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Paradise comes at a price [avec Aoi]
##   Ven 13 Oct 2017 - 16:01
Aoi Amazaki

Personnage ~
► Âge : 28
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Aoi Amazaki
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Age : 28
Emploi/loisirs : Te soigner après ta dernière connerie.
Humeur : Vous voulez la version longue ou la version courte ?

"On est sur deux rives différentes." Tu le penses vraiment, Nicolas ? Tu penses que c'est irrattrapable ? Ce n'est pas parce que nous ne sommes pas sur la même rive qu'on ne peut plus se rejoindre. Ce n'est pas parce que nous ne sommes plus sur la même rive que tout ce qui se situe au-delà est inatteignable. On construit des ponts, Nico ; on les construit avec de la volonté et des sourires, avec de la force et du courage. Il faut juste prendre le temps de rassembler les matériaux, de rassembler ses outils, et se retrousser les manches... On peut se retrousser les manches pour toi, et te construire ce pont, mais il n'y a que toi qui peut décider de le traverser, tu ne penses pas ?...

C'est ce que j'aimerais lui dire, et c'est ce qui ne sort pas. J'ai encore peur de dire des choses que je ne devrais pas, de le pousser à croire que c'est pas manque de volonté qu'il en est là. Parce que je sais qu'il n'y a pas que ça, mais je sais aussi qu'il a besoin de se faire aider et que s'il ne le souhaite pas au moins un peu, ça n'arrivera pas.

Nicolas me répond au sujet d'Huo. Entier. Est-ce que Nicolas pense ne pas être entier lui-même ? Je ne comprends pas bien. Je ne comprends pas ce qu'il fait, à jouer avec la lumière, à poser les mains sur le mur comme s'il pouvait lui parler. Je le suis juste des yeux dans le silence de la pièce et je bloque parfois mon souffle, lorsque quelque chose me vient mais que je l'étouffe.

Il fouille un moment dans la trousse, la renverse brusquement sur le sol, puis en tire des crayons colorés. J'acquiesce lentement. Puis retiens une expression de tristesse lorsqu'il ne place que des crayons gris devant moi. Je les effleure du bout des doigts, relève les yeux vers Nicolas pour le détailler encore. Son visage émacié, ses yeux, sa bouche…

—Pourtant, tu as toujours été plein de couleurs pour moi, je souffle. Quand tu étais avec Huo, avec Matheo, avec Ariana, avec Hamilton... Tu as toujours été plein de couleurs. Peut-être pas toujours des couleurs éclatantes, mais ce n'est le cas de personne ?

Surtout pas ici, surtout pas à Terrae. J'aimerais pouvoir lui dire qu'Huo n'aimerait pas qu'on lui associe le rouge de cette manière, parce que ça lui rappelle beaucoup trop le sang. Mais ce n'est pas à moi de le dire, alors je ne le ferai pas…

—Huo aussi a un peu de gris en lui… On a tous du gris ou du noir en nous. Même les personnes toutes colorées comme Ariana.

Sourire triste.

—Tu peux dessiner si tu en as envie ; je ne t'en empêche pas, tu sais.



Je vole en #F54759
##   Mar 17 Oct 2017 - 21:57
Nicolas L.L. Williams

Personnage ~
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Nicolas L.L. Williams
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Humeur : Oui.

Nicolas secoue la tête... Et moi je sais pourquoi. Ce que Aoi a vu, quand elle a vu des couleurs chez nous, c'était les couleurs qu'elle voulait voir, les couleurs qu'on imitait pour paraître normal, les couleurs qu'on empruntait aux autres pour les refaire plus tard. Nicolas secoue la tête et lève ses mains, semblant sur le point de se boucher les oreilles, une grimace de dégoût sur le visage... Elle cite des noms, pleins de noms, qui font de la peine et qui font du bien. Des noms qui font mal au point d'en faire du bien. Et cette envie de sang et de frapper qui le reprend... Il fixe tour à tour les crayons et Aoi qui lui dit que les gens ont aussi du gris. Peut-être oui. Mais ce n'est pas ce qu'il voulait dire. Il parlait de leur odeur, des couleurs qu'il voyait, des paysages et des sons qu'ils laissent dans leur sillage, de ses choses qu'il ne rencontrait pas auparavant dans son village car tout le monde voulait paraître d'un telle couleur, d'une telle odeur qui les rendaient fades, inhumains, si facile à haïr, à repousser, à combattre...

