Dans un dernier soupir, le jeune homme se laisse retomber lourdement sur le côté, se dégageant de sa compagne. Encore une belle journée aux côtés de sa fiancée !
Comme à son habitude, cette dernière rouspète, à la recherche de sa culotte. Se redressant lentement, Ys ne peut cacher son sourire taquin. Du bout des doigts, il indique le bout de tissu.

« Ça serait pas ça que tu cherches ?! »

« Raah ! Mais t’es pénible ! Rends la moi immédiatement sinon t’auras pas tes crêpes ! »

Et tels deux enfants riant aux éclats, Mitsuki se jette sur le jeune homme afin de récupérer son bien. Une belle journée !
S’élançant telle une gazelle, la jeune Master se couvre uniquement d’un long t-shirt volé fraichement au Dragon qui se hisse du canapé, se couvrant uniquement de son jean.
Comme à son habitude, il place une cigarette sur l’oreille tandis qu’il se dirige vers la cuisine.

« Humm… Babe, ça te dit de faire un tour dehors cette après-midi ? Il fait beau…. Etonnement. » Lâche-t ’il tel un jugement qu’il se doit à lui-même.

Bonne remarque pour un jour d’automne. Généralement, l’air est plus frais et le vent bien plus présent. Mais aujourd’hui encore, il fait beau et doux. Comme hier. Et avant-hier. Et encore encore.

« Oui pourquoi pas ! Balto en serait ravi. » Lance la demoiselle alors qu’elle retourne de nouveau la pâte.

« Cool ! » Reprend Ys tout en dévorant une crêpe à pleine dent. « Et Aiko serait super contente de sortir son vélo. »

« Aiko ? » S’interrompt Mitsuki. « Qui est Aiko ? »

Interloqué, Ys relève les yeux sur sa fiancée tandis qu’elle le fixe étrangement. Ys avale difficilement cette bouchée tandis qu’il tente en vain de comprendre.

« Bah, Aiko enfin. »

« Elle n’existe pas. »

La voix de Mitsuki parut étrange, dédoublée, plus masculine. Au-delà que cela paraisse encore plus étrange, c’est d’entendre que son enfant n’existe pas. Un sentiment étrange envahi le garçon. Une sensation de lourdeur qui vous tire vers le fond et s’embaume de noirceur.
Ce n’est pas une belle journée.
Et soudainement, c’est le choc.

En temps normal, sortir d'un long coma est une épreuve pour tout être humain. La vue est floue, les muscles atrophiés, et l'esprit désorienté. Du moins à Terrae, grâce aux Guérisseurs, le réveil est un peu plus supportable. Enfin, un peu.
Car lorsque Ys ouvre grandement les yeux, c'est surtout par prise de panique. Heureusement, au même moment, deux infirmières et un médecin qui converger au pied de son lit purent immédiatement s'interposer.
Grâce aux calmants injectés de force, le Master déchu plongea de nouveau dans un sommeil, mais cette fois, différent de ce qu'il avait connu.
Un rêve et non une réalité qu'il pensait vivre dans le meilleur des mondes.

Plusieurs heures plus tard, les paupières du jeune homme se levèrent doucement. Il est plus calme, mais pas pour autant apaisé. Il fixe longuement le plafond, blanc, vide, froid. Il peut ressentir son corps qui se réveille à son tour. Tel un nouveau né, affronté ce monde est tout aussi brutal.
Et tandis qu'il tente en vain d'analyser ce qu'il se passe réellement, ses pupilles roulent de droite à gauche. Il devienne enfin du lieu où il peut bien se trouver. Il réalise alors lentement, qu'il n'est, hélas, pas mort. Et qu'Aiko n'était juste qu'un rêve.

Instinctivement, il tente de se lever mais un corps froid, en acier, le retient à son lit. Son bras droit est menotté. Oui, il le réalise de mieux en mieux qu'il est de retour. Où? Ca, il ne le sait pas encore. Seulement qu'il se sent vide. Très "vide".
Puis son attention est attirée sur sa gauche. Son bras.
Enfin du moins ce qu'il en reste. La vue est désagréable. Il aimerait dire quelque chose, hurler, mais rien. Rien ne sort et il se contente de fixer durement son avant bras qui n'existe plus désormais.

Ce n'est pas une belle journée.
Ce n'est que le début d'un long cauchemar.

J'avais été alertée plus tôt de l'éveil d'Ys. Sorti enfin de son coma, il s'était réveillé agité et le personnel médical présent à cet instant l'avait replongé dans une nuit artificielle pour aider son corps à gérer la transition.

