Elle a l'air de se reprendre un peu et ça me rassure. Va falloir que je retienne beaucoup de blagues nulles sur ses hormones dans les mois à venir, je sens. Et heu oui bon parler mariage maintenant est peut-être pas le truc le plus avisé. Genre plus tard.

— On va prier pour qu'il hérite plutôt de ta force de caractère alors.

Quoi que… Est-ce que ce serait pas pire d'avoir un enfant aussi testard que nous deux ? Et alors s'il a ma connerie en plus on est finis.

Je souris doucement et glisse ma main dans ses cheveux alors qu'elle s'appuie sur moi. On parlera des noms plus longuement je pense. Mais j'ai l'impression que l'idée la séduit quand même. En tout cas plus j'y pense plus ça me plait.

— Aucun- Aoi, elle serait capable de me poursuivre avec son sabre pour t'avoir mise enceinte, je rigole nerveusement.

J'ai pas peur de ma belle-mère, c'est faux. Ou alors vraiment juste un tout petit peu.

— On peut ne jamais le dire à ma mère avant de lui envoyer un faire part de naissance ? Je grimace.

Non parce que je sais qu'elle va être super contente ça, y a pas de problème. C'est plus les potentiels conseils et commentaire non sollicités qui me donnent pas envie. Je soupire doucement et appuie ma tête contre la sienne doucement. J'hésite un peu et j'avance doucement ma main vers son ventre.

— Je peux ?

Je sais que c'est idiot et à ce stade c'est juste probablement pas plus grand qu'un petit pois mais. J'aimerai juste faire ça une première fois bien.

Ma force de quoi ? Il parle bien du truc qui lui fait peur quand je soulève un sourcil ? Pour appuyer mon propos, je lève simplement mon sourcil gauche, esquissant un sourire amusé à cette réplique. Ce sera ma seule réponse, il sait sans doute ce que j'en pense : nous verrons bien… et ne prie pas trop vite pour des choses que tu vas regretter, mon chéri.

Sa remarque sur ma mère me fait rouler des yeux, et je soupire vaguement.

—Elle est bizarre, mais pas à ce point, quand même. Et le sabre est ici, donc aucune chance… enfin, sauf si elle vient nous rendre visite, je souris en coin, encore une fois. Je le cacherai si ça peut te rassurer~

Puis je pouffe de rire.

—Par contre, pourquoi tu ne voudrais pas lui en parler ? Tu as peur de lui donner raison ?

Tête contre tête, nous profitons de notre étreinte un peu plus. Les yeux fermés, j'ai une expression très douce, qui contraste avec mon état de panique de tout à l'heure. Mais c'est comme si tout s'était réglé. Ca ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de doute, que je n'ai pas peur. Mais je suis heureuse, et je crois que c'est suffisant.

—Bien sûr. Mais tu ne sentiras sans doute rien pour l'instant.

Doucement, je pose ma main sur la sienne, qui se pose sur mon ventre. Le geste provoque beaucoup de chaleur qui monte de mon ventre à ma poitrine ; je crois que c'est ça, le bonheur.

Nous restons comme ça un moment, tranquillement, posés. La soirée sera douce. Il faut fêter ça…