Elle a un sourire triste... C'est bizarre qu'un sourire puisse l'être. Il bat plusieurs fois des paupières quand elle nous dit enfin... Quand elle dit à Nicolas qu'il peut dessiner. :

-Ah. Non mais je sais pas dessiner... et il n'a pas envie de colorier.

Non. Je n'ai pas envie. J'ai envie de frapper et toi, tu as envie de te laisser aller dans ce que te montre la drogue ; des couleurs et des sons. :

-En plus il est de mauvaise humeur !

Il rit. Okay maintenant c'est toi que j'ai envie de frapper. Mais tu ne peux pas. Sinon tu nous ferais du mal. Et je déteste ça. Alors pourquoi tu te drogues ? Le regard de Nicolas se perd dans le vague un trop court instant... C'est compliqué de rester attentif plus d'une seconde. Il repose ses yeux dans le regard d'Aoi. :

-C'est fou comme je n'ai pas envie de l'écouter et pourtant il est toujours là. Mais c'est grâce à lui qu'on est encore vivant donc je suppose que c'est plutôt une bonne chose. Sauf quand il a envie de tuer des gens. C'est pas bien ! fait-il en levant son index comme s'il grondait un enfant.

-Mais de nous deux on sait pas vraiment qui écouter de toute manière, répondis-je d'une voix grave, parce qu'on ne sait pas vraiment qui est qui.

Nicolas se retourna, fixa un mur au hasard, revint vers Aoi. :

-Désolé, il a tendance à être dehors quand je suis dans la zone. Je suis tout seul avec moi-même comme ça.

Ça ne veut rien dire, un peu comme notre existence tiens ! Changement de sujet. :

-Oh ! Aoi ! Tu sais que, quand j'étais au village, je voulais m'occuper des animaux ? J'avais aucune idée du métier que je voulais faire en vrai, je me suis toujours dit que j'allais mourir jeune. C'est juste que là-bas, je me sentais utile quand je nettoyais les box des chevaux ou que j'allais nourrir les vaches et tondre les moutons.

Incapable de s'occuper des "humains", ni de lui-même. :

-Je crois que c'est pour ça qu'Amadéus m'a donné un nom d'animal. 'fin. On avait beaucoup des noms d'animaux dans le gang. Un vrai zoo !

Changement de sujet. :

-C'est étonnant qu'il n'y a pas eu plus de morts que ça quand je suis parti. A croire que je provoquais aussi les guerres de gangs. Silence lourd et bref. Tu crois que ça peut s'ajouter sur un C.V. ?


#666699
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Spoiler:
##   Mar 26 Déc 2017 - 19:02
Aoi Amazaki

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Toute ma volonté se fixe sur un seul but à présent : me contenir. Ne pas trembler, ne pas laisser une expression étrange se dessiner sur mon visage. Ne pas avoir l'air trop triste, ne pas avoir l'air détruite. Il ne me répond pas, il ne dit rien ; il fait mine de porter ses mains à ses oreilles, son visage est tordu. Parler des autres lui provoque des émotions particulières ; positive ou négatives ? Sombres ou lumineuses ? Mais moi aussi, ça me fait mal de le voir comme ça. Ca me fait mal de le voir parler de lui et d'un autre. Ca me fait mal de ne pas comprendre, d'avoir l'impression de me sentir paralysée par le froid que ses mots provoquent en moi.

Je reste silencieuse le temps qu'il replonge ses yeux dans les miens. Non. Y plonger n'est pas le terme. C'est comme s'il me regardait sans me voir. C'est comme s'il me regardait mais que mes yeux n'étaient qu'une peinture inanimée. C'est le réflexe de retrouver le regard, mais pas suffisamment pour s'y attarder.

—Pourquoi est-il de mauvaise humeur ?

