Oscar posa son sac près d'un lit inoccupé. L'endroit était désert, enfin c'est l'impression qu'il en avait. Il n'avait bien sûr pas regardé tous les lits un à un pour savoir si il n'y avait personne. Mais dans ce dortoir, ce qui l'avait conquis c'était ce lit au fond, dans un coin de la pièce. Il était comme tous les autres, mais il parut à Oscar comme le plus isolé. Et l'armoire qui allait avec avait une porte légèrement de travers. Oscar aimait bien les objets un peu tordus, parce qu'ils lui étaient plus familiers, étant lui aussi "défectueux". C'est pour ça qu'il avait jeté son dévolu sur celui-ci.

Le voyage depuis la France avait été un peu éprouvant pour le garçon. C'est pourquoi il retira ses appareils auditifs à peine arrivé dans la pièce. Le silence cotonneux qui l'entoura immédiatement lui fit pousser un soupir de soulagement. Enfin seul avec lui-même. C'était le moment pour lui de faire ce qu'il appelait une "pause sonore". Il en profita pour ouvrir son sac. L'absence du bruit du zip lui fit un peu bizarre, mais il chassa le léger frisson qui arrivait et sortit ses sweats à capuche. Il n'avait pris que ses préférés :
- Un sweat noir avec une tête de chat-squelette sur le devant avec une super grande poche ventrale qu'il pouvait fermer et qui prenait la forme de la bouche du chat. Le sweat possédait aussi de longues manches avec un trou pour le pouce et des coussinets roses brodés, et une capuche avec de petites oreilles triangulaires.
- Deux sweats classiques, un gris et un lilas.
- Un sweat Pikachu jaune avec la queue derrière et les oreilles sur la tête.
- Et un sweat entre le bleu marine et le violet avec un motif rappelant les sweats du clip Matryoshka des Vocaloids.

Il sortit aussi ses pantalons, ses t-shirts, le tout bien plié et prêt à intégrer la petite armoire. Une fois tout ça bien rangé, il regarda un peu autour de lui, à la recherche d'un endroit pour mettre ses livres. Il n'avait pu emmener que ses livres préférés mais cela constituait déjà un beau paquet. Malheureusement, pas une étagère à l'horizon. Et hors de question de les perdre de vue une seconde : c'était très précieux. Il finit par tourner le dos au reste de la pièce pour terminer son rangement, mettant les livres dans un tiroir. Il était si occupé à ranger son encyclopédie des insectes et arachnides qu'il ne sentit pas quelqu'un approcher.

Voilà presque deux mois que les cours ont repris. Deux mois d'enfer absolus pour Ewen qui a l'impression de s'enfoncer un peu plus chaque jour dans l'incompréhension la plus totale. Il coule toujours davantage à chaque nouveau cours, là où il a l'impression que les autres élèves nagent habilement au milieu de tous les devoirs qu'ils se prennent. Ce n'est pourtant pas de la mauvaise volonté. Oh, bien sûr, les cours ça n'a jamais été son point fort. Pas le genre d'endroit où il s'amuse le plus. Pourtant, en arrivant à Terrae, il était plein de bonne volonté. Cette fois, c'est la bonne ! Oui, c'est réellement ce qu'il pensait le premier jour où, vêtu de l'uniforme scolaire (seule fringue propre et à sa taille qu'il possède) il posait un pied dans une salle de classe.

C'est donc avec un nouveau mal de crâne qu'il rentre dans le dortoir, épuisé, mais surtout complètement démotivé. Ca sert à rien, j'comprendrais jamais rien à tout ça. Est-il trop bête ? C'est ce qu'il a tendance à croire. Pourtant, il aimerait suivre. Il aimerait ne pas avoir l'impression d'entrer dans une autre dimension chaque jour. Alors il en est là.

Assis par terre dans le dortoir, le dos contre son lit, il s'endort à moitié tout en luttant vainement contre ce simple exposé qu'on leur demande de faire. Et le sommeil gagne haut la main, laissant le garçon avachi, le nez contre sa feuille où de nombreuses idées sont déjà rayées.

Ce n'est que lorsque la porte s'ouvre qu'il reprend un peu ses esprits. Il jette un coup d'oeil furtif par dessus le matelas. Une touffe de cheveux blanches qu'il ne reconnait, il devient vite évident que le garçon qui vient d'arriver débarque lui aussi à Terrae. Du moins, d'après les quelques informations qu'a réussi à retenir Ewen.

Et forcément, c'est beaucoup plus intéressant d'aller jeter un oeil à jouer les curieux que d'essayer de reprendre le cours de sa réflexion coupée nette par l'ennui. Il laisse tomber son stylo à terre sans se soucier de l'endroit où il roule, pour s'avancer, doucement, vers le nouvel arrivant. Bizarrement, un petit sourire se dessine sur les lèvres d'Ewen. Ils doivent avoir à peu près le même âge et, oui, ça lui fait plaisir.

