Les derniers rebondissements autour de ces fichues injections du Centre l’ont tenu occupé durant de longues nuits blanches. Evidemment, il ne peut pas squatter la salle de science toute la journée à cause de la présence d’élèves, parfois ; il lui arrive parfois d’oublier quand sont les cours quand il a une idée qu’il lui faut tester, mais Maria l’invite toujours gentiment à dire bonjour aux élèves et à s’installer dans le petit labo à l’arrière de la salle de classe malgré tout, s’il n’est pas trop dérangé par le bruit. Etonnamment, ça ne le dérange pas systématiquement ; en ce moment, particulièrement, le bruit l’empêche de trop penser. Il croise quelques têtes connues dans ces salles de classe, de temps à autres, et se contente de les saluer sobrement.

Même Saori est venu prendre de ses nouvelles, après qu’ils se soient croisés ; et finalement, il est bien content qu’ils soient séparés, parce qu’il n’aurait probablement pas réussi à s’investir correctement dans leur relation avec tout ce merdier aujourd’hui. Enfin, ils ont pris un café, ils sont en bons termes quand même, maintenant. Ils se sont souhaité bonne journée, et voilà. Bon.

Bref, avec tout ça, il est tout confus aujourd’hui. La fatigue lui a un peu pesé sur le coin du museau ce matin-là… Il est en train de se frotter les yeux du bout des doigts quand il entend des pas feutrés au niveau de l’entrée de la salle.

Elle a des cheveux colorés un peu rose, constate-t-il. Visage soigné, vingtaine, mais elle a pas l’air à l’aise d’être là. Etonnant pour une Feu, tiens… Ouais, il reconnaît l’énergie d’Invisible qui émane d’elle, même si ça lui prend quelques secondes. C’est nouveau, ça aussi, pour lui. Peut-être qu’à force de vouloir sonder l’énergie des Terraens hospitalisés, qui sait.

Il remet ses lunettes de lecture sur son nez. On est vendredi, aujourd’hui…

—Si tu cherches Maria, elle n’est pas là pour l’instant. Ses cours commencent plus tard dans la matinée.

Puis il reprend la liasse de feuilles qu’il a sous les yeux et un surligneur, comme si les données importantes allaient se souligner toutes seules. Ces derniers jours, il essaie de reproduire le produit qui a été administré aux Terraens, histoire d’économiser les seringues que Nicolas avait ramenées. Comprendre quels sont les secrets de ces produits… et si les effets sont si aléatoires que ça. Il est presque tenté de se l’injecter, pour voir, et en fera certainement la demande à Hideko prochainement, s’il n’avance pas sur le sujet.

… Il relève les yeux vers la jeune femme, qui est toujours là. Hm ?

Les Terraens sont revenus de leurs missions. Certain en un morceau, d'autre moins. Luna fait partie des "moins". Et en plus de ça, elle est devenue Eau. J'ai entendu des trucs à propos du Centre et des pouvoirs. Ça a l'air bizarre.

Et ça me fascine.

Ça fait depuis l'éclipse que j'ai une drôle de fascination pour ce sujet. J'en parle peu, voir pas. Mais, je sais pas. Je le demande pourquoi mon pouvoir d'invisible fait autant de bien, alors que je l'aimais pas trop au début.

Et surtout depuis mon passage à la NASA j'ai essayé de repenser aux pouvoirs et leurs liens avec l'espace. Les solaires, les lunaire. Le Vide, le vide spatiale, ça fait quelques coïncidences.

Et ça fait depuis un moment que je sais que y a un type qui bosse là dessus a Terrae. Et on m'a dit que je pourrais le trouver en salle de science.

Je redeviens visible quelques pas avant d'entrer dans l'embrasure de la porte. Et je tombe sur un type, qui relève la tête, et le dit que Maria est pas là

- Euh... En fait, je cherche Monsieur Honda...

Ça m'intimide un peu, alors qu'il reposé le regard vers moi.

D'ailleurs Honda, ça le dit un truc. Une marque de voiture je crois. BREF IL ME REGARDE. Je m'éclaircis la voix

- J'ai appris que vous étudiez les pouvoirs, c'est bien ça ?

Je m'approche doucement et sort de mon sac a main une grosse pochette avec bien 6 cm de feuilles. Que je poses délicatement sur la table.

- Je... Je m'appelle Oshiro Katsuyo. J'étais étudiante en astronomie a Todai, l'université de Tokyo.

Je crois qu'il connait, il a une tête à être aller là bas.

- Et, le sujet des pouvoirs m'intéresse. Je suis arrivée pendant l'éclipse. J'ai commencé à rédigé quelques réflexions en interrogeant les relations hypothétique entre les différentes planète et étoiles du système solaire et les pouvoirs. Puis, sur l'utilisation des pouvoirs dans un contexte d'exploitation spatiale et...

Je parle trop, là.

- Enfin, ce que je veux dire c'est... Vous prenez des stagiaires ?