Moi non plus, je ne sais pas qui est qui. Il parle et je ne le comprends pas. Il parle et je n'arrive pas à trouver de sens à ce qu'il déblatère. À ce personnage qui apparaît parfois, à ce changement de ton, ce changement d'expression, cette ombre qui passe dans ses yeux et sur son visage un instant, pour s'effacer celui d'après.

Comme je ne sais pas quoi répondre, je ne dis rien. Pas un mot. Qu'est-ce que je pourrais dire ? Je pourrais lui poser des questions, lui demander des détails ? Est-ce qu'il m'en donnerait si simplement ? Je n'arrive plus à réfléchir. À la place, il change de sujet. Pas plus joyeux.

—Tu ne te sens pas utile, ici ? je souffle. Est-ce que tu aimerais quelque chose comme ça à nouveau ? Peut-être que ça te ferait du bien.

Il change à nouveau de sujet, parle du gang. Je ressens un certain malaise, que je te tente d'évacuer à nouveau. Doucement, je secoue la tête. Ma bouche est sèche.

—Pas vraiment. Tu n'es pas responsable de tout ça. Elles devaient exister depuis plus longtemps que toi, non ?

Silence bref. Je cherche son regard. Je ne sais pas pourquoi j'ai tant besoin de comprendre.

—Pourquoi penses-tu que tout est toujours de ta faute ?


HRP : .... Je sais que je devais l'amener sur sa fin mais j'ai pas réussi pardon ;;



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##   Dim 31 Déc 2017 - 20:57
Nicolas L.L. Williams

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Nicolas a envie de bailler, mais moi je réponds d'une voix grave, un peu énervée. Je voulais pas reprendre la parole, mais Nicolas est reparti chasser des papillons dans le fond de son esprit tourmenté, dans son palais mental qui n'est plus vraiment organisé, dans du blanc neutre et aseptisant son mal-être.  :

-Parce qu'il ne m'écoute plus. Il refuse. S'écouter parler, même au fond de soi, je suppose que c'est pas agréable... J'peux pas savoir perso, puisque je suis celui du fond.

Et moi, j'ai beau comprendre les couleurs qu'il a aligné devant lui, je n'ai aucune idée de comment fonctionne un crayon. Je ne sais pas ce que c'est que la drogue... Je comprends juste que ça nous tue. Sourcils froncés, je regarde le désordre qu'il a mis. Je ramasse les crayons d'une main tremblante ; je sens les effets de la drogue dans notre corps bien plus que lui... Il s'attarde dans son ignorance et son bonheur factice, je constate notre faiblesse et nos douleurs. Il ne m'aime pas, je ne m'aime pas, il ne s'aime pas, je ne l'aime pas. Et pourtant on s'accroche parce qu'on a que ça.

Je passe une main sur notre estomac, fronce les sourcils. On a mangé c'est vrai, j'avais oublié le poids de la nourriture dans notre corps. Je hoche la tête, satisfait. :

-Je ne sais pas si je suis utile. Je n'aime pas grand chose. Lui, il ne sait pas quoi faire. Il ne sait plus quoi aimer. Il ne sait pas ce qui lui fait du bien.

Je lève une épaule à propos des guerres de gangs. Moi j'en sais rien de comment c'était avant, au village... J'étais pas encore là je pense, et Nicolas était innocent... ou coupable mais il ne savait pas encore à quel point. Je regarde Aoi quand elle cherche mes yeux, même si j'ai pas trop envie qu'elle me voit... Ça me rassure parfois qu'elle ne me comprenne pas. Et d'autre fois j'aimerais qu'elle reconnaisse le bout d'âme blessé que Nicolas cache. Ma vision devient floue, je ne sais pas pourquoi. Je réponds quand même à sa dernière question. :

-Simplement parce que je suis né. Je suis né parce que c'était ma faute.

Je sais bien que ça ne veut rien dire, mais ça me paraît tellement logique. Ma main se lève, mes doigts crispés tapotent mon torse comme une serre. :

-J'ai été repoussé comme un débris parce que je ne m'aimais pas. Je ne sais plus qui c'est. Est-ce que je m'ignore ou est-ce que je m'éloigne tout seul ?

