>>> suite de ce topic ! Enfin !

Dire que l’aprem c’était bien passée était un euphémisme. Elles se sont franchement éclatées. Si si. C’est vrai ! D’abords ça partait mal. En allant rendre son boulot à monsieur Keitaro elles avaient eu tout à loisir d’observer la maison de leur directrice. Surtout en attendant le bus non loin.

C’était là qu’était venu le hic. Elle ne vivait pas seule… Mais avec un master. Enfin c’est ce que disait la sonnette. Le problème fut réglé par la suite quand nous apprîmes que le dit master  était en mission. Comment ? rien de plus simple, elles consultèrent le tableau des missions sur internet. Dernier Hic. El bambino. La rumeur comme qui leur Dirlo avait un fils étaient vraies. Coool. Elle ne jugeait pas en fait, elle trouvait même que c’était mieux une mère avait plus d’empathie. Peut-être ne mourraient-elles pas dans d’atroces souffrances si elles se faisaient choper. Le négatif c’est qu’il aurait bien une baby-sitter ce bambin. Non ?

La réponse leur fut donnée alors qu’un master qu’elle ne connaissait pas sortit de chez mademoiselle Honda en tenant le bambin de tout au plus trois ans par sa menotte. La maman les suivit jusqu’à l’arrêt de bus où nous attendions, et nous eûmes tout le temps de comprendre que le master prenait le petit chez lui pour la soirée. Lui n’était visiblement pas obligé de se taper les conseils de classe. L’une d’entre elles doit être cocue… et comme à sa connaissance seule Aki était en couple… Ce n’était pas glop. Enfin. Toujours est-il que la maison serait vide dans la soirée. La chance.

Le reste de l’aprem se passa vraiment bien. Elles firent quelques emplettes… Dont des tenues de Cats Eyes. Oui. Elles avaient hésité un moment avec ceux de totally spies… Mais le bon gout d’Akira avait tranché. Elles avaient vraiment bien rigolé. Et le soir venu elles avaient enfilé leurs tenues tout en veillant à garder leurs habits dans un sac. Le couvre-feu était à onze heure. Ce qui leur laissait deux petites heures pour rentrer. Suffisant.

Les petits tournevis qu’utilisait Ipiu pour ouvrir la porte de derrière semblèrent magique tellement leur utilisation fut brève. Elle aurait pu dire « sésame ouvre toi. » que l’effet n’aurait pas été différent. Il eut semblé que ses doigts n’avaient qu’effleuré la serrure. Le sentiment qu’elle loupait quelque chose la torturait. Un malaise qu’elle repoussait sans cesse aux confins de ses pensées. Une ombre planait. Elle avait pensé cent fois à ne pas commettre cette connerie. Et cent fois son esprit lui avait répondu qu’elle avait besoin d’action pour ne pas sombrer.  Elle savait qu’elle allait mettre la directrice dans l’embarras. Que ce n’était pas féministe et contre tout ses principes. Mais ça l’empêchait d’affronter le problème. Le véritable problème.

Elle se précipite vers le poste de contrôle de l’alarme. Elle n’a qu’une chance. A l’aide de sa lampe torche et d’un peu de fusain pilé elle révèle les touches sur lesquelles elle a l’habitude de taper pour déverrouiller le système. Il ne lui reste que environ 4 puissance 4 possibilités… et une seule chance. Réfléchis vite Ipiu ! REFLECHIS ! La date de naissance de son fils évidemment. Comment je sais ça moi ? Le malaise grandit. Elle se sent prête de défaillir.

« C’est parti ! J’espère qu’il n’y a pas d’alarme magique, ça je ne sais pas faire… »

L'après-midi c'était plutôt bien passé et tout se déroulait comme prévu.
Sauf les tenues. C'est quoi ces choses?! Akira avait trouvé ça et on avait approuvé, mortes de rire. J'étais loin d'imaginé quel air con cela pourrait donné en vérité. J'avais l'air d'une gamine de cinq ans. A côté de ça, même les Totally Spies seraient surement moins... Débile. Mais ça rendait les choses plus drôle. Juste... J'espérais que l'on ne nous verrais pas comme ça!

