte", elle écoute sa souffrance... A peine il commence à ranger ses affaires qu'elle se lève.

Senri, tu sais que tu vas pas réussir à t'enfuir aussi facilement... Elle décale son sac pour s'y installer à la place, passe un bras au-dessus des épaules de son frère pour l'amener contre elle. Il s'excuse d'avoir parlé de Mamie Yamada... :

-Merci mon grand.

Elle regarde son visage... et vire les lunettes pour s'occuper de la blessure à son front. Parce que oui, elle avait remarqué figurez-vous... Elle avait choisi d'ignorer jusque là. :

-Vire-moi ça je sais que t'en as pas besoin. Elle attrape ses joues, observe la blessure. Petit frère, je ne me suis pas trompée... et je ne me trompe jamais t'entends ?...

Elle lui sourit, toute cassée à l'intérieur aussi. :

-T'es pas un tocard mon grand. T'es un Seiya. Quand tu tombes tu te relèves, et rien que pour ça je suis fière de toi.

Elle le prend dans ses bras... Vous savez, ce câlin Yamada qui a l'air d'une prise de catch mais qu'est juste plein de tendresse... :

-Je vois que j'ai raté beaucoup de choses... Mais ça va aller, on va se relever tous les deux. On va s'entraider. Team Yamada, tu sais ?

Team Yamada, pour toujours.

Maintenant que Senri y songe, c’était complètement abruti de ranger ses affaires. Évidement que Kaiko n’allait pas le laisser partir. Elle alla même jusqu’à pousser ses affaire pour s’asseoir sur la table. Elle lui retira les lunettes en lui disant qu’il n’en avait pas besoin.

– Bah, ouais, elles avaient pas de verres. Mais ça rend intelligent il parait !!! J’en avais besoin pour ça !

Il tendit son bras pour attraper le cahier où il compilait ses notes à propos de ses pouvoirs avant d’être capturé dans le « câlin » de sa sœur. Il se mit à geindre, gêné par le soudain geste d’affection.

– Eh !! J’suis plus un gosse !!! Aïe!! Tu fais mal !!

Il disait ça, mais en réalité il était vraiment heureux de la revoir. Et même si le fait qu’elle lui pardonne aussi facilement n’arrangeait rien à son sentiment de culpabilité, il choisit d’enfouir ça pour le moment. Quand elle le réconforta, il bomba instantanément le torse, toujours pris dans l’étreinte ce qui donnait quelque chose... d’unique ?

– Bah bien sûr !!! Rien n’arrête un Yamada !!!

Il releva la tête vers elle.

– T’es arrivée depuis longtemps ? T’as eu le temps de visiter ? Le gymnase est chouette.

S’il y a une dizaine de choses plus interessantes que le gymnase à montrer où expliquer à une nouvelle arrivants - tel que le fonctionnement des ailes ou même du village - pour un Yamada, c’est toujours le gymnase qu’il faut découvrir en premier.

...Bordel qui lui a mis dans la tête que porter des culs de bouteille rendait intelligent ?! Elle allait lui dire ce qu'il en était avant de se raviser ; des fois elle avait la flemme de discuter la logique de son frangin... mais là c'est surtout qu'elle voulait voir dans combien de temps il allait se rendre compte que ça ne marchait pas.

Le temps qu'elle le choppe pour le "câliner", elle avait jeté un coup d'oeil sur les notes de Senri... et c'est qu'elle a failli lui foutre le doute concernant le fait que les lunettes rendent intelligents pendant une seconde mais- ce sont les notes de Senri les gens.

Mais il était un Chevalier, pas un tocard, et il le lui prouva en bombant le torse,... de travers... et pas vraiment OUAIS BON elle le tenait encore,... et en disant que rien n'arrête un Yamada. :

-BIEN DIT !