Ma main se détend et finalement, touche ma joue. Ah. Je pleure. J'aime pas ça. Je regarde la larme comme si elle n'était pas de moi. Je ne comprends pas vraiment ce qu'elle fait là en vérité. Je frotte le bout de mes doigts humides. Je savais pas qu'un Loup était capable de pleurer. :

-Hm... Je le savais bien.

Ça n'aurait pas du être mon tour de parler.


HRP : On y arrivera jamais T_T...


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##   Dim 4 Fév 2018 - 20:38
Aoi Amazaki

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Celui du fond... Est-ce que je le connais, cet être du fond de Nicolas ? C'est celui qui me parle par intermittence, depuis tout à l'heure, je crois ; c'est presque surnaturel, parce qu'on a parfois vraiment l'impression d'avoir affaire à deux personnes différentes, et ça me glace. Je me demande un instant si ce sont les effets de la drogue, ou s'il était là avant... Parallèlement, s'il dit "s'écouter au fond de soi", est-ce que ça ne veut pas simplement dire que c'est aussi lui ?

Est-ce qu'il s'est perdu si loin en lui qu'il a été contraint de dissocier pour survivre ?…

Il se passe une main sur le ventre et je le regarde faire, sans trop savoir quoi dire. Pourtant, j'ai un millier de questions qui fourmillent au bout de mes doigts, qui eux se resserrent sur eux-mêmes. J'ai l'impression que des morceaux du puzzle se mettent en place, tout doucement... Mais j'ai encore trop le nez dessus pour réussir à réfléchir correctement.

—Mais toi, tu sais ? je demande simplement d'une voix que j'espère douce. Et pourquoi il ne sait plus quoi aimer ?

Tout a l'air trop compliqué ; j'ai du mal à savoir quoi lui dire pour qu'il aille mieux, mais j'ai l'impression que c'est impossible pour le moment. Ce n'est certainement pas moi qui réussirai à le raisonner, et surtout pas maintenant. Mais j'ai besoin d'essayer, au moins avec l'espoir que ces mots lui restent.

Ma gorge se serre lorsqu'il me répond enfin. Je le vois les yeux remplis de larmes, qui gouttent lentement… Gentiment, je lui tends un mouchoir. Ca me fait mal de le voir comme ça, je- J'aimerais pouvoir l'aider ? Mais je ne comprends pas tout, même si je sais au moins une chose.

—Ce n'est pas de ta faute, tout ça. Tu as vécu des choses difficiles, dans un endroit qui t'a fait du mal. Tu n'es pas non plus un débris, comme tu n'es pas responsable de tout ce qui t'arrive ; et nous, ici, on tient à toi. On ne te repoussera pas. On reste là, même si tu penses ne pas en avoir besoin, ou ne pas le mériter.

Je me mords la lèvre un instant, avant d'ajouter :

—Tu as le droit de te laisser le temps, tu sais.

Le temps de te remettre. De te retrouver. De t'accepter. Le temps, simplement.



Je vole en #F54759
##   Mer 7 Fév 2018 - 1:53
Nicolas L.L. Williams

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Nicolas L.L. Williams
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Je regarde Aoi, le regard sérieux, la tête légèrement penchée. Moi je fais ça pour bien analyser la situation. Je comprends mieux ce que je vois, ce que j'entends, ce que je perçois sous cet angle. C'est peut-être stupide, mais c'est la vérité. Alors je regarde ses yeux, je regarde ses gestes infimes. :

-Bien sûr que je sais.

Je serre les dents, un grondement s'échappe du fond de ma gorge alors que ma main gauche, celle où est tatouée LOVE, se referme en un poing. Mes articulations claquent, blanchissent à vue d’œil. Je suis maigre et je suis malade. Elle m'a tendue un mouchoir, j'ai reculé instinctivement. Je ne prends pas le mouchoir. :

-Vous vous êtes vus ? Si... Si !... Je sais pas. Si blessé, si entier à la fois. Je ne pouvais pas m'adapter. Je ne pouvais pas être ici. Et bien sûr qu'il le veut au final. MAIS MOI-

Je me tais brutalement quand je me rends compte que je parle trop, que je parle fort. J'inspire et reprends après une légère pause. :

-Je suis né de cet endroit qui lui a fait du mal. Je suis le débris dont il veut se débarrasser, mais dont il a besoin. Parce que je suis lui. Je suis tout ce qu'il aime pas... Il. Il est. Tout ce qu'il n'aime pas. Ce que vous n'aimez pas.