Bon, on ne peut pas dire qu'il soit la personne la plus douée pour lancer une conversation. D'ailleurs, il ne fait pas le moindre effort pour se faire remarquer. Doit-il se racler la gorge pour annoncer son arrivée ? Lui tapoter l'épaule ? Dire un simple salut ? Olala, c'est qu'il n'en a pas la moindre idée. Et maintenant il est plutôt trop près pour faire demi tour. Ewen n'est qu'à deux mètres du nouvel arrivant, dans son dos.

Allez, courage ! Tu peux le faire ! Cherchant l'automotivation comme il peut, Ewen prend une grande inspiration, s'avance d'un pas et... Percute le pauvre garçon.

- "Oh, heu, ah, salut, pardon, je... Tu vas bien ?"

Complètement perturbé dans le flot de décision qu'il avait choisi de suivre, Ewen ne sait pas par où commencer. C'est à dire qu'il n'avait pas anticipé que le garçon puisse bouger lui aussi dans son rangement. Oui, parce qu'il avait clairement l'air préoccupé par ce genre de tâche jusque là. Oh, le choc n'a pas été bien violent, Ewen n'avait clairement pas assez de détermination pour arriver suffisamment vite pour ça (et ce n'est pas avec son poids qu'il risque de faire beaucoup de dégâts non plus), mais ça surprend. Et ça secoue.

L'ombre projetée sur l'armoire fut ce qui informa Oscar en premier de l'approche de quelqu'un. Il n'eut le temps de se retourner qu'à moitié avant d'être percuté par la personne en question. Enfin, "percuté"... C'est un grand mot. Ils se rentrèrent dedans, et Oscar étant le poids-plume qu'il est, fit un pas en arrière, se cognant contre le tiroir. Au même moment, une voix de garçon lui parvint à travers ses appareils, le saluant et s'excusant.

- Ça va.

Oui, Oscar est comme ça, pas très loquace. Sa prononciation est presque parfaite quand il a ses appareils, donc difficile de savoir qu'il est malentendant. Il leva les yeux vers le garçon, qui se tenait toujours aussi près. Il portait un uniforme, avait les cheveux noirs et des yeux étonnamment bleus. Mais surtout, il faisait une tête de plus qu'Oscar ! Le petit albinos ferma le tiroir d'un coup de fesses et regarda le nouveau venu avec curiosité.

- Tu veux quelque chose ?

Drôle de façon de demander si il peut l'aider, mais la proximité de ce garçon étrange l'inquiétait un peu. Et ça le rendait un peu brusque. Entre ça et le fait que ce soit le premier enfant de son âge à qui il s'adresse en dehors de son jumeau, ça faisait beaucoup pour lui. Il sentait déjà ses épaules se tendre et sa mâchoire se crisper dans cette attitude un peu tendue qu'il adoptait face aux inconnus. L'uniforme, néanmoins, l'intriguait pas mal.

- Tu es d'où, ton école ?

Toujours pas très clair, mais promis Oscar fait de son mieux. Il se glissa sur le côté du garçon pour atteindre son sac et sortir le reste de ses livres, qui se cantonnent à un grand album imagé sur les animaux éteints, et deux tomes de Chevalier d'Émeraude. Eh oui, il a vraiment dû laisser le reste de la série à la maison... Il espérait qu'avec le temps, sa famille d'accueil pourrait lui envoyer le reste. Enfin, si il a la place un jour... Il espérait aussi qu'il ne resterait pas tout le temps dans un dortoir... Une chambre à lui ça serait quand même vraiment bien. Avec plein d'étagères.

Ca va... Est-ce que c'est un ça va de ça va vraiment, ou un simple ça va de politesse, comme pour couper court à toute tentative de conversation ? Difficile à dire. Et Ewen panique bien trop intérieurement pour être en mesure d'observer correctement son environnement. Autrement, il remarquerait bien vite que la scène n'a pas été suffisamment violente pour qu'il y ait la moindre casse à déplorer. Mais quand il est impliqué, prendre de la hauteur devient un exercice insurmontable.

Alors il y a trop de choses qui tournent dans sa tête, lui laissant difficilement l'occasion de réfléchir. De là à agir, on en est loin. Est-ce que le garçon est mécontent ? Cette façon de lui demander ce qu'il veut, comment doit-il l'interpréter ? C'est que toutes les fois où on a pu lui poser cette question, c'était toujours une façon de lui dire de se barrer, bien plus que d'essayer de savoir ce qui pourrait effectivement lui faire plaisir.

- "Eh bien..."

Son coeur bat beaucoup trop vite et il ne sait pas par où commencer. Mais il n'a de toute façon pas le temps d'essayer beaucoup plus longtemps de trouver ses mots que le nouveau fait mention de son école. Ouais... Son école, c'est sûrement beaucoup dire vu comme il s'y sent impliqué. Mais théoriquement...

