HRP : Euh... Je crois que je te prends un peu au dépourvu là... En plus on a déjà un RP ensemble avec Aaron, mais vu que j'ai fait un post pour l'anniv d'Allen avec Aoi... Bah... Ca donne ça... Happy beurre'z day ? [Et non je ne me suis pas tapée un gros délire pourri... C'est une illusion...]


Jingle bell, jingle bell, jingle bell rock...
Non, je n'ai pas du tout une chanson de merde dans la tête, et je ne la chante pas du tout à tue-tête depuis le matin, et pas même pendant que je range mon bureau en début de soirée, paaaas du tout. Ah, oui, d'ailleurs, je range bien mon bureau, vous avez bien lu et vous n'êtes pas victime d'hallucination à cause de molécules d'ecstasy ou de LSD (HRP : Ou la nana pas du tout en train d'étudier ça en cours !)... Je range. Du verbe ranger, qui signifie à peu près, dans mon jargon : « foutre tous les papiers inutiles à la poubelle, et cramer les boîtes de pizza vide et/ou périmées depuis des mois ». Ça a la classe ? Oui, je sais, merci bien.
Tout ça pour dire que je rangeee, et je range, et je range... Oui, ranger, c'est un verbe que j'utilise pas beaucoup dans ma vie, quand même, alors je rentabilise en le disant plusieurs fois à la suite. Je me prépare une tasse de café, puis, une fois fini, je me laisse tomber avec bonheur sur mon canapé. Pfiouh ! J'ai jamais rien fait d'aussi crevant ! Et pourtant j'y ai passé qu'une petite demi-heure...
Puis, en regardant la télé, m'est venue une idée – rare, très rare – subite ! Déjà, j'ai faim. Ensuite, à la fin de la semaine, j'allais avoir vingt-quatre ans – noooooooooon... Et y aura l'anniversaire d'Emmy, aussi ! Puis celui de Mitsuki, mais je sais pas quand c'est. (Vous voyez la réflexion, quand même...) Il me semble que c'est la même semaine que moi, mais j'ai du mal à me souvenir de la date... Pourtant, je suis sûr que je l'avais noté, histoire de pas l'oublier ! Parce que j'ai beau être un prof de merde, complètement débile et inutile (c'est ma fête aujourd'hui, dansons tous la carmagnole !), bahhh... J'oublie pas l'anniversaire de mon élève ! Enfin si, mais... J'y pense, vous voyez, j'y pense ! Mais savoir QUAND c'est, exactement, là, il faut pas trop pousser non plus.
En regardant mon sublime portable, je peux néanmoins voir que... Que... Que. Ah. Bah c'est aujourd'hui. Euh, merde ? Genre là, il est 19h30, elle doit être chais pas trop où – parce qu'être dans sa chambre, ce serait troooop simple, quand même ! – et en plus j'ai pas de cadeau, et j'ai pas d'idée non plus ! Fuck...
Bouge tes fesses, Aaron... Si tu cours, tu arriveras avant que les magasins ne ferment, ahaha ! C'est pas drôle...
J'enfile donc ma veste, et file en direction du centre de Terrae, à lorgner à l'intérieur des quelques boutiques encore ouvertes quand je vis... Ca ! Le truc genre... Trop adorableuhh ! Non, je ne gagatise pas devant une peluche de canari, paaas du tout ! (Tiens, j'ai comme une impression de me répéter...) Je m'empresse de l'acheter, et file en direction de l'institut.
Ahah, je suis tellement un boulet...
Arrivé devant la porte, je toque, espérant secrètement qu'elle soit pas là, quand je me rend compte que le cadeau est pas emballé.
Bon bah euh... Dès qu'elle ouvre la porte, si elle l'ouvre, je lui fourre son truc dans les mains, et je me barre en courant.