Je ramène mes genoux contre moi, pour préserver ma chaleur... Bien que je tremble pour d'autres raisons. :

-Tu n'as... Tu n'as aucune idée de ce que le sang nous a fait. C'était terrifiant et grisant à la fois. On ne peut pas mourir si on tue la menace en premier. Et survivre. Survivre c'est l'excuse parfaite à toutes les atrocités qu'on puisse commettre. Je parle sans m'arrêter, comme hypnotisé par mes propres souvenirs. Et j'adorais... survivre.

Je pouvais marcher pendant des kilomètres, pendant des heures, lors des vacances scolaires, à fouiller les poubelles, pour manger. Je pouvais me battre pour de l'argent, je pouvais planter mes ongles et mes dents dans de la chair plus vivante que moi juste pour vivre une autre journée. Et le soir, quand j'allais me coucher, si j'arrivais à dormir, je souriais. Je souriais parce que j'étais encore debout et entier. Que j'avais fait plus de mal que j'en avais reçu et je souriais.

Et j'avais mal... oh... j'avais toujours mal. Une plaie pleine de pue. Une cicatrice qui s'ouvre à nouveau. Des bleus. Des entorses. Mais il fallait rester debout. Il fallait courir ou risquer pire. Et sentir ma vie à travers ma douleur, me sentir exister, avoir. Une raison. Pour continuer.


Je souris. Je claque des dents. Le Loup a peur. :

-Et ici plus rien ? Ici je suis juste là pour faire peur à ceux que Nicolas aime eh ? Alors je veux y retourner, dans ce village. Je veux avoir mal encore pour avoir des raisons de faire mal. Mais il veut pas. Alors il se drogue. Alors j'ai mal... Mais... On ne peut PAS lutter contre ça ! Et il m'écoute plus... Parce que ça lui fait du bien ! Je lèche machinalement ma main droite. HATE. Elle est gelée. Terrae coûte. Elle nous coûte... ou seulement à moi qui sait ? Ahah.

Mon champ de vision diminue. Je bats des paupières mais ça ne change rien... La volonté de survivre ne sert à rien quand on a le corps bourré de produits chimiques. Je ne parle plus, je marmonne. :

-Je ne veux pas mourir... Je ne sais même pas pourquoi je ne veux pas mourir moi. Je suis juste là pour ne pas devenir fou, j'ai l'impression. Je suis le mauvais gardien, on dirait, ce qui vous préserve de le voir sombrer... et regardez-nous. Je sers vraiment à rien au final... je ne sais même pas comment... nous sortir de ça...


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##   Sam 21 Avr 2018 - 20:29
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Il sait. C'est ce qu'il dit. Il en a l'air persuadé, mais je ne suis pas certaine que ce soit la vérité. Il refuse le mouchoir. Il s'écarte encore. Il est sauvage, comme un animal qu'il faut apprivoiser. Je sais que je n'y arriverai pas cette après-midi, alors je lui laisse le temps. Je reste à distance, reprends ma main sur mes cuisses. Il parle. Et d'un coup, tout se déverse ; encore une fois, plus violemment encore que tout à l'heure. Il déverse tout ce qu'il a ressenti, tout ce qu'il a pu garder au fond de lui. Il dévoile des bouts de sa vie que je n'aurais sans doute pas pu soupçonner. Ce côté sauvage, il me fait peur. On dirait quelqu'un d'autre qui parle avec sa voix, avec son visage ; ce n'est pas ses expressions, pas tout à fait. C'est plus profond, différent.

