Je terminai de ranger les dossiers sur lesquels j'avais travaillé toute la journée et me laissai tomber sur l'une des chaises qui encadraient la grande table de la salle des masters. Je rejetai ma tête en arrière, lâchant un long soupir.

Comme je n'arrivais pas encore à me relancer dans la robotique, et que j'étais persuadée de rater n'importe quel prototype en cours de construction, je m'étais rendue au bureau d'Hideko et lui avais demandé de me donner quelques tâches administratives à gérer. Je n'avais jamais aimé faire ça, mais je m'étais dit que c'était le meilleur moyen de m'empêcher de rester à la maison à ne rien faire. Alors, depuis la moitié de la semaine, parce qu'il faut bien avouer que j'avais mis longtemps avant de prendre cette décision, j'avais épluché les différents dossiers des personnes dont nous avions reçu les appels et les avais classé au mieux possible, en séparant les cas difficiles, les cas simples, les missions possiblement longues, les plus courtes... Les cas que nous étions déjà allés cherché et dont les dossiers n'étaient pas bien rangés.

Je n'avais jamais été aussi studieuse et organisée de ma vie. Mais d'une certaine façon, ça me faisait du bien. J'avais besoin que les choses soient claires, classées, que tout soit sous contrôle au moins pour une partie de ma vie. Et je devais avouer que ce n'était pas déplaisant de m'occuper de quelque chose et de réussir à le faire sans qu'il y ait de problème en cours de route.

Je m'étirai avant de prendre mon sac et ma veste pour quitter l'Institut. J'avais besoin de marcher un peu en ce moment, de prendre le temps de vivre ; passer le moins de temps possible à la maison.

Alors que je la vis apparaître du coin de la rue, je sentis mon coeur se serrer. Ys n'était toujours pas revenu. Nous n'avions pas reparlé depuis qu'il était parti. Parti sans un mot... J'avais été dévastée lorsque je m'étais réveillée le matin et que j'avais constaté son départ.

Mes doigts se serrèrent sur la poignée de la porte et je mis un certain temps avant de l'ouvrir, l'estomac noué. Alors que je m'attendais à voir Balto sauter sur moi après mon premier pas dans la maison, ce fut le silence qui m'accueillit. J'arquai un sourcil, avant de voir l'animal descendre les marches avec une lenteur assez surprenante pour lui qui débordait toujours tant d'énergie. Mon coeur se serra.

Je montais les marches et poussai la porte de la chambre qui était entrouverte.

-Ys...? Tu es rentré ?

Mes yeux s'arrêtèrent sur la valise qui trônait au milieu de la chambre, pleine à craquer d'affaire. Certainement pas le genre de valise qu'il embarquait généralement quand il partait en mission...
Mon regard devint flou.

-Qu'est-ce que tu es en train de faire...?

C'est toujours difficile de préparer ses affaires. On se doute qu'on oublie toujours quelque chose, qu'on s'en rendra compte une fois partie. Mais le plus dur n'est pas de tenir une liste complète, le plus dur, c'est de devoir quitter son chez soit. 
Planté devant sa valise, mains dans les poches, Ys n'est pas vraiment en train de refaire un point sur ce qu'il manque. A vrai dire, il ne réfléchit plus vraiment. Il est lasse. Il est fatigué. Et il est faible. 
Il se déteste. Il déteste sa conduite, il déteste d'avoir fuis, il déteste sa manière de forcer les choses. Et tandis qu'il se perd dans ses pensées, quelque chose du coin de l'œil attira son attention. 
Se rapprochant d'un pas lent, il prit entre ses mains un cadre où il avait encadré cette photo. Cette soirée au bal de Noel. Cette première où il avait invité Mitsuki. C'était sans arrière pensée, ou du moins, c'est ce qu'il s'était forcé de faire. Elle remonte et en y repensant, aux évènements récents à Terrae, à sa demande chaotique, finalement, c'était mieux avant. 
Il n'hésite pas et le jeune homme s'empare de la photo qu'il plie soigneusement et la range dans son porte feuille. Soudainement, la voix de Mitsuki le surprend. Il pose son regard sur cette dernière, silencieux. Il ne réagit pas de suite comme perdu dans ses pensées. 
Puis finalement, un petit rire nerveux lui échappe alors qu'il balance le cadre vide sur le lit.

