Je me marre gentiment, il est tout à coup super sincère, et je me contente de valider.

Ok ok, tu m'as convaincu.

Sa proposition me tire un vrai sourire de joie, et mes yeux pétillent de curiosité, comme un gamin à qui on promet une belle aventure. Il m'en faut pas beaucoup plus. J'suis nul pour apprendre en restant assis, mais observer en vrai et apprendre sur le tas j'suis super fort à ça.

Tu ferais ça ? Je suis très partant, merci beaucoup !

Et enfin on arrive, et de nouveau il semble perturbé. J'ai du mal à trouver pourquoi, mais je ne le note pas pour ne pas insister sur quelque chose qui pourrait le gêner.

Assez régulièrement en fait, j'avais un peu ce rêve de gamin de pouvoir prendre des bains, et j'avoue que ça me satisfait toujours beaucoup de venir ici. Et puis j'ai une amie qui bosse dans une des boutiques à côté, ça me donne l'occasion d'aller la voir.

La question de Roman lui tire un sourire. Bien sûr qu'il allait le faire ! Je le dis je le fais ! Et puis ça fait une belle excuse pour se voir la nuit. ...J'ai dit- OUI j'ai entendu raaah !

Il écoute attentivement l'Air pour se tirer un peu de son trouble et comprend un peu le désir de "bain"... Enfin... Pas tout à fait. :

-Oh ! Je comprends un peu ! J'ai le même délire un peu. 'fin... Même si j'ai eu une baignoire en allant vivre avec 'Pa, j'ai pas le réflexe... Et puis si je dois me laver j'aime pas traîner donc, je finis toujours par prendre des douches... MAIS ! Patauger j'aime ça ! Genre... Une baignade pour s'amuser. Faire des vagues. Même m'entraîner des fois ! Je nage mal mais j'aime ça.

Et puis pouvoir combiner son plaisir de baignade avec un lien social qu'il se construit à Terrae, il ne peut qu'approuver. :

-Une amie dans une boutiiique ooooh... T'as des réduc' du coup ?

Il plaisante. Après tout Nico est ami avec Luna et il a paaaas de réduc' au bar, eh.

L'histoire de Nicolas me tire un sourire, je trouve ça un peu mignon au fond. Se dire qu'on réalise un peu un rêve de gosse c'est chouette.

Ah, je comprends tout à fait ! Je crois que c'est un des seuls plaisirs que j'ai toujours pris, prendre mon temps sous la douche quand j'en ai envie ! Mais les bains... Ouais vraiment j'aime bien barboter.

Et puis j'ai l'air sincèrement surpris.

Oh, c'est vrai ? Je sais pas pourquoi je te voyais très bien nager, j'ai aucun argument pour ça mais c'est ce qu j'imaginais.

Peut-être parce qu'il me parle de faire des choses au milieu d'un lac ?

Ahaha, non elle bosse bien trop dur pour lui demander ça... Enfin quoique, je devrais peut-être ?

Je lâche ça d'un air malicieux mais je ne suis pas sérieux. Je me dirige ensuite vers l'entrée des sources chaudes pour aller payer nos entrées.

Après je ne vais pas souvent aux sources chaudes, mais j'aime bien l'idée de tester un truc que je connais peu pour aujourd'hui !

Nicolas rigole. :

-J'connais deux nages ! Le p'tit chien et le bois mort qui flotte... Il hausse les épaules. En vrai je nage mieux dès que j'ai la tête sous la surface, instinct de survie je pense.

Roman le malicieux se dit qu'il devrait peut-être demander des réduc'... Nicolas claque ses doigts. :

-Eh ça peut l'encourager à faire un programme de fidélité et encourager ses clients à revenir qui sait ?

Dit le gars qui finance les projets de ses potes et qui n'y connaît rien en buisiness, mdr.

Ils arrivent au comptoir pour payer leur entrée. Nicolas sort automatiquement son porte-feuille. :

-Eh, je dis toujours que tester de nouvelles choses en bonne compagnie, ça laisse toujours de meilleurs souvenirs ! ...Deux entrées aux sources chaudes s'il-vous-plaît. ajoute-t-il à la personne à l'accueil, en japonais, par réflexe malgré la présence des oreillettes traductrices. J'ai vraiment eu l'occasion de voyager avec des amies pour la première fois et depuis ça m'a donné envie de bouger ! Mes stages pour mes études sont toujours v'là loin !

Je me marre à mon tour quand il me sort les nages qu'il peut exercer. Je hausse une épaule, un air amusé.

A n'en pas douter.

