Le chaos dans la salle continue quelques longues secondes, puis les ronces ralentissent leur croissance. Elles ondulent comme des serpents épineux, s’agrippent aux vêtements et à la peau des pauvres imprudents sur place.

Rod, lui, souffre. Les ronces sont enroulées autour de lui à la manière de cordes, et plantent dans son corps longiligne ses dards. Finalement, il a de la chance de ne pas avoir pensé à les empoisonner ; sinon, il serait probablement mort. Sa respiration est sifflante, il serre les dents, ne peut plus rien faire, ses pouvoirs ne lui répondent plus. La force qui est mise dans ces ronces le repousse, et il a trop mal. Dans l’esprit de tous résonne sa voix adolescente : “AIDEZ-MOI.” Il ne sait pas bien qui il essaie d’atteindre, alors cela les atteint tous.

Dans sa panique, il se rend compte qu’il ne sait plus vraiment pourquoi il est là. Il ne sait plus ce qui lui arrive, ni quelle est sa mission. Elle lui échappe en même temps que sa peur empire et abreuve son coeur. Et dans toute cette étrangeté, cette peur elle-même lui semble étrangère.



Lorsque Nikkou se téléporte, il souffle un grand coup ; il s’est placé en haut des escaliers du hall, là où il sait qu’il peut garder un oeil sur le gigantesque bordel en contrebas grâce à une baie vitrée. Lors de l’explosion, il a été distrait par cette sensation étrange : une énergie de Terre… mais c’est tout. C’était froid. Sans vie. Glaçant, presque. Et il n’a pas du tout aimé ça. Il n’aime pas du tout non plus entendre le télépathe appeler à l’aide dans sa tête, mais il a d’autres chats à fouetter.

—WOAHH bah pourtant on avait pas commandé de hentai version plante vénère hein, je comprends pas ?!!!

Erik est en danger, alors il est prêt à se téléporter à nouveau immédiatement. Mais son grand gaillard gère, bon garçon. (Il l’aime bien, mais ne le dira jamais. Ou peut-être qu’il lui fera une tape virile à la fin de la mission ???!!) Il entend une autre exclamation, et se retourne pour envoyer un grand sourire au p’tit téléporteur (OUAIS ON DIRAIT BIEN QUE C’EST LE PROTOTYPE HEIN TU VAS GENTIMENT NOUS DIRE CE QUE C’EST D’AILLEURS STE PLAIT ????), pouce en l’air, parce que gg pour la téléportation surprise, quand il croise le regard d’un des employés qui. Essaie d’ouvrir la porte. Ah ouais. Nan mais en plus c’est pas le seul réveillé mdr ils sont tous redressés, c’est quoi ce délire ????

—Ah bah c’était pas prévu, ça, LOL ATTENDEZ ON EST LES GENTILS

Ce qui était davantage prévu par la suite, en revanche, c’est que l’employé commence à tirer son flingue en tremblant, puis à lui tirer dessus. Nikkou se téléporte direct sur les deux p’tits jeunes pour les chopper par le col et les REtéléporter dans la pièce, sur la plateforme, près de l’endroit où Pandora a interrogé son gars nul là. Il est d’ailleurs toujours en train de hurler et/ou de pleurer dans la salle, le pauvre. Dans le hall, les tirs ont cessé. Et en dessous, bah, euh, ça s’agite toujours, mais comparativement à avant, c’est quand même vachement plus calme. Il lâche les deux ados et lève les mains en leur souriant avant de reprendre en touchant son oreillette :

—Wesh wesh les copains, moi et les mioches on va bien (j’déconne, il s’est pris des sales entailles aussi mais il pourra aller pleurer chez Yuuna après pour lui montrer ses cicatrices viriles et enlever son t-shirt, il compte pas en parler à Pandora lol vous êtes FOUS) par contre on a les p’tits endormis du hall qui se sont réveillés, et qui…. (Il regarde par la grande baie vitrée entre la plateforme et le hall.) Bah ils se barrent lol. Y a un levier d’urgence à l’intérieur pour pouvoir sortir malgré les coupures d’électricité, maliiiiin. Ah j’crois qu’y en a un qui appelle la police.