La jeune femme ne cherche visiblement pas Maria, mais lui. Il se redresse un peu quand elle prononce son nom. Monsieur Honda, tiens, ça fait longtemps qu’on ne l’a pas appelé comme ça. Faut dire qu’à Terrae, c’est un peu à l’internationale ; on s’appelle par les prénoms et pas les noms de famille, même si on est au Japon. Misao, lui, a été confronté à ces personnalités internationales dès le moment où il a intégré le rang des scientifiques opposés à Terrae ; sombre passage de son histoire, mais qui lui a permis de pouvoir transmettre des informations cruciales à sa soeur. Il est donc familier de ces fonctionnements plus occidentaux — ça lui fait tout bizarre d’entendre son patronyme, qu’il n’évoque pas trop ici. Pas qu’il cache ses liens avec Hideko, mais c’est mieux comme ça, disons. Ca peut intimider.

—C’est moi, oui.

Et il la laisse parler. Haussement de sourcils — oui c’est lui qui étudie les pouvoirs, il acquiesce donc et se tourne vers elle, se posant dans le fond de sa chaise. Elle sort une pochette, et Misao remet machinalement ses lunettes en place sur son nez en la détaillant. Puis relève les yeux, et acquiesce.

—Oshiro Katsuyo… Tu travailles au bar avec Luna ? demande-t-il sobrement.

Todai, grande université ; il acquiesce à nouveau de manière appréciative. Il commence à être intéressé, c’est les mots astronomie et université qui ont fait leur chemin. Enfin, ça et la pochette de papiers. Il la laisse finir et désigne finalement la pochette, vraiment, VRAIMENT curieux. On dirait pas comme ça, mais il a les yeux qui brillent.

—Tout ça, ce sont tes notes ? Je peux ?

Il attend son retour pour attraper la pochette et l’ouvrir, puis feuilleter. Hm, hm. Intéressant. Il repose le tout et indique une chaise à côté de lui.

—Viens, assieds-toi. Je ne cherche pas de stagiaire, je n’ai pas cette prétention, mais un peu d’aide serait la bienvenue. Parle-moi un peu de ces hypothèses, et de tes compétences. Tu as fait de l’astronomie, donc tu dois être calée en physique ? Est-ce que tu as un peu étudié la biologie, ou pas du tout ?

Sa bête noire, c’est la physique ; il l’a étudiée, mais pas à ce degré. Et quelqu’un qui l’étudie… oui, c’est toujours utile, quoi. Plus on a de consultants, mieux c’est. Par contre, si elle a 0 connaissance en bio, il va falloir qu’il lui recommande quelques lectures et lui fasse lire une partie de ses rapports de recherches.

Enfin, dans tous les cas, si elle veut bosser avec lui, il faudra qu’elle les lise à fond, ces rapports, il va pas tout lui réexpliquer.

Quand il me confirme que c'est bien lui, Misao Honda, je me sens intimidé. Je crois l'avoir déjà croisé dans l'aile des feux, mais il dégage quelque chose qui n'a rien à voir avec les autres Terraens.

L'âge sûrement.

Il me demande si je travaille bien au bar et j'acquiesce.

- Oui, c'est ça. J'ai néanmoins une bonne gestion de mon emploi du temps ce qui me permet d'assumer mon travail là-bas et mes recherches.

J'ai vraiment l'impression de passer un entretien. J'acquiesce avec un mélange de respect, de stress et d'enthousiasme quand il me demande s'il peut lire mes notes. Je m'assois quand il m'invite à la faire. Bon pas de stage. Mais il a besoin d'aide, et je crois que je suis davantage motivé à aider qu'à ajouter une ligne à mon CV.

J'acquiesce quand il me demande de parler de mes hypothèses.

- Ce sont surtout des suppositions a l'heure actuelle, mais j'ai pris l'exemple de l'éclipse pour analyser le dysfonctionnement des pouvoirs et essayer de comprendre une logique aux changements de pouvoir, et pourquoi un individu pouvait passer d'un ascendance solaire à lunaire et inversement.

Tout en faisant mes résumés, je lui montre les dossiers correspondant.

- Ici, c'est davantage un rapport d'expérience. Suite à une mission en partenariat avec la NASA, dont l'objectif était de voir de quelles façon nos pouvoirs pouvaient être utile lors d'une expédition spatiale. Nous étions sous la direction de la Master Téléportese Hojitake, Pandora Lee était étoile sonore et enfin, j'etais initié invisible. J'ai fais une étude pratique des applications de nos pouvoirs. Puis je suis partis sur des hypothèses et des... Théories, sur l'utilisation d'autres pouvoirs. Également, j'ai pu faire une échelle de la pertinence des pouvoirs en fonction de notre "rang" à Terrae.

Je marque une pause, pendant laquelle j'ouvre les notes et lui montre des graphiques.

- Et pour finir, j'ai développé une simulation du nombre de cristaux qui serait nécessaire pour une mission spatiale. Il y a néanmoins un point noir, c'est que nous avons utilisé des pouvoirs qui font parti de nous, nous les connaissons ; notre corps et notre esprit réagisse avec, il y a une part d'instinct dans leur utilisation. Tandis que, l'usage de cristal par des non-Terraen pourrait demander plus d'investissement, autant pour la préparation que pour le matériel. J'ai fais une estimation des coûts, juste ici.

Je sors une autre feuille, qui fait office de conclusions.

