Avant de partir définitivement de chez moi, le master m'avait laissé récupérer quelques affaires chez moi, sous mes supplications. Je venais de sortir de cure, mais j'ai pas pu m'empêcher de prendre tout ce qui pouvait me permettre de m'enfuir au moins mentalement avec moi. Après tout je savais pas dans quoi je m'embarquais. Si vous n'avez toujours pas compris, ce que j'ai pris avant de partir c'est ma cam. De la drogue, quoi. Personne ne se doutait que je m'étais constituée une réserve à la maison.

La première fois que j'ai repris à Terrae, je venais de sortir de l'hôpital. Je suis rentrée jusqu'au dortoirs, suis montée dans ma chambre, est pris mon sac et détalé. Il était 23h, quelque chose comme ça. J'avais besoin d'être seule. Je suis allée dans une prairie un peu à l'écart, ou un champs. J'ai pas réfléchie, je me suis allongée dans les hautes herbes, et à la lumière de mon portable j'ai sortit mon matos et je me suis défoncée.

Au début, quand j'étais arrivé à Terrae, je l'avais oublié pourtant, mon sac. Celui dans lequel vous trouverez tout le parfait petit matériel d'une toxico. A Terrae..Ca se passait bien. Je me sentais vraiment heureuse. Mes nouveaux "amis" n'était pas tous des camés! Bref... J'ai découvert que mes parents étaient encore plus cons que je le croyais, j'ai découvert qu'ils m'ont cachés l'existence d'un frère complétement givré, j'ai découvert que QUAND IL Y EN A PLUS, Y EN A ENCORE. Mon putain de passé me lâche pas d'une foutue semelle. D'où cette nuit dans le champs. D'où cette reprise aussi, le lendemain après midi. Cette promesse de pas retomber comme une merde comme la dernière fois dans le merveilleux univers de la drogue. Et puis cet envie qui vient me titiller deux jours plus tard, cette envie de combler le petit vide qui se creuse dans mon coeur par des sensations pures qui me permette de partir loin de tout ça.

Voilà pourquoi  après avoir rit à gorge déployé, d'un rire hystérique, je me lève soudain de mon lit et balance tout ce qui m'entoure contre le mur qui m'oppose. J'AI PLUS RIEN. Ce matin j'ai fini ma dernière dose. Et bordel, j'ai PAS DE FRIC. J'ai une carte de crédit, avec tout l'argent que je veux dessus, mais voilà. Je l'ai TOUJOURS PAS retrouvé. AAAAAAAAAAAAAh mais quelle IDIOTE, perdre sa carte de crédit, c'est pas POSSIBLE, enfin!! Je passe nerveusement mes mains dans mes cheveux et me met à tirer dessus. MAIS QUELLE CONNE BON SANG! Maintenant je fais comment? J'ai besoin de me défoncer. Pourquoi est-ce qu'il a fallu que je suive ce type à Terrae, hein? POURQUOI? C'est pas comme si je pouvais demander au voisin d'à côté de me fournir. J'aurais même était prête à faire les trotoires pour une dose, putain! SAUF QUE JE SUIS A TERRAE. Et puis c'est pas comme si je pouvais retourner chez papa-maman la queue entre les jambes pour leurs demander de l'aide! Ahlala, la famille... MAIS OUI! Je suis sûre qu'il a du fric. MICHIGAN. Je prends son fric, et puis... je sors de Terrae et vais arpenter les rues. Dans les métros à cet heure là, il y en a bien un qui pourra me fournir quelque chose...

Je sors de ma chambre en claquant la porte. J'entends quelqu'un gueuler dans la chambre d'à côté. Il est quel heure? 3h56. Allez vous faire foutre! Je cours un peu en chemin. Mais je suis vite fatiguée. Merde, mauvais étage. Voilà, c'est là. Je frappe à la porte comme une dératé. Rien. Je donne un violent coup dans la porte.

- Putain MICHIGAN! OUVRE CETTE PORTE, BON SANG!

Quand la porte s'entrouvre enfin, je pousse la porte brusquement, me faufile dans la pièce et referme la porte sans précaution derrière moi. Avant même d'entendre ce qu'il a à me dire je commence:

- T'es mon frère. T'es un gentil frère, hein? Ecoutes, j'ai perdu ma carte de crédit. Tu peux m'avancer du fric? Une cinquantaine d'euros. Enfin, donne ce que t'as, je ferais avec, ok? Je te rembourserais. De toute façon je suis ta soeur, hein?

Je m'exprime d'une voix peu assuré, presque tremblante. Mais qu'est ce qu'on s'en fout! Ce qui compte, c'est de combler se manque de sensations, de donner à mon corps de quoi aller mieux. Parce qu'après, ça ira mieux, pas vrai?

HRP : Waaaaaaa j'aime trop ta signa >o< !!! Elle va trop bien avec l'ambiance ! 