- "Bah, c'est l'école d'ici... Il y en a d'autres ?"

Ok, on est mal barrés je crois. C'est à se demander s'ils se comprennent réellement. Ou alors ils sont aussi paumés l'un que l'autre.

- "Et, heu... Tu viens emménager ici ?"

C'est un peu bizarre dit comme ça. Mais c'est que ça lui fait plaisir de ne pas avoir que des hommes bien plus âgés ou des gamins tous jeunes dans ce dortoir. Alors il est encore loin de savoir le montrer correctement, mais le simple fait qu'il se soit bougé pour affronter ses difficultés sociales en est une bonne preuve. Maintenant, de là à savoir si ça ne va pas tourner au fiasco tel qu'il va le regretter, c'est encore autre chose.

Oscar observa le garçon. Il avait l'air assez mal à l'aise en fait. Comme si il avait voulu faire le premier pas mais ne savait pas comment continuer. Le souci, c'est que notre petit albinos n'a eu des interactions qu'avec son jumeau, alors lui non plus il ne sait pas comment. Ce qui donna un moment un peu étrange, où ni l'un ni l'autre ne sut quoi dire. Et finalement, ce fut la curiosité d'Oscar qui relança la conversation. Enfin... À peu près.

- Comment ça, celle d'ici ? Y'a une école ici ? Questionna Oscar, prit de court.

L'autre garçon avait l'air de trouver ça normal, il demanda même si il y avait une autre école. De son côté, Oscar pensait que les écoles devaient se trouver hors de Terrae, mais dans Terrae même. Et en même temps on lui avait bien parlé d'un uniforme. Bref, le pauvre garçon était déjà perdu. Et la question suivante de l'inconnu n'améliora pas les choses. Le regard d'Oscar passa de son sac, un vieux sac de hockey qui pouvait contenir vraiment plein de choses, à l'armoire, puis au garçon. Il avait un peu l'air de dire "bah oui. Sinon qu'est-ce que je ferais dans ce dortoir ?", mais la politesse qu'avaient commencé à lui enseigner ses parents d'accueil l'obligea à se montrer plus courtois.

- Oui, je viens d'arriver. J'm'appelle Oscar.

La prononciation du garçon, même avec ses appareils, n'était pas parfaite, notamment quand les mots courts s'enchaînaient. Il sifflait aussi parfois ses "s" comme un serpent. Et, comme Oscar n'avait plus rien à dire au garçon, il se remit à ranger. Il remarqua qu'il avait oublié de sortir son dernier sweat-shirt. Un joli sweat flambant neuf, offert comme cadeau de départ. D'un joli bordeaux, il affichait dans le dos des branches de cerisier en fleur, emblème du Japon. Puisqu'il y partait, s'étaient dit le gentil couple, autant le mettre à l'aise tout de suite. Oscar attrapa un dernier cintre dans l'armoire et y passa le sweat avant de l'accrocher avec le reste. Et, comme le garçon était toujours là à l'observer, Oscar réitéra sa première question, plus poliment cette fois :

- Du coup, j'peux t'aider ?

Passé l'étonnement de cette entrée en matière qu'il n'a franchement pas maîtrisé et les premières questions qui l'ont tout autant déstabilisé, Ewen prend finalement le temps d'observer un peu plus le nouvel arrivant. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est... Bizarre. Des comme ça, il n'en a jamais vu. Alors oui, déjà qu'en temps normal il a du mal à savoir comment il doit se comporter, là, c'est une absence totale de repères qui lui fait face.

- "Heu, bah... Oui ?"

Ca c'est de l'échange... Pour les explications faut pas trop en demander hein.

- "Ils t'ont fait croire qu'y avait pas de cours ici ?"

Cette idée le fait sourire, presque rire en fait. Est-ce que les masters, ces gens encore plus bizarres que le garçons aux yeux rouges, peuvent vraiment faire miroiter ce genre de miracle pour inciter les gens à venir à Terrae ?

- "Mais ! Oh, tu... Tu vas à l'école toi ?"

Subtilité : zéro. Oui bon, bah du coup la possibilité que le garçon n'aille en fait pas en cours du fait de sa différence vient de lui traverser l'esprit et il ne sait pas trop comment l'exprimer autrement. Est-ce que les gens comme lui ne vont pas à l'école ? Ce qui expliquerait qu'il n'en ai jamais vu auparavant dans la sienne. Ou alors, il vient juste d'une partie étrange de la terre où les gens ont les cheveux blancs avant leurs soixante dix ans ? Olalala trop de questions d'un coup là !! Marche arrière !

- "J'mapelle Ewen."

