Je me sentais  seule. Mais vraiment. Entre Rin avec qui c'était tendu, le moustique que je voyais plus depuis des semaines et tous les autres que je ne citerais même pas... Je me sentais vraiment seule.
D'ailleurs, en parlant de solitude, rappelez moi de ne plus jamais boire sans modération. Ça fait mal à la tête au réveil. Non vraiment. PLUS JAMAIS.

Donc je disais. Je me sentais vraiment seule. Surtout quand je voyais que tout ceux qui avait des animaux ne l'était jamais, seuls.
Du coups, l'idée a germée dans ma tête que je pouvais peut-être m'en trouver un? Je ne voulais pas de chat ou de chien, c'était trop communs. Je voulais quelque chose qui soit plus petit aussi, pour que je puisse le porter. Ouai, je pensais à Asa. Après tout, si javais un chien ou un chat, elle pourrait à l'aise le bouffer. Et... Bof.

Je m'habillai d'un slim et d'un chemisier et je sortie, direction l'animalerie. Je ne savais foutrement pas ce que je voulais comme animal. Je verrais bien, je marchais au coups de cœur.
J'avais jamais eu d'animal de compagnie, et j'espérai en trouver un sympa, histoire d'éviter tout conflit avec lui (oui parce que c'est dangereux!).
C'est en arrivant que j'ai remarqué une silhouette qui ne m'était pas inconnu. J'ai souris, et j'ai avancé vers lui, d'un pas décidé.

- Aaron!

J'avais un sourire franc, et pour peu, on aurait dit que j'étais heureuse. Je suis enfin arrivée devant lui. Il avait pas vraiment changé. Mais ça faisait du bien de le revoir. Vraiment.

- Ça va? Ça fait longtemps que je ne t'avais pas croisé!

C'est la merde. En fait, j'aimerais pouvoir ne pas penser à ce qu'il se passe ces derniers temps. P'tetre tout simplement parce que je ne sais pas quoi en penser. Qui peut savoir ? Moi, en tout cas, je suis largué. Complètement paumé. C'est drôle, mais j'ai l'impression que de jour en jour je me répète. Alors pour faire passer le temps, je passe un peu voir les p'tits et Tomoe. Ces gosses sont des amours, et être avec eux a le mérite de me faire penser à autre chose. Je ne pense pas à Destan qui est mort, je ne pense pas à Ipiu qui m'a ramassé comme une loque, je ne pense pas à Gae que j'évite. C'est mieux, comme ça. Ma tête se remplit de rires, des petites mains joyeuses qui agrippent mes vêtements lorsque je joue avec eux, des sourires qui s'étirent sur les visages des enfants. J'oublie un peu. Et je me dis que, peut-être, je pourrais continuer à vivre comme ça encore un petit moment.

En sortant du cours des plus jeunes, je fais la bise à Tomoe et m'enfuis en direction du village. Pas envie de traîner du côté de l'institut aujourd'hui, je suis dans un de mes coups de spleen. Heureusement que les gosses m'ont un peu remonté, sinon je vous raconterais même pas l'humeur ! Enfin bon. Je dois passer acheter un truc à l'animalerie - à savoir de la bouffe pour Blobby - et m'allume une clope sur le chemin, mains dans les poches. J'crois que quand je suis déprimé, ça se voit. J'suis dix fois trop calme. Je m'empresse de glisser un sourire sur mon visage en croisant des gens que je connais dans la rue, et les salue d'un hochement de tête.

Une fois arrivé, j'allais pousser la porte de l'animalerie quand la voix de Lud m'interpelle. Mon sourire tire en coin et je me tourne vers, main sur la poignée.

- Hé, salut toi ! Ça va, je pète la forme ! Et de ton côté ?

Je lâche la porte pour lui ébouriffer les cheveux, avant de lui faire un clin d’œil.

- Tu venais faire des emplettes ? J'allais acheter un peu de bouffe pour Blobby, là.

- Hé, salut toi ! Ça va, je pète la forme ! Et de ton côté ?