J'atterris sur la dernière branche sans un bruit, même pas un craquement. Une fois stable, je me redressai, et stoppai le chronomètre. 57 secondes... Ce n'était pas encore assez ! Il fallait que je m'améliore, encore et encore, pour pouvoir... Oui, pour pouvoir retrouver Maman. J'étais persuadée que si je devenais encore plus forte, j'allais pouvoir...
Non, pas que je veuille me rendre de nouveau à Osaka pour aller y voler un truc, dans un musée, comme si j'étais mon père et tout et tout, et surtout pas le soir de Noël ! Ah non, c'est promis, je le ferais pas ! Non, moi, ce que je veux c'est... Être assez puissante pour quitter Terrae l'espace d'une nuit afin de pouvoir rechercher Maman ? Afin de les retrouver, de passer ne serait-ce que quelques instants avec eux... Et puis, j'aimerais tellement que Maman soit fière de moi...
Je me laissai tomber sur la branche, et posai ma tête sur mes mains, les coudes appuyés sur mes cuisses. Je poussai un long soupir.

-Mitsuki... Tu es sûre que tu ne veux pas allez boire un coup ou quelque chose ? C'est ton anniversaire quand même...

Je baissai les yeux sur Allen qui me regardait avec un petit sourire nerveux. J'avais changé depuis mon arrivée à Terrae, je le savais... Et j'imaginais qu'il le ressentait. Je haussai les épaules, et glissai de la branche pour atterrir souplement au sol. Je me redressai et regardai Allen, boudeuse.

-Mais pour mon anniversaire, j'ai envie de voir Maman, et Papa... Je veux passer cette journée avec eux.

Mais évidemment, ça, il ne le comprenait pas. Parce qu'il avait peine à croire qu'ils étaient encore en vie. Il n'avait pas eu des messages, comme moi... Il n'avait que trouvé la correspondance entre sa mère et celle d'Aoi. Et BIEN SUR, ce n'était pas suffisant à ses yeux. Tss... Alors qu'il s'apprêtait à me dire que ce n'était dans tous les cas pas possibles, je poussai un large soupir et lui collai un doigt sur les lèvres.

-Chut. Tais-toi. Laisse-moi croire en mes rêves, au moins aujourd'hui... Pour mon anniversaire.

Je restai un petit instant comme ça, avant de coller un bisou sur sa joue, et de m'éloigner en courant.

-Je retourne dans ma chambre prendre une douche et me changer ! Passe me prendre dans une heure, on ira boire un truc !

Je lui souris, et reportai mon regard devant moi, fléchissant les jambes avant de prendre une impulsion et de m'accrocher à la branche la plus facilement atteignable pour ma petite taille. Je me hissai sur cette dernière, et m'éloignai en direction de ma chambre, remettant le chrono en route. Allez, Mitsu'... Pète ton record !
...
J'arrivai par la fenêtre de ma chambre, passant du dernier arbre dans la cour à ma fenêtre en me téléportant au vol. Je rentrai dans ma chambre, et alors que je m'apprêtai à éteindre le chronomètre pour mesurer mon temps, quelqu'un frappa à ma porte. Surprise, je lâchai l chronomètre qui tomba au sol et roula, roula, roula... Roula loin, à vrai dire. Je pestai.

-Raah, flûte !

Je me baissai et regardai sous mon lit, sans le voir. Et mon temps alors ?! Ca m'agace ça !
Me dirigeant vers ma porte de chambre, je passai devant un miroir et constatai que je n'étais... Pas vraiment présentable. Une brassière de sport, un pantalon moulant de sport... Et les cheveux attachés en une queue haute, avec un front trempé de sueur. Rahlàlà.
J'attrapai une serviette, m'épongeai le visage et détachai mes cheveux avant d'ouvrir la porte.

-Oui ? demandai-je, avant de me retrouver face à Aaron.

Ah... Heu... C'est que, je... Heu... Je ne m'attendais pas à le voir là... Maintenant, tout de suite... Heu...
Mes joues s'empourprèrent d'un coup, et je bafouillai quelques excuses, regardant derrière moi en constatant le bordel de ma chambre. Je devins rouge pivoine lorsque je remarquai d'ailleurs, sur ma lampe de chevet, un magnifique soutien-gorge qui trônait, ayant eu la flemme de le ranger hier lorsque je m'étais déshabillée pour dormir...
Je toussotai.

-O-oui, heu... C'est pour quoi ? demandai-je nerveusement en reportant mon regard sur Aaron. Je vous... t'ai rendu le dernier DM de maths hier pourtant, je ne comprends pas...

Oui, c'est ça, tente de faire diversion pendant que ton... Ouais, nan, oublie, la diversion sert à rien puisque personne ne peut en profiter pour ranger ma chambre en cachette.

