__–« T’as vu ça, hein ? Viens on le teste. »
__–Après avoir lancé la machine, je me pose. Quoi, c’est en train de chauffer et c’est pas encore prêt ? Oui, je sais. Non, je vais pas me relever. Non, elle non plus.
__–« T’inquiètes, viens. Non parce que, quand t’es une éclopée, tu développes des techniques de fou. Et sinon ouais, mais on a pas besoin de déployer le lit, il est assez grand, puis j’ai toujours préféré faire ça sur un canap’ qui sur un pieu. T’en penses quoi ? »
__–Oui non parce que je l’ai pas invitée pour compter les lentilles et elle est pas venue pour parler de mon canap’, hein. On s’est compris. Ah, ça siffle. Et je parle du café.
__–« Tiens ben, tu vas voir. T’as pas remarqué, les sachets attachés à, euh, plein de trucs ? »
__–Je tends ma main gauche vers la cafetière. Le bracelet de pierres et de sachets de terre attaché à sa poignée s’agite, puis se soulève. Je la dépose déééélicaaaatemeeeeeent sur un plateau, avec les verres, le sucre, les cuillers, toutes les merdes là et fais voler le tout grâce à d’autres pierres et sacs de terre collés sous le plateau. Et hoplà, sur ma table basse.
__–« Vous avez pas ça, vous les Tonnerres, mais c’est bien pratique, t’as vu. Si un jour tu veux qu’on s’échange des cristaux pour que tu puisses apprendre à faire ça… Je suis toujours partante pour en apprendre plus sur la foudre. Déjà avec Nico, on bosse pas mal ça. »
__–Oui, c’est un concept, passer de longs entraînements magiques pour faire sa grosse feignasse. Écoutez, je pense que c’est à ça que doit servir la magie : à nous pousser à nous dépasser, à faire toujours plus d’efforts pour être le plus tranquille possible, calé dans son canapé à rien glander. À avoir la belle vie, quoi.
__–« Hoplà. Sucres ? »
__–Moi non, parce que je suis une bonhomme.

J'hausse un sourcil. Je lui confirme de vive voix que j'ai pas tant de préférences mais ouais le canap' c'est confo quand on sait bien l'utiliser alors le tester... oui. Puis hey- même au sol c'est sympa aussi. En fait ce qui joue c'est souvent le-la partenaire et moins l'endroit, enfin selon moi. C'est dans la façon de faire quoi.
Luna s'occupe des cafés et je continue de balayer du regard pour observer les différentes plantes qui sont accrochés de partout. Je me demande s'il y a une orchidée dans le tas. Mes yeux tombent finalement sur le plateau qui vient sur la table basse. Utiliser un cristal Terre, ce serait incroyable. J'utilise rarement des cristaux et surtout ceux des Terre, ça ne m'est jamais venu à l'esprit. Aucune idée pourquoi.

« Ce serait grave une bonne idée! J'adorerai tester un cristal Terre et un Titan aussi- non mais Luna j'te jure promis je serais sérieuse avec celui du Titan. J'irais le tester en salle d'entraînement, seule. Mais le Terre... de pouvoir essayer cet élément, j'adorerai. On s'organisera ça quand tu veux, répondis-je en souriant. »

Peut-être que j'amènerai Senri quand même pour qu'il voit. Ouais bon Môsieur a déjà été Titan pendant l'Eclipse mais j'adorerai qu'il puisse observer bah... moi en Titanide. On oublie la grandeur de ce pouvoir parfois.

« Noir ce sera parfait merci Luna. »

Parce que le seul sucre dont j'ai envie de dévorer, c'est toi là.
Oui bon. Je suis pas sûre comment cette punchline sortirait de ma bouche mais je le pense fort, OK?
Je regarde un instant la fumée qui s'éloigne du café bien chaud avant reporter mes iris sur Luna. On sait ce qui nous attend, sous peu, bientôt. Je sais pas si c'est le chauffage, ou les plantes, mais j'ai chaud alors je déboutonne un ou deux boutons de ma chemise pour laisser de l'air rentrer un peu. Je suis assez confortable pour venir effleurer rapidement du bout de mon index la joue de Luna.

« Merci pour l'accueil. Est-ce que tu sais que t'es super hot? Tu le sais ça? »

J'ai pas assez bu pour ne plus être en contrôle, mais ça n'empêche pas ma bouche de l'ouvrir quand ça lui chante.