Enfin, l'heure H sonna. Ipiu déverrouilla la porte sans mal aucun et je restai coite. Comment avait-elle fait? On fonça vers le boitier de commande de l'alarme et je regardai les filles, Ipiu pour être plus précise, tenter de désactiver l'alarme avant qu'elle ne s'enclenche. Vite, vite.  

« C’est parti ! J’espère qu’il n’y a pas d’alarme magique, ça je ne sais pas faire… »

- Très rassurant Ipiu, vraiment!

Je raillais, morte de stresse. Oh pourvu qu'on est le temps de finir la mission avant de se faire enguirlander par notre très chère et très respecter Hidéko... Oh merde, mais à qui je mentais moi?
Je ne vis pas la manœuvre d'Ipiu mais aucune alarme ne se déclenchait pour le moment.
Je restais stoïque malgré mon état de pensées stressées. Je m'étonnais.

- Ipiu bouge toi! On va se faire prendre!

YATA on allez se déguiser en CATS EYES !!!!! Cette version très ressemblante aux Totally spies c'était tout simplement le dessin animé de mon enfance ! Gamine, je n'allumais la télé pratiquement que pour regarder cette émission. Oui j'en étais totalement fan, ça faisais bien longtemps que j'avais renoncé a compter combien de ces dessins animés j'avais du regarder pendant mon enfance. C'était presque ma seule raison de me lever le matin, parce que l'emploi du temps qui m'attendais après avoir regardé ces dessins animés ne me donnait pas envie de me lever. Et oui même toute petite, les séances photos et les cours aussi inutiles les uns que les autres, sans compter les cours de ma mère sur comment me tenir ou comment parler devant des invités de marque ça ne m'attirait pas plus plus que maintenant. Donc me voilà replongée en enfance avec une mentalité plus immature que jamais. Les deux dégénérées qui m'accompagnaient étaient pas mieux que moi, même Ludmila qui avait l'air plus mature que moi et Ipiu s'était laissée prendre au jeu. Toutes les deux étaient tout simplement géniale, même si je ne connaissais l'une d'elle que depuis ce matin je l'aimais déjà beaucoup. On formait le groupe de filles le plus génial et délirant de Terrae c'est moi qui vous le dis ! Et quelque chose me disait que notre amitié ne faisait que commencer.

Cet après midi c'est sans doute le meilleur que je n'ai jamais vécu ! On a passé tout le reste de la journée a rire aux éclats, enchaînant les délires, les gaffes et bien plus encore. Bien sûr on n'a pas pour autant oublié notre "mission", avant l'heure que l'on s'était fixée on avait déjà tout : lampes torches, tournevis, du fusain, des gants et SURTOUT nos magnifiques combinaisons Cats Eyes ! Après cet après midi épique on passa rapidement devant la maison de Mr Keitaro. Il me pris mon devoir avec un grand sourire. Je crois qu'il m'aimait bien ce prof, et moi aussi je l'aimais bien surtout depuis le jour où il m'avait sauvé la vie le jour de mon initiation. On reparti de chez mon prof d'histoire et on fonça illico devant la maisonnette d'Hideko. Ah enfin les choses sérieuses commençait. Et pour le moment tout reposait sur les épaules d'Ipiu et sa fameuse maîtrise des serrures. Franchement je m'attendais a ce qu'on reste pendant un quart d'heure la respiration suspendue en attendant qu'elle vienne a bout de la serrure. Mais non, au bout de même pas une demi seconde on entendit un bruit puis la serrure céda. Mais c'était pas tout, après la serrure il y avait bien évidemment une alarme. Mais j'étais confiance, quand on arrive a arrive a bout d'une serrure en si peu de temps, cracker le code d'une alarme devait pas être bien compliqué. Ludmila, elle, avait l'air un peu plus stressée.

- Ipiu bouge toi! On va se faire prendre!

Mais moi je m'amusais comme une folle. C'est vrai quoi, les truc interdit j'adorais ça c'est vrai, j'ai toujours détesté les règles dans leur ensemble. Mais pour une fois j'étais la plus silencieuse, pas besoin de stresser Ipiu plus qu'elle ne l'étais déjà, même si j'avais envie de crier de toutes mes forces "Allez Ipiu, tu peux le faire, tu va y arriver !". Soudain quelque chose me sorti de mes pensée, un espèce de petit "Bidip !" mécanique. Sans réfléchir je dis a haute voix :

- Ça marche !