Nikkou fait griller le téléphone dans sa main, à distance, puis il se tourne vers les enfants.

—Du coup saluuuuut moi c’est Nikkou. Ca gaze ? Prêts à venir avec nous ?!! Promis on peut discuter, regardez j’aurais pu vous déposer cash à Terrae mais je l’ai pas fait !!

Ce qui est complètement con, mais passons. Il se baisse pour éviter une ronce sauvage de lui arracher la moitié du visage. Celle-ci ne tarde pas à geler. En fait, il commence même à faire plutôt froid, par ici. Il imagine que la porte grande ouverte dans le hall et le trou dans le mur où y avait les fenêtres n’aident pas trop, en vrai.

Jets de dés :

Spoiler:

La map, à la fin du tour :

Aria s'écarte un peu et se redresse, je la regarde pendant un instant manipuler son pouvoir, avant de porter mon attention sur les ronces - qui s'agitent toujours, mais plus lentement qu'avant, ce qui les rend plus faciles à esquiver. Du moins, celles les plus proches de nous, il va falloir un moment à la petite Eau pour geler tout ce gros bordel... Et je ne peux pas faire grand-chose pour l'aider ici, aussi je hoche la tête quand elle propose que j'aille voir les gamins.

A ce moment-là, des coups de feu retentissent dans le hall d'entrée, et Nikkou apparaît soudain à l'autre bout de la plateforme avec Brad et Liz - ils vont bien, tout va bien. Enfin non, tout ne va pas bien mdr, si les agents de sécurité se sont réveillés et essayent d'alerter les autorités, on a plutôt intérêt à passer la seconde et dégager d'ici aussi rapidement que possible. Puis je crois que le gamin Télépathe est sérieusement blessé, son appel à l'aide désespéré résonne dans ma tête (et sans doute dans celle des autres aussi). Et on ne va même pas parler du type qui nous a balancé une grenade dans la gueule avant de s'enfermer en bas, et du risque qu'il remette ça à tout moment... Mh, si en fait, on va peut-être en parler justement. Je réponds à Nikkou au travers de l'oreillette ;

"Ca va ici aussi. Aria gère les ronces, j'vais descendre voir le Télépathe. Nikkou, y'aurait moyen que t'ailles voir dans la salle en bas, où se trouve le dernier agent de sécurité ? Ce serait cool de le choper avant qu'il nous envoie une autre de ses grenades dans la tronche..."

Parce que soyons honnêtes, vu l'effet de la première, je ne donne pas cher de notre groupe si on s'en mange une autre comme ça. Je me relève ensuite et saute par-dessus la balustrade pour atteindre l'open space, esquivant les ronces qui continuent toujours de se débattre. Et quand j'atterris à côté de l'adolescent, je ne peux m'empêcher de siffler un "merde" entre mes dents serrées. Il est mal en point - et complètement saucissonné par les lianes, d'innombrables épines enfoncées dans sa peau. Je dresse un bouclier d'Air sur mon côté droit, pour repousser d'éventuels nouveaux assauts, et m'agenouille à côté du gamin. Ses mains couvrent son visage mais je peux voir son regard apeuré au travers de ses doigts fins, et lui passe doucement une main dans les cheveux en murmurant d'une voix rassurante ;

"Je suis là, ça va aller, on va t'aider. Essaye de te calmer et de ne pas bouger, d'accord ? Comment tu t'appelles ?"