Elle tape de nouveau la table du poing. La table qu'elle a déjà frappé... La table qu'est déjà fendue... La table qui s'effondre d'un coup. Cette fois, quelqu'un vient leur demander de sortir. Elle bougonne mais obtempère. :

-Z'avez qu'à acheter un mobilier solide ch'ais pas pfft.

Elle masse sa nuque et se tourne vers Senri qui avait été viré lui aussi sans préambule, par sa faute... Mais elle avait retenu sa proposition. :

-Ok. Gymnase alors. Et un bar. Je suis arrivée y'a genre... deux heures, donc ouais, pour une fois tu as des choses à montrer à ta sœur.

Elle lui tapote l'épaule avec un sourire, avant de serrer sa main en le perdant. :

-Mais pense pas qu'on va zapper notre conversation pour autant. On va reprendre les choses plus calmement, c'tout...

Et elle veut rattraper les choses... il lui avait juste manqué maintenant qu'elle arrive à aligner deux pensées cohérentes. Elle prend une inspiration. :

-Alors. Tu as... battu quelqu'un. Tu t'es marié. Dis-moi ce que t'as fait après.

Kaiko/Senri
Après avoir été gentiment invité à sortir, Senri réajusta son sac sur son épaule et soupira entre ses dents quand sa sœur l’avertit que leur discussion n’allait pas s’arrêter. Il détestait devoir affronter les problèmes autrement qu’avec des gants de boxe.

Il poussa une porte d’un coup d’épaule pour aller vers le hall d’entrée. Ils passèrent devant les dortoirs des novices masculins.

– En fait, le gymnase est juste à côté de ton dortoir, celui des mecs est à côté de la cafet. Là, c’est la cour de l’institut, d’où t’es arrivé, j’imagine et, c’te porte, là, c’est vers le village.

Il marchait les mains dans les poches, le dos légèrement voûté, roulant des mécaniques. C’était une démarche qui pouvait paraître caricaturale ou ridicule, mais chez Senri, ça paraissait presque naturel.

Il poussa une nouvelle fois une porte avec son épaule, après être passé les dortoirs féminins, et dévoila à sa sœur le gymnase.

– Sinon, tout ce qui s’est passé c’était lié à l’éclipse. En gros, nos pouvoirs ont pas arrêtés de changer, ça a foutu le bordel. Et du coup, ceux qui ressentait le vide, sans être à Terrae, avait leur pouvoir direct. Alors fallait les récupérer. J’ai visité plein de pays, l’Angleterre, l’Amérique, un pays pérave dans l’océan océanique truc, à côté des pays où y a des kangourous, j’crois. Ça ressemblait à Sendai mais en pays quoi. C’était minuscule. Pis, y a eu l’Inde... je, crois. J’ai pas beaucoup de souvenir de ça. Et puis récemment je suis allé en Amérique dans une planque de mafieux. Je suis me suis entaillé la joue pour pas avoir à parler.

Il montra alors sa joue avec la légère traces blanche. Les guérisseurs étaient vraiment doués! Senri savait qu’il allait se faire hurler dessus, réprimander, mais ce n’était pas juste pour se vanter qu’il disait ça. A travers ses mots, sa voix trop assuré. Il avait peur. Surtout maintenant que sa sœur était là.

– C’est compliqué. Terrae a des ennemis. Surtout un. Le centre. J’suis pas un spécialiste, mais... je les ai rencontré deux fois. Deux fois ça s’est mal passé.

Le gymnase était vide. Senri s’avança vers un sac et commença à frapper dessus, doucement. Juste assez fort pour que le son de ses poings et pieds résonnent contre le sac.

– Ils... quand on est allé chercher les jumelles, chez les mafieux là. Ils ont débarqués. Avec des armes. Et je-

Son pied retomba sur le sol, il pivota sur lui-même. Face à sa sœur et se jeta dans ses bras. La voix cassée par les sanglots.

– J’ai vu un gars tomber Kaiko... et il s’est pas relevé, putain.