"Pris la main dans le sac hein?!"

Ouais, non. En fait, il ne sait pas vraiment lui même s'il lui aurait dit la vérité. Si il l'aurait informé de son départ. Peut être que non. Peut être qu'il serait partis comme un voleur. Il ne sait pas. 
Pour l'instant, ce qu'il voit, c'est une Mitsuki triste aux traits tirés. Et la vérité la plus difficile à avaler, c'est que sa présence le dérange.

"Je suis désolé mais... J'y ai beaucoup réfléchis tu sais. Pendant cette semaine, je n'ai pas cessé d'y penser. Et je crois bien que c'est le mieux à faire."

Il lui jette des regards puis les fuis. Il gesticule dans tous les sens. Il ne peut pas rester. Son estomac se broie, son cœur bat à tout rompre. C'est étouffant ici. 
Il bouge, il ne tient pas en place, il se dirige de nouveau vers sa valise. 

"D'ailleurs, je pense que c'est tout aussi bien pour toi. On n'a pas parlé de ces choses et... En vérité, je crois bien que je n'ai pas envie d'en parler."

S'arrête-t'il un instant en se mordant la lèvre inférieure. Ce douloureux sujet, depuis ce jour là, personne n'avait osé briser le silence, crever l'abcès. Car tous deux savent combien il est poignant de le remettre sur le tapis. Mais voilà, malgré la distance imposée par cette dernière mission, malgré tous les efforts pour garder son calme, ce n'est pas possible. 
Il y a beaucoup trop de sentiments pour se déchirer. 
Laissant échapper un soupir pour ne pas s'ensevelir de sentiments, il boucla sa valise.
Au milieu de ce silence, il releva les yeux sur sa silhouette restée à l'entrée. Il l'observe un instant, calme et silencieux. Et cette torture qui n'en finit jamais.

"Je ne pourrais pas faire semblant. Pas avec toi."

Sans bouger d'un poil, je l'observais bouger, parler, prendre sa valise, m'annoncer son départ. Si au début j'ai été triste, si j'ai senti mon estomac se nouer, si j'ai senti une boule se former dans ma gorge, si j'ai senti les larmes me monter aux yeux, si j'ai senti mon corps qui se déchirait et mon coeur qui explosait, la colère a tracé sa route et mes lèvres se sont pincées rageusement.

Je le fixais alors qu'il partait, qu'il m'abandonnait - encore. Encore, comme il l'avait fait avant qu'on soit ensemble, parce que c'était mieux comme ça, c'était ce qu'il y avait à faire ; parce qu'il ne voulait pas me blesser, parce qu'il ne voulait pas s'imposer.

Mes yeux se teintèrent de pépites d'or et mes poings se serrèrent. Je fermai les yeux un instant, essayant de canaliser ma colère qui vrombissait au creux de mon estomac.

-Donc c'est comme ça. La solution à tous les problèmes, c'est toujours de partir. D'abandonner. De me laisser tomber.

Je rouvris les yeux, ancrant mon regard dans le sien.

-T'as déjà fait ça la dernière fois et ça n'a pas vraiment été bénéfique. Pour aucun de nous.

Je détournai le regard, essayant de reporter mon attention sur quelque chose d'autre, n'importe quoi. Il a fallu que mes yeux tombent sur la valise.

-J'suis désolée, Ys. J'suis désolée de pas avoir été à la hauteur. J'suis désolée d'avoir- Enfin, j'suis désolée ! Mais ça n'enlève rien au fait que je t'aime ! Que je suis éperdument amoureuse de toi et que je n'envisage juste pas de vivre sans toi.

J'avalai difficilement ma salive, sentant les larmes monter dangereusement à mes yeux.

