La réunion a été affreuse, en plus d'avoir les sentiments des gens, j'avais les pensées des gens trololol CHRIS ARRETE DE RAGER ET ATHENA ARRETE DE RAGER et arrêtez de tous me tuer avec vos émotions J'EN PEUX PLUS.

A un moment Keitaro a failli casser la table en voulant expliquer un truc avec son doigt. A ce moment-là, j'me suis dit qu'il était temps pour moi de partir, parce que j'apportais rien à la réunion.

Du coup j'suis partie. J'ai rassurée Ys en lui disant que j'allais y arriver et qu'il pouvait rester, qu'il me raconterait la fin de la réunion après.

Et j'suis rentrée. Le trajet a été terriblement long et douloureux (ARRETEZ D'ETRE EN COLERE LES GENS J'EN PEUX PLUS), mais comme j'avais prévu de me mettre en PLS une fois rentrée, ça le faisait.

Sauf que devant ma porte m'attendait Elfie. Trop mdr.

Ce qu'il se passe hein ? HAHA

-C'est l'apocalypse Elfie, l'éclipse a changé tous nos pouvoirs, et je vais mourir.

ET ELLE EST SUPER PAS BIEN C'EST QUOI TOUS CES SENTIMENTS OMFG MAIS C'EST ENCORE PIRE AVEC LES ETOILES QU'AVEC LES MASTERS JE RESSENS TOUT prochain entraînement : lui apprendre à se créer un bouclier de Master. J'm'en fous elle y arrivera, pour mon bien.

IMAGINEZ SI ON RESTE COMME CA TOUTE NOTRE VIE OMG.

Y'a encore la fille qui s'est fait larguée qui passe à vélo J'EN PEUX PLUS ARRETE DE SOUFFRIR BORDEL.

Je courus rejoidre Elfie, ouvris la porte comme si c'était une question de vie ou de mort, et la poussai à l'intérieur de la maison.

-RENTRE on n'est pas en sécurité ici !!!

Elfie elle crie. Elle crie, et elle tremble, et elle a l'air vraiment pas bien. C'est rigolo, j'ai l'impression de faire face à un miroir. On a la même couleur de cheveux, il manque quasi que la couleur de peau et ça le fait, hein.

NAN MAIS SANS RIRE. C'EST HORRIBLE CE QU'IL SE PASSE. A QUEL MOMENT JE VAIS ETRE CAPABLE DE LUI DONNER LE MOINDRE CONSEIL ?!

Je sens mon coeur s'agiter une fois encore dans ma poitrine (je pense qu'il ne finira pas la journée, du coup, je tiens à dire que ce fut un plaisir de partager un bout de ma vie avec toi Elfie, ainsi qu'avec toutes ces charmantes personnes que j'ai rencontrées à Terrae).

En tremblant, j'avançai vers l'escalier qui se situait dans l'entrée, et je me laissai tomber sur les marches, incapables d'aller ne serait-ce qu'au salon. Je pris ma tête entre mes mains, espérant qu'à force de la serrer j'allais faire passer le mal de crâne qui se ramenait lentement. Quelques larmes roulèrent sur mes joues, mais je n'étais plus à ça près (je vais bientôt manquer d'eau aussi, mais comme mon coeur va probablement lâcher avant, c'est pas si grave).

Je pris une longue inspiration pour essayer de faire des phrases complètes en répondant à Elfie.

-J'suis Sensitive aussi.

Je m'essuyai les yeux et relevai le regard vers Elfie, sentant mon corps si fragile essayer de lutter contre toutes les émotions que je recevais et qui tournaient en boucle à l'intérieur de moi.

-Et je suis en sevrage des pouvoirs de Sensitif, après avoir consommé des cristaux à outrance pour me faire me sentir bien.

Et c'était si tentant, là, tout de suite, maintenant.
Je reniflai, et essayai de respirer pour me calmer. Les émotions négatives extérieures commençaient à s'éloigner, et ça m'aidait. Un peu. Ma respiration était toujours agitée par l'envie de pleurer, mais je me contins, au moins quelques instants, pour essayer de garder la tête haute face à Elfie (trop tard ptdr).

-En fait on a tous échangé notre affiliation. Les Lunaires sont Solaires. Et inversement.

