## Dim 7 Jan 2024 - 1:20 | ||
Pandora Lee Messages : 1509 Date d'inscription : 13/05/2017 Age : 29 Emploi/loisirs : Vendeuse à la boutique de fringues, musicienne, étudiante et Préfète (busy la meuf) Humeur : Déter | Misao accepte que je lui parle un peu plus de moi, de ma vie d'avant ; et il m'encourage d'un sourire, pas avec ses lèvres, mais avec ses yeux. Il y a tant de douceur et de tendresse dans son regard que je sens les larmes monter ; je bats des cils pour les chasser, tout en inclinant un peu la tête. Je ne sais même pas trop par où commencer. Par le commencement, sans doute ? Je serre mes genoux plus fort et tourne le visage devant moi à nouveau, fixant un point imaginaire sur le mur derrière la télé. Ma voix n'est plus aussi tremblante quand je recommence à parler, mais elle est basse, hésitante. "J'ai... J'ai jamais connu mon père. Ma mère est tombée enceinte quand elle avait 16 ans, et il a juste... Pas assumé sa connerie jusqu'au bout. Quand elle est morte, je suis allée vivre avec ma grand-mère, mais ça ne s'est pas très bien passé. Elle était pas méchante hein, mais pas très... Pas très aimante, ni chaleureuse. On n'arrivait pas à communiquer toutes les deux, je crois qu'elle était aussi malheureuse que moi mais qu'elle ne savait pas comment me le dire, ni comment m'écouter. Je me suis renfermée sur moi-même, j'ai pas réussi à faire mon deuil, à exprimer ma peine, et ça m'a pourrie de l'intérieur - la seule chose qui m'a aidée, c'est la musique, alors je me suis complètement plongée dedans. Je m'intéressais pas à l'école, ni au sport, ni aux garçons... Aux autres, de manière générale. J'avais personne dans ma vie à part ma grand-mère... Et Matt, un ami d'enfance, musicien lui aussi." Je me crispe un peu à la mention de mon ancien meilleur ami. De l'eau a coulé sous les ponts, depuis ce couteau qu'il m'a planté dans le dos ; mais même si j'ai eu le temps de relativiser, de comprendre que moi aussi je l'avais énormément blessé, je n'ai jamais réussi à lui pardonner vraiment ce qu'il m'a fait. Je secoue la tête pour chasser ces pensées ; ça n'a plus d'importance, il ne compte plus aujourd'hui. Je me racle la gorge pour reprendre, le regard toujours fixé sur le mur, les yeux me piquant de plus en plus. "Ma grand-mère est tombée malade quand j'avais 19 ans, puis elle est morte quelques mois plus tard, elle aussi. Et je me suis retrouvée sans aucune famille. J'ai fait n'importe quoi pendant presque deux ans, et puis finalement, c'est Matt qui m'a... Lâchée. Il voulait tenter une carrière pro, moi pas, et j'étais pas d'accord de lui céder mes chansons parce qu'elles ont toujours été beaucoup trop personnelles. On s'est disputé, je lui ai dit des choses vraiment affreuses - et je crois que c'est ce jour-là, que j'ai compris qu'il était amoureux de moi, et que lui a compris que je ne l'aimerais jamais comme il l'aurait voulu, que j'étais trop cassée pour ça. Alors il m'a pris les dernières choses qui avaient encore de l'importance pour moi - lui, et ma musique - et il est parti." J'ai les yeux remplis de larmes, mais j'arrive encore à les contenir, à les retenir de couler le long de mes joues. Ma voix est enrouée, elle a recommencé à trembler, j'ai vraiment du mal à parler maintenant, alors je chuchote ; "C'est à ce moment là, quand j'ai vraiment tout perdu, que je me suis retrouvée ici. Mais j'ai été seule et malheureuse et en colère contre la terre entière pendant tellement longtemps, avant ça. Et même si je vais mieux maintenant, tout ça, ça me colle encore à la peau. J'arrive pas à... M'autoriser à être heureuse ou à aimer les gens trop fort, parce que j'ai trop peur de ce qui pourrait arriver. Je sais ce que ça fait, et surtout, je sais que je supporterais pas de revivre ça encore une fois..." Parce que cette fois, j'en mourrais, j'en suis certaine. Je lâche finalement mes genoux pour venir couvrir mon visage de mes mains, et je craque, laissant couler les larmes le long de mes joues en utilisant ma magie pour assourdir mes sanglots. |