La tête enfoui contre l’épaule de sa sœur, il continua de pleurer.

Senri est Senri, et elle aura beau lui répéter de se tenir droit quand il marche, il le fera jamais. Bon elle marche avec les mains dans les poches aussi mais elle écarte pas les jambes comme un crabe... Au moins, il lui présente l'Institut. Elle a déjà une carte mais c'est bien plus sympa de découvrir l'endroit avec lui... ben parce que déjà c'est son petit frère, c'est sa personne préférée et ensuite il a vécu ici, il peut lui balancer des petites infos au calme. Genre où sont les bars ? Les bg à draguer ?... La base quoi. Il a dit le principal mais des détaaails bon sang !

Mais Senri n'a pas les mêmes priorités que sa sœur et il préfère les faire entrer dans le gymnase. Là il enchaîne sur ce qu'est l'Éclipse et ses conséquences ; les pouvoirs qui se mélangent elle savait, mais que des gens en reçoivent aux quatre coins du monde et qu'il faille les récupérer, ça elle en savait rien. Dans tout ce bordel, pendant un bref instant, elle est contente pour Senri. Il a vu le monde. Et Kaiko a toujours voulu visiter les États-Unis ; qu'il en ait eu l'occasion la rendait sincèrement heureuse... Et elle aurait pu le dire si Senri n'avait pas balancé qu'il s'était entaillé la joue pour pas parler devant des mafieux. :

-...Hein ?

En vrai, c'est tellement du Senri tout craché de se blesser volontairement pour pas faire une connerie... Mais Kaiko a surtout bloqué sur le mot "mafieux". Il lui montra sa joue mais elle peinait à y croire... Terrae avait envoyé son frère chez des mafieux et elle en revenait toujours pas. Alors, vous allez m'dire, Kaiko connaît des yakuzas c'est pas glorieux non plus. Mais elle ne leur doit rien, elle n'a jamais eu de dettes avec eux et n'y allait jamais de front pour un truc qui ne la concernait pas, ou pour les emmerder... Et elle était adulte ! Senri est un gamin qui se plante la joue parce qu'il croit que c'est une bonne idée ; qui est le fou qui a autorisé ça ?!

MAIS C'EST PAS FINIIII ! Parce que Terrae a des ennemis. Des. Pluriel. Putain.

Senri commence à taper le sac... Ils ont sauvé des jumelles d'une bande de mafieux, ils avaient des armes,... et l'instant d'après Senri, s'est accroché à elle, désespéré, sanglotant dans son épaule qu'il avait vu un homme tomber pour ne plus se relever. Mort ?...

Qu'est-ce qu'elle pouvait faire ? Elle arrivait si tard !... Est-ce que Senri avait pu en parler à quelqu'un d'autre ? Le connaissant, il avait dû tout garder à l'intérieur, avait préféré jouer les durs. Et puis voilà, maintenant il craque son nabot... Son p'tit nabot... Kaiko déglutit, elle serre Senri en retour. Il est grand maintenant, de quelques centimètres de rien, mais ça changera pas qu'elle peut le tenir, qu'elle veut le protéger. :

-Je suis là mon grand. qu'elle murmure.

Elle caresse son crâne en se retenant de pleurer, lever la tête vers le ciel l'aide un peu. Senri a frappé un innocent, s'est marié et il a vu quelqu'un mourir... Bordel. ....Pourquoi elle n'avait pas réagi avant ? Pourquoi elle n'avait pas été là pour lui alors que c'était son seul but dans la vie ?... Quelle honte. Elle ferma les yeux pour ne plus y penser, là elle devait se concentrer sur Senri qu'était encore tout chamboulé. ...Senri qui pleurait jamais devant elle... :

-Tu as parlé de jumelles... elles étaient retenues par ces gens c'est ça ?... T'es en train de me dire que tu as sauvé deux petites filles mon champion ?