T'as lâché la poignet pour m'ébouriffer les cheveux comme on le fait au enfant, et je me suis écartée, riant. J'admets OK, je me suis vengée! T'étais trop beau avec les cheveux décoiffés je te promets! Tu m'as fait un clin d’œil.
Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose dans ton comportement sonnait faux. T'avais l'air... Je ne sais pas. Quelque chose clochait, sans que je sache réellement quoi.

- Tu venais faire des emplettes ? J'allais acheter un peu de bouffe pour Blobby, là.

J'ai souris et je t'ai pris la main, te poussant limite dans la boutique. T'avais plus le choix, tu devais me donner de tes nouvelles. Non je te laissais pas le choix. Et oui je m'en foutais complet que tu le veuilles ou non.

- Ça tombe bien, je vais avoir besoin de toi! Je voudrais un animal de compagnie, mais je sais pas quoi prendre! Tu veux bien m'aider? S'il te plaiiiiiiit!

Moi chiante? Non jamais de la vie!

- Toute façon je te laisse pas le choix en fait. Ca fait trop longtemps que je t'ai pas emmerder pour pas en profiter.

Notons là que t'avais pas répondu à mes textos, justifiant le fait que non, je t'avais pas emmerder depuis quelques temps déjà.

- Sinon on peut dire que je vais mieux.

J'eus un petit sourire rassurant. Je m'inquiétais un peu toi. T'avais l'air... Je sais pas. Ça m'inquiétais. Hors de question que je n'élucide pas le mystère. Et pire, que je te laisse comme ça.

Nahhh pas les cheveux ! Moi j'ai le droit, mais pas elle, ok ?! Je suis adulte, majeur et vacciné, et elle, elle est plus jeune que moi. Résultat des courses : on. ne. touche. pas. mes. cheveux ! Ils sont tout en bordel maintenant ! Mais bon, j'avoue, j'ai ri, et j'ai essayé de me reculer pendant qu'elle me martyrisait en râlant gentiment. Vous me direz, maintenant, avec la longueur de mes cheveux, j'peux plus me plaindre de les trouver trop courts...

Je finis à peine de lui parler que la rouquine attrape mon poignet pour me tirer dans la boutique, et je la suis sans rechigner. Un peu de dynamisme, ça fait quand même vachement du bien à voir, hein. Mon sourire tire à nouveau en coin et je lâche un rire.

- Un animal ? Je sais pas du tout, ça dépend quel type de bestiole tu veux. Faudra demander au vendeur.

UNE PERRUCHE. Non ? Bon ok, pas la perruche alors. Un chinchilla alors ? C'est mignon un chinchilla... Mais pas autant que la perruche, tout de même. Ou un canari ! Ou un poisson. Mais bon, le poisson, y en a déjà un magnifique chez moi, elle pourra jamais rivaliser. Puis bon, faut dire que c'est assez... soporifique, comme animal. Ouep.

- J'vois ça, ça fait plaisir à voir, je rajoute en souriant lorsqu'elle m'annonce aller mieux.

Le vendeur lève les yeux vers nous et hausse un sourcil en voyant la compagnie un peu spéciale qui vient de passer la porte. Ce faisant, il nous salue distraitement avant de retourner au chiot qu'il est en train de brosser.

- Oh, ça me fait penser ! Faudrait vraiment emmener les p'tits du cours de Tomoe par ici, ça leur ferait sûrement plaisir de voir un peu des animaux de temps en temps. Ou prévoir une sortie au zoo... je lâche, songeur.

Une sortie au zoo ! Faut vraiment que j'demande à Hideko si ce sera possible. Après tout, on a plus eu signe des scientifiques depuis un an, et même si le Centre est peut-être à nos trousses, c'est sûrement le moment de leur montrer qu'on a des élèves normaux. Histoire qu'ils décident pas de nouveau de nous anéantir avec un missile, vous voyez le genre ?

- Oh regarde ! je fais en désignant un vivarium. C'est quoi ce truc, c'est un iguane ?![/color]

- Un animal ? Je sais pas du tout, ça dépend quel type de bestiole tu veux. Faudra demander au vendeur.

