Alice ne sait pas si Chrys se sent entièrement à l'aise, mais ce moment ressemble terriblement à ceux partagés lorsqu'elle venait les voir avec Lag, et qu'ils passaient des après-midi ensemble tous les trois. Elle montrait souvent tout un tas de choses à Chrys, comme aujourd'hui, essayant de comprendre au mieux ses émotions, et ce qui la rendait heureuse. A sa question, elle hoche la tête vivement. Bien sûr qu'elle rentre là-dedans !

Elle vient l'aider à remonter les collants en lui montrant comment ne pas les griller, comment le faire aller droit. Elle reste patiente, elle sait qu'au début c'est toujours un peu long, mais l'habitude fait qu'on va plsu vite, elle le sait aussi. Lorsque Chrys se lève pour aller devant le miroir, Alice ne se retient pas de rire devant sa réaction.

« Bien sûr que je vois. Ca te va très bien Chrys. »

Elle lui sourit puis accompagne la parole d'un geste de la main.

« Tourne, voyons ! »

C'est une étape, de tourner, mais c'est aussi la plus amusante. Alice la regarde faire et rit, en applaudissant. Elle hoche la tête, l'air décidée cette fois.

« Bon, tu peux aussi garder cet ensemble, s'il te plaît bien entendu. Je trouve qu'il te va vraiment très bien. »

Tourner. Hm, bien. Tourner. J’ai un moment d’hésitation mais après un sourire pour Alice je m’élance. ‘fin, j’entame le mouvement avant de m’arrêter en posant mes mains sur la jupe. Moment scientifique… Quand on tourne, la jupe se soulève. Alors c’est tout un exercice de vouloir valser sans trop en montrer. Mais comme je suis encouragé par Alice, je me laisse emporter par la danse. Elle m’applaudit et je comprends, bien plus profondément que tout à l’heure… que je suis heureuse. Parce que je me sens bien, je me sens léger, et avec l’approbation d’Alice, j’ai l’impression que mon cœur papillonne de joie.

Elle me dit que je peux garder ces vêtements-là aussi et je m’en vais aussitôt m’emparer de ses mains. Ses douces petites mains que j’enviais un peu quand j’étais petit, je réalise… Je sais que tout mon bonheur illumine mon visage ; Lag me disait souvent que j’arrivais à sourire rien qu’avec les yeux. :

-Merci Alice ! Je te les rendrai dès que-…

Mes traits se figent et je sens comme quelque chose qui se ratatine dans mon torse, dans ma tête. Pendant un petit moment, je me dis presque que je peux réussir à jouer la comédie. Je peux finir ma phrase et continuer à sourire. :

-Dès que je ne serais plus Morphe.

Ok bon c’est raté. Le poids m’est soudain revenu sur les épaules. C'est rien, c'est normal. J'ai réussi à m'adapter à cette situation farfelue c'est déjà pas mal. :

-Dis, je sais qu'il est tôt mais... est-ce que tu as des choses prévues pour aujourd'hui ?

J'ai pas vraiment le courage de sortir toute- tout seul... Et de lui avouer. Bon je suis paaaas vraimeeeent seul, j'ai Roda mais c'est pas pareil.