-Alors non. Non, j'suis pas d'accord avec toi. Ca n'arrangera rien et au contraire, ce sera encore pire. Parce qu'on deviendra quoi ? On se verra plus ? On se croisera aux réunions de Masters et quoi ? On s'ignorera ? On jouera la comédie en demandant des nouvelles par politesse ? On angoissera pendant des heures avant de se voir ? On priera secrètement pour que l'un d'entre nous ne vienne pas pour ne pas gêner l'autre ?

Je commençai à taper nerveusement mon poing dans la paume de ma main, essayant de garder la tête haute et de ne pas exploser.

-J'te demande pas de faire semblant ! Je veux pas que tu fasses semblant. Ce serait juste encore plus douloureux. Mais je pense juste que... Je sais pas, peut-être que c'est normal, aussi, parfois, d'avoir des moments où ça ne va pas. Où c'est un peu plus difficile. Mais ça finira par aller mieux. On finira par aller mieux - on finit toujours par aller mieux ! Mais si on parle pas, si on s'évite, si on fuit, ça pourra pas aller mieux. Ca ne pourra que s'empirer et juste- J'veux pas que ça empire. Je veux pas te perdre. Parce que si je te perds, je sais pas ce qu'il va se passer. Mais je sais que ça va pas bien se passer. Je sais que je ne vais pas aller bien, je sais que je vais exploser, je-

Je fermai les yeux un instant. Il fallait que je me calme. Mon coeur battait la chamade et j'avais vraiment l'impression que j'allais littéralement exploser.

-Tu peux juste... Pas me faire ça. T'as pas le droit. Pas après qu'Allen ait fait exactement la même chose en me chassant de sa vie parce que j'étais... nocive. Pas après tout ce qu'il s'est passé à Terrae. Pas là, alors que je ne me suis jamais senti aussi vulnérable de ma vie.

HRP> Cette bombe à retardement! xD

Si tout avait parut si simple jusqu'à présent, le pire n'allait pas tarder à arriver. Jusque là, ils avaient soigneusement pris le soin de ne pas s'adresser la parole, ou du moins, de parler de cet évènement. D'ailleurs, Ys ne sait pas réellement si elle avait gardé la bague. Surement. Ou pas. En vérité il s'en moque bien maintenant. Ca ne représente plus grand chose. 
Ce genre d'acte, c'est sur l'instant précis qu'il doit exister, après, cela ne signifie plus grand chose. Du moins, c'sert ainsi qu'il le pense.

La voix de Mitsuki perce le silence et son ton semble légèrement agacé. Levant les yeux sur cette dernière, Ys vit alors. Oui, il a déjà fui à une époque où il ne s'autorisait pas cet amour. Ce qui aujourd'hui, il aurait pu ne pas en pâtir s'il n'avait pas été si faible. 
On remet toujours le passé quand plus rien ne va. C'est facile. Agacé, il observe la demoiselle lui rejetait ses erreurs au visage. 
Il reste éloigné, tentant de garder son sang froid. Il entend ses excuses. Il dévie du regard à cet instant. Il n'en supporte pas d'avantage. Il ne veut rien entendre de ce jour là. Plus rien. Pas même d'excuse. 
Et si ces excuses sont insupportables, les paroles suivantes sont meurtrières. Pourquoi? Pourquoi avait il tout gâché avec cette demande? Egoïste.

"J'aurai du garder comme telle. Ne rien y changer. J'aurai pu."

Souffle-til. Juste rester au bout de cette table, l'observer cuisiner des crêpes, c'est tout ce dont il aurait du se contenter de ce simple amour. 
Au lieu de ça, la situation s'empire et il l'entend, Mitsuki perd patience. Reportant son attention sur cette dernière, Ys sentit la nervosité le gagner à son tour. N'aurait il pas fallu se quitter dans le silence? Ca aurait moins embarrassant.

"Non justement je ne peux pas faire ça. J'arrive pas à concevoir que tout rentra dans l'ordre, pas avec ça. Tu sais, j'aurai jamais du faire cette foutue demande. Je suis con, désolé, ok? Mais là, je ne peux pas rester dans la même pièce que toi. Et s'il te plait, ne me dis que tu va en souffrir. C'est assez dure comme ça."