__–Bien sûr, qu’il y a une orchidée dans le tas. Pas qu’une. Hé, ça m’arrive dans mettre une dans mes cheveux, alors chez moi, vous pensez bien.
__–Et ptdr je te crois pas un seul instant quand tu me dis que tu seras sérieuse avec. Ou alors si, je te crois, mais c’est encore moins flatteur, parce que c’est justement parce que tu seras sérieuse avec que j’ai les miquettes.
__–« Nan mais grave, on s’fera ça. »
__–Par contre, je suis pas fondamentalement opposée à lui donner un truc aussi dangereux. Vous savez… on m’a bien filé des grenades, partant de là.
__–Et c’est une bonhomme aussi.
__–« T’aimes les noirs serrés ? Je dois avoir de la corde, quelque part. »
__–Ouiiii boooon je saiiiiis, techniquement je suis pas Noire, je suis un mix pas super bien établi d’origines latina et amérindiennes, comme la majorité des Brésiliens, mais mes cheveux disent bien qu’il y a du sang noir dans le mix, alors ça compte, oh.
__–Et on passe aux choses sérieuses. On déboutonne sa chemise… C’est pratique, j’en ai une aussi. C’est encore plus pratique, j’ai rien en-dessous. Mais une chose à la fois.
__–« Il faut ce qu’il faut pour maintenir un climat tropical… Hé ben, c’est là qu’on voit que je suis rouillée : elle balance une dinguerie, je lui fais un exposé sur l’écologie équatoriale. Mais attends, j’vais t’aider, j’ai qu’une main, mais les tiennes sont occupées. »
__–Pas spécialement mieux, mais on va s’en contenter. Et c’est pratique, je sais déboutonner des chemises avec cinq doigts. (Forcément, de pas pouvoir faire autrement.) (Je sais pas si Nana a quelque chose en-dessous, mais quelque chose me dit qu’elle va me le dire à son prochain post, je sais pas, appelez ça l’instinct. Et ça m’empêche pas de m’amuser avec ses seins en attendant, vous en faites pas.)
__–« Et pourquoi j’ai encore la mienne, t’as une bonne explication ? »

J'arque un sourcil, le regard pétillant.

« Tu veux tenter le diable, c'est ça? »

Ou plutôt la diablesse mdr. Est-ce que le mot ''corde'' a piqué mon côté kinky? Oui. Je ne vais pas me mentir. Et putain qu'il fait chaud dans cette chambre. Mais pas autant que Luna qui vient s'occuper de ma chemise. Efficace. Cela dévoile mon sous-vêtement de dentelle noire. (qui matche avec le dessous hein) L'air chaud vient rentrer en contact soudainement avec ma peau. Mais ce qui me fait frissonner sur l'instant, c'est les mains de la Terre.

« Un climat humide quoi. »

?????????
Tu sors d'où cette punchline, meuf.

Allez. Il faut bien attendre que le café refroidisse un peu, non? Alors je dépose la tasse.

« J'aime bien déballer mes cadeaux sans me rusher, rétorquais-je avec un sourire en coin en me penchant vers elle.  Si tu me permets.»

Montrer que je peux avoir la mainmise, faire monter la pression, tranquillement, j'ai envie qu'elle me réclame en fait. Pour changer. Je ne sais pas ce que je dis là???
OK meuf. Je suis en autopilote là. Qu'est-ce que j'ai bu en fait mdrrrrr ??

À l'aide de mon pouce et de mon index, je défais à mon tour les boutons, un à un, mais sans la lâcher des yeux, le regard avide. Le bout de mes phalanges vient toucher doucement ce qui se trame en dessous, puis j'ai effleuré ses hanches terminant sur le dernier bouton. Mes gestes sont fermes, mais tendres, loin de la timidité que je pouvais démontrer lors de notre premier échange.

J'ai avancé mon visage vers le sien, laissant son odeur entrer dans mon nez. Une mince distance nous sépare et mes mains se déplacent subtilement entre sa taille et sa poitrine, je susurre simplement avant que le bout de ma langue effleure ses lèvres :

« C'est assez tropical pour toi ? »