Des flashs. Des paroles. Des images. Vite. Trop vite.
_ M'approche pas mec ! J'ai rien à voir avec les tarlouzes !
Je souris. Le cœur n'y est pas. J'ai mal. Mon cœur est trop serré, mon corps trop petit.
_ Tu crois peut-être que je m'intéresse aux mecs dégueulasses comme toi ?!? T'es loin de mes critères, John !
Un coup. La fin d'une pseudo amitié. Des regards de haine. Des objets lancés "accidentellement". Des profs qui ferment les yeux. Encore des cours. Une chute dans les escaliers. Des brûlures. Des coups, encore des coups. Des humiliations. Des regards. Des remarques.
_ Moi ? Genre un jour j'ai été pote avec cette loque humaine ?!
_ Regardez qui vient ! Alors, ton trou de balle est dispo pour qu'on joue au golf, Michi ?
Des rires. Des marques. De l'eau. De la haine. Des cris. Des fuyants. Des couleurs vives. Du sang. Un couteau. Un lisseur. Un corps. Meurtri. Des pleurs. Encore des coups. Encore des chutes. Ça suffit... Encore de la souffrance. Ça suffit... Encore des années. Ça suffit... Elle est où l'aide ? ÇA SUFFIT !


Décidément quand ça veut pas ça veut pas. Je me lève définitivement. Pas la peine d'essayer de dormir cette nuit. Ça fera que la cinquième sans sommeil, c'est pas comme si j'avais pas l'habitude... Je suis de nouveau en sueur, à regarder ma chambre entièrement ravagée. Il n'y a plus rien debout. Tout est au sol, détruit. Les murs sont écœurants, barbouillés d'on ne sais trop quelles matières, ils ont définitivement perdu une couleur potable. Le sol est bariolé de bouts de plastiques, verres, d'autres matières coupantes non-identifiées, de feuilles, de farine, d'alcool... Les meubles sont calcinés, fendus, bancales ou à terre. L'odeur n'est pas trop prenante, la fenêtre est ouverte. J'entend des murmures venant de dehors. Il fait froid. Il doit être près de 4h du mat'. 
Qu'est ce que je vais faire jusque là ? Jusqu'au levé du soleil ? Probablement rien. Je vais regarder le plafond presque entièrement noir de suie. Et la vie va passer. Le temps aussi. Et tout va s'arranger. Tout va bien. Plus que quelques jours à vivre. Dans cet état mental, dans cet état physique, bientôt ce sera fini. Bientôt je dormirais tranquille. Bientôt on pourra dire qu'on aurait dû faire plus attention, on aurait dû... Bientôt... Je me demande si je ne ressens pas une chose. De la hâte. Je veux que tout ça se termine. Cette mascarade a bien assez duré. Ce n'est qu'un rêve. Un cauchemars. Tout ira mieux après.
Je jette un coup d’œil à la fenêtre. Je ferme les yeux. Tout va bien.
Un coup résonne à ma porte. Deux. Des coups de sourds, de fous. Des cris.

- Putain MICHIGAN! OUVRE CETTE PORTE, BON SANG!


Cette voix. Je la connais bien et si peu en même temps. Je ne veux pas ouvrir la porte. Elle ne m'apportera pas ce que je cherche. Ces coups ne m'apporterons pas le sommeil que je cherche. Ils ne sont pas assez puissants. Mon corps est trop faible pour bouger. J'ai maigri un peu. Ça fait longtemps que je n'ai pas mangé. Une semaine ? Deux ? Je me mouvais lentement. Même mes pulsions sont trop lentes. Non, ne lui ouvre pas. Non. Pas maintenant. "Ouvre je t'en supplie ! Ouvre !" Non. Pour une fois, je refuse de t'obéir, mon corps. "Tu ne sens pas ?! Maintenant ça suffit ! Ouvre !" Je pose une main sur la poignée. Non. Non. NON ! 
La porte s'entrouvre. Elle déboule comme une furie dans ma chambre. Elle est en colère. Stressée. Une boule de nerfs. Il y a autre chose. Mais quoi ? Je m'en fout. On dirait une folle.

- T'es mon frère. T'es un gentil frère, hein? Ecoute, j'ai perdu ma carte de crédit. Tu peux m'avancer du fric? Une cinquantaine d'euros. Enfin, donne ce que t'as, je ferais avec, ok? Je te rembourserais. De toute façon je suis ta sœur, hein? 

Bien sur. Personne n'est jamais venu te voir, Michigan. Tout le monde vient voir tes amis ou ta carte de crédit. Pas toi. Bah oui, tu t'attendais à quoi ? Qu'elle t'en veuille ? Qu'elle veuille te connaître ? Non, je ne rêve plus. Je me sens bien. Qu'elle soit ma sœur ne change rien. Je regarde ma chambre. Je ne veux pas chercher. Je ne sais plus où elle est. 
Je lui lance un regard vide de tout.
Je lui indique un coin près ce ce qu'il reste de ma table de nuit.

_ Par là, je crois. Dès que tu la trouve, donne moi un papier et un crayon que je t'écrive le code.

C'est un automatisme. Pourquoi je dois lui demander ce qu'elle compte en faire ? Peut-être que ça me regarde ? Je m’assois sur le lit. J'ai mal au crâne. Je me prend la tête. "Non, refuse !" Que je refuse quoi ? "Ce qu'elle va en faire..." J'en ai rien à foutre. J'ai trop mal... "Égoïste ! Salaud ! Non, pas jusque là, tu peux pas faire ça ! Tu sais ce que ça donne ! Ne la laisse pas faire ça Michigan !"
J'en ai rien à faire.
"Are you ready ?"
Chantal ? Qu'est ce que tu veux ? "Ne la laisse pas... !" Tu fais chier ta gueule.
Je relève la tête. Je la regarde chercher. Qu'est ce que je pourrais bien lui dire ? J'ai jamais été irréprochable là dessus, alors bon... En plus je m'en tape.