Bon j'avais peut être parlé un peu trop fort. Mince, j'espère que je n'avais alerté personne ...

« Très encourageant Lude ! Mais t’inquiète je l’ai désactivée. »

Oui elle aurait pu le dire plus clairement dès le début, mais pour elle le simple changement de couleur de la DEL signifiait qu’elles pouvaient entrer… à défaut d’en avoir réellement le droit. Elle savait que ce qu’elle faisait était mal. Très mal même. Elle muselait ses principes de féministe convaincu… après tout afficher les vêtements, et d’autant plus les sous-vêtements de la directrice qui exhiberait sa féminité aux yeux de tous. En fait si elle continuait c’était à cause de son besoin d’action, elle savait par ailleurs qu’elle aurait agi de même si la directrice avait été un directeur.

Les voilà entrée dans la place. Le salon est grand mais pas disproportionné, un salon familial si l’on puis dire. Elle voit déjà des bambins trotter dans le salon. Ce qui la fait se sentir mal.

Elle se faufile ombre parmi les ombres. Sans un bruit, elle semble ne pas être là. Elle agit d’instinct et met sa conscience en mode of. Ses contours sont vaporeux, elle semble presque floue tant elle est rapide. Elle a peur. Elle ralentit. Sa main tremble quand après avoir monté les escaliers elle pousse la porte de la chambre à coucher de la directrice.

Fonctionnelle et personnelle. On se sent bien dans cette chambre qui suinte la féminité. Deviner quel est le « bon tiroir » et de l’ouvrir. Elle sent qu’il va grincer à la résistance qu’il lui oppose. Elle relache donc la pression qu’elle exerce dessus, le soulève sans le tirer et glisse… Une carte de fidélité tout nouvellement faite à la boutique de cosplay dessous. Ce qui limite les frottements sur le bas qui gênaient précédemment le déplacement silencieux du tiroir.

« On choisit chacune une culotte… Okay ? »

Dit-elle alors que le sésame s’ouvre. Elle se sent de plus en plus mal. Des mains tremblent. Elle se sent fiévreuse.

Je la sentais mal cette mission moi. Je tremblais. Pourquoi avais-je dit oui déjà? Ah oui c'est vrai! J'ai oublié de grandir! Grrrr.  
Akira avait l'air surexcitée et Ipiu, ultra angoissée. Moi? Je me située entre les deux!
On grimpai furtivement les escaliers, en mode ultra discr... BAM! C'EST QUOI CE JOUET DANS LA CAGE D'ESCALIER BON SANG?! Je me relevai rapidement, un désolé peint sur le visage et l'on poursuivit jusqu'à la chambre. Une chambre décorée avec goût, dans un style épurée, glamour et chic à la fois. Féminine quoi.
Ipiu se servit de sa carte fidélité pour ouvrir le tiroir sans un bruit. Je sortis une lampe torche de mon sac et pointai l'intérieur de notre source de rébellion. Si quelqu'un nous coincée, je ne donnais pas cher de notre peau.

« On choisit chacune une culotte… Okay ? »

Le fameux sésame était remplis de sous vêtements neutre, noir, blanc, bleu nuit... Unis quoi. Sauf.. Sauf ceux du fond plus... Osés? Je souris. Femme jusqu'au bout. Je voyais les mains de mon amie trembler et posai une main sur son épaule.

- Ipiu on est pas obligé d'accord? Si tu ne te sens pas, on peut très bien abandonner, personne ne t'en voudra. De même pour toi Akira.

Je leur souris, et respirai un grand coups, réfléchissant: Et moi, avais-je envie de le faire?

Oh mon dieu ça y es on était rentrées dans l'appart d'Hideko !!! Je passa un coup d’œil autour de moi pour voir l'endroit où l'on était rentrées, ouip une maison de maman débordée quoi. On avait bien eu de la chance que son fils n'était pas là avec sa baby-sitter parce que je me sentait pas d'avoir a endormir une baby-sitter et a calmer le bébé pour qu'il n'alerte pas tout le quartier (qui était juste l'endroit où étaient regroupées toutes les maisons de Masters de Terrae hein). Je ne détailla pas l'intérieur de la pièce pendant des heures, on avait un objectif : accomplir la mission des Eyes Cat, voler des sous-vêtements a Hideko !! On monta rapidement dans l'escalier mais un BAM ! nous interrompit. C'était Ludmila qui venait de se ramasser la tête dans l'escalier, heureusement elle se leva aussi vite que possible et on se remis en marche. On arriva en haut des escalier et arriva dans la chambre d'Hideko. Ah enfin nous voilà devant le tiroir qui contenait la lingerie de notre directrice dans sa chambre. Super a l'attaque ! Yaaah j'étais absolument prête à agir ! Pour les tonnerres ! Pour la justice !!! Mais soudain une voie me coupa dans mon élan mental :