La panique d'Elfie s'assembla à la mienne dans un mélange incertain de trouble et d'anxiété. J'étais à bout, complètement à cran depuis hier soir, et je ne savais absolument pas quoi faire pour me sortir de là. Ryu avait bien atténuer la douleur quelques instants, mais ça n'avait pas duré, et Aaron n'était pour l'instant pas disponible, ce qui n'arrangeait pas mon cas.

Je levai les yeux vers Elfie alors qu'elle évoquait l'effet boomerang. Je me pinçai la lèvre inférieure tandis que ma poitrine se gonflait d'air, éloignant les larmes pour un court instant. Je n'arrivais même plus à hocher la tête, chouette. Elle s'éloigna de quelques pas, ce qui me permit au moins de sentir un tout petit peu moins ses émotions - bien que mon rang de Master ait la fâcheuse facilité à les amplifier malgré tout, des fois qu'elles m'échappent. Trololol. C'est cool d'être Master quand on contrôle pas ses pouvoirs.

-Très légèrement.

J'étais complètement désemparée. Désemparée, et désolée d'être aussi inutile pour elle. Je pris une nouvelle inspiration pour tenter de me calmer. Sauf que si les émotions négatives cessaient un peu de m'envahir, c'était le besoin d'utiliser mon pouvoir sur moi qui prenait maintenant le dessus. Chouette, je n'ai même plus besoin de cristaux pour me droguer.

Je sentis mes mains commencer à trembler, signe du manque, et me mordis à sang la lèvre inférieure pour résister à la tentation. Non. J'avais tenu jusqu'à maintenant, ce n'était pas le moment de céder. Je savais que je devais venir, si je craquais une fois, rien qu'une, c'était fini.

Sauf que c'était si dur. J'étais, littéralement parlant, une boule d'émotions à chaque instant de la journée. Je regorgeais de sentiments en tout genre, et je savais tous les exploiter. Je savais le faire, j'avais tant joué avec les cristaux que gérer les émotions étaient une réelle facilité pour moi.

Sauf que jouer avec, contrôler mon pouvoir, ça ne m'était pas permis, si je souhaitais résister à l'envie fulgurante de me droguer à nouveau.

Et bloquer toutes les émotions envahissantes que j'emmagasinais avec mon pouvoir, c'était bien la seule chose que je ne savais pas contrôler. Triste réalité.

Je relevai le regard vers Elfie, serrant mes mains l'une contre l'autre, doigts entrelacés, pour essayer de contenir l'incertitude qui m'habitait.

-On ne sait pas si c'est permanent. Mais je n'ai pas terminé la réunion des Masters, je suis partie avant la fin, alors qui sait... Mais jusqu'à présent, personne n'en sait plus. On sait simplement que les sources ont été inversées. Et qu'on ne peut rien faire contre.

Je soufflai doucement pour retenir un sanglot.

-Oh, et, si. Les novices ont reçu des pouvoirs sans passer l'initiation aussi. Hideko les récupère cette après-midi pour essayer de les gérer. Et les cristaux ne fonctionnent plus.

Comment vais-je survivre si je ne peux plus jamais me téléporter...? Ce pouvoir qui représente littéralement ma vie.

-Comment tu te sens, dans tout ça, toi ? Comment tu vas depuis l'étoilisation d'ailleurs ? T'avais vraiment pas l'air dans ton assiette, ce jour-là.

Dans un effort difficile, je levai les yeux vers Elfie en attente de ma réponse. Je fis attention à soigner ma respiration : on inspire, et on expire. (Inhala Exhala > Jane the virgin tmtc) On se contrôle Mitsu. Les quartiers des Masters est relativement calme, les gens ont un peu arrêté de passer dans les rues ; les Masters sont en réunion et donc absents de leurs maisons. Tu es là, seule, avec Elfie. Tu dois pouvoir gérer ça, au moins un peu. Ce n'est plus tout un tumulte de sentiments qui t'envahit, ce sont simplement les siens, et les tiens.

Mais peut-être que les tiens, justement, de sentiments, sont suffisant pour te faire flancher.

Tu pourrais maîtriser tes pouvoirs. Tu pourrais. Mais c'est impossible, parce que si tu y touches, tu succomberas à la tentation. Alors tu laisses faire. Tu absorbes tout - c'est ce que tu sais le mieux faire, d'ailleurs, puisque pendant des mois tu as absorbé les émotions joyeuses qui te servaient de drogue. Tu absorbes tout, et malheureusement, tu n'es pas capable de gérer la réflexion. Evidemment, puisque tu ne peux pas toucher à ton pouvoir. C'est salement dommage.