Où comment sous-entendre que c'est un des gars dont on voit très vite qu'il va se relever quoiqu'il arrive. On enchaîne sur la situation d'Alyona, et je me marre quand il surenchère, en faisant non de la tête, hilare.

Ahaha, je me permettrai pas de croire que si elle en avait déjà les moyens elle l'aurait pas fait !

De la difficulté de mentir sur les potes quand je sais pas si la personne en face les connait. Nicolas sort son porte-feuille très rapidement, et je le laisse commander nos entrées, non sans avoir sourit à sa remarque, un peu en coin, un peu malicieux.

Oh c'est génial. Je note donc, partir en voyage avec des amis, et continuer à découvrir de nouvelles choses avec des personnes de qualité.

Je glisse ma main sur celle qui tient son porte-feuille alors que la personne du guichet prépare les pass d'entrées, et je lui glisse doucement.

C'est pas moi qui devait t'inviter ?

Et avant qu'il tente même de négocier j'ajoute en souriant.

Ca me permettra de faire du chantage pour qu'on y retourne, ok ?

A n'en pas douter hein... Le sous-entendus n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Nicolas regarde Roman de biais, avec un petit sourire narquois. Moi j'aime bien. Nicolas ne dit rien non plus quand il parle de son amie. Hm. ...Bref.

Roman note son conseil de profiter de la vie, en gros, avec les potes. Nicolas s'apprête à ajouter quelque chose quand il pose sa main sur la sienne. Le contact a beau être doux, il me fait légèrement sursauter... Mais je recule pas. :

-C'est juste que j'ai l'habitude de-...

-Ca me permettra de faire du chantage pour qu'on y retourne, ok ?

-...-de gâter mes-... Satanas. Mes amis.

C'était mon murmure. En plein milieu de sa phrase oui. Ok, je comprends qu'il fasse de l'effet s'il te dit, à toi, le gars qui veut s'occuper de tout le monde et pas de lui, ce genre de truc. Non mais je suis ok, tout va bien, je respire. Nicolas reprend. :

-Hâte de voir comment tu comptes me faire chanter.

Et il paie, l'air nonchalant. 'fin... Une moitié de lui nonchalante c'est déjà pas mal.

Le sourire de Nicolas est éloquent, on se sait, j'aime bien. Ca joue, ça répond, ça rythme, j'aime bien. Je n'aurais pas pensé trouver autant de répartie chez lui, et si je n'avais absolument pas prévu que ça dérive comme ça... J'aime bien.

Il réplique, je réplique, il continue, il a l'air de se résigner. Mon sourire s'éclaire alors que je plonge ma main dans ma poche pour sortir mon porte feuille... Quand le guichetier revient et fait payer Nicolas. Qui paie. Après m'avoir lancé une perche de la taille d'un tronc d'arbre. Je le regarde un peu étonné, toujours sourire aux lèvres, avant que celui-ci ne se transforme en une expression narquoise, la bouche légèrement ouverte. Je hoche la tête, tends la main pour récupérer mon entrée.

Ok, j'ai plutôt hâte que ça arrive

Ok bah ok, il a trigger ma passion pour ce genre de jeu, on est partis. Je rentre de nouveau le premier dans les termes en lui tenant la porte, et on se dirige vers les vestiaires après avoir récupéré les serviettes pour se couvrir. Et juste avant de rentrer dans ma cabine, je pose de nouveau ma main sur son avant bras, toujours ce même contact léger.

Il va falloir que tu me dises assez vite si tu veux qu'on aille manger après. Parce qu'on est pas obligés, j'veux dire, c'est ta journée.

Je lui envoie un clin d'oeil, avant de glisser dans ma cabine. Sans fermer la porte à clef. Et je me change tranquillement. J'aime bien, j'aime bien.

L'expression de Roman, c'est quelque chose hein. Nicolas déglutit quand l'Air le quitte brièvement des yeux pour prendre son entrée. Bien, bien. Il a hâte, qu'il dit. Attend... quoi ?

Ne réfléchit pas plus. Nicolas prend son entrée lui aussi et se dirige vers les vestiaires armé de la classique serviette... Ah on avait pas pensé à ça aussi. Non mais pas de malaise de notre côté, Nicolas se demande si Roman pourrait en avoir... Et puis il le touche, encore, l'avant-bras cette fois. Il sourit en réponse, canines visibles. :

-Bien sûr que j'vais vouloir manger. J'ai toujours faim.

On parle de bouffe, on parle de bouffe. Mais oui, mais oui. Roman part dans sa cabine et Nicolas doit attendre quelques instants avant de faire fonctionner ses jambes et rejoindre la sienne. Souffle. Comment on s'est retrouvé dans cette situation déjà ? Awé. On venait prendre des nouvelles de Roman et lui parler mariage, il a compris que ça le soûlait et à proposer de passer la journée à penser à autre chose. Ça marche. Ça marche super bien. Du coup à poil. Aller. A poil.