Parce que non, il ne veut pas la faire souffrir. Ca n'a jamais été son but de la faire pleurer. Evidemment, il se doute bien qu'elle se sentira mal tout autant qu'il le sera. Mais il ne veut pas rester. Il ne veut pas se sentir retenu pour ça. C'est trop facile. 
Et si ce n'était pas assez, voilà que le sujet Allen revient sur le tapis. Là s'en est trop. 
Alors qu'il avait rouvert sa valise pas simple habitude, il la referma violement.

"C'est bon avec Allen! Alors quoi? Je dois en payer les pots cassés parce que ton meilleur pote qui n'assume rien n'a pas daigné prendre de tes nouvelles? Mais putain Mitsu, tu confonds tout là. Qu'est ce que ça vient foutre là? Je ne suis pas Allen et je ne le serai jamais. Par contre si tu me compare à ce gars pour t'accrocher, alors ouais, je préfère encore me barrer."

Mais pourquoi faut il qu'il apparaisse là? Jusqu'à présent, Ys était resté bien sage dans son coin, essuyant les larmes de sa compagne. C'est pas comme s'il avait toujours eu envie de lui briser les os pour lui avoir avoué son amour à son égard des années plus tard. Non mais si. Bien sûr qu'il avait la rage. Mais il s'était simplement contenter de rester sage. Juste pour elle. 
Et voilà qu'il apparaît au milieu de leur crise. Ca signifie quoi ça? 
Se rendant compte que ses paroles sont violentes, qu'il ne dompte plus cette colère, le Master passe lamentablement une main sur le visage, venant même à le plonger dans ses mains. Respires. Respires. 

"Arrêtes. Je voulais, à la base, partir quelque temps, loin de toi. Juste oublié le con que j'ai été et celui qui ne saura jamais te rassurer."

Se bras retombent le long du corps, il plante son regard dans celui de la Master. Ses yeux sont couvert de ce voile, et il en est le responsable. Et cette crise... Ils n'en avaient jamais eu d'aussi violentes. Comme quoi, ils peuvent se déchirer.
Son cœur bat fort, prêt à exploser, il a du mal à respirer. Mais il le sait, il doit aller jusqu'au bout.

 "Tu peux bien me traiter de lâche Mitsuki. Mais toi, mets toi d'accord avec toi même. Tu n'accepte pas la solitude, tu ne désires pas être abandonnée. Mais quand on te propose l'éternité ou qu'on te déclare son amour, tu le rejettes. Parce que tu as peur."

Mitsuki ne prend pas de risque. Elle craint l'abandon tout autant que l'attachement. Attrapant la poigné de sa valise, il relança cette fois d'un ton plus calme mais tout aussi ferme.

"Tu n'es pas nocive mais indécise. Je sais que tu es du genre à ne pas savoir ce que tu veux. Mais je pensais pouvoir faire la différence."

HRP : Tu m'as tuée là XD

Là, c'est trop. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je ne peux juste plus. Je ne peux plus rester là, rester en face de lui, accepter ce qu'il veut faire. Je ne peux plus... C'est trop douloureux et c'est trop dur à supporter.

Mes mots se bloquèrent dans ma gorge. Je continuais à le fixer, lui qui prenait sa valise et qui partait, simplement, comme ça.

Peut-être que je suis indécise, oui. Mais j'ai peur. J'ai peur. Il ne peut pas y avoir de juste milieu, pour le moment, non ? C'est pas possible ? C'est soit tout, soit rien ?

Je me mordis la lèvre, avant de finalement détourner le regard. Je m'éloignai de l'entrebâillement de la porte, collant mon dos contre le mur pour fixer les marches de l'escalier. Je sentis les larmes me monter aux yeux, larmes de rage, de tristesse, d'amertume ; un condensé de sentiments que je n'avais pas l'habitude de mêler entre eux.