Une phrase prononcée bien trop vite en réponse à la présentation de son nouveau coloc. Voilà, c'est bien pour oublier ses propres questions stupides. Il a l'air bête hein. Planté là. A se demander pourquoi est-ce que pour une fois, il n'a pas réussi à se taire. Normalement c'est ce qu'il fait de mieux. C'est bien de se taire hein. Ca évite ce genre de situation ultra gênante. Ouais, peut-être qu'il ferait mieux de retourner vers son lit et se faire oublier ? Peut-être même que la retraite totale, disparaitre quelque part dans le couloir, ce serait encore mieux ? En voilà une bonne idée !

Mais il n'a pas le temps de la mettre à exécution que le dénommé Oscar lui repose cette question, faisant écho à celle posée un peu plus tôt.

- "Bah... Non ?"

Mdr, merci.

- "Je... Enfin, c'est toi qui vient d'arriver alors... C'est plutôt toi qui aurait besoin d'aide... Non ?"

Premier véritable essaie, youhou. Non mais c'est que c'est très logique dans sa tête. Et alors même si ici il y a bien des télépathes, capables de lire dans ses pensées, ce n'est pas une généralité non plus hein. Dire les choses, c'est bien. Parfois. Quand il ne vaut pas mieux se taire en fait. Pas facile !

Oscar remarquait bien que la conversation était un peu étrange. En fait, le garçon face à lui était étrange. C'était comme se retrouver face à un sourd qui pouvait entendre. Comme si il y avait une erreur de compréhension avec lui. Quand Oscar demanda si il y avait une école à Terrae, le garçon en face répondit d'une manière qui l'agaça un peu. Comme si c'était évident pour tout le monde ! Je viens juste d'arriver, comment veut-il que je sache ?! Pensa le petit albinos. Il ne montra cependant pas son agacement. C'était la première personne qu'il croisait et il ne voulait pas partir sur de mauvaises bases, d'autant plus s'il devait vivre avec quelques temps. La question suivante lui fit secouer la tête.

- Bah non mais je-

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, le garçon en face avait souri et lui posait une nouvelle question. Oscar se renfrogna et croisa les bras.

- Nan. J'y suis presque pas allé.

Un peu sec comme réponse... Il essaya de se détendre et pour prouver sa bonne foi, décida de se présenter en donnant son nom. En face, le garçon marmonna quelque chose très vite. Ses appareils auditifs étaient bons, mais parfois le son ne passait pas bien. Il allait devoir lui faire répéter... Sauf si il pouvait l'éviter. Il hocha donc la tête sagement. Puis réitéra sa première question. Le garçon parut désarçonné et lui répondit sans grande confiance en lui. Oscar haussa les épaules. Puis, alors qu'il commençait à penser à reprendre son rangement, le garçon dit enfin quelque chose d'intéressant.

- C'est vrai... En fait, s'tu veux bien, j'aimerais bien qu'tu m'montre au moins le bâtiment ? Comme ça j'sais où j'peux aller et où c'est pas intéressant. Dit Oscar.

Toujours cette prononciation un peu sautante. Oscar tourna le dos à son nouveau camarade de chambre.

- J'range juste ça.

Il sortit ses derniers livres, deux tomes de la Quête d'Ewilan, et ses deux stim-toys préféré, un bracelet en silicone avec plein de couleurs et de texture et un cube avec plein de choses à faire bouger, cliquer, rouler etc... Il les posa sur sa table de chevet puis se tourna vers le garçon.

- Voilà j'suis prêt... Enfin s'tu es d'accord pour m'aider. Dit-il dans un effort pour être agréable.

Mince ! Il s'en doutait. Ce garçon a vraiment quelque chose de spécial. Ewen se retient de montrer à quel point il l'envie de ne pas avoir eu à subir ce traumatisme qu'est l'école. Parce que même s'il ne se rend pas compte de grand chose, eh bien, il sait que lui, il n'aime pas qu'on lui fasse remarquer qu'il n'est pas comme les autres. Alors, peut-être que c'est pareil pour Oscar.

Bon, à vrai dire ça le démange quand même un peu de lui demander pourquoi. Et si il trouve ça chouette. Et aussi comment est-ce qu'il occupait ses journées du coup. Est-ce qu'il sait lire et écrire ?! Olala, toutes ces questions lui tourbillonnent dans la tête. Ce n'est que lorsque la conversation redevient plus sérieuse que Ewen se reprend.

C'est vrai, après tout, c'est lui le plus ancien ! Lol. C'est un peu bizarre de dire ça alors qu'il n'y a pas si longtemps qu'il a mis les pieds à Terrae pour la première fois. Mais ça lui fait plaisir d'avoir l'impression de servir à quelque chose pour une fois.