J'adore le répondant. J'adore qu'on me tienne tête. Et ça s'est vu, j'ai pas eu besoin de lui dire. Et on avance, lui avec son air nonchalant, moi avec mon sourire. Je sais que je l'ai perturbé aussi. Et sa réaction à ma question me tire un autre grand sourire.

Toujours faim, hm ? Mon sourire devient plus explicite avant qu'on aille se changer. Je prends le temps de retirer mes vêtements et faire tenir cette serviette autour de ma taille. Je jette un regard à mon torse, toujours aussi couvert de cicatrices. Je pousse un léger soupir, ça ne m'a jamais arrêté. Je tapote doucement mon ventre, et puis je sors de la cabine, mes affaires sur le bras pour aller tout ranger dans un casier. En croisant Nicolas, je lui souris.

Je crois jamais avoir pris le temps de te dire que j'aime beaucoup tes tatouages.

On a passé deux étés ensembles, bien sûr que je les ai vu, mais c'est vrai, je les trouve vraiment très beaux.

Petit moment introspection dans la cabine. Petit ? AHAH ! Non mais ça me rassure de voir qu'à toi aussi il fait de l'effet. D'habitude, c'est moi qui réagit à ce genre de flirt et au début, t'étais pas DU TOUT dedans. En même temps, il sait exactement quoi dire. Et ça m'inquiète. S'il me voyait ? C'est un jeu, on s'amuse, on peut s'arrêter quand on veut, quand il veut... et je pense qu'il te voit déjà, un peu. Ce n'est plus un problème. Ce n'est pas un problème. ...Ça va en vrai ? Tu veux que je prenne le relais ? Tu veux rentrer ? Non... c'est vrai que je m'amuse aussi... ...merci de demander. Eh. Tu es moi. Je suis toi. Inspiration.

Nicolas sort, habillé de sa serviette. Roman est déjà là, ils se sourient une fois devant le casier. Le Master referme le sien, bourrant ses affaires comme un barbare à l'intérieur, à l'exception de son manteau de cuir soigneusement plié, quand il lui parle de ses tatouages. :

-Merci. Celui sur mon bras est le premier, je vais finir le bras cet automne si tout se passe bien... Je dois souvent cacher ceux sur mes doigts. dit-il en agitant ceux de sa main gauche devant son visage, ceux qui épellent le mot "LOVE". Et celui-là...

Il frôle sa nuque du bout des doigts, évitant les cicatrices ; pendant un bref instant, on pourrait croire que le loup tatoué bouge, respire, vit. :

-C'est ma Greffe.

Techniquement, il y en a des choses à dire sur ce "tatouage" si simple... Sur cette image qui nous colle à la peau... Mais c'est un Master, il doit préserver un peu le secret. Donc, changez de sujet ? Pas totalement. Tranquille, Loup, il ne va pas nous manger. :

-Ça t'intéresse, le tatouage ? Ou juste tu aimes mater ?

NICOLAS. Eheheh.

Nicolas me parle un peu de ses tatouages, et je l'écoute avec attention, presque sérieux tout à coup malgré mon sourire aux lèvres. Je note chacune des informations qu'il me donne, tâchant de bien les trier pour ne pas les oublier. Je tique un peu quand il me dit devoir cacher celui sur ses doigts, avant qu'il ne se penche à peine pour me montrer sa nuque. Ca me fait un effet agréable, le ventre un peu plus léger, l'envie de sourire qui se dessine. Et de poser mes lèvres sur le loup qui semble vivant. Mais je n'en fais rien, et à la place, découvre à quoi ressemble une Greffe.

Oh. C'est la première fois que j'en vois une.

Je lui souris, renvoyant un air un peu impressionné.

C'est très beau.

Et puis il me nargue un peu, et je me mets à rire doucement, sourire charmeur jusque dans les yeux.

Les deux. J'aime bien mélanger le tatouage et mater des gars sexy.

Avant de tapoter le derrière de mon épaule.

Je sais pas si t'avais déjà vu les miens. Celui-là c'est le plus visible. Et l'autre...

A mon tour d'être piégeux. Je remonte dangereusement ma serviette jusqu'à sous mes fesses pour laisser apparaître le tatouage derrière ma cuisse.

Est très discret. Mais ouais, j'aime bien tout ce qui touche au tatouage. Comment les sens évoluent ou pas en fonction de ce que l'on vit. Je trouve souvent que ce sont des belles histoires sur nos corps.