_ T'as intérêt à dire merci après.

Ça aussi je m'en tape, en fait.

HRP: Hehehe, je sais, je suis GENIALE! \o/

Hehehehe.... C'est bien, la famille. Enfin un qui peut se rendre utile. La pièce est totalement bordélique mais ça me change pas vraiment de la mienne... Je traverse la chambre vers la commode indiquée et fouille comme une furie. Je balance les affaires inutiles qui y traîne sur le sol et finit par trouver le St Graal. Je l'ai. JE L'AI! Je ris comme une folle. Je dépouille le porte feuille de sa carte de crédit et empoche au passage quelques billets qui y traînait et me retourne vers...qui déjà? Ah oui, Michigan.

- Vas-y dis le code à haute-voix, je retiendrais.

Il énonce le code, un truc facile. Et il me demande de me dire merci après.

- Oui oui, ne t'inquiètes pas. Je dirais merci.

Pourquoi est ce qu'il veut que je dise merci, en fait? ...

Ah oui, il me prête son fric, là. Haha...

Je me faufile vite en dehors de la pièce avant qu'il ne change d'avis. DE TOUTE FACON IL PEUT PAS CHANGER D'AVIS MAINTENANT. NON. Je ferme la porte derrière moi, et descend l'escalier avec tant d'empressement que je rate  les dernières marches et tombe. Je me relève et observe mes genoux égratignés. Je repars. Par où est-ce qu'on sort? MERDE. PAR OU EST-CE QU'ON SORT?!? Je prend la direction du portail. Bah oui, le portail. Hahaha! J'ai froid. J'arrive au portail. Il faut que je passe pardessus? Je sais pas. Mes genoux piquent. Je passe ma main dessus, ça fait mal. Je vais aller aux distributeurs retirer de l'argent d'abord. Comme ça j'aurais assez pour un bon bout de temps.

Je fais demi-tour. A mi-chemin je m'assois par terre, je suis fatiguée. Je me relève et repars. Je sursaute en voyant mon reflet dans une vitrine. J'arrive au distributeur. Le code. Mince, j'ai inversé les chiffres. Voilà, c'est bon. Je retire combien? JE RETIRE COMBIEN PUTAIN? Je vais prendre 200 dollars en coupure de 10 et de 20. ALLEZ, dépêche toi. PLUS VITE SALETE. Pourquoi les machines sont si lentes? Je prend l'argent. J'ai pas de sac et je veux pas le trimballer à la main alors je met tout dans mon soutif. QUOI, c'est vulgaire? ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE. De toute façon il est presque a moitié vide, je crois que j'ai perdue du poids.

Je retourne vers le portail. Oh mais non! Si un accès doit être plus accessible que les autres ça doit bien être l'hôpital! Ils doivent bien avoir accès à l'extérieur pour chercher des médocs ou transférer des blessés très très très graves... En plus c'est moins loin que le portail. J'y vais. Des sueurs froides m'envahissent. JE VEUX MA CAM. J'arrive à l'hôpital. C'est joli la nuit. Je trébuche et me relève. Je fais le tour et me retrouve face à un nouveau portail. Je l'escalade tant bien que mal. Alors que j'allais enfin passer de l'autre côté, une silhouette se détache dans le noire. MERDE, un gardien? MAIS NON. Il y a pas de gardien ici quand même? Un MASTER? Oh putain. Un frisson m'envahit et je perds l'équilibre. Je retombe du côté de Terrae.
La silhouette se rapproche mais je vois un peu flou. Peu importe qui c'est, je suis sûre que je peux le soudoyer!

C'est un vieux monsieur en blouse. AAAAAAAAAAAh ça me rappelle de mauvais souvenirs! C'est un médecin. Je me relève. Il me demande si ça va, si j'ai besoin d'aide. NON VIEUX CROUTON, A PART SI TU PEUX ME PRESCRIRE DES AMPHET. Je regarde autour de moi, à la recherche d'une issus. Je pars en courant dans la direction de l'autre portail. Le vieux est ébahit et ne me poursuit pas. Hahaha! Je suis vite fatiguée. J'arrive au milieu de la cour et je m'assois pour reprendre mon souffle. Je me relève et me dirige vers le portail. Une silhouette y est accostée.

C'est qui ça encore?

HRP :  Heu... Pas de commentaires sur la longueur du post, ok ? ^^' J'étais inspirée, on va dire...