- Ici, je conclus que les pouvoirs sont pertinent dans un voyage spatiale si ils sont utilisés par des astronautes Terraens. Qui ont ressenti le Vide. Et enfin... (Promis c'est presque fini.)

Je récupère le troisième dossier, plus fin, avec beaucoup plus d'annotations.

- Celui-ci est toujours en cours. C'est une étude sur le Vide, et comment les pouvoirs modifie le quotidien. Je me centre sur un seul exemple pour le moment, celui des pouvoirs de Feu Lunaire.

J'ai le sujet d'expérience sous la main en même temps.

Je souffle un peu, alors que j'ai la gorge sèche. J'ai tellement parlé, j'en peux plus. Et j'espère que je l'ai pas saoulé ou pire, que je suis pas à côté de la plaque.

- Ah pour ce qui est de mes études ! J'ai des notions de physiques avancés. Pour la biologie, j'ai quelques bases. Je me destinais à une carrière d'analyste, mais j'ai beaucoup étudier la préparation des astronautes, et ça comportait un peu de Biologie.

Je voulais voir si je pourrais un jour aller dans l'espace.

Spoiler : Non.

La jeune femme semble un peu intimidée ; pas très étonnant, Misao ne fait aucun effort, là. Maintenant qu’il se rend compte que c’est à lui qu’elle voulait parler, il essaie d’avoir un visage plus affable. Il acquiesce lentement.

—Impressionnant, la fac demande quand même beaucoup de travail. Ne t’épuise pas, par contre. J’imagine que tu dois savoir que je me suis occupé de l’analyse des données recueillies après le retour de mission auprès des membres de l’équipe de Luna ?

Il est curieux de savoir si c’est ça qui lui a donné envie de venir toquer à sa porte, d’un coup, ou si la question se posait depuis plus longtemps que ça. Enfin, il s’installe donc avec les feuillets et commence à les parcourir, écoutant attentivement les informations délivrées par la jeune Invisible. Il acquiesce par intermittence, lâchant quelques “hm-hm” appréciatifs. Intéressantes, ces observations autour de l’Eclipse. Certaines de ses hypothèses concordent avec les siennes de l’époque, ça lui tire un sourire posé. Et puis, pour la NASA, passionnant aussi ; il se perd plus longuement dans la lecture, cependant, étant un domaine qu’il ne maîtrise pas. Il est vrai qu’ils pourraient servir de consultant à diverses organisations nationales et internationales à ce niveau-là. Ce serait plus facile à organiser si Terrae n’était pas constamment la cible d’attaques ou de bordel astronomique, il faut dire. Enfin. Avec Mitsuki, du coup.

Les questions autour de l’utilisation des cristaux est elle aussi très pertinente. Il parcourt les applications possibles et les discussions autour de cette notion d’instinct dans l’utilisation des pouvoirs, qui n’est évidemment pas présent chez les non-terraens ou une machine. Et en plus une estimation des coûts ; merveilleux. Et sur le Vide.

Le chercheur repose le dossier avec un air impressionné.

—Très intéressant, Oshiro-san. C’est étonnant que tu ne sois pas venue plus tôt pour nous parler de tes recherches, tu serais la bienvenue au club de sciences de Terrae. Et si tu souhaites te faire une place au labo, il y a encore un peu de place… Quoiqu’on va finir à l’étroit prochainement.

Ce qui voudrait dire : construire un nouveau labo. CE SERAIT GENIAL. Ce qui est moins génial, c’est qu’il faudra un tas de fonds….. auxquels il ne pense pas avoir accès dans l’état actuel des choses. Par contre, s’ils montent des dossiers de ce type-là, ils peuvent sûrement débloquer des fonds auprès d’organisations comme la NASA ou certains hôpitaux ou entreprises… Une flamme se rallume en lui ; à force de toujours se cantonner à son domaine d’expertise, il a l’impression de tourner en rond parfois.

—Tes recherches ont l’air passionnantes, on a eu quelques hypothèses identiques pour ce qui est de l’Eclipse et du Vide. Attends, regarde…

Il se lève et va chercher une pile de dossiers avec enthousiasme ; ils font un bruit du tonnerre en atterrissant sur la paillasse d’à côté, et il les ramène un par un devant Katsuyo.

—J’ai compilé mes recherches là-dedans ; ici par rapport à l’Eclipse, on a pu constater une mutation de ces gènes. Ceux-ci sont réactifs à la magie, c’est eux qui codent pour l'affinité ou l'affiliation - l'ascendant, comme tu l'appelles. On s’est posé la question de l’incompatibilité du doté avec certains pouvoirs, et nous en sommes arrivés à la conclusion que cette série de gènes, présent chez tous les terraens, permet une stabilisation approximative des gènes codants pour l’affinité et sa contrepartie solaire ou lunaire. Ça veut sûrement dire que c'est lui qui permet d'utiliser l'énergie, avant même d'être utilisée via une affinité précise. Là, je suis en train de faire des recherches pour savoir si c’est ce qui a permis aux terraens dont les pouvoirs ont été modifiés de survivre suite à leur irradiation. Cela a causé une anomalie temporaire…

Ok on se calme, il parle trop.