Je continue de lui parler pour essayer de détourner son attention de la douleur, activant mon pouvoir de Sonore dans le but de l'apaiser plus que vraiment l'hypnotiser. Je sors mon couteau et entreprends de découper les ronces une à une, avant de les désenrouler de ses bras aussi délicatement que possible, m'écorchant les mains au passage. Le sang s'écoule à profusion à chaque épine qui se détache de sa peau mais je fais de mon mieux pour ne pas grimacer. Il est vraiment mal en point... Je murmure dans l'oreillette, coupant l'ouïe du Télépathe pour ne pas l'inquiéter encore plus ;

"Erik, t'es proche de nous ? J'ai besoin d'aide. Le gamin est salement amoché mais j'vais pas pouvoir le soigner avant de l'avoir dégagé de là..."

Et ça prend beaucoup trop de temps là putain.

Bordel ça caille de zinzin en vrai. Trop une dinguerie. Enfin. Je suis CE GARS. Celui qui se baigne dans le lac en plein hiver. Celui qui se balade en slip dans la forêt aprs avoir piqué une tête dans le même lac, même quand il neige. Le gars qui a gelé la moitié de la baraque pendant son étoilisation. Même si j'avoue que bordel, il fait froid. Mais rien d'insurmontable pour CE GARS. Même si je sens les pouvoirs d'Aria se déchainer. Même si y a un putain de courant d'air et que dehors il fait plus froid que dans mon frigo. Ou que dans la machine à glaçons du taf. Nan. Ce qui me dérange le plus, c'est cette odeur de sang. Du sang partout. Sur tous les capteurs de ma langue fourchue. Je- OKAY J'AI RIEN DIT. Ce qui me dérange le plus c'est cette putain de voix d'enfant qui hurle dans ma tête. Qui hurle à l'aide. Qui pleurerait sa mère si les enfants qui ont grandit au Centre avait quelqu'un d'autre qu'une putain de malade à appeler "maman". J'accélère mes ondulations, glissant et me faufilant encore plus vite le long des lianes parsemées d'épines plus grandes que ma tête triangulaire. L'avantage, c'est que je sais vers où aller. Dans ce dédale sombre, dans ce labyrinthe de verdure, je sais exactement où me rendre. Où on a besoin de moi. Enfin j'espère. C'est chiant, d'être Morphe, parfois. Vivement les implants neuronaux pour ne pas se trimbaler une oreillette de merde totalement inutile en cas de transformation. quoique. Ça serait la même merde. Après tout, à moins qu'on puisse réduire la taille du truc en même temps que la notre et- Bordel je m'égare. En pensées, seulement. Parce que j'arrive auprès de la source des hurlements mentaux, et de Pandora, qui lutte contre les ronces en chuchotant. Des mots qui me sont destinés, en plus.

"Comme a dit une fois un grand homme : A wizard is never late, nor is he early, he arrives precisely when he means to. Bon okay, si j'avais pu faire plus vite je l'aurait fait."

Je me tourne vers le gamin. J'ai déjà vécu ça. Dans une situation différente, certes. Avec une personne différente, aussi, pour m'aider. Mais si Pandora est là, c'est qu'elle mérite toute ma confiance elle aussi. La dernière fois, c'était avec Alyona. On avait dû gérer une gamine qui perdait le contrôle de ses pouvoirs en révélant son potentiel d'étoile.

"Tu branles quoi gamin ? Ah ça pour faire le dur dans la tête des gens y a du monde. Mais pour contrôler tes pouvoirs y a plus personne. On est là pour t'aider. Mais tu vas devoir y mettre du tien. T'es un putain de mariole piqué aux pouvoirs ou t'es capable de t'aider toi même en reprenant le contrôle sur les lianes que la gentille dame et moi on va couper pour qu'elles te tuent pas ? "

Activant mon oreillette d'une main, pendant que je dégaine mon couteau dans l'autre, je préviens le reste de l'escouade.

"Je suis avec Pandora. Le gamin est effectivement bien amoché. J'ai pas envie de le laisser là comme ça."