__–Hm. Vu le teint de peau de nana, du noir profond comme ça, c’est adapté. J’admire un peu, quand-même, avant d’enlever le tout.
__–Puis c’est rigolo, elle a dit « mes » mains, ah ah, alors, autant la gauche ça peut aller, autant la droite, le froid métallique, ouais y’a vraiment de quoi frissonner ! Et du coup bah forcément je rigole à sa blague, parce que… Euh. Parce que, c’est rigolo, je suis giga horny, merde quoi, je réfléchis pas aussi loin. Déjà, ça m’arrive pas souvent de réfléchir tout court, alors.
__–Par contre c’est quoi ce plan. Elle se justifie, elle demande la permission ? Je hausse un sourcil. Non mais oh, t’as pas eu le mémo, que je suis une grosse bottom ??? Bon bah ok hein, je vais sortir des sentiers battus.
__–« Hmm… Nan. Enlève-là. Sinon, c’est moi qui le fais. »
__–Ouah ça fait bizarre. J’ai même pas dit sitôplé. Non, puis… j’aime bien. Et quelque part, c’était couru : c’est moi qui ai proposé de sortir la corde, alors d’accord c’était pour moi, mais j’ai couru le risque !
__–Et donc, Nana l’enlève, avec une sensualité assez dingue. Cette maîtrise, je fais vraiment camionneuse en comparaison, c’est chaud. Par contre, je ne sais pas si j’ai envie de la récompenser… mais en même temps si… Oh, idée.
__–Je pose mon index – le seul qui me reste – sur sa bouche.
__–« C’est mieux, mais tu n’es plus du tout en tenue adaptée au climat. Il faut remettre quelque chose sur ta peau. Je vais arranger ça. Reste ici. »
__–Et pendant que je lui ai chuchoté quasiment ça à l’oreille, j’ai pris sa main avec ma prothèse, l’ai rapprochée du bas du canapé… Et hop, petite liane qui sort d’un doigt, s’enroule autour du pied du canap’, puis du poignet de Nana.
__–« Pour pas que tu t’échappes. »
__–Juste le temps pour moi de… Euh… DE RÉFLÉCHIR À CINQ MILLE À L’HEURE EN MODE PANIQUE SANS EN AVOIR L’AIR PARCE QUE JE SAIS PLUS DU TOUT OÙ EST LE TRUC QUE JE CHERCHE EN FAIT. Ah si. Ok, ouf, c’est bon. Non mais, avec Pricie qui vit chez moi, j’essaye de planquer mes jouets dans des coins qu’elle trouvera pas, quoi. Parce que, si elle n’était pas fréquentée par des enfants, vous inquiétez pas que ma piaule serait dans l’ambiance vibromasseur sur le bureau dans le verre à crayons. Et sans crayons.
__–Je sors donc de derrière un meuble quinze bons mètres de corde noire en laine. Le genre tout doux, super agréable, qui laisse assez peu de marques. (Pratique quand tu dois enchaîner une nuit de folie et une journée de taf à accueillir des clients.)
__–« Plus adapté, comme vêtements, non ? »
__–J’ai résisté à faire les guillemets avec les doigts sur « vêtements », ce qui aurait niqué tout le délire direct, je suis plutôt fière de moi.

Mes yeux se ferment pendant que je me concentre complètement sur Luna, mon audition et mon corps en lui-même sont à l'écoute de sa voix et l'accueillent avec envie. Son souffle m'effleure et je ne peux pas m'empêcher d'avoir un large sourire sous son doigt. À son contact avec ma main, j'ai rouvert les yeux brutalement pour l'observer faire. Je ne la lâche pas du regard, du moins, oui bon je brise ça une seconde le temps de voir la jolie liane m'attraper, mais je me reconcentre vite sur ce que j'ai vraiment envie d'attraper en soit. J'hausse un sourcil, amusée :

« Tu sais que c'est pas une liane qui peut m'empêcher de me TP, hm? »

Si ça te fait plaisir Luna, je peux faire semblant d'être vraiment prise au piège dans ta toile, mais pas sûre que je tienne longtemps restreinte. Ce n'est pas parce que c'est calme que la tempête n'arrive pas. Vous avez jamais vu un ciel bleu sans nuage avant que l'orage du siècle ne passe au dessus de votre tête?

Un flash traverse mes iris en voyant la corde, je me mords la lèvre inférieure en observant Luna.

« Je te fais confiance, c'est toi l'experte des climats humides. »

Ouais??? Qu'est-ce que je raconte.
Je penche la tête sur le côté, avec un large sourire :

« Vêtements ou pas, de toute façon, ça finira au sol, et pas que les vêtements peut-être. »

Un petit échauffement puis tout sera bon avant de faire chauffer autre chose chez Luna hein. (?????)