Les larmes roulèrent sur les joues d'Elfie. Mes yeux, qui n'étaient visiblement pas encore vidés de toute cette eau, suivirent rapidement le même destin, et je pressai mes mains contre ma poitrine, essayant de contrôler mes sanglots.

Inspire, expire.

Inspire.

Expire.

Je relevai mon regard embué de larmes vers Elfie qui s'excusait de me partager ça, soulignant qu'il était probablement préférable d'arrêter la discussion là pour ne pas que ça dégénère. Mon estomac se noua alors que je ressentais toute la peine qu'elle éprouvait, ce Vide qui l'habitait alors même qu'elle aurait dû se sentir plus complète encore après avoir débloqué cette grande partie de ces pouvoirs. Mon coeur commença à s'agiter dans une danse folle, prétextant gérer mes émotions par le biais de l'extériorisation. Je le fis taire, et soufflai un grand coup pour empêcher les sanglots d'entrecouper mes phrases.

-Non. Non, si tu es Sensitive, c'est encore plus important d'en parler là, maintenant.

Je marquai un pause, le temps de retrouver ma respiration. Jamais une phrase aussi courte ne m'avait essoufflée autant.

-Je ne suis pas encore sûre de grand chose avec tout ce qu'il se passe, mais...

Nouvelle respiration. Inspire, expire.

-Mais en tant que Sensitive, tu vas contrôler les émotions des autres ; celles que tu reçois, et celles que tu envoies. Et comme c'est un pouvoir nouveau, tu ne vas pas être capable de le contrôler, pas tout de suite.

Je soufflai difficilement pour me calmer.

-Alors si tu ne veux pas détruire émotionnellement toutes les personnes que tu croiseras, il faut que ça sorte, maintenant. Avant que ça n'empire et que tu ne gères plus rien.

Mince sourire tremblant C'est raté Mitsu. Il va falloir faire plus d'effort si tu veux avoir l'air rassurante.

Cela dit, c'est peut-être la chose la plus censée que tu aies dite aujourd'hui.

Stu.

Pide.

Elle pensait que sa peine était.

Stupide.

Ce mot résonna un bon moment dans ma tête. Je fixai Elfie, sentant ma colère gronder tandis que sa tristesse prenait le dessus.

Il n'y a pas de peine "stupide". Une peine n'est pas comparable à celle que peut ressentir une autre personne, puisque chaque individu est différent, et sa perception des choses diffère ainsi en suivant le même schéma. Dans sa situation, une autre personne pourrait se sentir dans un bien pire état, comme une autre encore pourrait ne même pas faire de différence. Qui était-elle pour juger elle-même sa peine comme étant stupide ? L'important n'est pas l'image que s'en font les autres, mais bien les sentiments que cela éveille en nous, ainsi que les répercussions qui les accompagnent.

Mes parents sont partis, et c'est ce qui a causé mon Vide. Mais alors quoi ? Si Ys avait été à ma place, je sais pertinemment que c'est le genre de chose qui ne l'aurait pas touché. Chacun est différent et c'est ce qui fait de nous des êtres uniques.

Par conséquent, une peine ne peut pas être jugée de "stupide" puisqu'il n'appartient à personne de la juger. L'important n'est pas le motif de cette peine, mais bien la peine qui nous accable. Si Elfie ne se sent pas bien, alors elle ne se sent pas bien, et elle en a le droit. Pourquoi est-ce toujours si difficile d'accepter ce que l'on ressent ? Pourquoi doit-on toujours se cacher derrière un masque, prétendre que ce n'est pas grave, que ça ne change rien, alors que si c'est grave, et si ça change tout.

Si notre coeur éprouve de la peine, alors ça signifie que cette peine importe, car elle est nécessaire à notre évolution. Peu importe alors le motif qui la génère. Il faut traiter la peine, et. S'écouter.

Cette réflexion intérieure me fit alors réaliser que je ne m'écoutais pas. Je ne m'écoutais jamais, à partir du moment où je prétextais que mon addiction faisait de moi une personne faible et indigne de confiance. Sauf que non. Non. Mon addiction au pouvoir de Sensitif ne faisait que mettre en avant ma difficulté la plus grande : admettre que quelque chose ne va pas. Et accepter de le soigner.