Tu m'as suivis sans rechigner, un sourire en coin. Je devais te paraître folle, et vu le regard du vendeur, je devais pas que le paraître.
T'avais faussement râlé quand je t'avais décoiffé mais honnêtement, ça me faisait rire. Ça faisait du bien de te revoir.
Je réfléchissais à quel animal je voulais, sans savoir vraiment. Déjà, pas un aquatique, trop d'entretiens. Ensuite pas trop gros. Je suis dans une chambre, pas un appartement. Et puis un pas trop dangereux. Je veux pas mourir.

- J'vois ça, ça fait plaisir à voir.

T'as souris, et ça m'a fait plaisir à moi aussi, même si t'étais pas dans ton état normal. Je te connaissais suffisamment pour savoir que t'étais pas comme d'habitude.

- Oh, ça me fait penser ! Faudrait vraiment emmener les p'tits du cours de Tomoe par ici, ça leur ferait sûrement plaisir de voir un peu des animaux de temps en temps. Ou prévoir une sortie au zoo...

- Ah oui l'idée est pas mal! Ça pourrait les intéresser, et ça les changerai de Terrae.

Mais tu étais déjà penché sur un vivarium, fasciné que étais par l'iguane à l’intérieur.

- Oh regarde ! C'est quoi ce truc, c'est un iguane ?!

Je m'approchai, te poussant un peu (tu prenais toute la place espèce de gros! Oui je sais, je suis gentille)

- Mmh... Je crois oui! Dis Aaron... T'es pas comme d'habitude... Ça va?

Oui j'ai le don de casser l'ambiance mais chuuuuuuuuuut.

Gouzi gouzi le petit iguane ! Oh mais c'est le gentil petit lézard à son papa ! Oui je sais, je n'aime que les animaux bizarres, mais c'est pas de ma faute, c'est parce que j'ai besoin d'exprimer mon anormalité dans tous les domaines de ma vie. Même dans le domaine domestique, sisi ! La preuve étant que je déteste toujours autant les félins, que mon poisson se révèle être une espèce particulièrement inconnue du grand public et que le seul animal à quatre pattes que j'ai dans mon appart' c'est un robot-chat offert par une de mes amies mécano... Vous savez que mon rêve c'est d'adopter des axolots maintenant ? Je vous jure, un jour, j'en prendrai deux et je leur grattouillerai leur petite tête d'amphibiens adorables dès que je le pourrai. Bon j'avoue qu'en fait, si je détestais pas autant les chats, ça me conviendrais plutôt bien. C'est assez petit pour se soulever et assez câlin pour qu'on puisse les serrer dans nos bras comme un coussin quand on déprime. Faute de n'avoir personne à câliner, ahah.

Pense pas à ça Ronron, ça te va mal.

- Justement. Et quelques sorties à la plage aussi, pourquoi pas ? j'ajoute avec un sourire doux, passant à la cage d'après quand Ludmila me pousse. Enfin moi j'irais plutôt au zoo qu'à la plage, j'aime pas ça.

J'essaie de continuer sur les sujets un peu rigolos et tout mais je suis coupé net dans mon élan. On passe devant une cage à oiseaux, et je glisse mon doigt dedans pour attirer l'animal. Non, j'ai pas peur de me faire mordre... au pire c'est pas grave !

- Ah mais ça va hein ! Juste deux trois engueulades par-ci par-là, un meilleur ami con et un peu d'abus sur la boisson. Puis les gosses sont intenables quand je viens, je sais pas ce que je leur fais ! J'dois les rendre hyperactifs, je rigole sans la regarder. Tiens, viens voir la perruche ! T'en veux pas une ?

Avec ses petites plumes jaunes sur la tête, c'est trognooon. Enfin. C'est une perruche ça ?

- Justement. Et quelques sorties à la plage aussi, pourquoi pas ? Enfin moi j'irais plutôt au zoo qu'à la plage, j'aime pas ça.

J'étais de ton avis. La plage les maillots et compagnie, très peu pour moi! J'ai souris, regardant l'iguane. T'étais déjà passé aux oiseaux.
Je t'ai rejoins et j'ai vu une perruche. Les oiseaux. Je pourrais pas supporter je crois! Alors je me rappelais d'une conversation qu'on avait eut tout les deux, à notre rencontre, à propos des perroquets, et un sourire s'afficha sur mon visage.
Tu passa ta main dans la cage, sans craindre que l'on te morde.