Sous entendu : il vient avec les autres gosses. Tout en parlant, j'examine ma lame. Ça risque de ne pas être suffisant pour libérer le petit. Certaines sont trop larges, ou trop solides. Aussi, glissant la lame entre mon index et mon majeur, je le recouvre d'une fine pellicule de glace, encore plus acérée que le couteau lui même, lui ajoutant quelques centimètres au passage. D'un coup de pommeau, de toute mes forces, je viens briser une des lianes bien congelée par la magie de Super Rouquine, en tranchant une seconde dans le même mouvement.

"Ma meuf m'a appris quelques trucs sur ces choses là. Je souris en regardant les reflets lunaires sur la lame de mon arme Gamin, concentre toi pour accélérer le pourrissement de celles qu'on a tranché. Pandora, soigne le en priorité. Je vais couper le reste, mais il va perdre trop de sang si on s'occupe pas de ses blessures tout de suite. Ça va aller ? Sinon je peux toujours baisser sa température corporelle pour ralentir son cœur et la perte de sang."

Mais c'est risqué. Du coup je préfèrerais que la Sonore nous montre sa vocation ratée en tant que Guérisseuse. Ma lame rentre dans une nouvelle tentacule, en douceur, cette fois, comme dans du beurre, pendant que de l'autre main j'en saisi une autre, chassant une épine de la trajectoire du couteau.

"Au fait. Moi c'est Erik. C'est cool de pouvoir mettre un visage sur un type qui cherche à fouiner dans son crâne, tu trouves pas ? "

Je devrais peut-être le laisser se concentrer. Et en même temps. J'sais pas. Ça me semble être un bon moment pour tenter de détendre l'atmosphère.

L’effort lui coûte, mais Ariana tient bon. Elle tient bon en entendant sa partenaire de mission gémir de douleur, et elle tient bon quand ses bras et son dos se font érafler eux aussi. La transmission d’Erik la glace d’effroi, alors la peur et la détermination enflent en elle. Le cri du télépathe la fait frémir, mais elle tient ces ronces éloignées, jusqu’à ce qu’elles s’immobilisent d’elle-même, cassantes et gelées. Erik gère. Pandora gère. Fais ton boulot, Aria ; tu peux pas les protéger ici.

La mâchoire contractée, la Morphe continue à propager sa glace dans les ronces autour d’elle, repérant soudain Nikkou qui s’est téléporté sur la plateforme — elle tend la main et la liane qui fonçait vers lui gèle et se dévie, explose au sol en tombant. Elle veut aider ses amis à débarrasser le pauvre Télépathe des ronces, mais elle sent qu’elle a moins de contrôle là-bas, qu’elle ne peut continuer son oeuvre sans retenir les plantes, elle ne leur servirait à rien : alors elle cherche le coeur de cette agitation, pour le geler lui aussi.

Bientôt, de toute façon, tout est à nouveau plus calme ; mais Pandora dit vrai, il faut descendre s’occuper du mec dans la salle, mais ils ne peuvent pas laisser les enfants seuls. Le temps qu’Aria arrive jusqu’à eux, il peut se passer n’importe quoi avec un autre agent à l’étage, même s’il doit être trop effrayé pour sortir de la pièce. Elle fixe sa main ensanglantée et l’essuie sur sa combi, dents serrés à cause de la douleur. Ca va pas aider.

—Je m’en occupe, rajoute Aria, essoufflée. Nikkou, reste avec les enfants plutôt. Je peux t’avoir en renfort en cas de besoin ? Ils vont comment ?

—Gotch’a ! Ca a l’air d’aller.

Aria n’a pas fini de parler qu’elle commence déjà a faire apparaître des ailes dans son dos, puis à sauter la rambarde pour planer près de l’escalier… enfin, l’ancien escalier : celui-ci est complètement dévasté. Les ailes disparaissent aussi vite qu’elles sont arrivées, mais un peu douloureusement ; ses deux épaules sont entaillées. Elle aurait eu du mal à descendre en faisant des singeries, lol, elle se serait juste pété la gueule. Elle entend Erik parler au télépathe dans son oreillette, et ça lui tire un sourire… Allez, courage les amis, vous y êtes presque.

Bien.

