J'avais passé un début de matinée bien productif, levé à 10H rapide petit déjeuné à la cafétéria, et une petite ballade dans le village où je fis mes quelques emplettes nécessaire, mon conventionnel paquet de Benson et une bière fraîche acheté à l'unité. Je me disais en sortant que le jour où le vendeur apprendrai mon âge il risquerai de me fermer définitivement l'accès à son échoppe. "Carpe Diem" me suis-je dit" il ne le saura pas de sitôt et le jour où il s'en rendra compte il perdra purement et un simplement un client régulier." Je poursuivais donc mon bonhomme de chemin, en sirotant le doux breuvage qui avait le mérite de me réchauffer un peu, je fis quelques achats d'ordre vestimentaire, notamment un Hoodie noir et une paire de chaussures de skate quelconque car mes santiags ne souffrirai plus très longtemps le climat. Je pensais en payant avec ma carte "Merci Papa" qui finançais tout mes achats. Chargé de mes sacs je prenais le chemin du retour lorsque je découvris, avec une joie que j’eus du mal à réprimer au milieux de la foule, une librairie décente qui possédait un stock très varié.

En entrant je fus accueilli par ce délicat fumet de livre si particulier à ce genre de magasin. Je flâner, presque littéralement, dans les rayons lorsque je tomba sur une perle, véritable chef d’œuvre, un trésor dont je ne pus me détourner tant il resplendissait. Une édition format pléiade du Roman de la Rose. Je pris quelques instants pour contempler ma trouvaille et me dirigé vers la caisse. "Je vois mal comment ma journée pourrait mieux se passer" me disais-je, emporté par l’allégresse quand j'entendis l'expression sonore habituelle des douleurs inattendues, la plupart du temps inopportunes, "aïe" venant de la porte. Une demoiselle, la peau basanée et étoilée de tâches de rousseurs, aux long cheveux brun venait justement de les bloquer dans la porte, je courrais aussitôt à son secours et rouvrant la porte lançait en souriant "Dix attelages de deux bœufs ne peuvent nous entrainer aussi bien qu'un cheveu de femme disais Longfellow, ce n'est apparemment pas vrai pour les portes, merci à vous mademoiselle vous venez de me donner la réponse à une question, quasi existentielle, qui troublée mais nuit. Au passage, Jacques Duroy, enchanté et très bientôt charmé je le sens"

En effet la libraire semblait m'attendre. Sacrebleu je ne peux pas être partout en même temps, mais c'est sans doute le revers de la médaille à trop aimer les femmes, ou bien à être trop aimé d'elle, selon le niveau d'égocentrisme. Aussi demandais-je à la dénommée Katharina de m'attendre une minute pour que je puisse aller payer mon livre à cette cerbèresque libraire au regard qui aurait fuir n'importe quelle héros grecque, ou bien était-ce son manque absolu de charme et de féminité qui me faisait cet effet là? Mon dû en main, je sortis en compagnie de la demoiselles. Ayant du temps libre devant moi en quantité je lui faisais une proposition qu'elle ne pourrait définitivement pas me refuser, accompagnée de mon plus beau sourire pour garantir mes chances de succès.

"On dit souvent que les cheveux d'une femme sont les atours qui font d'elles les reines du cœur des hommes, mais en vous voyant je pense que cela tiens beaucoup plus d'un ensemble harmonieux entre toutes les beautés de votre personne. Qui plus est, vous m'avez rendu un fier service alors permettez à votre humble serviteur de vous offrir à boire, ou ce que vous souhaitez, en réalité je n'ai cure que de votre bon plaisir aujourd'hui"

Peut-être en avais-je trop fait, mais ma tirade sonnait bien à mon oreille, et j'analysais la tournure de ma phrase en attendant la réponse de la belle.

Elle me proposait donc une cigarette après avoir tenter de surprendre en subtilité, sans doute devait-elle me prendre pour un pédant qui ne s'attend à ce que les autres puisse faire preuve d'un peu d'esprit. J'aimais bien cette demoiselle, elle était très amusante mon instinct me le disais. J'acceptai son offre de la manière suivante:

" Il y a trop de jeunes gens désœuvrés de nos jours, dieu merci ce petit plaisir est là pour nous sauver de l'inaction"

J'allumais le "petit plaisir" qu'elle m'offrait et tira une première latte qui me fit le plus grand bien, "Quelle journée, elle s'annonce des plus agréablepensais-je en aparté. Je pris le temps de savourais quelques instants avant de me relancer à l'assaut