—… Mais nous n’avons pas encore les résultats à ce niveau-là, achève-t-il finalement. Enfin. Tout ça pour dire, tes hypothèses sont très pertinentes. (Il lui pointe certaines phrases dans les deux dossiers, les schémas qu’il a fait autour de la succession de pouvoirs ainsi que les notes avec des “???????” au stylo noir dans la marge.) Je serais ravi qu’on travaille ensemble si c’est ce que tu souhaites, je peux parler de ta candidature à Maria et Hideko, ultimement ce seront elles qui décideront si tu peux avoir accès au matériel. Sur quels sujets de recherches tu as envie de te baser en premier lieu, tu souhaites continuer ceux-ci ? Si tu le souhaites nous pourrons dans un premier temps relire tes simulations en lien avec la NASA, et compléter en fonction de la demande et des idées de chacun, ça nous permettrait peut-être de lancer une demande de subventions et d’obtenir des fonds supplémentaires. Et des fonds supplémentaires, ça veut aussi dire plus de matériel donc plus de recherches donc plus de places DONC. … Tu en penses quoi ? Tu veux bosser ici ?

Il est. très enthousiaste.



HRP : Feu Solaire ou Lunaire, pour son exemple, du coup ? XD

Monsieur Honda a l'air réceptif à mes recherches. Ça me fait un peu plaisir. Quand il me parle de Luna j'acquiesce gravement.

- J'y pense depuis un moment. Mais c'est vrai que les évènements récent m'ont motivé. Je veux aider à mon échelle.

Je marque une pause pour reprendre sur les études.

- Je n'ai plus beaucoup d'espoir pour accéder à Todaï. Je cherche une autre fac pour terminer mon année et obtenir mon diplôme. Mais une fois que ce sera fait, j'aurais plus de temps.

Je souris quand il me dit que je serais là bienvenue au club de science. Je le remercie un peu gêné. Je suis peu habituée aux compliments sur mes études. À Todaï, on partait du principe que mes travaux, c'était bien ce qu'il fallait pour me maintenir à mon niveau. Et je ressens un peu de fierté quand il me dit qu'on a des hypothèses en commun.

Il ramène du nouveau dossier. Je sors un carnet et un stylo, je commence directement à prendre des notes a propos de ce qu'il me dit que les gênes. C'est passionnant.

- Ça signifie que chaque affinité et affiliation ont une paire de gênes indépendante ? Donc, deux feux n'auront pas la même paire s'ils sont solaire ou lunaire ? Ça signifie qu'on a au moins dix nouveaux gênes inédit. Qu'ils fonctionnent par paire, mais peuvent fonctionner avec d'autre si anomalie il y a ?

Je marque une pause alors que je l'écoute et assimile toutes les informations. Il me demande si je veux travailler ici et j'acquiesce.

- Oui, j'aimerais beaucoup. Je suis tout à fait d'accord pour reprendre mes travaux sur la mission à la NASA dans l'optique d'une demande de subvention. Je pourrais essayer de recontacter des professeurs et des camarades de l'université.

Je marque une dernière pause, avant d'ajouter, un peu gêné.

- Par contre, tout à l'heure je me suis un peu emmêlé les pinceaux. Mes observations porte sur les pouvoirs de Feu Solaire, donc euh, les miens.

Je me retiens de devenir invisible de honte.

HRP : Ptdr j’ai relu mon post précédent et j’sais pas comment t’as fait pour comprendre ce qui était écrit. C’est une cata, il est trop passionné par son taf mais surtout il est TROP EXTREME- Pour la question des deux gènes, il se peut que ce soit deux allèles différents pour solaire/lunaire en vrai (là de mémoire je me souviens plus ……..) mais j’vais rester un peu floue hein—



Si Misao était déterminé à ne pas faire passer d’entretien d’embauche à la Miss Oshiron tout à l’heure, tout cela en a pourtant bien l’air… Il acquiesce et se recule un peu pour l’observer, alors qu’elle explique que les dernières missions ont accéléré sa prise de décision. Classique, et pourtant si compréhensible. Si lui-même n’avait pas été trempé jusqu’au cou dedans, il aurait certainement demandé une faveur à sa sœur, cette fois-là. Chose bien rare, car il craint toujours qu’on lui reproche d’être le frère de la Directrice, et donc de bénéficier de son soutien dans ses recherches uniquement à cause de leur lien de parenté. Il a aussi conscience que ça énerve Hideko, bien sûr, car il se prive d’un certain nombre de requêtes que n’importe qui d’autre n’aurait pas hésité à lui demander ici. Mais c’est son choix, et il l’assume pleinement.

Avoir quelqu’un d’autre dans l’équipe, pour travailler avec lui, voilà une idée qui pourrait faire bouger les lignes, du moins pour les autres Masters. Enfin, surtout pour Ryu ; c’est surtout son jugement, qu’il craint, malgré les années passées à s’ignorer.

Bref, il acquiesce à son acquiescement, et fronce les sourcils à la mention de Todaï.

—Pour quelles raisons ? Ils ont refusé de te laisser finir ton année ?