Après analyse, les Guérisseurs et médecins de l'Institut m'avaient confirmé qu'il avait été plongé dans le coma dès la séparation avec Akira. Son corps avait été mutilé, mais avant ça, il avait été soigné et remis en état afin d'être préservé en vie. Ce qui justifiait l'amputation de l'un de ses avant-bras... Pour ensuite être étudié à des fins scientifiques. Dans le respect des règles de l'art, évidemment.

Toujours était-il que, malgré tout, il devait la vie à ces scientifiques, et cela ne pouvait que me faire rire ironiquement quand on se souvenait des raisons de son départ.

Informée de sa sortie de coma, j'avais donc demandé à être prévenue lorsqu'il reprendrait totalement ses esprits. Je ne voulais pas être la première personne qu'il verrait à son réveil -et je n'avais de toute façon pas non plus le temps d'attendre ça.

J'arrivais donc une heure après son réveil, lui laissant le temps de reprendre ses esprits et laissant également les médecins lui dresser son bilan.

Ys avait été placé dans une salle où l'utilisation des pouvoirs était impossible. Il avait également été menotté à son lit -pour le moment- à l'aide de menottes brouilleuse de magie. Nous ne pouvions pas risquer une fugue, c'était trop dangereux. Sa vie était en danger, mais il possédait également trop d'informations qui pouvaient mettre la nôtre en danger aussi. Les visites étaient pour le moment limitées au personnel médical ainsi qu'à quelques Masters responsables de son sceau.

A présent, il était temps de l'informer des sanctions qui avaient été décidées à son encontre.

-Bonjour, Ys, dis-je en franchissant la porte de sa chambre après avoir toqué quelques coups pour annoncer mon arrivée. Bon retour à Terrae...

Je me dirigeai vers lui, constatai son état -déjà bien meilleur que lorsque nous l'avions récupéré. Il avait été soigné ; ses brûlures n'étaient déjà presque plus visibles grâce à l'intervention des guérisseurs. Son corps avait retrouvé des couleurs, et... son avant-bras gauche était toujours manquant. Un bras artificiel était en préparation, mais je devinais qu'ils attendaient tout de même son accord pour le lui poser.

-Comment te sens-tu ?

HRP : Désolée pour le retard T_T En vrai n'hésite pas à lancer d'autres RPs je crois haha J'suis devenue un escargot.

J'arquai un sourcil à sa demande. Ce n'était peut-être pas la première question que j'attendais de sa part. Et en même temps, nous ne nous connaissions pas. Qu'aurais-je pu attendre d'autre ?

-Nous avons finalement réussi à repérer Akira après que ta barrière ait cessé d'agir sur lui, et l'équipe chargée de ta récupération est d'abord allée le récupérer avant de se pencher sur ton cas. Nous avons donc bien récupéré la clé USB.

Clé dont les informations étaient encore en train d'être analysées par nos experts.

Mes yeux s'attardèrent un instant sur la menotte qui retenait son poignet droit contre la paroi du lit.

-Nous avons statué sur ta sanction et je suis là aujourd'hui pour te transmettre notre verdict. Comme tu as pu le constater, tes pouvoirs t'ont été retirés. Ils ne te seront rendus que si tu fais preuve de bonne foi à notre égard. Et ce, au rang d'initié. Il faudra recommencer à zéro. Un suivi psychologique obligatoire sera mis en place et débutera dès demain, si tu es assez en forme. A ta cheville, nous t'avons posé un bracelet électronique qui nous permettra de vérifier tes déplacements. Nous ne pouvons plus risquer de te perdre à nouveau. Lorsque tu seras entièrement rétabli, des travaux d'intérêts généraux pourront commencer et tu iras travailler dans les différents pays qui ont subi ta colère. Si tu as des questions, c'est le moment de les formuler.

Inutile de parler du verrou psychologique qui lui a déjà été imposé alors qu'il était en train d'être pris en charge, dès son retour. Il en prendra conscience seul s'il cherche à nouveau à faire du mal à quelqu'un de son entourage.

-Oh, j'oubliais, mais pour l'instant, tu n'as pas le droit de visite. Seuls quelques Masters sélectionnés pourront te rendre visite, si cela est nécessaire.

Mesure nécessaire aussi bien pour protéger les autres que lui-même. Certaines personnes sont peut-être encore en colère contre lui, et nous ne pourrons pas garantir sa sécurité si l'accès à sa chambre est ouvert à tous. Nous devons le protéger au moins jusqu'à ce que sa guérison soit terminée - ou en tout cas suffisamment avancée pour que sa vie ne soit plus en danger.