## Dim 9 Juin 2024 - 18:48 | ||
Misao Honda Messages : 887 Date d'inscription : 15/06/2013 Emploi/loisirs : Chercheur. Humeur : Joker ? | Misao attend, et la laisse expliquer. Il se dit un instant qu’il aurait mieux fait de fermer sa gueule, mais au final, si elle peut lui parler de ce qui est dur pour elle, s’il peut comprendre pour ne plus jamais avoir à faire la gaffe de sa vie, jamais, alors il accepte de la faire maintenant. Même s’il n’aime pas la voir comme ça, se serrer les jambes comme une enfant perdue, en souffrance. Lui garde sa main dans son dos, sans bouger, et il n’ose à peine le lui frotter de son pouce pour l’encourager. Il aurait trop peur que ça la casse en deux, là, maintenant. Quand elle commence à parler, il acquiesce lentement, de temps à autre, pour lui montrer qu’il écoute. C’est dur de perdre un parent tôt. Ou tout court. C’est une douleur qu’il ne connait pas vraiment, même s’il a pu l’entrevoir quand Hideko a disparu. Il ne peut qu’imaginer ce que ça peut faire à une ado qui se sentait déjà seule, qui n’avait peut-être que sa mère au monde. Pas vraiment beaucoup d’amis non plus, peut-être. Il comprend mieux à quel point elle est renfermée, solitaire au fond. Ce qui est assez étrange, au final. Quand on la voit, on la voit communiquer avec ce qu’il pense être ses amis, s’entendre bien avec tout le monde ; mais au fond, elle est proche de qui ? C’est là qu’il comprend un peu mieux, mais ça ne s’ancrera probablement que plus tard, lors du bal, probablement. Que sa grand-mère soit morte aussi tôt, c’est… ouais. C’est dur aussi. Puis le truc avec son pote, là… Erf. Misao a un goût indescriptible dans la bouche, quelque chose comme de l’amertume, probablement. On peut se disputer avec ses proches, mais pourquoi tout leur prendre ? Pourquoi, pour de l’égo ? Il mord l’intérieur de la joue pour ne pas répondre, ne pas réagir, parce qu’elle est au bord des larmes. Et il a l’impression, plus que jamais, que s’il respire trop fort, elle finira en miettes. S’autoriser à être heureux, s’autoriser à aimer les gens. S’autoriser à exister, en fait. Il se rend compte qu’il a les yeux qui piquent aussi quand elle dit ça, parce qu’il a pensé ça tellement longtemps lui-même. Qu’il le pense encore parfois aujourd’hui. Ca va mieux grâce à ses proches aussi, bien sûr. Mais il se rend aussi compte d’un truc, là. Quand ils se sont recroisés, il y a quelques mois, après son insomnie, là… Quand elle est tombée par la fenêtre. Qu’ils ont parlé. Quand elle a accepté ça de lui, ça a été plus simple, d’un coup. Comme si c’était possible d’exister. C’est peut-être pour ça qu’il a fini par en tomber amoureux, au final. Elle a réussi à chasser les dernières attaches de ces pensées, celles qui lui disent qu’il ne peut pas s’autoriser à exister. Alors quand elle fond en larmes après lui avoir avoué qu’elle a si peur d’être abandonnée, encore et encore, au point de tenir les gens loin d’elle, il l’attire juste contre lui et la serre fort, fort, fort. Contenant, solide. Si elle fait un geste pour partir, il la laisse. Pour le moment, il veut juste qu’elle puisse pleurer tout ce qu’elle a en elle. —Je suis désolé que tu aies vécu tout ça, il chuchote. Sa main passe sur sa nuque, sur ses cheveux. Il la berce un peu. La tient. Il prend le temps avant de parler, essaie de choisir ses mots. Il ne reprend que quand ses sanglots se calment un peu, juste un peu. —J’aimerais pouvoir te rassurer, et te dire que ça n’arrivera plus jamais. Mais quand on aime, on finit toujours par perdre, à un moment ou à un autre. Aucune relation n’est éternelle. Ca ne veut pas dire qu’elles n’en valent pas la peine, ou que leur perte n’est pas une souffrance. Mais me le dire, c’est ce qui m’a aidé. On a mal parce qu’on a aimé. C’est comme ça. Il se souvient de Joyce, à l’hôpital, et des longues discussions avec sa psy à ce sujet. —Tout n’est pas obligé de se finir de la pire manière. Ton ami, c’était peut-être pas un si bon ami que ça, finalement. Quand on est jeune, on a parfois pas trop le choix que de subir des gens nuls dans notre vie. Notre famille, qui peut être empêchante, abusive ou absente. Nos amis, parce qu’on aimerait croire en eux, qu’on ne savait pas poser de limites. —Tu es pas trop cassée. Tu as peut-être juste besoin d’un peu de temps. Et c’est ok d’avoir mal, en attendant. D'autant qu'aujourd'hui, tu n'es plus seule. Pas pour apprendre à faire confiance aux autres, mais pour t’autoriser à te faire confiance à toi. Parce que tu es adulte, maintenant. Tu n’es plus l’enfant qui ne pouvait rien faire, qui attendait la mort. Tu es une adulte, et tu sais quoi faire pour te protéger. Parle en #b7273d. |