Je ne l'entend pas partir. Je ne la sens pas partir. Je ne l'écoutais plus. Je ne l'entendais plus. La lutte incessante de mon corps, de mon esprit et de Chantal me rendait fou. J'avais mal partout. La tête, les membres, les organes, les os, partout. C'était comme ça que ça allait se terminer. Je n'allais pas simplement m'allonger sur mon lit et dormir, j'allais devenir fou. J'allais avoir toutes les hallucinations liées à ma bipolarité. J'allais avoir mal, jusqu'à ce que je me suicide. Je n'en aurais même plus conscience. J'allais vraiment sombrer jusqu'au bout. Plonger jusqu'au fond. Et je ne m'en relèverais pas. Mais je n'ai pas peur. Parce que je ne sais pas ce qu'est la peur. Même si j'ai mal, je ne ressens presque plus cette douleur. A quoi bon s'y attarder, de toutes façons ? Le résultat sera le même.
Je relève la tête. La porte est encore ouverte. Mais il n'y a personne dans ma chambre. Juste cet incroyable débarra de débris, cadavres d'animaux et peintures explosées sur les murs. Et ce silence. Je fais un effort pour m'allonger. Il n'y avait pas quelqu'un, à l'instant ? N'ai je pas parlé avec quelqu'un ? Ha si, il y avait une fille. Pourquoi ai-je laissé entrer une fille ? Je la connaissait ? Ha oui, ma sœur. Houla ça devient compliqué là, j'ai une sœur ? Ha mais oui ça y est je me rappelle... Ho le beau bordel.
Je me retourne pour être plus confortablement allongé. Pourquoi elle était venue ? Elle voulait... de l'argent. Et je lui ai donné ma carte, et mon code. Bon ben c'est réglé alors, pour quoi j'en parle ? Des fois je me demande... Elle va sûrement s'acheter des trucs... Genre des fringues... De toutes façons j'en ai plus besoin de ma carte, je mange plus, je dors plus, alors bon... Puis elle me vient de mes parents et j'en ai plus rien à foutre. Par contre ça va foutre un beau bordel dans mes comptes... Bah, je serais mort avant qu'elle me la rende !
Je me retourne à nouveau. Non mais sérieusement, pourquoi je réfléchi à ça ? Au fond je m'en tape complet de cette carte, j'ai pas que ça à penser ! Mais elle avait un comportement étrange... Mais je m'en tape ! Comme si elle était pas bien... RAF ! (Royal Air Force, yeah~) Comme si elle avait pris quelque chose...
"Qu'est ce que ça peut me foutre si elle se drogue ?!"
Je me redresse brusquement sur mon lit. Non, on est d'accord j'en ai rien à cirer de ce qui lui arrive, ok ? Mais... Non putain ! Arg.. Mais pourquoi... Ce doute ?!? Je ne doute plus, j'ai perdu mes émotions ! Alors pourquoi ça fait encore plus mal ? Pourquoi mon cœur se serre comme ça ?! Aïe, ça fait mal ?! Enfoiré de corps, je fais ça pour te protéger, pour NOUS protéger, je te rappelle !
"Parce que tu as l'impression qu'on souffre moins ?"
Bien sûr !
"Tu as l'impression que se laisser mourir est la seule façon de vivre ?!"
Mais...


Clac !


JE SUIS TROP CON.
Putain non c'est pas vrai dites moi que j'ai pas fait ça. Dites moi que c'est un rêve, que je vais me réveiller, DITES MOI QUE J'AI PAS FAIS CA ! Je tremble. Mon corps entier tremble. Ça suffit ! Je suis sorti. Sorti de cette déprime. J'ai peur, j'ai froid, j'ai faim, je suis crevé, mais surtout, je suis trop con ! C'est pas possible à ce point ! Je me frotte le visage, comme après un long sommeil. J'ai des courbatures. Non, pire, j'ai l'impression que quelqu'un a foutu un incendie à mon corps. PUTAIN CA BRÛLE ! Comment est ce que... Je vois des images, des flashs. Contre Sergueï. Je contrôlais rien du tout, j'aurais pu me tuer ! Non, je serais mort si j'avais été dans mon état normal ! D'autres flashs, encore flous, apparaissent. D'autres gens...
Je secoue la tête. Seattle. Non putain COMMENT ça a pu arriver ! Je pose un pied à terre et est pris de vertiges. Putain faut que je mange. J'essaye d'y voir plus net. NON MAIS C'EST QUOI L'ETAT DE CETTE CHAMBRE, MERDE ?! On dirait qu'un grizzli est venue y faire une partouze, bon sang ! Non, pas maintenant, pas le temps de m'énerver pour ça.
Je sors de la chambre, pieds nus, torse nu, essoufflé, et je cours. Il faut que je la rattrape. Que je la retrouve. Il faut que... Je m'étale par terre. Ça ne fait qu'accentuer ma frustration et ma colère. Comment j'ai pu faire ça ? Comment j'ai pu donner de l'argent à ma sœur pour qu'elle s'achète de la drogue ?!? Je suis peut-être un connard, mais je suis pas aussi con, c'est pas possible ! Quand je suis arrivé ici, j'allais mal. Comme tout le monde. Donc comme elle, sûrement. Quand j'ai appris qu'elle était ma sœur, ça m'a fait mal. Elle aussi, sûrement. Et moi, COMME UN CON, qu'est ce que j'ai fait ? Au lieu d'essayer de la comprendre, de l'aider, au lieu de lui demander ce qui s'était passé, JE L'AI ENVOYÉ A L’HÔPITAL, en disant que je m'en foutais complet !
Une larme a coulée sur ma joue, pendant ma course. On a eu les mêmes parents. On a peut-être pas eu exactement la même vie, mais elle n'a pas pu être choyée, comme je le pensais aveuglément. Elle n'a pas pu parce que je connais mes parents. Ils ont du tout lui céder, ils n'ont jamais été vraiment là. Ni pour moi ni pour elle. Et le seul secours dont on pouvait avoir besoin tout les deux, je l'ai détruit. Je suis con. Trop con. Elle était juste là, elle me ressemblait tellement... Et je l'ai laissé tombé au pire moment.
Deuxième larme. Je suis con. Je suis con. Il faut que je la trouve. Ma vue est brouillée par mes larmes. Je n'y vois rien. Je tourne inutilement, puis je pense au portail. Oui, elle sera forcément là bas ! Je cours. Plus vite. Toujours plus vite. Je ne peux pas me permettre de la rater, de la laisser dans cet état, de se droguer. Je suis son frère, peut importe ce que j'en pense, ça change quelque chose. Il faut que je sois là. Au moins maintenant.
J'aperçois une silhouette. Puis deux. La première est la sienne. Frêle, belle et tremblante. L'autre est une carrure peu commune. A sa façon de garder l'entrée, je suppose que c'est un master. Elle s'est approché de lui. Non ! Il ne faut pas qu'il la voit dans cet état. il ne faut pas qu'il la renvoie à l'hôpital, je sais ce que ça fait ! Plus que 5 mètres... 3... 1...
J’attrape son bras. Je ne peux pas parler. J'ai trop couru. Je me sens tremblant, mais je ne lâcherais pas, pas question. Je la tiens fermement. Maintenant, il faut que je répare mes conneries. Sans attendre ses protestations, je la hisse sur mes épaules et me dirige vers le master, lui tendant les billets que je viens de récupérer à ma sœur (elle en a tiré moins que ce que je pensais, tiens ! Même pas un dixième de mon compte courant...). 