- Ipiu on est pas obligé d'accord? Si tu ne te sens pas, on peut très bien abandonner, personne ne t'en voudra. De même pour toi Akira. 

Je retourna violemment la tête vers Ludmila et Ipiu. Ipiu … Elle n'avait pas l'air bien du tout et je n'avais même pas remarqué. Mince … Pourquoi est ce qu'elle tremblait comme ça ?! C'était son idée en plus alors pourquoi elle se sentait mal comme ça ?! Mon regard tout excité se changea d'un coup en un regard légèrement inquiet pour Ipiu. Je demanda avec ce même coté inquiet dans la voix :

- Moi oui il y a pas de problèmes. 

Et je dis en m'adressant en même temps a elle et a Ipiu et en regardant Ipiu.

- Mais Ipiu ça va ?

Ca ne m'arrivait pas souvent d'avoir un air sérieux collé sur la face mais là c'était vraiment urgent, une de mes amies avait l'air d'aller hyper mal.

(Ludmi c'est moi ou on a la même police d’écriture ? XD)

J’ai déjà fait ça avant. Ce n’est pas possible. Jamais la petite française qu’elle est n’a eu de raisons d’apprendre ce genre de choses. Elle a eu une vie dépourvue de tout rebondissement. Elle n’a jamais été une délinquante et elle a toujours fait les choses malsaines qu’elle avait à faire… Devant les personnes qu’elle visait. Menteuse.

« On a fait 90% du travail et tu voudrais que je laisse tomber maintenant ? »

Le  ton de sa voix semble lointain. Elle a la langue pâteuse. Elle tremble de manière de plus en plus prononcée. Elle joint ses mains pour les empêcher de trembler. De quoi as-tu peur ? Elle essaie de se convaincre qu’elle n’a pas peur. Elle se focalise sur la lingerie fine de la directrice. Franchement il y en a pour tous les styles, de la culotte de sport au petit string noir plus qu’osé… En passant par la vieille culotte à règles toute douces.

J’ai porté plus osé que ça. Faux ! Elle n’avait porté de toute sa vie que des culottes enfantines ou unies. Et ce petit string noir et rouge qui suggérais ce qu’il ne montrait pas, celui qui t’a permis de séduire un ministre. Elle n’a jamais séduit qui que ce soit. Elle se saisit  du petit string noir qui a attiré son attention. Elle est étonnée de voir sa main qui tremble. Ses doigts se referment pourtant  sur leur prise.

Mes doigts ne tremblent jamais. Je suis toujours précise. Sans cela je serais morte enfant. Le centre ne m’aurait jamais accueilli. Jamais torturée non plus. Jamais formée non plus.

Je me souviens. Je me souviens de tout. Le sol est dur contre ma joue. Je me sens convulser. Je suis étalée sur le sol. Je ne sais pas si j’ai percuté quelque chose. Je ne me maitrise pas… C’est le première fois depuis plus de dix ans quand ils ont disloqués mon corps. Quand ils ont brisé mon esprit. Quand je suis devenue Henrietta. Quand j’ai commencé à me mentir. Je continue à leur mentir.

Certains envoient des éclairs de partout. Non tout le monde pette les plombs pendant son étoilisiation. Sauf que je ne suis pas tout le monde. Je ne suis personne. Non. Personne. Moi j’utilise la propriété opposée à la conduction du courant… La résistance. Et vous savez quoi ? la résistance ça fait monter la chaleur… Vu que je convulse j’imagine que je dois frôler les 41 degrés Celsius. Je perds connaissance.