Et puis les voilà en train de se plonger dans les explications autour des différents gènes codant les pouvoirs…

—C’est exactement ça. Une hypothèse que j’ai est qu’il y a une altération à la fois du gène permettant de capter et contrôler l’énergie, mais aussi une altération du gène de l’affinité et de l’affiliation lorsqu’il y a irradiation. Ou, comme durant l’Eclipse, des anomalies en règle générale. Comme des ajouts de séquences qui ne devraient pas être là normalement, et qui rallongent le gène, voire s’auto-détruisent… Et pour ceux qui n’ont pas ces différentes séquences, ou si le produit ou la radiation a mal été assimilée, cela cause une instabilité. C’est sans doute pour cette raison que les produits du Centre ont causé des incidents — entre autre, l’incapacité à utiliser son pouvoir initial, la difficulté à utiliser la magie tout court, et enfin l’instabilité causant la mort des dotés non compatibles.

Ses sourcils se froncent, grave.

—Nous avons récupéré un certain nombre de vidéos, et avons malheureusement récupéré le corps d’un jeune garçon formaté par le Centre. Sa magie l’a détruit après une utilisation intensive… (Il inspire, car il sent la colère monter.) Tu ne seras pas obligée de regarder les rapports et les vidéos si tu ne le souhaites pas, ne t’en fais pas.

Enfin. Ils en arrivent au moment attendu par Katsuyo, probablement : l’embauche. Ca a été simple, il semblerait. Il lui sourit en retour, alors qu’elle explique sa gaffe. Il n’avait pas fait attention, mais s’en était un peu douté. Dans tous les cas, ça revient au même pour lui.

—Ne t’inquiète pas, je t’avais comprise. Ce serait super si tu pouvais te tourner vers ton université. Dis-le nous si tu as besoin de lettres de recommandations de notre part, à Hideko et moi. Hideko pour l’aspect politique, moi scientifique, explicite-t-il. J’ai étudié à Todaï aussi, j’ai encore quelques connaissances là-bas mais c’est surtout lié à mon cursus de biologie et génétique. Malgré mes antécédents, on a pu mettre en place un partenariat avec eux ces dernières années au vu du nombre d’étudiants Terraens qui postulent chez eux.

Le Feu repose ses papiers.

—Si tu travailles ici, je ne veux pas que tu sois stagiaire, je veux te proposer un vrai poste. Même si ce sont des heures réduites. Combien de temps par semaine tu souhaites allouer à tes recherches ?

Faut pas déconner, un stagiaire c’est pas payé, et vu le boulot qu’elle a fait, elle mérite son salaire hein.

Lorsqu'il me demande si Todaï a refusé mon dossier, j'acquiesce, un peu gênée. Mais je passe rapidement sur cette gêne quand il m'explique ce qui pourrait être à l'origine du dysfonctionnement des pouvoirs. Je prends en note ce qu'il me dit. Rapidement, pour ne pas perdre le fil, mais suffisamment pour compiler les choses importante. Je m'arrête, en réfléchissant un moment.

- Il n'y a jamais d'étude entre ce qui différencie le corps d'un Terrae et celui d'une personne sans pouvoir ?

J'ai failli dire normale. Et finalement, il me donne un élément de réponse, quand il me parle du corps qui a été ramené et des vidéos. J'avais entendu des rumeurs, mais, c'est vrai alors. Je suis contente qu'il ne soit pas télépathe, parce que, pendant un moment, je me dis que le cadavre de ce pauvre enfant n'est pas une si mauvaise chose. L'étude de son corps va forcément pouvoir faire avancer les choses.

- Si je le souhaite. Je veux vraiment en apprendre plus. Y a trop de mystère autour de nous, et je veux y être préparé. Le Centre... Ils en savent sûrement plus que nous parce que j'imagine qu'ils... mènent des expériences, que nous on ne peut pas mener. Alors, je veux vous aider. Parce que... Je déteste qu'ils puissent être les seuls à savoir ce qui se passe dans nos corps.

J'ai un peu l'impression que les beaux idéaux que je suis en train de débiter cache une curiosité morbide, ou je ne sais quoi que j'ose pas assumer.

Il m'apprends qu'il a étudié à Todaï, et qu'il a des ... "antécédent". J'ose pas demander, mais je suis curieuse. Enfin, de ce que je comprends, ils peuvent m'aider à réintégrer Todaï.

- J'aimerais beaucoup une lettre de recommandation oui. Je voudrais au moins avoir mon diplôme.

Et là, il m'apprends que je vais être payé. Wah.

- Je... Si je reprends les études, un temps partiel serait plus adapté ? Je travaille aussi au bar, j'ai besoin d'argent pour ma famille. Mais je veux vraiment vous aider, alors dès que j'aurais mon diplôme, j'aimerais que ce soit à temps plein.

Et je me rends compte, que je n'ai pas envie de quitter mon poste au bar, en fait. Il me fait du bien, ça me déconnecte de plein de choses et, je crois que j'en aurais besoin.

- Enfin, je me contredis peut-être un peu... Mais si, à terme je peux passer mon contrat avec Luna à temps partiel, et le vôtre à temps plein, j'aimerais beaucoup.

Etrange qu’elle ait été refusée pour la suite de ses études, si elle a déjà été admise là-bas. En effet, Misao aura certainement besoin de les contacter pour savoir ce qu'il en est.