_ J'aurais besoin de drogue. Pas trop forte.
_ Hey, tu m'as pris pour un dealer ou quoi ?!
_ Non, un master responsable qui a pas que ça à foutre que de s'occuper du rétablissement d'une droguée, et qui laisserait volontiers ce rôle à son frère. Sauf que le frère en question demande de la drogue qu'il peut pas aller chercher lui même, à cause de vos fucking règles de pas sortir de Terrae, ok ? Ha moins que tu préfères que je sorte en chercher, je l'ai déjà fait...

Il me regarde, l'air mi-intrigué, mi-en colère.

_ Ça figurera dans un rapport.
_ Parle de ça au trou du c*l de la prolo que j'en aurais rien à foutre.
_ Hey, ton langage. Ton nom et la quantité, fait-il finalement en regardant Seattle. Et t'as pas intérêt à te shooter sinon je te préviens que...
_ Non, je préfère l'alcool, perso.

Ma remarque le fait sourire. Ok lui il est pas trop coincé au moins, j'ai de la chance.

_ Demain au plus tard, si je tiens la nuit avec elle dans ma piaule, ça tiendra du miracle...

De retour dans ma chambre, je manque de péter un câble. J'ai le dos lacéré par ses ongles, les oreilles tuées par ses cris, les voisins de chambre sur le dos, le nez qui coule (je sens un début de rhume, ça promet) et encore 24 heures max à tenir éveillées, alors que j'ai faim, soif et sommeil. Sans compter l'autre furie, là ! J'essaye de trouver à manger dans ma chambre et tombe sur un morceau de pain frais. Bingo !
Je lui tend.

_ T'as intérêt à pas trop me faire chier quand même, hein...

C'est seulement à ce moment là que j'ai réalisé que j'avais oublié de l'attacher.

HRP: Je pense que c'est pas le seul pavé qui va être écrit dans ce RP. ^^'

CONNARD! Mais qu'est ce que t'as foutu! TU GACHE TOUT! TU COMPRENDS RIEN! MA CAM JE LA VEUX MAINTENANT! Putain mais t'es qui pour venir foutre la merde dans ma vie, HEIN? ENFOIRE! ORDURE! TU VAS ME LE PAYER! ET D'OU QUAND C'EST TOI QUI EN DEMANDE A UN MASTER, IL EST D'ACCORD, HEIN? Tu fais chier. JE TE DETESTE.

Me revoilà dans la chambre bordélique. QUOI? Mais pourquoi il m'a ramené ici? MON FRERE EST UN DEBILE PROFOND. Oh putain c'est mon frère, en plus. Oui. Je ne l'appellerais plus jamais par son nom. Ca sera "M", maintenant. Il a l'air de vouloir me faire rester ici, en plus. IDIOT. Il a l'air crevé. BIEN FAIT. Je voudrais te voire mourir. Crèves. Il se retourne, il cherche quelque chose. Je me retourne aussi et vois un tas de livre par terre. Je les balance tous, les uns après les autres sur lui. Certains prennent feu en vol. PRENDS CA DANS TA GUEULE, ENFOIRE! JE TE HAIS! JE VOUS HAIS TOUS! Je crois que je pleure. Je profite de la surprise de M. pour récupérer le fric qu'il a laissé sur le lit et m'engouffrer dans la pièce la plus proche.

CE CONNARD A VRAIMENT TOUT GACHE. Il était devant la porte d'entrée alors me voilà enfermer à double tour dans sa salle de bain. Je pousse la commode devant la porte. Je frissonne. Mes mains tremblent violemment. ARRETEZ DE TREMBLER! Un miroir me fait face. Mon reflet semble me défier. AAAAAAAAAAh je te déteste! VAS-T-EN! ALLEZ! DEGAGES! Je peux plus te voire. Je frappe violemment contre le miroir. Une fois. Deux fois. DEGAGE! Trois fois, il se brise, mon poing est en sang, je m'effondre par terre. Je pleure encore. POURQUOI JE PLEURE? Je frotte mon poing contre mon t-shirt. Oh, et puis pourquoi j'ai pris du fric, moi? A QUOI CA VA ME SERVIR, ICI? Je froisse les billets, les déchires, les utilise pour nettoyer le sang tout autour de moi. hahaha... Je vais prendre une petite douche, moi. Je remplis la baignoire. J'ai faim. Je crois que j'entends quelqu'un crier, au loin... très très loin... J'ai faim. J'AI FAIM.