Je relevai le regard vers Elfie, le visage baigné de larmes suite à la réception de toutes ses émotions. Etrangement, je me sentais vide de mes propres émotions, uniquement animée par les siennes, ne vivant qu'à travers ça. Je me pinçai la lèvre, et pris le risque de m'approcher d'elle, posant une main sur son genou. Un mince sourire étira mes lèvres alors que j'essayai d'afficher un visage calme et assuré (avec des yeux rougis et des larmes plein les joues on repassera).

-Elfie. Il n'y a pas de peine plus stupide qu'une autre. Ni de honte à avoir. Tu es celle que tu es et si les autres ne t'acceptent pas ainsi alors c'est tant pis pour eux.

Je reniflai maladroitement, passant une main sur mon visage en rompant tout contact avec la nouvelle Sensitive, sentant déjà que cela devenait trop compliqué.

-Si je devais dire ici et maintenant quelle est la véritable raison de ton Vide, en te voyant comme tu es là tout de suite, je dirais que c'est ton incapacité à t'accepter telle que tu es, et à suivre ton coeur.

Un poids s'abattit sur mon coeur et je reculai de quelques pas à quatre pattes, délimitant une nouvelle distance entre nous.

-Crois-moi, les gens se trompent souvent sur les véritables raisons de leur Vide, et donc de leur présence ici. Ce n'est jamais un "événement" particulier qui est responsable de notre Vide. La véritable raison, c'est le sentiment que cela a fait naître en nous, et la façon dont ce sentiment a fait le vide en nous pour ne plus rien laisser d'autre que lui-même.

Je m'arrêtai de parler, sentant une flopée de sentiments négatifs monter en moi. Ce n'était pas la disparition de mes parents qui avait été à l'origine de mon Vide. Même moi je l'avais compris, même si je l'avais nié. Non, la véritable raison pour laquelle j'étais ici... C'était bêtement et simplement parce que j'avais peur de l'abandon. Parce que c'était quelque chose qui me terrifiait, et que je l'avais vécu toute ma vie, et que ce soit ces personnes en qui j'avais autant confiance qui m'abandonnent ? Je n'avais pas réussi à le gérer.

-J'en sais quelque chose... soufflai-je en essuyant de nouveau les larmes qui roulaient sur mes joues.

Parler devenait de plus en plus difficile, entre les larmes et mon nez qui coulait, c'était une véritable mission.

Dans un premier temps, je pris la décision d'écouter Elfie et de la laisser parler - j'avais déjà suffisamment donné de ma personne. Je l'écoutais m'expliquer comment le Vide s'était manifesté en elle, regardant avec un pincement au coeur, ma peine couplée à sa peine, les larmes qui roulaient sur ses joues. Je me pinçai la lèvre pour essayer de me contrôler, espérant que cette douleur vive et éphémère pourrait tirer mes pensées hors de ce cercle vicieux de la tristesse, mais en vain. Les sentiments étaient trop forts, et ne pouvaient pas être contrôlés. Aussi, je cessais de me mordre les lèvres pour me concentrer sur ma respiration. On inspire, et on expire, encore et encore, inlassablement.

Je me redressai, maintenant mon dos droit, et posai mon regard sur mon élève.

-C'est... Douloureux, de constater qu'on n'est qu'une coquille vide.

J'imagine.

Bizarrement, malgré toutes les peines qui m'avaient déjà traversé, je n'avais jamais véritablement ressenti cette émotion. J'étais toujours un trop plein de quelque chose, et c'était davantage ça que je me reprochais qu'autre chose. Trop de joie, tu parles trop, tu fais fuir les gens Mitsuki. Trop de peine, tu n'es pas intéressante et tu ennuies tout le monde Mitsuki. Trop de colère, tu es trop impulsive ; maîtrise-toi ou tu en payeras le prix, tu le sais Mitsuki. Trop d'énergie, les gens te fuient, prend le temps de vivre Mitsuki. Trop, trop, trop...

Quelques larmes coulaient encore sur mes joues, mais je commençais à m'y habituer. Je les essuyais machinalement.

-Et maintenant ? Maintenant, tu sais ce qu'il n'allait pas ? Est-ce que c'est ça que tu as découvert avec ta révélation du potentiel d'étoile ?