—Il y en a eu (simplement pas à Terrae, c’étaient des recherches faites lorsqu’il était encore chercheur contre Terrae) mais nous n’avons pas assez de données comparatives. Nous pourrions demander un échantillon ADN de plusieurs personnes à travers le monde, qui sont hors de Terrae, afin de parvenir à ces conclusions, il est néanmoins vrai que ce n’était pas nos priorités. C’est surtout auprès des novices que j’ai pu obtenir des échantillons, une partie des observations est donc biaisée car ils ont déjà ressenti un Vide. Je me le note néanmoins, si tu le souhaites, après que nous ayons réglé ces histoires autour du Centre, je pourrai te charger de me présenter un protocole.

Ce qu’il fait, cette fois sur un calepin dont les pages, d’une taille modérément plus élevée qu’un carré de post-it, sont aussi collables. Il acquiesce aux différentes remarques de Katsuyo, appréciateur. Il a toujours aimé ceux qui travaillaient dur, certainement un peu trop, par ailleurs ; le risque est bien évidemment l’épuisement professionnel, mais c’est un épuisement qu’il côtoie au quotidien. Impossible pour lui de ne pas être à fond dans ses recherches — il trouve cela presque normal que les autres fassent de même, bien qu’il soit plus ferme en ce qui concerne les plus jeunes de l’équipe.

—Tu as raison. Ils ne connaissent pas l’éthique, et les expériences qu’ils mènent ne sont pas belles à voir mais leur ont permis d'aller plus loin que nous n'irons jamais. Il y a eu des morts, mais j’aimerai vraiment que tu te prépares avant de les regarder, c’est extrêmement violent. Nous avons néanmoins la chance d’avoir accès à une partie de leurs formules et recherches, ce qui nous permettra d’accroître considérablement nos connaissances en la matière. De notre côté, je pense que tu t'en doute, mais nous suivons une déontologie stricte.

Ces produits qui sont inspirés de ceux fabriqués déjà il y a plus de dix ans par les scientifiques ; la formule n’est pas la même, elle est bien plus élaborée et a subi maintes modifications et perfectionnements, mais il en reconnaît leur marque de fabrique et peut se retrouver facilement dans le dédale d’informations qu’ils ont tirées des documents classés secret défense. Enfin, il ne peut dans tous les cas pas refuser à l’étudiante de s’intéresser davantage à ces informations, alors si elle est prête, Misao ne le lui interdira pas.

À sa demande de lettre de recommandation, il récupère un paquet de post-it, son stylo noir préféré — l’encre est liquide mais ne bave pas — et écrit soigneusement “TODAI - OSHIRO Katsuyo, lettre recommandation, voir avec Hideko” puis le colle sur l’écran de son ordinateur en acquiesçant. Eh bien ce sera fait. Puis il enlève la page du calepin, la colle à côté de son clavier, et reprend une nouvelle note autour des critères d’embauche de Katsuyo.

—Très bien, je soumettrai ta demande à Hideko. Tu pourras nous signaler le nombre d’heures et les horaires qui te conviennent le mieux ; si c'est ok, nous pouvons te prendre en période d’essai pour que tu puisses voir comment nous fonctionnons et que nous puissions voir comment tu te débrouilles. Nous n’avons pas d’horaires vraiment spécifiques, et à terme lorsque tu auras ton diplôme tu pourras organiser ton temps de travail comme tu veux tant que tu respectes le nombre d’heures définies. Mais au début, j’aimerais que tu sois présente sur les horaires où je suis au labo. Ensuite, Nicolas pourra t’accompagner et te superviser en mon absence.

Il fronce néanmoins les sourcils.

—En revanche, fais attention à ne pas t’épuiser. On peut se retrouver happé facilement par nos recherches, il te faudra peut-être faire un choix à terme. On ne peut pas tout faire en même temps, le corps ne tient pas la route. Deux emplois et des études, c’est aussi difficile.

J'acquiesce quand il me parle des expériences qui ont déjà étaient menées par Terrae. Puis, me vient une idée.

- Est-ce qu'il est possible de... Prévoir le Vide ? Si nous avons des échantillons de Novice, est ce qu'il ne serait pas intéressant également de récupérer l'ADN de personnes n'ayant pas encore ressenti le Vide, mais susceptible de le ressentir pour voir si, il y a une "mutation" des gènes qui préexiste au Vide ? Également, il me semble avoir compris qu'à partir d'un certain âge, on ne peut plus ressentir le vide non ?

Je fais beaucoup de suppositions et de propositions. Mais je suis carrément dans le flou. A bien y réfléchir recueillir l'ADN de personnes susceptibles de ressentir un Vide, pourrait être dur à présenter. "Bonjour on veut prendre votre adn car vous avez une belle vie de merde quand même". Heureusement il est pas télépathe, vu ce à quoi je pense.

À la mention du protocole j'acquiesce et me le note.

- Je vous transmettrais les différentes étapes du protocoles pour que vous ayez une vision d'ensemble.