Je pousse la commode et ouvre la porte.
- Y a un Mc Do dans le coin?

JE LE DETESTE. Combien de fois je vais encore devoir le dire? C'EST UN PSYCOPATHE. Qu'est-ce qu'il va me faire? J'voulais juste me défoncer la gueule. QU'EST CE QU'IL VIENT M'EMMERDER, HEIN? 'Peut pas me laisser? Maintenant me voilà attacher dans un putain de lit et sans cam. He ho, ce que tu comptes faire ça a un nom, tu sais? INCESTE. Petit con. Il me balance un sceau d'eau à la gueule. Je frissonne. Elle est froide, merde! Mes plaies me piquent. J'avais oubliés mes genoux égratignés. MA VENGEANCE SERA TERRIBLE!

_ Comme tu as fais le gros bébé tout à l'heure, ne t'imagine pas que je vais te libérer. Si tu est gentille, je cautériserais peut-être tes blessures à la main.

CONNARD! Pour qui tu te prends, hein? POURQUOI EST CE QUE CE MERDEUX FAIT PARTIT DE MA FAMILLE!

_ Et comme tu n'as pas de mains, je vais devoir te faire manger comme la gamine que tu es...

Oui, c'est ça. Il approche le pain de ma bouche et je le mâche. Pendant qu'il prépare une nouvelle bouchée je lui recrache tout à la gueule. Que voulez vous, je suis une gamine! Il l'a dit lui même.

- Je mangerais rien venant de toi! CONNARD! Je te déteste! T'es qu'un psychopathe! Je te laisserais pas me faire ce que t'as fait aux autres!

Je me recroqueville au fond du lit comme je peux. Je cache mon visage entre mes jambes. Je pleure, de violents sanglots m'agitent. Je tremble. MAIS OU JE SUIS PUTAIN? J'en ai marre. J'ai froid. Je suis trempée. J'ai mal. ET J'AI TOUJOURS PAS DE CAM. Est-ce qu'il va me faire du mal? Il va me frapper à mort, cette fois? Il va me faire cramer? Comme un putain de poulet? Il va me violer, aussi, comme ce mec en Russie? Maintenant j'ai peur, aussi.

J'entends mon kidnappeur parler. JE VEUX PAS L'ENTENDRE. Tais toi. Vas-t-en. Laisse moi toute seule. Je chante, je veux pas l'entendre.

Je me rappelle, soudain. Mon portable. Je vais appeler les secours. Ils vont venir me sauver! ET IL IRAS EN  PRISON. Je dirais même qu'il a abuser de moi, comme ça il en sortiras jamais. Peut-être même qu'il écopera de la peine capitale! Bien fait. Mes mains sont dans mon dos. Mon portable, dans la poche arrière de mon short. Comme je suis dos au mur,  il ne peut même pas voir ce que je fais. Je connais suffisamment mon clavier pour taper le numéro des secours. Je tremble. PUTAIN J'AI FROID. Je tape sur haut-parleur, histoire qu'ils puissent m'entendre. MAIS QUELLE IDEE MERVEILLEUSE, C'EST TRES DISCRET! Trop tard.

Dans la pièce retentit une voix. Une voix qui provient de mon téléphone.

" Moshimoshi? Debaisu e no kyūkyū gairai. "

Ah oui, c'est vrai, on est au Japon.

AHHHH c'est fout ce qu'il m'agace! Il trouve toujours un moyen de s'en sortir. Il revient dans la pièce, reçoit un appel, hésite et décroche.

_ Hey Dad ! How are you ?

Je hurle comme je n'ai jamais hurlé auparavant.

- PAPA! PAPA VIENS ME CHERCHER JE T'EN SUPPLIE! A L'AIDE! PAPAAAAAA!

Je bondis du lit pour me diriger vers M., oubliant un instant que CE CONNARD M'A ATTACHE. Je m'écroule sur le sol bruyamment mais me remet immédiatement sur les genoux et réussis à me lever, non sans de gros efforts de ma part. Je saute à cloche pieds vers lui, et retombe au bout de deux pas et me cogne la tête contre un truc massif.

Je commence à voire trouble.Tout tourne autour de moi. J'ai la bouche sèche. J'essaye de fixer quelque chose mais je n'y arrive pas, ça me frustre. Même mes pensées deviennent flous. Je cligne des yeux plusieurs fois. Je vois de grosses tâches de couleurs qui dansent autour de moi. Soudain, le noir.


Rêve.
Je suis à la maternité, avec papa et maman. Ils sont heureux, ils ont les larmes aux yeux, ils me sourient, me disent que je suis le plus beau bébé du monde et qu'ils m'aiment. Maman m'enlace et papa me passe sa main dans ses cheveux. Maman se retourne et me tend soudain mon gâteau préféré, un tarte au chocolat! Elle s'en est souvenue! Elle me dit que c'est pour mon 17eme anniversaire, et qu'elle l'a préparé elle même. Elle dit qu'elle a mis un peu d'ecstasy dedans, rien que pour me faire plaisir. Je me sens tellement heureuse, HEUREUSE! Papa me regarde en souriant puis me dit qu'il a trouvé un cadeau pour moi, un cadeau qui me fera très plaisir. C'est une la carte de crédit de M.