"Mademoiselle Katharina, vous éveillai ma curiosité, vous êtes récemment arrivée si je ne m'abuse, et vraisemblablement d'un endroit où il fait plus chaud votre teint. Pardonnez au passage ma curiosité, mais si jamais vous acceptiez de répondre ces menues interrogations, je ne me permettrai pas de vous infliger un interrogatoire debout aussi permettez que je vous offres un café pour vous réchauffer"

En lui indiquant, de manière surjouée, le bar un peu plus loin

Je me sentais dans mon élément en poussant la porte du bar, un léger relent de bière flottait dans l'air et me donnais envie de commander une pinte, mais il était sans doute un peu tôt pour ça, je quittais donc mes songes d'ivresses et me dirigeait vers une table, invitait Katharina à s'assoir en lui tirant la chaise et m'assit moi-même juste en face. Nous passâmes notre commande et, attendant le chocolat viennois et le café , je répondais finalement à la question qu'elle m'avait posé.

"Je suis arrivé il y a une semaine, ou un an je ne sais plus, le temps est affreusement long ici d'après moi. Il y a pas grand chose à faire ici, mais coup de chance je tombe de la charmante compagnie. Pour anticiper votre prochaine question, oui je parle tout le temps comme ça et toujours beaucoup, je crois que la grâce féminine m'inspire, ou alors je suis juste à moitié fou allez savoir.

Pendant que je parlais, je la regardais dans les yeux, d'un jolie vert, mais quelque choses me troublé dans ce regard sans savoir quoi.
Le serveur amenait nos boisson chaude et je pris la première gorgée de mon café. Le liquide brulant qui coulait dans ma gorge faisait un contraste très agréable avec le climat à l'extérieur. Je pouvais reprendre dans de meilleurs disposition:

"A mon tour de poser un question je suppose, d'abord d'où venait vous, vu que comme moi vous n'êtes pas japonaise?"

et je repris une autre gorgée, ah rien ne vaut un café brulant.

Alors là... Un sourire en coin étira mes lèvres lorsqu'il tira ma chaise. Il a vraiment l'air de faire ça tout le temps et pour tout le monde. M'installant sans plus de fioritures, je le suivis des yeux tandis qu'il se mettant en face de moi. Les coudes sur la tables - on est dans un bar... - je posais mes lèvres contre mes mains entremêlées, croisaient au niveau des doigts avant de juste redresser la tête pour accueillir le serveur, prendre ma commande et reprendre ma position initiale. Le regard perçant, je fus catastrophé d'apprendre que même après une semaine on se faisait toujours autant ch*er ici... Finalement, il devança non pas une question orale mais une mentale et un petit sourire amusé se dessina sur mes lèvres cachées :

- Je ne pense pas que beaucoup parler sois être fou résonnais-je en m'appuyant contre le dossier de ma chaise. Juste être... Décaler précisais-je.

Je soutenais son regard sans ciller, pas que ça soit un défi ou autre juste que j'avais l'habitude de parler aux gens en les regardant droit dans les yeux - et quand les yeux en question sont aussi agréables à regarder, je ne me gêne pas... Chassant cette pensée je regardais le serveur déposait nos commandes avant de lui jeter un dernier un coup d'oeil tandis qu'il partait - sale habitude de tout surveiller. Enroulant mes mains autour de la tasse chaude et propre - ce qui n'est pas toujours le cas - je pris plaisir à tremper mes lèvres pour tester la température dans le chocolat avant d'en boire une gorgée. Ca c'est quelque chose de bon dans tous les sens du termes. En fait, c'était pas une mauvaise idée de suivre ce gars... Relevant les yeux vers lui lorsqu'il reprit la parole :

- Des Etats Unis, et vous ?

Est ce qu'il va plus creuser ?

Son regard était plongé dans le mien, j'avais du mal à le soutenir et finalement, lorsqu'elle posa sa question, je rompu le contact admettant ma défaite et rougissant légèrement de honte. D'habitude c'est moi qui remportait ce genre de confrontation, ce qui me confirmais une chose, cette belle jeune femme est tout sauf commune, j'en étais certains. Mais elle me troublait, et j'adorais ce sentiment.

"Moi? Oh mademoiselle, je viens du pays de la romance, l'endroit du monde pour lequel le mot flirt a été inventé, oui vous avais bien devinais, je viens du pays où les gens ne sont pas aimables, la France"

Je venais de me fixais un objectif, la faire rire aux éclats ça s’annonçait difficile mais pas impossible elle me souriait déjà, peut-être par pitié, mais j'osais espérer qu'elle appréciait perdre son temps avec moi.