## Dim 9 Juin 2024 - 23:59 | ||
Pandora Lee Messages : 1509 Date d'inscription : 13/05/2017 Age : 29 Emploi/loisirs : Vendeuse à la boutique de fringues, musicienne, étudiante et Préfète (busy la meuf) Humeur : Déter | C'est la première fois que je raconte tout ça à quelqu'un, d'une traite, comme ça ; un résumé condensé des pires moments de ma vie. Les seules personnes qui en sachent autant sur moi, ce sont Allen et ma psy - mais ça n'a pas été aussi brutal avec eux, plutôt des bribes d'information ça et là, au fil des années. Et c'est incroyablement douloureux et difficile de laisser toutes ces souffrances remonter à la surface d'un seul coup, mais ça a aussi un côté étrangement libérateur. Comme si, maintenant que tout est enfin sorti, je pouvais enfin regarder derrière moi en me disant que le pire est passé. Quand les mots viennent à me manquer et que je n'arrive plus à contenir mes larmes, Misao m'attire doucement contre lui, et je me laisse faire sans opposer la moindre résistance. J'enfouis ma tête au creux de son épaule et pleure encore et encore, alors qu'il me serre fort contre lui, qu'il m'ancre et m'empêche de glisser vers ce vide qui menace de me happer. Comme cette fois, quelques mois plus tôt, après la mission en Namibie. Il est la seule personne à m'étreindre comme ça, aussi fort. Peut-être qu'il est la seule personne que j'autorise à le faire. Avec qui j'arrive à être vraiment vulnérable. Il caresse doucement ma nuque, mes cheveux, et lentement, je commence à me calmer. Mes sanglots s'espacent, même si mes larmes ne se sont pas encore taries. Ses mots sont... Ils ne sont pas très rassurants, c'est vrai. Mais ils sont justes. Et je crois que je préfère ça, plutôt qu'il me promette qu'il sera toujours là. Parce qu'on ne peut pas promettre quelque chose comme ça - même les Voyants ne le peuvent pas. C'est l'une des qualités de Misao que j'aime le plus ; il sait être présent, écouter et apaiser, mais sans en faire trop. Sans promesses et paroles en l'air, même si sur le moment elles pourraient paraître réconfortantes et appropriées. Je reste contre lui alors qu'il continue, sans trop bouger, restant juste concentrée sur ses mots, sur les battements réguliers de son coeur qui aident à calmer le mien. Je ne peux empêcher un léger haussement d'épaules quand il mentionne Matt - il n'était sans doute pas un bon ami pour moi, mais la vérité, c'est que je n'étais pas une bonne amie pour lui non plus. Finalement, je recule un peu mon visage pour essuyer mes yeux et mon nez avec la manche de mon pull, avant de m'asseoir un peu mieux, sur ses genoux, en posant la tempe contre sa clavicule. Je ne sais pas trop où regarder, alors je ferme les yeux. Pas trop cassée, hein... "Je l'étais, avant, je l'ai été pendant longtemps. J'ai cru remonter la pente après être arrivée à Terrae, mais... A part Allen, toutes les personnes dont je suis devenue proche sont parties les unes après les autres, et j'me suis retrouvée à la case départ, encore une fois. J'ai vrillé, c'était... A cause de ça, mon Etoilisation. Il m'a fallu ça pour accepter que j'allais vraiment mal et que j'avais besoin d'aide, et j'ai commencé à suivre une thérapie. Ca m'a beaucoup aidée..." J'aurais dû y aller beaucoup plus tôt - mais certains clichés ont la vie dure. Et surtout, ça n'a pas été évident d'admettre que j'en étais arrivée à un point où j'étais incapable de m'en sortir seule. J'ouvre les yeux et penche un peu la tête en arrière pour regarder Misao. "Ma psy me dit le même genre de chose. Que c'est pas parce qu'une relation se termine qu'elle n'en a pas valu la peine, même si c'est douloureux. Et je sais que c'est vrai, mais il y a quand même encore des moment où c'est... Plus difficile que d'autres à accepter. Je suis pas sûre que j'arriverai à me débarrasser de cette peur définitivement un jour..." La peur d'être abandonnée par les gens que j'aime. Par lui, particulièrement, ces derniers temps. Je ne suis pas sûre d'être prête à le lui dire à haute voix, pas encore, mais je me serre tout de même un peu plus contre lui. |
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