Elle essaie, elle veut lui trouver le positif dans cette situation affreuse pour au moins le calmer. Après... Elle a zéro plan pour après. Eh, elle fait ce qu'elle peut euké ? C'est une grande sœur ratée faut pas l'oublier. Par contre elle le lâche pas hein.

Senri ne craquait pas souvent, pour la très bonne raison qu'il n'aimait pas ça et faisait tout pour garder les choses pour lui. Donc, dans cette situation, il n'était pas tout a fait à l'aise. Il se sentait même très mal. Malgré tout, l'étreinte de sa soeur avait du bon. Ça faisait longtemps. Il releva la tête, essuyant son nez avec sa manche, en acquiescant suite aux paroles de Kaiko.

— Hm, ouais. Fin, j'étais pas tout seul. Je voulais aller les voir pour savoir comment ça se passe pour elle, mais elles doivent être traumatismés, je pense.

Quand bien même Senri avait toute les difficultés du monde a user de son pouvoir de sensitif, il avait réussi à travailler sur son empathie.

— Mais, ça va, les masters s'occupent des enfants, alors j'imagine que ça ira. Hem, désolé, hein. Pour euh, tout ça.

Oui, il était un peu gênés. D'autant que ça faisait bizarre de pleurer en fait. Mais c'était assez libérateur.

— Donc, euh voilà le gymnase. Y a du matos pour un peu tout. Sauf la muscu, c'est plus a la salle d'entraînement. C'est une salle pour s'entraîner avec les pouvoirs mais y a aussi des haltères.

Senri Yamada, spécialiste en déni. La visite pouvait donc reprendre. Il essayait tout du moins. Il avait un peu vidé son sac mais, il y avait encore beaucoup de chose à dire.

Senri renifle et explique la situation des petites qu'il a sauvé... Il n'est sûr de rien... Enfin si, une chose : les Masters s'occupent d'elles, et ça lui suffit. Kaiko fait la moue, elle serait du genre entêtée à vouloir prendre des nouvelles des gens qu'elle a sorti de la merde, mais c'est elle. Et Senri fait preuve d'une attention rare en disant qu'elle devait être traumatisées, sous-entendant qu'il voulait pas les blesser en réapparaissant dans leur vie, pouvant leur rappeler un moment difficile. Alors elle comprend et ne dit rien. Elle le regarde juste reculer un peu en essuyant sa morve avec sa manche, technique qui a fait ses preuves. :

-Tu t'excuses... pour tout ça ? Tout ça quoi ? J'vois rien moi.

Elle regarde à gauche, à droite, au plafond même. Yo, c'est une grande sœur, pas un tyran ! Kaiko sait quand est-ce qu'elle doit se foutre de la gueule de son nabot de frangin et quand elle doit ignorer "tout ça" pour préserver le fragile honneur d'un homme. Enfin bref, elle tape vaguement le sac de frappe, l'air absente, notant que le matos de muscu était plutôt dans la salle d'entraînement avant qu'ils ne continuent la visite. Elle n'avait aucune idée d'où il l'emmenait par contre -bar ? café ? suspense ?-, et elle ne voulait pas trop insister sur le sujet des Missions, vu le dawa que ça avait l'air d'être. :

-Sinooooooooooon... Va falloir que tu me dises qui est le malheureux ou la malheureuse qui a eu la malchance de se marier avec toi ! Enfin nan. Surtout comment t'as fait ! Parce que déso pas déso, mais tu ne sais pas draguer nabot.

Oui. Petit un, personne n'arrivera à convaincre Kaiko que Senri est hétéro. Parce qu'elle connaît son frère, et puis, j'veux dire... Kaiko quoi, vous l'avez vue. Bon. Ça l'a toujours amusée en plus d'imaginer la réaction de leurs parents face à leurs deux gosses so queer ... Petit deux, non, Senri ne sait pas draguer. Non. Et rien que de l'imaginer essayer, Kaiko lâche un rire qu'elle n'a pas réussi à contenir en scellant ses lèvres. Surtout que maintenant qu'elle sait qu'il y avait de l'alcool dans l'équation, ça devait être catastrophique ahah !