Il parle, et j'essaie de comprendre. Alors je mets de côté ce que je sais de Nicolas, et j'accueille ses mots, sa souffrance, sa détresse, sa haine de lui-même. Tout paraît un peu plus clair ; ce n'est pas encore limpide, mais c'est bien mieux que le brouillard dans lequel je pataugeais. Est-ce qu'on rejetterait vraiment cette partie de lui ? Est-ce qu'on n'est pas ici, au final, pour être ce qu'on aurait vraiment dû être ? Pour se comprendre, s'accepter ? Est-ce que Terrae, ce n'est pas simplement prendre le temps, se donner une nouvelle chance, un nouvel environnement, une nouvelle perspective ?

Il se met à trembler ; et ce que je vois, ce n'est pas quelqu'un qui aime le sang, c'est simplement un gamin devenu adulte trop tôt. Un gamin qui a dû survivre par ses propres moyens, qui s'est créé ses propres défenses. Il a l'air au bout, et je ne sais pas vraiment s'il est terrorisé par ses souvenirs ou parce qu'il a l'impression d'être déjà mort en venant ici.

Mon regard se fait plus doux, sans que je ne le veuille. Il a peur de la mort. Il a peur de ne pas savoir comment faire. Il a peur d'être arrivé au bout de ses solutions. Mais lui aussi veut que Nicolas survive. D'un coup, il ne m'a plus l'air si effrayant que ça.

—Moi, tu ne m'effraies pas, je lâche simplement.

Je le regarde, et j'ai tellement de peine pour lui. Pas de la pitié. Mais j'aimerais pouvoir faire quelque chose. L'aider à retrouver un peu la lumière qu'il a perdue de vue.

—Vous êtes encore en vie, alors tu n'as pas échoué. Tu n'es pas inutile. Terrae est différente de ton village, et ce doit être vraiment difficile de changer d'environnement. Survivre, c'est tellement plus facile que vivre : il n'y a pas le temps pour les pensées futiles… Il faut juste faire ce qu'il faut. Comme tu l'as fait. Peu importe le prix. Survivre, c'est ce qui compte.

Je me mords la lèvre. Je parle lentement pour qu'il n'ait pas de difficulté à me comprendre, mais aussi pour organiser ma pensée en même temps.

—Vivre c'est dur. Il faut se confronter à soi et aux autres, à ses réussites et à ses échecs. C'est plus simple de rester terré dans un coin à attendre… ou se faire du mal. Mais même si ça vous fait vous sentir vivants, il y a d'autres façons de vivre. Tu ne les connais simplement pas encore. (Pause.) Tu dis que tu veux avoir des raisons de faire mal. Est-ce que tu veux vraiment faire du mal ?

Doucement, je secoue la tête.

—Je n'ai pas encore de solution, mais j'essaierai de vous aider à "sortir de ça". Mais toute seule, je n'y arriverai pas. J'ai besoin de toi. Tu as besoin de toi.

Et tu as besoin d'aide.



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##   Dim 22 Avr 2018 - 5:07
Nicolas L.L. Williams

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Elle dit qu'elle n'a pas peur. Elle dit qu'elle n'a pas peur et elle a raison. Elle dit qu'elle n'a pas pas peur et elle a raison parce que dans mon état, je peux plus rien faire que me tasser dans un coin et attendre qu'elle parte. Attendre une accalmie. Attendre un moment où je sais qu'elle ne s'inquiètera pas- qu'elle ne m'empêchera pas- qu'elle ne sera pas là pour voir. J'ai mal à ma mâchoire tellement je la serre. J'en ai marre parce qu'effectivement je ne sers plus à rien à Nicolas, non seulement je ne peux pas l'aider à survivre mais en plus je ne fais pas peur. Je ne fais pas peur à Asbjorn qui l'aime même s'il se drogue, je ne fais pas peur à Huo qui va parler à Aaron, je ne fais pas peur à Aoi alors qu'elle est en face de moi... En fait, je n'ai fait peur à Aaron seulement parce qu'il avait Charlotte dans ses bras ? Je crois. C'est sûr. Pourquoi il s'inquiéterait pour moi ?! Il ne me connait même pas ahah... Ah... ...Pourquoi je suis encore là ? Nicolas...