- Ah mais ça va hein ! Juste deux trois engueulades par-ci par-là, un meilleur ami con et un peu d'abus sur la boisson. Puis les gosses sont intenables quand je viens, je sais pas ce que je leur fais ! J'dois les rendre hyperactifs. Tiens, viens voir la perruche ! T'en veux pas une ?

Ouai donc en gros ça n'allait pas quoi. Tu riais, tu faisais genre, mais j'étais pas dupe. Je me suis redressée et j'ai avancé vers les chiots. Ils étaient trop beaux. L'un d'eux me lécha la main à travers la grille. J'ai ris doucement.

- Les oiseaux, c'est pas vraiment mon truc. Dis Aaron... T'es au courant que t'es pas obligé de mentir pour que je te laisse tranquille avec ça pas vrai?

S'il y avait bien une chose que je détestais, c'était le mensonge. Tu pouvais me dire que tu voulais pas en parler, je le prendrais pas mal. Juste tu me mentais pas.
Je me suis déplacée vers les rongeurs et et là, je me suis arrêtée net devant une cage. Dedans? Un furet couleur crème et chocolat, les yeux bleus. Il avait un petit air triste mais vif et un museau trop mignons. Il était roulé en boule au fond de la cage, comme apeuré, et il me fixait, intriguée. J'ai passé un doigt dans la cage, doucement, et il s'est relevé et s'est approché de moi, reniflant ma main. Il avait un oeil entouré de poil chocolat sur un visage couleur crème.

- Aaron vient voir!

J'avais un sourire de gamine au visage. Ce furet était juste kiffant. Je voulais ton avis.

L'oiseau ne s'approche pas, mais ça ne m'étonne pas. Les oiseaux sont probablement les créatures les plus craintives sur cette terre. Enfin, peut-être pas à ce point. Mais on en est probablement pas trop loin. Dès qu'il y a le moindre bruit, ils s'envolent. Il n'y a que les pigeons qui restent près des hommes ; peut-être justement parce qu'ils vivent à leurs crochets pour ce qui est de leur habitat et de leur nourriture. Enfin j'imagine aussi qu'ils trouvent bien leur compte là-dedans ; au final, les pigeons, c'est presque des bestioles apprivoisées... Dire qu'avant on les utilisait pour envoyer des messages. C'est quand même moins pratique que les téléphones ; vous imaginez s'ils se perdaient ?! Y a des messages qui devaient jamais arriver au bon endroit, c'est moi qui vous le dit... Genre l'amant de la future duchesse qui lui envoie une lettre qui se retrouve chez le futur mari... vous imaginez les quiproquo ?! Être guillotiné parce qu'un pigeon aura mal fait son boulot... Ce serait grave triste.

Un soupir m'échappe alors qu'elle insiste un peu plus. C'est ça, appuie bien sur le bleu pour vérifier que ça fait mal, je dirai rien... Parfois, j'aimerais bien que les gens aient un peu la délicatesse de ne pas m'agresser quand j'ai clairement pas envie d'en parler. Mes épaules se haussent doucement, et je me recule de la cage.

- Je mens pas. J'ai eu une journée chargée, et j'passe mon temps à gueuler sur les autres, les subir dans leurs crises d'identité alors que parallèlement je suis largué avec la mienne. J'préfère juste en rire plutôt qu'en pleurer, c'est déjà plus productif.

Puis je la suis jusqu'à la cage des rongeurs et l'observe faire mumuse avec le furet. J'ai un sourire en coin.

- Tu sais qu'elles puent ces bestioles-là ? Ca va empester dans ta chambre si tu la prends, je lâche simplement.

Faut avouer que c'est chou, avec leur petite fourrure trop mimi, là ! Mes yeux furètent dans tous les coins, et je m'approche du coin des poissons pour prendre la nourriture que j'achète habituellement pour le blob, refusant d'accorder le moindre regard aux chatons tout petits tous minuscules qui se situent près de la caisse. Rahh, mais me regardez pas comme ça, je sais que c'est pas de votre faute si je vous aime pas...