Senri poussa un faux soupir d'agacement quand Kaiko fit comme si il ne s'était rien passé. Il se recula, essuya son nez et commença à se diriger vers la sortie, pour amener sa soeur au gymnase. Il se figea quand elle remit le sujet d'Afya sous le tapis.

- Mais !!! Parle pas de ça trop fort !!!

Senri était cramoisie, mais surtout ridicule, parce qu'à moins que le sac de boxe soit doté d'oreille et d'une langue, personne n'aurait pu rapporter quoique ce soit. Le garçon se renfrogna.

- C'est euh. Tu sais... les trucs super fort, là ! Je me souvenais de rien !!! Je me suis réveillé dans une baignoire avec des tatou...age effaçable à l'eau.

SENRI T'ES EN PUTAIN DE DEBARDEUR TOUT LE MONDE VOIT TON COEUR AVEC UNE FLECHE DEDANS, TON "$W4G" ET SURTOUT L'ENORME "WARRIOR TELEPORTER" DANS TON DOS. Bref, pas crédible pour un sous. Mais ! Senri ne s'était pas rendu compte de cet erreur et s'y enfonça avec la grâce du cachalot aux hormones qu'il était.

- C'est fou ce qu'ils font maintenant hein! On aurait dit des vrai de vrai ! Un jour, je m'en ferais un, et personne pourra rien me dire parce que j'suis adulte en fait !!!

Finalement, c'était lui qui parlait le plus fort. Il poussa les portes de la salle pour laisser passer sa soeur.

- Je t'emmène au gymnase. J'pense on peut prendre de quoi faire un basket, mais y a aussi des battes et des gants de baseball, mais j'crois faut une autorisation pour la batte. Tu veux on essaye ?

Avec tout ça, il avait esquivé le sujet fâcheux de son mariage avec un large succès. Il n'avait même pas parlé d'Afya ! Il était assez fier.

On pourrait résumer l'expression du visage de Kaiko à une emote : le :3 ... Faut pas lui dire de se taire... surtout quand y'a personne. :

-Parler de quoi ?... De ton ex-FEMME ?

Le mot résonne dans la pièce vide et elle éclate de rire sans insister plus. C'est marrant de voir Senri rougir pour rien... c'est moins marrant quand ils commencent à se taper dessus alors elle finit par se taire, connaissant parfaitement la limite de son nabot.

Elle hausse un sourcil quand il lui parle de tatouages "effaçables à l'eau" avant de zieuter ceux qu'elle peut apercevoir sur la peau de son frère. Elle lui claque la nuque. :

-Me prend pas pour une bille, je sais très bien à quoi ressemble un vrai tatouage p'tit merdeux.

Elle en a un, bien caché, mais oui elle en a un aussi. :

-Tu sais que je m'en fous des tattoos. Fais juste ça de manière responsable avec des gens qui respectent l'hygiène pour éviter de choper des maladies c'tout ce que je demande.

Parce que oui, Senri est adulte et il fait ce qu'il veut. Adulte ahah. OH MERDE son PETIT frère est ADULTE. Rendez-lui sa jeunesse ! Ils sont passées où ses vingt ans, à elle ?! ELLE SAIT PLUS OMFDLFJKDJSH !

Elle était reparti dans la spirale infernale du coup de vieux quand Senri lui a tenu la porte pour sortir... tout en l'appâtant avec ce qu'elle aimait le plus -après la bière- : le sport. :

-OH YES ! Un basket suffira pour t'éclater nabot, t'inquiètes ! Mais n'oublie pas qu'on doit aller prendre une bière quelque part après, rattrapez le temps perdu tout ça t'sé !

Oui, elle y tient à ce verre avec lui.