Aoi parle. Aoi parle avec sincérité. Aoi parle avec cette sincérité qui me tue et me déchire et je sais qu'elle a raison. Je sais que j'ai- nous avons tort. Moi, en vrai, je veux pas faire souffrir. Nicolas est persuadé de ça, c'est pour ça qu'il rejette toutes ses erreurs sur moi. Le fait qu'il ne puisse pas aider sa mère, Adélaïde, Ariana, jusqu'à Mathéo... Mais moi aussi je les aime ces gens... Parce qu'il les aime. Parce qu'il est moi aussi. MOI ! Moi je suis l'instinct primaire, et ma première envie par dessus tout c'est... protéger. Je veux sauver. Je veux épargner aux personnes qui me montrent les émotions positives que je n'ai pu expérimenter, éprouver autrefois, les émotions négatives que j'ai pu expérimenter, éprouver autrefois. Est-ce que c'est trop dur ? Oui. Parce que contrairement à eux, je ne sais pas. Je ne sais plus. J'ai tellement voulu me couper de l'empathie, de la compassion et de l'amour que ça me déchire dès que je les rencontre...

Je pourrais le dire à voix haute mais quelque chose m'en empêche, quelque chose me secoue au fond de mon être... Nicolas. Nicolas ne veut pas parler. Nicolas veut prendre une autre dose maintenant. Maintenant. MAINTENANT. MAINTENANT !!! :

-Je sais.

Et je crois que je réponds à mes deux pulsions à la fois. Je réponds à Aoi, je sais que j'ai besoin d'aide. Je réponds à Nicolas, je sais que tu as besoin de ta dose. Et comme toujours je sers à rien de plus qu'une espèce de catalyseur entre deux. La voix de la raison. La voix de la folie. Et je me terre, je m'enferme sur moi-même, jusque physiquement. J'aimerais les faire taire ces voix. Je veux juste-......... être tranquille.


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##   Mar 22 Mai 2018 - 12:30
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Je parle, et on dirait que rien ne se passe. Pourtant, je ne peux pas croire que mes paroles ne le touchent pas ; il reste un instant, le visage tordu, sans se mouvoir. Je ne sais pas trop à quoi il pense, ce que ses yeux essaient de me dire, ou s'il essaie simplement de moi dire quoi que ce soit. Je ne sais pas ce que je suis censée penser, ce que je suis censée ressentir devant toute sa détresse.

Mais il sait. Il sait, alors peut-être que nous arriverons à l'aider. Je déglutis — sa voix est plus grave que d'ordinaire, urgente, pressante, profonde. J'acquiesce. Il semble comme se recroqueviller, et ne dit plus rien. Est-ce que j'ai dit quelque chose qui ne lui convenait pas, ou bien s'est-il simplement laissé aller à une sorte d'inconscience ? Retourner à l'intérieur de soi, se couper du monde extérieur, pour ne plus voir, ne plus entendre, ne plus ressentir ?

—Repose-toi, je chuchote.

Je joue avec mes doigts un instant, reporte mon attention sur le capharnaüm qui règne dans la chambre. Attends quelques instants pour m'assurer qu'il ne réagira pas, avant de me lever. J'attrape les crayons pour les ranger, j'attrape les cadavres de bouteille, de clopes, de tout ce que vous voulez qui traîne. Je fais des tas, le tas des choses à jeter, le tas des choses à laver. Mon regard accroche les petites étoiles dans leur bocal et mon coeur se serre... Je me mords la lèvre. Laisse la nourriture sur le plan de travail, l'eau aussi. Je surveille pendant un moment ; parfois quand je sens l'angoisse monter, je termine de ranger un peu, j'entasse. Mais il est fébrile, nerveux ; je me sens mal lorsque je suis forcée de le quitter pour une urgence au travail. Ma voix n'est qu'un souffle :

—Je repasserai.

Il faut que nous soyons là pour lui. Il est perdu, il est au coeur de la tempête — c'est un orage violent qui le malmène. Il faut que nous soyons là pour le réceptionner. Préparer lentement le terrain. Sans trop s'imposer. Simplement être présent, les yeux à demi fermés.

Ce soir, quand je rentrerai, j'aurai vraiment besoin d'un verre.



Je vole en #F54759
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