- Je mens pas. J'ai eu une journée chargée, et j'passe mon temps à gueuler sur les autres, les subir dans leurs crises d'identité alors que parallèlement je suis largué avec la mienne. J'préfère juste en rire plutôt qu'en pleurer, c'est déjà plus productif.

Je me suis tout de suite renfermée. OK j'ai compris, pas besoin de prendre ce ton d'agacé ça va j'ai compris. Je me suis concentrée sur mon furet qui était juste adorable.
Tu avais était sec. Presque vexant.

- OK, ça va j'ai rien dis.

J'ai soupiré. Alors, furet ou pas furet? Celui-ci me léchait le doigt, comme si il m'aimait bien. J'ai souris. J'avais l'air d'une enfant ainsi. On aurait dit une gamine devant une sucrerie tant attendu. J'avais envie de prendre ce furet, pour ne plus jamais le lâcher. J'avais l'impression que lui avait une envie similaire.

- Tu sais qu'elles puent ces bestioles-là ? Ca va empester dans ta chambre si tu la prends.

- Oh chut toi! Tu vas le vexer!

Je m'en fichai pas mal de ce que tu pouvais en penser, j'avais la ferme intention de prendre ce furet. Pi t'avais bien un blobfish, alors pourquoi pas un furet hein?!
Je regardai avec étrangeté ce furet qui me paraissait bien seul ici, au milieu de tous les autres qui était toujours soit en duo, soit en groupe. Il était un peu comme moi.

- Oh pire, je m'en fous, je compte bien le prendre! En plus regarde il est trop mignon non? Par contre t'as pas une idée de nom?

Suite à ça, un vendeur vint me demander si j'avais trouver mon bonheur, ce à quoi je lui répondis que oui. J'appris que le furet était un mal encore tout jeune. Il était petit aussi... Et d'après le vendeur, à peine sevré. Il me donna les conseils pour pouvoir m'en sortir avec ce petit être et enfin, il ouvrit la cage.

Elle se renferme et j'étire un sourire crispé en lui tournant le dos. Elle va faire la gueule maintenant, j'le sens gros comme ça. Mais elle voulait vérité, elle l'a eue. J'ai pas envie d'en parler. En fait j'ai pas grand-chose à en dire, surtout. J'ai pas envie d'avoir à lui dire que j'fais mon deuil et que j'suis complètement désespéré parce que je sais pas c'que mon meilleur pote veut, ni dans quel merveilleux bordel on s'est encore fourrés. J'attrape le pack de nourriture pour (gros) poisson que je suis venu chercher, à la base, et observe du coin de l'œil Ludmila m'envoyer chier en me disant que de toute manière, mon avis, elle s'en tape un peu. Doucement, je hausse les épaules. J'ai jamais été doué avec les prénoms ou les noms d'animaux. P'tetre parce que j'ai jamais eu de peluche à nommer quand j'étais p'tit ou d'animal à chouchouter avant Blobby. (Et Blobby c'est… plus un surnom. C'est mieux que "le blob" tu vois…)

- Nan désolé. Tu veux quoi, un truc mignon, rigolo ? Nut, peut-être ? Pour la couleur. Sinon j'en sais rien, je continue en esquissant une moue.

En attendant que le vendeur règle les détails avec elle, je vais poser le paquet sur le comptoir et les laisse tranquille un moment. J'fais un tour du proprio et caresse la tête d'un des petits chiots qui me fixe d'un air tout tristounet. Ahhh… Les animaux, c'est vraiment des sales manipulateurs.

Du coin de l'œil, j'aperçois le vendeur qui se rapproche du comptoir et je reviens pour payer ce que je lui dois.

- Alors ? Tu as trouvé ? j'rajoute avec un sourire amusé à l'intention de Ludmila.

La petite bestiole lève le nez et j'approche lentement la main pour lui gratouiller la tête du doigt.

- C'est mignon ces machins.

- Nan désolé. Tu veux quoi, un truc mignon, rigolo ? Nut, peut-être ? Pour la couleur. Sinon j'en sais rien.