Il arrive même à mettre de côté la jalousie qu'il éprouve un peu vis à vis de ce garçon. Ou plutôt, vis à vis de tout ce qu'il a amené. Il a déjà vu la chambre d'Aylan, il a bien conscience que beaucoup de jeunes arrivent avec pas mal de possessions déjà. Pourtant, pendant qu'Oscar termine de ranger tout ce qu'il possède, Ewen lui, ne peut s'empêcher de poser les yeux sur son propre sweat. Il était pourtant content de l'avoir acheté. Des fringues neuves, il n'en a pas souvent porté. Alors, il se sentait un peu fier dedans. Mais clairement, avec ce noir uni sans la moindre touche de couleur, il sent à nouveau ce poids dans sa poitrine.

Des idées sombres qu'Oscar chasse à nouveau en lui adressant à nouveau la parole. Oh, ça y est, il a fini ! Ewen ne s'est même pas rendu compte être resté planté telle la plante verte qu'il a l'habitude d'incarner. Mince. Ce n'est pas trop l'imagine qu'il voudrait renvoyer ici. Mais ce n'est pas si grave, il a encore une chance de se rattraper ! Puisqu'il a désormais une nouvelle responsabilité ! Faire découvrir les lieux à son nouveau camarade de dortoir !

- "Ouais, bien sûr que j'suis d'accord !! Enfin, c'est que, je sais que ça peut vite paraitre vachement grand ici, et puis, avec tous les trucs chelous qui peuvent se passer hein, il faut toujours un peu de temps pour s'habituer mais... Bah, j'sais que c'est cool d'avoir quelqu'un pour nous aider."

En tout cas, lui n'a clairement pas eu le courage de demander à qui que ce soit. Résultat, il s'est perdu des semaines durant dans l'institut. Sans parler de sa peur de s'en écarter. Mais il n'a pas non plus envie de passer pour un trouillard eh ! Non, un gars cool on a dit. Vas y Ewen, tu peux le faire !

- "Vas y, suis moi, j'vais te montrer !"

Lui montrer quoi ? Bonne question. Il va improviser. Et pour commencer, il sort de la chambre, remontant le couloir principal.

- "Bon, t'as vu, déjà ici, c'est le coin des dortoirs des gars. C'est pas ce qu'il y a de plus intéressant. Par là par contre... C'est les cuisines !! Et ça, c'est trop cool !! La nourriture est super bonne ! Et vraiment pas cher ! Puis des fois... Enfin, non mais de toute façon, c'est le meilleur endroit !"

Ce n'est sûrement pas le moment d'avouer que les plateaux ne sont pas toujours finis et qu'il est possible de chiper des restes. Il sait très bien qu'il n'y a que les pauvres qui font ça.

Oscar ne se doute pas un seul instant que c'est une mauvaise idée de déballer ses possessions devant quelqu'un d'autre qui est arrivé de Terrae pour une raison sûrement sombre. Il s'applique même. Bon, il fait un effort pour ne pas classer tout de suite ses livres par ordre alphabétique d'auteur, pour ne pas prendre trop de temps. Il le fera plus tard. Du coup, il termine plutôt rapidement son rangement et se tourne vers le grand garçon. Celui-ci semble reprendre du poil de la bête avec la demande d'Oscar. Ewen part dans une grande tirade et Oscar l'écoute, surpris de l'entendre soudain parler autant. Jusqu'à ce qu'il mentionne des "trucs chelous". Tout de suite, l'esprit d'Oscar rentre en ébullition, il échafaude plein de théories : est-ce qu'il y a du trafic de drogue, d'armes ? Genre, comme dans le quartier où il vivait avec sa famille d'accueil. Il paraît que c'est courant en France. Il est tiré de ses pensées quand Ewen part vers la sortie du dortoir. Oscar le suit à petites foulées.

L'endroit est propre et plutôt joli. On sent qu'on n'est plus en France, mais impossible de dire dans quel pays on est juste en regardant l'intérieur du bâtiment. C'est comme si il s'inspirait de plein de pays différents. C'était d'ailleurs peut-être le cas ! Oscar se demanda un instant d'où vient Ewen. Il faudra qu'il lui pose la question un peu plus tard. En tout cas, Ewen commença par le commencement : le couloir principal et le rez-de-chaussée. Ils arrivèrent à la cafétéria, qui semblait beaucoup enthousiasmer Ewen. Oscar ne comprenait pas vraiment cet engouement face à la nourriture. Pour lui c'était simplement un carburant dont le corps avait besoin pour fonctionner... Et quand il trouvait de la nourriture, soit il la stockait comme le ferait un écureuil avec ses graines, soit il l'avalait en vitesse pour que personne ne la lui reprenne. Quand Ewen sembla esquiver la fin d'une de ses phrases, Oscar inclina la tête sur le côté dans une mimique de curiosité.

- Des fois quoi..?

En tout cas, c'est vrai que la cafétéria était plutôt jolie, et grande avec ça. Il y avait des distributeurs de boissons et de nourriture, comme des snacks salés ou sucrés, dont certains qu'Oscar n'avait jamais vu. Et surtout...