Lorsqu'il aborde le sujet des expériences du centre. Je reste silencieuse, acquiesçant parfois. Je montre bien que je suis consciente de l'horreur, mais c'est nécessaire pour avancer. J'en parlerai peut être au psy qui s'occupe de moi, mais je pense que c'est nécessaire pour que j'avance. Je sens que je dois quand même me justifier.

- Je n'étais pas en mission, et je n'irais sûrement jamais, je pense. Pour autant, je ne pense pas que me tenir éloigner des horreurs du centre sera productif. Je veux avoir conscience de tous les enjeux de vos... Nos ? Recherches.

Quand il me parle de mes horaires et de la période d'essai, j'acquiesce à tout. Ça me rassure qu'il soit là au début. Néanmoins, il me met en garde sur la quantité de travail.

- Oui, ne vous inquiétez pas. J'ai pris conscience de mes limites et je connais bien les conséquences du surmenage.

Dire le mot burn-out est toujours impossible par contre. Faudrait que j'en parle à la prochaine séance, quand même.

Eh bien, on peut dire que Katsuyo et Misao s’entendront bien, niveau travail ; elle semble enjouée et surtout fait les connexions rapidement. C’était là où il voulait en venir, aussi il acquiesce.

—C’était une de mes hypothèses en effet, c’est ce protocole que je pourrai te demander de créer si tu le souhaites. On pourrait commencer par demander à certains membres de la famille de Terraens de nous fournir des échantillons s’ils sont d’accord ; on a remarqué qu’il y avait une forte prévalence de Vide au sein des mêmes familles… Par contre nos priorités du moment se situent autour des données récupérées auprès du Centre, aussi je pense qu’il vaut mieux le garder pour plus tard ou les périodes creuses, si ça te convient. Il me semble que Nicolas avait élaboré des hypothèses autour de cette question de l’âge, mais c’est vrai que ça a changé aussi depuis l’Eclipse…

Une de ses hypothèses est notamment que le corps humain ne peut plus suffisamment s’adapter à l’implantation d’un nouveau pouvoir passé un certain temps. Il se questionne aussi en effet sur l’aspect purement magique de la chose. Il commence à comprendre un peu mieux comment la magie se transmet d’un individu doté à ses enfants (le gène codant les pouvoirs est dominant), mais pour ce qui est du Vide en lui-même… c’est très flou.

La détermination de Katsuyo achève finalement de le convaincre ; Misao acquiesce avec application, satisfait de la tournure de cette rencontre… C’est sans doute un peu formel pour lui encore, mais c’est aussi de sa faute, alors il ne pourra pas le reprocher à la jeune femme — visiblement encore un peu stressée par cette rencontre. Et puisqu’elle a l’air sûre d’elle concernant ses limites et ce qu’elle souhaite, Misao n’est pas du genre à l’en empêcher.

—Alors nous sommes au clair sur tout, je crois. Quand est-ce que tu veux commencer ?

Il finit par se lever pour ordonner quelques dossiers, et finalement relève les yeux vers elle.

—Ah, et si nous sommes amenés à travailler ensemble, j’aimerais qu’on ne soit pas aussi formels l’un envers l’autre si tu es d’accord.

J'acquiesce quand il me parle du protocole et des familles des Terraens. Je prends note en même temps.

- J'imagine qu'il faudrait dans la mesure du possible des profils majeurs ? Et au niveau de l'âge assez proche de celui de son parent Terraens ?

Des jumeaux ce serait merveilleux. J'acquiesce néanmoins quand il me dit que ce protocole sera pour plus tard et que c'est sur le Centre que les recherches vont de concentrer. La discussion continue et je lui fais part de mes motivations.

Il me demande quand je veux commencer. Je réfléchis.

- Hm, dès que Luna aura validé mon nouveau planning à temps partiel au bar ? Est-ce que vous voulez que je vous fasse parvenir un planning hypothétique des jours où je pourrais travailler ? Ah, je n'ai rien contre les heures supplémentaires.

Bon, il a étudié à Todaï, donc j'ai limite pas besoin de préciser. En revanche sa remarque sur la formalité me fait écarquillés les yeux. Je me penche en avant pour m'excuser.

- Oui, bien sûr, excusez-moi c'est une habitude dont j'ai du mal à me défaire dans un cadre professionnel.

Bon, le bar c'est différent, ok. Et puis Misao me fait un peu pensé à mes profs et c'est un aîné de Todaï.

—Au mieux, oui, mais si on a des échantillons parent-enfant, frère-soeur ou même oncle-tante c’est pas mal aussi, ça nous permettra d’élargir nos recherches et peut-être de trouver plus d’informations. Si les parents et les mineurs sont d’accord avec ça, il suffit de récupérer juste un peu de salive et une mèche de cheveux, et avec ça on peut déjà travailler efficacement. On n’a pas toujours besoin de prise de sang, et les tests ne sont pas invasifs. Ce serait aussi super si on arrivait à récolter de l’ADN de Terraens avant leur Vide ; tu sais, si un de leur parent a gardé une mèche de cheveux, ou une brosse… Ca permettrait de faire un comparatif plus précis centré directement sur le terraen.