__–Oui bah, gna gna gna, moi non plus tu me ligotes avec ce que t’as de plus solide, déjà je peux détacher mon bras pour me sortir des plus épaisses menottes, ensuite si elles sont pas calibrées pour retenir un éléphant, je peux les péter juste comme ça.
__–Mais je lui dis pas ça. Je souris et pose mon index – gauche, hein – sur sa bouche :
__–« Tu n’auras pas envie de te téléporter, tricheuse. »
__–Hé, c’est plus sensuel que « gna gna gna », y’a pas à dire.
__–Et baaah, on finit effectivement au sol, sur le canap, sur plusieurs meubles, même au plafond. Au plafond ? Hé oui. L’abat-jour de ma lampe de plafond là, le, truc en papier, si vous regardez bien, vous verrez qu’il est soutenu par un gros anneau métallique bien balaise. C’est parce qu’il est conçu pour supporter le poids d’adultes. Alors, ça fait très accessoire BDSM planqué derrière des meubles parce qu’on a une mineure à la maison, mais en fait, bah oui c’est exactement ça, lisez mon post précédent, c’est pas non plus une surprise.
__–Après bon, je vais pas détailler, c’est entre nous tout ça.

__–Toujours est-il qu’on se retrouve affalée dans mon canap, virtuellement à poil, à se faire passer un bédo, dans une douce ambiance de fumée et de moiteur due à la chaleur. Ça a effectivement fini en climat humide. Heureusement que j’ai ouvert la fenêtre et branché le ventilo.
__–Non ben écoutez, du bon temps avec une pote, hein. Surtout que, spoiler, enfin si vous saviez bas bordel ça craint parce que ça fait des mois maintenant, elle va finir en couple Nana, puis avec un des seuls mecs que j’ai perdu toute envie de niquer, alors y’a même pas moyen que je lui propose un plan à trois… Ah là là, les petits plaisirs qui s’en vont, comme ça. Enfin, c’était bien tant que ça a duré, hein ? Puis bon, l’important, c’est l’amitié, le reste c’est accessoire.
__–je lui passe le roulé.
__–Ça vaaa. On est potes pour encore un long moment, je crois.

J’ai offert un large sourire à Luna, rempli d’envie, de mesquinerie, avant de passer au plat principal. Comme à chacune de nos rencontres de batifolage, c’est toute une expérience, un rapport de force dans cette sensualité entre nous. Ce soir, c’est toute la chambre qui en subit les conséquences. On se perd dans la nuit ensemble et une pensée sonne la cloche que ce sera sûrement la dernière fois que cela se produira. Cette petite voix me le chuchote comme un secret avec une image en arrière-plan, celle de ma rencontre surprenante de la St-Valentin, le grand blondinet. J’ai tout donné pour Luna autant qu’elle a fait de même.

La magie retombe et c’est sur le canapé qu’on profite d’un moment plus calme et doux entre nous, accompagnées de transpiration et d’herbe. Mon regard se fixe au plafond, le visage rougit par tous les efforts, c’était… oui. Je prends un peu mon souffle avant de recevoir le roulé de Luna, un sourire en coin. Je l’ai regardé un moment et je me suis rendu compte de notre évolution. On est partis sur un très mauvais départ, mais avec le temps, on a réussi à tisser des liens au point de se retrouver dans le lit (ou le sol) de l’autre. Clairement ce n’est pas le cul qui a dicté notre relation, c’est optionnel. On a développé une amitié et je sais que je peux compter sur Luna, autant qu’elle peut compter sur moi dans les moments sérieux. Je retiens toujours qu’elle peut me péter le bras quand elle veut si je fais trop de conneries, mais s’en est presque une blague dans ma tête.

Les retours de missions ont été difficiles et je crois que j’avais besoin de voir Luna, de voir qu’elle allait bien après avoir entendu son état autant qu’elle a entendu le mien à nos retours mutuels. De la voir ça m’a rassuré, de la sentir si proche fut un bel extra que je garderai en mémoire tout comme je garde en mémoire l’entraînement que l’on a fait ensemble, ma chaussure qui lui a volé dessus.

On reste un long moment ensemble, à fumer, rigoler, discuter, ensemble sur ce canapé, on se laisse emporte par la nuit et quelque chose me siffle qu’un tournant arrive, je fais un peu la sourde oreille pour profiter de notre soirée, de notre amitié qui n’est pas près de se terminer. Peut-être qu’un simple nouveau chapitre s’ouvrira.