Et qui nous appartiennent, plus que les cicatrices. Je lâche ma serviette et tend ma main pour aller vers la sienne, qui porte son tatouage. Mes yeux se posent sur les lettres noires.

Pourquoi... est-ce que tu le caches, celui-ci ?

Plus que les autres alors qu'il porte un mot aussi puissant ?

Bon va falloir s'accrocher parce que la suite va aller très très vite. Youpiii !

-C'est la première fois que tu en vois une... Inactive. Je tiens à la nuance, étrangement. Et merci. Je l'aime beaucoup.

Je m'aime beaucoup. Un sur deux c'est déjà pas mal. C'est pour ça que j'ai un rire qui m'échappe quand Roman dit qu'il aime le tatouage ET mater des gars sexy. Je suis pas sexy. Par contre lui. Damn. J'ai le regard qui glisse sur son épaule. Celui-là, en vrai, j'aurais pu le remarquer, si j'étais pas concentré sur son regard ou ses mains. On se refait pas. Le deuxième, je l'aurais remarqué dans mes rêves érotiques peut-être. J'ai du matériel pour la semaine au moins là... Je fixe ses doigts sur sa peau, je penche la tête sur le côté. Il y a un monde où Roman est Télépathe et qu'il t'entend répéter un seul mot en voyant sa chair. Mordre. Et je prends mon temps pour lâcher cette zone du regard, même à nouveau recouverte de la serviette, je reviens tranquillement à ses yeux en inspirant profondément.

Roman prend ensuite ma main et le geste est bien loin d'être chargé de la même tension que lorsqu'il a soulevé sa serviette, c'est plus tranquille. Je détends mes doigts pour qu'il puisse voir les lettres, quelques instants, sans rien dire... avant de montrer mon autre main. Hate. :

-Au début, c'était uniquement pour pas faire peur à mes camarades de fac. Les japonais et le tatouage, c'est tout une histoire... Et puis, c'est devenu un réflex. On me demande parfois si ce n'est pas un message religieux, comme dans le film La Nuit du Chasseur. Mais comme tu le dis toi-même... c'est une autre histoire.

Doucement, je prends sa main entre les deux miennes et mes doigts se croisent. Love et Hate semblent le protéger. :

-J'étais droitier, avant. Il y a longtemps. Et puis j'ai tellement frappé avec cette main qu'il a fallu que j'apprenne à écrire avec l'autre, pour continuer à être un bon élève. Je suis ambidextre maintenant, mais statistiquement, j'ai plus de vilaines choses avec ma main droite qu'avec la gauche. C'est pas un rappel de ce que j'ai fait pourtant... C'est un rappel de ce que je peux faire. Aujourd'hui.

Je souris, serre un peu sa main entre les miennes, une pression douce. Un contact, un moment. Avant que je ne le lâche. :

-Ce n'est pas une histoire que j'aime raconter en dehors de Terrae. Alors je les cache. Je garde mes mains pour ceux qui n'ont pas peur de les voir et de les comprendre...

Pouah le poète. Eh. Ça m'arrive des fois ! Hinhin... Pas une seconde tu n'as pensé à faire des choses pas catholiques av- ET NOUS N'ALLONS PAS EN PARLER.

Nicolas précise que sa Greffe est inactive, et je hoche la tête. C'est vrai, je n'en ai jamais vu en action. Je ne suis pas certain d'en avoir envie d'ailleurs, c'est quelque chose d'un peu mystérieux, qui me paraît être utilisé uniquement en cas de besoin. Mon sourire s'attendrit un instant quand il dit beaucoup aimer son tatouage.

Alors que le sien se fait plus... intense en regardant mes tatouages. Notamment celui de ma cuisse. Je laisse la tension s'installer, je prends le temps de relâcher la serviette, autant qu'il le prend pour retrouver mon regard. Je ne l'ai pas lâché des yeux, j'ai vu son regard, j'ai compris. Pendant un instant, je ne lâche pas des yeux, mon sourire est moins prononcé parce que je crois que je suis plus intense. Il a eu envie de faire quelque chose, je me doute de la nature de l'envie.

On se calme un peu, il me laisse prendre sa main, et me montre l'autre, entourant ma main des deux. Comme s'il protégeait. Comme s'il n'était fait que de ces deux émotions, une dualité violente mais nécessaire pour tenir debout. Pour tenir les autres avec lui. Il m'explique avoir été droitier avant, mais avoir trop frappé. Je pince mes lèvres et quitte nos main du regard pour plonger dans le sien. Il m'explique que c'est aussi pour se rappeler de qui il est aujourd'hui. Ce qu'il s'est passé est terminé, on ne peut plus rien y faire. Mais tout ce qui arrivera est encore à sa portée, et il est capable d'y faire face. Je souris, un peu, les larmes me montent aux yeux, sans couler. Elles brillent d'un mélange d'émotions étrange, je suis triste pour lui, touché parce que ça résonne fort, trop fort dans mon corps, que ça me fait presque mal, mais que ça me donne de l'espoir, plein d'espoir aussi. C'est difficile, de vivre tout ça, aussi fort d'un coup.