Ipiu. Je l'ai vu attraper une culotte plutôt osée dans le fond du tiroir avant de tomber. Elle convulse, elle semble presque habitée. Possédée. Comment doit-on réagir dans ces moments-là? Nous ne pouvions appeler personne, après tout, nous étions juste entrées par effraction chez une personne pour lui voler des sous-vêtements! Allez expliquer ça à la personne en question, qui plus est notre directrice, et la personne ayant permise notre reconstruction! Le carnage assuré.
Je ne savais pas du tout quoi faire, et plus ça allait, plus je paniquais. Mais qu'est ce qu'il se passait bon sang?!
J'avais entendu parler des étoilisations, et l'on m'avait raconter que les gens pétaient littéralement les plombs. Ipiu non. Puis je me souvins: Son pouvoir. Enfin le notre vu que... BREF. L'électricité peut être conduite, soit exploser de partout, ou bien elle peut être renfermée, et dans ces cas-là, faire une résistance. Un peu comme une bombe à retardement que l'on stabilise pour éviter de la faire exploser. Sauf que voilà, l'énergie concentrée dans les pouvoirs devait ressortir. Et l'électricité c'est quoi? Bravo! De la chaleur condensée avec diverses énergies.
Ipiu avait clairement de la fièvre et je me vis mal pouvoir l'aider en quoi que se soit. Je n'y connaissais rien et je n'étais encore qu'initiée! Il fallait faire baisser la fièvre, je le savais. Ou plutôt je m'en doutais. Maman m'avait appris que par forte fièvre, il se pouvait qu'il y est rupture et que le corps cesse de lutter. Autrement dit:

- Akira va me chercher des serviettes humides! Il faut faire baisser la fièvre! Et si tu as ne serait-ce qu'une idée, je suis preneuse!

Je parlais d'une voix posée mais je voyais qu'Ipiu ne se réveillait pas, et je paniquais. Il fallait qu'elle se réveille. Etoilisation ou pas, si elle se réveillait, je lui en foutais une. C'est insensé de causer des peurs pareilles!

Attendez ... J'ai raté quelque chose là ?! On avait escaladé les escaliers tranquillement et on était arrivé dans la chambre d'Hideko sans problèmes, on avait trouvé l'armoire où elle mettait ses sous-vêtements et ? Après ma question (qui a cela dis en passant pas eu de réponses) je me rendis compte que ouais effectivement ça m'allait pas super bien chez Ipiu. Oui non en fait elle venait de tomber dans les pommes là ! Je souviens que mon premier réflexe ... Fut de prendre un string en dentelle au fond du tiroir, puis j'accourut auprès de Ludmila et d'Ipiu qui n'était alors franchement pas en bon état. Je m'approcha d'un grand air inquiet, oui de loin je n'avais même pas vu que son état était aussi grave. Arh ! Mais elle avait des convulsion ! Olala ça commençait a devenir flippant ! Je ne chercha même pas a comprendre qu'est ce qui pouvait bien lui arriver, on avait pas le temps ! Mince mince mais qu'est ce qu'on peut faire ?! Je regarda Ludmila avec un air affolé qui me dit :

- Akira va me chercher des serviettes humides! Il faut faire baisser la fièvre! Et si tu as ne serait-ce qu'une idée, je suis preneuse!

Et dis moi je les trouve OU tes ***** serviettes humides ?!! Il fallait trouver une salle de bain. Et je ne sais absolument comment j'ai su ça mais j'ai su tout de suite que la salle de bain se trouvait juste après la porte blanche de la chambre, je dois devenir médium ... Bref, je me précipita dans la salle de bain. J'y pris a vitesse grand V trois gants que je trempai d'eau froide, comme ça on aurait des rechanges, et je déboula dans la chambre d'Hideko avec mes trois gants qui dégoulinaient de partout. Pour une fois (ouais pour une fois) je n'avais pas le besoin de parler. C'est fous pour une hyperactive comme moi d'avoir a faire preuve d'autant de douceur pour poser un gant sur le front de quelqu'un, mais ce quelqu'un était mon amie alors oui je l'ai fait ! 

- Voilà, voilà.

Son front était vraiment en surchauffe et on ne pouvais rien faire de plus, c'est ce qui me rendait malade. Je crois qu'on resta juste quelque seconde dans un blanc infernal, un ange qui passe, je ne pu attendre plus longtemps. On se regarda Ludmila et moi, et je dis surement l'affirmation que tout le monde attendait. 

- On s'en va !