Aria est devant la porte, et elle sent le regard de Nikkou dans son dos, elle le sait prêt à se téléporter. Une partie du mur est effondrée en hauteur, près de l’endroit où l’escalier s’est détaché et cassé la figure. On va pas jouer au con : Aria fait apparaître un mur de glace pour bloquer la porte, et empêcher qui que ce soit de sortir. S’il veut faire exploser des trucs, il tombera face à un mur de glace, il a intérêt à pas dégoupiller trop vite. Sinon, c’est lui qui explosera.

Le problème de la sécurité de ses camarades étant réglé, elle ne se mêle pas de leur désherbage — elle serre la mâchoire en songeant à la souffrance que ces enfants subissent aux mains du Centre — et réfléchit à toute vitesse, frémissant à peine de froid. La fêlure dans le mur est trop haute pour qu’il puisse l’atteindre sauf avec une arme à feu, et elle est trop petite pour qu’autre chose qu’une souris ou un insecte puisse passer. C’est parfait, Aria adore être un insecte.

Son corps se transforme en cafard ; solide, sautillant et ailé. Ariana-cafard vole jusqu’à l’ouverture, et laisse ses yeux s’acclimater à la pénombre. L’homme est là, il tient un genre de fusil épais, dos contre le mur, visant la porte. Pas de tergiversation : elle vole vers lui et, arrivée à un mètres de son visage, se transforme en kangourou pour lui balancer ses pattes en pleine gueule. Avec l'élan, s'il vous plaît.

Ses pattes le touchent à la poitrine avec violence, et il valdingue comme un sac de patates malmené, se prenant les meubles derrière, étalé au sol, le souffle coupé. Elle en profite pour lui dégager l'arme loin des mains et se retransformer, le visant avec le fusil sonique.

—C'est bon il est maîtrisé. On vous veut pas de mal, ajoute-t-elle à son intention en anglais.

Et elle est ESSOUFFLEE SAMER.

Liz inspecte le visage de son frère et face à son inquiétude, elle ne se décolle pas de lui sur l’instant. La tête levée vers lui, elle répond calmement :

« Ça va… Quelqu’un a lancé une grenade. – Ses sourcils se tordent vers le haut, un pincement au ventre – Tu n’as rien de grave Brad ? »

Il l’avait protégé, cela amplifia l’amour qu’elle possède envers son frère, mais avec cette pincée de peur, les risques qu’il faut prendre pour retrouver la liberté ensemble, leur famille. Clairement elle ne s’attendait pas forcément à s’en sortir sans une égratignure, mais ses ronces, c’est une tout autre chose.

La voix soudaine de Rod vient glacer le sang de la jeune fille, bien qu’elle ne soit pas Télépathe ou Sensitive, elle pouvait presque ressentir la douleur à travers ses mots. Liz pince ses lèvres, c’est difficile à entendre, à découvrir cette fragilité soudaine de la part du Terre qui a toujours su cacher tout ceci. Que peut-elle faire… Sa voyance peut-elle vraiment servir à quelque chose… Malgré son pouvoir, s’il y a bien une chose qu’elle ne peut pas déterminer, c’est plutôt s’il va survivre et venir avec eux au final.

Pas parce qu’elle ne peut pas chercher par son pouvoir, mais parce que c’est la peur qui lui souffle que c’est peut-être la fin. Ses pensées s’entremêlent trop rapidement, secouée de l’intérieur par cet appel à l’aide, puis Brad se retourne, ce qui la ramène sur Terre, enfin presque. La téléportation soudaine la surprend lorsque le décor tourne pour arriver dans une nouvelle pièce, par réflexe, sa main s’est accroche au vêtement de Brad pour ne pas le perdre. Ses doigts se resserrent autour du tissu le temps de comprendre que ce n’est pas quelqu’un du Centre, mais de Terrae. La surprise quitte le visage de Liz pou revenir neutre, mais une lueur vient égayer son regard, remplie d’espoir, qui fait un bref aller-retour entre son frère et le Master. Il est rempli d’énergie et est très positif pour quelqu’un qui s’est pris des dégâts avec tout ce qui se passe. Avant d’ouvrir la bouche, elle tente de chercher un moment anodin qui pourrait lui permettre de voir que c’est bel et bien un gentil, qui est-il à Terrae, vient-il vraiment de là. Ses doigts relâchent finalement Brad, son bras retombe mollement et elle se décide de briser le court silence dans un ton affirmé, mais doux.