- Mais... Comment on fait pour payer sur les distributeurs ? Y'a pas de fente pour la monnaie ni d'endroit pour la carte bancaire. S'étonna-t-il.

- "Eh bien, des fois... On peut même avoir du rab..."

Ewen chuchote comme s'il s'agissait d'une confidence très importante. Oui bon, il faut peut-être un peu se débrouiller pour avoir droit à un dessert supplémentaire, mais, dans les faits, ce n'est pas impossible. Preuve en est du kilo qu'il a déjà réussi à gagner depuis qu'il est arrivé à Terrae !

En revanche, face à la question suivante d'Oscar, il se sent beaucoup plus bête. En regardant le distributeur, effectivement, il n'y a rien du tout pour payer. Ok, alors en fait, Ewen ne s'était jamais intéressé à cet élément (autrement qu'en regardant s'il n'y avait pas quelque chose dans le panier d'oublié par la personne précédente). Parce que justement, il faut payer. Et qu'il préfère le dessert gratos à la cantine, oui.

- "Hum... Bah... J'en sais rien en fait. C'est vrai que c'est un grand mystère ça ! Il faudra sûrement espionner quelqu'un pour voir comment il fait si tu veux savoir. Ils ont vraiment des trucs bizarres les japonais des fois."

Lol, voilà que Ewen se met à sortir ce genre de réplique clichée comme si ça pouvait lui donner un peu d'importance. Il fait de son mieux pour être un bon guide hein, mais il n'est juste pas encore très doué.

- "Mais sinon, de l'autre côté du couloir..." Ewen marque une pause, comme si une révélation de la plus haute importance venait de lui remonter au cerveau. "Ou alors, tu demandais ça parce que tu voulais te prendre quelque chose à manger ? C'est vrai, tu viens d'arriver, tu as sûrement faim ! Heu... Tu veux qu'on essaie de trouver comment ça marche sans espionner ?"

Ouais, il trouve ça cool aussi cette histoire d'espion. Genre, un peu comme s'il était dans l'un de ces films qui fait tant parler mais qu'il n'a jamais vu.

Ewen livra à Oscar une information capitale : la possibilité d'avoir du rab. Oh, Oscar est un petit mangeur, il a l'appétit d'un moineau. Mais il part du principe qu'on ne sait jamais quand le prochain repas sera servi, en tout cas c'est ce qu'il pense. Alors rien que pouvoir prendre un second petit pain ou un deuxième yaourt, c'était déjà très intéressant ! Ça permet de faire des réserves, juste au cas où. Alors, à cette confidence, le garçon ouvrit de grand yeux et acquiesça.

- Je vois.

Puis, en observant autour, Oscar découvrit les différentes machines et leur étrange fonctionnement. Pas de fente à monnaie, pas d'emplacement pour la carte bleue non plus ! C'est tellement étrange. Oscar s'empressa de poser la question à son guide... Mais Ewen lui avoua ne pas trop savoir, et lui proposa d'espionner quelqu'un pour le découvrir.

- Comme dans Alex Rider ?! S'enthousiasma Oscar, les yeux pétillants.

Oh oui, il avait beaucoup envie de faire ça !! Il aimait beaucoup la série de livres qui l'avaient passionné pendant longtemps (enfin, le temps qu'il les dévore tous), et de pouvoir faire comme le jeune héros rendait Oscar très excité à l'idée d'espionner quelqu'un, même pour une chose aussi bête que le fonctionnement d'un distributeur. Ewen reprit suite à ça, comme pour continuer la visite de l'institut, avant de s'interrompre. Oscar réfléchit un instant à la question du brun. Avait-il faim..? Il avait toujours eu du mal à le savoir, à moins de réellement être affamé. Et là, il n'était pas affamé... Mais un petit gargouillement en provenance de son ventre scella sa décision.

- Oui j'ai un peu faim... Viens, on va espionner la prochaine personne qui passe ! Dit-il.

Il attrapa Ewen par le poignet et se glissa sous une table non loin. L'attente commença, mais elle ne dura pas plus d'une dizaine de minutes, jusqu'à ce qu'un jeune homme aux cheveux blonds à l'air énergique entre. Il se dirigea sous le regard acéré d'Oscar jusqu'à l'une des machines et... appuya simplement sur le bouton. Un ronronnement se déclencha et le produit tomba bel et bien dans le panier en bas. Oscar, médusé, regarda le jeune homme se pencher et prendre son paquet de Mikado (ou quelque chose comme ça) et se redresser. Le garçon se tourna vers Ewen et lui fit signe de ne pas faire de bruit jusqu'à ce que l'homme soit sorti. Une fois la salle déserte, Oscar se remit debout, le cœur battant d'avoir osé prendre part à cette aventure.