Je pense que ça c'est fait tout naturellement. Nous primes Ipiu des deux cotés pour descendre tout doucement les escalier. Voilà tout doux. L'un et l'autre étaient tellement concentrées que aucune ne dis un mot. La seule difficulté c'était le virage dans l'escalier. On le pris a vitesse d'escargot ... Et voilà on l'avait passé. Après un bon moment de stress, on arriva enfin au rez de chaussé. Génial, ça c'était fait ! Maintenant ... Il fallait sortir de là.

Il faut chaud, l’ombre a du se déplacer pendant ma sieste. Mes paupières engourdies frémissent comme les ailes d’un papillon qui s’ébroue dans le vent. Une bise chaude souffle. Les paupières bien ouvertes cette fois-ci je me redresse. Papa est là à côté, je le reconnaitrais entre miles, il est accroupit devant une pierre. La même que quand je me suis endormie. Il essaie de comprendre ce qui est écrit dessus je crois. Je pourrais l’aider mais il penserait que je me moque de lui. Je tends ma petite main potelée devant moi et déloge une boucle blonde de sur mon visage rondouillard. Il n’a pas encore fini, je déplace le drap qui me sert de matelas un peu plus loin dans l’ombre des ruines et me rendors, il viendra me chercher quand il aura fini.

Maman fait à manger, je sens les aromes épicés monter de la cuisine. Aujourd’hui je vais avoir six ans, alors elle me fait mon tajine préféré. Moi je joue dans ma chambre avec mon grand frère, pour une fois il s’occupe de moi. C’est un jour spécial. Il a même accepté de me prêter son jeu de construction. Celui en bois. Le bois est cher et rare ici, et je suis trop petite pour jouer avec. Du moins c’est ce qu’il dit habituellement. Nous sommes en train de construire un château de princesse. Il dit qu’aujourd’hui je suis sa princesse… mais moi je voudrais-être un chevalier. Il ne comprend pas. Je suis une fille après tout…

Franchement qui préfèrerait passer son temps à broder plutôt que de jouer avec une épée ?

Il est tard. J’entends des coups de feu dans la rue. J’ai peur. Je me précipite dans la chambre voisine pour trouver mon frère avachi son regard vide traversant la fenêtre. «Mon entrée le fait revenir à lui. Des larmes coulent en torrent sur ses joues maintenant. Il me serre contre lui. Je ne comprends pas. Pourtant je ne bouge pas.
« Tu as mal quelque part ? »
Il me répond que non. Je suis de plus en plus perplexe. Un nouveau « pan » déchire la nuit. D’autres lui répondent. Je sais comment on nomme cela. On le nomme fusillade. Mon frère se calme. Il m’éloigne de lui. Je ne suis plus à l’abri je pense. J’entends des coups contre la porte. Personne ne va ouvrir. Pas aujourd’hui. Pas depuis le dernier attentat. Depuis on vit cloitré, papa dit que ça se calmera bientôt. Quelqu’un tambourine maintenant à la porte… Je l’entends céder. Je suis Mon frère me dit de me cacher sous le lit qu’il va voir ce qu’il se passe.
J’entends des cris. Ma mère qui dit aux hommes qui sont entrés qu’ils n’ont rien à faire là. Ils lui répondent qu’ils viennent chercher le meurtrier de leur patron. Ma mère leur répète de partir qu’ils ne trouveront rien dans cette maison. Un coup de feu puis elle n’hurle plus. Mon frère hurle. Hurle et pleure. J’ai peur. Je ferme les yeux. Quand je les rouvre je la voie. Une arme à feu. Sous son lit. Je ne réfléchis pas trop. Je m’en saisi et me précipite en bas. Je presse la détente cinq fois, et cinq fois la balle touche une cible. La sixième détente se fait à vide. Je m’effondre. Ils étaient six.
En m’effondrant je vois le corps inerte de ma mère déverser son fluide vital dans l’entrée.

J’ai mal. Je ne sais plus depuis combien de jours je suis là. La douleur a remplacé la faim. Je ne suis même pas assez forte pour bouger. Je vois mes tendons à travers ma peau, mes muscles ont fondu. Je ne suis plus qu’un tas d’os effondré dans un coin oublié de tous. Seule la culpabilité veut encore de ma compagnie. J’ai tué cinq hommes.