Je leur demande d'où la carte provient. Papa me dit que j'avais un grand frère, mais qu'il était nul, alors ils l'ont tués. Du coup je peux récupérer tout ce qui lui appartient, y compris son orque! Je saute de joie. Youpi! Soudain M. débarque par la fenêtre à dos d'orque et crie "VENGEANCE! Hahahaha" en coupant la tête de papa et maman avec un sabre japonnais. Il s'approche de moi et me menace de me couper la tête également si je ne mange pas celles de papa et maman. Je m'exécute. Maman a un goût de carotte, alors je recrache tout sur M. Il est vraiment contrarié. Il me dit que, pour la peine, il va m'épouser, comme ça je ne pourrais plus m'échapper.

Nous cherchons un endroit où nous marier, et comme nous somme à l'hôpital nous décidons de faire ça dans la salle d'opération. Tout mes amis sont là, habillés en infirmier. Un de mes ex est le prêtre. Je l'embrasse pour lui dire bonjour. Puis ça commence alors à devenir chaud entre nous mais M. nous dit qu'il faut arrêter parce ce que sinon on aura pas le temps de se marier. Alors mon ex redevient sérieux et nous tend des seringues et nous dit "Vous êtes unis par les liens du mariage, vous pouvez vous piquer." M. approche sa seringue de moi, mais comme je ne veux pas l'épouser je me recule puis lui enfonce ma seringue dans la gorge. Il me regarde dans les yeux puis prends sa propre seringue et se l'enfonce dans le coeur. Il meurt. Et tout mes amis prennent alors une seringue et se l'enfonce dans leurs chaires. Ils meurent. Je suis toute seule. Je décide de tous les goûter pour voire si certain sont comme maman, avec un goût de carotte.

Je me réveille et vomit.

HRP: Désolé si c'est un peu court... T_T

Un goût horrible de vomi persiste dans ma bouche. Je me sens lessivé. Je regarde autour de moi. M a une seringue à la main.

- Regarde ce que t'as apporté ton merveilleux grand frère...

Je me revois lui planté la seringue dans la gorge, dans mon rêve.
J'ai envie de lui sauté dessus pour prendre cette putain de seringue, peut importe ce qu'elle contient, tant que ça me défonce assez. J'en ai terriblement envie, mais en même temps j'ai peur de lui. Et si il voulait me droguer pour pouvoir me violer, hein? Ou me faire violer par d'autres types? MAIS QU'EST CE QU'IL ME VEUT A LA FIN, HEIN?

Et puis y a ce type qui débarque. Il a pas l'air content. Il pousse une gueulante comme quoi il a pas pu dormir de la nuit, que c'est pas possible, que c'est d'un non respect totale d'autrui et qu'on aurait jamais dû attribuer une chambre à quelqu'un d'aussi peu responsable.

Chacun de ses mots résonnent douloureusement dans ma tête. Il crie trop fort. Je peux pas me concentrer. Il m'énerve.

- LA FERME! TAIS TOI!

Il tombe raide. Je lui ai balancé un réveil matin dans la tête. Faut croire que je vise mieux que je le croyais. Au bout de quelques secondes, il se relève en se frottant la tête, me regarde dans les yeux et détale. Ouais c'est ça, sale LACHE! Poule mouillé! Idiot.

J'observe mon poing. Ca fait mal, putain! Il est rouge et enflé. Je le cache sous mon t-shirt. J'aurais pas du frapper ce miroir. Je me sens épuisé, j'ai faim, j'ai froid, j'ai mal, et j'ai soif, tellement soif. Je me sens toute courbaturé. Et pire que tout, je me sens sale. Je crois que j'en suis à un point où j'en ai plus rien à foutre de la personne qui me fournit, ni de ce qu'elle me fournit. Là, maintenant, je veux juste pouvoir me défoncer comme il se doit, histoire de me sentir bien quelques heures avant de me réveiller dans le pire état qui soit.  Je me retourne vers M et le défie du regard.

- Est-ce que le frère le plus merveilleux du monde et sa seringue pourraient ce magner le cul?

HRP : Moi aussi...


Je suis vraiment impressionné par le niveau de voix de ma sœur, sérieux. Mais où est ce qu'elle a appris à beugler comme ça, au juste ? Bon, le fait que ce soit sur un inconnu ça me plait, mais le moment où elle va se retourner contre moi... Y'a une époque on l'aurait brûlée, avec une voix comme ça... Même pas une voix de sorcière, plutôt celle d'un dragon enragé. Bon je vais arrêter, j'ai l'impression que je lui envoie des fleurs... Oui, ce que je viens de dire est un compliment, vu qu'elle vient de virer mon voisin de chambre. Hm... Il est pas trop mal comme type, c'est con j'aurais pu tenter le coup... Ha putain ma sœur m'énerve à renvoyer les gens comme ça ! (Comment ça je suis contradictoire ? Sérieux, apprenez à... lire ? Non, laissez tomber...)
Elle se tourne vers moi. Je ne peux pas m'empêcher d'éclater de rire à sa remarque. Tchao mon réveil, au fait... Il aurait quand même finit par morfler, de toutes façons...