La porte s'ouvrit, et j'eus un léger instant de beug. Et je n'étais visiblement pas le seul, puisque Mitsuki piqua un fard dès qu'elle m'eut dans son champ de vision. Ah. Ouais. Apparemment, elle non plus savait pas ce que je foutais là – « non plus » parce que je crois que j'ai oublié pourquoi je me suis pointé devant la porte de mon élève alors que ça fait perpette que je l'avais pas vue. Enfin elle vient à mes cours, quoi... … Le pire c'est que c'est une de ceux qui viennent le plus souvent. Je suis choqué là. Elle aime bien les maths, elle ? Généralement ils fuient la matière – enfin surtout le prof... Ahah. Ahahahahah.

-O-oui, heu... C'est pour quoi ? Je vous... t'ai rendu le dernier DM de maths hier pourtant, je ne comprends pas...

Un léger sourire, un peu gêné, s'étira sur mes lèvres tandis que je l'entendais bafouiller. Je comprenais toujours pas ce qu'y avait de compliqué dans le fait de me tutoyer alors que je la harcèle depuis un an et demi, mais bon... Bon après, elle a p'tetre pas envie de me tutoyer. Et pas de me voir non plus. Ah.
J'avais oublié que j'étais son prof, et pas son pote. Fuck.

– Ah, oui, non, c'est bon pour le DM. Enfin je crois.

Merde, je sais plus où j'ai foutu la pile de copies...

– Heum. Je resterai pas longtemps, vu que tu as pas l'air très...

Je jetais un oeil dans la chambre en bordel (et elle voulait m'aider à ranger mon appart' celle-là ?), avant de détourner le regard, gêné.

– Enfin t'as l'air occupée, quoi. Je voulais juste te donner ça.

Je regardai la peluche, et me sentis soudainement très, très, mais alors vraiment très con. Je le lui balançai presque dans les bras et croisai les miens, gêné.

– Ouais, bon, c'est pas emballé, c'est de la merde, mais je voulais te souhaiter un joyeux anniversaire. Et te féliciter pour tes efforts.

Un nouveau coup d'oeil sur sa tenue et son visage en sueur me fit tendrement sourire. Un sourire que je ne réservai habituellement qu'à mes soeurs – c'était perturbant. Bordel, j'ai l'impression d'être son père, à cette gosse, alors qu'on a pas cinq ans d'écart...

– Et je vois que même aujourd'hui tu continues à en faire.

Je secouai un peu la tête. Ahhh, les jeunes de nos jours ! (Bordel je suis vieux...)

– Si jamais tu as besoin de moi, pour poser des questions, ou n'importe, n'hésite pas, hein. Tu enfermes beaucoup tes sentiments, et tu en fais rarement part, j'ai l'impression, alors... Enfin pas la peine que ce soit avec moi, hein, mais essaie de te libérer un peu, parfois. Histoire de ne pas trop forcer.

… Y a quand même un truc qui ne va pas, chez moi.

– Bref je vais pas te déranger plus longtemps, j'ai des copies à corriger. Excuse-moi, continuais-je un peu précipitamment, amorçant mon départ. Passe une bonne soirée.

C'était... L'une des attentions les plus adorables qu'on avait eu pour moi. Regardant la peluche qu'il m'avait quasiment jeté dans les bras avec un regard doux, je reportai mon regard sur Aaron avec un sourire. C'était vraiment super gentil... Je ne savais pas vraiment comment réagir pour le coup. Je n'étais pas habituée à ça. Mais ça me touchait énormément ! Et ça me réchauffait le coeur. Au moins, quelque part dans cet institut, à part Allen, il y avait quand même quelqu'un qui pensait à moi. Et puis, je devais bien l'avouer, ce n'était pas n'importe qui : c'était Aaron. Celui qui m'avait sauvé des scientifiques. Celui qui m'avait aidé dans mes entraînements, et qui m'offraient malgré tout, je devais l'avouer, de bons cours de maths. Parce que oui, j'aimais les maths ! C'est assez important dans la robotique, à vrai dire.
Finalement, il commença à amorcer son départ, et je me rendis compte que je n'avais pas encore décroché un mot. Je me mis tout d'abord à rougir et détourner le regard quand il observa -au dessus de mon épaule- ma chambre, puis je rougis littéralement quand il détailla du regard ma tenue pour accentuer le fait que je n'arrêtais au final jamais de m'entraîner, et enfin... Enfin, je le regardai avec un regard surpris quand il me dit que je cachais trop ce que je ressentais, et que j'avais tendance à trop prendre sur moi. Je le dévisageai un petit instant, sans vraiment comprendre, avant de tilter qu'il commençait à partir. Je fis un pas en avant et pris appui sur la point de mon pied pour déposer un bisou sur sa joue alors qu'il partait. Je revins sur mes deux pieds, joints, et je lui adressai un petit sourire timide.