De la lumière trop vive. Trop vite. Elle brule mes rétines. Puis les questions fusent, quand les réponses sont trop longues à venir on me frappe. Je ne sens plus rien, je ne suis qu’un immense hématome. Je n’ai plus la force de parler, je sais confusément que j’ai de la fièvre. Ca doit être la blessure sur mon flanc droit. Elle s’est infectée.

Je cours depuis plusieurs heures maintenant, ça fait du bien ! J’aime courir. Je suis résistante ! Mes instructeurs sont fiers de moi, ils me félicitent sans cesse. Alors je progresse, je fais de mon mieux. Je veux qu’IL soit fier de moi.

Première mission réussie avec brio. Personne ne soupçonne une enfant, j’ai pu entrer facilement dans l’ambassade en me faisant passer pour la fille d’un diplomate. Les dossiers que je devais détruire l’ont été. L’homme que je devais éliminer est mort d’une crise cardiaque vingt minute après m’avoir rendu la poupée que je venais de faire tomber. C’était si facile.

Troisième mission encore un succès. Vous ai-je déjà dit qu’on ne soupçonne pas les enfants ? J’ai juste eu à pleurer en disant que j’avais perdu ma maman en bas de l’immeuble du toit duquel j’ai descendu l’un des PDG de la plus grande firme pétrolière du monde…

Sixième mission. Pas de meurtre ce coup-ci, juste de l’espionnage. Rien de très folichon.

Onzième mission. Vous savez le point faible de tous les hommes politiques véreux ? Quand ils se rendent dans des pays « sous-développés » ils aiment bien fricoter avec des mineures. Dommage pour celui que j’avais pour cible, cela ne lui a pas réussi.

Treizième mission. Ce nombre ne m’a pas porté chance. Elle était avec sa fille… Mon amie. Je me suis infiltrée en passant par elle Suzanne. J’étais la nouvelle venue, l’étrangère et elle a eu la gentillesse de me prendre sous son aile. Je suis rentrée dans sa vie jusqu’à ce qu’on soit assez amies pour qu’elle m’invite chez elle… Et que je tue sa mère… Elle m’a vue. Je l’ai tuée aussi.

Il m’a vu pleurer. Mon corps me fait mal. Il n’a rien épargné. Chacune de mes cellules crie de douleur. Je veux que ça s’arrête pourtant je ne pleure pas. Je suis habituée à la douleur. Ce qui fait le plus mal ce ne sont pas les coups. Ce qui fait le plus mal c’est de l’aimer malgré tout. Grand frère…

Dix-septième mission. Un homme comblé vous apprend ce que vous voulez. Je sais combler un homme de bien des manières différentes… Il ne se souviendra sans doute pas d’avoir parlé, et s’il s’en souvient il cherchera une étudiante en droit brune et dévergondée…

Vingt-troisième mission. La torture fonctionne mieux quand on en fait usage non pas sur la personne que l’on veut interroger mais sur sa moitié… a défaut qu’elle ait des enfants.

Trentième mission. RAS.

Cent vingt-septième mission. Je ne me nomme Ipiu. Ipiu Raspberry. Drôle de nom mais je l’ai choisi. Il est synonyme de liberté. Je vais devoir oublier qui je suis pour entrer dans une société plus que privée. Je peux le faire.

J’ouvre les yeux. Ipiu est morte.

Je regarde les jeunes filles autour de moi. Je me mets à quatre pate et vomit tout ce que contient mon estomac. Je me dégoute. Mais elles n’ont pas à le savoir. Elles n’ont pas à savoir qu’Ipiu est morte. Je ne leur dirais pas. Je leur accorderais cette dernière journée. Je desserre ma main pour y trouver un fin string noir. Je force les larmes à monter à mes yeux. La comédie continue un peu.

« Je portais le même lors de ma première fois avec Ju… Je. Il est mort. Pardon. Je ne voulais pas... Je...»

Je sanglote. Histoire inventée sur le moment est probable. Akira connait la raison de ma venue ici. La perte de Julien. Je lui ai déjà dit que malgré mon jeune âge nous avions déjà franchi le pas. Je ne m’étais pas étendu. Ca devrait être suffisant pour expliquer une étoilisation… Non ?

D’ailleurs on est où ? On est plus chez Hidéko… Un bref coup d’œil m’apprend qu’on est dans l’atelier…