- Quoi, alors il faut juste appuyer sur le bouton qu'on veut ? C'est genre, gratuit ? S'étonna l'albinos.

Et pour tester sa théorie, il s'avança vers un des distributeurs et appuya sur un bouton au hasard. Le bourdonnement retentit à nouveau et quelque chose tomba dans le panier. Oscar regarda Ewen, un peu hésitant à mettre la main dans la trappe.

Alex Rider ? Evidemment, Ewen n'a aucune idée de ce dont il s'agit. Mais il ne va sûrement pas admettre son absence cruelle de culture, alors c'est avec un peu trop d'entrain qu'il acquiesce.

- "Ouais, c'est ça !"

Ne reste plus qu'à espérer que ce soit un genre d'espion... Allez, statistiquement, il devrait être pas trop mal !

En tout cas, ils ne s'en sortent pas si mal puisque Oscar a bien compris ce qu'il voulait dire, puisqu'il lui propose de mettre ce plan à exécution immédiatement. Ce qui réveille la curiosité maladive du plus âgé (mdr oui, je viens de voir que Ewen a 5 jours de plus qu'Oscar, voilà xD).

- "Oh ouais, carrément !!"

Et plus que de la curiosité, il y a aussi un petit sentiment d'excitation. Comme de se lancer dans quelque chose de nouveau. Rester cacher dans l'ombre, ça il maîtrise, mais pouvoir le faire avec quelqu'un d'autre, à partager cet instant qui ressemble plus à un jeu qu'à un travail, c'est beaucoup plus stimulant !!

C'est donc sans rechigner qu'il suit son acolyte, se planquant avant beaucoup d'attention. Ne surtout pas être vu ! Pourquoi ? Il n'en sait rien, c'est seulement son objectif. Alors quand une silhouette se dirige manifestement vers la cible de leur curiosité, Ewen se sent tout fébrile. Le jeune homme passe, sans les voir (ou en se foutant royalement de la présence de deux ados sous une table) et interagi avec la machine. En... appuie seulement sur un bouton. Et repart.

Rien de plus.

Visiblement, Oscar est tout aussi surpris de leur découverte que ne l'est Ewen.

- "Bah... on dirait. Mais... c'est bizarre. C'est pas possible que ce soit gratuit."

Rien n'est jamais gratuit, ça, il l'a bien retenu !

- "Peut-être qu'elle est cassée en ce moment..."

Parce que l'essaie d'Oscar prouve bien que, effectivement, nul besoin de monnaie pour obtenir de quoi grignoter. Ewen s'attendrait presque à voir la main de son compagnon disparaitre par la fente, aspirée, comme si un terrible piège se refermait sur eux.

Mais non. Il est parfaitement indemne avec même une confiserie en plus.

Après quelques secondes passées sous le coup de l'étonnement, Ewen en revient vite à l'essentiel.

- "Quoi qu'il en soit, il faut en profiter !! On ne sait jamais, des fois qu'ils la réparent dans la journée !"

Et hop, Ewen imite bien vite son collègue espion pour appuyer sur un bouton qui a l'air de correspondre à une barre (à quoi ? telle est la question) mais dont l'emballage est incroyablement coloré.

- "Trop bien !!"

Mission accomplie !! Oscar et son acolyte espionnèrent avec succès ce pauvre résident de passage. Toute l'expérience enthousiasma Oscar au plus au point et il eut toutes les difficultés du monde de se retenir de bouger. Il avait toujours eu des mouvements parasites, surtout lorsqu'il se sentait anxieux ou très heureux. Et c'était justement un de ces moments qu'il vivait actuellement. C'est pourquoi dès qu'il fut sûr que le blond était bien reparti, Oscar émergea de la table et sautilla un moment, agitant les mains avec énergie. Puis il se reconcentra sur leur découverte, à savoir un distributeur gratuit de nourriture !!

Après une tentative fructueuse, Oscar regarda le tiroir avec inquiétude avant de chercher un peu de courage auprès d'Ewen. Une fois qu'il eut croisé son regard, Oscar prit son courage à deux mains et plongea le bras dans le distributeur... et attrapa quelque chose de rectangulaire, en carton léger ! Et sans aucun autre incident, il le ressortit, dévoilant une petite boîte, au même format que des Mikados, mais avec un packaging blanc et noir. Sur le devant était écrit "Pocky", puis un peu plus bas : "cookies & cream", avec une image d'Oréo.

- Ouah des mikados aux oréos !! S'exclama Oscar.

Il avait rarement eu la chance d'en manger, seulement quand son frère lui en apportait dans son débarras... Mais c'était dur pour lui de ne pas être pris, alors il osait rarement. Ewen l'imita, rassuré qu'Oscar ait gardé son bras et qu'aucune alarme n'ait été déclenchée par sa tentative. Il en ressortit un emballage très coloré, de la forme d'une barre de céréales.