« Moi c’est Liz et lui c’est mon frère Brad, mais j’imagine que vous le saviez déjà, et que vous avez besoin de nous pour ce que vous recherchez ici. »

Elle repense à la pièce avec le soldat, ce moment où elle a fouillé les papiers, les choses qu’elle a vu… Elle soupire légèrement par le nez, puis jette un œil vers Brad, à la recherche d’une réaction, d’une réponse de sa part, de quelque chose pour qu’ils se rassurent mutuellement, elle se doute qu’il n’a pas confiance, mais il sait que c’est leur porte de sortie.  

Spoiler:

Je hoche la tête quand Liz fait remarquer que quelqu'un a lancé une des grandes prototypes - ouais, maintenant on espère que ce débile n'en balance pas une deuxième, hein... Je serre un peu les dents quand elle me demande ensuite si je n'ai rien de grave, avant de secouer la tête. En vrai, j'en sais trop rien, j'ai pas encore des yeux dans le dos - j'ai mal sa mère, mais j'arrive à tenir debout sans trop de difficulté, donc on va dire que c'est pas grave. Et puis surtout, je n'ai pas envie qu'elle culpabilise et pense que j'ai été blessé à cause d'elle.

"Rien de grave, t'inquiète, ça va aller... "

Mieux que Rod, si j'en crois ses suppliques qui résonnent à présent dans ma tête. Je serre un peu plus fort les dents ; ok, je ne l'aime pas trop, mais de là à lui souhaiter de se faire déchiqueter par ses propres plantes, quand même pas... Mais je ne suis pas non plus suffisamment désolé pour lui pour risquer d'aller l'aider ; de toute façon les Terraens ont l'air de s'en occuper.

Je resserre mon bras autour de Liz alors qu'on se fait téléporter sans crier gare par le Japonais en face de nous - autant j'ai l'habitude de la sensation de me téléporter, autant me faire téléporter par quelqu'un d'autre (sans m'y attendre, surtout)... C'est bizarre et pas super agréable. Une fois atterris sur la plateforme, je lui lance un regard noir tout en gardant une certaine distance, la petite Eau toujours contre moi. Mon expression de méfiance se teinte d'indignation quand il parle dans son oreillette - comment ça les MIOCHES ? Non mais c'est quoi ce boloss là ? Il finit par nous adresser la parole et... Ouais non mais c'est vraiment un gros cassos en fait, avec un nom de cassos aussi d'ailleurs. Je ne dis rien, la mâchoire toujours serrée, et finalement c'est Liz qui brise le silence. Ah parce qu'en plus il faut les aider ? Tu parles d'une équipe de sauvetage efficace ptn. Je croise le regard de la petite brune, empli de doutes et d'inquiétude, et souffle un coup pour faire redescendre mon irritation - allez, j'peux bien faire un effort quand même. Je frotte un peu son bras sans lâcher le fameux Nikkou des yeux.

"Ca fait un an qu'on est prêt, il vous aura fallu le temps hein."

Ouaiiiis bon, ok, j'ai pas fait un gros effort, là. Allez, un peu de bonne volonté Brad... De mon bras libre, je fais un geste vers le bas, dans la direction de la salle informatique.

"La salle informatique est là en bas, y'a un des gars de Rod qui collecte les données. Ce serait carrément une bonne idée de pas le laisser ramener sa clé USB au Centre..."

Et cramer tout le système informatique pour qu'il ne reste pas de traces de leurs expérimentations ici non plus, tant qu'à faire.