Aujourd’hui, une nouvelle livraison de tissu attend Aria à l’entrée de Terrae, aussi a-t-elle profité de son après-midi de repos pour aller faire l’aller-retour rapidement. Comme d’habitude, elle n’avait pas lésiné sur les achats, et les rouleaux aussi hauts qu’elle lui font rapidement comprendre qu’il faudrait qu’elle arrête d’abuser. Peut-être. Non mais en même temps, il y a pas idée d’être aussi jolis, ok ?!

C’est donc transformée en elle-même-un-peu-plus-grande-et-musclée qu’Aria ramène ses rouleaux sous le bras à Terrae. Comme ils sont plutôt encombrants, elle se dit qu’elle peut utiliser l’ascenseur pour une fois, même si elle habite au deuxième étage. Habituellement, ça lui fait les cuisses, mais vraiment, la flemme est absolue là, ok ?

Et justement, alors qu’elle arrive en vue de l’ascenseur, celui-ci est déjà en train de se refermer.

—Ahhhh retenez l’ascenseur s’il vous plaît !!

Elle se précipite en avant, et réussit à rentrer in extremis, sans savoir si la personne déjà dedans lui a tenu la porte ou pas… Aria pousse un soupir soulagé et dégage les rouleaux de devant son visage, avant de se figer.

—Oh, salut Tiago.

Ce n’est pas froid, c’est juste… surpris. Elle ne sait jamais trop comment s’adresser à lui, dans ces moments-là, et se dit qu’elle peut aussi bien faire abstraction et ne pas parler du tout, pas vrai ??? Un peu embarrassée, elle se glisse dans le fond de l’ascenseur pour s’appuyer contre la paroi, et surtout continuer à se cacher derrière ses rouleaux.

Jusqu’à ce que l’ascenseur ait un tremblement tout à fait habituel et que le courant se coupe à l'intérieur de l'habitacle. Encore. La rouquine, déstabilisée, manque de se casser la figure avec son matériel, qu’elle pose au sol en retrouvant sa taille et corpulence classique.

—Quoiii, encore ??? Mais c’est pas possible, on l’a fait réparer la semaine dernière !! gémit-elle, au désespoir, avant de trouver son téléphone pour allumer son flash et appuyer comme une dingue sur le bouton d’appel. Ca ne marche pas…. oh super, c’est de nouveau une coupure générale de courant. C’est carrément le disjoncteur qu’il faut remplacer à ce compte-là-

La pauvre Eau relève les yeux vers Tiago. Sueurs froides.

—Généralement, ils remettent le courant au bout de quelques minutes.

Aled.

Une journée sans programme bien défini. Une journée où je ne bosse pas en fait. Comme le soleil m'a réveillé bien trop tôt sans que je n'arrive à me rendormir, eh bien j'ai décidé de passer une partie de la matinée à l'extérieur pour affiner la maitrise de mes pouvoirs. Ce n'est pas comme si j'avais quelque chose de plus intéressant à faire. Ouais, j'ai vraiment l'impression de tourner de plus en plus rond ici.

Au moment de remonter dans ma chambre, c'est vrai, j'ai un peu la flemme. Carrément même. Je ne prends pourtant pas souvent l'ascenseur. Mais là, option facilité retenue.
J'appuie sur le 2ème étage quand j'entends une voix à l'extérieur demandant de le retenir. Comme j'suis quand même sympa (et que la voix était résolument féminine), je cale mon pied dans l'ouverture pour laisser la place à... Ariana. Les bras chargés de je ne sais quoi.
Super.

- "Salut."

Je suis au max. Promis j'essaie, mais je suis définitivement très mauvais pour ne pas laisser transparaitre ce que je pense des gens. Et on ne peut pas dire que ma relation avec Ariana soit au mieux.
Ca va, c'est juste le temps monter jusqu'au deuxième étage. On ne va pas avoir à rester aussi proches trop longtemps.
Enfin ça, c'était sur le papier. Parce que très vite, trop vite, l'ascenseur s'arrête. Les portes ne s'ouvrent pas. La voix ne dit rien du tout. Les lumière principales s'estompent pour nous laisser dans le noir quasi total. Jusqu'à ce que Ariana allume son téléphone.

- "Y a plus qu'à espérer qu'ils se grouillent..."

Parce que vous le sentez le mega malaise se propager là ? Quitte à se retrouver bloqué dans un ascenseur, j'aurais préféré que ce soit avec quelqu'un d'autre. Parce que là... je ne sais pas quoi dire. Tout comme je ne sais pas quoi faire tout court. Planté là, debout, je me sens terriblement con.

- "Ou, sinon, tu peux pas te transformer en un truc hyper lourd qui oblige l'ascenseur à retourner en bas ?"

Ouaaaais ce n'est sûrement pas le plus délicat, mais franchement, je préfère quelques secousses que de resté là bloqué.