Qu'est-ce que je pouvais lui dire ? Que je m'en voulais ? Que j'étais désolée, encore ? Qu'il n'était pas con, qu'il avait juste pensé que c'était le bon moment et que c'était moi qui avait merdé ? Que je voulais qu'il reste ? Qu'envisager de me lever chaque matin sans lui, alors que je savais qu'il était à Terrae, me laissait un goût amer dans la gorge ? Qu'il me manquait déjà alors qu'il n'était pas encore parti ? Que je l'aimais, et que j'étais prête à tout donner pour qu'il reste ?

Pff. Qu'est-ce que ça aurait changé, de toute façon. Je lui ai dit. Je lui ai dit que je l'aimais. Et depuis ce qu'il s'est passé, il ne m'a plus jamais répondu. Alors quoi ? C'était fini ? Comme ça, si salement...?

Mon coeur se serra et les larmes commencèrent à rouler sur mes joues.

-Désolée, soufflai-je avant de me téléporter, retenant mes sanglots pour ne pas les laisser transparaître dans ma voix.

Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas me montrer comme ça devant lui. Je ne l'aurais juste pas accepté. Je refusais qu'il me voit dans cet état-là. Plus là. Plus après ce qu'il s'était passé. Il voulait partir alors je le laissais partir. Je n'avais plus à m'accaparer son temps. Je n'avais plus à attendre quelque chose de lui. Je n'avais plus à me réfugier dans ses bras pour guérir de tous les maux qui m'habitaient. C'était fini. C'était en tout cas comme ça que je le prenais...

J'arrivai dans la forêt et me laissai glisser le long d'un tronc, tombant sur le sol, enfouissant ma tête entre mes mains et laissant les larmes couler à flot sur mes joues.

Pourquoi ? Juste... Pourquoi avait-il fallu que ça arrive ?

HRP> Je pars sur la fin du coup? 
Ah et au fait, ça fout les boules!!

Parfois on se demande comment on est arrivé là. Jusqu'à maintenant, tout allait bien. Rarement ils s'étaient disputés, ou du moins, pas aussi violement. Pas au point de se déchirer. Tout ce dont le Master désirait, c'était pouvoir s'isoler un moment, faire un point sur cette histoire et surtout noyer son égo. Mais non, il a fallu que tout se complique.
Et déjà le garçon regretta armement ses paroles. Seulement, s'il devait lui être sincère, il ne devait pas se voler la face, ni à elle. Alors oui, c'est sorti telle une bombe et puis, le silence. 
Le silence qui nous glace. 

Le regard flamboyant du garçon retomba sur sa valise. Mitsuki lui tourne le dos et puis plus rien. Rien. Le Vide. Il l'avait connu, il le connaissait, encore maintenant devenu Master, il se souvient. Mais ce Vide là est plus douloureux que le précédent. Pendant un instant, pourtant, son pied se déplace. Il veut. Il le désire. Ce désir ardent qui le consume intérieurement. Il souhaite la retrouver, la prendre dans ses bras, lui implorer le pardon. Mais....
Ses paroles résonnent encore et toujours, et son égo le retient.
Et s'il n'avait jamais été à la hauteur? Si elle ne l'aimait pas de la manière dont il l'aimait lui?
Et cette greffe est pourtant un signe.
Maintenant qu'elle ne se tient plus à ses côtés, peut être bien que oui, il n'usera plus jamais de cette greffe.

Un "désolé traverse ses lèvres. Encore un "désolé". Il aimerait pouvoir lui souffler qu'il l'est tout autant. Mais plus aucun son ne sort. Et sa téléportation soudaine laisse le jeune homme de marbre. Murer dans le silence, il jette un dernier coup d'œil à ce qui l'entoure.
C'était une mauvaise idée cette demande. Et cette triste conclusion se répète encore et encore.
Pendant un instant, il hésite. Il hésite à lui écrire un mot. Quelque chose, n'importe quoi. Mais ne serait pas tout autant plus douloureux?
Retournant derrière ses lignes, le Master attrapa violement sa valise et se téléporta.
Et malgré tout, le plus dure restait à venir...