HRP> Je te pardonne ma limace B)


Finalement Hideko lui offre plus d'informations qu'il ne l'aurait imaginé et d'autre part, ce n'est pas plus mal. Au moins il peut être rassuré sur el fait qu'Akira est bel et bien rentré au foyer. Bien qu'il se doute que son accueil n'a pas du être des plus agréables qu'il ait pu connaitre. Sorry Bro.
Et d'autre part, la directrice affirme détenir de cette clé USB. Ce à quoi, Ys acquit d'un léger mouvement de tête, instinctivement.
Il apprend que son retour est réalisé grâce à une équipe d'intervention. Qui sont ses héros? Ys n'a pas réellement le temps de s'interroger sur ce sujet qu'Hideko énumère sa sanction.

Une sanction plutôt chargée....
Son regard reste dans le vide tandis qu'il l'entend débiter sa liste. L'envoyer faire des travaux généraux dans ces pays où il risque de se faire poignarder à tout moment? Quelle idée! Autant le mettre sur la chaise électrique. La douleur n'en sera que moins pénible.
Et le garder ainsi même à Terrae où il a bien compris que sa place n'était plus possible, là encore, c'est de la torture.
Il se souvient très bien qu'avant son grand départ, certains terraens lui auraient bien fait la peau. Dans cette situation et sans pouvoir pour se défendre, ils vont clairement passer leurs nerfs sur lui.
Et ce bracelet à la cheville n'accroit qu'encore plus son statut de prisonnier.

Un soupir d'agacement lui échappe quand enfin il se décide à rependre la parole tout en reportant son regard de braise sur la directrice.

"Ca n'aurait pas été plus simple de me coller direct sur la chaise électrique? Ou si vous n'aurez pas voulu vous salir les mains, les autres s'en seraient bien chargés."

Finit-il par lâcher.
Evidement en insinuant les "autres", il fait référence aux pays dans lesquels il avait semé la terreur et la mort.
Il ne cherche pas à se défendre après tout. Il sait très bien ce dont il a commis et que cela ne sera jamais réparable. Si l'on devait le juger, il ne serait pas de ces coupables qui regrettent leurs gestes. A ses yeux, ses actions furent utiles au futur de Terrae. Après de longs discours passifs sans aucun résultat, il ne reste plus que la manière forte.
Donc à refaire, il l'aurait refait malheureusement.

Mais être condamné à errer dans l'institut tel un prisonnier, surveiller, détester, il le sait, il va mal le vivre. Surtout quand personne ne vient vous rendre visite. Ca annonce clairement pas les bonnes retrouvailles.

Ys resta silencieux. Il m'écouta calmement. Il faut dire que son état actuel ne lui permettait pas vraiment de manifester sa colère ou son mécontentement... Bien que ses sourcils et son regard agacé, accompagné d'un long soupir, en aient dit beaucoup sur ce qu'il ressentait face à ces états de fait.

Je laissais un ange filer alors qu'il reprenait la parole. Mon regard se porta sur son visage tourné.

-Bien que la peine de mort existe encore au Japon... Nous considérons ici que nous ne sommes personne pour pouvoir décider de la mort d'un autre être humain.

Mon attention glissa finalement vers la fenêtre.

-Pour l'instant, notre préoccupation est de te remettre sur pied. Tu es encore blessé et souffrant. Lorsque tu seras rétabli, libre à toi de quitter Terrae et de lancer la procédure qui accompagne cette sortie de l'Institut.

Evidemment, c'est bien plus simple pour le moment de te garder ici sous notre surveillance. Tout ce que tu as fait depuis ton départ nous a grandement porté préjudice. Mais si tu prenais finalement la décision de partir, cela nous permettrait aussi de nous soulager d'un poids ; nous n'aurions plus à endosser la responsabilité de tes actes et à faire en sorte de réparer les préjudices.
Nous aurions seulement perdu un pari : celui de t'offrir une vie meilleure...

Le choix te reviendra. Tu peux encore te reconstruire. Mais tout cela ne dépendra que de toi, et des engagements que tu es prêt à prendre.

-S'il n'y a rien d'autre que tu veux me demander, je vais partir et te laisser te reposer. Tu peux demander au personnel soignant à me parler si besoin, ils me contacteront et je ferais en sorte de venir te voir pour t'écouter.