- Trop bizarre... Vas-y ouvre pour voir !! Dit Oscar.

Et pour donner l'exemple, il ouvrit son propre paquet. Après l'emballage en carton venait un emballage en plastique qu'il déchira facilement. Et pour finir, il prit un petit bâtonnet et croqua dedans. C'était incroyablement sucré... Mais n'avait absolument pas le goût d'un oréo... Un peu déçu, il regarda la barre d'Ewen.

Un peu amusé (et un peu étonné aussi), Ewen regard Oscar qui sautille en ressortant de leur cachette avant d'aller tester à son tour la super machine de l'abondance. Pas franchement habitué à ces sucreries, le brun ne sait pas trop à quoi s'attendre. Mais rien qu'à voir l'emballage, son cerveau sait qu'il va aimer, même s'il est bien incapable de déchiffrer les symboles japonais inscrits dessus. Du jaune, du rouge, du bleu, et même un p'tit chat roux trop mignon, il y a tout ce qu'il faut !

Alors évidemment, il ne compte pas se faire prier pour savoir quel goût ça a. AQuand son acolyte propose d'ouvrir, Ewen acquiesce bien vite.

"Ok !"

Tels des chercheurs très attentifs à leurs découvertes, les garçons ouvrent leur friandise durement gagnée. Bon, l'intérieur est bien moins coloré que le papier, mais ça ressemble à du chocolat, ce qui est bien suffisant à le faire sourire sans même qu'il ne s'en rende compte. Il croque dedans avec grand entrain et mâche quelques secondes avant de prononcer son jugement.

- "Hmm c'est bon ! C'est tout craquant à l'intérieur et il y a encore plus de chocolat !"

Bon, c'est une barre chocolatée assez classique hein, mais Ewen n'en demande pas plus.

- "Tu devrais goûter !"

Et comme il ne va pas lui proposer de croquer dans le même biscuit (ça ne se fait pas !), c'est avec un trop plein d'énergie que le garçon appuie à nouveau sur le même bouton de la machine, faisant tomber une nouvelle barre, semblable à celle qu'il a encore à la main. Il la récupère et la tend à Oscar. Ok, je crois qu'en fait il aime beaucoup trop cette nouvelle trouvaille.

- "Tu sais quoi ? Il faudrait tous les goûter !!"

Bon, il est sûrement un peu ambitieux. Bien sûr qu'il n'arrivera jamais à manger un exemplaire de chaque friandise se trouvant dans cette machine. J'ai jamais dit de les manger tout de suite ! On peut aussi les emmener dans la chambre pour faire des stocks ! Ah oui, au cas où elle deviendrait un jour payante. C'est vrai, Ewen a encore du mal à croire que ce soit réellement gratuit.

Oscar regarda Ewen porter à sa bouche la barre colorée avec un peu d'appréhension. Une part de lui très terre-à-terre était en train d'essayer de se rappeler du numéro d'urgence du Japon et de celui du centre anti-poison. Ce qui était idiot si on y réfléchit un instant : cette barre était vendue (enfin, distribuée) dans des distributeurs, donc elle devait être mangeable, forcément. Oscar se contenta donc de regarder son acolyte mâcher en silence. Heureusement, ça eut l'air de plaire au brun qui fit part de ses impressions au jeune albinos.

- C'est un peu comme une barre de chocolat au riz soufflé alors ? Dit Oscar, l'air encore un peu méfiant.

Il n'eut pas trop le temps de s'attarder dessus qu'il eut rapidement ladite barre dans les mains. Et Ewen lança une suggestion qui éveilla l'intérêt d'Oscar. Toutes les goûter ! Ça permettrait de faire des réserves de nourritures, au cas où... Où quoi ? Posez pas de questions auxquelles il y a pas de réponses ok ? Les réserves de nourriture c'est super important ! Alors Oscar acquiesça avec enthousiasme, avant de se figer.

- Tu crois qu'on peut ? J'veux dire, on va pas se faire chopper ?

Oscar regarda autour d'eux, comme si des types habillés en Men In Black allaient surgir pour les arrêter. Comme si il y avait des caméra cachées dans le dossier des chaises de la cafétéria. Mais non, rien de tout ça. En tout cas aux yeux amateurs de l'ado. Il hésita encore quelques instants puis se plaça devant une machine.

- Tu fais l'guet hein, j'te fais confiance ! Dit-il à Ewen.

Puis il commença à appuyer méthodiquement sur tous les boutons, récupérant les friandises et en fourrant un maximum dans les poches de son sweat-shirt. Il finit par manquer de place et commença à tout entasser dans ses bras. Quand il n'eut plus de place, il se tourna vers Ewen.

- J'ai plus de place, à toi ! J'me suis arrêté au 23 !

Et juste comme ça, Oscar se mit à faire le guet à son tour, les bras croulant sous les friandises.