- Est-ce que le frère le plus merveilleux du monde et sa seringue pourraient ce magner le cul?

_ Pas de problème, princesse, répondis-je avec un sourire.

Je la pique. Bien dans la veine. Il y avait d'autres traces. Tant pis, maintenant c'est presque fini... Sans attendre les effets de la drogue, j'ai examiné ses mains d'un air septique. Puis ses genoux. Ensuite, je l'ai porté jusqu'à la salle de bain malgré ses protestations. J'ai remis de l'eau chaude et je l'ai plongé dedans. C'est pratique d'être plus fort qu'elle, au final. Je l'ai faite sortir. J'ai nettoyé ses blessures au désinfectant avant de mettre des pansements. Je suis sorti et lui ai tendu des fringues propres. J'ai bloqué la porte de la salle de bain pour qu'elle puisse se changer mais pas la fermer définitivement. Deux minutes plus tard, j'ouvre la porte.

_ Princesse, c'est le moment de retourner se coucher !

Je sais bien qu'elle sera intenable. Mais j'espère qu'elle va quand même dormir un peu... Rien qu'un peu...
Sinon y'a un coup de tatane qui va fuser, je vous jure... Non mais être aussi calme, on dirait Gandhi, je vous jure !

Je pousse un soupir de soulagement quand je sens la seringue venir se planter au creux de mon bras. C'est partit, les gars!

M décide qu'après m'avoir piquer, prendre une douche toute habillée est une bonne idée. Alors évidemment je gigote et je hurle. Mais il doit avoir l'habitude, tout comme les voisins. En plus il lave mes plaies. IDIOT, ça fait mal! Je comprends de moins en moins ce qu'il fait. IL POURRAIT PAS JUSTE ME LAISSER RENTRER CHEZ MOI? Je le hais tellement. Surtout parce que j'ignore ce qu'il attend de moi. Il a déjà plein de fric, il va quand même pas demander une rançon? Enfin bref, après cette séance de torture, il me laisse des fringues et se casse. Ouais c'est ça, barre toi, et ne revient JAMAIS! Enfin seule.

Je retire mes vêtements mouillés. Ils sont très colorés. C'est tellement beau. Je les touche. Woaaaaaw... Je me sens bien, enfin. Je pars dans un grand éclat de rire.  Je décide de fouiller les affaires de mon grand frère plutôt que de me rhabiller. Je suis mieux en sous-vêtements, je me sens plus légère! Les lignes sont distordues et les couleurs tellement plus vives. Je regarde mon reflet dans le miroir. Je suis tellement jolie. Mon reflet me dit que j'ai de la chance de m'avoir. Qu'est ce qu'il est drôle! J'éclate de rire. Je continue de fouiller. Je ne trouve pas grand chose d'intéressant. OH! Des ciseaux! Je vais couper mes cheveux. Ils sont tellement lonnnngs! Regardez, ils touchent mes pieds. Je coupe une mèche. Je la vois tomber sur le sol. Je me penche et l'observe. Quelle vision magnifique! Mes cheveux sont comme de l'or. Je me lève est tourne, danse avec lenteur, éparpillant ma mèche de cheveux autour de moi. Je ne veux plus couper mes cheveux, ils sont trop précieux. soudain, un poney traverse la pièce. Je décide de le suivre et là, je me retrouve entouré de petits tout petits nains. Ils sont oranges et me jettent des minis bouteilles de Rhum à la figure. Je leurs balance de violents coups de pieds à la figure, alors ils s'enfuient. Je chante une chanson, je danse, je suis tellement heureuse! Je me sens tellement bien!

M. ouvre la porte et dis quelque chose. Oh, comme il est beau! On dirait moi. Mais C'EST moi! Je l'enlace, tendrement. Je suis tellement bien dans ses bras, dans MES bras en fait.

- Je t'aime, même si je t'ai briser dans la salle de bain.

Je le lâche en rigolant et marche lentement vers la chambre. C'est tellement BEAU! J'éclate de rire, encore. J'ouvre la fenêtre pour regarder en bas. Puis je m'en éloigne immédiatement. Je fait le tour de la chambre en marchant, je danse, je chante, je rigole. Je suis comme une princesse dans l'océan. Je vois pleins de poissons, tout autour de moi. Je suis tellement, TELLEMENT HEUREUSE! Je pleure de joie. Une immense baleine me frôle.

- Elle est tellement belle!

Elle explose en mille morceaux multicolore. Je m'assois et observe un bout de verre, sur le sol. Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau de toute ma vie. Je sens une présence, près de moi. Je suis tellement bien, je ne veux pas me retourner. Un t-shirt rose sur une chaise me dit que je suis un taureau. Il me dit que je ferais mieux de manger de la nourriture bio, au moins dedans on sait ce qu'il y a.

- La nourriture bio tu sais bien que ça me fait vomir.

Il me répond que c'est mieux de se faire vomir avec de la nourriture bio que ne pas manger de Mc Do. Je comprends plus rien à ce qu'il raconte, alors je me lève et enfile le t-shirt. Comme je me sens bien, dedans! J'ai envie d'aller dehors. Voire toutes ces belles couleurs, dehors. Sentir le soleil sur moi. Et puis dehors je pourrais manger des sushis. Je regarde mon reflet, qui redevient peu à peu M.

- Tu viens... on va manger des sushis dehors. Mais sans poissons, je ne veux pas leurs faire de mal, haha!