Enfin, voilà quoi. Tout ça pour dire : tellement de possibilité, et tellement peu d’ARGENT ET DE TEMPS. C’est pour cette raison que la perspective d’avoir une assistante de labo l’enthousiasme particulièrement. (En plus de gonfler son égo.)

—Parfait pour moi. Je suis habituellement au labo hors des horaires de cours pour ne pas qu’on se dérange mutuellement avec les élèves, mais c’est déjà arrivé que je m’y enferme pendant un cours de science. Par contre je te conseille d’investir dans des boules quies, si tu viens sur ces horaires. Autrement, je me mets dans une salle vide ou je travaille dans ma chambre.

Il reprend son paquet de post-it — les bleus cette fois — et lui note son numéro de téléphone dessus, ainsi que ses adresses de messageries.

—Tu peux me contacter ici si tu me cherches, ce sera plus simple. J’aurai aussi besoin de tes coordonnées, tu pourras tout me joindre par mail.

Et il agite la main, sourit.

—Pas de souci. C’est juste possible que j’utilise ton prénom, alors si ça te gêne, il faut me le dire tout de suite. J’ai pris l’habitude avec les occidentaux de Terrae.

Je prends des notes pour les différents test adn. Ce n'est pas ma spécialité, alors je note aussi des questions sur lesquelles il faudra que je travaille. Je relève la tête vers lui.

- J'imagine qu'il est difficile de trouver quelque chose avec des vieux cheveux, en l'occurrence. J'ai laissé plein de brosse chez mes parent.

Bon, ma mère et ma soeur les ont peut être utilis, mais mes cheveux sont plutôt reconnaissable. Donc, ça pourrait se faire. Je note mentalement les horaires durant lesquels il est présent ici. J'empêche mon sourcils de s'arquer quand il me dit qu'il s'est enfermé ici, pendant un cours... Ils ont fait cours où du coup ?

Non, j'ai sûrement mal compris.

Je note l'importance de boules quiè. Je l'observe tirer un post-it bleu - je me demande s'il a un code couleur pour classer ses notes - où il note ses coordonnées.

- Très bien, est-ce que vous voulez que je vous joigne les versions numériques de mes travaux, également ?

Je pointe le tas de dossier que j'ai ramené. Mais avant qu'il ne me réponde, il me prévient qu'il risque d'utiliser mon prénom. Je suis un peu surprise. Je souris poliment.

- Oh, non, ça ne m'ennuie pas. Je commence à prendre l'habitude aussi ! Je suis désolé si je vous ai mis mal à l'aise avec ce contexte très.... "Professionnel" ?

Woah j'm'enfoncz là.

Misao acquiesce lentement, à fond dans son rôle. Il ne le dira sûrement jamais, mais un de ses rêves était d’enseigner à l’université, bien avant qu’Hideko ne reçoive ses pouvoirs. Et après… eh bien, après tout était bien plus compliqué. Il se contenterait de ses recherches ici, je suppose.

—Difficile, mais parfois possible, ça vaut le coup de tenter à l’occasion ; si tu en as envie seulement. Je t’expliquerai comment utiliser les machines une autre fois, je pense que ça ferait beaucoup à retenir d’un coup aujourd’hui. Elles sont dans le labo, derrière, mais on aura le temps de les explorer ensemble quand on aura quelques échantillons sous la main, indique Misao d’un mouvement de la main.

En réalité, le laboratoire est dans une petite pièce à l’arrière de la salle de cours, habituellement fermée avec un lecteur de badge anti-Tonnerre. Comme elle est exigüe, lorsque la pièce est vide, il s’installe aux ordinateurs de la salle de cours et sur les paillasses pour bien s’étaler, mais tout son bordel est bien dans le labo derrière une salle coupe-feu. C’est aussi là qu’est entreposé le matériel le plus dangereux.

Misao secoue cependant la tête.

—Tu ne m’as pas mis mal à l’aise, j’apprécie ton professionnalisme. Il se peut que je sois un peu informel par moments, je préférais simplement te prévenir pour que ça ne soit pas étrange.

Et il reprend :

—En tout cas, je veux bien que tu me transmettes tes travaux, mais pense à sécuriser tes données. On utilisera des clés USB sécurisées pour se les transmettre, si ça te convient. Hmm, il te faudra peut-être aussi un ordinateur portable pour le boulot… Bon, je vais voir ce que je peux faire avec Hideko, j’aimerais qu’on évite au maximum de conserver ce type de fichiers sur des ordinateurs non sécurisés. Avec tout ce qu’il se passe hors de Terrae, il vaut mieux qu’on protège nos recherches au maximum, même si elles paraissent n’avoir pas d’intérêt direct pour le Centre. Est-ce que tu acceptes de me laisser tes dossiers en attendant ?

Il sourit et finalement, conclut :

—Je te remercie pour cet échange, Oshiro. J’attendrai ton mail concernant tes disponibilités. J’ai hâte de travailler avec toi.

Et sur ces entrefaits, l’entretien d’embauche s’est terminé sans encombre — et dans un malaise certainement grandissant pour la pauvre Invisible. Les mois qui suivront risquent d’être fort intéressants d’un point de vue de la recherche, et une membre en plus au sein de l’équipe leur apportera certainement l’élan nécessaire pour finir et financer de nouveaux travaux.