Attendez une minute. On était en train de se faire la gueule? C'était idiot. Totalement idiot. Mais déjà le vendeur était là.
Nut? Ça ressemblait à mon surnom, c'était sympa. J'aimais bien même. Tu m'as abandonné pour aller faire tes emplettes quand je vendeur ouvrit la cage. Il m'a donné le petit animal, qui tout de suit est monté sur mon épaule, se cachant parmi mes cheveux roux. Il était tout petit.

- Salut toi.

J'ai passé une main sur son pelage tout doux. J'ai vite prit de quoi le nourrir et je t'ai rejoins.
T'avais un sourire amusé et je t'ai répondu.

- Alors ? Tu as trouvé ?

J'ai souris plus franchement et le petit a relever le museau, sortant un instant sa tête de mes cheveux. Ses yeux bleu brillaient de curiosité. Tu as caressé sa petite tête pendant que je payais les affaires et compagnie.

- C'est mignon ces machins.

- Nut lui va bien. Pi il a pas l'air de détester.

J'ai souris, peu certaine de savoir si oui ou non on allait réussir à s'entendre aujourd'hui. Ça faisait longtemps qu'on s'était pas vu, et j'avais pas envie de te quitter comme ça, alors que je voyais bien que t'allais pas bien.
J'ai réfléchis un instant.

- Ça te dit une glace? Avec cette chaleur, ça peut que nous faire du bien.

Je me suis tournée vers toi, attendant, prenant mon sac de course. Oui, il faudrait penser avant tout à rapporter tout ça, mais moi, je pouvais me téléporter, et ton appartement n'était pas si loin du glacier. Suffisait juste que tu acceptes en fait. Je t'ai souris doucement. Promis je ne poserai pas de question auquel tu ne voudrais pas répondre. C'était juste... Pour te changer les idées.

Nut alors ? Bon, pourquoi pas, hein. J'ai sorti ça un peu de nulle part, mais si ça lui plaît, c'est tant mieux. Je l'imaginais plutôt passer trois heures à chercher le nom de sa bestiole, quitte à appeler d'autres gens pour leur demander leur avis. Quoique je suis peut-être un peu vache, pour le coup. C'est ma caractéristique première, ces derniers temps : agir comme un gros connard. Mais bon, certaines personnes ont l'habitude. Elle peut-être plus assez. C'est à voir.

- Nut alors, c'est vendu !

L'animal se blottit parmi les cheveux de la rouquine et me tire un demi sourire. J'l'ai un peu refroidie tout à l'heure, j'en ai assez conscience, mais bon. On va tenter de faire quelques petits efforts ? On va dire ? C'est pas comme si j'étais en colère contre elle de toute manière. Elle n'a rien fait.

Elle n'a rien fait. Faut que je me tourne cette phrase plusieurs fois dans la tête pour l'ancrer réellement dans mon esprit. La gentillesse et la prévenance des gens ne sont pas des ennemis, contrairement à ce que tu crois, Aaron.

- Ouaip, une glace c'est parfait ! Tu veux passer déposer tes affaires avant ?

Nous saluons le vendeur et sortons de la boutique, et je plisse les yeux face au soleil, avant de mettre ma main en visière. Aujourd'hui, ça a tapé pas mal fort une fois de plus. Définitivement, l'été est en train de se rapprocher. Je sais pas si c'est un bon ou un mauvais plan. Pourquoi ? Parce que qui dit été dit chaleur ; qui dit chaleur dit piscine ou plage. Et j'exècre l'un à peu près autant que l'autre.

- Sauf si tu as d'autres trucs à acheter avant ? Perso, j'avais juste ça à prendre, je continue en désignant le pack de nourriture pour poissons.

Un nouveau sourire s'étire sur mes lèvres et je continue alors :

- Qu'est-ce qui t'a donné l'idée d'adopter un animal maintenant ?

- Nut alors, c'est vendu !