-Merci. Pour tout. La peluche et puis... Ton soutien.

Je penchai la tête sur le côté, retrouvant quelques traits enfantins relativement sérieux.

-Promis, si un jour j'ai besoin de parler, je viendrais te voir !

Je laissai un ange passer, plantant un instant mon regard dans le sien. Même si je ne l'avais pas vu depuis longtemps... Il était là pour moi, aujourd'hui. Un nouveau sourire naquit sur mes lèvres. C'était vraiment l'une de mes plus belles rencontres, ici, à Terrae !

-Merci Aaron.

« J'ai des copies à corriger. » Je suis vraiment l'être stupide qui a osé dire un truc pareil, à l'instant, dites moi ? Non mais parce que... Parce que... C'était vraiment – mais alors vraiment – le truc le moins probable que je puisse dire. Heureusement qu'elle a pas trop fait attention, perdue dans ses pensées – ou dans la contemplation de la subliiime petite peluche jaune que je lui ai refourgué dans les bras comme un détritus y a pas trente secondes.
Non, vraiment, je pensais avoir touché là fond ; mais là, là, vous voyez, je suis carrément en train de creuser pour chercher du pétrole. Je désespère complètement, et c'est pas peu dire.
Je rougis. Comme une fillette, je veux dire. Simplement parce que ladite fillette est venue me remercier en m'embrassant sur la joue. Sur la joue, bordel. Je suis en train de virer pédophile ou quoi ?! Aaron, allo, on se réveille-là ! C'est pas le moment de partir en couilles ! Je sais, je que je l'ai déjà dit, mais le pire, c'est que j'ai vraiment l'impression d'être son père à cette gosse ! Enfin, son grand frère, à la limite – arf, ne pas penser à Cassy et Ana, c'est pas le moment.
Rappelez-moi, pourquoi je procède toujours autant par association d'idées pour penser, vous me l'expliquez ?

-Merci. Pour tout. La peluche et puis... Ton soutien. Promis, si un jour j'ai besoin de parler, je viendrais te voir ! 

Ses remerciements me tirent un sourire heureux, comme à chaque fois ; mais ce qui me mets le plus de baume au cœur, c'est le fait qu'elle me dise qu'elle viendrait me voir. Moi. Pour parler de ses problèmes. Moi ? Elle sait pourtant comment je suis – comment elle fait pour continuer à m'idéaliser à ce point ?
Pourtant, ça me fait plaisir. Et les mots d'Hideko, un an plus tôt, résonnent dans ma tête. « Si les gens s'attachent à toi, s'ils viennent vers toi... Il faut que tu cesses de les repousser. S'ils viennent vers toi, c'est qu'il y a une bonne raison ! » Une bonne raison. Une bonne raison ? Vraiment ?

-Merci Aaron.
– C'est normal si je préfère te voir de bonne humeur plutôt que triste, non ? je me moque gentiment en lui faisant un clin d’œil. Je serai là, si tu as besoin de quoi que ce soit. N'hésite surtout pas.

J'ai évité la formule bateau du « Je serai toujours là pour toi ! », je crois que ma morale ne l'aurait pas supportée.
Mon sourire se fait plus large encore, et je lui ébouriffe gentiment les cheveux en me retenant de lui faire un câlin, pour la peine. Je crois que là, c'est elle qui aurait finie traumatisée. (Pédophile ! Rahhh.)

– Passe une bonne soirée, Mitsuki. Profites-en bien ! On se revoit bientôt, j'espère.

Je lui fais un dernier signe de la main, avant de reprendre mon chemin, toujours souriant.
C'est vrai, j'ai vraiment le droit de ne plus être seul ?