Toute ce doute, ces innombrables incertitudes, toute cette peur, ce mal-être, cette instabilité, toutes ces émotions que ressentaient Elfie se rejetaient sur moi avec une force que je ne parvenais pas à contrôler. Pire encore, elles se confondaient avec mes émotions : après tout, qui préférais-je ? La Mitsuki d'avant Terrae, ou celle de Terrae, qui n'a fait, depuis un an, que se ramasser misérablement ? Cette Mitsuki qui a succombé si facilement à cette drogue de Sensitif incertaine ? Peut-être que je ne m'aimais pas avant parce que je ne me trouvais pas accomplie, que j'avais toujours eu besoin de prouver que j'étais capable de plus ; mais peut-être qu'à présent je me détestais parce que je regrettais ? Est-ce que j'avais vraiment besoin de ces pouvoirs ? Est-ce que j'avais besoin de cette drogue, cette piqûre d'adrénaline qui te fait te sentir le plus fort du monde ? Est-ce que j'avais besoin de cette greffe, qui immortalise chaque instant, me privant d'autres instants si précieux dans le futur ? Est-ce que j'avais véritablement besoin de tout ça, ou est-ce que je n'aurais pas pu me contenter d'un saut en parachute pour ressentir toute cette joie grandissante ?

Mon regard se perdit dans le vide en même temps que celui d'Elfie, et c'est à cet instant précis que je réalisais. Non. Non, ce n'était pas ce que je ressentais. C'était les émotions d'Elfie, c'était son doute, son incertitude qui m'envahissait. J'étais heureuse d'être ici. J'avais grandi, même si j'avais fait des erreurs, mais qui n'en fait pas ? J'ai avancé, je me suis améliorée. Et oui, oui, j'ai besoin de mes pouvoirs, parce qu'ils font de moi celle que je suis, parce qu'ils me définissent et que je ne fais désormais plus qu'un avec eux. Ce qui rend ce pouvoir de Sensitif encore plus difficile à accepter. Pourquoi ne puis-je pas être téléporteuse à nouveau...?

Je me mordis la lèvre inférieure pour me ramener à la réalité ; créer une douleur accessoire pour me bloquer de tous ces sentiments négatifs qui émanent d'Elfie.

Je tournai la tête vers mon élève, le regard triste et désemparé, ne sachant que dire pour l'aider. Tous ces sentiments qu'elles ressentaient étaient parfaitement horrible. Toutes ces émotions si négatives, cette si baisse estime d'elle-même.

J'ouvris la bouche, à la recherche de quelques mots à dire pour l'aider, mais rien ne sortit. Je recommençai une nouvelle fois, cherchant la franchise.

-Je... J'sais pas quoi te dire Elfie. J'suis pas une professionnelle des relations, et encore moins des comportements sociaux. J'suis nulle pour ce genre de chose, mais tout ce que j'peux dire c'est que... T'es une fille superbe. T'as un tas de qualités, et même si tu as toujours eu du mal à être toi-même, c'est pas si grave en soi, parce que tu as encore plein de temps devant toi pour te redécouvrir, et t'accepter telle que tu es vraiment. Et puis, dans le fond, on ne peut jamais se mentir vraiment... Dans le fond, tout le monde sait toujours qui il est vraiment, ce qu'il aime réellement, ce qu'il déteste, ce qu'il préfère fuir... On décide juste de l'accepter ou de le refuser, de le montrer ou de le cacher.

Je pris une inspiration, luttant corps et âme pour me détacher de toute cette négativité qui émanait d'elle.

-T'as pas à regretter quoi que ce soit, à te reprocher quoi que ce soit. La réalité c'est que même si tu t'en veux, ou si tu regrettes, ça ne changera rien. Tout ce que tu peux faire maintenant, c'est accepter de t'écouter, pour comprendre vraiment qui tu es, ce que tu veux et ce que tu attends.

Je me pinçai la peau de la main pour me maintenir concentrée.

-J'suis désolée... J'suis désolée, j'ai l'impression que je t'aide pas du tout... J'sais pas quoi te dire. Et j'ai peur que tu t'en veuilles encore plus, alors que t'as pas de raison de t'en vouloir et... Et je sais pas, je devrais me taire, plutôt que de m'enfoncer encore davantage...