Je t'ai souris, ne voulant pas rester sur nos différents plus longtemps. Nut me chatouillait la nuque à jouer dans mes cheveux, mais ça m'était bien égal. C'était la première fois que j'avais un animal de compagnie.
En sortant, je t'ai proposé une glace, ce à quoi, à mon plus grand bonheur, tu as répondu par l'affirmative.

- Ouaip, une glace c'est parfait ! Tu veux passer déposer tes affaires avant ? Sauf si tu as d'autres trucs à acheter avant ? Perso, j'avais juste ça à prendre.

J'ai souris, malicieuse, et d'un signe de la tête j'ai approuvé avant de disparaître. Deux minutes après j'étais revenue, trois mètres plus loin que toi. Je maîtrisais de mieux en mieux la téléportation, même s'il me restait des progrès à faire sur de longues distances et sur le contrôle de l'électricité.

- C'est fait! Je n'étais venue que pour ça. J'avais prévu de passer te voir après... On s'est pas vu depuis longtemps... Je me suis inquiétée avec ce qu'il s'est raconté dans les couloirs...

J'étais toute gênée de te dire ça, alors qu'au fond, ce n'était là que la stricte vérité. Nut était toujours sur mon épaule, et il avait l'air de ne pas avoir souffert de la téléportation. A croire que vu qu'il était petit, il m'était facile et presque futile de le téléporter aussi. Je sais pas en fait. Ce qui compte, c'est que j'avais réussi non?
Tu as souris, et j'ai répondu à ce sourire.

- Qu'est-ce qui t'a donné l'idée d'adopter un animal maintenant ?

J'ai caressé la petite tête de mon animal, réfléchissant. C'est vrai ça, pourquoi? Je le savais pourtant, le pourquoi. Avec les parents, on a vécu en location toute notre vie. On a jamais eu de chez nous.

- Ça va te paraître idiot mais... Enfin quand j'habitai encore avec mes parents, nous étions en location. Je me souviens que ma mère m'avait promit que le jour où nous aurions un chez nous, elle accepterait que nous ayons un animal. Si bien que je n'en ai jamais eu. Et là... Je crois que je suis chez moi d'une certaine manière. Je m'en rends compte que c'est débile et puéril mais... Enfin bon, on ne se refait pas, ma raison est peut-être idiote, mais elle est franche.

J'avais l'air con tiens! Mais en y réfléchissant bien, ma raison, c'était belle et bien celle-là. Terrae m'avait offert une maison et une famille. Étrange pas vrai? Tout était un peu singulier ici, et nulle part ailleurs il ne devait y avoir un endroit comme celui-ci, et pourtant, la vérité était que j'y appartenais bel et bien.
Un jour, Rin m'avait dit que Terrae nous offrait une nouvelle chance. Une nouvelle vie. Mais au fond, ce que j'avais vécu en plus d'un an, que se soit les joies ou les peines, c'était surtout un nouveau départ.
Je t'ai souris doucement.

- On passe chez toi pour que tu poses ton paquet et on va se la manger cette glace OK?

À peine lui ai-je proposé de déposer ses affaires chez elle qu'elle disparaît, et je plante mes mains dans mes poches en m'appuyant contre la façade de la boutique. De ma poche, je tire mon paquet de clopes et un briquet, puis m'en allume une en attendant qu'elle revienne. Je tire un moment dessus, les yeux fixant le sol et les pensées en vrac, incapable de mettre des mots sur tout ce que je ressens. De la culpabilité, peut-être encore. J'dois vraiment être un sacré connard en fait. Faut que je me reprenne un peu en main là, ça commence à bien faire de parler aux gens d'cette manière. C'est pas comme s'ils y étaient pour quelque chose.

Un léger flash lorsque Ludmila revient et je relève les yeux vers elle en souriant. Je dégage ma clope pas tout à fait finie par terre et l'écrase pour l'éteindre. J'vais éviter de lui souffler la fumée dessus, c'est pas certain qu'elle apprécie. Lentement, j'avance vers elle en glissant mes mains dans mes poches, et tente de ne pas perdre mon sourire à ses mots. Ce qu'il se dit dans les couloirs ?