Je lâche un rire nerveux, pas tendu pourtant, juste pour relâcher tout ce que je ressens, et je lui souris.

C'est très beau aussi, comme signification.

Il serre un peu ma main et va pour la lâcher. J'en retiens une, sans choisir, et la serre doucement dans la mienne. J'ai envie de l'embrasser, sa main, mais je me dis que ça fait beaucoup et moi, je ressens déjà beaucoup. Alors je me contente de lui sourire, un peu plus confiant.

C'est... très inspirant, en un sens. Pour moi. Merci, de l'avoir partagé.

En le remerciant, mes yeux que les larmes ont quitté se plissent dans une expression de joie intense, je lui suis vraiment reconnaissant.

L'intensité des émotions de Roman nous parvient, avec douceur... Son rire nerveux, je l'ai compris ; Nicolas était plongé dans sa brève tristesse, sa bienveillance, son espoir,... Ça a l'air un peu douloureux et je m'en veux un peu, mais il faut lui laisser vivre ce moment, le laisser prendre sa main -laquelle n'a pas d'importance- et le laisser parler, sourire. Il reprend confiance rapidement, le remercie... Alors Nicolas sourit à son tour et répond à l'envie puissante qu'avait eu Roman... Lentement, il amène leurs mains liées jusqu'à ses lèvres. Il n'embrasse pas la peau tout de suite, j'inspire. Son odeur. Girofles ? Muscade ?... Amande. Savon doux... Mais la sienne est très lointaine, effacée. Le gel hivernal. L'écorce séchée depuis trop longtemps. Des choses discrètes qui toutes seules pourraient ne pas être remarquée... Je le note. Nicolas continue de sourire, le regard dans celui de Roman. :

-Merci de m'avoir écouté.

Et vu. Et compris. Il dépose enfin un baiser sur les mains de Roman qui le tiennent encore avant de bouger l'autre pour caresser sa joue. Un bref instant. :

-Maintenant laisse-moi t'inspirer à prendre la direction des douches !

Nicolas en vérité avait envie d'enchaîner avec une discussion plus sérieuse avec Roman, de cet espoir qu'il a ressenti. Malheureusement, ce n'est pas la journée. Parler, c'est parfois épuisant et ils étaient là pour se détendre. Il s'éloigne donc, mais l'une de ses mains tient toujours l'une de Roman. :

-J'te préviens tout de suite, je ressemble à rien avec les cheveux mouillés alors pas de moquerie.

On passe d'un moment très intense à quelque chose de beaucoup plus intime, doux. Lent. Et c'est cool, j'arrive à passer outre la vague d'émotions, qui n'est ni agréable ni désagréable, et Nicolas me sourit. Comme s'il me laissait le digérer. Non, comme s'il le digérait avec moi. Lui, en entier, sa haine et son amour. Et il fait ce qui me faisait envie, sans hésiter. Il commence par sentir ma main, je crois. Je le laisse faire, je ne me rends pas compte que j'ai arrêté de respirer immédiatement. On ne se lâche pas des yeux. Je me remets à respirer pendant qu'il parle, comme un vieux réflexe pour ne pas me trahir. Mais je n'ai rien à trahir.

Alors qu'il tend sa main vers ma joue pour la caresser, je brise notre échange de regard, plisse les yeux et tourne la tête vers sa main. J'embrasse ses doigts moi aussi, légèrement, sans rester longtemps, juste le temps d'échanger. Et je tourne la tête vers lui avec un sourire franc. Et à sa phrase, mes dents apparaissent et j'acquiesce en souriant. Ouais. Bougeons.

A la douche hrm. On s'avance ensemble en se tenant la main. Un bref regard m'indique qu'on est les seuls pour l'instant. En même temps, en pleine après-midi... M'enfin, Terrae est rempli de gens comme moi qui n'ont aucune activité. Rien n'est garanti.

Arrête. Quand on est un mec sexy, avoir les cheveux humides n'y change rien.

Je redeviens joueur, pas trop fort, juste ce qu'il faut pour lui répliquer ça tranquillement.

Après vu ta nature de cheveux et la mienne... On va juste ressembler à deux chiens mouillés.