"Je pourrais dissertais longuement sur mon beau pays, pardonnez-moi le sarcasme, mais cela serait affreusement difficile pour et horriblement ennuyeux pour vous, je me contenterais de vous dire à part si vous aimez la nourriture très cher et les râleurs galactiques je vous déconseille très fortement d'y mettre les pieds. Enfin prochaine question, je vous rassure je ne vous demanderais pas ce que vous faites ici, j'ai cru comprendre que les jeunes gens qui arrivent ici on eu des problèmes dans leurs passés respectif et je considère que cela ne me regarde pas, je demanderais donc d'où précisement parce que c'est un grand pays les United States of America? "

Elle avait essuyais la mousse sur le dessus de sa lèvre avec sa langue, et bien que je pensais que cela tenait d'avantage du réflexe que de la séduction, spécialement parce qu'a mon avis si elle voulais me charmer elle aurait été plus explicite, mais cela dégageait tout de même un relent d'érotisme involontaire qui me fit dresser les sourcils un bref instant.

"En effet, c'est un pays qu'il faut voir,malgré ce que je dis. Je me donne un petit coté blasé mais en réalité j'aime énormément ce pays. Je suis originaire de Bordeaux en Gironde, c'est dans le Sud-ouest, probablement la ville la plus intéressante de France, si comme moi on aime pas Paris."

Ouais, et cette ville me manquait un petit peu, mais Terrae avait ce petit quelque chose de sécuritaire et réconfortant. Je commençais à me perdre dans mes songes quand je me rappelais que je n'étais pas seul. Il me fallut quelques secondes pour me retrouver. Foutue mélancolie quand tu nous tiens, tu nous gardes. Le silence se faisait trop long à mon gout. "Ou comment passer pour un dépressif en 10 min" commentais-je intérieurement. Enfin je retrouvais le fil de la conversation et trouvais une question qui me laisserait un peu de temps:

"Une jeune femme indépendante? Mon dieu, je vous révère encore d'avantage. Voyez-vous, moi je suis une sorte de sangsue qui vie sur le dos d'un père fortuné, et summum de l'hypocrisie je ne peux pas le voir en photo couleur. Je ne suis pas fier mais, au moins, je profite de ma chance" lui disais-je en montrant la pléiade " Pardonnez moi d'avance si je me montre un peu cavalier, mais pourquoi avoir quitté la sécurité de votre foyer pour vivre par vous-même, vous ne craigniez pas l'échec? de vous retrouver avec des ennuis qui vous dépassent?"

En réalité en construisant la question j'avais même oublié pourquoi je la posais à l'origine, maintenant la réponse m'importait vraiment.

J'aimais bien ses manières de se tenir, on dit que 80 % du discours tient dans le langage corporel, de mon point de vue de profane, son corps me disait qu'elle avait un jolie minois et sa façon de voir les choses me disait que j'avais affaire à une personne forte et indépendante, probablement fière aussi. Le genre de personne que j'aimais bien fréquenter. Je finissais mon café alors qu'elle s'accoudait pour me de demander si j'avais eu des rêves d'aventures, je ne put m'empêcher de sourire, elle allait m'entendre parler longtemps:

"Des rêves d'aventures? En bon lecteur de romans, j'en ai des centaines, peut-être même des milliers, mais il faut d'abord s'accorder sur ce que l'on appel aventure. Si c'est celle du genre parfaitement non platonique, je n'en ai jamais rêvé, si vous entendez les aventures aventureuses, dans l'idée des épopées Homère, oui j'ai souvent souhaité en vivre, même si je pense que la réalité serai nettement moins agréable si je me retrouvais en face d'un cyclope anthropophage. Enfin bon j'ai noté tout ces fantasmes dans mon petit carnet des fois que je les oublis "

Alors que je lui en parlais, je sortais mon carnet, l'ouvrais et commença à faire semblant de lire à voix haute.

"Donc, faire un road trip sur la route 66, découvrir un lieu du onde encore inconnu, inventer une machine à remonter dans le temps pour m'empêcher de faire cette blague pitoyable du carnet et éventuellement renverser le régime nazi dès 1938.... ah tiens voila un truc que je peux cocher: Prendre un café avec un ravissante américaine aux yeux absolument charmants nota bene: il n'y a pas que les yeux qui le sont. Enfin vous voyez mademoiselle rien de bien original."

Fier de ma petite improvisation, je la regardais avec mon plus beau sourire, pour m'empêcher de rire de moi même et de ma blague à deux ronds.