Il ne me semble pas avoir plus pété les plombs que d'habitude face à mes élèves, pourtant. Ou peut-être que je ne le remarque pas. C'est surtout très... vague comme sentiment en fait. Un peu vide, comme ça. Ça passera, nan ?

Puis je fais un signe de la main et change de sujet, ne préférant pas lui poser la question au final. J'ai besoin de savoir mais je sais pas bien si j'en ai envie. On commence à marcher, et je l'écoute avec un sourire doux m'expliquer pourquoi elle a décidé d'adopter sa boule de poils.

- Non, c'est pas stupide. C'est une bonne raison. Puis c'est bien, ça te tiendra compagnie ! je ris. Faudra faire une pendaison de crémaillère, attends.

C'est bon à savoir, dans un sens. Qu'on est pas les seuls à ressentir la chose de cette manière. Ça veut dire qu'on ne fait pas ça pour rien, que ça sert à quelque chose. Le bonheur des autres nous est précieux, je crois. Pour certains Masters plus que d'autres. Mais la plupart aiment Terrae et veulent la protéger plus que tout. La protection, c'est aussi permettre à leurs habitants d'avoir un toit... une maison, en fait. Non ?

Lud m'a dit ça dans un air de confidence, et quelque part, ça me réchauffe le cœur. Parallèlement, on a pris par automatisme la direction de chez moi, et j'acquiesce légèrement. Mais j'ai encore ce qu'elle m'a dit tout à l'heure en tête, qui tourne et qui tourne. À croire que ça ne me laissera pas tranquille, hein ?

- Dis, Lud, je souffle finalement. Il se raconte quoi dans les couloirs ?

J'étire un petit sourire désolé, l'air de m'excuser de revenir encore une fois sur ce sujet alors que c'est un peu débile, et pas forcément réjouissant. Mais là ça m'intrigue à fond, quand même.

- Non, c'est pas stupide. C'est une bonne raison. Puis c'est bien, ça te tiendra compagnie ! Faudra faire une pendaison de crémaillère, attends.

Tu as ris un instant, et ça m'a fait chaud au cœur. T'avais l'air... Coupable? Mal? Triste? Le tout à la fois je crois? T'avais surtout l'air de t'interroger. Je savais où les questions sans réponses pouvaient mener.
J'ai souris avec douceur, peu certaine de savoir quoi dire à présent. Mais tu avais l'air de réfléchir, et quelque chose semblait te tracasser. A toi de voir si tu voulais m'en faire part. Étrangement, je ne m'attendais pas à ce que tu m'en parles.  

- Dis, Lud. Il se raconte quoi dans les couloirs ?

Tu avais un sourire désolé. J'ai soupiré. Avais-tu réellement besoin de le savoir? J'ai avancé silencieusement durant un moment, réfléchissant à comment te le dire, ou comment te le cacher. Finalement, qu'allais-je te dire?

- On m'a un jour dis qu'il ne faut pas poser de question auxquelles on ne veut pas de réponses. Tu es sûr de vouloir savoir?

Je t'ai glissé un regard plein de compréhension, avec un sourire. Je savais bien que ça te tourmenterait de ne pas savoir.
J'ai pris uns inspiration, lente et lourde de sens.

- On raconte que tu es sur les nerfs, et qu'un rien est capable de t'énerver. Il est dit aussi que tu es plus stricte, et que t'es cours sont moins attractifs qu'avant. Certains élèves racontent aussi que tu t'amuses à te bourrer la gueule. Je ne sais pas où est le faux ni où est le vrai, mais ce que je sais, c'est que les rumeurs partent de rumeurs. Alors tu peux dire tout ce que tu veux Aaron, mais je tiens suffisamment à toi pour m'inquiéter quand de telles choses circulent à ton sujet.

Ça me faisait mal de te dire tout ça. Je me suis mordue la lèvre, dans l'attente d'une quelconque réaction. e n'avais fais que te dire la vérité. Ce que j'avais entendue. Moi? Je n'étais pas aller en cours de maths depuis des jours. J'avais besoin de réfléchir. Mais là... En entendant ça... J'avais eu envie de voir comment tu allais vraiment. Et vu ta réaction de toute à l'heure, j'avais eu raison de m'inquiéter.